Gilbert Collard, né le 3 février 1948 à Marseille, est un écrivain, avocat et homme politique français. Avocat médiatique, il plaide dans des affaires de premier plan. Président du comité de soutien de Marine Le Pen, candidate du Front national (FN) à l'élection présidentielle de 2012, il est ensuite élu député de la 2e circonscription du Gard lors des élections législatives qui suivent.
Gilbert Collard grandit au sein d’une famille bourgeoise. Né d’une mère héritière et d’un père notaire maurrassien (travaillant d'ailleurs pour la fille adoptive de Charles Maurras), ami de Léon Daudet et membre des Camelots du roi avant de devenir communiste et résistant, il vit son enfance au château de la Madone, le domaine familial à proximité de Marseille, ainsi qu’à l’hôtel Métropole à Châtel-Guyon où est enterré un grand-père. Il fait ses études dès l'âge de 8 ans à l'Institution Sainte-Marie, à La Seyne-sur-Mer, puis à la faculté de droit d’Aix-en-Provence. Marié, il est père de deux filles. Il a une sœur, Jehanne Collard, avocate spécialisée dans la défense des victimes d'accidents. Gilbert Collard est avocat au barreau de Marseille depuis 1971. Il devient secrétaire de la Conférence du stage en 1973. Il a quatre associés et une dizaine de collaborateurs, et ne traite qu'une infime partie des dossiers qu'il reçoit.
Il a défendu de nombreux clients célèbres : Laurent Gbagbo, Charles Pasqua, Marine Le Pen, Paul Aussaresses et Richard Virenque dans l’affaire Festina. Il fut aussi l'avocat de certaines parties civiles dans le procès Barbie, ainsi que aussi dans le procès Christian Rannucci. Il a aussi plaidé dans plusieurs procès médiatiques tel que l'affaire de la profanation du cimetière juif de Carpentras, l'affaire Alègre, l'affaire AZF ou l'affaire VA-OM. Il participe régulièrement à l’émission Les Grandes Gueules sur RMC. Franc-maçon depuis la fin des années 1960 en étant d'abord initié dans l'atelier marseillais des Vieux Amis de la GLDF (fréquentée par son père), il rejoint ensuite la Grande Loge nationale française. Il adhère dès sa jeunesse au Parti socialiste. En 1981, il entre au comité de soutien de François Mitterrand pour sa candidature à l'élection présidentielle. En 1988, il soutient Pierre Boussel (candidat du Mouvement pour un parti des travailleurs) pour l'élection présidentielle. Il déclare cependant qu'il n'a « jamais été trotskiste » et que c'est à la « demande d'un ami » qu'il a figuré dans un clip du MPPT.
En 1990, il est exclu du MRAP en même temps qu'il en démissionne, à la suite de son annonce de la défense de Bernard Notin (auteur, en 1989, d'un article controversé) dans un procès pour négationnisme avant la lettre (la loi Gayssot datant de juillet 1990), alors qu'il était membre du Secrétariat national du mouvement. La même année, il soutient l’organisation des « Premières Assises en défense de l’immigration », montées par le CNDTI (Comité national pour la défense des travailleurs immigrés), et dénonce le « vocabulaire microbien » de Jean-Marie Le Pen. En 1992, il quitte le Parti socialiste lors de l'entrée au gouvernement de Bernard Tapie. L'année suivante, il devient le président du comité de soutien à Hervé Fabre-Aubrespy, adversaire RPR de Bernard Tapie aux élections législatives dans la dixième circonscription des Bouches-du-Rhône. Alors qu'il avait déclaré au Midi libre en 1997 : « Je veux bien courtiser la politique, mais pas coucher avec elle », il est candidat à la mairie de Vichy en 2001, se disant investi par Démocratie libérale, le Parti radical valoisien (PR) et le RPF. Il est battu par Claude Malhuret (maire sortant disposant de l'investiture Démocratie Libérale (dont il est secrétaire national) - PR - RPR - UDF) et Gérard Charasse, de 350 voix ; mais il est élu au conseil municipal, où il choisit finalement de ne pas siéger pendant les sept années de son mandat.
En 2005, il déclare à France-Soir être « radical et chiraquien » et « rejeter les extrêmes ». À nouveau candidat à Vichy sous l'étiquette Nouveau Centre lors des élections municipales de 2008, il arrive troisième. Il ne se maintient pas au second tour et appelle à voter pour la liste conduite par Gérard Charasse (Parti radical de gauche), qu'il avait qualifié de « vrai baudet à mandats » lors de la campagne de 2001. Proche de Marine Le Pen depuis la défense de sa mère Pierrette Le Pen pour son divorce avec Jean-Marie Le Pen, il préside son comité de soutien dès 2011, et se déclare « mariniste » et favorable au principe de la préférence nationale défendue par le Front national, en mai 2011. Il est le symbole de la « délepénisation » du FN entreprise depuis l'accession au pouvoir de Marine Le Pen ; le vice-président du parti, Louis Aliot, affirme même qu'il s'agit de sa « plus belle prise de guerre ». « Il a contribué à accélérer la banalisation du FN sans jamais y adhérer, faisant venir au FN des gens comme Jacques Clostermann, fils d'un Compagnon de la Libération, ou encore Denis Seznec. Se contentant d'être un “mariniste de la première heure” ».
Il annonce sa candidature aux élections législatives dans la deuxième circonscription du Gard le 15 janvier 2012. Le Gard est le seul département à avoir placé Marine Le Pen en tête au premier tour de l'élection présidentielle. Il arrive en tête au premier tour avec 35,47 % des suffrages exprimés. Le 17 juin 2012, il est élu au second tour avec 42,82 % des voix lors d'une triangulaire face à la candidate socialiste Katy Guyot (41,56 %) et au candidat UMP Étienne Mourrut (15,63 %). Il est membre de la commission des lois. Il installe sa permanence à Aimargues, et ce jusqu'en janvier 2014. Il devient secrétaire général du Rassemblement bleu Marine (RBM) lors de sa création officielle, en septembre 2012. Début octobre 2013, il annonce sa candidature sous les couleurs du Rassemblement bleu Marine aux élections municipales de 2014 à Saint-Gilles, première ville à avoir élu un maire frontiste, en 1989 (Charles de Chambrun). Gilbert Collard, qui possède une propriété dans la commune limitrophe de Vauvert, y a obtenu 48 % des suffrages au premier tour des législatives. Dans cette municipalité ancrée à droite depuis plusieurs décennies, des dissensions personnelles ont conduit à l'éclatement de la majorité UMP en 2010 et à l'arrivée d'une majorité socialiste de façon totalement inattendue.
L'ancien maire UMP Olivier Lapierre a annoncé son soutien à l'avocat marseillais au printemps 2013, avant de revenir sur ses propos. Ce dernier promet d'arrêter son activité professionnelle s'il est élu. En ballottage favorable à la sortie du premier tour (42,57 %), il est finalement battu par l'UMP Eddy Valadier à la suite de la constitution d'un « front républicain » avec le retrait d'Alain Gaido, tête de liste de l'union de la gauche. Le politologue Jean-Yves Camus estime également que « l'échec de Collard est lié à un coefficient personnel ». Depuis sa défaite, il siège comme conseiller municipal d'opposition et conseiller communautaire de Nîmes Métropole.