Alain Madelin, né le 26 mars 1946 dans le 12e arrondissement de Paris, est un homme politique français.
Fils de Gaétan Madelin, ouvrier spécialisé chez Renault, et d'Aline Madelin, secrétaire dactylo, il passe son enfance à Belleville, à Paris. Il est avocat au barreau de Paris, divorcé, et père de trois enfants (Gaëlle, Armelle et Stefan, ainsi que Charlotte et Niels avec sa compagne actuelle). Il s'engage dès l'âge de seize ans dans la cause nationaliste et devient familier des affrontements avec les militants d'extrême gauche. En 1963, il fait partie de la Fédération des étudiants nationalistes (FEN, extrême droite), où il est responsable de l'action militante. Il est blessé à l'entrée du lycée Turgot dans une bagarre entre lycéens communistes et membres de la FEN.
Début 1964, alors étudiant en droit à Assas et à peine âgé de dix-huit ans, il est un des principaux fondateurs d'Occident, mouvement étudiant d'extrême droite (qui comprendra également dans ses rangs les futurs ministres Gérard Longuet, Hervé Novelli et Patrick Devedjian). Revenant sur cette époque, il déclare « avoir été animé par un « anticommunisme militant, extrême et passionné, qui a accompagné une bonne partie de ma vie d'étudiant. Et comme à ce moment-là, la France de l'anticommunisme était marginalisée, nous avons été systématiquement confinés à l'extrême droite. En face, ils étaient pour Mao et Pol Pot, pour les Gardes rouges et pour les Khmers rouges. Je ne regrette pas de ne pas avoir choisi ce camp-là. »
Le 2 juin 1964, il fait partie des membres d'Occident qui attaquent le cinéma Le Savoie. Son domicile est perquisitionné par la police. En 1965, Alain Madelin est délégué à la jeunesse dans le comité de soutien à Jean-Louis Tixier-Vignancour dans le 10e arrondissement de Paris. En novembre 1965, Patrick Devedjian et Alain Madelin sont condamnés par le tribunal correctionnel de Draguignan à un an de prison avec sursis et trois ans de mise à l'épreuve pour vol et détention d'armes. Impliqué dans une rixe opposant des militants d'Occident à ceux d'extrême gauche du Comité universitaire pour le Viêt Nam à Rouen, le 12 janvier 1967, son domicile est de nouveau perquisitionné. Il est condamné le 12 juillet 1967 avec douze autres militants d'extrême droite pour « violences et voies de fait avec armes et préméditation. » Selon un rapport de la préfecture de police de Paris daté d'août 1968, Alain Madelin « aurait participé à la préparation d'un hold-up. » Au lendemain des événements de mai 68, il rompt avec le mouvement Occident, estimant que la seule solution pour s'opposer au communisme est désormais la voie démocratique et le choix du libéralisme économique.
À l'automne 1968, Alain Madelin adhère aux Républicains indépendants de Valéry Giscard d'Estaing. Il obtient une licence de droit, puis prête son serment d'avocat en 1971. Il travaille alors dans différents instituts et organismes patronaux, notamment avec Georges Albertini. Il est directeur de publication du journal antisocialiste Spécial Banlieue lors de la campagne présidentielle de 1974. Il intègre l'état-major de Valéry Giscard d'Estaing, qui est élu président en 1974. Il conserve sa place pour l'élection de 1981. En 1978, Alain Madelin est élu député de la quatrième circonscription d'Ille-et-Vilaine et devient vice-président du Conseil régional de Bretagne ; il fait sensation en arrivant sans cravate dans l'hémicycle. Pour l'hebdomadaire d'extrême droite Minute, Alain Madelin, Gérard Longuet et Hubert Bassot, sont les nouveaux élus « d'extrême droite par majorité interposée ».
Délégué général du Parti républicain en 1985, il en devient secrétaire général en 1988. Il intervient alors en faveur du maintien du système de perception de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) dans la Communauté européenne après 1992. De 1989 à 1997, il exerce les fonctions de vice-président du Parti républicain et de vice-président de l'UDF (de 1991 à 1996). Candidat non élu à la présidence de l'UDF en 1996, il est président du Parti républicain en 1997. Il a également été président de Démocratie libérale jusqu'en 2002. Ministre de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Tourisme (1986-1988) : Lorsque la droite gagne les élections législatives en 1986 et que débute la première cohabitation, Jacques Chirac le nomme ministre de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Tourisme. Le scénario se répète lorsque la droite gagne les élections législatives en 1993 et qu'Édouard Balladur, premier ministre de la deuxième cohabitation, nomme Alain Madelin ministre des Entreprises et du Développement économique.
