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Aktion T4

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Le programme Aktion T4 est la désignation courante, après la Seconde Guerre mondiale, pour l'assassinat systématique de plus de 100 000 aliénés et handicapés pendant la période du nazisme. 
 

Leonardo Conti

Leonardo Conti

Ces assassinats systématiques sont décidés dès juillet 1939. Le bureau central est une villa au numéro 4 de la Tiergartenstraße à Charlottenburg, un des quartiers résidentiels de Berlin. La désignation « Aktion T4 » ne se trouve toutefois pas dans les documents de l'époque. On y trouve les termes Aktion, EU-Aktion ou E-Aktion.

Ce programme tire son origine de la théorie d'hygiène raciale développée dans les années 1920 ; il est lié à l'un des buts affichés de l'idéologie nationale-socialiste, à savoir la « destruction de la vie sans valeur ». Bien que ce soit le terme employé, il ne s'agit pas d'euthanasie dans le sens d'une aide à la mort souhaitée par un patient incurable, mais d'une exécution planifiée et systématique des « malades héréditaires, des fous, des personnes handicapées et des personnes socialement ou racialement non-souhaitées ». Le programme nommé « Aktion T4 » entre dans le cadre de la mise en application graduelle de l'un des noyaux de l'idéologie national-socialiste : la « réévaluation » ou le « réordonnement » du peuple allemand.

Ce programme comporte également des mesures économiques, telles des allocations familiales, l'allègement des impôts et l'attribution de « colonies » (Siedlerstellen) et de fermes à certaines familles ; ces mesures visent à promouvoir positivement l'augmentation du nombre d'enfants conformes aux critères raciaux recherchés par le national-socialisme. Des mesures sont également mises en place pour diminuer la proportion de la population non conforme aux critères non raciaux, dont les personnes souffrant de maladies héréditaires, par l'élimination des « vies sans valeur ». La mise en œuvre de l'idéologie eugéniste nationale-socialiste se résume en ces deux parties complémentaires : la promotion et la destruction.

En juillet 1939 a lieu une réunion entre le chef de la Santé du Reich, le Dr Leonardo Conti, le chef de la chancellerie du Reich, Hans Heinrich Lammers et le chef du Parteikanzlei (Secrétariat du parti NSDAP), Martin Bormann. L'objet des discussions est la poursuite des mesures de « destruction des vies sans valeur » et l'intégration des malades psychiques au programme. Becker était le spécialiste allemand de la mise à mort des êtres humains par gaz (zyklon B) dans le cadre de l'opération dite d'euthanasie. Après la fin de sa mission dans le cadre de l'action T4, il est affecté aux questions techniques des gazages à l'est. Fin 1941 et début 1942, il a visité tous les Einsatzgruppen opérant en URSS avec des camions à gaz pour tuer femmes, enfants, juifs et tziganes.

L'ordre donné par Hitler

« Adolf Hitler, Berlin - le 1er septembre 1939 - Le Reichsleiter Bouhler et le docteur en médecine Brandt sont chargés, sous leur responsabilité, d'étendre les attributions de certains médecins à désigner nominativement ceux-ci pourront accorder une mort miséricordieuse aux malades qui auront été jugés incurables selon une appréciation aussi rigoureuse que possible. Adolf Hitler. » (cité dans Eugen Kogon/Hermann Langbein/Adalbert Rückerl - "Les chambres à gaz, secret d'État" - Seuil, 1987, p. 28).

Les installations T4

 

  • Grafeneck Gomadingen Bade-Wurtemberg - 20 janvier 1940 - décembre 1940
  • Brandebourg-sur-la-Havel Brandebourg - 8 février 1940 - Octobre 1940
  • Schloss Hartheim - Alkoven près de Linz Haute Autriche - 6 mai 1940 - décembre 1944
  • Sonnenstein  Pirna- Saxe - Juin 1940 - Septembre 1942
  • Bernburg Saxe-Anhalt - 21 novembre 1940 - 30 juillet 1943
  • Hadamar Hesse - Janvier 1941 - 31 juillet 1942

 

Le château d'Hartheim a abrité l'une des six stations d'euthanasie T-4. Entre 1939 et 1941 six stations d'euthanasie T-4 ont été construites dans le Reich allemand : Dans les domaines annexés par l'Allemagne au nord et à l'ouest de la Pologne (Reichsgaue Danzig-Prusse occidentale et Wartheland) existaient d'autres installations d'extermination ne faisant pas partie du programme T4.


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