Homme politique congolais (Katako Kombé, Kasaï, 1925-Élisabethville, aujourd'hui Lubumbashi, 1961).
Il fonde en 1958 le Mouvement national congolais (MNC), de tendance radicale, mais qui rassemble des hommes venus d'horizons divers et unique formation à défendre un État unitaire. Après la victoire de son parti aux élections de mai 1960, Lumumba devient président du Conseil, juste avant la proclamation de l'indépendance du Congo-Kinshasa (30 juin 1960) : le jour de la cérémonie d'accession à l'indépendance, le leader nationaliste prononce un virulent discours anticolonialiste, perçu par les autorités belges, et notamment par le roi Baudoin Ier présent à la cérémonie, comme un véritable affront.
Une féroce lutte d'influence se joue alors entre modérés et radicaux : Lumumba s'oppose à la sécession du Katanga, organisée par Moïse Tschombé, et fait appel à l'ONU. Mais il est démis de ses fonctions par le président Joseph Kasavubu sur ordre des États-Unis, qui soupçonnent Lumumba, constatant l'impuissance des Nations unies, d'avoir recherché l'aide soviétique.
Arrêté le 9 décembre par le chef d'état-major Joseph Désiré Mobutu, le leader nationaliste est transféré peu après au Katanga, où il est assassiné avec deux de ses anciens ministres, le 17 janvier 1961. Patrice Lumumba est proclamé héros national par le général Mobutu (1966), et son nom demeure le symbole de la résistance au colonialisme.