Le nazisme, depuis les premiers écrits d'Adolf Hitler (Mein Kampf notamment) se réfère souvent à l'histoire. Cela pourtant relève souvent du mensonge historique, l'historien Pierre Ayçoberry notant le caractère totalement pessimiste de l'idéologie, obsédé par la décadence rendue possible par un métissage ethnique avec d'autres peuples que les Aryens. Il faut donc une race pure, et un territoire (« espace vital ») où elle peut se développer. Si les Slaves ou les Nègres sont vus comme des sous-races, les Juifs sont niés mêmes par principe.
La race pure, allemande, compte également les Allemands ayant émigré à travers le monde ainsi que les peuples nordiques. Pierre Ayçoberry ajoute ainsi que « la discipline historique, se voit reléguée au rang de fournisseur d'exemples, et purement et simplement manipulée ». Adolf Hitler lui-même se réfère par exemple à l'Empire romain où à la Prusse de Frédéric II, quitte à galvaniser les troupes lors de la bataille de Stalingrad en déclarant qu'il veut « une Allemagne frédéricienne », Pierre Ayçoberry ne manquant pas d'ajouter une réutilisation frauduleuse des conceptions politique de l'ancien roi.
Le régime se voit fournir des justifications politiques par l'Institut national d'histoire de la nouvelle Allemagne et son directeur, Walter Frank, notamment chargé d'étudier les « tendances hostiles au Reich dans le catholicisme politique ». Aux membres des Jeunesses hitlériennes, aux écoliers et aux aspirants de la SS, il est surtout demandé de ne pas avoir une vision factuelle de l'histoire mais la connaissance de quelques grands personnages, pour l'occasion mythifiés, comme l'ancien chancelier Otto von Bismarck ou le dieu Odin.
Les leçons enseignées rendent ainsi compte de plusieurs cycles de grandeurs (Germains nomades, règne de Charlemagne, nationalisme allemand) entrecoupés de périodes de décadence (époque chrétienne, développement du capitalisme, etc.), en dépit du découpage historique visant à servir de justification au nazisme. Une Allemagne champêtre, germaine et moyen-âgeuse à la fois est mythifiée, notamment à travers certains Heimatfilm, comme Ewiger Wald, sorti en 1936. Le philosophe Max Horkheimer note ainsi que « quand les nazis disent : l'« histoire », ils veulent dire exactement le contraire : la mythologie ».