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Berenson Berry

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Berinthia Berenson Perkins dit Berry, née le 14 avril 1948 à New York et décédée le 11 septembre 2001 à Lower Manhattan (New York), est une photographe et actrice américaine. Elle était l'épouse d'Anthony Perkins. À bord du vol 11 American Airlines, elle perd la vie lors des attentats du 11 septembre 2001.

 

Berenson Berry

Berry Berenson est la plus jeune des deux filles de Robert L. Berenson, diplomate américain puis président des compagnies maritime d'Aristote Onassis, d'origine lituanienne, dont le nom original était Valvrojenski. Sa mère était née Comtesse Maria Luisa Yvonne Radha de Wendt de Kerlor, dite « Gogo Schiaparelli » avec des ancêtres Italiens, suisses, français, et égyptiens. Sa grand-mère maternelle était la célèbre couturière Elsa Schiaparelli, et son grand-père le comte Wilhelm de Wendt de Kerlor, théosophe et médium. Elle est l'arrière-petite-nièce de Giovanni Schiaparelli, un astronome italien et du célèbre expert d'art Bernard Berenson (1865 – 1959), dont la sœur Senda Berenson (1868 – 1954), fut une athlète et l'une des deux premières femmes inscrites au « Basketball Hall of Fame ». Elle est la sœur de Marisa Berenson (Mort à Venise, Cabaret, Barry Lyndon). Les deux sœurs ont été élevées comme des membres de l'élite internationale.

Après une brève carrière de mannequin au début des années 60, elle se lance en tant que photographe indépendant sous l'impulsion de Diana Vreeland, la légendaire rédactrice en chef du Vogue américain. Elle photographiera pour les plus grands magazines de mode du monde comme Vogue ou Harper's Bazaar mais collaborera également à des magazine d'actualité comme Newsweek. Très proche de grands couturiers comme Yves Saint Laurent, elle photographiera également le tout Hollywood : Tuesday Weld, Ray Brock, Pilar Crespi, Candice Bergen... Sa dernière publication a été un ouvrage sur le couturier Halston.

Elle a également joué au cinéma dans La Féline, avec Malcolm McDowell en 1982. Elle joue avec Anthony Perkins en 1978 dans Tu ne m'oublieras pas d'Alan Rudolph et aussi en 1979 dans le film Winter Kills (un drame politico-financier avec au casting Jeff Bridges, John Huston, Anthony Perkins et Elizabeth Taylor). Dans les années 1980, elle apparaît également dans la série Scruples.

En 1973, elle épouse l'acteur Anthony Perkins à Cape Cod, Massachusetts. Elle était enceinte de trois mois, ce qui choquait sa mère, la très chic marquise Gogo Berenson di Cacciapooti, qui disait de Berry qu'elle était une dégénérée. Bien que Perkins soit notoirement homosexuel, elle restera sa femme jusqu'à sa mort en 1992 des suites du Sida. Ils ont deux enfants, l'acteur et musicien Oz Perkins (né le 2 février 1974) et le producteur de folk/rock Elvis Perkins (né le 9 février 1976).

Le 11 septembre 2001, après des vacances dans sa maison de Cape Cod, Massachusetts, Berry Berenson rentrait dans sa maison de Los Angeles à bord du vol 11 Boston-LA de la compagnie American Airlines. Son avion fut le premier à s'écraser sur la tour Nord du World Trade Center à New York. Elle avait 53 ans.


Bergen Polly

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Polly Bergen (née Nellie Paulina Burgin le 14 juillet 1930 à Knoxville dans le Tennessee) est une actrice, chanteuse et femme d'affaires américaine.

 

Bergen Polly

Filmographie 

 

  • 1951 : Bon sang ne peut mentir (That's My Boy) de Hal Walker : Betty 'Babs' Hunter
  • 1951 : Le Sentier de l'enfer (Warpath) de Byron Haskin : Molly Quade
  • 1952 : Le Cabotin et son compère (The Stooge) de Norman Taurog : Mary Turner
  • 1953 : Le Mystère des Bayous (Cry of the Hunted) de Joseph H. Lewis : Janet Tunner
  • 1953 : Arena de Richard Fleischer
  • 1954 : Fort Bravo (Escape from Fort Bravo) de John Sturges : Alice Owens
  • 1962 : Les Nerfs à vif (Cape Fear) de J. Lee Thompson : Peggy Bowden
  • 1963 : La Cage aux femmes (The Caretakers) de Hall Bartlett : Lorna Melford
  • 1963 : Pousse-toi, chérie (Move Over, Darling) de Michael Gordon : Bianca Steele
  • 1964 : Kisses for My President (Baisers pour mon président) de Curtis Bernhardt : la présidente des États-Unis Leslie McCloud
  • 1990 : Cry Baby de John Waters : Mrs. Vernon-Williams
  • 1995 : Dr. Jekyll et Ms. Hyde de David Price : Mrs. Unterveldt

 

Télévision

 

  • 1985 : Arabesque saison 2 épisode 4 "L'école du scandale" de Arthur Allan Seidelman : Jocelyn Laird
  • 1991 : Ici bébé (Baby Talk) : Doris Campbell
  • 1995 : La Part du mensonge (The Surrogate) de Jan Egleson et Raymond Hartung : Sandy Gilman
  • 1996 : Au-delà des maux (For Hope) de Bob Saget : Molly
  • 2007, 2009, 2011 : Desperate Housewives : Stella Wingfield

Bergen Candice

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Candice Bergen, née le 9 mai 1946 à Beverly Hills, en Californie, est une actrice américaine.

 

Bergen Candice

Fille d'Edgar Bergen, un ventriloque renommé, et de l'actrice Frances Bergen, Candice étudie tout d'abord la littérature et l'histoire à l'université de Pennsylvanie. Elle participe activement aux représentations théâtrales qui y sont organisées et est sacrée, en 1963, meilleure actrice du campus. En 1964, elle est mannequin à New York. Remarquée par Sidney Lumet, elle figure dans le film Le Groupe (1966) puis incarne une jeune institutrice dans La Canonnière du Yang-Tse de Robert Wise.

Elle épouse en 1980 le réalisateur Louis Malle et est proposée la même année à l'Oscar du meilleur second rôle pour Merci d'avoir été ma femme. Ils eurent une fille, Chloé Malle, en 1985, et restèrent mariés jusqu'au décès du réalisateur en 1995. Candice a beaucoup voyagé et parle couramment le français. Elle est végétarienne et est à présent mariée à un homme d'affaires new-yorkais, Marshall Rose.

 

Filmographie

 

  • Le Groupe (The Group), de Sidney Lumet (1966) : Lakey Eastlake
  • La Canonnière du Yang-Tsé (The Sand Pebbles), de Robert Wise, (1966) : Shirley Eckert
  • The Day the Fish Came Out, de Michael Cacoyannis (1967) : Electra Brown
  • Vivre pour vivre, de Claude Lelouch (1967) : Candice
  • Jeux pervers (The Magus), de Guy Green (1968) : Lily
  • Les Derniers Aventuriers (The Adventurers), de Lewis Gilbert (1970) : Sue Ann Daley
  • L'Exécuteur (The Executioner), de Sam Wanamaker (1970)
  • Campus (Getting Straight), de Richard Rush (1970) : Jan
  • Soldat bleu (Soldier Blue), de Ralph Nelson (1970) : Kathy Maribel Lee (Cresta)
  • Ce plaisir qu'on dit charnel (Carnal Knowledge 1971) : Susan
  • Les Charognards (The Hunting Party 1971) : Melissa Ruger
  • T.R. Baskin (1971) : T. R. Baskin
  • 11 Harrowhouse (1974) : Maren Shirell
  • Le Lion et le Vent (The Wind and the Lion 1975) : Eden Pedecaris
  • La Chevauchée sauvage (Bite the Bullet 1975) : Miss Jones
  • La Théorie des dominos (The Domino Principle), de Stanley Kramer, (1977) : Ellie
  • La Fine del mondo nel nostro solito letto in una notte piena di pioggia, de Lina Wertmüller (1978) : Lizzy
  • Oliver's Story (1978) : Marcie Bonwit
  • Merci d'avoir été ma femme... (Starting Over), de Alan Pakula, (1979) : Jessica Potter
  • Riches et Célèbres (Rich and Famous 1981) : Merry Noel Blake
  • Gandhi, de Richard Attenborough, (1982) : Margaret Bourke-White
  • 2010 : L'Année du premier contact (1984) : SAL 9000
  • Stick, le justicier de Miami (1985) : Kyle McClaren
  • Murphy Brown, série télévisée, (1988 - 1998) : Murphy Brown (247 épisodes)
  • Mary et Tim (Mary & Tim), téléfilm de Glenn Jordan (1996) : Mary Horton
  • Miss Détective (Miss Congeniality 2000) : Kathy Morningside
  • Fashion victime (Sweet Home Alabama 2002) : Mayor Kate Hennings
  • Hôtesse à tout prix (View from the Top 2003) : Sally Weston
  • Boston Justice (Boston Legal, série télévisée, (2005 - 2008) : Shirley Schmidt (42 épisodes)
  • Sex & The City, le film 2008) : Enid
  • Meilleures ennemies (Bride Wars 2009) : Marion Sinclair
  • Dr House (2010) Saison 7, épisodes 9 et 11 : Arlene Cuddy
  • Les Meilleurs Amis (The Romantics) 2010) : Augusta Hayes

Bates Barbara

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Barbara Bates (de son vrai nom Barbara Jane Bates) est une actrice américaine née à Denver (Colorado) le 6 août 1925 et décédée dans la même ville le 18 mars 1969 à l'âge de 43 ans. Elle s'est suicidée par inhalation de gaz.

