La Xème Flottiglia MAS ou DECIMA MAS est une unité de nageurs de combat de la marine royale italienne qui opérait au cours de la Seconde Guerre mondiale. Elle fut l'une des unités précurseurs en ce domaine au cours de l'ère moderne. Son nom signifie Dixième flottille MAS (MAS du latin Memento audere semper : souviens-toi d'oser toujours).
En octobre 1918, à la fin de la première Guerre mondiale, deux officiers italiens, le capitaine du génie maritime Raffaele Rossetti et le médecin de 2e classe Raffaele Paolucci décident de tenter une opération particulièrement audacieuse en vue de couler deux navires de la Marine austro-hongroise, le Viribus Unitis et le Prinz Eugen, dans le port croate de Pula. Dans la nuit du 31 octobre 1918, à califourchon sur une torpille de leur confection, ils se font déposer au large du port par une vedette italienne. Navigant ensuite au ras des flots, ils s’approchent du Viribus Unitis et y fixent deux charges de 180 kg d'explosif. Le navire amiral de la flotte autrichienne sera la première victime de ces nageurs de combat des temps modernes.
En 1935, deux officiers italiens reprennent l'idée de la torpille de leurs anciens. C'est ainsi que l'ingénieur de 2e classe des constructions navales Teseo Tesei et le capitaine du génie maritime Elios Toschi vont créer les torpilles humaines qui seront utilisées au cours de la Seconde Guerre mondiale, les siluro a lenta corsa (SLC ou silure à marche lente), appelées aussi maiale (cochon) en raison de leur fonctionnement capricieux. En mai 1939, la marine italienne décide de créer une unité spéciale chargée de saboter les navires de la Royal Navy en Méditerranée. Cette unité prend le nom de « Xe Flottiglia MAS ». Le commandant du sous-marin Sciré, le prince Junio Valerio Borghese, chargé de transporter les hommes de cette unité en deviendra rapidement le chef. Son prestige est tel que son nom restera dans l'histoire des nageurs de combat italiens comme celui du chef des Maiali.
De 1940 à 1943, l'unité agira dans toute la Méditerranée, de la Turquie à Gibraltar, en passant par Alexandrie, la Crète (Raid de la baie de La Sude) et l'Afrique du Nord, causant de lourdes pertes dans les rangs des marines alliées. Après la chute de Benito Mussolini et la vague d'épuration qui s'ensuivit, de nombreuses unités de l'armée italienne disparurent. Une partie des plongeurs de l'unité décida de suivre le prince Borghese dans la lutte contre les partisans tandis que d'autres furent sauvés des persécutions et des exécutions par leurs anciens ennemis britanniques. Ils participèrent alors aux opérations de déminage sur les côtes italiennes jusqu'à la fin de la guerre.