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Attali Jacques

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Jacques Attali est un économiste, écrivain et haut fonctionnaire français, né le 1er novembre 1943 à Alger. Conseiller d'État, professeur d'économie, conseiller spécial de François Mitterrand puis fondateur et premier président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), il a présidé la Commission pour la libération de la croissance française et dirige actuellement PlaNet Finance et Attali & Associés. Il a publié plus de 65 essais, biographies et romans. Aujourd'hui, il est éditorialiste de l'hebdomadaire L'Express et président du conseil de surveillance de Slate.

 

Attali Jacques

Il naît avec son jumeau Bernard Attali à Alger dans une famille juive d'Algérie. Son père, Simon Attali, est un autodidacte qui réussit dans le commerce de parfumerie à Alger où il se marie le 27 janvier 1943 avec Fernande Abécassis qui donne naissance aux deux jumeaux Bernard et Jacques2, puis à Fabienne. En 1956, deux ans après le début de la Guerre d'Algérie (1954 à 1962), son père décide de venir s'installer avec sa famille à Paris, rue de la Pompe. Les jumeaux Jacques et Bernard suivent des études au lycée Janson-de-Sailly, dans le XVIe arrondissement de Paris, où ils rencontrent Jean-Louis Bianco, Laurent Fabius, Charles de Croisset. Ils ont entre autres, comme professeur de lettres, André Fermigier, qui deviendra critique artistique au journal Le Monde.

En 1965, Jacques sort major de promotion de l'École polytechnique. Ingénieur du Corps des mines, il est ensuite diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris et de l'ENA dont il sort troisième de sa promotion en 1970. Il devient maître de conférence d'économie à Polytechnique en 1968, poste qu'il conservera jusqu'en 19853, et entre au Conseil d’État en 1970, puis reçoit en 1979 un doctorat d'État en sciences économiques, sa thèse s'intitulant La théorie de l'ordre par le bruit dans la théorie économique (sous la direction d'Alain Cotta). En 1968, il effectue son stage de l'ENA dans la Nièvre, sous la férule du futur préfet de police de Paris Pierre Verbrugghe. Il retrouve à cette occasion François Mitterrand, qu'il a déjà rencontré un an avant, comme président du Conseil général de la Nièvre. En 1970, âgé de 27 ans, il devient auditeur au Conseil d’État. En 1972, il publie ses deux premiers livres en : Analyse économique de la vie politique et Modèles politiques pour lequel il obtient un prix de l'Académie des sciences. Il commente La Croissance française d'Edmond Malinvaud et L'histoire économique d'Alfred Sauvy dans Italiques.

Passionné de musique, il pratique le piano depuis l'enfance (on l'a entendu jouer à France2 pour les Restos du Cœur) et a écrit des paroles de chansons pour Barbara. Il publie en 1977 « Bruits », essai sur l'économie musicale et sur l'importance de la musique dans l'évolution des sociétés. Professeur d'économie à l'Université Paris-Dauphine et à l'École des ponts et chaussées, il réunit autour de lui quelques jeunes chercheurs : Yves Stourdzé (promoteur du programme européen de recherche Eurêka), Jean-Hervé Lorenzi ou Erik Orsenna. Il développe un réseau de personnalités dans des domaines très divers (journalisme, mathématiques, show business, analyse financière…), telles que Raymond Barre, Jacques Delors, Philippe Séguin, Jean-Luc Lagardère, Antoine Riboud, Michel Serres, Coluche. En 1978, il joue son propre rôle dans Pauline et l'ordinateur, le film de Francis Fehr. En 1979, il fonde l'ONG internationale Action internationale contre la faim, aujourd'hui connue sous le nom d'Action contre la faim (ACF).

Son étroite collaboration avec François Mitterrand commence en décembre 1973. Il dirige son équipe aux élections présidentielles de mars 1974. En 1981, celui-ci, qui vient d'être élu président de la République, le nomme conseiller spécial à son arrivée au palais de l'Élysée, et l'installe dans l'ancien bureau des aides de camp qui jouxte le bureau présidentiel. Dès lors, Jacques Attali rédige, chaque soir, des notes à l'attention du président sur l'économie, la culture, la politique ou le dernier livre qu'il a lu ou parcouru. Le président lui confie également le rôle de « sherpa » (représentant personnel d'un chef d'État) pour les sommets du G7. Il assiste au conseil des Ministres, au conseil de Défense, et à tous les entretiens bilatéraux du Président. Il conseille au président de faire venir au Palais de l'Élysée Jean-Louis Bianco, Alain Boublil, François Stasse, Erik Orsenna et quelques jeunes énarques prometteurs, comme François Hollande et Ségolène Royal.

