Sir John Bagot Glubb (surnommé Glubb Pacha), général de corps d’armée (Lieutenant-Général) britannique (né le 16 avril 1897 à Preston dans le Lancashire, et mort le 17 mars 1986 dans le Sussex), qui commanda notamment la Légion arabe pendant la guerre israélo-arabe de 1948.
John Bagot Glubb dit Glubb Pacha (1897-1986) est sorti major de sa promotion de l'Académie militaire royale de Woolwich ; nommé sous-lieutenant du Génie le 22 avril 1915. Lieutenant en 1916, avec rang de capitaine, il sert en France pendant la Première Guerre mondiale. Il est blessé au menton par un éclat d’obus et reçoit la Military Cross le 1er janvier 1918, les séquelles de cette blessure lui vaudront son surnom en arabe Aral-Abu Huneik ("l’homme à la mâchoire raccourcie"). Il commença à servir au Moyen-Orient en 1920, en Irak, pays alors placé sous mandat britannique suite au démantèlement de l'Empire ottoman à la fin de la Première Guerre mondiale. Il y encadrait déjà une unité « indigène », chargée de contrôler les frontières du pays.
En 1926, il est détaché de l'Armée britannique, pour devenir un fonctionnaire au service du gouvernement hachémite irakien (sous contrôle britannique). En 1930, il devient officier (« brigadier ») dans la Légion arabe, qui était à l'époque surtout une force de maintien de l'ordre, plus qu'une armée au plein sens du terme. Il prend la direction de la Légion arabe transjordanienne en 1939, succédant ainsi à Frederick G. Peake. Il continue à développer l'unité et en fait une force armée moderne et disciplinée, considérée dès la fin de la Seconde Guerre mondiale comme la meilleure armée arabe du Moyen-Orient. En 1941, commandant la Légion arabe, il participe la guerre anglo-irakienne puis à la campagne de Syrie, pays alors contrôlé par les forces du gouvernement français de Vichy, au côté des Forces britanniques et des Forces françaises libres (FFL). La Légion entre en effet en Syrie le 20 juin, où elle est bloquée par le 6e régiment étranger d'Infanterie (Légion étrangère), qui devra finalement se retirer sur ordre.
Il dirige la Légion pendant la guerre israélo-arabe de 1948-1949. En pratique, la Légion entre en guerre après le retrait britannique du 15 mai 1948, et le reste jusqu'à l'armistice de 1949. Le rôle de Glubb Pacha est controversé. D'un côté, la Légion est la force armée arabe (encore que largement sous le commandement des Britanniques) qui a conservé sous son contrôle environ un cinquième de la Palestine mandataire, soit mieux que les autres armées arabes. D'un autre côté, la Légion sous le commandement de Sir Glubb Pacha a mené une politique favorable aux intérêts transjordaniens, facilitant l'annexion à celle-ci de la Cisjordanie, et refusant tout soutien à l'armée égyptienne, qui était entrée en possession de Gaza. La Légion se battit efficacement contre les Israéliens pour défendre les zones conquises par la Transjordanie (Batailles de Latroun et de Jérusalem), mais se montra peu active pour pénétrer dans les autres territoires attribués à l’État juif par l'Organisation des Nations unies. D'où l'accusation de trahison portée par certains Palestiniens.
À partir de 1952, les relations de John Bagot Glubb commencent à se dégrader avec le nouveau roi Hussein de Jordanie, en particulier en matière de politique de défense et de promotion d'officiers arabes au sein de la Légion. Il est renvoyé de son commandement le 2 mars 1956, après 17 années passées à la tête de la Légion. Cette décision matérialise la volonté du royaume de prendre le plein contrôle de ses forces armées. Glubb Pacha maintiendra cependant des relations cordiales avec le roi Hussein. Il est promu chevalier commandeur de l'Ordre du Bain (appellation Sir) la même année, par la Couronne britannique.
Distinctions
- Chevalier commandeur de l'Ordre du Bain (KCB-1956)
- Compagnon de l'Ordre de Saint-Michel et Saint-George (CMG-1946)
- Compagnon du Distinguished Service Order (DSO-1941)
- Officier de l'Ordre de l'Empire britannique (OBE-1924)
- Military Cross (MC-1918)
- King’s Police Medal (KPM-1939)
- Chevalier de l'Ordre de Saint-Jean (KStJ-1955)
- Ordre El Rafidain de 4e classe (Irak-1934)
- Ordre El Istiqlal de 1re classe (Transjordanie-1940)
- Ordre El Nahda de 1re classe (Transjordanie-1944)