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Arpaillange Pierre

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Pierre Arpaillange, né le 13 mars 1924 à Carlux (Dordogne), est un magistrat et ancien ministre français. Il a été premier président de la Cour des comptes, de 1990 à 1993.

 

Après la licence en droit, il commence une carrière dans la magistrature en 1949. Juge suppléant à Orléans (1949), puis à Paris (1950), substitut à Meaux (1953), détaché au fichier de la Cour de cassation (1954-1959), substitut à Versailles (1959) puis à Paris (1962), secrétaire général du parquet de la cour d'appel de Paris et secrétaire général du parquet de la Cour de cassation (1962). Magistrat détaché au ministère de la Justice de 1965 à 1974, il devient conseiller technique du ministre et, à plusieurs reprises, directeur du cabinet du Garde des sceaux et directeur des Affaires criminelles et des Grâces de la Chancellerie. En février 1971 il rend un avis défavorable sur le recours en grâce déposé par Paul Touvier. En tant que directeur de cabinet du Garde des sceaux Jean Taittinger, il signe la circulaire du 22 février 1973, plus connue comme « circulaire Arpaillange », sur la politique générale de la justice. Il se bat pour la modernisation des prisons et en 1973 il fait installer le chauffage dans les cellules. Il devient également membre du Haut Conseil de l'audiovisuel en 1973.

Considéré comme un proche du cabinet de Georges Pompidou, après l’élection de Valéry Giscard d'Estaing, il est mis à l'écart par Jean Lecanuet, garde des Sceaux du Gouvernement Jacques Chirac (1). Il est nommé conseiller à la Cour de cassation le 7 septembre 1974. Il est l'auteur de deux séries d'articles sur la justice pour Le Monde, et devient le porte-drapeau de l'opposition à la politique musclée de Alain Peyrefitte, Garde des sceaux de Valéry Giscard d'Estaing de 1977 à 1981, et à la loi no 81-82 du 2 février 1981, dite Loi sécurité et liberté. Pour Robert Badinter, il est l'« un des hommes qui connaissent le mieux notre justice pénale ». En 1981, il est directeur de la campagne électorale de Marie-France Garaud, alors candidate à l'élection présidentielle. Le 1er juillet 1981, le Conseil des ministres le désigne procureur général près la cour d'appel de Paris.

Il est promu procureur général près la Cour de cassation le 22 février 1984, en remplacement d'Henri Charliac qui est admis à faire valoir ses droits à la retraite à partir du 18 février. Il est nommé Garde des sceaux, ministre de la Justice dans les 1er et 2e gouvernements de Michel Rocard (12 mai 1988 - 1er octobre 1990), comme « représentant de la société civile ». Il est resté célèbre pour une bourde commise à l'Assemblée nationale française où, en tant que Garde des Sceaux, il répondait à une question d'actualité, en 1990, en déclarant « en 1989, sur cinquante-deux évadés, on en a repris cinquante-trois ». André Santini lui avait dédicacé l'année précédente ce bon mot (qui reçut le prix de l'humour politique) : « Saint Louis rendait la justice sous un chêne. Pierre Arpaillange la rend comme un gland ». Il quitte le gouvernement le 1er octobre 1990, pour assumer les fonctions de premier président de la Cour des comptes. Premier président honoraire depuis le 13 mars 1993. Il fut membre du Comité d'honneur du bicentenaire de la Cour des comptes.


Abelin Pierre

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Abelin Pierre Louis Ernest Armand né le 16 mai 1909, à Poitiers (Vienne), décédé le 23 mai 1977 à Poitiers. 

Pierre Abelin et Jacques Chirac

Pierre Abelin et Jacques Chirac

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Vienne). Député de la Vienne de 1946 à 1958 et de 1962 à 1974. Secrétaire d'Etat à la Présidence du Conseil de novembre 1947 à juillet 1948 et en septembre 1948. Secrétaire d'Etat aux finances de septembre 1952 à janvier 1953. Secrétaire d'Etat aux affaires économiques de mars 1955 à janvier 1956. Ministre de la coopération du 27 mai 1974 au 12 janvier 1976. Pierre Abelin est le fils d'un professeur de Poitiers, Armand Abelin. Sa mère, née Marguerite Chevalier, était apparentée à Raoul Peret, ancien sénateur et député de la Vienne, ancien président de la Chambre des députés sous la IIIème République, ancien ministre. Le jeune Pierre Abelin effectue des études juridiques dans les facultés de droit de Poitiers et de Paris, qui le conduisent au doctorat ; il est en outre diplômé de l'Ecole libre des Sciences politiques. Après son service militaire, il devient, en 1931, secrétaire du Maréchal Lyautey en sa qualité de commissaire général de l'exposition coloniale. En juin 1932, il épouse la petite fille d'Edouard Branly, inventeur de la TSF, Mademoiselle Geneviève Terrat-Branly, dont il aura cinq enfants.

Il entre alors dans les affaires et anime plusieurs sociétés liées au commerce colonial. Mobilisé en 1939, il fait la guerre comme agent de liaison auprès de la 51ème légion britannique. Rendu à la vie civile, il, reprend sa carrière de directeur de sociétés. De 1940 à 1945, il est simultanément directeur de l'Union française des industries exportatrices et du Comité d'exportation de l'industrie cotonnière, directeur du Groupement national d'importation des cacaos et délégué général de la Chambre syndicale des chocolatiers et confiseurs. Cependant, ses sympathies le portent vers la Résistance : il est membre du groupe d'éditions clandestines de la rue de Lille, qui regroupe des démocrates-chrétiens, hostiles au nazisme et à Vichy. A partir de 1945, il mène de front une carrière d'homme d'affaires et une carrière politique. De 1945 à 1947, il est nommé membre du Comité directeur du journal La Tribune Economique ; en 1956, il devient président de l'Association de l'industrie et de l'agriculture française ; en 1958, il est président de la Compagnie des chemins de fer franco-éthiopiens.

Dès la constitution du Mouvement républicain populaire (MRP), Pierre Abelin lui apporte son adhésion et son cheminement politique ne va faire qu'un avec l'histoire de ce parti sous la IVème République. En son sein, il marque nettement son opposition au gaullisme du "Rassemblement du Peuple français" et se montre un partisan résolu de la Troisième Force. Le premier mandat électif qu'il occupe est celui de conseiller municipal de la ville de Poitiers, en mai 1945. Au mois d'octobre, le MRP le présente comme tête de liste dans la Vienne pour l'élection à la première Assemblée nationale constituante. Pour quatre sièges à pourvoir, il y a 158 533 votants. Huit listes sont en présence. Seule la liste communiste dépasse le quotient électoral requis et obtient un élu direct. Les trois autres sièges sont répartis à la plus forte moyenne. La liste communiste obtient un autre élu. Pierre Abelin est élu avec 21 709 suffrages, le quatrième siège étant attribué à une liste de "Défense républicaine et de rénovation nationale".

Attiré par les questions économiques, Pierre Abelin est nommé membre de deux commissions, celle des finances et celle des affaires économiques. De février à avril 1946, il participe à la discussion de huit propositions de loi touchant aux finances et à l'économie. Le 7 février, il intervient sur la proposition tendant à modifier la loi relative à la nationalisation de la Banque de France et des grandes ban-ques de crédit. II y expose qu'il est nécessaire "de garantir aux anciens actionnaires une indemnisation correspondant à la valeur effective de leurs actions au moment de la nationalisation". Dans le même esprit, lors de la discussion de la proposition de loi tendant à la nationalisation des sociétés d'assurances, il indique "qu'il convient de faire le partage entre les activités que l'on peut laisser à ces entreprises et celles qui doivent être nationalisées". Au nom des commissions dont il est membre, il présente plusieurs avis sur les allocations familiales, les prêts aux jeunes agriculteurs, les programmes de production. Il est particulièrement actif dans les débats qui ont lieu sur la préparation de la loi de finances, le statut du fermage et du métayage. Il prend cinquante et une fois la parole sur ces sujets.

A la suite du rejet du projet de constitution par référendum pour lequel le MRP a préconisé le non, une seconde Assemblée nationale Constituante est élue le 2 juin 1946. Pierre Abelin est à nouveau candidat dans la Vienne. Cinq listes étant en présence, sur 160 081 votants, le MRP détient plus que le quotient électoral, 39 346 suffrages : avec 54 372 voix, Pierre Abelin est élu et devance son rival communiste. Les deux autres sièges sont répartis à la plus forte moyenne, revenant l'un au MRP, l'autre au parti communiste. Pierre Abelin redevient membre des deux Commissions qu'il avait choisies dans la première Assemblée. Ses principales initiatives législatives concernent les questions agricoles. Le 25 septembre 1946, il intervient dans la discussion sur l'amendement de Madame Poinso-Chapuis, ministre de la santé publique, relatif à la composition des comités départementaux de confiscation des profits illicites. Il soutient la nécessité de subventions publiques pour les associations familiales qui gèrent des services "destinés à aider les familles éprouvant des difficultés matérielles pour l'instruction de leurs enfants".

Le nouveau projet de Constitution ayant été voté et le référendum du 27 octobre 1946 l'ayant entériné, il est procédé à l'élection d'une Assemblée nationale législative, le 10 novembre 1946. Dans la Vienne, pour quatre sièges à pourvoir, cinq listes sont en présence. La liste MRP voit la réélection de ses deux députés sortants, Pierre Abelin et Henri Gallet, avec 58 564 suffrages sur 152 786 votants ; il en va de même pour le parti communiste avec 48 849 suffrages. Dans la nouvelle Assemblée, il est à nouveau membre de la commission des finances qui lui confie des missions de contrôle dans deux sous-commissions : en mars 1947, pour suivre l'emploi des crédits affectés à la défense nationale ; en février 1951, pour suivre la mise en œuvre de la convention de Coopération économique européenne et du Programme de Relèvement européen.

En octobre 1947, il est réélu conseiller municipal de Poitiers et le demeurera jusqu'en mars 1953. Pierre Abelin est nommé secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil dans le premier gouvernement de Robert Schuman du 24 novembre 1947 au 26 juillet 1948, puis dans son second gouvernement du 5 au 10 septembre de la même année il est chargé de la coordination des services dépendant de la présidence du conseil, du commissariat au plan, des relations avec le Parlement et de l'information. Après avoir quitté le gouvernement, Pierre Abelin, jusqu'à la fin de la législature, dépose vingt-neuf propositions de loi et intervient régulièrement dans les débats budgétaires.

Les élections pour la deuxième Assemblée nationale législative du 17 juin 1951 sont dominées par le système des apparentements qu'établit le nouveau mode de scrutin. Dans la Vienne, la liste d'Union nationale et républicaine présentée par le MRP et conduite par Pierre Abelin, conclue un apparentement avec les autres listes à l'exclusion du RPF et des communistes. Les listes apparentées obtiennent 80 220 suffrages sur 155 010 votants, la liste conduite par Pierre Abelin recevant pour sa part 20 464 suffrages. Elles remportent les quatre sièges à pourvoir. Pierre Abelin est le seul élu du MRP. Les communistes, avec 36 152 voix et le RPF avec 31 963 voix n'ont aucun élu. Réélu député, Pierre Abelin se retrouve, en juillet 1951, membre de la commission des finances, qui le désigne pour continuer à suivre le programme de relèvement européen. En janvier 1954, il fait son entrée à la commission de la défense nationale qui, en février 1955, le désigne comme membre de la commission de coordination pour l'examen des problèmes intéressant les Etats associés d'Indochine.

Sa carrière ministérielle reprend son cours. Du 19 septembre 1952 au 7 janvier 1953, il est secrétaire d'Etat aux finances dans le gouvernement d'Antoine Pinay et, du 1er mars 1955 jusqu'au 1er février 1956, secrétaire d'Etat aux affaires économiques dans le gouvernement d'Edgar Faure. Parallèlement, son rôle international s'affirme : il préside la délégation française au conseil économique et social et à la commission asiatique des Nations unies. Ses responsabilités ministérielles et internationales n'ont pas diminué son activité parlementaire : si ses interventions rlèvent de domaines divers, ses centres d'intérêt continuent de le porter vers les questions économiques et financières.