 

Bates Barbara Bates Barbara

Filmographie

 

  • 1945 : Strange Holiday d'Arch Oboler
  • 1945 : Les Amours de Salomé (Salome where she danced) de Charles Lamont
  • 1945 : Deanna mène l'enquête (Lady on a train) de Charles David
  • 1945 : Notre cher amour (This Love of Ours) de William Dieterle
  • 1945 : The Crimson Canary de John Hoffman
  • 1946 : Night in Paradise d'Arthur Lubin
  • 1947 : The Fabulous Joe d'Harve Foster
  • 1947 : The Hal Roach Comedy Carnival de Bernard Carr et Harve Foster
  • 1947 : Always Together de Frederick de Cordova
  • 1948 : April Showers de James V. Kern
  • 1948 : Romance à Rio (Romance on the High Seas) de Michael Curtiz
  • 1948 : Johnny Belinda (Johnny Belinda) de Jean Negulesco
  • 1948 : La Mariée du dimanche (June Bride) de Bretaigne Windust
  • 1948 : Les Aventures de Don Juan (Adventures of Don Juan) de Vincent Sherman
  • 1949 : One Last Fling de Peter Godfrey
  • 1949 : The House Across the Street de Richard L. Bare
  • 1949 : Vive monsieur le maire (The Inspector General) d'Henry Koster
  • 1950 : Sables mouvants (Quicksand) d'Irving Pichel
  • 1950 : Treize à la douzaine (Cheaper by the Dozen) de Walter Lang
  • 1950 : Ève (All About Eve) de Joseph L. Mankiewicz
  • 1951 : I'd Climb the Highest Mountain d'Henry King
  • 1951 : L'Énigme du lac noir (The Secret of Convict Lake), de Michael Gordon
  • 1951 : Chéri, divorçons (Let's Make It Legal) de Richard Sale
  • 1952 : Six filles cherchent un mari (Belles on Their Toes) d'Henry Levin
  • 1952 : Les Bannis de la sierra (The Outcasts of Poker Flat) de Joseph M. Newman
  • 1953 : All Ashore de Richard Quine
  • 1953 : Amour, Délices et Golf (The Caddy) de Norman Taurog
  • 1954 : Rhapsodie (Rhapsody) de Charles Vidor
  • 1956 : La Maison des secrets (House of Secrets) de Guy Green
  • 1957 : Traqué par Scotland Yard (Town on Trial) de John Guillermin
  • 1958 : Apache Territory de Ray Nazarro

Barrymore Diana

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Diana Blanche Barrymore Blythe est une actrice, écrivaine et réalisatrice américaine née le 3 mars 1921 à New York, et elle est décédée le 25 janvier 1960 dans la même ville. Elle est morte d'une brûlure de troisième degrés qu'elle s'était infligée pour se suicider à l'hôpital. Elle est aujourd'hui enterrée au cimetière de Woodlawn.

Barrymore Diana Barrymore Diana

Elle s'est mariée à trois reprises, deux de ces unions terminèrent par des divorces : avec Bramwell Fletcher du 30 juillet 1942 au 27 juin 1946, avec John Howard du 17 janvier 1947 à juillet 1947, et à Robert Wilcox du 17 octobre 1950 jusqu'à la mort de l'acteur en 1955.

Elle est la fille de John Barrymore, la demi-sœur de John Drew Barrymore, la nièce de Lionel Barrymore et Ethel Barrymore, et la tante de Drew Barrymore (voir l'article Famille Barrymore).

Diana a fait ses études primaires dans une grande école parisienne. Elle fit ensuite des études d'art dramatique en Amérique. Elle fut d'ailleurs initialement prévue pour le rôle principal du long métrage Autant en emporte le vent.

 

Filmographie

 

  • 1941 : Manpower
  • 1942 : L'Escadrille des aigles (Eagle Squadron)
  • 1942 : Between Us Girls
  • 1942 : Nightmare
  • 1943 : Frontier Badmen
  • 1943 : Fired Wife
  • 1944 : Ladies Courageous
  • 1944 : The Adventures
  • 1950 : DOA
  • 1951 : The Mob

 

Bates Florence

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Florence Bates est une actrice américaine, de son vrai nom Florence Rabe, née le 15 avril 1888 à San Antonio (Texas), morte d'une crise cardiaque le 31 janvier 1954 à Los Angeles (Californie).

 

Bates Florence

Sous le pseudonyme de Florence Bates, elle débute une carrière au cinéma sur le tard, participant à un premier film en 1937 (un petit rôle non-crédité), à 49 ans. Elle est ensuite choisie par Alfred Hitchcock pour le rôle de Mme Edythe Van Hopper (l'un de ses plus connus) dans Rebecca, son deuxième film, sorti en 1940. En tout, elle apparaît dans soixante-cinq films américains, le dernier en 1953. À la télévision, elle collabore à sept séries, de 1949 à 1953.

Filmographie

 

  • 1940 : Rebecca d'Alfred Hitchcock
  • 1940 : Le Fils de Monte-Cristo (The Son of Monte Cristo) de Rowland V. Lee
  • 1940 : Kitty Foyle (Kitty Foyle : The Natural History of a Woman) de Sam Wood
  • 1941 : Histoire de fous (Road Show) d'Hal Roach
  • 1941 : Le Diable s'en mêle (The Devil and Miss Jones) de Sam Wood
  • 1941 : Folie Douce (Love Crazy) de Jack Conway
  • 1942 : The Tuttles of Tahiti de Charles Vidor
  • 1942 : The Moon and Sixpence d'Albert Lewin
  • 1942 : Danse autour de la vie (We were dancing) de Robert Z. Leonard
  • 1942 : My Heart Belongs to Daddy de Robert Siodmak
  • 1943 : L'Amour travesti (Slighty Dangerous) de Wesley Ruggles
  • 1943 : Le ciel peut attendre (Heaven can wait) (non-créditée) d'Ernst Lubitsch
  • 1943 : La Sœur de son valet (His Butler's Sister) de Frank Borzage
  • 1944 : Kismet de William Dieterle
  • 1944 : Le Masque de Dimitrios (The Mask of Dimitrios) de Jean Negulesco
  • 1944 : Belle of the Yukon de William A. Seiter
  • 1945 : San Antonio de David Butler
  • 1945 : L'Intrigante de Saratoga (Saratoga Trunk) de Sam Wood
  • 1945 : Cette nuit et toujours (Tonight and every Night) de Victor Saville
  • 1946 : Tragique rendez-vous (Whistle Stop) de Léonide Moguy
  • 1946 : Claudia and David de Walter Lang
  • 1946 : La Folle ingénue (Cluny Brown) d'Ernst Lubitsch
  • 1946 : Le Journal d'une femme de chambre (The Diary of a Chambermaid) de Jean Renoir
  • 1947 : The Brasher Doubloon de John Brahm
  • 1947 : La Vie secrète de Walter Mitty (The Secret Life of Walter Mitty) de Norman Z. McLeod
  • 1947 : The Man I Love, de Raoul Walsh
  • 1948 : Tendresse (I remember Mama) de George Stevens
  • 1948 : Rencontre d'hiver (Winter meeting) de Bretaigne Windust
  • 1948 : Le Portrait de Jennie (Portrait of Jennie) de William Dieterle
  • 1948 : The Inside Story d'Allan Dwan
  • 1948 : L'Archange de Brooklyn (Texas, Brooklyn and Heaven) de William Castle
  • 1948 : Le Barrage de Burlington (River Lady) de George Sherman
  • 1949 : My Dear Secretary de Charles Martin
  • 1949 : Chaînes conjugales (A Letter to Three Wives) de Joseph L. Mankiewicz
  • 1949 : Un jour à New York (On the Town) de Stanley Donen et Gene Kelly
  • 1951 : Escale à Broadway (Lullaby of Broadway) de David Butler
  • 1951 : Le Grand Attentat (The Tall Target) d'Anthony Mann
  • 1952 : La Madone du désir (The San Francisco Story) de Robert Parrish
  • 1952 : Les Misérables de Lewis Milestone
  • 1953 : Main Street to Broadway de Tay Garnett
  • 1953 : Paris Model d'Alfred E. Green

Bambrick Gertrude

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Gertrude Bambrick est une actrice du cinéma muet américain. Elle est née le 24 août 1897, et décédée à Boynton Beach, en Floride, le 10 janvier 1974. De 1912 à 1916, elle est apparue dans 60 films. Elle s'est mariée deux fois, une première fois avec Jack Alicoate, et après son divorce, elle se remaria avec Marshall Neilan.

 

Bambrick Gertrude

Filmographie

 

  • 1912 : The Burglar's Dilemma, de D. W. Griffith
  • 1912 : Cœur d'apache (The Musketeers of Pig Alley), de D. W. Griffith
  • 1913 : An Old Maid's Deception, de Dell Henderson
  • 1913 : La Jeune Téléphoniste et la Femme du monde (The Telephone Girl and the Lady), de D. W. Griffith
  • 1913 : The Mothering Heart, de D. W. Griffith
  • 1914 : Liberty Belles, de Dell Henderson
  • 1915 : Divorçons, de Dell Henderson
  • 1916 : The Rejuvenation of Aunt Mary, d'Edward Dillon

Bankhead Tallulah

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Tallulah Brockman Bankhead, née à Huntsville, Alabama le 31 janvier 1902 et morte le 12 décembre 1968 à New York, est une actrice américaine.

 

Bankhead Tallulah Bankhead Tallulah

Elle joua notamment pour Alfred Hitchcock dans Lifeboat, et inspira en partie le personnage de Cruella d'Enfer dans le long-métrage animé Les 101 Dalmatiens, de Disney. Elle épouse l'acteur John Emery en 1937 avant de divorcer en 1941. Elle fut l’amante de l'actrice Alla Nazimova et de Billie Holiday, ainsi que la meilleure amie d'enfance de Zelda Fitzgerald. Dans Lifeboat, elle incarne le personnage de Connie Parker, une journaliste réputée dans le domaine de la mode. Le film d'Alfred Hitchcock commence sur une scène de naufrage.

