Adolf Galland est né en Westphalie (Allemagne). Il est le cadet des quatre fils d'un gérant de domaine. Il fit ses premières expériences aéronautiques dans sa région natale en pilotant très brillamment des planeurs (plusieurs records battus).
En février 1932, reçu au concours d'entrée (18 reçus sur 4 000 candidats), Galland intégra l'école de pilotage de l'aviation civile à Braunschweig mais, en 1933, il bénéficia d'un entraînement ultrasecret de pilote de chasse en Italie (l'Allemagne n'avait à cette époque pas le droit d'entretenir une armée de l'air en vertu du traité de Versailles). En février 1934, il devint une recrue du régiment d'infanterie n° 10 à Dresde et, après avoir suivi avec succès les cours de l'école de guerre, il fut nommé sous-lieutenant à la fin de 1934. En mars 1935, Galland fut affecté à l'escadre "Jagdgeschwader 2" ou JG 2, 2e Escadre de chasse "Richthofen" alors basée à Döberitz. En octobre 1935, il s'écrasa lors d'un entraînement à la voltige, ce qui lui valut un nez déformé et une acuité visuelle réduite. De ce fait, il fut d'abord déclaré inapte au vol mais il obtint quand même la permission de continuer à voler après avoir triché lors d'un examen de la vue très rigoureux ! Galland participa au sein de la Légion Condor à la guerre d'Espagne au profit des troupes de Franco.
Après 15 mois, il fut relevé par Werner Mölders. Bien qu'il n'ait pas participé au bombardement de Guernica, il défendit cette attaque après la guerre comme étant une attaque tactique manquée de la Luftwaffe. Selon lui, cette attaque visait un pont routier situé à proximité de la commune et servant au ravitaillement des troupes républicaines. Galland donna comme explication, dans son livre Les premiers et les derniers, que la visibilité était mauvaise à cause des nuages de fumée produits par des explosions et que les systèmes de visée des bombardiers étaient encore primitifs.
Le 12 mai 1940, Galland obtint ses trois premières victoires aériennes au-dessus de la Belgique contre des Hawker Hurricane de la Royal Air Force et non de la Force aérienne belge, comme il l'avait cru. En juin 1940 Galland devint le commandant du 3e groupe du "Jagdgeschwader" (Escadre de chasse) 26 "Schlageter". Le 28 juillet, il fut promu au grade de "Major" (commandant) et, le 24 septembre, il obtint sa 40e victoire. Il fut promu lieutenant-colonel le 1er novembre et colonel le 8 décembre. Galland, par son attitude chevaleresque, fit beaucoup pour la réputation des "chasseurs de la Manche". Ainsi, il rencontra durant cette période les pilotes britanniques abattus et capturés Douglas Bader et Robert Stanford Tuck, qu'il invita sur sa base à Saint Omer. Après sa 94e victoire aérienne, le 28 février 1942, il obtint, en tant que deuxième soldat de la Wehrmacht, les brillants pour sa croix de chevalier de la croix de fer.
Il avait été le premier décoré des « épées » (deux épées croisées sous les feuilles de chêne), grade de cette décoration précédant « les brillants » (les feuilles de chêne étant garnies de brillants). Ces grades successifs correspondent à une longue tradition pour certaines décorations allemandes ou prussiennes. Fin 1941, le colonel Galland fut nommé à la tête de l'inspection de la chasse en tant que General der Jagdflieger (littéralement : « Général des pilotes de chasse », donc « Général de la chasse ») en remplacement de son camarade Werner Mölders, qui venait d'être tué comme passager dans un accident d'avion (Galland a raconté cet épisode en détail dans son livre Les premiers et les derniers). Il remplit cette mission également avec succès.
Il réussit, entre autres, à assurer la protection aérienne contre la Royal Air Force des cuirassés Scharnhorst et Gneisenau ainsi que du croiseur lourd Prinz Eugen lors de leur passage le long de toute la Manche et par l'étroit Pas de Calais pour leur transfert de Brest en Allemagne puis en Norvège (opération Cerberus), littéralement sous le nez de la marine et de l'aviation britanniques, ainsi que de l'artillerie lourde côtière d'Angleterre, ce qui fit beaucoup de bruit dans ce pays et y provoqua beaucoup de grincements de dents. Le 19 novembre de la même année, il fut promu au grade de Generalmajor (« Général de brigade aérienne », à deux étoiles en France).
