Wilfried Krallert (1912-1969) était un historien-géographe autrichien, qui fut officier de la SS avec le grade de Gruppenleiter du NSDAP. Directeur de la Fondation du Reich pour les Études Géographiques dépendante du RSHA pendant la guerre, il était également chargé de la coordination entre le renseignement intérieur et extérieur au RSHA, et travailla pour l'Organisation Gehlen, ancêtre du BND, à partir de 1952.
Krallert étudia l'histoire-géographie à l'Université de Vienne, adhérant au Parti nazi autrichien. Il fut invité, en tant qu'historien, à participer à la tentative d'assassinat du chancelier Dollfuss, mais manqua l'événement. Sous le Troisième Reich, il fut membre de la SS et travailla en tant qu'expert cartographe et « ethnographe » à la section du renseignement extérieur du RSHA (Amt VI). Il dirigea l'Institut de Wannsee d'Autriche, organisme SS chargé des études sur l'URSS. Il atteint le grade de Gruppenleiter et fut secrétaire du Kuratorium (organisme dépendant du bureau III et VI du RSHA) qui coordonnait la recherche en intelligence extérieure et intérieure.
Il dirigea la Fondation du Reich pour les Études Géographiques, créé en 1943 afin d'intégrer les différents instituts de recherche géographiques liés aux populations « ethniquement germaniques » au RSHA (« Office central de la sécurité du Reich », lié aux SS). Celui-ci fut chargé d'analyser les territoires de l'Est, qualifiées par la propagande nazie de Lebensraum (« espace vital »), en établissant des statistiques sur les populations et la densité de population, etc., afin d'organiser l'aménagement du territoire conquis.
À la fin de la guerre, il fut arrêté et interné par les Britanniques, qui l'interrogèrent avant de le libérer en 1948. Selon les archives de la CIA déclassifiées par le gouvernement de Bill Clinton, certains rapports affirment qu'il travailla après-guerre pour les services de renseignement français, puis, à partir de 1952, pour l'organisation Gehlen. Selon les mêmes archives, il aurait pu travailler ensuite pour l'Office fédéral de protection de la constitution, l'équivalent du FBI. Des archives de la CIA de 1963-64 évoquent des activités suspectes pendant la guerre qui aurait pu le rendre réceptif à d'éventuelles pressions de l'URSS, mais celles-ci ne vont pas plus loin que ces conjonctures.