 

Filmographie

  • 1918 : Who Loved Him Best? de Frank Reicher
  • 1919 : Dans le piège (The Trap), de Frank Reicher
  • 1928 : His House in Order de Randle Ayrton
  • 1931 : Tarnished Lady de George Cukor
  • 1931 : My Sin de George Abbott
  • 1931 : The Cheat de George Abbott
  • 1932 : Thunder Below de Richard Wallace
  • 1932 : Le Démon du sous-marin (Devil and the Deep) de Marion Gering
  • 1932 : Faithless de Harry Beaumont
  • 1943 : Le Cabaret des étoiles (Stage Door Canteen) de Frank Borzage (apparition)
  • 1944 : Lifeboat - les Naufragés (Lifeboat) de Alfred Hitchcock
  • 1945 : Scandale à la cour (A Royal Scandal) de Ernst Lubitsch et Otto Preminger
  • 1965 : Fanatic de Silvio Narizzano

 

Théâtre

  • The Squab Farm (13 mars - avril 1918) (Broadway)
  • 39 East (31 mars 1919) (en remplacement de Constance Binney) (Broadway)
  • Footloose (20 mai - Juin 1920) (Broadway)
  • Nice People (2 mars - Juin 1921) (Broadway)
  • Everyday (16 novembre, 1921 - Janvier 1922) (Broadway)
  • Danger (22 décembre, 1921 - février 1922) (en remplacement de Kathlene MacDonnel) (Broadway)
  • Sleeping Partners (11 juin, 1922) (Baltimore)
  • Good Gracious, Annabelle (20 juin, 1922) (Baltimore)
  • Her Temporary Husband (31 août - novembre 1922) (Stamford)
  • The Exciters (22 septembre - Octobre 1922) (Broadway)
  • The Dancers (15 février, 1923) (Londres)
  • Conchita (19 mars 1924) (Londres)
  • This Marriage (15 mai 1924) (Londres)
  • The Creaking Chair (22 juillet 1924) (Londres)
  • Fallen Angels (21 avril 1925) (Londres)
  • The Green Hat (2 septembre, 1925) (Londres)
  • Scotch Mist (26 janvier 1926) (Londres)
  • They Knew What They Wanted (18 mai 1926) (Londres)
  • The Gold Diggers (14 décembre 1926) (Londres)
  • The Garden of Eden (30 mai 1927) (Londres)
  • Blackmail (28 février 1928) (Londres)
  • Mud and Treacle (9 mai 1928) (Londres)
  • Her Cardboard Lover (21 août 1928) (Londres et Écosse)
  • He's Mine (29 octobre 1929) (Londres)
  • The Lady of the Camellias (5 mars 1930) (Londres)
  • Let Us Be Gay (18 août 1930) (Londres)
  • Forsaking All Others (1er mars - juin 1933) (Broadway)
  • Dark Victory (7 novembre - Décembre 1934) (Broadway)
  • Rain (reprise) (12 février - mars 1935) (Broadway)
  • Something Gay (29 avril - juillet 1935) (Broadway)
  • Reflected Glory (21 septembre 1936 - janvier 1937) (Broadway)
  • Antony and Cleopatra (10 novembre - 14 novembre, 1937) (Broadway)
  • The Circle (18 avril - juin 1938) (Broadway)
  • I Am Different (18 août 1938) (San Diego)
  • The Little Foxes (15 février, 1939 - 3 février, 1940) (Broadway)
  • The Second Mrs Tanqueray (1er juillet, 1940) (Maplewood)
  • Her Cardboard Lover (30 juin, 1941) (Westport)
  • Clash by Night (27 décembre 1941 - 7 février, 1942) (Broadway)
  • The Skin of Our Teeth (18 novembre, 1942 - 25 septembre, 1943) (remplacée après 229 représentations Miriam Hopkins) (Broadway)
  • Private Lives (19 juin, 1944) (Stamford)
  • Foolish Notion (13 mars - 9 juin 1945) (Broadway)
  • The Eagle Has Two Heads (19 mars - 12 avril, 1947) (Broadway)
  • Private Lives (reprise) (4 octobre, 1948 - 7 mai, 1949) (Broadway)
  • Dear Charles (15 septembre, 1954 - 29 janvier, 1955) (Broadway)
  • A Streetcar Named Desire (reprise) (15 fevrier, 1956) (New York City Center)
  • Ziegfeld Follies (16 avril 1956) (Boston)
  • Eugenia (The Ambassadors) (30 janvier - 9 février, 1957) (Broadway)
  • House on the Rocks (juin 1958) (tour)
  • Crazy October (8 octobre, 1958) (New Haven et San Francisco)
  • Craig's Wife (30 juin, 1960) (Nyack)
  • Midgie Purvis (1er février - 18 février 1961) (Broadway)
  • Here Today (juin 1962) (tour)
  • The Milk Train Doesn't Stop Here Anymore (1er janvier - 4 janvier, 1964) (Broadway)
  • Glad Tidings (juin 1964) (tour)

Barnes Binnie

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Binnie Barnes est une actrice d'origine anglaise, naturalisée américaine, née Gittel Enoyce Barnes à Islington (District du Grand Londres, Angleterre, Royaume-Uni) le 25 mars 1903, décédée à Beverly Hills (Californie, États-Unis) le 27 juillet 1998.

 

Barnes Binnie

Au cinéma, Binnie Barnes apparaît dans plus de soixante-dix films américains ou britanniques, de 1931 à 1954, avant trois ultimes prestations en 1966, 1968 et 1973. À la télévision, elle participe à quatre séries, entre 1951 et 1966. Au théâtre, elle est figurante dans une revue de 1928, avant de débuter véritablement à Londres en 1929, aux côtés de Charles Laughton, dans la pièce The Silver Tassie de Seán O'Casey. Elle joue également par la suite dans des comédies musicales. Une étoile lui est dédiée sur le Walk of Fame d'Hollywood Boulevard.

Filmographie 

  • 1931 : Night in Montmartre (en) de Leslie S. Hiscott
  • 1932 : The Last Coupon (en) de Frank Launder
  • 1933 : La Vie privée d'Henry VIII (The Private Life of Henry VIII.) d'Alexander Korda
  • 1933 : Taxi to Paradise d'Adrian Brunel
  • 1934 : La Vie privée de Don Juan (The Private Life of Don Juan) d'Alexander Korda
  • 1935 : La Fiesta de Santa Barbara de Louis Lewyn (court métrage)
  • 1935 : Diamond Jim, le milliardaire (en) (Diamond Jim) d'A. Edward Sutherland
  • 1935 : Code secret (en) (Rendezvous) de William K. Howard et Sam Wood
  • 1936 : Magnificent Brute (en) de John G. Blystone
  • 1936 : La Petite Provinciale (Small Town Girl) de William A. Wellman
  • 1936 : Trois jeunes filles à la page (Three Smart Girls) d'Henry Koster
  • 1936 : Le Dernier des Mohicans (The Last of the Mohicans) de George B. Seitz
  • 1936 : L'Or maudit (en) (Sutter's Gold) de James Cruze
  • 1937 : Le Règne de la joie (Broadway Melody of 1938) de Roy Del Ruth
  • 1938 : Le Divorce de Lady X (The Divorce of Lady X) de Tim Whelan
  • 1938 : Les Aventures de Marco Polo (The Adventures of Marco Polo) d'Archie Mayo
  • 1938 : Vacances (Holiday) de George Cukor
  • 1938 : Trois souris aveugles (Three Blind Mice) de William A. Seiter
  • 1938 : Adieu pour toujours (Always Goodbye) de Sidney Lanfield
  • 1938 : La Belle de Mexico (Tropic Holiday) de Theodore Reed
  • 1938 : l'Île des angoisses (Gateway) d'Alfred L. Werker
  • 1939 : Wife, Husband and Friend (en) de Gregory Ratoff
  • 1939 : Dîner d'affaires (Day-Time Wife) de Gregory Ratoff
  • 1939 : Les Trois Louf'quetaires (The Three Musketeers) d'Allan Dwan
  • 1939 : L'Aigle des frontières (Frontier Marshall) d'Allan Dwan
  • 1939 : L'Irrésistible Monsieur Bob (Man about Town) de Mark Sandrich
  • 1940 : La Mariée célibataire (en) (This Thing called Love) d'Alexander Hall
  • 1940 : Voyage sans retour (’Til we met again) d'Edmund Goulding et Anatole Litvak
  • 1941 : Angels with broken Wings (en) de Bernard Vorhaus
  • 1941 : La Folle Alouette (Skylark) de Mark Sandrich
  • 1941 : Three Girls about Town (en) de Leigh Jason
  • 1942 : I Married an Angel de W.S. Van Dyke
  • 1942 : Sacramento (en) (In Old California) de William C. McGann
  • 1943 : Les Héros du Pacifique (en) (The Man from Down under) de Robert Z. Leonard
  • 1944 : Barbary Coast Gent (en) de Roy Del Ruth
  • 1944 : The Hour Before the Dawn de Frank Tuttle
  • 1945 : Pavillon noir (The Spanish Main) de Frank Borzage
  • 1945 : La Cinquième Chaise (en) (It's in the Bag !) de Richard Wallace
  • 1946 : Deux nigauds dans le manoir hanté (The Time of their Lives) de Charles Barton
  • 1947 : Quand vient l'hiver (If Winter comes) de Victor Saville
  • 1948 : Le Bourgeois téméraire (The Dude goes West) de Kurt Neumann
  • 1949 : Mon véritable amour (My Own True Love) de Compton Bennett
  • 1949 : Les Pirates de Capri (I pirati di Capri) de Edgar G. Ulmer et Giuseppe Maria Scotese
  • 1950 : À l'ombre de l'aigle (Shadow of the Eagle) de Sidney Salkow
  • 1953 : Pages galantes de Boccace (Decameron Nights) d'Hugo Fregonese
  • 1954 : La rousse mène l'enquête (Malaga) de Richard Sale
  • 1956 : Thunderstorm (en) de John Guillermin (comme productrice, pour la seule fois à ce titre)
  • 1966 : Le Dortoir des anges (en) (The Trouble with Angels) d'Ida Lupino

 

Théâtre

  • 1928 : Charlot's Revue of 1928, revue produite par André Charlot (figuration, comme "chorus girl")
  • 1929 : The Silver Tassie, pièce de Seán O'Casey, avec Charles Laughton
  • 1930 : Little Tommy Tucker, comédie musicale, musique de Vivian Ellis, lyrics de Desmond Carter, livret de Caswell Garth (adaptée au cinéma en 1931, sous le titre Out of the Blue, réalisation de J.O.C. Orton et Gene Gerrard, avec Binnie Barnes)
  • 1931 : Cavalcade, comédie musicale, musique et lyrics de Noel Coward et autres, livret de N. Coward, avec Mary Clare, John Mills, Una O'Connor

Barnes Joanna

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Joanna Barnes est une actrice et romancière américaine, née le 15 novembre 1934 à Boston (Massachusetts).

