Pierre Botton, né le 30 mai 1955 à Lyon (Rhône), est un homme d'affaires français. Il est connu pour son ascension fulgurante dans les affaires et son soutien à la carrière politique de son beau-père Michel Noir dans les années 1980 puis pour les démêlés judiciaires dans ce qui sera appelée l'« affaire Botton » dans les années 1990. Condamné à la prison pour abus de biens sociaux, il œuvre aujourd'hui à une amélioration des conditions de détention dans les établissements pénitentiaires.
À la fin de ses études, il reprend l'entreprise familiale, spécialisée dans l’agencement de pharmacies. En 1982, il rencontre pour la première fois Michel Noir, député de Lyon et étoile montante du RPR. Il mise tout sur celui-ci, persuadé qu'il a l'étoffe d'un homme politique de premier plan. Mégalomane et très généreux avec ses amis, il s'intéresse de près aux vedettes du show-business, se lie avec Coluche, Jean-Luc Lahaye, Patrick Poivre d'Arvor. Il crée tout un réseau qu'il met à la disposition de Michel Noir afin de le médiatiser le plus possible. En mars 1986, quand ce dernier devient ministre du Commerce extérieur dans le gouvernement de Jacques Chirac, il est son conseiller personnel et épouse sa fille aînée, Anne-Valérie. Il profite de cette période au cœur du pouvoir pour faire fructifier ses affaires et développer son tissu relationnel. En 1988, il mise sur les élections municipales de 1989 pour faire élire son beau-père maire de Lyon, devient son directeur de campagne et voit ses efforts couronnés de succès.
Mais à peine Michel Noir élu, il veut profiter de cette position pour obtenir des marchés payés par le budget de la ville et financés par les impôts des citoyens. Débute alors un bras de fer entre le gendre et son beau-père[réf. souhaitée], qui commence à le trouver encombrant, sous l'œil vigilant d'un juge, Philippe Courroye, qui va démonter le « système Botton » en mettant en évidence les trafics d'influence et les malversations. En découle une kyrielle de procès, qui l'envoient en prison pendant près de deux ans, et alimentent les médias durant toutes les années 1990. Le 10 janvier 1996 en appel, les condamnations des hommes politiques Michel Noir et Michel Mouillot, reconnus coupables de recel d'abus de biens sociaux, sont aggravées : tous deux sont condamnés à dix-huit mois de prison avec sursis (quinze en avril 1995), et à la privation pendant cinq ans de leurs droits civiques et civils, donc à l'inéligibilité. Ils sont condamnés chacun à 200 000 francs d’amende.
Patrick Poivre d'Arvor est condamné, également pour recel d’abus de biens sociaux, à quinze mois de prison avec sursis et à 200 000 francs d’amende, comme en première instance. La cour a relevé qu’il n’était pas « le seul journaliste connu à avoir profité sans état d’âme des largesses de Pierre Botton ». Sa société, ETC Aménagement, a été liquidée le 2 novembre 2010. Il a raconté son histoire dans plusieurs livres, Prison, Mes chers amis, Il y a toujours des complices, J'aime la vie. Il anime désormais deux fois par semaine une émission de témoignages sur la radio suisse Radio Cité. Pierre Botton reconnaît aujourd'hui volontiers l'utilité de son passage en prison qui lui a remis les pieds sur terre et redonné un sens de la réalité. Il milite désormais activement pour l'amélioration des prisons : pour que les détenus soient mieux répartis dans des établissements pénitentiaires adaptés à l'infraction pour laquelle ils ont été condamnés, le développement de l'activité, le renforcement de la réinsertion ou encore de la solution de rechange du bracelet électronique.
Il a créé en janvier 2010 l'association « Les Prisons du cœur » ayant pour but d'améliorer les conditions de détention des détenus primo délinquants ou en attente de jugement pour des courtes peines. Dans le cadre de cette association, il est chargé par la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie, d'une mission sur l'amélioration des conditions de détention. Cette mission a pour but d'atténuer le « choc carcéral » (le nombre de suicides est en hausse dans les prisons) et d'encourager la compréhension de la peine par le détenu (afin de mieux préparer la réinsertion). Pierre Botton a obtenu du ministère et de l'administration pénitentiaire l'accord pour expérimenter un certain nombre de mesures à la prison de Nanterre. Il a toutefois annoncé son intention de se retirer du projet dès le premier volet abouti, en mars 2010.
Un projet de prison expérimentale -baptisé « Ensemble contre la récidive »- est élaboré. La construction d'un premier établissement est prévue à Saint-Julien-sur-Suran. Le 11 mars 2012, un vote local consultatif des habitants exprime 54 % d'opposants au projet d'implantation (pour 80 % de votants), mais il est validé par le maire de la commune. L'établissement est prévu pour recevoir 120 détenus maximum, condamnés pour la première fois, à 5 ans maximum, hors crime sexuel et crime de sang. La prison sera «sans grillage ni barbelé», et les détenus, obligatoirement volontaires, travailleront de 6h30 à 22h30 en étant payé au SMIC ou suivront une formation.
Les syndicats pénitentiaires s'inquiètent toutefois de la faiblesse des effectifs prévus, insuffisants selon eux pour la sécurité, et s'interrogent sur la nature de ce projet, mené avec des fondations d'entreprises, reposant sur les liens personnels de Pierre Botton avec certains milieux économiques, sportifs et politiques -soutien de Nicolas Sarkozy-. Le projet est qualifié d'« objet pénitentiaire non identifié » par Jean-Michel Dejenne, secrétaire national du Syndicat National des Directeurs Pénitentiaires. Les travaux de construction commenceront en avril 2013.