En 1953, pour les élections municipales, il quitte Poitiers pour Châtellerault, où il remporte un siège de conseiller municipal. L'Assemblée élue en 1951 ayant été dissoute, de nouvelles élections ont lieu le 2 janvier 1956. Dans la Vienne, douze listes cette fois sont en présence. Pierre Abelin mène la liste présentée par le MRP qui n'a pu s'apparenter qu'avec la liste du Rassemblement des gauches républicaines. La Troisième Force a éclaté. Le deuxième apparentement concerne la SFIO et le Parti radical et radical socialiste. Le troisième est constitué autour de la liste poujadiste, Union et Fraternité française. Aucun des trois regroupements n'obtient la majorité absolue et les quatre sièges sont répartis à la proportionnelle. Le Parti communiste, sur 169 391 votants, recueille 36 867 suffrages et a un élu ; le Parti radical a le deuxième siège avec 27 816 suffrages ; la liste poujadiste avec 30 522 voix remporte le troisième. Pierre Abelin obtient le quatrième siège, réunissant personnellement 21 133 suffrages sur son nom, tandis que sa liste recueille 19 189 suffrages. Dans sa profession de foi, il indique : "Il convient de mettre en couvre des formules souples visant à accorder une plus grande indépendance aux populations d'outremer, tout en sauvegardant les liens fondamentaux qui les attachent à la France métropolitaine".

Dans la nouvelle législature, il est nommé vice-président de la Commission des affaires économiques et en devient président le 16 juin 1957. A côté de ses responsabilités à l'ONU, de 1956 à 1958, il assure la présidence du Conseil supérieur de la Coopération technique pour les relations avec les pays étrangers. A l'Assemblée, ses convictions européennes l'amènent à marquer un intérêt particulier aux négociations qui conduisent à la signature du traité de Rome instituant la Communauté économique européenne et l'Euratom. Il prend part à tous les débats et dépose, le 2 juillet 1957, un avis, au nom de la Commission des affaires économiques, sur le projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier les traités. En 1958, Pierre Abelin défend les institutions de la IVème République et déplore publiquement la rupture de la Troisième Force. Il soutient le gouvernement Pflimlin et ne cache pas son opposition au général de Gaulle. Néanmoins, comme son groupe parlementaire, le 1er juin 1958, il votera en faveur de son investiture.

Messmer Pierre

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Pierre Messmer est né le 20 mars 1916 à Vincennes, son père était industriel. Après des études secondaires aux lycées Charlemagne et Louis-le-Grand, Bachelier en 1933, il est breveté de l'Ecole nationale de la France d'Outre-mer (1934-1937), docteur en droit (1938) et diplômé de l'Ecole des langues orientales.

Messmer Pierre

Elève administrateur des colonies, EOR à Saint-Cyr, Pierre Messmer effectue son service militaire de 1937 à 1939 au 12e Régiment de tirailleurs sénégalais (12e RTS). Au moment de la déclaration de guerre, il est maintenu sous les drapeaux, au 12e RTS, comme sous-lieutenant. Il effectue un stage d'observateur en avion à Tours et est replié dans le Puy de Dôme, à quelques kilomètres de la base d'Aulnat, lorsque, entendant, le 17 juin 1940, le discours du maréchal Pétain à la radio, il décide immédiatement, avec le lieutenant Jean Simon, de tout faire pour continuer le combat.

Tous deux prennent la direction du sud de la France et, au moyen d’une moto puis en auto-stop, arrivent à Marseille, d'où ils parviennent, grâce à la complicité du commandant de marine marchande Vuillemin, à se faire embarquer comme hommes d'équipage à bord d'un cargo italien, le Capo Olmo, qui se prépare à partir en convoi pour l'Afrique du Nord. Au cours du voyage, le commandant Vuillemin, Pierre Messmer et Jean Simon, avec quelques camarades embarqués clandestinement mais contre l'avis des officiers du bord, déroutent le Capo Olmo vers Gibraltar après avoir convaincu l'équipage.

Le bâtiment rallie ensuite Liverpool, le 17 juillet 1940, apportant à la France libre, outre une trentaine de volontaires, une précieuse cargaison de matières premières et d'avions Glenn Martin en pièces détachées dont la vente permettra de payer les frais de fonctionnement de la France Libre pendant près de trois mois. Pierre Messmer s'engage alors dans les Forces françaises libres et est affecté, à sa demande, à la 13e Demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE). Chef de section à la 3e compagnie commandée par Jacques de Lamaze, il participe aux opérations de Dakar et du Gabon entre septembre et novembre 1940.

Il se distingue ensuite lors de la campagne d'Erythrée où, sa section étant déjà fortement éprouvée, il s'empare, dans la nuit du 13 au 14 mars 1941, des pentes du Sud du Grand Willy. De nouveau, le 8 avril, à Massaoua, il enlève à la mitraillette et à la grenade, par une habile manoeuvre, deux fortins ennemis puissamment armés, capturant trois officiers et 70 marins. Deux fois cité, il est décoré de la Croix de la Libération par le général de Gaulle au camp de Qastina en Palestine à l'issue de la campagne d'Erythrée, le 26 mai 1941. Il combat ensuite lors de la douloureuse campagne de Syrie comme commandant de la 3e compagnie. En septembre 1941, Pierre Messmer est promu capitaine. Au sein de la 1ère Brigade française libre commandée par le général Koenig, la 13e DBLE participe ensuite à la campagne de Libye et à la défense de Bir-Hakeim. Au cours du siège de Bir-Hakeim, Pierre Messmer qui commande une compagnie du 3e Bataillon de Légion, relève dans des conditions difficiles et au contact de l'ennemi, une autre compagnie particulièrement éprouvée. Il parvient ainsi à maintenir, malgré de furieux assauts ennemis, l'intégrité de la position.

Au cours de la bataille d'El Alamein, dans la nuit du 23 au 24 octobre 1942, il entraîne sa compagnie à l'assaut de la position solidement défendue de Nag-rala, infligeant de lourdes pertes à l'ennemi. Par la suite, son activité suit toutes les campagnes de son unité. En juillet 1943, après la campagne de Tunisie, Pierre Messmer est envoyé en mission aux Antilles où règne une agitation militaire et civile importante. De retour en Angleterre en octobre 1943, le capitaine Messmer suit un stage parachutiste dans le but d'être envoyé en France mais finalement, en janvier 1944, il est affecté, à Londres, à l’Etat-major du général Koenig, nommé commandant en chef des Forces françaises en Angleterre et des Forces françaises de l’Intérieur. Le capitaine Messmer débarque en août 1944 en Normandie ; il dirige vers Paris le convoi de l'Etat-major et entre dans la capitale, dont Koenig a été nommé gouverneur militaire, le 25 août en même temps que la 2e DB.

En janvier 1945, promu commandant, il est envoyé à Calcutta pour y créer une Mission militaire de liaison administrative en qualité de commissaire de la République par intérim. Parachuté le 25 août 1945 au Tonkin pour y créer une nouvelle mission, il est fait prisonnier par le Viet-Minh. Après deux mois de captivité, il s’évade dans des conditions particulièrement difficiles et rejoint les forces françaises. Secrétaire général du comité interministériel de l'Indochine en 1946, il est ensuite directeur de cabinet d'Emile Bollaert, haut-commissaire en Indochine. Il redevient ensuite administrateur en chef de la France d'Outre-mer en 1950, puis gouverneur de Mauritanie (1952) et de Côte d'Ivoire (1954-1956). Haut-commissaire de la République au Cameroun en 1956-1958, puis Haut-commissaire et gouverneur général en AEF puis en AOF en 1958 et 1959, Pierre Messmer est ministre des Armées de 1960 à 1969, ministre d'Etat chargé des DOM-TOM (1971-1972) et Premier ministre de juillet 1972 au mois de mai 1974.

Pierre Messmer est également député UDR puis RPR de Moselle (1968-1988), conseiller régional (1968-1992) et président du Conseil régional de Lorraine, conseiller général de Moselle (mars 1970-mars 1982) et maire de Sarrebourg pendant 18 ans (1971-1989). Il préside le groupe RPR à l'Assemblée nationale de 1986 à 1988. Pierre Messmer est par ailleurs membre de l'Académie des sciences d'Outre-mer depuis 1976 et membre, depuis 1988, de l'Académie des sciences morales et politiques avant d'en devenir le secrétaire perpétuel (1995-1998). Il est également Chancelier de l'Institut de France (1998-2005) puis chancelier honoraire. Par ailleurs président de l'Institut Charles de Gaulle (1992-1995) puis de la Fondation Charles de Gaulle (1995-1998), Pierre Messmer est élu, le 25 mars 1999, à l'Académie française au fauteuil de Maurice Schumann. En octobre 2001, Pierre Messmer succède au général d'armée Jean Simon à la présidence de la Fondation de la France libre.

Par décret du Président de la République du 6 juin 2006, Pierre Messmer est nommé Chancelier de l'Ordre de la Libération en remplacement du général d'armée Alain de Boissieu décédé. Pierre Messmer est décédé le 29 août 2007 à l'Hôpital du Val-de-Grâce à Paris. Il est inhumé à Saint-Gildas de Rhuys dans le Morbihan.

Gaulle Philippe de

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Il est élève du Collège Stanislas. En mer le 18 juin 1940 avec sa famille, il n'entend pas l'Appel lancé par son père, mais en a connaissance le lendemain à son arrivée en Grande-Bretagne, et s'engage le 20 dans les Forces navales françaises libres (FNFL). 

Gaulle Philippe deGaulle Philippe de

Il est élève de l'École navale (1940). Combattant pendant toute la Seconde Guerre mondiale, il est affecté aux campagnes de la Manche et de l'Atlantique Nord en (1940-1944), enseigne de vaisseau (1943), il participe à la campagne de France (1944-1945) comme commandant un peloton du Régiment blindé de fusiliers Marins de la 2e DB. Le 25 août 1944, il participe à la libération de Paris, et est envoyé depuis la gare Montparnasse pour porter l'ordre de reddition aux Allemands retranchés au Palais-Bourbon dans les locaux de l'Assemblée nationale. Il doit négocier seul au milieu d'eux, désarmé, au risque d'être abattu si les choses tournent mal. Il se bat dans les Vosges pendant l'hiver 1944-1945. Il est lieutenant de vaisseau en 1948 , capitaine de corvette en 1956, capitaine de frégate en 1961, commandant l'escorteur rapide Le Picard (1960-1961).

Il poursuit une carrière militaire dans la marine, comme pilote de chasse dans l'aéronavale, commandant l'aéronautique navale de la région parisienne en (1964-1966), capitaine de vaisseau en (1966), puis en (1967-1968) il commande la frégate lance-missiles Suffren. Il sera promu au grade de contre-amiral en 1971, commandant le groupe naval d'essai de missiles ("groupe M") (1973-1974) où il hisse sa marque sur le bâtiment réceptacle Henri Poincaré, puis l'aviation de patrouille maritime (1974-1975). Il est élevé au rang de vice-amiral (1975), commandant l'Escadre de l'Atlantique (1976-1977), puis de vice-amiral d'escadre (1977). Amiral en 1980, il termine sa carrière militaire au poste d'inspecteur général de la Marine, avant d'être admis en "2ème section" en 1982.

Philippe de Gaulle est sénateur RPR puis UMP de Paris, du 2 octobre 1986 au 30 septembre 2004 (réélu le 24 septembre 1995). À la fin des années 1960, un parti gaulliste « légitimiste », le Centre des républicains libres se constitue. Mené par Joseph Bozzi, cousin du député Jean Bozzi, il préconisait le recours à l'amiral Philippe de Gaulle comme seul héritier possible du gaullisme. Son influence demeura néanmoins très faible. En 2006, Philippe de Gaulle devient membre du comité d'honneur du Mouvement initiative et liberté.

Le général de Gaulle n'a jamais fait son fils compagnon de la Libération, sans doute par refus de prêter le flanc à d'éventuelles accusations de népotisme. Pourtant, de l'avis de certains gaullistes et compagnons, Philippe de Gaulle n'aurait pas été le dernier à mériter cette distinction suprême, étant donné son engagement immédiat dans la France Libre et ses états de services dans l'armée pendant cinq ans, souvent en première ligne. Philippe de Gaulle ne se vit pourtant même pas remettre la médaille de la Résistance: son père lui dit incidemment qu'au comité chargé de l'attribution de cette distinction : « on ne t'a pas proposé. »

Il est l'auteur de Mémoires accessoires (2001) et surtout d'un ouvrage intitulé De Gaulle, mon père, publiés sous la forme d'entretiens avec l'écrivain Michel Tauriac. Cet ouvrage, qui a obtenu un grand succès en librairie et bénéficié d'une forte couverture médiatique, est sujet à de nombreuses controverses, notamment en ce qui concerne la Guerre d'Algérie. Philippe de Gaulle a ainsi été condamné le 23 mars 2006 par la Cour d'appel de Montpellier à verser un euro de dommages et intérêts ainsi que 1500 euros de frais de justice à chacun des trois harkis plaignants, pour « diffamation envers des agents de l'autorité publique ». Il avait en effet écrit : « Et puis, tout le monde ne voulait pas partir comme ces 100 000 Harkis qui ont rejoint l'armée algérienne ». La Cour a estimé qu'il insinuait par là que les harkis assassinés étaient morts par leur propre faute ou leur erreur de choix.

