Gregor Strasser devient membre NSDAP en 1920. Après le putsch de la brasserie en 1923, il prend les commandes du Mouvement National-Socialiste de la Liberté Allemande (l'appellation "NSDAP" avait été interdite) avec le général Ludendorff. Ce mouvement devient le second parti local de Bavière en 1924 et obtient 32 sièges au Reichstag. Strasser devient ainsi député. Quand Hitler sort de prison en décembre 1924, il nomme Strasser chef de la propagande du Parti et lui confie la mission d'asseoir le National-Socialisme à Berlin. Strasser accepte et participe à de nombreux meetings dans la capitale. Il y crée un journal, le "Berliner Arbeiterzeitung", qui sera dirigé par son frère Otto. Dans la même période il nomme Joseph Goebbels comme son secrétaire particulier.
Strasser se montre très efficace et devient rapidement une menace pour l'autorité de Hitler au sein du parti. En outre, leurs convictions politiques divergent : Strasser accorde beaucoup plus d'importance à la composante "socialiste" du national-socialisme qu'Hitler. Fin 1925, un incident éclate entre le n°1 et le n°2 du parti. A cette époque, les Sociaux-Démocrates proposent de confisquer au nom de la République les grands domaines et les biens des membres des familles royales et princières déposées. La question doit être tranchée par un référendum. Strasser, soutenu par Goebbels, propose de s'unir avec les communistes pour voter en faveur de cette mesure. Hitler est furieux car il avait promis aux grands industriels qui financent son Parti de combattre les communistes. La proposition de Strasser est à ses yeux ni plus ni moins un acte de trahison.
Le 14 février 1926, Hitler riposte en convoquant un conseil des dirigeants nazis à Bamberg. Ce conseil avait consciemment été placé un jour de semaine pour que la plupart des nazis du Nord - pour la plupart des sympathisants de Strasser - ne puissent y participer. En mars, Strasser a un accident de voiture. Hitler, en gage de réconciliation, lui rend une visite surprise alors qu'il se repose dans sa maison de Landshut. Strasser, isolé, finit par s'aligner sur la ligne de conduite édictée par Hitler, non sans avoir obtenu l'exclusion de Esser de la direction nationale du NSDAP.
En avril de la même année, Goebbels, fasciné par le tribun, se rapproche de Hitler, qu'il ne quittera plus jusqu'au bunker de Berlin. Strasser est aussi appelé à la direction du parti en qualité de chef de la propagande. On comptait Heinrich Himmler parmi ses secrétaires. Entre septembre 1926 et la fin de 1927, Strasser rationalise et coordonne les activités de propagande. Il permet ainsi d'unifier le NSDAP jusque-là divisé. Il fait porter le gros de ses efforts sur le prolétariat urbain alors que Hitler lui visait plus l'électorat petit-bourgeois et paysan plus enclin à l'antisémitisme. En 1928, Himmler remplace Strasser au poste de chef de la propagande du Parti. En 1934, Hitler accuse Strasser d'avoir planifié avec Ernst Röhm un putsch visant à le renverser. Il est emprisonné et finalement assassiné le 30 juin 1934 par la Gestapo de Berlin, lors de la nuit des Longs Couteaux.