Franz Joseph Hermann Michael Maria von Papen (1879-1969) fut un officier et homme politique allemand.
Fils de propriétaire terrien, il naît à Werl en Westphalie le 29 octobre 1879. Après un entraînement militaire dans la cavalerie, von Papen commence une carrière diplomatique en tant qu'attaché militaire à Washington et Mexico. En 1915 il est rappelé en Allemagne et prend part à la Première Guerre mondiale sur le front ouest. En 1917, il est officier d'état-major sur le front est. Après la Première Guerre mondiale, il se tourne vers la politique et s'engage dans le parti catholique, le Zentrum, pour en devenir le chef de file et le chancelier. Chancelier du Reich de juin 1932 à décembre 1932, vice-chancelier (Vizekanzler) d'Adolf Hitler du 30 janvier 1933 au 7 août 1934, puis ambassadeur à Vienne en 1934, puis à Ankara de 1939 à 1944. Monarchiste à l'origine, catholique conservateur, il fut exclu du Zentrum pour avoir provoqué la chute du gouvernement Brüning, il aida Adolf Hitler à accéder au pouvoir, puis soutint sa politique extérieure.
Jugé, il fut acquitté par le Tribunal de Nuremberg en 1946, devant lequel il était accusé de plan concerté ou complot et de crimes contre la paix, mais fut condamné peu après par les tribunaux de dénazification. Il fut libéré en 1949. Ami personnel de plusieurs papes : Ambrogio Ratti (futur Pie XI), connu pendant la République de Weimar, Eugenio Pacelli, (futur Pie XII), connu alors qu'il était nonce en Allemagne, Angelo Roncalli (futur Jean XXIII) alors qu'ils étaient tous deux en poste à Ankara pendant la guerre). Il fut nommé par Pie XI Chambellan du pape. Pie XII ne renouvela pas le titre et refusa qu'il soit nommé ambassadeur par l'Allemagne auprès de lui.
Le titre lui fut attribué de nouveau en 1959 par Jean XXIII. Dans son livre L’orage approche, Winston Churchill raconte que Hitler nomma Franz von Papen ambassadeur à Vienne pour « miner la position des personnalités marquantes de la politique autrichienne, ou les gagner à la cause allemande ». Churchill cite l’ambassadeur américain à Vienne, qui aurait dit : « De la façon la plus impudente et la plus cynique, [...] Papen précisa [...] qu’il avait l’intention de jouer sur sa réputation de bon catholique pour influencer certains Autrichiens comme le cardinal Innitzer ».
Après que l’Autriche eut capitulé et que les sections d’assaut de Hitler furent entrées au pas de l’oie à Vienne, le cardinal Innitzer ordonna que toutes les églises d’Autriche arborent le drapeau à croix gammée, fassent sonner les cloches et prient pour Adolf Hitler pour célébrer son anniversaire. Dans son ouvrage historique Le IIIe Reich — Des origines à la chute, William L. Shirer écrit que von Papen a été « plus responsable de l’avènement de Hitler que tout autre Allemand ». En janvier 1933, l’ancien chancelier allemand Kurt von Schleicher avait dit au sujet de von Papen : « C’est le genre de traître à côté de qui Judas Iscariote fait figure de saint. ».
Cette opinion, sur le rôle prépondérant de Von Papen dans l'avènement politique du nazisme, est partagée par Joachim C. Fest (1926-2006), journaliste et célèbre historien allemand, notamment dans son ouvrage référence " Les maitres du IIIe Reich". Il meurt à Obersasbach, en Allemagne, le 2 mai 1969.