D'autres passages ont été également dénoncés, tel celui attribuant les événements de Mai 68 à l'action occulte de services secrets étrangers. Lorsqu'il évoque les propos de son père sur le peuple juif, on a pu noter qu'il n'emploie pas une seule fois le terme de génocide. Quant à certains défenseurs de la mémoire du maréchal Pétain ou du général Giraud, dont le petit-fils de ce dernier Henri-Christian Giraud, ils ont évidemment fort peu goûté les propos très sévères de Philippe de Gaulle sur Pétain, sur le régime de Vichy ou Giraud, qui fut un temps le rival de son père. Les historiens ont également été très critiques (voir bibliographie ci-dessous). Pierre Nora par exemple, a écrit que l'amiral avait « maréchalisé » et « pétainisé » le général. Il a fait relever par Jean Lacouture et Éric Roussel les grossières erreurs factuelles commises par Philippe de Gaulle. L'amiral a également été longtemps critiqué pour son refus d'ouvrir les archives de son père (à la disposition du public depuis peu).

Baptisé le 8 juin 1922 à l'église Saint-François Xavier à Paris dans le 7e arrondissement, il a pour parrain, son oncle paternel: Xavier de Gaulle. Il épouse, le 30 décembre 1947 à Poncin (Ain), Henriette de Montalembert de Cers, née en 1929. Le mariage est béni par l'amiral Thierry d'Argenlieu. Il épouse, le 30 décembre 1947 à Poncin (Ain), Henriette de Montalembert de Cers, née en 1929. Le mariage est béni par l'amiral Thierry d'Argenlieu. Elle appartient à la famille du marquis de Montalembert. L'amiral de Gaulle dit d'elle : « Elle est le contraire de ces femmes sophistiquées et artificielles dont le genre ne me séduit guère ». Le couple a eu quatre fils :

 

  • Charles de Gaulle (Dijon, 25 septembre 1948), avocat d'affaires, d'abord parlementaire européen sous les étiquettes UDF et RPR, il rejoint en mai 19991 le Front National ;
  • Yves de Gaulle (Rabat au Maroc, 1er septembre 1951), énarque, secrétaire général de GDF SUEZ ;
  • Jean de Gaulle (Bourg-en-Bresse, 13 juin 1953), ancien député des Deux-Sèvres et de Paris (1986-2007, démissionnaire), il est nommé conseiller-maître à la Cour des Comptes ;
  • Pierre de Gaulle (Suresnes, 20 juin 1963).

Gaulle Elisabeth de

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Élisabeth Jacqueline Marie Agnès de Gaulle, née le 15 mai 1924 à Paris et morte le 2 avril 2013, est la fille aînée de Charles de Gaulle et de son épouse Yvonne, ainsi que l'épouse d'Alain de Boissieu. 

Elisabeth de Gaulle et son futur mari Alain de Boissieu

Elisabeth de Gaulle et son futur mari Alain de Boissieu

Le 2 janvier 1946, elle épouse Alain de Boissieu, qu'elle a rencontré à Londres, alors membre du cabinet militaire du général de Gaulle, qui devient ainsi son gendre. Le mariage a lieu en la chapelle du couvent des frères missionnaires de la congrégation de Notre-Dame de Sion à Paris. Ils ont une fille, Anne, épouse de Laroullière, en 1959. Elle préside la fondation Anne-de-Gaulle de 1979 à 1988. Élisabeth de Gaulle décède le 2 avril 2013, ses obsèques sont célébrées le 6 avril à l'église Saint-Louis-des-Invalides à Paris (7e). Elle est ensuite inhumée dans l'intimité au cimetière de Colombey-les-Deux-Églises.

Boissieu Alain de

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Alain Henry Marie Joseph de Boissieu-Déan de Luigné (né le 5 juillet 1914 à Chartres - mort le 5 avril 2006 à Clamart) est un militaire français, compagnon de la Libération et gendre du général

Boissieu Alain deBoissieu Alain de

Homme d'éclat qui attache une grande importance à son honneur, il commande en juin 1940, contre des troupes allemandes, l'une des dernières charges de cavalerie sabre au clair de l'armée française. Fait prisonnier, il s'évade par la Pologne vers la Russie, passant des camps de prisonniers nazis aux camps staliniens. Une fois l'URSS entrée en guerre contre l'Allemagne en 1941, il rejoint la France libre et participe aux combats de la Libération. Il sert au sein de la célèbre 2e DB jusqu'au Berghof, résidence d'Hitler, où il découvre un livre du général de Gaulle annoté de la main du Führer.

Devenu un des fidèles du général de Gaulle, il épouse sa fille Élisabeth de Gaulle et fait ainsi partie de son premier cercle. Lors de l'attentat du Petit-Clamart en 1962, il sauve probablement la vie du président de la République Charles de Gaulle son beau-père en lui disant de se baisser pour échapper à la mitraille. En 1981, il démissionne de la Grande chancellerie de la Légion d'honneur, afin de ne pas avoir à remettre le collier de grand maître de l'Ordre au nouveau président François Mitterrand. Sa carrière militaire est notamment couronnée par le commandement de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (1964) puis par le poste de Chef d'état-major de l'Armée de terre (1971-1975).

Fils du comte Henri de Boissieu et de la comtesse, née Marguerite Froger de Mauny, Alain de Boissieu entre à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1936 (promotion du "Soldat inconnu") et poursuit sa formation militaire à l'École d'application de la cavalerie de Saumur en 1938. Au début de la Seconde Guerre mondiale, il se fait remarquer en arrêtant une attaque ennemie le 11 juin 1940, au nord d'Époye (Marne). Il y fait preuve de beaucoup de calme et de sang-froid : alors que son peloton de canons antichars est encerclé, le sous-lieutenant de Boissieu charge les Allemands sabre au clair à la tête de ses 35 cavaliers. Épisode héroïque – et historique – puisqu'on peut penser que ce fut la dernière charge en France de la cavalerie française.

C'est alors qu'il est prisonnier et en partance pour la captivité en Allemagne qu'il entend parler de l'appel du 18 juin du général de Gaulle. Il ne cesse de vouloir s'évader pour reprendre la lutte et rejoindre l'homme de Londres. Il parvient à s'évader de son oflag du nord-est de l'Allemagne, en Poméranie, le 28 mars 1941. En compagnie de Jacques Branet et de Aloyse Klein, il atteint la Pologne puis l'URSS où il est de nouveau interné, les Soviétiques n'étant officiellement pas en guerre. Ce n'est qu'après l'invasion de l'URSS par la Wehrmacht que — parmi un convoi de 185 militaires français autorisés par Staline à reprendre le combat contre le IIIe Reich — Alain de Boissieu se trouve en mesure de rejoindre le général de Gaulle à Londres.

Il sert ce dernier au sein de son état-major particulier, et participe aux opérations de Bayonne (Pâques 1942) et au raid sur Dieppe (août 1942). Il participe également aux opérations de transfert d’autorité entre l’Empire britannique et la France libre sur les colonies françaises de Madagascar et de Djibouti, que le premier avait reconquis sur les forces françaises fidèles au régime de Vichy. Il débarque ensuite en Normandie le 30 juillet 1944 et est blessé le 12 août. Il se fait encore remarquer par ses actes d'héroïsme lors des combats de la forêt d'Écouves puis à Paris le 25 août 1944. Le 21 décembre 1944 il succède au capitaine Branet à la tête de la 3e compagnie (devise « Partout où passe le vent ») du 501 RCC et participe avec elle à l'entrée en Allemagne jusqu'à la prise de Berchtesgaden.

Promu en 1945 chef d'escadrons, il entre au cabinet militaire du général de Gaulle. Le 2 janvier 1946, il épouse la fille aînée de ce dernier, Élisabeth de Gaulle, dont il a une fille, Anne de Boissieu en 1959. En 1956, lors de la guerre d'Algérie, le colonel de Boissieu fait à nouveau la preuve de ses qualités militaires : il reçoit alors la croix de la Valeur militaire avec deux citations et la cravate de commandeur de la Légion d'honneur. Promu par la suite général de brigade, il obtient en septembre 1964 le commandement de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr et celui de l'École militaire interarmes de Coëtquidan, commandements qu'il exerce pendant trois ans.

Le 22 août 1962, accompagnant dans leur voiture le général et madame de Gaulle, il est assis à côté du chauffeur de la DS 19 présidentielle quand celle-ci essuie des tirs d'armes automatiques, lors de l'attentat du Petit-Clamart. De Gaulle rapporte que son gendre lui a intimé l'ordre de se mettre à l'abri, lui disant : « À terre, père ! » (« père » ou « mon père » était le qualificatif qu'il employait communément lorsqu’il s’adressait au général). Par la suite il est nommé inspecteur de l'ABC (Armée blindée - Cavalerie) puis devient membre du Conseil supérieur de la Guerre (1969-1971).

Général d'armée en mai 1971, il exerce les fonctions de chef d'état-major de l'Armée de terre jusqu'en février 1975. Devenu grand chancelier de la Légion d'honneur et chancelier de l'Ordre national du Mérite, il démissionne de ses fonctions avec fracas en mai 1981 afin de ne pas avoir à remettre le collier de grand maître de l'Ordre à François Mitterrand, nouvellement élu président de la République. Il lui reprochait d’avoir considéré Charles de Gaulle comme un « dictateur » dans son livre Le Coup d'État permanent.

Il meurt à Clamart, le 5 avril 2006. Ses obsèques furent célébrées le 8 avril 2006 dans la cour d'honneur de l'hôtel national des Invalides à Paris en présence de Jacques Chirac, président de la République et de nombreuses autres personnalités dont les anciens premiers ministres, Pierre Messmer et Édouard Balladur. Alain de Boissieu a été inhumé à Colombey-les-deux-Églises dans une tombe voisine de celle du général de Gaulle. Depuis 1970, Alain de Boissieu était membre du Conseil de l'Ordre de la Libération dont il fut nommé, en novembre 2002, chancelier. Il a d'autre part présidé le Comité d'honneur du Mouvement initiative et liberté.

Chevardnadze Edouard Amvrossievitch

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Edouard Ambrosis dze Chevardnadze (né le 25 janvier 1928 à Mamati en Géorgie), et mort le 7 juillet 2014, est un homme politique soviétique et géorgien. Il a été ministre des Affaires étrangères de l'Union soviétique de 1985 à 1990 puis président de Géorgie de 1992 à 2003.

 

Chevardnadze Edouard Amvrossievitch

Premier secrétaire du parti communiste de Géorgie (1972-1985), il est membre du P.C.U.S. de 1976 à 1991. Fidèle allié de Mikhaïl Gorbatchev, il est ministre des Affaires étrangères de l'U.R.S.S. de 1985 à 1990, et en novembre-décembre 1991. Il devient ensuite le chef de l'État géorgien en qualité de président du Conseil d'État (mars 1992), puis de président du Parlement (octobre 1992).

Élu président de la République en 1995, il est réélu en 2000. L'un des derniers dirigeants de l'ère soviétique, il est écartelé entre sa volonté de rapprochement avec les États-Unis, dont il devient le plus fidèle allié dans la région, les pressions russes, les menées sécessionnistes, l'effondrement de l'économie officielle et l'explosion du marché noir. Chassé du pouvoir par un soulèvement populaire pacifique emmené par l'opposition, il démissionne en novembre 2003.

Saakachvili Mikhaïl

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Issu d'une famille de l'intelligentsia géorgienne, diplômé de l'Institut international européen des droits de l'homme de Strasbourg, titulaire d'une maîtrise de droit de l'université de Columbia et docteur en sciences juridiques de l'université George Washington, il fait partie d'une nouvelle génération d'élites formée en Occident. 

 

Saakachvili Mikhaïl

Polyglotte, il travaille dans un cabinet d'avocats à New York quand il est recruté par un allié politique du président Edouard Chevarnardze. Rentré en Géorgie, il est élu député (1995) puis nommé ministre de la Justice en 2000 dans le gouvernement du président Chevardnadze. Ne s'estimant pas suffisamment soutenu dans sa lutte contre la corruption, il démissionne avec fracas en septembre 2001 et fonde un mois plus tard sa propre formation, le Mouvement national uni (MNU), qui devient le principal parti d'opposition. Élu à la présidence de l'Assemblée de Tbilissi (2002), il appelle à la démission du président, à la condamnation des fonctionnnaires corrompus. Rejoignant les autres partis d'opposition, il conteste la victoire du bloc pro-présidentiel « Pour une Géorgie nouvelle » aux élections législatives de novembre 2003, prend la tête de l'opposition radicale et d'un vaste mouvement de contestation populaire et pacifique – la « révolution des roses » – qui, après deux semaines de protestations massives, contraint le président Chevardnadze à quitter le pouvoir (23 novembre).