En 1982 et 1983, il plaide pour la « rigueur économique ». Il organise le sommet du G7 de Paris en juin 1982. En 1984, il invente et met en place le programme européen Eurêka de « développement de nouvelles technologies » qu'il confie à Yves Stourdzé. Il organise le bicentenaire de la Révolution française du 14 juillet 1789. En 1989, il lance un programme international d’action contre les inondations catastrophiques au Bangladesh. Défenseur de la constitution et de l'établissement d'un état de droit mondial, condition du maintien de la démocratie par la constitution d’un nouvel ordre mondial. Il pense que l'économie régulée par une institution de surveillance financière mondiale peut être une solution à la crise financière émergeant en 2008. Cette institution financière est une première étape vers l'instauration d'un gouvernement démocratique mondial dont l'Union européenne peut devenir un laboratoire. En août 1989, lors du second septennat de François Mitterrand, Jacques Attali a l'idée de la création de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), préside la conférence de négociation à Paris et en devient le premier président à Londres. Sous l'impulsion de son premier président, la BERD a lancé des investissements destinés à la protection des centrales nucléaires, à la protection de l'environnement et, plus généralement, au développement des infrastructures et de la privatisation.

En 1991, Jacques Attali invite Mikhail Gorbatchev au siège de la BERD à Londres, contre l'avis du Premier ministre britannique John Major. Il oblige ainsi les chefs d'État d'un G7 se déroulant dans la ville au même moment à recevoir le chef d'État soviétique. Au lendemain d'un entretien téléphonique houleux entre Jacques Attali et John Major, la presse britannique multiplie les critiques à l'encontre du président de la BERD, diffusant notamment des critiques sur la gestion de l'institution et révélant, en avril 1993, que la Berd avait dépensé pour elle-même deux fois plus d'argent qu'elle n'en avait déboursé pour ses activités à l'Est — critiques qui seront ensuite relayées par la presse française. Jacques Attali explique sa position dans le chapitre « Verbatim et la BERD » du livre C'était François Mitterrand ainsi que dans le livre Europe(s) :« les travaux en question avaient été réalisés sous la responsabilité d'un groupe de travail international dont je ne faisais pas partie ». De fait, à son départ, volontaire, de la BERD en juin 1993, Jacques Attali a reçu pour sa gestion le quitus du conseil des gouverneurs. Le rapport de l'audit de gestion de la BERD n'en restera pas moins accablant.

En 1993, Jacques Attali gagne un procès en diffamation alors qu'on l'accuse d'avoir reproduit dans son livre Verbatim, sans l'autorisation de François Mitterrand, des archives secrètes et quelques phrases du chef d'État français destinées à un autre livre. Le journal Herald Tribune publia même, sur quatre colonnes à la une, un article affirmant à tort que le président Mitterrand avait demandé le retrait du livre des librairies. François Mitterrand confirma au cours d'une longue interview avoir demandé à Jacques Attali d'écrire ce livre et reconnut l'avoir relu lui-même la plume à la main. En 1994, Jacques Attali crée Attali et Associés, cabinet de conseil international spécialisé dans le conseil stratégique, l'ingénierie financière et les fusions-acquisitions. En 1998, il fonde PlaNet Finance à Paris, une organisation aujourd'hui présente dans 88 pays qui finance, conseille et forme quelques centaines d'institutions de microfinance. Elle emploie plus de 2 500 salariés. Elle a des activités de conseil, de notation, de financement et d'assurance. En particulier, elle travaille aussi dans les banlieues françaises. Il préside le conseil d'administration de PlaNet Finance et de ses filiales, MicroCred et PlanetRating.

