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L'affaire Barschel

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Le Pointpublié le 07/01/1995 à 18h30 par Dominique Audibert

Ce n'était jusque-là qu'une de ces sales affaires jamais élucidées. Le suicide en octobre 1987 d'Uwe Barschel, ministre-président (CDU) du Land de Schleswig-Holstein, qui avait à l'époque monté une machination politique pour discréditer son rival social-démocrate, avait plongé l'Allemagne en état de choc. Mais il n'avait jamais vraiment convaincu personne. Sept ans après les faits, l'affaire Barschel rebondit et menace de devenir l'un des plus grands scandales politiques de l'après-guerre en Allemagne.

Uwe BarschelSelon un rapport du contre-espionnage allemand, le BND, Barschel aurait été victime de la Stasi, qui l'aurait empoisonné avant de le noyer dans sa baignoire, dans la chambre 317 de l'hôtel Beau Rivage à Genève. Motif probable de ce « contrat » : Barschel, qui effectuait de fréquents séjours en RDA, était au centre de bien vilains trafics, et de connexions aussi étranges que gênantes entre les deux Allemagnes, officiellement ennemies à l'époque. Il aurait notamment servi d'intermédiaire dans de fructueux trafics à destination de l'Afrique du Sud et du Moyen-Orient. Des trafics où les deux Allemagnes s'étaient découvert des intérêts mutuels bien compris dans un drôle de commerce triangulaire. Ainsi, en plein embargo pour cause d'apartheid, les chantiers navals de Kiel (en RFA) livraient Pretoria via la RDA, tandis que celle-ci commerçait de son côté avec « l'Etat raciste » sous le paravent des échanges interallemands.

Barschel, déchu, n'était plus très utile et en savait beaucoup trop. D'où son élimination par les hommes de la Stasi. Sa mort avait bouleversé l'Allemagne. Mais, du « bon » côté du rideau de fer, elle avait aussi dû en soulager quelques-uns.


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