Élu le 4 janvier 2004 à la présidence de la Géorgie avec plus de 96 % des voix, Saakachvili devient le plus jeune président européen. Il hérite d'un pays au bord de la faillite et gangrené par la corruption. Voulant asseoir la souveraineté du pays hors de l'orbite russe, il engage des réformes économiques d'orientation très libérale susceptibles d'attirer les investissements étrangers, lutte contre la petite corruption du quotidien, mène une refonte de la police et de la justice et impose une orientation européenne et atlantiste. Mais il est critiqué pour son impulsivité, son autoritarisme, ses pressions exercées contre les médias et les opposants et la présidentialisation du régime. La dispersion brutale des manifestations de masse de plusieurs mouvements d'opposition, qui, en novembre 2007, réclament des élections anticipées, achève de l'affaiblir. Après avoir accepté de remettre en jeu son son mandat présidentiel pour restaurer une légitimité écornée, il est réélu avec 53 % des voix au premier tour l'élection présidentielle anticipée du 5 janvier 2008, contestée par l'opposition. Le 21 mai suivant, son parti remporte une large victoire aux élections législatives.

Manifestant son intention de restaurer l'intégrité territoriale de son pays, Saakachvili réussit à rétablir l'autorité de l'État en Adjarie (mai 2004), mais son aventurisme dans le déclenchement de la guerre avec la Russie en août 2008 – dont les conséquences sont la perte de 20 % du territoire avec la proclamation d'indépendance des deux régions séparatistes, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie – contribue à ternir sa popularité. Critiqué pour sa propension aux chantiers pharaoniques – à l'image du complexe immobilier de luxe qu'il fait construire à Batoumi, cité vouée au tourisme –, le héros de la « révolution des roses » est également atteint par l'usure naturelle du pouvoir après neuf ans passés à la tête du pays. Le scandale de vidéos révélant l'usage de la torture en prison dix jours avant les élections législatives d'octobre 2012 achève de le discréditer : la victoire de la coalition du Rêve géorgien, assortie de la nomination de son chef, le milliardaire Bidzina Ivanichvili, met brutalement fin au monopole politique du MNU, renvoyé dans l'opposition, et initie une difficile cohabitation. Après l'échec de son allié David Bakradze à l'élection présidentielle du 27 octobre 2013 (22 % des voix), le président Saakachvili quitte son poste en novembre, lors de l'investiture de son successeur, Gueorgui Margvelachvili (62 %), le candidat du Rêve géorgien.


Eltsine Boris

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Boris Nikolaïevitch Ieltsine (souvent orthographié Eltsine), né le 1er février 1931 à Boutka, dans l'oblast de Sverdlovsk et mort le 23 avril 2007, était un homme politique russe. Il fut le premier président de la Fédération de Russie (1991-1999) et restera dans l’Histoire comme l’homme qui a chassé les communistes du pouvoir.

 

Eltsine Boris

Il a fait ses études secondaires à Berezniki (oblast de Perm), puis étudie à l'Institut polytechnique de l'Oural, à Sverdlovsk. Il adhère en 1961 au Parti communiste de l'Union soviétique et devient en 1969 fonctionnaire du parti. Il dirige à partir de 1977 la section du parti de l'oblast de Sverdlovsk (c'est à ce titre qu'il ordonnera la démolition de la villa Ipatiev, où furent massacrés, en juillet 1918, le tsar Nicolas II et sa famille. Plus tard, Ieltsine regrettera avoir donné cet ordre). Du 24 décembre 1985 à 1987, il dirige la section du parti de Moscou. Il est démis de ses fonctions pour avoir reproché à Mikhaïl Gorbatchev la lenteur de ses réformes et à sa femme, Raïssa, de se mêler des affaires d'État. En mars 1989, il est élu député au Congrès des députés du peuple de l'Union soviétique. En mai 1990 il est nommé président du Soviet suprême de la RSFS de Russie. En juin 1990, il déclare la souveraineté de la RSFS de Russie et démissionne du parti communiste. Lors des élections présidentielles russes du 12 juin 1991, il est élu avec 57% des voix.

Pendant le putsch de Moscou dirigé contre Gorbatchev, qui débuta le 19 août 1991, Ieltsine se précipite à la « Maison blanche » de Moscou pour s'opposer aux putschistes. Les forces armées présentes se rangent à ses côtés, et Ieltsine, debout sur un char, tient un discours mémorable, qui jouera un rôle important dans l'échec du putsch. À l'étranger, il bénéficie quasi-immédiatement du soutien américain et britannique alors que le président français François Mitterrand, plus embarrassé et méfiant envers Ieltsine, préfère déclarer dans un premier temps vouloir attendre les intentions des "nouveaux dirigeants" soviétiques reconnaissant de facto le gouvernement issu du putsch, n'hésitant pas alors à lire en direct à la télévision une lettre que lui a envoyée l'auteur du putsch . Néanmoins, le 21 août, la plupart des putschistes sont en fuite et Mikhaïl Gorbatchev, libéré de sa captivité en Crimée, peut regagner Moscou. Gorbatchev est néanmoins impuissant à empêcher l'effondrement de l'URSS, qui cesse officiellement d'exister le 25 décembre 1991. Ieltsine, qui dirigeait la RSFS de Russie, se retrouve donc de fait à la tête du puissant nouvel État.

Le capital du pays est distribué sous forme de coupons achetés à prix d'aubaine à une population précarisée et peu habituée aux mécanismes capitalistes par les plus margoulins devenus une classe de parvenus brutaux (nouveaux russes). C'est sous sa présidence que commence en 1994 la guerre de Tchétchénie. Ieltsine avait besoin d'une guerre fulgurante et victorieuse en Tchétchénie pour prouver à son peuple que la Russie était encore une superpuissance et asseoir ainsi son autorité à la veille des élections présidentielles. Mais au lieu d’un blitz spectaculaire, la guerre s'avéra un échec militaire et humanitaire pour la Russie qui rencontra une résistance féroce de combattants de nationalités différentes, utilisant des armes lourdes très modernes. La personnalité et l'état de santé de Boris Ielstine ont fait l'objet d'un certain nombre de controverses : il a été accusé d'alcoolisme, ce qui a amené certains à douter de sa capacité à assumer ses fonctions. Atteint d'une maladie cardiaque, Boris Ieltsine subit plusieurs attaques, notamment en 1995 et 1996, ce qui ne l'empêche pas d'être réélu face au candidat communiste. Il subit à la fin 1996 un quintuple pontage coronarien.

En 1998 et 1999, face une situation de crise économique, Ieltsine change plusieurs fois de premier ministre : Viktor Tchernomyrdine, Sergueï Kirienko, Ievgueni Primakov, Sergueï Stepachine et Vladimir Poutine se succèdent en moins de deux ans à la tête du gouvernement russe. Boris Ieltsine reste président de la Russie jusqu'au 31 décembre 1999, date à laquelle il démissionne pour raisons de santé, convaincu par sa fille et conseillère Tatiana Diatchenko. Son successeur est Vladimir Poutine. Passionné par le tennis il suit avec assiduité le parcours des équipes russes lors des compétitions en coupe Davis. Il est décédé le 23 avril 2007 à l'âge de 76 ans. Selon des sources médicales citées par l'agence Interfax, sa mort est due à un brusque arrêt cardiaque.

Clinton Bill

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William Jefferson Clinton, né William Jefferson Blythe III, plus communément appelé Bill Clinton, né le 19 août 1946 à Hope (Arkansas), est un homme d'État américain. Il fut, de 1993 à 2001, le quarante-deuxième président des États-Unis.

 

Clinton Bill

Issu d'une famille pauvre et recomposée de l'Arkansas, il fait des études de politique internationale à l'université de Georgetown, puis part deux ans à Oxford avant d'étudier le droit à Yale, où il rencontre Hillary Rodham avec laquelle il se marie. De retour en Arkansas, il est élu gouverneur en 1978 mais battu en 1980, puis réélu à partir de 1982, sur un programme et avec un profil plus consensuels. Partisan du recentrage du parti démocrate, il mène en 1992 une campagne donnée comme perdue d'avance face au président sortant George H. W. Bush, vainqueur de la guerre du Golfe. Mais en plaçant l'accent sur l'économie, sujet de préoccupation essentiel des Américains, et aidé par la candidature d'un tiers, Ross Perot, qui mord sur l'électorat républicain, il l'emporte et fait accéder à la Maison-Blanche le premier représentant de la génération du baby-boom.

Son administration accompagne la croissance en s'attaquant aux déficits (coupes dans les effectifs de fonctionnaires, réduction des dépenses de Défense). Mais le grand projet de réforme du système de la santé, préparé par sa femme, est torpillé par les lobbys. Et les élections de mi-mandat sont une déroute pour les démocrates, qui perdent, pour la première fois depuis 1954, les deux chambres du Congrès.

Profitant du radicalisme de ses adversaires, B. Clinton parvient à se faire réélire en 1996, mais sans permettre à son parti de regagner l'une ou l'autre des deux assemblées. Sa fin de mandat coïncide avec une période de forte croissance et de renouveau de l'industrie américaine, dopée par les gains de productivité et les hautes technologies – ainsi qu'une bulle spéculative créatrice d'effets de richesse illusoires. Elle est aussi ternie par l'affaire Lewinsky, histoire de mœurs transformée en question politique. Sous le coup d'une procédure d'impeachment, le président est finalement acquitté par le Sénat : il est vrai que, 1998, à mi-mandat, les électeurs montrent, par le soutien qu'ils apportent aux démocrates – sans leur redonner les rênes du Congrès –, qu'ils souhaitent passer l'éponge.

Son action diplomatique, qui se veut à la fois multilatérale et déterminée par le commerce, est aussi en demi-teinte. Il fait ratifier l'ALENA, sort de l'ornière les négociations du GATT, met en place l'Organisation mondiale du commerce (OMC), et, avec les institutions internationales comme le Fonds monétaire international (FMI), sauve le peso mexicain en 1995, soutient la Russie de Boris Eltsine en 1996, et aide les pays d'Asie en 1997, sans toutefois parvenir à étouffer la suspicion – voire l'hostilité –, que la puissance des États-Unis suscite, dans le monde occidental comme dans les pays en voie de développement.

Par ailleurs, après un recul en Somalie, il cherche, le plus souvent avec l'ONU ou une Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) qu'il élargit à l'est, à maintenir son pays dans son rôle de garant de l'équilibre de la planète et se saisit d'un certain nombre de grands problèmes internationaux (intervention en Haïti 1994, accords de la Maison-Blanche en 1993 puis de Washington en 1995 (accord de Washington ou d'Oslo) entre Palestiniens et Israéliens ; accords de Dayton sur la Bosnie-Herzégovine en 1995 ; pourparlers en Irlande du Nord ; bombardement de la Serbie lors de la guerre du Kosovo en 1999, etc.), mais reste silencieux sur la politique russe en Tchétchénie à partir de 1999 et impuissant face aux tensions qui s'accumulent à la fin de la décennie, de l'Irlande du Nord au Proche-Orient. Plus classiquement, il adopte une politique de fermeté avec les États dits voyous, la Corée du Nord, l'Iraq, mais aussi après une série d'attentats terroristes en 1999, le Soudan et l'Afghanistan. La « Clinton fatigue », à l'aune d'un bilan mitigé (croissance intérieure mais discrédit de la présidence, politiques ambitieuses mais inabouties à l'échelle planétaire), contribue incontestablement au rejet d'Al Gore, alors vice-président appelé à lui succéder, aux élections de 2000.

Berezovsky Boris

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Boris Abramovitch Berezovsky est un homme d'affaires et homme politique russe, né à Moscou le 23 janvier 1946 et mort le 23 mars 2013 (à 67 ans) à Ascot dans le Berkshire.

 

Berezovsky Boris

Il est devenu un oligarque, le premier milliardaire en Russie, en tirant profit de la libéralisation post-communiste et de ses entrées dans le cercle de Boris Eltsine. En 1997, au sommet de puissance, le magazine Forbes estime sa fortune à 3 milliards de dollars américains. Poursuivi pour fraude et évasion fiscale par le Parquet russe (et également par le Parquet du Brésil pour le financement illégal d'un club de football), il vit en exil à Londres sous le nom de Platon Elenine, jusqu'à sa mort en 2013.