Le 2 février 1984, il est puni de la « censure simple » (privation pendant un mois de l'indemnité parlementaire), pour « injures ou menace envers le Président de la République française » (Article 73 du Règlement de l'Assemblée nationale). François d'Aubert, Alain Madelin et Jacques Toubon avaient mis en cause l'honneur du Président Mitterrand, Grand Maître de l'ordre de la Légion d'honneur, en rappelant que celui-ci avait dirigé, pendant quelques mois, un journal détenu par Eugène Schueller. L'historien Henry Rousso écrit à propos de cet incident : « Le rappel de ces faits — sans signification particulière en ce qui concerne Mitterrand (même Catherine Nay en convient implicitement) — est une constante de l'extrême droite et Alain Madelin, ancien dirigeant d'Occident, n'a sans doute pas oublié ses réflexes de jeunesse. »
Durant la catastrophe de Tchernobyl à partir de mai 1986, il affirme : « Personne ne peut dire qu'à un moment donné la sécurité des Français a été menacée ». Son passage laisse deux traces notables : d'une part les contrats de retraite « Madelin », permettant aux non-salariés de se constituer une retraite par capitalisation ; d'autre part une simplification des démarches de création d'entreprise, avec la mise au point du statut d'entreprise unipersonnelle (EURL et EARL). En 1995, Alain Madelin est élu maire de Redon. Il ne sollicite pas de deuxième mandat en 2001. Lorsque l'UDF se range derrière Édouard Balladur lors de l'élection présidentielle de 1995, il choisit de soutenir Jacques Chirac, dont il anime la campagne électorale, avec Philippe Séguin. Après son élection à la présidence de la République, Jacques Chirac le nomme ministre de l'Économie et des Finances. Dès son entrée en fonction, il préconise une réforme des retraites par l'alignement du public sur le privé en supprimant les régimes spéciaux de retraite déficitaires, mais ses positions sont jugées trop libérales. Par ailleurs, il bénéficie d'une bonne réputation dans une partie des milieux économiques pour avoir pris, tout comme Philippe Séguin, du recul par rapport aux excès, entre 1991 et 1994, de la politique dite du "franc fort". En opposition avec le premier ministre Alain Juppé sur ce point, il est contraint à la démission au bout de trois mois. Il est remplacé par Jean Arthuis.
À la victoire de la gauche en 1997, il prend la tête du Parti républicain. À l'été 1997, il renomme ce parti Démocratie Libérale. En mars 1998, le refus d'Alain Madelin de condamner les présidents de région élus, comme Charles Millon et Jacques Blanc, avec les voix du Front national, provoque la rupture entre Démocratie Libérale et sa maison-mère, l'UDF. En 1999, il s'abstient, aux côtés de Philippe Séguin, au moment du vote sur le Pacte civil de solidarité, quand les trois groupes parlementaires de droite appellent à voter contre. Il se présente à l'élection présidentielle de 2002, où il obtient 3,91 % des suffrages exprimés. Il renoue ensuite avec son parti l'UMP en 2002. Au sein de l'UMP, il incarne la doctrine libérale en étant membre du courant « les réformateurs ». En 2003, il se prononce en faveur de l'intervention militaire en Irak, menée par les États-Unis, pour renverser le régime de Saddam Hussein. En 2006, très critique envers les méthodes du Premier ministre pour faire passer le CPE (refus de compromis avec les partenaires sociaux, utilisation de l'article 49-3 de la Constitution), il invite néanmoins le gouvernement à rester ferme sur ses positions, soutenant que le Contrat première embauche n'est pas fait contre les jeunes, mais pour les jeunes.
Il est membre du groupe d'études sur le problème du Tibet de l'Assemblée nationale, en tant que député au cours de la XIIe législature de la Cinquième République française. Le 4 février 2007, il apporte son soutien à Alternative libérale lors du congrès de ce parti à Paris. Le 15 novembre 2006, il annonce qu'il ne se représentera pas aux élections législatives en 2007. On peut voir une marque de sa perte d'influence dans le Pays de Redon : élu dès le premier tour avec plus de 58 % des suffrages en 1993, il n'était passé qu'avec 725 voix d'avance sur la candidate socialiste en 2002. Son successeur, élu en juin 2007, est le socialiste Jean-René Marsac. Alain Madelin se met dès lors en retrait de la vie politique. En 2008, il devient administrateur de Rentabiliweb. En juillet 2011, il est le cofondateur du fonds commun de placement à risque Latour Capital. Le 5 décembre 2011, ce fonds rachète à Veolia quatre de ses filiales : Proxiserve (Veolia Habitat Services) ainsi que les sociétés Prochalor, Semcra et Thop, toutes les trois spécialisées dans les équipements de chauffage. Il devient président du Groupement d’intérêt public pour l’éducation numérique en Afrique (GIP ENA) en 2010. Il intervient régulièrement sur i>Télé, surtout sur les questions économiques, et sur BFM Business.