Gustav Noske (9 juillet 1868 à Brandebourg-sur-la-Havel en Allemagne - 30 novembre 1946 à Hanovre) était un homme politique allemand membre du SPD. Il est connu pour son rôle central dans l'écrasement de la révolution allemande.
Artisan devenu journaliste, élu député social-démocrate (SPD) en 1906, il est le responsable des questions de défense pour son parti, dont il est un des chefs de l'aile droite. Spécialisé dans les questions militaires, il vote les crédits de guerre en 1914. Durant toute la Première Guerre mondiale, il assure la liaison entre le quartier général et le SPD. L'armée mettant sa confiance en lui, il est chargé de maintenir le moral de la troupe. Nommé gouverneur de Kiel en 1919, il réprime durement une mutinerie de marins.
Nommé ensuite ministre de la Reichswehr (l'armée de la République de Weimar) dans le gouvernement du chancelier Philipp Scheidemann, il réprime l'insurrection spartakiste de Berlin (la « Semaine sanglante » de Berlin, du 6 au 15 janvier 1919), recrutant aussi des éléments des Freikorps. Au cours de cette semaine, les deux meneurs du KPD, Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg (anciens dirigeants de l'aile gauche du SPD), sont assassinés par les corps francs, sur ordre de Noske. Il déclarera alors : « Il faut que quelqu'un fasse le chien sanglant : je n'ai pas peur des responsabilités ». En 1920, la tentative de putsch de Kapp le prend au dépourvu, entraînant sa démission. Il devient gouverneur de la province de Hanovre en 1920. En 1932, il propose la réélection du maréchal Hindenburg à la présidence du Reich. Il est démis de ses fonctions comme social-démocrate par les nazis l'année suivante.
Après la nomination d'Adolf Hitler à la chancellerie du Reich, il se retire de la vie politique. Maintenant des relations avec ses anciens camarades comme Carl Severing et Wilhelm Leuschner, il s'attire les foudres des nazis et en 1937 il est mis aux arrêts pour quelques mois. Soupçonné de complicité après la tentative de coup d'État antinazi du 20 juillet 1944, il est interné dans le camp de concentration de Fürstenberg/Havel et ensuite dans celui de Ravensbrück. Après sept mois de détention, il est transféré à Berlin dans la prison de Lehrter Strasse, d'où il sera libéré par les Soviétiques en mai 1945. Il a laissé des mémoires.