Né dans une famille juive de Moscou, Berezovsky étudie la sylviculture et les mathématiques appliquées, reçoit son doctorat en 1983 et devient membre associé de l'Académie des sciences de Russie en 1991. Berezovky débute dans le monde des affaires en 1989, au moment de la pérestroïka, en achetant et revendant des automobiles (principalement des Lada) de l'entreprise d'État AvtoVAZ. Officiellement, Berezovky avait le titre d'expert en management dans cette société. En 1992, il devient le président d'une nouvelle compagnie, LogoVAZ, distributeur exclusif d'AvtoVAZ. Sous son égide, la société réalise de fausses exportations et vend sur place, à perte, alors que l'inflation est alors à 2 000 % par an : il amasse ainsi rapidement près de 250 millions de dollars. Il revend peu après les actions de LogoVAZ à une société suisse, et monte plusieurs compagnies financières, dont les filiales sont basées aux îles Caïmans (paradis fiscal). Durant la période d'anarchie du début des années 1990 en Russie, Berezovsky, comme de nombreux hommes d'affaires, est la cible du racket de groupes de la mafia russe. Impliqué dans des guerres de gangs, il échappe à plusieurs tentatives d'assassinat, dont une attaque à la bombe en 1994, qui décapite son chauffeur.

Pendant la présidence de Boris Eltsine, Berezovsky est l'un des hommes d'affaires qui parvient à avoir accès au président. Il utilise son réseau politique pour acquérir des parts dans plusieurs entreprises d'État privatisées, dont AutoVAZ, la compagnie aérienne Aeroflot, et des entreprises de matières premières, en ne payant qu'une fraction de leur valeur réelle et en se servant d'une banque pour financer ses opérations. Ces opérations sont critiquées aujourd'hui, par les analystes économiques étrangers comme par le pouvoir russe, comme un pillage systématique des biens de l'État, par sociétés-écrans interposées. Berezovsky devient ainsi le principal actionnaire (à 49 %) de la chaîne de télévision ORT, la plus regardée en Russie, et propriétaire des quotidiens Novaïa Gazeta et Nezavissimaïa Gazeta. 

Les médias que contrôle Berezovsky assurent un soutien essentiel à Boris Eltsine lors de sa réélection en 1996, ainsi également que le groupe des sept banquiers, dont il fait partie. Durant ces années, Berezovsky est l'un des principaux partisans de la libéralisation politique et économique en Russie. Il fait partie du « clan Eltsine », avec la fille du président, Tatiana Diatchenko, et le chef de l'administration présidentielle, Alexandre Volochine. En 1998, Berezovsky favorise l'accession au poste de premier ministre de Sergueï Kirienko. Devenu l'un des personnages les plus impopulaires de la politique russe lors du krach financier qui suivit, Berezovsky expliqua son impopularité au journal Le Figaro, alors qu'il passait ses vacances dans sa propriété sur la Côte d'Azur, par l'antisémitisme des Russes. Il s'est vanté d'avoir fait destituer deux Premiers ministres (Ievgueni Primakov, qui avait décidé de centrer son action contre les oligarques, en 1998, et Sergueï Stepachine).

Berezovsky s'implique en politique en investissant dans les médias, en finançant des candidats libéraux, en prononçant des déclarations politiques et aussi en recherchant des fonctions. Il est le numéro deux du Conseil national de sécurité en 1996-1997, puis secrétaire général de la CEI (Communauté des États indépendants) de mai 1998 à mars 1999. À chaque fois, il est limogé par Boris Eltsine. En décembre 1999, il se fait élire député de la Douma dans une circonscription de Karatchaïévo-Tcherkessie, une république du Caucase du Nord où il ne se rend guère. Pendant la première guerre de Tchétchénie, Berezovsky joue un rôle important. Ses relations avec la mafia tchétchène à Moscou ont fréquemment été évoquées par ses adversaires. On l'a accusé de profiter de trafics d'armes et d'être impliqué dans des projets liés à cette guerre, parmi lesquels un oléoduc transportant le pétrole de la mer Caspienne, qui devait traverser initialement le territoire tchétchène. 

Selon Ramzan Kadyrov, président de la Tchétchénie, Boris Berezovsky a contribué à lancer le commerce du kidnapping dans le nord du Caucase, alors qu'il était Conseiller national à la sécurité en 1996, en proposant à des chefs tchétchènes radicaux de se faire payer (en échange de la paix) indirectement par des rançons sur lesquelles les autorités fermeraient les yeux. Berezovsky lui-même a admis avoir été en contact avec Chamil Bassaïev, chef de la branche islamiste des indépendantistes tchétchènes, et n'a pas caché lui avoir donné plus de 2 millions de dollars, en affirmant que Bassaïev était un interlocuteur incontournable en Tchétchénie. Après avoir aidé Vladimir Poutine à accéder au pouvoir en 2000, il prend position contre ce dernier dans le conflit qui oppose les terroristes tchétchènes et la Russie.

Boris Berezovsky est réputé avoir en 1999 aidé à propulser la carrière gouvernementale de Vladimir Poutine, ancien directeur du FSB (services de renseignements) méconnu du public, jusqu'au poste de Premier ministre en août, au moment du déclenchement de la Seconde guerre de Tchétchénie. Il espèrait sans doute pouvoir disposer auprès du nouvel homme fort de la même influence dont il usait auprès de Boris Eltsine. Ce dernier démissionne cependant à la surprise générale le 31 décembre 1999, et Vladimir Poutine est élu président de la Fédération de Russie en mars 2000.

Poutine doit diriger le pays dans un contexte complexe où les oligarques, lors de la phase de privatisation des entreprises publiques, ont acquis beaucoup d'argent et d'influence, notamment par l'achat indu de ressources et rentes pétrolières4 et parfois de collusion avec la mafia russe, en usant de la corruption et souvent en évitant de payer les taxes ou impôts dus. S'ouvre alors une période considérée par les uns comme une période de lutte contre la corruption, pour d'autres comme une utilisation politiquement populiste du souhait de la population de voir la corruption disparaître, et par d'autres (les oligarques notamment) comme une « chasse aux riches » ; Poutine fait alors ouvrir des investigations policières et fiscales sur les affaires de plusieurs milliardaires aux récentes fortunes suspectes6, dont Mikhaïl Khodorkovski, Kakha Bendukidze (qui s'expatriera en Géorgie en 2004, en prenant la nationalité géorgienne, soutenu et admiré par Berezovsky 7. Berezovsky est lui-même une des cibles du nouveau gouvernement russe et de la justice russe qui l'accuse de fraude à grande échelle, notamment dans l'affaire de la privatisation controversée de la compagnie aérienne russe « Aeroflot » et de corruption politique. Après avoir démissionné de son mandat de député en juillet 2000, il s'exile à Londres en octobre 2001, où il habite en alternance avec sa propriété du cap d'Antibes sur la Côte d'Azur. Sous la pression du gouvernement russe, il vend plusieurs de ses holdings. Début 2002, Berezovsky est dépossédé de ses parts dans la chaîne de télévision ORT et, en mai, le Kremlin prend le contrôle de son autre chaîne, TV.

Le journaliste Paul Klebnikov du magazine Forbes a écrit plusieurs articles sur les supposées activités criminelles de Berezovsky. Un procès pour libelle diffamatoire concernant un article publié en 1996 força Forbes à retirer les allégations contenues dans l'article et l'estimation de sa fortune dut passer de 3 à 1 milliard de dollars. Paul Klebnikov, assassiné en 2004, a également écrit une biographie sur Boris Berezovsky. De son exil londonien, Berezovsky essaie de s'immiscer dans la politique russe et critique vivement le pouvoir de Vladimir Poutine. Il l'accuse notamment d'être impliqué, en tant qu'ancien chef du FSB, dans les trois explosions d'immeubles de 1999 (300 morts à Moscou et à Vologondsk) qui ont contribué à déclencher la Seconde guerre de Tchétchénie qui elle-même a permis à Poutine de devenir suffisamment populaire pour accéder à la Présidence. Il dénonce également l'escalade autoritaire du régime, prétend que Poutine a pour projet d'instaurer un pouvoir dictatorial et qu'il pourrait préparer un coup d'État au terme de son dernier mandat, pour pouvoir rester en place alors que la Constitution russe prévoit qu'il doit se retirer.

En 2002, il fonde un nouveau parti politique, Russie libérale, pour s'opposer à Poutine lors des élections législatives en décembre de la même année, tout en soutenant financièrement le Parti communiste. La principale figure en Russie du nouveau parti, le député Sergueï Iouchenkov, est assassinée en avril 2003 et Berezovsky est exclu de son parti peu après. La même année, il demande officiellement l'asile politique au Royaume-Uni, tandis que Moscou demandait son extradition par un mandat d'arrêt international pour fraude, blanchiment d'argent et appel au renversement par la force du pouvoir constitutionnel. À Londres, Berezovsky se rapproche d'un émissaire des séparatistes tchétchènes Akhmed Zakaïev, lui aussi faisant l'objet d'un mandat d'arrêt russe pour création de bandes armées, de 302 meurtres et de nombreux enlèvements, ainsi qu'avec un transfuge agent des services secrets russes Alexandre Litvinenko à qui il donne logement et emploi. Litvinenko ingéra fin 2006 une dose mortelle de polonium 210 dans des circonstances encore non élucidées. Les milieux proches du président Poutine dénoncent l'implication de Berezovsky dans ce meurtre, utilisant la mort de Litvinenko dans sa croisade médiatique contre Poutine.

En 2004, Berezovski finance la Révolution orange en Ukraine. En janvier 2006, Berezovsky déclarait à l'AFP que « toute action violente de la part de l'opposition est aujourd'hui justifiée, y compris une prise de pouvoir par la force, sur laquelle justement je travaille ». Le 13 avril 2006 le journal britannique The Guardian publie une interview de Boris Berezovsky dans laquelle celui-ci appelle à nouveau à un renversement par la force du gouvernement russe. L'affaire Alexandre Litvinenko le replace au centre de l'actualité. L'ancien agent du FSB Andreï Lougovoï (suspect pour la Grande-Bretagne du meurtre d'Alexandre Litvinenko) accuse publiquement Berezovski d'avoir obtenu son exil en Grande-Bretagne en échange de la transmission au MI6 de documents russes secret d'État, qu'il aurait conservés du temps où il était numéro deux du Conseil national de sécurité en 1996-1997, sous la Présidence de Boris Eltsine. Andreï Lougovoï a également déclaré qu'il considère Berezovski comme ayant été impliqué dans le meurtre de Alexandre Litvinenko, dont les commanditaires seraient le MI6 ou les terroristes tchétchènes (les motifs seraient politiques, dans le but d'affaiblir la Russie), ou Berezovsky lui-même (dans le but supposé d'échapper à l'extradition réclamée par la Russie). Il est aussi possible que Litvinenko ait été victime de l'aide apportée à Berezovsky étant en opposition avec Vladimir Poutine.

Boris Berezovski est recherché par l'administration russe pour abus de biens sociaux et détournement de fonds en rapport avec ses sociétés LogoVAZ et Andava. Cette dernière, immatriculée en Suisse à Lausanne, avait « collecté » les revenus des antennes d’Aeroflot dans le monde en ponctionnant au passage d’importantes commissions. De nos jours, Boris Berezovski jouit en Russie d’une mauvaise réputation et les crimes et escroqueries qui lui sont imputés ont fait l'objet de livres, comme Godfather of the Kremlin: Boris Berezovsky and the looting of Russia, écrit par le journaliste américain Paul Klebnikov, rédacteur en chef de la version russe de Newsweek, assassiné en 2004. Berezovski est aussi suspecté d’avoir financé les groupes tchétchènes, en contact avec Chamil Bassaïev.

En juillet 2007, la justice brésilienne a émis un mandat d'arrêt pour blanchiment d'argent contre l'homme d'affaires russe Boris Berezovski réfugié en Grande-Bretagne. C'est le deuxième mandat d'arrêt après celui de la Russie. C'est après cette affaire que Boris Berezovski se présenta comme un opposant au Kremlin, laissant certains analystes supposer que c'était un moyen pour lui, sous couvert de rhétorique démocratique, d'essayer de se soustraire aux justices brésilienne et russe.

