Homme politique français (Rabat 1953). Secrétaire des Affaires étrangères en 1980, il est successivement premier secrétaire de l'ambassade de France aux États-Unis (1984-1987), directeur du service de presse de cette même ambassade (1987-1989), puis premier conseiller de l'ambassade de France à New Delhi (1990-1992).
Directeur de cabinet d'Alain Juppé aux Affaires étrangères entre 1993 et 1995, il est nommé secrétaire général de l'Élysée par Jacques Chirac en 1995. À ce titre, il figure parmi les artisans de la dissolution de 1997. Lors du second mandat du président, D. de Villepin, promu ministre des Affaires étrangères (2002-2004), s'illustre en s'opposant à l'intervention américaine en Iraq en 2003. Puis il devient ministre de l'Intérieur (2004-2005) et enfin Premier ministre (2005-2007) – avec pour mission de rompre avec le style Raffarin, de faire repartir la croissance et reculer le chômage, et, de toute évidence, de stopper et de contrebalancer l'ascension de Nicolas Sarkozy.
Malgré la présence dans son gouvernement de ministres de son prédécesseur, et du retour porteur de tensions du chef de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), N. Sarkozy, à l'Intérieur, la prestance et la détermination de D. de Villepin séduisent tout d'abord l'opinion. En outre, l'emploi se redresse. Mais il doit affronter, dès la fin d'octobre, l'embrasement sur près de trois semaines d'environ 400 banlieues, puis la crise du CPE (contrat première embauche destiné à faciliter le recrutement des jeunes par un assouplissement du Code du travail), qui suscite l'opposition croissante des lycéens, des étudiants et des syndicats, au point de l'obliger à faire marche arrière et à enterrer la mesure.
Mis en examen en juillet 2007, notamment pour « complicité de dénonciation calomnieuse » dans l'« affaire Clearstream » qui l'oppose à N. Sarkozy, D. de Villepin est finalement relaxé en juillet 2010. En juin 2010, il lance son nouveau mouvement, République solidaire. Dès lors, D. de Villepin ne cesse de faire entendre sa voix, dénonçant la ligne politique sécuritaire et identitaire du président à l’été 2010, puis faisant explicitement de ce dernier « un problème pour la France » en novembre. D. de Villepin fait savoir qu’il quitte l’UMP en janvier 2011, et en avril, affiche des propositions de refondation sociale et républicaine visant l’électorat de centre droit. Mais faute de troupes, il se résigne à se passer de ce mouvement pour aller directement, en solitaire, « à la rencontre des Français » et annonce, début décembre, sa candidature à la présidentielle de 2012.