Jean-Noël Guérini, né le 1er janvier 1951 à Calenzana (Haute-Corse), est un homme politique français. Ancien conseiller municipal de Marseille et ancien président de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône, il est actuellement président du conseil général des Bouches-du-Rhône, sénateur et secrétaire du Sénat.
Bien qu'originaire du même village que les gangsters français Antoine et Barthélémy Guérini, Jean-Noël Guérini s'est toujours défendu d'être de leur famille, arguant que ce patronyme est très répandu à Calenzana. Arrivé à l'âge de cinq ans à Marseille, il passe son enfance dans le quartier du Panier, le centre historique de la cité phocéenne. Il adhère au Parti socialiste en 1967. En 1977, il est élu conseiller municipal de Marseille, sur la liste de Gaston Defferre. Depuis 1982, il est conseiller général, élu du canton de Marseille-Les Grands-Carmes, dont fait partie le quartier du Panier. Il succède à ce poste à son oncle Jean-François Guérini, élu depuis 1951 et proche de Gaston Defferre, président de l'Office communal des HLM.
De 1990 à 1993, Jean-Noël Guérini a également été salarié de la Compagnie Générale des Eaux (aujourd’hui Veolia), attaché de direction d’une filiale de la Sarp, division spécialisée dans le traitement des déchets toxiques. Depuis le 22 juillet 1998, il est le président du Conseil général des Bouches-du-Rhône. Candidat aux élections législatives de 1997 dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône, il obtient au premier tour 24,12 % des voix, devancé par le Front national et le député RPR sortant Jean Roatta. Ce dernier est réélu à l'issue du second tour. Depuis septembre 1998, il est sénateur des Bouches-du-Rhône. Il est membre du bureau national du Parti socialiste.
Tête de listes socialiste sur l'ensemble de la ville de Marseille lors des élections municipales de 2008, il se présente contre le premier adjoint Renaud Muselier dans son fief des 4e et 5e arrondissements (3e secteur). Le 9 mars 2008, Jean-Noël Guérini arrive en deuxième position, avec 37,51 %, derrière Renaud Muselier ; sur l'ensemble de la ville, ses listes « Faire gagner Marseille » talonnent les listes du maire sortant, Jean-Claude Gaudin. Le lendemain, Jean-Noël Guérini fait alliance avec Jean-Luc Bennahmias, chef de file du Mouvement démocrate marseillais (5,54 % au premier tour). Le 12 mars a lieu un « grand débat » sur LCM, en partenariat avec Europe 1, animé par Jean-Pierre Elkabbach, et qui oppose Jean-Noël Guérini à Jean-Claude Gaudin. Le 16 mars 2008, soir du second tour, Jean-Noël Guérini est défait par Renaud Muselier dans le 3e secteur, où il obtient 48,57 % des voix, et par Jean-Claude Gaudin sur l'ensemble de la ville, ses listes recueillant 47,75 % des votes. Ses listes obtiennent 49 sièges au conseil municipal pour 51 aux listes de Jean-Claude Gaudin sur les 101 conseillers municipaux.
Réélu dans son canton des Grands carmes, au 1er tour avec 57 % des voix, il est reconduit à la présidence du conseil général des Bouches-du-Rhône le 20 mars 2008. Un mois plus tard, Eugène Caselli, politiquement proche de Jean-Noël Guérini, et sur proposition de ce dernier, se présente comme candidat à la présidence de la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole. Déjouant les pronostics, il emporte la victoire avec deux voix d’avance sur son adversaire, Renaud Muselier. Le 24 juin 2008, en vue du congrès de Reims de novembre 2008), Jean-Noël Guérini, Gérard Collomb et Manuel Valls, présentent leur contribution, « La ligne claire ». Cette démarche dit rejeter « un débat sur les personnes », prône « un congrès de clarification » et est favorable à un parti réformiste. Le 19 septembre 2008, Ségolène Royal et les représentants de « La ligne claire », constatant la proximité et la convergence de leurs textes respectifs, parviennent à un accord afin de rédiger une motion commune (la motion E). Selon Le Canard enchaîné, Jean-Noël Guérini quitte « La ligne claire » en juin 2009.
Le 21 septembre 2008, Jean-Noël Guérini est réélu sénateur à la tête d'une liste qui emporte cinq des huit sièges à pourvoir dans les Bouches-du-Rhône. Après ce renouvellement, il devient secrétaire du Sénat. Il fait partie des sénateurs les moins présents à l'hémicycle ou en commission. En janvier 2014, quatre ans après le début des affaires judiciaires le concernant, le Parti socialiste lance une procédure pour son exclusion du parti. Le 7 avril 2014, il annonce qu'il quitte le parti, anticipant cette exclusion. En avril 2014, il a annoncé la création d'une association politique « La Force du 13 », car après l'échec de la gauche aux élections municipales à Marseille, « il y a un espace politique qui s'ouvre à nous », a-t-il estimé lors de sa conférence de presse. Le premier objectif fixé est de présenter une liste de candidatures dont la sienne aux élections sénatoriales de septembre 2014. En tant que président du Conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini sait en effet pouvoir compter sur des voix de grands électeurs détenues par les maires du département dont les communes sont dépendantes des subsides attribuées par le Conseil général au titre de l'aide aux communes.
Mis en cause dans une affaire politico-financière (dite « affaire Guérini »), Jean-Noël Guérini est contraint de quitter ses fonctions de président de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône le 21 juillet 2011. Il est mis en examen pour « prise illégale d'intérêts », « trafic d'influence » et « association de malfaiteurs » le 8 septembre suivant. Il annonce alors qu'il se met en congé du Parti socialiste et qu'il « délègue temporairement » ses fonctions de président du conseil général des Bouches-du-Rhône. Le premier secrétaire délégué du PS, Harlem Désir, déclare que « cette mise en examen doit marquer la fin du système Guérini » dans les Bouches-du-Rhône et réclame sa démission. Le 15 mars 2012, le Sénat décide de lever son immunité parlementaire.
Le 5 mars 2013, il est mis en examen dans une autre affaire (détournement de fonds publics et licenciement abusif), pour laquelle son immunité parlementaire avait été une nouvelle fois levée le 12 décembre 2012. Il est mis en examen pour la troisième fois le 3 juin 2013, notamment pour corruption passive, participation à une association de malfaiteurs et atteinte à la liberté d'accès ou à l'égalité des candidats dans les marchés publics, dans un volet de l'affaire des marchés présumés frauduleux.