En 2011, après plus de 10 ans d'enquête, il est finalement mis en examen pour avoir, selon le parquet, blanchi d'énormes sommes d'argent en ayant acheté trois propriétés de luxe sur le Cap d'Antibes. Le clocher de la Garoupe aurait ainsi été payé le 31 juillet 1997, 13 millions d'euros à Mme Francis Bouygues, ce que Boris Berezovsky niera, mais une note de police de 1999 et un rapport des impôts ont confirmé que cette propriété a effectivement été acquis par l'oligarque, via un montage financier complexe, avec des liquidités ayant transité par des banques luxembourgeoises et suisses. Le procureur chargé de l'affaire a requis début 2013 son renvoi devant un tribunal correctionnel. En 2005, des perquisitions faites à la Garoupe ont aussi mis l'Office central de répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) sur la piste d'un autre oligarque, Roman Abramovitch qui aurait apporté une caution bancaire pour une partie des fonds, par sa société Sibneft (selon Berezovsky, Abramovitch n'apparaissait plus dans le capital de Sibneft car trop exposé politiquement mais continuait à en percevoir une rente, et le produit de la cession d'actions, ce que nie Abramovitch). La justice a saisi une partie des biens et des fonds de l'oligarque (pour l'équivalent de plus de 74 millions €). Il intente un procès à Abramovitch devant la Haute Cour de justice anglaise pour le contrôle de Sibneft et demande 3 millions de livres de dommages et intérêt. Berezovsky perd le procès en août 2012.

En novembre 2012, il « demande pardon » à Vladimir Poutine dans une lettre et annonce son intention de retourner en Russie. L'existence de cette lettre serait douteuse selon un ami de Berezovsky. Le 23 mars 2013, Berezovski est trouvé mort dans sa maison du Berkshire au Royaume-Uni. La police britannique a ouvert une enquête sur cette mort qu'elle estime « inexpliquée ». Les enquêteurs dépêchés sur place n'ont rien trouvé. La thèse du suicide est retenue, car Berezovski avait déclaré la veille à un journaliste de Forbes qu'il avait rencontré que sa vie n'avait « plus de sens ».

Décès de l'ancien président géorgien Edouard Chevardnadzé

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Edouard Chevardnadzé, ancien ministre des Affaires étrangères de l'Union soviétique et ancien président géorgien, est décédé ce lundi à l’âge de 86 ans, à Tbilissi. Il était l’un des artisans de la Perestroïka dans les années 1980. Sa santé s’était dégradée progressivement depuis une année.

 

Edouard Chevardnadzé, ici à Tblissi en septembre 2009, s'est éteint ce 7 juillet 2014

Edouard Chevardnadzé, ici à Tblissi en septembre 2009, s'est éteint ce 7 juillet 2014

Edouard Chevardnadzé ne le cachait pas : pour lui le communiste pur et dur qui a fait toute sa carrière au sein du parti, l’éclatement de l’URSS était inévitable, mais il est intervenu plus rapidement et plus brutalement que prévu, prenant de cours tous les dirigeants politiques.

Edouard Chevardnadzé, surnommé le « renard du Caucase » en raison de sa ruse politique, a été emporté comme les autres. Il avait soutenu les réformes de Mikhaïl Gorbatchev en 1985 puis était devenu ministre des Affaires étrangères de l’Union soviétique avant d’assister à la proclamation d’indépendance de la Géorgie en 1991. En 1992, l’Abkhazie, l’une des trois Républiques de Géorgie, se soulève.

Le chef de l'Etat est renversé et Edouard Chevarnadzé arrive à la présidence géorgienne en plein chaos. Il passera 11 ans à la tête de son pays, de 1992 à novembre 2003, avant de laisser à son tour le pouvoir au jeune Mikheill Saakachvili, qui le renverse après avoir pris la tête de la « révolution des roses ». Une erreur, jugera-t-il après la guerre de 2008 avec la Russie, qui fera perdre à la Géorgie un nouveau territoire : l’Ossétie du Sud.

Ce lundi soir, la Géorgie prend conscience de l’importance du personnage qui vient de s'éteindre. Mais les sentiments demeurent souvent négatifs à son égard, comme le rapporte notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté.

Les hommages pleuvent ce lundi soir à Tbilissi. Les critiques et les vieilles rancunes aussi. Certes, les 4 millions et demi de Géorgiens ne regrettent guère l’URSS. Mais ce n’est pas pour autant qu’Edouard Chevardnadzé est honoré comme un grand architecte de la chute de ce régime dictatorial. Pour beaucoup, l’homme était un politicien cynique, sans valeurs, qui aura soutenu presque jusqu’au bout l'Union soviétique et qui, une fois la Géorgie devenue indépendante, aura bien trop cédé à la Russie. C'est Moscou qui l’avait installé au pouvoir. Face à la Russie, la Géorgie perdra 20% de son territoire.

D’autres, plus rares, soulignent dans quel état lamentable M. Chevardnadzé a repris son pays en 1992 et a réussi malgré tout à ramener la paix puis à tourner peu à peu la Géorgie vers l’Ouest. Mais cet effort, reconnu même par ses adversaires - comme le camp de Mikheill Saakachvili -, ne suffit à faire oublier les années où le peuple vivait dans une misère noire, tandis que la famille présidentielle et une clique de ministres et de hauts fonctionnaires vivaient de la corruption.

Gaucher Guy

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Guy Gaucher, né le 5 mars 1930 à Tournan-en-Brie (Seine-et-Marne) et mort à Carpentras le 3 juillet 2014, est un prêtre carme français, évêque de Meaux puis évêque auxiliaire de Bayeux et Lisieux. 

Gaucher Guy

Il est connu également comme écrivain spirituel et grand connaisseur de la figure et spiritualité de Sainte Thérèse de Lisieux. Il a été ordonné prêtre le 17 mars 1963 et a fait profession religieuse dans l'Ordre des Carmes déchaux le 3 octobre 1968. Nommé évêque de Meaux le 27 août 1986, il a été consacré le 19 octobre suivant par l'archevêque de Paris, le cardinal Jean-Marie Lustiger. 

Quelques mois plus tard, le 7 mai 1987, il est nommé évêque auxiliaire de Bayeux-Lisieux en résidence à Lisieux. Il reste à ce poste jusqu'au 1er juillet 2005 date à laquelle il se retire, ayant atteint la limite d'âge. D'abord spécialiste de Bernanos, il a consacré son œuvre à la figure et aux écrits de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus. Parmi ses nombreux travaux éditoriaux, il a notamment participé à l' Édition du Centenaire des Œuvres de sainte Thérèse.

Jean-Paul II

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Karol Józef Wojtyła (Wadowice, près de Cracovie, en Pologne, 18 mai 1920 – Vatican, 2 avril 2005) est un prêtre polonais, évêque puis archevêque de Cracovie, cardinal, élu pape de l’Église catholique le 16 octobre 1978 sous le nom de Jean-Paul II (en latin Ioannes Paulus II, en italien Giovanni Paolo II, en polonais Jan Paweł II).

Jean-Paul II

Second fils d’un père militaire et d’une mère institutrice. Deux ans plus tôt, la Pologne recouvrait l’indépendance politique perdue à la fin du 18e siècle. Karol Wojtyla a été marqué dans sa jeunesse par la disparition de tous ses proches. Il est âgé de 9 ans quand sa mère décède. Quelques années plus tard, son frère aîné meurt prématurément. Puis le père meurt en 1941. Ces épreuves familiales ont pris place dans un contexte historique difficile. Karol Wojtyla a partagé le sort d’une Pologne particulièrement atteinte par les drames du 20e siècle. En 1939, la Pologne perd à nouveau son autonomie avec sa partition entre l’Allemagne nazie et l’URSS. Après la guerre, elle connaîtra le totalitarisme communiste jusqu’en 1989. Le pape Jean-Paul II visitera la Pologne communiste dès le début de son pontificat en 1979, puis de nouveau en 1983 et en 1987. Les rassemblements populaires suscités par ses visites, son soutien explicite au syndicat Solidarnosc, auront joué un rôle décisif dans la chute du pouvoir communiste en Pologne (1989), premier acte de la débâcle du bloc de l’est. 

L’action polonaise de Jean-Paul II aura été une des illustrations d’un pontificat marqué par les droits de l’homme et la propagation des conflits armés. En 1979, dès sa première encyclique, Jean-Paul II déclarait : "La paix se réduit au respect des droits inviolables de l’homme […], tandis que la guerre naît de la violation de ces droits et entraîne encore de plus graves violations de ceux-ci". L’un des derniers combats de Jean-Paul II aura été son opposition au déclenchement de la guerre en Irak par les États-Unis. Le 13 janvier 2003, devant le corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège, il déclarait : "Non à la guerre ! Elle n'est jamais une fatalité. Elle est toujours une défaite de l'humanité".

Avant d’entrer au séminaire, Karol Wojtyla a suivi des études de lettres, à l’université Jagellon de Cracovie. Le travail obligatoire imposé par l’occupant nazi interrompra ses études. A partir de la rentrée de 1940 et pendant presque 4 ans, Karol Wojtyla travaillera comme ouvrier dans une carrière de pierre d’abord, puis dans une usine chimique. Jean-Paul II gardera de cette expérience une grande préoccupation pour les problèmes sociaux. En 1979, lors de son voyage au Mexique, il déclarait aux ouvriers de Monterrey : "Je n’oublie pas les années difficiles de la guerre mondiale où j’ai moi-même fait directement l’expérience d’un travail physique comme le vôtre […]. Je sais parfaitement combien il est nécessaire que le travail ne soit pas source d’aliénation et de frustration, mais qu’il corresponde à la dignité supérieure de l’homme". 

Dans l’encyclique Centesimus annus (1991) Jean-Paul II met également en garde contre une forme radicale de capitalisme : "La solution marxiste a échoué, mais des phénomènes de marginalisation et d’exploitation demeurent dans le monde, spécialement dans le Tiers-monde, de même que des phénomènes d’aliénation humaine, spécialement dans les pays les plus avancés […]. Il y a même un risque de voir se répandre une idéologie radicale de type capitaliste qui refuse jusqu’à leur prise en considération, admettant a priori que toute tentative d’y faire face directement est vouée à l’insuccès, et qui, par principe, en attend la solution du libre développement des forces du marché."

Le jeune ouvrier n’a pas renoncé aux activités culturelles. Il intègre une troupe théâtrale d’avant-garde qui déploiera ses activités dans la clandestinité. Karol Wojtyla écrira plusieurs compositions poétiques et théâtrales dont certaines, comme la pièce La boutique de l’orfèvre, ont eu par la suite un écho en dehors des frontières polonaises. La création littéraire n’aura pas été délaissée par Jean-Paul II : il sera le premier pape à publier un recueil de poésies (Triptyque romain, en 2003).

L’occupant nazi comme plus tard le pouvoir communiste cherchera à briser les racines culturelles de l’identité polonaise. Les activités estudiantines et théâtrales de Karol Wojtyla constitueront une forme de résistance à l’oppression idéologique et politique. Devenu le pape Jean-Paul II, il déclarera le 2 juin 1980, à l’UNESCO à Paris : "Je suis fils d’une Nation qui a vécu les plus grandes expériences de l’histoire, que ses voisins ont condamnée à mort à plusieurs reprises, mais qui a survécu et qui est restée elle-même. Elle a conservé son identité, […] non en s’appuyant sur les ressources de la force physique, mais uniquement en s’appuyant sur sa culture." Cette histoire personnelle rencontrait la conviction du concile Vatican II. Celui-ci faisait de la culture l’enjeu essentiel d’une rencontre entre l’Église et les hommes. Jean-Paul II aura donc fait de la culture un axe majeur de son pontificat. 

En 1982, il crée le Conseil pontifical pour la culture, et en 1993, il lui intègre le Conseil pontifical pour le dialogue avec les non-croyants (créé par Paul VI en 1965). La création de ce nouveau dicastère, présidé depuis le début par le cardinal français Paul Poupard, recevait la mission de promouvoir la rencontre entre les cultures et l’Évangile. Là encore, aux yeux du Pape, un caractère de résistance était attaché à cette mission. En décembre 2000, Jean-Paul II déclarait : "Une culture qui refuse de se référer à Dieu perd son âme en même temps que son orientation, devenant une culture de mort." (Message pour la 34e Journée mondiale de la Paix).

