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Darquier de Pellepoix Louis

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Darquier de Pellepoix Louis

 

Louis Darquier, plus connu sous son nom d'emprunt Louis Darquier de Pellepoix, dit "baron", (Cahors, 19 décembre 1897 - 29 août 1980, près de Malaga, Espagne), journaliste, militant antisémite et politicien français d'extrême droite. En mai 1942, sous l'instigation de Theodor Dannecker, il est nommé par Pierre Laval à la direction du Commissariat général aux questions juives en remplacement de Xavier Vallat. Louis Darquier est né dans une famille de notables de Cahors. Son père, le Docteur Pierre Darquier, médecin, s'engagea en politique au sein du Parti radical fut maire de la ville de Cahors de 1907 à 1919, avant d'être conseiller général. Louis a deux frère : Jean, né en 1896 et René en 1901.

À la fin de 1918, les Darquier s'installent définitivement à Neuilly-sur-Seine. Les relations du père avec son fils Louis, un "bon à rien" qui n'a fait aucune étude supérieure, qu'il a aidé (via Anatole de Monzie) à obtenir des postes dans le commerce des grains ( dans les affaires des Vilgrain, ou de Louis Louis-Dreyfus ) qui a multiplié les prévarications avant de se retrouver sans emploi, et qui ne cesse de réclamer de l'argent, sont devenues extrêmement tendues. Pierre Darquier n'apprécie pas du tout non plus les positions antisémites de ce fils pour lequel sa mère est plus indulgente, voire complaisante. Pierre Darquier refuse ainsi d'aller voir Louis Darquier sur son lit d'hôpital alors que ce dernier a été grièvement blessé par balle à la cuisse lors des événements sanglants du 6 février 1934 devant la Chambre des députés.

Engagé volontaire à 17 ans dans les troupes françaises durant la Première Guerre mondiale, Louis Darquier échoue à devenir militaire de carrière et est démobilisé en 1919. Il travaille plusieurs années dans une société de négoce de grains, mais est licencié pour avoir spéculé avec les fonds de l'entreprise. Commence alors une période de plusieurs années de vie de bohème. Prétendant posséder une ascendance aristocratique, il affirme être descendant de l'astronome du XVIIIe siècle Antoine Darquier de Pellepoix, dont il s'attribue indûment la particule et d'un autre homonyme, le noble d'Empire François-Isidore Darquier, dont il s'attribue le titre de baron. Il s'expatrie en Grande-Bretagne, où il épouse l'actrice australienne Myrtle Jones, dite Sandra Lindsay.

Il vit essentiellement de l'argent que lui envoie sa famille et tente sans succès une carrière littéraire. L'un de ces deux frères, René, qui travaille dans le négoce des grains et a aidé son frère Louis a subsister pendant ses années de disette lui coupe les vivres dès 1936, lorsque Louis s'enfonce dans un antisémitisme de plus en plus furieux, et cède les reconnaissances de dettes accumulées - 170 000 francs de l'époque - à une société chargée de récupérer les créances sans ménagement. L'affaire passant au stade de la justice et des huissiers, leur frère aîné, Jean, proche des idées de Louis, supplie René de mettre fin aux poursuites. Ce que René accepte finalement. Il ne sera jamais remboursé. Et même, pour se venger de lui, Louis Darquier assure publiquement en 1942 que ce frère René qui avait travaillé, pour son plus grand profit, dans l'entreprise Louis Dreyfus, était - contrairement à la vérité - aussi " antijuif " que lui même et son autre frère Jean. Il finit par quitter Londres - où il abandonne sa fille en bas âge - et revient en France.

Après son retour en France, il dit à sa famille désirer renoncer à la vie de bohème et se rapproche du catholicisme. Son frère aîné, sympathisant de l'Action française, lui fait découvrir les milieux du nationalisme. Les événements du 6 février 1934, au cours desquels il est sérieusement blessé à la jambe, lui donnent l'occasion d'accéder à la notoriété en fondant L'Association des Blessés et Victimes du 6 février. Il devient peu après secrétaire général du quotidien nationaliste Le Jour. Il est élu en 1935 conseiller municipal de Paris et est alors toujours proche de l'Action française. Après la victoire du Front populaire aux élections de 1936, il crée son propre parti, le Rassemblement anti-juif de France, et s'éloigne du nationalisme français germanophobe pour se rapprocher des thèses de l'Allemagne nazie. Il fonde le journal La France enchaînée, organe officiel de son parti. Dès 1936, Darquier de Pellepoix réclamait la dénaturalisation des juifs devenus citoyens français après le 11 novembre 1918. Entré en relation avec des organismes nazis de propagande, il utilise l'expression "Bravo Fritz !" pour féliciter Adolf Hitler de l'exécution de la nuit de cristal. En 1940, il s'engage dans les troupes françaises et est fait prisonnier. Il est libéré par les Allemands deux mois plus tard.

Il est commissaire général aux questions juives dans le gouvernement de Vichy à partir de mai 1942, imposé par les autorités allemandes qui jugeaient son prédécesseur Xavier Vallat trop modéré. Il a notamment été considéré comme l'un des responsables de la rafle du Vel d'hiv du 16-17 juillet 1942, bien que son rôle dans l'affaire semble avoir été plutôt passif.

Le 1er février 1943, un article signé par Darquier paraît dans Le Petit Parisien :

    « Je propose au gouvernement :

 

  • d'instituer le port de l'étoile jaune en zone non occupée ;
  • d'interdire aux juifs, sans aucune dérogation, l'accès et l'exercice des fonctions publiques (...) ;
  • le retrait de la nationalité française à tous les juifs qui l'ont acquise depuis 1927. »


Ayant échoué à faire adopter ses propositions par Pierre Laval, faisant preuve dans ses fonctions d'une assiduité contestée, peu apprécié par le Maréchal Pétain qui le qualifiait de "tortionnaire", accusé de malversations dans la gestion des biens juifs, Darquier est remplacé par Charles du Paty de Clam en février 1944. Après la Libération, il fuit en Espagne où il est professeur de français, puis employé comme traducteur dans une administration. Le 10 décembre 1947, il est condamné à mort par contumace, à la dégradation nationale à vie et à la confiscation des biens. En 1978, il accorde une interview à L'Express, qui la publie le 28 octobre 1978. Il y déclare notamment « Je vais vous dire, moi, ce qui s'est exactement passé à Auschwitz. On a gazé. Oui, c'est vrai. Mais on a gazé les poux. », contestant la réalité de la Shoah.

Il se dédouane également de toute responsabilité dans la rafle du Vél d'Hiv', dont il attribue la responsabilité à René Bousquet, secrétaire général de la police nationale. Son extradition, demandée par la France en 1978 seulement suite à la publication de son interview dans L'Express, avait été refusée par l'Espagne, Darquier n'ayant pas été condamné pour crimes de guerre et son état de santé étant jugé trop précaire. Il meurt paisiblement en Espagne le 29 août 1980. Son décès ne sera annoncé au public que trois ans plus tard.


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