Gudrun Ensslin (née le 15 août 1940 et morte le 18 octobre 1977 à Stuttgart) est la co-fondatrice avec Andreas Baader de la Fraction armée rouge.
Ensslin est née dans le village de Bartholomä en Bade-Wurtemberg, Allemagne. Son père, Helmut Ensslin, est un célèbre pasteur de l'Église évangélique en Allemagne (EKD). Gudrun est la fille modèle parmi ses sept sœurs, elle adore la littérature et l'école. Elle est aussi une descendante directe du célèbre philosophe allemand Georg Wilhelm Friedrich Hegel. A l'âge de 18 ans, elle passe une année aux États-Unis dans une école secondaire de Pennsylvanie. Après quoi elle reçoit une bourse de la Studienstiftung des deutschen Volkes.
En étudiant la philosophie elle rencontre Bernward Vesper, qui devient son compagnon. En 1963, ils fondent une petite maison d'édition « Studio für neue Literatur » (Studio pour de la nouvelle littérature). En 1965, Gudrun et Bernward partent vivre à Berlin-Ouest, où elle travaille sur un doctorat à la Freie Universität. C'est aussi à cette période que Gudrun va se fasciner pour la politique de gauche, elle assiste à une manifestation avec son conjoint contre les armes nucléaires et la présence de bases militaires américaines.
Deux ans plus tard en 1967, elle met au monde un petit garçon, du nom de Felix Robert. C'est aussi la date qui marquera la fin de sa relation avec Vesper. En mai, Ensslin participe à des actions politiques de protestation contre le Chah d'Iran, Mohammad Reza Pahlavi. C'est dans cette période qu'elle se lie avec Andreas Baader. En 1968, Ensslin et Andreas Baader sont condamnés à 3 ans de prison pour l'incendie du grand magasin Kaufhaus Schneider à Francfort-sur-le-Main. Ils sont libérés en juin 1969. En mai 1970, Ensslin et Ulrike Meinhof font évader Andreas Baader qui avait été de nouveau arrêté. Ce coup constitue l'acte de naissance du groupe Baader-Meinhof, qui commence alors à se faire appeler Rote Armee Fraktion.
Elle passe l'été 1970 avec les principaux dirigeants de la RAF dans un camp du Fatah en Jordanie où elle est formée à la lutte armée. De retour en Allemagne, elle vit dans la clandestinité et participe à des attaques de banque. En juin 1972, Ensslin est arrêtée à Hambourg à la suite d'une série d'attentats à la bombe perpétrés en mai sur des bâtiments militaires américains établis en Allemagne, des postes de police et le bureau d'impression des journaux Springer. En mai 1975, le procès contre Baader, Meinhof, Jan-Carl Raspe et Ensslin est ouvert. Ils sont condamnés, en avril 1977, à une peine de prison à perpétuité.
Andreas Baader, Ensslin, Jan-Carl Raspe et Irmgard Möller sont maintenus en détention à la prison de Stuttgart-Stammheim. À la suite de l'échec de plusieurs tentatives de libération des membres de la Fraction armée rouge par la 2e génération de la Rote Armee Fraktion, les condamnés sont retrouvés morts le matin du 18 octobre 1977 dans leurs cellules. Seul Möller est encore en vie. Le rapport officiel conclut au suicide. Une autre théorie voudrait que les détenus aient été abattus dans leur cellule, une réaction du gouvernement suite à l'échec d'une prise d'otage par un groupe palestinien qui exigeait leur libération immédiate. Ensslin s'est pendue aux barreaux de sa cellule avec le câble électrique d'une radio.