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Le souvenir du médecin Matus Pundik reste vivace

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Sud Ouestpublié le 28/03/2014 à 06h00 par Martial Maury


L'émotion est palpable ce mardi 18 mars à la mairie de Saint-Christoly. La raison ? 254 pages. Celles d'un livre, « Matus Pundik, presque plus fort que la mort », que son auteur, Mauricette Pundik vient remettre au maire du village Bernard Péraldi. Le récit de la vie de celui qui fut le médecin de Saint-Christoly-de-Blaye, au sortir de la seconde guerre mondiale et qui a laissé une trace indélébile dans les souvenirs du village, grâce à son dévouement auprès des habitants.


Trois des cinq filles du docteur Pundik

Bernard Péraldi, Mauricette Pundik Lachery, Michèle Limouzin et Eliane Mouyen, trois des cinq filles du docteur Pundik

 

En juin 2011, une rue du village a été baptisée au nom du docteur Pundik. « Grâce à vous, a déclaré Mauricette Pundik à Bernard Péraldi, le nom de mon père restera associé à la commune ».

Témoignages

Matus Pundik a eu une vie digne d'un roman. Il a traversé l'histoire et la géographie tumultueuses de l'Europe dans la première moitié du XXe siècle. Il est né en octobre 1909 à Krémenets dans l'actuelle Ukraine, alors terre Polonaise. Il est le 4e enfant d'une famille, pauvre, d'intellectuels juifs. En 1931, il arrive en France pour suivre des études de médecine.

En 1939, à Bordeaux, il s'engage dans l'armée polonaise. Prisonnier, il est déporté dans des camps de concentration, en France et à Auschwitz et Birkenau. Sa première épouse et son enfant, ainsi que sa famille sont exterminés par les nazis. Même dans les camps de la mort, il ne se départira pas de sa foi dans l'homme. Il soignera, soutiendra ses coreligionnaires prisonniers. Sa fille se souvient de témoignages de déportés : « Il ne vous a rien dit, mais il nous a soignés et sauvés ».

À la fin de la guerre, Matus Pundik rencontre sa seconde épouse Marie Marguerite qui a déjà deux filles. Avec elles, il s'installe à Saint-Christoly, et il aura trois autres filles, dont Mauricette, l'aînée, qui lui rend cet hommage. « Un tel homme ne devrait pas rester seulement dans sa famille, il a une telle humanité. Il n'a jamais voulu que son passé douloureux hypothèque son présent. » Michèle Limouzin, fille du premier mariage de Marguerite, le considère comme son père et partage l'avis de sa sœur. « Il nous a donné une leçon de courage, et nous a toujours enseigné l'amour, jamais la haine. Cette éducation nous colle à la peau ». Son souvenir est encore prégnant dans le village et ce livre fait revivre un destin exceptionnel et riche d'enseignements.

Mauricette Pundik participera prochainement à un petit-déjeuner littéraire à la bibliothèque de Saint-Christoly pour présenter son livre disponible à la maison de la presse.


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