Jacques Attali est administrateur du broker français Kepler Cheuvreux, de la société de Biotechnologie Pharnext, préside le Conseil de Surveillance de Slate.fr. Mis en examen en 2001 dans les ramifications de l'Angolagate, pour « recel d'abus de biens sociaux et trafic d'influence », il est relaxé le 27 octobre 2009 par le tribunal correctionnel de Paris, « au bénéfice du doute ». Le 24 juillet 2007, Jacques Attali est chargé par Nicolas Sarkozy de présider une commission chargée d'étudier « les freins à la croissance » après le renoncement de Philippe Séguin. Cette commission est composée de quarante-deux membres, choisis librement par lui, essentiellement issus du courant libéral et social-démocrate. Elle a rendu son rapport unanime le 24 janvier 2008 et remis au président de la République le 23 janvier 2008. Il émet des recommandations pour transformer en profondeur l’économie et la société françaises afin de « libérer la croissance » et relever différents défis macro-économiques.

En 2012, François Hollande a commandé à Jacques Attali un rapport sur la situation de l'« économie positive », c'est-à-dire au service des nouvelles générations. L'objectif de ce rapport est de mettre fin au « court-termisme », de passer d'une « économie individualiste » fondée sur le court terme à une économie fondée sur « l'intérêt général et l'intérêt des générations futures », d'organiser la transition d'un « modèle ancien fondé sur l'économie de la richesse » à un modèle dans lequel « les agents économiques auront d'autres obligations que la maximisation du profit » . Ce rapport propose 44 réformes. Il s'inscrit dans le cadre du mouvement de l'économie positive, qui se réunit depuis 2012 chaque année au Havre, et bientôt dans d'autres pays.

Le 9 septembre 2010, il est nommé au conseil d'administration du musée d'Orsay. À partir de l'an 2000, il dirige l'Orchestre universitaire de Grenoble, ouvert aux étudiants et musiciens amateurs de tous niveaux, dans des pièces diverses : une symphonie de Benda, des concertos pour violon de Bach, une messe de Mozart, l'Adagio de Barber, le double concerto pour violon et piano de Mendelssohn, et Lieders de Strauss . Il a dirigé en 2012 l'orchestre Musiques en Seine dans l'ouverture du Barbier de Séville, et l'orchestre Lamoureux lors d'une soirée de gala à Paris pour le Technion, partageant le pupitre avec son ami, le généticien Daniel Cohen. Il a aussi dirigé la Sinfonietta de Lausanne en août 2012 et le concerto en sol de Ravel avec l'Orchestre symphonique de Jérusalem à Jérusalem en octobre 2012, puis avec l'orchestre Symphonique à Shanghai fin 2013.

Il a d'ailleurs exercé comme chef d'orchestre amateur à l'Orchestre symphonique universitaire de Grenoble, sous la direction de Patrick Souillot26,27. Avec lui, il crée en 2012 une structure nationale sur le modèle de La Fabrique Opéra Grenoble, dans de nombreuses villes du monde28 qui permet de coordonner la production d'opéras coopératifs. Il a été accusé de plagiat au sujet de ses livres Histoires du temps (par Franz-Olivier Giesbert par exemple) et Verbatim (par Elie Wiesel directement30). Il a gagné ces procès en diffamation sur ce sujet. Dans son livre L'Avenir du travail (2007), il propose diverses solutions pour « sauver les retraites » dont « le troisième choix conduirait à organiser la venue de deux millions d’étrangers par an entre 2020 et 2040, ce qui se traduirait, sur l’ensemble de la période considérée, du fait de l’élargissement des familles, par l’entrée sur notre sol de 93 millions d’immigrés ; la France compterait alors 187 millions d’habitants, dont 68 % d’immigrés de première ou de deuxième génération ».

En 2012, il est l'une des personnes prises comme exemple, en qualité de prescripteur d’opinion35, par le film documentaire français sorti en janvier 2012 : Les Nouveaux Chiens de garde, qui explore les collusions entre les médias français et le pouvoir politique français. En octobre 2012, l'association Acrimed (Action critique Médias) publié un article intitulé « Ces économistes qui monopolisent (toujours) les débats ». Elle en a écrit plusieurs consacrés à Jacques Attali. Fin 2013, il est la personnalité française sans mandat électif la plus suivie à travers trois réseaux sociaux différents.


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