 

Barnes Joanna Barnes Joanna

Au cinéma, Joanna Barnes apparaît dans seulement dix-neuf films américains, le premier (un petit rôle non-crédité) étant Racket dans la couture de Vincent Sherman et Robert Aldrich (avec Lee J. Cobb et Kerwin Mathews), sorti en 1957. Le dernier (à ce jour) est À nous quatre de Nancy Meyers (avec Lindsay Lohan et Dennis Quaid), sorti en 1998 ; c'est le remake de La Fiancée de papa de David Swift (1961, avec Hayley Mills et Maureen O'Hara), où elle jouait déjà.

Parmi ses autres films notables, citons Ma tante de Morton DaCosta (1958, avec Rosalind Russell et Forrest Tucker), Spartacus de Stanley Kubrick (1960, avec Kirk Douglas et Laurence Olivier),ou encore le western La Caravane de feu de Burt Kennedy (1967, avec John Wayne et Kirk Douglas).

Pour la télévision, entre 1956 et 2000 (à ce jour), Joanna Barnes contribue à trois téléfilms et soixante-seize séries, dont Maverick (cinq épisodes, 1957-1960), La Planète des singes (un épisode, 1974) et L'Île fantastique (trois épisodes, 1978-1979). Par ailleurs, elle est l'auteur de quatre romans.

Filmographie

  • 1957 : Racket dans la couture (The Garment Jungle) de Vincent Sherman et Robert Aldrich : un mannequin
  • 1957 : No Time to Be Young de David Lowell Rich : Jeannie
  • 1958 : Une femme marquée (Too Much, Too Soon) d'Art Napoleon : une invitée de la fête
  • 1958 : Violent Road d'Howard W. Koch : Peg Lawrence
  • 1958 : Onionhead de Norman Taurog : la fille snob à la fête
  • 1958 : Retour avant la nuit (Home Before Dark) de Mervyn LeRoy : Cathy Bergner
  • 1958 : Ma tante (Auntie Mame) de Morton DaCosta : Gloria Upson
  • 1959 : Tarzan, l'homme-singe (Tarzan, the Ape Man) de Joseph M. Newman : Jane Parker
  • 1960 : Spartacus de Stanley Kubrick : Claudia Marius
  • 1961 : The Purple Hills de Maury Dexter : Amy Carter
  • 1961 : La Fiancée de papa (The Parent Trap) de David Swift : Vicky Robinson
  • 1963 : Philbert (Three's a Crowd) de Richard Donner (court métrage d'animation) : Angela
  • 1964 : Au revoir, Charlie (Goodbye Charlie) de Vincente Minnelli : Janie Highland
  • 1966 : Too Many Thieves d'Abner Biberman : Katie
  • 1967 : La Caravane de feu (The War Wagon) de Burt Kennedy : Lola
  • 1967 : Comment réussir en amour sans se fatiguer (Don't Make Waves) d'Alexander Mackendrick : Diane Prescott
  • 1971 : B.S. I Love You de Steven Hilliard Stern : Jane Ink
  • 1975 : I Wonder Who's Killing Her Now? de Steven Hilliard Stern : Clarice Oliver
  • 1998 : À nous quatre (The Parent Trap) de Nancy Meyers : Vicki Blake

Barrett Edith

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Edith Barrett est une actrice américaine née le 19 janvier 1907 à Roxbury et décédée le 22 février 1977 à Albuquerque au Nouveau-Mexique. Elle fut mariée à Vincent Price de 1938 à 1948.

 

Barrett Edith Barrett Edith

Filmographie

 

  • 1941 : Ladies in Retirement : Louisa Creed
  • 1942 : Lady for a Night : Katherine Alderson
  • 1942 : Give Out, Sisters : Agatha Waverly
  • 1942 : Get Hep to Love : Miss Roberts
  • 1942 : You Can't Escape Forever : Madame Lucille
  • 1943 : Vaudou (I Walked with a Zombie) : Mrs. Rand
  • 1943 : Always a Bridesmaid : Mrs. Cavanaugh
  • 1943 : Le Chant de Bernadette (The Song of Bernadette) : Croisine Bouhouhorts
  • 1943 : Le Vaisseau fantôme (The Ghost Ship) de Mark Robson : Ellen Roberts
  • 1944 : Jane Eyre : Mrs. Fairfax
  • 1944 : L'Odyssée du docteur Wassell (The Story of Dr. Wassell) : Mother of little English boy
  • 1944 : Strangers in the Night, d'Anthony Mann : Ivy Miller
  • 1944 : Les Clés du royaume (The Keys of the Kingdom) : Aunt Polly
  • 1945 : Molly and Me : Julia
  • 1945 : L'Esprit fait du swing (That's the Spirit) : Abigail
  • 1948 : L'Impitoyable (Ruthless) : Mrs. Burnside
  • 1949 : Une femme joue son bonheur (The Lady Gambles), de Michael Gordon : Ruth Phillips
  • 1952 : Holiday for Sinners : Mrs. Corvier
  • 1955 : Lux Video Theatre (série TV)
  • 1956 : Le Cygne (The Swan) : Elsa - Beatrix's Maid
  • 1957 : Alfred Hitchcock présente ("Alfred Hitchcock Presents") (série TV) : Aggie Whiteford
  • 1958 : Le Temps de la peur (In Love and War) : Mrs. Lenaine
  • 1959 : Northwest Passage (série TV) : Reba Morris

 

Barrett Judith

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Judith Barrett, née le 2 février 1909 à Arlington, Texas (États-Unis) et morte le 10 mars 2000 à Palm Desert (États-Unis), est une actrice américaine.

 

Barrett Judith Barrett Judith

Judith Barrett, aussi connue sous le nom de Nancy Dover, était une actrice américaine de cinéma de la fin des années 1920, des années 1930 au début des années 1940. Née Lucille Kelley le 2 février 1909 et élevée à Arlington, Texas, Judith Barrett était l’une des 3 enfants et la fille d’un éleveur de bétails, que plus tard, elle qualifiera de « saleté » de fermier, qui décéda d’une crise cardiaque. De par ces humbles origines, elle sut, dès son plus jeune âge, qu’elle était différente de ceux qui l’entouraient. Elle adorait rire et divertir les adultes en chantant, dansant et en jouant du tambour sur un couvercle de lessiveuse en métal. Judith Barrett fit plusieurs apparitions au Palace Theatre à Dallas, alors qu’elle était encore scolarisée. Elle servit de modèle pour un commerce de vêtement de soirée. A 16 ans, délaissant tout ce qu’elle avait entrepris, elle grimpa dans le train en partance pour Hollywood, étant persuadée qu’elle avait tout ce qu’il fallait pour devenir une star. 

Avec beaucoup de travail et d’abnégation, elle obtint sa première chance réelle en tournant un spot commercial en 1928, The Sock Exchange aux côtés de Bobby Vernon. En 1929 elle se rendit à Hollywood, fut la vedette de 5 films et opéra une transition fructueuse vers le cinéma parlant. De 1928 à 1933, elle fut créditée sous le pseudonyme de "Nancy Dover", et entre 1930 et 1933 apparut dans 9 films, dans des rôles tous crédités. En 1933 elle n’apparut que dans un film, Marriage Humor face à Harry Langdon et Vernon Dent, tout en bossant sur les planches. Elle ne devait pas décrocher d’autres rôles avant 1936, quand elle fut la vedette du film policier Yellowstone face à Henry Hunter, aux côtés de Ralph Morgan et Alan Hale. Ce fut son premier film sous le nom de "Judith Barrett". Elle apparut dans deux films l même année et dans 5 en 1937, l’un d’entre eux ne lui ayant pas été crédité. 

De 1938 à 1940 Judith Barrett apparaîtra dans 10 films, dans des rôles tous crédités. Judith Barrett se retira des écrans suite à son apparition en 1940 dans le film, Those Were the Days!, dont les vedettes étaient William Holdenet Bonita Granville. Louée pour sa beauté, l’édition du 16 octobre 1939 du Baltimore Sun dit d’elle : "Judith Barrett, jolie actrice blonde, est la première fille télégénique. En d’autres mots, elle est le type parfait de la beauté télévisuelle ... Elle est prévue pour apparaître dans le premier téléfilm."

Elle s’établit finalement à Palm Desert, Californie, où elle résidait au moment de sa disparition, le 10 mars 2000 à 91 ans. Elle fut mariée à deux reprises : en 1932 à Cliff Edwards dont elle divorça en 1936 et de 1940 à 1952 avec Lindsay C. Howard avec qui elle aura deux fils. Sa filmographie westernienne se cantonne à deux longs métrages : The Fighting Parson de Fred Guiol (1930) dans lequel elle incarnait une danseuse brune et La Ruée vers l’Ouest de Wesley Ruggles (1931) où elle interprétait le personnage de Donna Cravat.

