Après quelques jours d'un apaisement précaire à la suite de la signature d'un accord censé mettre en place une « désescalade », la crise en Ukraine est redevenue une confrontation verbale entre Moscou et les Occidentaux, qui vont prendre de nouvelles sanctions, et quasi militaire entre l'armée ukrainienne et les milices prorusses.
La Russie a violé l'espace aérien ukrainien « à plusieurs reprises »
Des avions russes sont entrés dans l'espace aérien de l'Ukraine « à plusieurs reprises » au cours des dernières vingt-quatre heures, a affirmé le colonel Steven Warren, un porte-parole du Pentagone, vendredi 25 avril, ce que nient les autorités russes. « Les allégations de représentants officiels du Pentagone sur une prétendue violation de l'espace aérien de l'Ukraine par des chasseurs russes sont apparemment fondées sur des rumeurs et des suppositions », a déclaré un représentant du ministère de la défense russe.
« Des avions militaires russes ont traversé et violé l'espace aérien ukrainien à sept reprises la nuit dernière », a pour sa part assuré Arseni Iatseniouk, le premier ministre ukrainien, samedi. Des manœuvres opérées, selon lui, « dans le seul but de pousser l'Ukraine à déclencher une guerre ».
Moscou, qui a brandi cette semaine la menace d'une intervention militaire en Ukraine pour défendre ses intérêts et ceux de la population d'origine russe, a lancé des manœuvres impliquant notamment son aviation le long de la frontière ukrainienne. Pour le moment, la Russie nie cependant avoir des militaires ou des agents en territoire ukrainien. Washington a de son côté déployé 600 soldats en Pologne et dans les pays baltes.
Le G7 et l'UE vont prendre de nouvelles sanctions contre la Russie
Le G7, qui regroupe les pays les plus industrialisés, s'est engagé à imposer de nouvelles sanctions contre la Russie dans la crise ukrainienne, a annoncé un communiqué conjoint samedi 26 avril. « Nous avons maintenant convenu d'imposer rapidement des sanctions supplémentaires contre la Russie », affirme ce communiqué publié à Séoul.
Un haut responsable américain a précisé que les sanctions devraient intervenir lundi et qu'elles viseraient « des personnes influentes dans [des secteurs de] l'économie russe, tels que l'énergie et la banque ».
Par ailleurs, des diplomates des vingt-huit pays européens se rencontreront, lundi, à Bruxelles, pour évoquer la situation en Ukraine et « adopter une liste supplémentaire de sanctions de “phase 2” », comme le gel d'actifs et des interdictions de voyage, a indiqué un responsable de l'Union européenne.
L'armée ukrainienne encercle Sloviansk
Les autorités de Kiev ont déclaré, vendredi, que l'armée allait tenter de bloquer les militants prorusses à l'intérieur de Sloviansk, ville de 100 000 habitants sous contrôle des insurgés, pour « ne pas laisser les renforts [prorusses] arriver » afin d'« éviter les victimes parmi les civils ». Des blindés et des hélicoptères ukrainiens stationnent autour de la ville depuis jeudi. L'éventualité d'un assaut a encore fait monter la tension.
Jeudi, le « maire populaire » de la ville, Viatcheslav Ponomarev, dont les conférences de presse débridées évoquent les sorties pleines de fougue du président tchétchène Ramzan Kadyrov, a annoncé être prêt à transformer la ville en un « nouveau Stalingrad ».
Des observateurs européens détenus par les prorusses
La place forte des prorusses est quadrillée par des hommes armés se revendiquant de toutes sortes d'organisations et qui peuvent arbitrairement faire descendre un automobiliste de son véhicule et l'obliger à se tenir à genoux sur la chaussée le temps d'une vérification.
Des séparatistes prorusses ont revendiqué, samedi, l'arrestation d'observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).