À 30 ans, Adolf Galland devint ainsi le plus jeune Generalmajor de la Wehrmacht. En avril 1943 fut essayé avec succès le prototype du chasseur à réaction Messerschmitt Me 262. Galland comprit tout de suite, comme beaucoup d'autres officiers expérimentés au combat, que cet avion devait être rapidement affecté à la défense du "Reich" pour contrer les attaques de plus en plus massives des forteresses volantes et des Consolidated B-24 "Liberator" de la 8th USAAF. Adolf Hitler ne l'entendait pas ainsi et voulait employer le Me 262 en tant que bombardier rapide pour repousser une éventuelle offensive alliée et lancer des "représailles" contre l'Angleterre, ce qui l'obsédait. Galland parvint tout de même, après avoir menacé de démissionner, à imposer l'utilisation de cet avion comme chasseur au sein du groupe expérimental "Nowotny" ("Erprobungsgruppe Nowotny") fin 1944.
En septembre 1943, on lui donna encore le commandement de la chasse de nuit. Cela fait qu'à cette époque il avait sous sa responsabilité six fronts différents ainsi que toutes les unités de chasse opérationnelles, chasse de jour ou chasse de nuit ! Le 1er novembre 1944, Galland fut nommé Generalleutnant (général de division aérienne, "à trois étoiles" en France) pour ses qualités de chef de la chasse. La pression exercée sur ce soldat modèle devint de plus en plus forte et on lui reprocha ainsi de ne pas être intervenu avec plus d'insistance auprès du maréchal Göring pour défendre de jeunes camarades traduits en cour martiale, le plus souvent sans raison valable.
Fin janvier 1945, il fut limogé de son poste de General der Jagdflieger suite à des différends insurmontables entre lui et Göring, qui faisait de lui un bouc émissaire de plus pour tenter (en vain) de voiler son incompétence terrible et sa propre insuffisance face à son idole, Hitler, et qui lui imposa de se suicider, ce qui ne fut empêché qu'à la dernière minute, en pleine nuit, par une intervention de Hitler en personne. Galland reçut alors la nouvelle mission, sur l'insistance d'Hitler lui-même, de constituer le JV 44 ou "Jagdverband 44", une unité composée essentiellement de Me 262. Beaucoup des meilleurs pilotes de chasse allemands se portèrent volontaires pour intégrer cette unité d'élite, et ce peu de temps avant la fin de la guerre, qui devenait de plus en plus inéluctable. Ils ne croyaient pas changer le résultat de la guerre mais ils voulaient piloter cet avion prodigieux, qui avait une dizaine d'années d'avance sur son époque, prouver sa supériorité écrasante et se battre jusqu'à la fin.
On disait avec humour que la croix de chevalier de la croix de fer (rarement décernée) faisait partie intégrante de l'uniforme officiel de cette unité. Galland vécut la fin de la guerre dans un hôpital militaire en Bavière après avoir été blessé à une jambe, le 26 avril 1945, par une rafale tirée par un P-51 Mustang américain. Il fut capturé dans cet hôpital et transféré par les Américains au Royaume-uni, où il passa deux années en tant que prisonnier de guerre. Deux de ses frères, également pilotes, le "Major" Wilhelm-Ferdinand Galland (54 victoires) et le "Leutnant" Paul Galland (17 victoires), furent tués au sein de l'escadre JG 26.
Fritz, son frère aîné, qui fut également pilote de chasse et de reconnaissance, survécut à la guerre. À partir de 1948, Galland travailla pendant six ans comme conseiller technique auprès de l'armée de l'air argentine avant de retrouver l'Allemagne en 1955. Il y devint consultant industriel et membre du directoire de trois entreprises aéronautiques et d'une société de transport par hélicoptère. Galland était également connu pour sa passion pour les cigares, à laquelle il renonça à contrecœur en 1963 sur les conseils pressants de son médecin.
Le support à cigare installé dans le cockpit de son Messerschmitt Bf 109 pour pouvoir conserver le cigare allumé avant de mettre son masque à oxygène est devenu légendaire. La famille Galland était originaire de Veynes (Hautes-Alpes). Jean était pasteur à Corps (Isère) vers la fin du XVIIe siècle ; à sa mort, sa veuve, Charlotte Gondre, son fils Jacques et sa femme, née Jordan, émigrèrent en Allemagne où le couple fit souche. Adolf Galland est décédé en Allemagne le 9 février 1996.