Filmographie

 

  • 1928 : The Sock Exchange : June
  • 1929 : Happy Heels
  • 1929 : Scandal : Janet
  • 1929 : Skirt Shy
  • 1929 : Dynamite : Good Mixer
  • 1929 : Romance De Luxe
  • 1930 : The Head Guy : Nancy
  • 1930 : Oh! Darling
  • 1930 : The Fighting Parson : The Brunette Dance Hall Girl
  • 1930 : The Big Kick : Harry's Girl
  • 1930 : The Thoroughbred : Colleen Riley
  • 1931 : La Ruée vers l'Ouest (Cimarron) : Donna Cravat
  • 1931 : Big Business Girl : Sarah Ellen
  • 1931 : Hollywood Halfbacks
  • 1933 : Marriage Humor
  • 1936 : Yellowstone : Ruth Foster
  • 1936 : Flying Hostess : Helen Brooks
  • 1937 : The Good Old Soak : Ina Heath
  • 1937 : Let Them Live : Rita Johnson
  • 1937 : Armored Car : Ella Logan
  • 1937 : Vogues of 1938 : Model
  • 1937 : Behind the Mike : Jane Arledge
  • 1938 : Illegal Traffic : Marie Arden
  • 1939 : Persons in Hiding : Blase Blonde
  • 1939 : I'm from Missouri : Lola Pike
  • 1939 : The Gracie Allen Murder Case : Dixie Del Marr
  • 1939 : Television Spy : Gwen Lawson
  • 1939 : Chirurgiens (Disputed Passage) : Winifred Bane
  • 1939 : The Great Victor Herbert : Marie Clark
  • 1940 : En route vers Singapour (Road to Singapore) : Gloria Wycott
  • 1940 : Women Without Names : Peggy Athens
  • 1940 : Those Were the Days! : Mirabel Allstairs

Barrett Majel

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Majel Barrett (23 février 1932 à Columbus - 18 décembre 2008) était une actrice américaine.

 

Barrett Majel

Gene Roddenberry l'avait repérée sur le tournage de The Lieutenant, la première série télévisée du créateur de Star Trek en 1964. Il avait tenté d'imposer Majel Barrett dans l'épisode pilote The Cage dans le rôle de Number One (Numéro 1), officier en second de l'USS Enterprise d'une froideur et d'une logique extrême. Les responsables de la chaîne NBC ne voulurent pas de ce rôle : une femme commandant en second d'un vaisseau spatial, ce n'était pas envisageable à l'époque. Roddenberry créa alors le rôle de l'infirmière Christine Chapel pour que l'actrice participe à l'aventure.

Roddenberry et Barrett se marient le 6 août 1969 dans un temple bouddhiste. L'actrice prête sa voix aux ordinateurs de l'Enterprise, l'Enterprise-D, dans la série classique, dans Star Trek : La Nouvelle Génération ainsi que la série Star Trek : Voyager et Star Trek : Deep Space Nine. Dans Star Trek : La Nouvelle Génération, elle tient le rôle, loufoque, de Lwaxana Troi, la mère de la conseillère Deanna Troi. Elle est apparue dans la série Babylon 5 épisode " Point of No Return », comme Lady Morella, la veuve psychique du Centaure empereur, un rôle qui préfigure les principaux éléments de l'intrigue de la série.

Filmographie

  • 1957 : La Blonde explosive (Will Success Spoil Rock Hunter?) : Opening 'advertising' scenes: hair spray ad
  • 1958 : As Young as We Are : Joyce Goodwin
  • 1958 : L'Orchidée noire (The Black Orchid) : Luisa
  • 1958 : Les Boucaniers (The Buccaneer)
  • 1961 : Love in a Goldfish Bowl (en) : Alice
  • 1963 : Commando de choc (The Quick and the Dead) : Teresa
  • 1964 : Star Trek (épisode pilote "The Cage") (TV) : Numéro Un
  • 1965 : Sylvia : Anne
  • De 1966 à 1969 : Star Trek ("Star Trek") (série TV) : Infirmière Christine Chapel / Voix de l'ordinateur
  • 1966 : Country Boy : Miss Wynn
  • 1967 : A Guide for the Married Man : Mme Fred V.
  • 1967 : Track of Thunder : Georgia Clark
  • 1973 : Genesis II (TV) : Primus Dominic
  • 1973 : Mondwest (Westworld) : Miss Carrie
  • De 1973 à 1974 : Star Trek : The animated series : / Lt. M'Ress (voix)
  • 1974 : The Questor Tapes (TV) : Dr Bradley
  • 1974 : Planet Earth (TV) : Yuloff
  • 1977 : Spectre (TV) : Lilith
  • 1977 : La Théorie des dominos (The Domino Principle) : Mme Schnaible
  • 1979 : The Suicide's Wife (TV) :
  • 1979 : Star Trek : Le Film (Star Trek: The Motion Picture) : Dr Christine Chapel
  • 1979 : The Man in the Santa Claus Suit (TV) : Miss Forsythe
  • 1963 : Hôpital central ("General Hospital") (série TV) : Bea (1983)
  • 1986 : Star Trek IV : Retour sur Terre (Star Trek IV: The Voyage Home) : Dr Christine Chapel
  • De 1987 à 1994 : Star Trek : La Nouvelle Génération Lwaxana Troi / Voix de l'ordinateur
  • De 1993 à 1997: Star Trek : Deep Space Nine : Starfleet Computer (voix)
  • 1994 : Teresa's Tattoo : Henrietta
  • 1994 : Star Trek : Générations (Star Trek: Generations) : Enterprise Computer (voix)
  • 1995 : Mommy : Mme Withers
  • 1995 : Star Trek : Voyager (Caretaker) (TV) : Federation Computer Voice (voix)
  • 1996 : Star Trek : Premier Contact (Star Trek: First Contact) : Enterprise Computer (voix)
  • De 1997 à 1999: Invasion Planète Terre (TV) : Dr Julianne Belman
  • 2000 : Mars and Beyond : NASA Chief Suzanne O'Dell
  • 2002 : Star Trek : Nemesis : Computer Voice (voix)
  • 2009 : Star Trek de J. J. Abrams : Enterprise Computer Voice (voix)

24 juillet 1944 : fusillade des Oblats de la Brosse-Montceaux

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Dès 1941, des Oblats du scolasticat de La Brosse-Montceaux sont engagés dans la Résistance. 

Le père Jean Gueguen

Le père Jean Gueguen

Des journaux résistants circulent et des faux papiers sont fabriqués au séminaire. En juillet 1944, des opérations de parachutages d’armes et de munitions se déroulent à proximité. Les armes sont cachées et acheminées grâce à la complicité des Oblats. Seuls quelques religieux, parmi lesquels le père Pierre Letourneur, économe, et le père Henri Du Halgouet, ont des contacts avec les réseaux de résistants.

Le matin du 24 juillet 1944, la propriété est investie par des soldats de la Wehrmacht sous la direction de Wilhelm Korf, un SS, ancien professeur de géographie, appartenant à la Gestapo de Melun. Les Allemands recherchent les caches d’armes et de munitions, et traquent les pères Letourneur et Du Halgouet, dénoncés comme résistants. Ils sont absents de la propriété. Les interrogatoires se succèdent et les méthodes deviennent de plus en plus brutales. Cinq Oblats, les frères Jean Cuny, Lucien Perrier, Joachim Nio et les pères Albert Piat et Jean Gil sont torturés.

Malgré les brutalités et les tortures, les Oblats ne parlent pas. Ils sont abattus à la mitraillette et leurs corps sont jetés dans le puits. Les 85 religieux de la communauté assistent au drame et sont ensuite internés à la caserne Damesme à Fontainebleau pour, quatre jours plus tard, être transférés à Compiègne-Royallieu, un camp de transit avant la déportation en Allemagne. Ils y restent pendant un mois. Ils sont ensuite abandonnés par leurs gardiens allemands qui fuient devant l’avance alliée.

Documents en référence 

 

  • THOSAC J., Missionnaires et gestapo, Les Trois Nefs, Paris, 1945, 64 p. Cote : AZ4533
  • Articles de journaux sur les oblats martyrs de la Résistance édités entre 1960 et 1993. Cote : 150J166 

Bonabal Albert Réfractaire S.T.O.

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En 1943, je me trouvais dans la Mayenne à Pontmain comme étudiant au Collège des Oblats. Nous avions appris que les jeunes de la Classe 43 recevaient des convocations pour partir au S. T.O. en Allemagne. Il avait été décidé que si nous recevions cette convocation, nous rentrerions chez nous. 

 

Bonabal Albert Réfractaire S.T.O.

Le 19 mars 1943 les gendarmes sont venus. Nous devions partir. J'ai donc effectivement pris le bus en direction de LAVAL, et, au lieu de prendre le train pour PARIS, j' ai pris le train de BORDEAUX et je suis rentré chez mes parents. 

Quelques jours après, les gendarmes sont venus chez eux pour demander où je me trouvais. Ils ont répondu qu'il ne savaient pas -alors que j'étais dans la pièce à côté. 

Ne me sentant plus en sécurité, j' ai fait savoir au Supérieur des Oblats que je ne pouvais plus rester chez moi, et je suis allé en SEINE-ET -MARNE à la BROSSE-MONTCEAUX où je suis resté comme religieux, sous le nom de Frère GIRON. J'étais employé comme jardinier et cuisinier. Souvent le soir, nous montions aussi la garde le long des voies ferrées. J'ai vécu dans ces conditions jusqu'au 24 juillet 1944. 

Ce jour-là, des pas lourds et souliers ferrés broient du gravier sous les fenêtres... Sans doute le piquet des scolastiques qui ont passé la nuit au « saute-mouton » du P .L.M. et qui s'affairent dans la salle aux chaussures, le « ciroir », creusé au sous-sol, sous la chapelle! Ils arrivaient de monter la garde sur la voie ferrée, où je me trouvais également. C'est aussi le tour de garde du R.P. TASSEL, Supérieur. Le voici précisément qui surgit dans la porte d'entrée... Mais ô surprise! encadré d' Allemands; mitraillette aux poings. 

-Voulez-vous tous sortir dit-il; ces Messieurs désirent vous interroger. 

Tous se rangent par deux devant la galerie du « cloître ». 

La Wehrmacht s' est postée à tous les coins du parc ~ des mitraillettes partout! Il en est arrivé plusieurs camions de ces "vert-de-gris" qui ont silencieusement cerné toutes les issues de la propriété. 

Le Père supérieur tentait de rassurer son monde en disant: "Ce n'est rien! Ils recherchent quelqu'un" ! 