Karol Wojtyla entre en 1942 au séminaire de Cracovie. Du fait de l’occupation nazie le séminaire était réduit à la clandestinité. Karol Wojtyla a donc conservé son emploi d’ouvrier pendant les deux premières années de séminaire. Le 1er novembre 1946, l’archevêque de Cracovie, Mgr Sapieha (que Pie XII venait tout juste de créer cardinal) ordonne prêtre Karol Wojtyla, et l’envoie poursuivre ses études à Rome, à l’université pontificale de l’Angelicum. À Rome, le père Wojtyla sera hébergé au séminaire belge, ce qui lui vaudra de conserver une grande aisance en français. Après avoir soutenu sa thèse en juin 1948 sur le mystique espagnol saint jean de la croix, il sera rappelé à Cracovie début 49, pour y exercer une activité pastorale. En 1953, il soutiendra une thèse sur le philosophe allemand Max Scheler, à l’université polonaise Jagellon, fermée l’année suivante par le pouvoir communiste. Professeur vacataire à l’université de Lublin en 1954, il devient titulaire de la chaire d’éthique en 1957. Le pape Jean-Paul II écrira une encyclique sur les fondements de la théologie morale (Veritatis splendor, en 1993), et une autre sur les rapports entre foi et raison (Fides et ratio, en 1998).

Les occupations intellectuelles du père Wojtyla ne l’ont pas empêché de développer une activité pastorale. Celle-ci s’est orientée en direction des jeunes. Jean-Paul II aura conservé, sa vie durant, une réelle proximité avec les jeunes qui s’exprimera de façon particulièrement forte à travers les Journées Mondiales de la Jeunesse ou "JMJ" (dont Paris en 1997, Rome en 2000 et Toronto en 2002). Ce contact privilégié avec la jeunesse aura comporté une double note de confiance et d’exigence. Aux participants des "JMJ" de Rome, Jean-Paul II déclarait : "Il ne vous sera peut-être pas demandé de verser votre sang, mais de garder la fidélité au Christ, oui certainement ! […] En l'an 2000, est-il difficile de croire ? Oui, c'est difficile ! On ne peut pas le nier. C'est difficile, mais avec l'aide de la grâce c'est possible."

Le père Wojtyla est ordonné évêque auxiliaire de Cracovie le 28 septembre 1958. Comme tout évêque catholique, il est convoqué au concile Vatican II, ouvert par le pape Jean XXIII le 11 octobre 1962, et clôturé par le pape Paul VI le 7 décembre 1965. Mgr Wojtyla sera invité à apporter sa contribution personnelle au Concile, en étant impliqué dans le travail de rédaction de la constitution pastorale Gaudium et spes. C’est pendant le Concile, le 13 janvier 1964, que Paul VI nomme Mgr Wojtyla archevêque de Cracovie. Le nouvel archevêque prendra ses fonctions le 8 mars 1964. C’est encore de Paul VI que Mgr Wojtyla recevra le cardinalat, le 28 juin 1967. Du 7 au 13 mars 1976, Paul VI invitera le cardinal Wojtyla à prêcher les exercices de carême de la Curie romaine. Paul VI meurt le 6 août 1978. Mgr Wojtyla est cardinal électeur et prend part au conclave : Jean-Paul Ier est élu le 26 août 1978. Celui-ci meurt un mois plus tard, le 28 septembre 1978. Le cardinal Karol Wojtyla est élu pape le 16 octobre 1978.

Le pape Jean-Paul II se fixera comme objectif la mise en œuvre du concile Vatican II. Le lendemain de son élection, il déclarait : "Nous voulons tout d’abord souligner l’importance permanente du IIe Concile oecuménique du Vatican, et ceci signifie pour nous l’engagement formel de l’appliquer soigneusement." C’est dans cette perspective que Jean-Paul II réformera le droit de l’Église catholique par la promulgation du nouveau Code de droit canonique, en 1983. Il aura encore voulu offrir un exposé des fondamentaux de la foi catholique, par la publication du Catéchisme de l’Église catholique en 1992. C’est encore l’héritage du concile qui explique l’attachement de Jean-Paul II à l’effort œcuménique. L’encyclique Ut unum sint de 1995, ouvrant aux communautés chrétiennes non catholiques la discussion sur les modalités d’exercice du ministère pontifical, en sera l’un des signes marquants. 

Les efforts de rapprochement avec le judaïsme et le dialogue interreligieux seront aussi des aspects du pontificat à situer dans la perspective du Concile. À l’égard du judaïsme, Jean-Paul II posera des gestes hautement symboliques, dont l’objectif sera de favoriser le rapprochement avec l’Église catholique . À cette fin, Jean-Paul II a conduit un "examen de conscience" au sujet des fautes commises à l’encontre des juifs au cours de l’histoire de l’Église . En outre, Jean-Paul II aura donné une visibilité au dialogue interreligieux par exemple à travers sa rencontre avec des jeunes musulmans au grand stade de Casablanca, en 1985, sa visite à la mosquée des Omeyyades à Damas, le 6 mai 2001, et encore les deux rencontres de prière interreligieuse à Assise, en 1986 et en 2002. Tous ces actes procédaient de la conviction du pape Jean-Paul II que le déploiement de l’héritage conciliaire était la manière adéquate de faire entrer l’Église catholique dans le 3e millénaire.

Samedi 25 janvier 2014, la pièce de tissu, ainsi qu'une croix ayant appartenu à Jean-Paul II, ont été dérobées dans une petite église italienne. Un livre contenant les notes personnelles de Jean-Paul II, que son ancien secrétaire particulier Stanislaw Dziwisz n'a pas brûlées, contrairement à la dernière volonté du pape, est sorti mercredi 5 février 2014 en Pologne. Une parution contre la volonté du défunt qui dérange. Mi avril 2014, il est décidé que le pape François procédera à la canonisation (le dimanche 27 avril 2014, à Rome) des 2 de ses plus illustres prédécesseurs : Jean XXIII (1958-1963) et Jean Paul II (1978-2005). Jean-Paul II est canonisé par le pape François le 27 avril 2014 en même temps que Jean XXIII.

Mango Andrew

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Andrew James Alexander Mango (1926 – 6 July 2014) was a British author who was born in Turkey as one of three sons of a prosperous Anglo-Russian family. He was the brother of the distinguished Oxford historian and Byzantinist Professor Cyril Mango. 

 

Mango Andrew

Mango's early years were passed in Istanbul but in the mid-1940s he left for Ankara and obtained a job as a press officer in the British Embassy. He moved to the United Kingdom in 1947 and has lived in London ever since. He holds degrees from the University of London, including a doctorate on Persian literature. He joined the BBC's Turkish section while still a student and spent his entire career in the External Services, rising to be Turkish Programme Organiser and then Head of the South European Service. 

He retired in 1986. Mango died at the age of 88 on 6 July 2014. His death was announced by Richard Moore, the British Ambassador to Turkey. Mango spent five years working on the biography of Atatürk, using Turkish printed sources though not archival material. It has been claimed that his biography of Kemal Atatürk constitutes the definitive account among many other works and "reveals the long suppressed darker aspects of its subject, showing us a far more complex personality than we had seen before."

Bibliography

 

  • From the Sultan to Atatürk - Turkey, (2009)
  • Turkey and the War on Terrorism, (2005)
  • The Turks Today, (2004)
  • Atatürk: The Biography of the Founder of Modern Turkey, (1999)
  • Turkey: The Challenge of a New Role, (1994)
  • Discovering Turkey, 1971
  • Turkey, 1968

 


O'Mara Kate

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Kate O'Mara est une actrice anglaise née le 10 août 1939 à Leicester et morte le 30 mars 2014 (à 74 ans), connue pour sa prestation dans le feuilleton Dynastie, pour le rôle de Caress Morell, sœur d'Alexis Carrington Colby (interprété par Joan Collins).

O'Mara Kate

Kate O'Mara est une actrice anglaise née le 10 août 1939 à Leicester et morte le 30 mars 2014 (à 74 ans), connue pour sa prestation dans le feuilleton Dynastie, pour le rôle de Caress Morell, sœur d'Alexis Carrington Colby (interprété par Joan Collins).

 

Filmographie

  • 1968 : Le Monstre au scalpel (Corruption / Laser killer) de Robert Hartford Davis
  • 1968 : La Grande Catherine (Great Catherine) de Gordon Flemyng
  • 1968 : Le Ballet des espions (The Limbo line) de Samuel Gallu
  • 1968 : La Haine des desperados (The desesperados) de Henry Levin
  • 1968 : Promenade de Donovan Winter (court-métrage)
  • 1970 : The Vampire Lovers de Roy Ward Baker
  • 1970 : Les Horreurs de Frankenstein (The horror of Frankenstein) de Jimmy Sangster
  • 1974 : Top Secret (The tamarind seed) de Blake Edwards
  • 1975 : Les Affamées du désir (Feelings / Whose child am I ?) de Gerry O'Hara
  • 1977 : L'Ami inconnu (Tuntematon ystävä) de Lars G. Thelestam
  • 1988 : The road to Ithaca de Kostas Dimitriou

Télévision

  • 1979 : The Plank d'Eric Sykes (court-métrage)
  • 1985-1987 : Doctor Who (série)
  • 1986 : Dynastie (série)
  • 2001 : Les Condamnées (Bad Girls) (série)
  • 2008 : Doctors (série)
  • 2012 : Benidorm (série)

Bull Richard

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Richard Bull, né le 26 juin 1924 à Zion dans l'Illinois et mort le 3 février 2014 à Calabasas en Californie, est un acteur américain.

Bull Richard

Il est notamment connu pour avoir joué le rôle de Nelson "Nels" Oleson, époux soumis de l'incontournable Harriet Oleson (jouée par Katherine MacGregor) et père de Nellie Oleson (jouée par Alison Arngrim) dans la série culte La Petite Maison dans la prairie.

En 2013, l'auteur français Patrick Loubatière lui consacre un magazine hommage de 32 pages, Richard Bull Forever, avec longue interview et multiples photos personnelles inédites. Il est décédé de mort naturelle, le lundi 3 février 2014 sur le campus du Fonds canadien de télévision Picture Motion à Calabasas aux États-Unis.

Richard Bull apparait dans un épisode d'Urgences, laissant à Carol Hathaway une place assise dans le métro, alors qu'elle est enceinte de ses jumelles. Il apparaît aussi en 1967 dans la célèbre série télévisée américaine Ma sorcière bien aimée, dans l'épisode 12 de la saison 4 intitulé En ce temps-là.

Filmographie

  • 1957 : Prisonnier de la peur (Fear Strikes Out), de Robert Mulligan : Reporter Slade
  • 1959 : La Vie à belles dents (But Not for Me), de Walter Lang : Vendeur de tickets
  • 1961 : Then There Were Three
  • 1964 : Della, de Robert Gist : Mark Nodella
  • 1965 : Station 3 : Ultra Secret (The Satan Bug), de John Sturges : Eric Cavanaugh
  • 1967 : Sept secondes en enfer (Hour of the Gun), de John Sturges : Thomas Fitch (l'avoué)
  • 1968 : L'Affaire Thomas Crown (The Thomas Crown Affair), de Norman Jewison : Le garde de la cabine
  • 1968 : The Secret Life of an American Wife : Howard
  • 1968 : L'Homme sauvage (The Stalking Moon), de Robert Mulligan : Docteur
  • 1970 : Move : Keet
  • 1971 : L'Homme de la loi (Lawman), de Michael Winner : Dusaine
  • 1971 : Le Mystère Andromède (The Andromeda Strain), de Robert Wise : Major de l'US Air Force
  • 1972 : Moonfire
  • 1972 : Man and Boy : Thornhill
  • 1972 : Fureur apache (Ulzana's Raid), de Robert Aldrich : Ginsford (colon)
  • 1973 : L'Homme des Hautes Plaines (High Plains Drifter), de Clint Eastwood : Asa Goodwin
  • 1973 : Complot à Dallas (Executive Action), de David Miller : Le tireur de l'équipe A
  • 1973 : Breezy, de Clint Eastwood : Docteur
  • 1974 : Newman's Law : Immigré
  • 1974 : À cause d'un assassinat (The Parallax View), d'Alan J. Pakula : Parallax Goon
  • 1975 : Mr. Sycamore : Dr. Ferfield
  • 1978 : A Different Story : Mr. Cooke
  • 2000 : A Day in a Life : Will
  • 2001 : The Secret, de Melinda Roenisch : Papy
  • 2006 : Bienvenue en prison (Let's Go to Prison), de Bob Odenkirk : Membre du Conseil d"administration #2

Télévision

  • 1958 : Tales of Frankenstein : Paul Helbert
  • 1964-1968  : Voyage au Fond des Mers : Le médecin-chef
  • 1971 : Sweet, Sweet Rachel : Lt. Fisher
  • 1971 : Columbo : Attente (Lady in Waitin) (série) : 2nd détective
  • 1973 : The President's Plane Is Missing : Premier contrôleur
  • 1974 : 120 degrés Fahrenheit (Heat Wave!) : Fonctionnaire du Département de la santé
  • 1977 : A Sensitive, Passionate Man : Dr. Lazerow
  • 1979 : Meurtres à San Francisco (The Golden Gate Murders) : Coroner adjoint
  • 1980 : The Great Cash Giveaway Getaway : Mr. Dornbusch
  • 1982 : Capitol (Capitol) (série) : Juge (épisodes inconnus, 1984-1985)
  • 1983 : La Petite Maison dans la prairie (Little House : A New Beginning) : Nelson "Nels" Oleson
  • 1985 : A Death in California : Juge Leonard Ginsbur'
  • 1990 : Where Pigeons Go to Die : Dr. Sand
  • 2003 : Normal : Le père de Roy

Traboulsi Samir

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Samir Traboulsi est un homme d'affaires et collectionneur d'art libanais né en 1938 et résident à Monaco.

