publié le 23/03/2014 à 16h00
L'un des principaux acteurs de la période de transition après la dictature est mort à 81 ans.
L'ancien Premier ministre espagnol, Adolfo Suarez, à Paris en août 1977
Adolfo Suarez, premier chef de gouvernement de la démocratie espagnole et grande figure de la transition
post-franquiste, est décédé dimanche à l’âge de 81 ans dans une clinique de Madrid, a annoncé le porte-parole de sa famille.
«Adolfo Suarez est décédé», a déclaré le porte-parole, Fermin Urbiola, aux médias. L’ancien chef de gouvernement,
qui souffrait de la maladie d’Alzheimer, était hospitalisé depuis lundi dernier.
Vendredi, son fils, Adolfo Suarez Illana, avait annoncé que la maladie de son père s’était aggravée et que le
décès était «imminent», évoquant un délai de survie de 48 heures.
L’Espagne se prépare depuis à rendre hommage à celui qui fut l’un des principaux acteurs, aux côtés du roi Juan Carlos, de la délicate période de transition qui a suivi la dictature de Francisco Franco (1939-1975).
Funérailles d'Etat
Selon les médias, des funérailles d’État devraient être organisées après plusieurs jours de deuil national, durant lesquels une chapelle ardente sera installée à Madrid dans la Chambre des
députés.
Né le 25 septembre 1932 à Cebreros, dans le centre de l’Espagne, fils d’un républicain devenu l’un des cadres du régime franquiste, Adolfo Suarez avait été nommé chef du gouvernement en 1976 par le roi Juan Carlos, monté sur le trône d’Espagne après la mort de Franco le 20 novembre 1975.
Son mandat fut ratifié par les urnes lors des premières élections démocratiques organisées après la dictature, le 15 juin 1977, où il se présentait comme chef de file du parti centriste Union du
Centre Démocratique (UCD).
C’est sous son gouvernement que seront adoptées les principales réformes ayant permis à l’Espagne de passer de la dictature à la démocratie : légalisation de tous les partis, y compris
l’autorisation controversée du Parti communiste, en avril 1977, amnistie des prisonniers politiques et la rédaction, puis l’approbation par référendum, le 6 décembre 1978, de la Constitution.
Adolfo Suarez a vécu ses dernières années à l’écart du monde, souffrant de la maladie d’Alzheimer rendue publique
par sa famille en 2005.