Celui qui mène toute la rafle et va être désormais l' odieux "premier rôle" est le portrait-type de l'élégant Prussien de la Gestapo. C'est le "bourreau" de la Seine-et-Marne; ses atrocités ne se comptent plus. Il s' appelle KORFF ~ sous ce pseudonyme se cache un professeur de géographie de l'Université de MAGDEBOURG. KORFF s'était déjà présenté au couvent la semaine précédente, sous prétexte de rechercher un homme soupçonné de "résistance" et qu' il supposait passé chez les Pères Oblats Il avait profité de la circonstance pour inspecter tous les bâtiments. Le Père PIAT l' avait accueilli à la place du Père supérieur qui s'était absenté ce jour-là. 

"Père économe!" demande KORFF .Personne ne répond. Le Père supérieur se présente à sa place. 

"Ce n'est pas vous que je veux, mais le Père économe." 

-Le Père économe n'est pas là ! 

-Non ? C'est ce que nous allons voir! » 

KORFF ne cache pas sa déception de rater, semble-t-il, son principal « gibier ». Il fait signe à un soldat qui se dirige vers les "communs" et ramène un "civil" menotté par devant, un colosse lourdaud, aux yeux louches, l'air gêné, qui porte la trace de quelques coups à hauteur de la tempe droite. Est-ce le Judas ? Certains croient le reconnaître pour l'avoir entrevu déjà dans le couvent. Le misérable a-t-il trahi par jalousie, par dépit ? ... Depuis quelques jours les arrestations se sont multipliées dans la Seine-et-Marne. 

Lui et KORFF passent et repassent lentement dans les rangs et dévisagent chaque membre de la communauté. 

"C'est dur de le reconnaître; je ne l'ai vu qu'une fois" s'excuse le mouchard. 

Alors commence la fouille en règle du couvent. On aperçoit les officiers et les soldats qui pillent les chambres du premier; porte d'armoires et tiroirs subissent un rude assaut. 

Un "laïc", prisonnier récemment libéré d'Allemagne M. LECHESNE venu voir un de ses cousins, avait passé la nuit dans une des chambres des communs. Le bruit insolite de lourdes bottes l'avait arraché à son sommeil; reconnaissant les soldats de la Werhmacht, il essaie de s'enfuir. Trop tard! Il revient dans sa chambre et attend d'être cueilli. Lorsqu'une demi-heure plus tard, les Allemands découvrent ce grand gaillard, ils croient mettre la main sur un des chefs de la "résistance". Un coup de sifflet amène des renforts. M. LECHESNE doit tenir les bras levés, pendant qu'on le fouille de la tête aux pieds perquisitionnant l'appartement; sa valise ne contient que quelques vivres. On le fait descendre dans la cour: nouvel interrogatoire KORFF questionne ce suspect et examine ses papiers, qui prouvent bien qu'il s'agit d'un prisonnier fraîchement libéré. M. LECHESNE est contraint de rejoindre la communauté sur les rangs. 

KORFF emmène le Frère NIO: une patrouille se dirige vers le bois. KORFF revient ; il a ôté sa veste et ses manches de chemise sont retroussées jusqu'au coude. 

"Père CUNY" appelle-t-il. Le Frère CUNY s'avance; KORFF le conduit immédiatement vers le "ciroir". Une demi-heure plus tard KORFF appelle: «Père du HALGOUET -Il n'est pas là! lui réplique-t-on. KORFF s'exaspère: « Quelle drôle de comédie. ...! J'en fusille immédiatement dix si je le trouve parmi vous!". 

Il s'en va. Une dizaine de minutes plus tard, il reparaît pour réclamer le Père PIAT qui arrivait de la réception d'un parachutage et commençait à redouter le pire. 

Une demi-heure se passe KORFF revient chercher le Père GILBERT. Puis c'est le tour du Frère PERIER. 

Un des soldats qui a patrouillé dans le parc exige 4 volontaires; quatre se proposent. Il en retient deux et choisit à un endroit où la terre était fraîchement remuée; c'est l'endroit où une souche a été extraite pour faire du bois de chauffage. Les sentinelles ne veulent rien comprendre. Mais une fois dégagé, ils font reboucher le trou. 

Soudain KORFF surgit triomphant, et dit à haute voix en allemand "Nous avons gagné". Il réclame une échelle et choisit dix travailleurs. 

Entre temps, comme cuisinier, je suis requis pour préparer à manger avec deux de mes confrères pour m'aider; l'un va cherche des légumes dans le jardin, l'autre des oeufs dans son poulailler, les volailles sont abattues à coups de revolver, la plus belle vache est descendue. 

A la cuisine un Allemand trouve mon portefeuille avec une fausse carte d'identité au nom de GIRON. 

"Frère GIRON! appelle-t-il" Je ne répond d'abord pas, puis je me présente. "Est-ce votre carte d'identité ? Oui!" Il me gifle. "Elle est fausse cette carte! Non!" Deuxième gifle. "Qu'est-ce que c'est que çà ? dit-il ensuite en me montrant une feuille sur laquelle était transcrit le chant de la classe 42 : Halte-là ! On n'part pas -Travailler en Bochie ! "C'est une chanson!" Troisième gifle. "Sais-tu que c'est un truc à te faire fusiller!" 

Une auto s'est approchée et a conduit l'une des victimes du "ciroir" à quelques dizaines de mètres en contrebas, en direction d'un puits: il semble que les porteurs d'échelle et les dix travailleurs se soient aussi rassemblés là. Ce puits d'une trentaine de mètres en partie rebouché avait été vainement creusé. 

"Le Frère cellier!" commande un officier. On lui répond que c'est le Frère portier qui détient les clés de la cave Cela vaudra de revoir le pitoyable Frère NlO. La pauvre victime se montre, cheveux humides en désordre, la figure défaite, il chemine péniblement à petits pas en s'aidant d'un bâton; il parait vieilli d'une vingtaine d'années. 

Les barbares ont soumis cet innocent à la torture, à la "classique" baignade, jusqu' à suffocation. Ils ont également dû lui broyer les pieds. "Il me faut du vin". Le Frère NlO tend l'oreille; il n' entend plus très bien; la torture lui a brisé les tympans. 

KORFF survient: "En rangs par deux et suivez-moi". Tous défilent vers le puits. Stupéfaction! Ils aperçoivent entassés pêle-mêle, des caisses cylindriques intérieurement matelassées et qui ont contenu des armes parachutées ainsi que bon nombre de parachutes que les frères finissent d'extraire du puits; KORFF triomphe et rugit en même temps, vexé de ne trouver que des emballages vides ! 

"Pères et Frères! Quelqu'un d'entre vous aura bien le courage de parler. Vous n'aurez pas la lâcheté de vous faire fusiller tous, alors qu'il suffit d'un mot pour éviter ce massacre Vous saviez tous ce qu'il y avait là-dedans. Maintenant où sont les armes ?" 

Protestations unanimes et sincères de la part de la très grande majorité tout au moins. Plusieurs des gardiens manifestent de la fureur. 

"Vous devez savoir où sont les armes. Si vous ne le révélez pas, je commence par fusiller le Père GILBERT... J'en fusille deux, trois, quatre, cinq, et ainsi de suite jusqu'à ce que vous me disiez où sont les armes." 

Tous de maintenir de plus belle qu'ils ignoraient -et c'était vrai encore une fois pour presque tous -jusqu'à l'existence de cette cachette et de ces parachutages. 

- "vous ne voulez rien avouer ? Commençons!" 

Les mains liées derrière le dos, le Père GILBERT, très pâle, 1es cheveux mouillés, s'est avancé. Malgré les tortures qu'il a subies, il semble en pleine possession de lui-même. Il se tient bien droit, il domine son bourreau. KORFF les bras nus jusqu'aux coudes, se place à dix pas, arme froidement sa mitraillette et interroge: 

"Tu ne veux pas me dire où sont les armes? - Monsieur je désire un prêtre, répond simplement le Père GILBERT. 

KORFF épaule: « Où sont les armes ?" KORFF a visé au coeur et fait feu. Le père GILBERT s'affaisse lentement et tombe sans proférer une plainte. KORFF fait tranquillement le tour de sa victime et lui lâche une seconde rafale dans la tempe. 

"C'est votre faute s'il est mort ! Au second maintenant!" 

Le Frère CUNY est apparu, l'air assez ahuri de quelqu'un qui s'arrache d'un bain forcé. Il est conduit par un soldat les mains attachées derrière le dos; et se place à quelques mètres en avant du corps du Père GILBERT; KORFF se met en face de lui. 

"Tu ne veux pas me dire où sont les armes?" 

Le Frère CUNY fait signe que "non" de la tête: "Je ne sais rien" 

Le Frère CUNY se redresse. La décharge le fait s'écrouler sur le côté droit; il pousse un long gémissement qui donne le frisson; KORFF l'achève d'une rafale dans la tête. 

Puis le Frère PERIER arrive, les mains libres, assez rudement tiré par un soldat qui ne le lâche qu'au moment où KORFF pose impérativement sa question: "Tu ne veux pas me dire où sont les armes?" -"Je ne sais rien". 

KORFF épaulant sa mitraillette, le Frère PERIER croise les bras. Il entrouvre les mains sous la première rafale. L'assassin de la Gestapo qui ne manifeste pas plus d'émotion que s'il abattait une bête opère encore sans hâte son mouvement circulaire, ajuste sa cible et l'achève à la nuque. 

Le Père PlAT se trouve allongé dans l'auto stationnée un peu plus loin. KORFF va lui- même lui ouvrir la portière; le pauvre Père fait pitié. Il a les pieds nus Il faut que l'on l'ait martyrisé pour avoir été obligé de la transporter ainsi sur les lieux de son sacrifice. 

Le Père se traîne difficilement jusqu'au tertre où gisaient ses trois confrères; ne lui a-t-on pas brûlé la plante des pieds au chalumeau ? 

KORFF le couche en joue; sa mitraillette au chargeur vide ne part pas. Il profère un juron. Une seconde mitraillette s'emaie. Il s'est assis nonchalamment pour réarmer une autre mitraillette. Au tour du Frère NIO maintenant! Le brutal qui l'accompagne lui arrache sauvagement son bâton de soutien. Le voici, loque douloureuse, menu vieillard de 40 ans qui progresse semelle après semelle. 