Traboulsi Samir

Fils d'un commerçant chrétien de Beyrouth, Samir Traboulsi est licencié en droit en 1961 de la Faculté française de Beyrouth. Il part à Paris en 1965 où il fréquente les milieux d'affaires et la jet-set grâce à sa maitrise de l'arabe, du français, de l'anglais et de l'italien. En 1970, il s'associe à deux autres hommes d'affaires orientaux de l'époque, Adnan Khashoggi et Akram Ojjeh. Travailleur infatigable et disposant d'un très vaste carnet d'adresses, il déploie une activité d'intermédiaire et de conseiller pour des grands groupes industriels européens dont Thomson-CSF, Matra, Telecom Italia, etc. notamment au Moyen-Orient.

Il fut l'artisan avant l'heure du rapprochement de plusieurs sociétés et secteurs d'activités et notamment dans la téléphonie mobile et l'équipement. Amateur d'art, il développa tout au long de sa carrière une collection privée d'art moderne qui est aujourd'hui l'une des plus importantes du monde et dont les pièces maîtresses sont régulièrement rendues accessibles au public au travers de prêts à des musées et expositions particulières.

Homme de contacts et francophile, il facilite la venue en France du prince Fahd ben Abdelaziz Al Saoud, permet de renouer des contacts tendus entre Damas et Paris dans les années 1980 et joue un rôle-clé dans la libération le 16 juin 1986 de deux otages français au Liban, Georges Hansen et Philippe Rochot. En 1986, il est décoré Chevalier des Arts et des Lettres par Jack Lang pour son soutien à la culture et aux musées et expositions nationaux. En 1988, il est décoré de la Légion d'honneur pour services rendus par Pierre Bérégovoy, Ministre du Budget, de l'Économie et des Finances dont il était un ami depuis une dizaine d'années, sur la demande de l'Ambassadeur du Liban en France Farouk Abillama et de Charles Pasqua, ancien Ministre de l'Intérieur.

En 1994, il est condamné en appel à deux ans de prison dont un ferme et 20 millions de francs d'amende pour un délit d'initié1 datant de 1988 dans l'affaire Pechiney-Triangle. Mis en cause en 1988 également dans le cadre de l'OPA de Georges Pébereau dans l'affaire dite « de la Société Générale », il fut relaxé en 2002 à la suite de l'une des plus longues procédures judiciaires de l'histoire. Mis en examen dans le cadre d'une opération pour Elf sans lien avec l'affaire Elf en 2002, il bénéficia d'un non-lieu complet en 2007. En 1975, il épouse Paula Mellin de Vasconcellos. Il a deux enfants, Yasmina Traboulsi, juriste et écrivain premier prix du premier roman en 2003, et Kamal, homme d'affaires au Moyen-Orient.

Charasse Michel

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Michel Charasse, né le 8 juillet 1941 à Chamalières (Puy-de-Dôme), est un homme politique français. Sénateur du Puy-de-Dôme de 1981 à 1988, il est ensuite nommé ministre du Budget. Réélu au Sénat en 1992, il est exclu du Parti socialiste en 2008 et devient membre du Conseil constitutionnel le 12 mars 2010.

 

Charasse Michel

Fils d'un employé de l'imprimerie de la Banque de France, licencié en droit et diplômé de l'IEP de Paris, il adhère à la SFIO en 1962. Attaché d'administration centrale (1965-1976), attaché principal (1976) au ministère de l'Économie et des Finances, en service détaché auprès de la communauté urbaine de Lille (1973-1978). Il est également secrétaire général adjoint du groupe de la FGDS, puis secrétaire général du groupe socialiste à l'Assemblée nationale de 1967 à 1981. Il est élu maire de Puy-Guillaume en 1977. En 1981, après l'élection à la présidence de la République de François Mitterrand, il devient sénateur du Puy-de-Dôme, en remplacement de Roger Quilliot, nommé ministre. Michel Charasse rejoint alors l'Élysée avec le titre de conseiller, cumulant cette activité avec celles de parlementaire et de maire.

En juin 1988, il est nommé ministre délégué auprès du ministre d'État, ministre de l'Économie, des Finances et du Budget, chargé du Budget, dans le gouvernement Michel Rocard II, poste qu'il conserve sous le gouvernement Édith Cresson. Il rétablit l'impôt sur les grandes fortunes (IGF), aujourd'hui impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Le 2 avril 1992, il devient ministre du Budget du gouvernement Pierre Bérégovoy. Réélu sénateur du Puy-de-Dôme aux élections de 1992, il quitte le gouvernement et redevient conseiller du président Mitterrand. Par conviction laïque, Michel Charasse refuse d'entrer dans une église. Ainsi, aux obsèques de François Mitterrand le 11 janvier 1996, il reste à l'extérieur de l'église de Jarnac, tenant en laisse la chienne de Mitterrand, Baltique.

Questeur du Sénat de 2001 à 2004, vice-président de l'Institut François-Mitterrand, il se veut un « gardien » du « temple mitterrandien ». Après l'élection présidentielle de 2002, il apporte son soutien à la réforme Fillon sur le régime des retraites en affirmant que le PS avait préparé une réforme comparable au cas où Lionel Jospin aurait été élu. Lors de l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2007, il crée la surprise en recevant chaleureusement, dans sa mairie, le candidat UMP Nicolas Sarkozy. Le 15 avril 2008, Michel Charasse est suspendu du Parti socialiste sur décision du bureau national, pour avoir soutenu un candidat dissident à la présidence du conseil général du Puy-de-Dôme.

Le 28 mai, après avoir refusé un ultime compromis que leur proposait le bureau national, Michel Charasse et dix-sept conseillers généraux du Puy-de-Dôme sont exclus du PS. Le sénateur trouve alors refuge au groupe du RDSE, bien que ce groupe soit l'auteur de l'amendement de l'article 89 de la loi n° 2004‑809 favorisant l'école privée. Le 24 février 2010, Michel Charasse est nommé membre du Conseil constitutionnel par le président de la République, Nicolas Sarkozy.

Védrine Hubert

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Hubert Védrine, né le 31 juillet 1947 à Saint-Silvain-Bellegarde (Creuse), est un diplomate et homme politique français membre du Parti socialiste (PS). Après avoir travaillé avec le président François Mitterrand, il a été nommé au Conseil d'État. Hubert Védrine est ensuite devenu ministre des Affaires étrangères sous le gouvernement Jospin.

 

Hubert Védrine est le fils de Jean Védrine, ami et collaborateur de François Mitterrand et le petit-fils du peintre verrier Francis Chigot. Il fait ses études à Sciences Po Paris avant d'intégrer l'ENA. À sa sortie de l'ENA en 1974 (promotion Simone Weil), il est affecté au ministère de la Culture, puis à l'Environnement avant de rejoindre les Affaires étrangères. Parallèlement, il milite à « Échanges et Projets », alors présidé par Jacques Delors. Par ailleurs, il a été conseiller municipal de Saint-Léger-des-Vignes dans la Nièvre de 1977 à 1995. François Mitterrand l’appelle à l’Élysée dès 1981.

Durant le premier septennat, il est conseiller à la cellule diplomatique, puis rejoint le Conseil d'État lors de la première cohabitation. En 1988, il devient porte-parole de la présidence. En 1991, il est nommé secrétaire général de la présidence de la République, jusqu'au départ de François Mitterrand en mai 1995. Il réintègre ensuite le Conseil d’État avant de rejoindre le cabinet d’avocats Jeantet Associés. Il assure également des chroniques dans Le Point (rubrique « Étranger »), aux côtés de Claude Allègre (rubrique « Science » ).

Le 4 juin 1997, après la victoire de la gauche consécutive à la dissolution, il est nommé par le Président Chirac, sur la proposition du Premier ministre Lionel Jospin, ministre des Affaires étrangères. Il le reste cinq ans jusqu'en mai 2002. Il l'est notamment pendant la Guerre du Kosovo en 1998-1999. Il copréside avec le ministre britannique Robin Cook la conférence de Rambouillet où fut tenté, sans succès, de régler diplomatiquement la question du Kosovo. C'est durant cette période qu'il définit également la notion et l'utilisation du terme d'« hyperpuissance » pour qualifier les États-Unis.

L'action d'Hubert Védrine au Quai d'Orsay fut appréciée aussi bien par la gauche que par la droite. Jacques Chirac écrira à ce propos dans ses Mémoires : « Ce qui caractérise Hubert Védrine, c'est une grande finesse d'analyse alliée à une parfaite maîtrise des rouages diplomatiques, la fidélité à des convictions affirmées en même temps qu'une ouverture d'esprit à rebours de tout esprit dogmatique. À cela s'ajoute ce qui fait de lui un homme d'un commerce toujours agréable : sa courtoisie, sa pondération naturelle. Hubert Védrine n'est ni le représentant d'une caste, ni celui d'un parti. Sa liberté de jugement le distingue tout autant des cercles diplomatiques traditionnels. Dans sa conception de la politique étrangère française comme dans sa vision du monde, il réussit à concilier l'exigence gaullienne et le pragmatisme mitterrandien, l'attachement profond à la souveraineté nationale et la conscience éclairée d'une nécessaire adaptation aux évolutions de l'Histoire. »

Hubert Védrine quitte ses fonctions ministérielles après l'échec de Lionel Jospin à l'élection présidentielle de 2002. En 2003, il crée une société de conseil géostratégique : Hubert Védrine Conseil. Depuis 2003, il préside l'Institut François-Mitterrand. Il est également membre du club Le Siècle. Depuis 2005, il est administrateur du groupe LVMH, qui appartient à Bernard Arnault. Hubert Védrine est aussi membre du conseil d'administration de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et depuis juin 2006 du Conseil d'orientation de l'Institut Aspen France. Il a été nommé en 2005, par le secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, membre du Haut Conseil pour l'Alliance des Civilisations. Il a participé en 2007, aux côtés de Nicolas Hulot, Alain Juppé, et Edgar Morin au comité chargé de préparer la Conférence de Paris sur l'environnement visant à poser les bases d'une future Organisation des Nations unies pour l'Environnement. Il est pressenti pour être nommé ministre des Affaires étrangères par Nicolas Sarkozy. Selon le journaliste José Meidinger, le chef de l'État lui aurait alors préféré Bernard Kouchner, du fait de son profil davantage « pro-israélien et américain ».

Le 2 juillet 2007, Nicolas Sarkozy lui confie la rédaction d'un rapport sur la France et la mondialisation qu'il lui remet en septembre. Le 28 novembre 2007, Hubert Védrine est aspergé de peinture rouge en pleine rue par un collectif altermondialiste qui exige qu'il soit traduit en justice « pour sa responsabilité dans la politique française d'assistance à la préparation et à l'accomplissement du génocide des Tutsis au Rwanda ». Édouard Balladur, Alain Juppé et Hubert Védrine contestent et rejettent absolument cette présentation de la politique française menée au Rwanda avant 1994. Après cette agression, Hubert Védrine porte plainte pour violences en réunion.

Il assure depuis mars 2008 un cours sur les Réalités Internationales à l'Institut d'études politiques de Paris. Son épouse, Michèle Froment-Védrine, médecin et conseiller-maître à la Cour des comptes, a dirigé de 2002 à 2008 l'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail). En 2011, il siège au conseil consultatif de la banque d'affaires américaine « Moelis & Company ». François Hollande, devenu président de la République, le charge d'un rapport sur l'OTAN qu'il remet le 14 novembre 2012. Le 4 décembre 2013, il remet un rapport intitulé « Un partenariat pour l'avenir » (au sujet des relations économiques franco-africaines), commandé par le ministre de l'Économie Pierre Moscovici.

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