Quantcast
Channel: Mémoires de Guerre
Viewing all articles
Browse latest Browse all 30791

Montalva Eduardo Frei

$
0
0

Eduardo Frei Montalva (né le 16 janvier 1911 à Santiago du Chili et décédé le 22 janvier 1982), fut le président du Chili de 1964 à 1970, représentant de la Démocratie chrétienne. 

Montalva Eduardo Frei

Il mit en œuvre un programme important de réformes qui fut poursuivi par son successeur Salvador Allende, et fut par la suite probablement assassiné, en 1982, par les services de Pinochet. Son fils aîné Eduardo Frei Ruiz-Tagle fut président de 1994 à 2000. Eduardo Frei Montalva est le fils d'Eduardo Frei Schiling, né en Suisse est arrivé au Chili à l'âge de 24 ans. En 1919, il va au Seminario Conciliar de Santiago, puis à l' Instituto de Humanidades Luis Campino de la Iglesia Católica. Il étudie le droit à l'Université pontificale catholique du Chili grâce à une bourse. Il commence sa carrière politique en 1929 à la ANEC (Asociasión Naciónal de Estudiantes Católicos), et devient avocat en 1933, avec une thèse intitulée Régimen asalariado y su posible abolición. A Iquique, il est directeur du journal El Tarapacá.

Durant sa jeunesse il adhère au Parti conservateur, avant de participer à la fondation de la Phalange nationale (FN) dans les années 1930. Corporatiste et salazariste, la FN opère un tournant à gauche à la fin des années 1930, et finit par soutenir le Front populaire, soutenant en 1948 le candidat de gauche Pedro Aguirre Cerda plutôt que le candidat conservateur. En 1937, le jeune Eduardo Frei (26 ans) se présente aux législatives à Taracapa, mais il est battu par le socialiste Carlos Muller Rivera. Il participe en 1947 à la fondation de l'Organisation démocrate-chrétienne d'Amérique à Montevideo, qui entérine un projet de « troisième voie » entre capitalisme et communisme, collectivisme et individualisme, basé sur le personnalisme, l'humanisme intégral de Jacques Maritain et la doctrine sociale de l'Eglise. De nombreuses fois élu sénateur (pour la première fois en 1949 sur les listes de la Phalange nationale), il perd les élections présidentielles de 1958.

En 1964, il se représente sous la bannière de la Démocratie chrétienne, et est élu grâce à la jeunesse et ses idées humanistes, mais aussi avec l'appui des États-Unis qui n'hésitent pas à faire campagne contre le candidat de gauche, Salvador Allende, qui ne remporte que 38,6 % des votes contre 55,6 % pour Eduardo Frei, bénéficiaire d'un report de voix de la droite. Son programme « Revolución en Libertad » (« la Révolution dans la liberté ») visait à une réforme structurelle du pays à travers la création de coopératives et de nouvelles organisations sociales comme l'aide aux voisins et aux mères. Il voulait améliorer l'économie nationale en aidant les plus pauvres, suivant un modèle keynésien. La modernisation annoncée de l'économie passe par une réforme agraire qu'il initie et la nationalisation du cuivre, deux réformes importantes poursuivies par son successeur Salvador Allende. Il transforme ainsi le Département du Cuivre, créé en 1955, en Compagnie nationale du cuivre (Codelco), qui rachète plus de la moitié des parts de la mine de Chuquicamata et d'El Salvador à la firme américaine Anaconda Copper, et fait de même pour la mine d'El Teniente tenue par Kennecott. Par ailleurs, il soutient l'industrie et promeut l'exportation, tout en accentuant le rôle de Codelco dans l'exportation du cuivre.

Il est partiellement soutenu par les États-Unis qui, malgré l'opposition au programme de nationalisation du cuivre, lui donnent une assistance économique de 144 millions de dollars par an. Les grands propriétaires s’opposent à la réforme agraire, et quand le gouvernement s’efforce d’en atténuer les effets, ce sont les organisations paysannes et la gauche qui font pression sur le gouvernement. Ces réformes font dire à Maritain qu'il s'agit de la « seule tentative authentique de révolution chrétienne ». Parallèlement, l’intervention de l’Etat dans l’économie augmente de façon substantielle, indisposant le patronat chilien. La droite commence à retirer son appui à la démocrate-chrétienne. Le gouvernement courtise alors les catégories sociales défavorisées, provoquant une avalanche de demandes qu’il n’est pas en mesure de satisfaire. Ainsi après avoir réussi à maîtriser l’inflation les deux premières années de son mandat, Frei doit se résoudre à la voir augmenter de 21,9 % en 1967 à 34,9 % en 1970. Le nombre de grèves passe de 564 en 1964 à 1 819 en 1970.

Au niveau international, il est reçu par Pompidou en 1966, tandis que le MRP envoie des militants observer cette expérience gouvernementale. Par ailleurs, fin 1967, il accepte de libérer les cinq survivants de l'ELN, la guérilla du Che en Bolivie, et les transfère aux Français en leur affrétant un avion pour Tahiti. Enfin, en 1969, il accepte de rétablir les relations diplomatiques avec Cuba, à la grande fureur des Etats-Unis et, sur place, du chef de station de la CIA, Henry Hecksher.. Progressivement, Washington s'inquiète devant ce qu'il considère comme une « dérive à gauche » du président et du Parti démocrate-chrétien, et décide de soutenir Jorge Alessandri, le candidat de droite, fortement poussé par ce dernier en personne, lors de la campagne présidentielle de 1970, plutôt que Radomiro Tomic, le candidat démocrate-chrétien.

Principales mesures :

  • Création du Ministère du Logement et construction de 130 000 maisons de type HLM.
  • Création du métro de Santiago du Chili, de l'aéroport international de Santiago, asphaltage de la route panaméricaine.
  • Réforme de l'éducation, école gratuite et obligatoire de 6 à 14 ans.
  • Réforme agraire, nationalisation du cuivre.​

La justice chilienne soupçonne actuellement les services secrets de la dictature Pinochet d'avoir assassiné Eduardo Frei, thèse soutenue entre autres par des témoignages venant de l'ancien agent de la CIA et de la DINA Michael Townley. Le juge Alejandro Madrid a ainsi arrêté six personnes, dont trois inculpées d'assassinat. Son chauffeur est aussi accusé d'avoir participé à l'assassinat en informant la CNI (agence de renseignement de Pinochet) qui le rétribuait en échange à hauteur de 50 000 pesos par mois.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 30791

Trending Articles



<script src="https://jsc.adskeeper.com/r/s/rssing.com.1596347.js" async> </script>