KORFF l'interroge et sur sa réponse négative le fusille à bout portant. 

Content de sa besogne de boucher l'immonde KORFF s'adresse à la communauté. vous avez vu ! ... je vais continuer 6, 7, 8, 9, 10, tant qu'il faudra! On va vous grouper par dix!" 

Sur ces entrefaites, et providentiellement, une luxueuse auto pénètre dans la propriété et bien stopper au lieu du rassemblement. 

Il en sort quelques officiers de haute volée, dont un colonel. Ils inspectent négligemment les corps des fusillés, examinent longuement la soie fine des parachutes et les caisses d'armes et de munitions. 

Durant un bon quart d'heure; ils parlementent avec KORFF, puis leur auto démarre et disparaît On ne sait encore s'ils ont intercédé avec quelque succès, car KORFF recouvre sa voix bourrue: "Dix volontaires pour porter les corps dans le puits" 

Les fossoyeurs voudraient traiter avec ménagement les masses inertes de leurs frères. KORFF hurle "Jetez-moi çà n'importe comment! Ce n'est pas ma faute après tout! C'est la leur !" 

Un soldat pousse du pied les cadavres dans la fosse béante Un peu de marne blanche et des pierres sont jetées sur les cinq religieux. Que de barbarie ici ! 

Les gardiens affirment: "Vous prisonniers de guerre." 

Avant de quitter les lieux, toute la troupe a fait ripaille avec les victuailles qu'ils nous ont obligé à cuisiner. Mais avant de manger, ils m'ont obligé à goutter à tous les plats en présence d'un gardien afin de prouver qu'ils n'étaient pas empoisonnés. La panse pleine, ils se lèvent aux trois quarts ivres, mais ayant eu les yeux plus grands que le ventre, ils laissent la table jonchée de tas de viandes rôties, bouteilles à moitié vides, mais se gardent bien de distribuer les restes aux religieux qui n'ont rien mangé depuis la veille. 

Cinq camions partent, bourrés de tout ce qu'ils ont pu ramassé: bicyclettes, machines à écrire, sacs de blé, piles de draps, quartiers de viande, coupons d'étoffe etc A 16 heures surviennent deux petits camions dans lesquels les 86 religieux reçoivent l'ordre de s'entasser. Serrés au point de ne pouvoir faire le moindre mouvement, nous sommes conduits à FONTAINEBLEAU. KORFF se montre bientôt pour examiner les cartes d'identité. Il en repère une dizaine de fausses, celles des "réfractaires" du travail en ALLEMAGNE. 

Pendant quatre jours le temps passe en une promenade d'une heure le matin et le soir, le reste du temps entre quatre murs. Si ce n'est le menu de famine, cruel à des appétits de 20 ans, tout se passe sans histoire et on se berce de l'illusion d'une prochaine délivrance Hélas ! le bruit court que le séminaire est inculpé de "coopération" passive à la "résistance" et de "recel d'armes ». On ne se fait plus de doute sur une prochaine déportation. 

Le vendredi en effet, grand branle-bas dès 5 heures du matin. Vingt cinq d'entre nous montent à bord de quatre camions bâchés, assez commodément assis sur des bancs: voilà qui ne dit rien qui vaille! L'excursion risque d'être longue. 

Un dernier camion emporte aussi des "civils" de la région. Où nous mène-t-on ? Les "bouts de bancs" essayaient de déchiffrer au bord des routes les pancartes des localités traversées. CORBEIL! Les tours de Notre Dame de Paris! Un frisson Si l'on allait embarquer à la gare de l'Est pour l'Allemagne. Non! SENLIS, COMPIEGNE ! 

Nous sommes dirigés sur le camp de concentration situé à deux kilomètres de COMPIEGNE "ROYAL-LIEU" ,jadis séjour de vacances des Rois de France. C'est toute une cité de baraquements enclose de barbelés, épiée par le nombreux miradors aux projecteurs puissants. 

Après avoir terminé les monotones et multiples formalités d'installation, d'inspections des papiers etc... nous pouvons enfin nous reposer relativement libre sur de mauvaises paillasses. 

Les joumées s'organisent: réveil 7 h. puis appel à 8 h. A 12 h. 30 distribution d'une louche de soupe Puis quelques corvées à tour de rôle: nettoyage du camp, aménagement des nouveaux locaux pour les arrivages. 17 h. second appel suivi du "jus" du soir et à 21 h. fermeture des baraques. 

Le temps passe entre corvées, jeux de cartes ou sport. 

Le jeudi 17 août, 1000 à 1500 "des plus dangereux", officiers supérieurs, ingénieurs, gardes-mobile, "maquisards" sont recensés et sur le champ emmenés dans des camions. 

Les départs semblent être définitivement annulés. 

Par la route de PARIS l'incessante procession vers COMPIEGNE des véhicules les plus extravagants masqués de feuillage, parle éloquemment: le « repli stratégique » revêt une fois de plus l'aspect d'une vaste débandade. 

25 août! Jour fatal! A 18 h. au lieu de la sentence libératrice, c'est l'ordre lugubre. 

"Prenez vos bagages! Vous partez!" 

Entre deux murs de mitraillettes, dans des wagons à bestiaux -chevaux en long 8, hommes 40! Non! 60 à 90 dans chaque wagon. Il ne faudra guère songer à s'allonger à l'aise. 

Le train s'ébranle dans une nuit d'encre. Les convoyeurs n'ont oublié qu'une chose, c'est que dans les bagages des voyageurs se cachent des outils coupant et perforant. 

Un trou est pratiqué dans la paroi du fond. 15 volontaires disparaissent par le trou à la queue leu leu et se précipitent dans les ténèbres. 

Les "frisés" s'aperçoivent que leurs oiseaux s'envolent et déchargent leurs mitraillettes au hasard. 

MONTDIDlER! CHAULNES! Il est II h. Le débarquement a lieu en amont de la gare impraticable de PERONNE. Nous sommes installés dans un camp de fortune. 

Les grondements du canon se rapprochent depuis le 28, mêlés aux explosions des minutions qui sautent. Les prisonniers seront-ils entraînés dans le tourbillon de la défaite? 

Les soldats du camp brûlent leurs papiers. A midi ils "confient les détenus à la Croix-Rouge et délogent sans trompette". 

Les heureux libérés se dispersent dans toutes les directions. 

Le 1° septembre PERONNE est libéré et nous quittons la ville par des moyens de fortune, portant aux quatre coins de la FRANCE, l'annonce de notre dramatique incarcération, en même temps que notre délivrance. 


Papon Maurice

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Maurice Papon (né à Gretz-Armainvilliers le 3 septembre 1910 – mort à Pontault-Combault le 17 février 2007) est un homme politique et haut-fonctionnaire français, condamné en 1998 pour complicité de crimes contre l'humanité pour des actes commis alors qu'il était secrétaire général de la préfecture de Gironde entre 1942 et 1944, sous l'occupation allemande.

Papon Maurice

Cette affaire judiciaire avait commencé en 1981, après que Maurice Papon eut été ministre du Budget dans le gouvernement Barre. Préfet de police de Paris à partir de mars 1958, il a également été impliqué dans la répression sanglante de la manifestation du 17 octobre 1961 organisée par le FLN, et dans celle du 8 février 1962, organisée par le PCF pour protester contre l'OAS, connue sous le nom de l'affaire de la station de métro Charonne. Fils de notable, Maurice Papon passe une partie de sa jeunesse à Gretz-Armainvilliers, dans la maison familiale où il est né. Son père, Arthur Papon, premier clerc à l'étude de Me Aulagnier, fonde la Société française des verreries champenoises et sa mère se consacre à son éducation. Maurice Papon a 9 ans lorsque son père, de centre-gauche, devient maire de Gretz, poste qu'il conserve jusqu'en 1937 et qu'il complète par celui de conseiller général du canton de Tournan-en-Brie et de président de ce même conseil en 1937.

Après des études secondaires à Paris, au lycée Montaigne et au lycée Louis-le-Grand, Maurice Papon fait des études de droit et de lettres, milite à la Ligue d'action universitaire républicaine et socialiste aux côtés de Pierre Mendès France. Il est introduit par son père auprès d'amis politiques députés, très influents dans le Parti radical : il est ainsi membre du cabinet de Jacques-Louis Dumesnil, ministre de l'Air dans les trois gouvernements Laval de 1931 à 1932. En 1932-1933, il effectue son service militaire : 6 mois de formation au peloton des élèves officiers de réserve de Saint-Cyr, puis officier au 2e régiment d'infanterie coloniale, à la caserne des Tourelles à Paris, dans la compagnie d'instruction.

Il prépare le concours de l'Inspection générale des finances mais échoue. Marié, père d'une petite fille, il se présente au concours de rédacteur au ministère de l'Intérieur en 1935 pour subvenir au besoin de sa famille. Admis bien placé, il choisit Paris et il est affecté à l'Administration départementale et communale, où il fait la connaissance de Maurice Sabatier, alors directeur adjoint. Il est rapidement détaché auprès de François de Tessan, secrétaire d’État dans les deux gouvernements Léon Blum et les deux gouvernements Camille Chautemps. Puis il réintègre l'Administration départementale et communale. Il publie des articles dans Le peuple de la Brie, dont le directeur politique est François de Tessan. Ce dernier lui avait confié l'examen des questions marocaines. En 1938 et 1939, il écrit aussi dans Le Jacobin, journal bimensuel des jeunes radicaux dont le rédacteur en chef est Jacques Mitterrand. Il écrit aussi dans le Journal de la démocratie et dans La République de Seine-et-Marne, organe du parti républicain radical.

