Les deux groupes jihadistes extrémistes du front al-Nosra et de l'EIIL, anciennement ennemis, ont fusionné en Syrie.
Il y a encore peu, le front al-Nosra et l'EIIL s'affrontaient violemment dans le nord de la Syrie. La page est aujourd'hui tournée, alors que les deux groupes jihadistes extrémistes ont décidé de fusionner à Boukamal, la principale localité frontalière entre la Syrie et l'Irak, a indiqué mercredi 25 juin une ONG.
Le Front al-Nosra "a prêté allégeance à l'EIIL dans la nuit de mardi à mercredi" permettant à ce dernier d'être désormais des deux côtés de la frontière puisqu'il contrôle déjà la localité irakienne d'Al-Qaïm en Irak, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
"Cet acte d'allégeance survient alors que l'EIIL progresse dans la province de Deir Ezzor", dont fait partie Boukamal, dans l'Est de la Syrie sur la frontière avec l'Irak, a précisé cette organisation.
Une alliance qui va créer des tensions avec les autres groupes islamistes
"Ils sont rivaux mais ce sont tous les deux des jihadistes et des extrémistes. Cette allégeance créera des tensions avec les autres groupes rebelles, y compris les islamistes", qui contrôlaient la ville et ses environs, a précisé son porte-parole Rami Abdel Rahmane. En avril, le Front al-Nosra allié aux rebelles islamistes avait repoussé une attaque de l'EIIL sur cette ville, faisant une centaine de morts.
Excédés par les exactions attribuées à l'EIIL et sa volonté d'hégémonie, les rebelles islamistes et "modérés" et le Front al-Nosra avaient retourné début janvier leurs armes contre leurs ex-alliés dans le combat contre le régime de Bachar al-Assad, dans les zones sous leur contrôle.
L'EIIL contrôle la province de Raqa (Nord) ainsi que des parties de celles de Hassaka (nord-est) et Deir Ezzor (Est). Dans le Nord et l'Est de la Syrie, plus de 6.000 personnes ont été tuées dans ces affrontements depuis janvier, selon l'OSDH.
Le chef d'Al-Qaïda Ayman al-Zawahiri avait déclaré le Front al-Nosra comme la branche officielle d'Al-Qaïda en Syrie, désavouant clairement l'EIIL, qui voulait s'imposer comme le représentant du réseau extrémiste à la fois en Irak et en Syrie.