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Bilger Philippe

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Philippe Bilger, né le 31 août 1943 à Metz, est un magistrat français. D'abord juge d'instruction, puis avocat général, il est resté au service de la justice pendant près de quarante années, instruisant de nombreuses affaires retentissantes. 

Bilger Philippe

Philippe Bilger naît à Metz, pendant la seconde annexion allemande. Fils de Joseph Bilger, un autonomiste Alsacien-Lorrain, ses frères François et Pierre Bilger, ont été respectivement économiste et capitaine d'industrie. Ancien élève de l'école Saint-Louis à Montargis, Philippe Bilger entame sa carrière dans la magistrature en 1970. La condamnation de son père, Joseph Bilger, à dix ans de travaux forcés pour faits de collaboration — « Joseph Bilger avait pris le risque d'un dialogue dangereux avec l'occupant » — reste, pour Philippe Bilger, une injustice qui n'a pas été sans incidence sur le choix de sa carrière de magistrat et sur sa manière d'exercer sa fonction.

Juge d'instruction à Lille en 1972, substitut à Bobigny en 1976 puis à Paris en 1982, il y poursuit sa carrière, à partir de 1999, comme avocat général hors hiérarchie. Il représente l'accusation notamment aux procès de Christian Didier, François Besse, Bob Denard et Émile Louis. En 2004, il est avocat général au procès de Maxime Brunerie, qui a essayé de tuer Jacques Chirac. Dans son réquisitoire il décrit alors, en ce qui concernerait l'accusé, un « désir de lustre étincelant effaçant une vie de grisaille » ; le verdict dépasse ses réquisitions. Maxime Brunerie, à sa sortie de prison, lui propose de préfacer son livre ; Philippe Bilger refuse. En 2006, au procès d'Hélène Castel, il requiert et obtient que l'accusée, quinze ans après les faits et repentante, soit condamnée à une peine dimensionnée de manière à ce qu'elle soit libérée à l'issue du procès.

En 2009, Philippe Bilger représente le ministère public au procès relatif à l'affaire « du gang des barbares ». Ses réquisitions sont dans l'ensemble suivies par la cour, notamment en condamnant le principal accusé à la peine maximale, et il déclare que « les débats et l’arrêt rendu ont été exemplaires ». N'ayant pas demandé cette peine maximale pour certains complices, il est attaqué pour son traitement de cette affaire par Bernard-Henri Lévy et par l'avocat des parties civiles Francis Szpiner. Le 1er septembre 2009, il est admis à la retraite et maintenu en activité comme substitut général, et ce jusqu'au 1er septembre 2012. Le 3 octobre 2011, il quitte la magistrature et rejoint le Cabinet D'Alverny Demont et Associés en qualité de conseiller spécial jusqu'en décembre 2012. Il préside depuis l'Institut de la Parole qui dispense des formations pour l’amélioration de la communication orale..

Il intervient régulièrement sur des sujets politiques ou de justice, dans les médias ou dans son blog. Présenté comme de droite, se définissant comme « réactionnaire », il défend les peines plancher, ou, du moins initialement, la suppression du juge d'instruction. S'agissant de cette dernière réforme, il indique qu'à ses yeux elle devrait être assortie d'une réelle indépendance structurelle du parquet, estimant que cette réforme permettrait de « sortir d'une justice d'autorité pour entrer dans une justice de contradiction et d'explication ». Estimant qu'il a « pris ses désirs pour des réalités », il finit par revenir sur cet optimisme, comme sur la politique de Nicolas Sarkozy : il joint sa voix aux protestations de la magistrature du début 2011.

Sa défense de la liberté d'expression l'a notamment conduit à s'opposer à la loi Gayssot et à soutenir Éric Zemmour avant son procès pour diffamation raciale et appels à la discrimination et à la haine raciale. Ce dernier est relaxé à propos de la diffamation et condamné à propos de la condamnation. Il est remarié (il rencontre sa femme, journaliste, alors qu'elle est jurée) et vit à Paris. Il a six enfants.


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