La Geheime Feldpolizei ou GFP était, pendant la Seconde Guerre mondiale, l'équivalent allemand de la sûreté française aux armées. Ne pas confondre GFP et Feldgendarmerie, prévôté aux armées.
Ces deux organismes sont les bras séculiers de l’Abwehr dans son rôle de contre-espionnage. Chargée d'assurer la sécurité des forces armées, la GFP est spécialisée dans la lutte contre la Résistance intérieure et extérieure. Jusqu’en 1942 , la Geheime Feldpolizei, composée de plusieurs "Gruppen" d’une cinquantaine hommes chacun, est sous l'autorité de la Wehrmacht qui assure sa propre sécurité.
Le chef de la GFP pour Paris se tient à l'hôtel Lutetia, PC de l'Abwehr III-F (contre-espionnage) en zone occupée, ce qui facilite les liaisons. Plusieurs commissariats sont installés dans la capitale. On peut citer ceux de l'hôtel Terrasse, avenue de la Grande Armée, celui de l'hôtel Cayré, boulevard Raspail, etc. Autre commissariat très important, celui de Dijon, siège d'un poste Abwehr dont la compétence s'étend jusqu'en Suisse et en Belgique.
Pour le Nord de la France (Départements du Nord et du Pas de Calais), le siège de la GFP se trouvait à Bruxelles, rue de la Traversière. Les cadres sont des policiers de métier (Kripo, Gestapo) mobilisés dans la Wehrmacht. Egalement mobilisés, les agents de base ont été choisis pour leur connaissance du pays et de la langue. Enfin, la GFP recrute sur place des enquêteurs indigènes fort bien payés qui pénêtrent les mouvements de résistance.
- Hugo Bleicher (Cherbourg) qui détruit le réseau F2 Interallié,
- Heinz Seyfriz (Paris) qui détruit le mouvement Vérité française,
- Hans Schmitz (Paris) qui détruit les mouvements Combat Zone Nord et Défense de la France.
- Paul et Denise Boehm (Dijon) infiltrés dans le mouvement Combat.
- Jacques Desoubrie (Paris) infiltré dans les mouvements Vérité Française et Combat Zone Nord, la Ligne Dédée, etc. Jean-Paul Lien (Dijon) infiltré dans le réseau Alliance.
En mai 1942, le « chef suprême des SS et de la police » pour la zone occupée, Karl Oberg, procède à plusieurs réorganisations, afin de renforcer la répression contre la Résistance. Les chefs et les agents de la GFP passent en majorité sous le contrôle global du Sipo-SD où ils sont intégrés, avec des grades SS, dans le cadre des KdS (états-majors régionaux). Dans certains cas, exemple à Dijon, les officiers de la GFP, avec leur grade SS tout neuf, prennent le commandement du détachement local de Sipo-SD. Création du groupe 6/10 qui comptera le « Kommando für Kapitalverbrechen » (crime suprême) chargé du Stand de tir de Balard. Les conventions internationales stipulent alors que, dans un pays occupé, l'ordre doit être assuré par la police de ce pays et non par celle de la puissance occupante.
Dans tous les pays envahis par la Wehrmacht, cette mesure censée atténuer les rigueurs d'une occupation militaire va, au contraire, aggraver la dureté et l'efficacité de la répression, d'autant que, pour des raisons politiques ou liées à l'intérêt personnel, de trop nombreux fonctionnaires collaborent activement. Or, ils ont une profonde expérience de la population qui aurait normalement dû faire défaut aux polices allemandes. Les Brigades Spéciales de la préfecture de police de Paris travaillent objectivement au profit de l'occupant. Les motifs plus tard invoqués devant les cours de justice ne tiennent pas debout. Particulièrement compromise, la BS2 (Brigade Spéciale N°2) de la préfecture (Renseignements généraux).