Mobilisé en septembre 1939 au 2e régiment d'infanterie coloniale à Brest, il s'occupe d'intendance et s'ennuie. Il se porte alors volontaire pour le Proche-Orient, où opère le 2e R.I.C.. Il est envoyé à Tripoli, puis, pour les services de renseignement, il commande en mars 1940 le poste de Ras el Aïn, où il étudie l'Islam. Après l'Armistice, Maurice Sabatier qui, après avoir été préfet en province, est devenu directeur de l'Administration départementale et communale qui s'est repliée à Vichy, réclame sa présence. Il est rapatrié en France pour raisons de santé en octobre 1940 et rejoint son corps d'affectation en tant que sous-préfet de 1re classe. Quand Maurice Sabatier est nommé secrétaire général pour l'Administration en février 1941, il entraine Maurice Papon qui devient son directeur de cabinet.

Maurice Papon est nommé le 1er juin 1942 secrétaire général de la préfecture de la Gironde. En janvier 1942, à la Conférence de Wannsee, les nazis avaient mis au point les grandes lignes des déportations massives des Juifs d'Europe occidentale vers les camps d'extermination. Le premier convoi de déportés quitta la France en mars 1942 mais l'intensification des déportations fut consécutive à un voyage de Reinhard Heydrich en France en mai 1942 et aux accords Bousquet, Secrétaire général de la police du régime de Vichy et Oberg, chef supérieur des SS et de la police allemande en France, pour la collaboration de la police française à la déportation des Juifs étrangers. En région parisienne, la rafle du Vel d'Hiv débuta le 16 juillet 1942. En dehors de la région parisienne, la principale concentration de Juifs était en Gironde, avec 1 884 Juifs recensés et 3 000 avec les départements limitrophes. Les préparatifs s'effectuèrent à partir du 2 juillet 1942 sous la direction du nouveau secrétaire général à la préfecture, du chef de service des questions juives, Pierre Garat et du capitaine SS Doberschutz. Les rafles de Bordeaux débutent le 15 juillet 1942 et durent deux jours ; 171 personnes font partie du premier convoi de Bordeaux vers Drancy.

L'un des enjeux du procès Papon, en 1997, a été de déterminer les responsabilités exactes des différents intervenants et en particulier celles de l'accusé. Maurice Sabatier a le titre de préfet régional. Maurice Papon est directement placé sous ses ordres et chapeaute cinq divisions de la préfecture et un Service des questions juives, pour lequel il a la délégation de signature. Ce service, dirigé par Pierre Garat, est chargé d'assurer la partie administrative des décisions de la délégation régionale du Commissariat général aux questions juives, dont celles de son SEC, Service d'Enquête et de Contrôle, c'est-à-dire la gestion du fichier juif. Il ne dépend pas du CGQJ, ni du SEC, il est chargé de les contrôler pour le compte du préfet. On ne trouve pas trace d'un tel service dans aucun autre département. De juillet 1942 à juin 1944, 12 convois transportent de Bordeaux à Drancy, près de 1 600 Juifs qui sont ensuite acheminés vers Auschwitz. Parmi les 1 600 déportés, un certain nombre a été arrêté en tentant de franchir la Ligne de démarcation, alors que d'autres, établis en Gironde et dans les départements limitrophes avaient été répertoriés par le service des questions juives.

À partir de 1943 et surtout en 1944, Papon est en contact avec des réseaux de résistance appartenant à la famille que l'historien Jean-Pierre Azéma qualifie de vichysto-résistants, c'est-à-dire de « Français qui ont dans un premier temps, cru en la Révolution nationale, ont souvent servi le régime, mais sont ensuite entrés en résistance sans esprit de retour ». Le degré d'implication de Maurice Papon dans la Résistance a été une question accessoirement débattue au procès de 1997. Il est incontestable que Maurice Papon a hébergé à plusieurs reprises Roger-Samuel Bloch, un fonctionnaire juif radié et membre du réseau Marco-Kléber, lié aux services de renseignement de l'armée de terre. Il a également rendu des services au réseau Jade-Amicol, qui travaillait pour le compte de Intelligence service. Début juin 1944, c'est Roger-Samuel Bloch qui conseille à Gaston Cusin, nommé par de Gaulle Commissaire de la République, mais encore clandestin, à faire appel aux services de Papon qui aide Cusin pendant les trois mois précédant la libération de Bordeaux. Sorti de la clandestinité, Cusin demande à Papon d'être son directeur de cabinet.

Maurice Papon avait été porté au plus haut grade de sous-préfet : hors classe, le 1er février 1942 et, étant à Bordeaux, avait refusé du gouvernement Laval trois promotions qui lui auraient valu le rang de préfet : adjoint au secrétaire général de la Police en zone Sud en mai 1943, préfet du Lot en novembre 1943 et préfet des Landes en janvier 1944. Le 23 août 1944, Gaston Cusin le nomme préfet des Landes pour prendre rang de préfet, puis le nomme son directeur de cabinet, auquel il veut déléguer son autorité sur les préfets de la région de Bordeaux. Maurice Papon est directeur de cabinet des trois commissaires régionaux de la République successifs : Gaston CusinJacques Soustelle et Maurice Bourgès-Maunoury. Ces nominations furent contestées par le Comité de Libération (CDL) de Bordeaux. Maurice Papon, ayant été mis en expectative comme tous les fonctionnaires ayant servi sous Vichy, le Comité d'épuration du corps préfectoral, sous la présidence de Jean-Jean, confirme ces nominations le 6 décembre 1944, jugeant les contestations du CDL de Bordeaux non légitimes.

Il quitte Bordeaux pour raisons médicales. Remis sur pied, il est intégré aux services centraux du ministère de l'Intérieur. Chargé de la sous-direction de l’Algérie le 26 octobre 1945. Sous l'autorité de Hass-Picard, directeur des Affaires générales du ministère, il doit renseigner le ministre Adrien Tixier sur la répression qui sévit en Algérie à la suite des soulèvements de Sétif et Guelma, et qui scandalise le ministre. Maurice Papon est nommé chef de cabinet du secrétaire d'État à l'Intérieur Jean Biondi le 26 janvier 1946. Sous l'autorité d'Adrien Tixier, d'André Le Troquer et de Jean Biondi, Maurice Papon est chargé de la rédaction du projet de loi d'amnistie qui sera votée le 9 mars 1946. Nommé préfet de Corse le 8 janvier 1946, il est confronté à une très forte insécurité due au surarmement des Corses. Il s'implique dans le développement économique de la Corse et facilite, sous l'autorité de Jules Moch devenu ministre, le transit par la Corse du trafic aérien clandestin d'armes qui permet au jeune État d'Israël de survivre.

Nommé par Jules Moch préfet de Constantine le 17 septembre 1949, il contribue à calmer les esprits et à combler le fossé entre les communautés européenne et musulmane, fossé creusé par les évènements de Sétif et Guelma. Entre décembre 1951 et 1954, Papon est promu au poste de secrétaire général de la Préfecture de police, alors dirigée par Jean Baylot. On assiste durant cette période à un gonflement de l'immigration algérienne en France, qui atteint 210 000 personnes en 1954. Les nationalistes du MTLD sont très actifs parmi cette population. Le 14 juillet 1951, avant l'arrivée de Papon, 10 000 manifestants algériens marchent à travers Paris en brandissant le portrait de Messali Hadj. Le contrôle et la répression de l'agitation messaliste fait partie du travail de la préfecture de police. Les incidents violents sont nombreux, comme le 14 juillet 1953, où la police tire sur un cortège d'Algériens qui défile aux côtés de la gauche mais dans un cortège séparé. Il y a 7 morts.

Le 2 juillet 1954, Maurice Papon est nommé par Pierre Mendès-France secrétaire général du protectorat du Maroc. Sous l'autorité du résident général Francis Lacoste, nommé par le gouvernement précédent, le Maroc vit une période troublée qui mènera à l'indépendance. Papon continue à correspondre avec René Mayer qui votera plus tard la chute du gouvernement Pierre Mendès France à cause de leur désaccord sur la CED. Gilbert Grandval, nommé par le gouvernement Edgar Faure, arrive au Maroc avec une équipe complète formée en France, et Maurice Papon se retrouve sans affectation. Maurice Papon obtient, grâce à René Mayer, un entretien avec Edgar Faure qui le recase au secrétariat d'État aux Affaires algériennes, à compter du 2 février 1956. Malgré tous ses efforts pour être muté à la CECA, il accepte de retourner en 1956 à Constantine en constatant : « puisque personne ne veut aller en Algérie, j'y retournerai Inch Allah ! » Alors que la guerre d'Algérie sévit depuis un an et demie, Maurice Papon « a joué un grand rôle dans l'Est algérien de 1956 à 1958 », selon l'historien Jean-Luc Einaudi. Il est nommé inspecteur général de l'administration en mission extraordinaire (IGAME), c'est-à-dire préfet régional pour l'est de l'Algérie, le département de Constantine venant d'être découpé en quatre départements : Constantine, Bone, Sétif et Batna.

En mars 1957, il crée la Section administrative urbaine (SAU), constituée d'agents arabophones ou berbérophones, chargés de nouer des liens avec les habitants des bidonvilles. Les agents de la SAU montent des programmes de relogement, fournissent des papiers d'identité et recueillent des informations visant à identifier les réseaux du FLN. Papon crée le « Centre de renseignements et d'action » (CRA) chargé d'opérations policières, qui intègre dans une structure unifiée différents organismes de l'armée, de la gendarmerie, de la SAU et de la police civile. L'objectif est de centraliser les informations, puis d'étudier les actions à mettre en œuvre et d'envoyer des commandos spéciaux formés de harkis, de CRS ou de gendarmes pour procéder aux arrestations. Le CRA sera généralisé dans toute l'Algérie. Papon l'adaptera aussi à Paris, à partir de 1958, sous la forme du « Service de coordination des affaires algériennes ».

Partisan d'une approche psychologique de l'action contre le FLN, il se plaint du changement continuel de général commandant la division de Constantine et juge que les camps de regroupement sont trop loin des terres cultivées. Il reçoit la croix de la Valeur Militaire des mains du ministre Robert Lacoste, crée une assemblée régionale de l'Est algérien, fait accepter que le maire de Constantine, où les musulmans sont majoritaires, soit musulman, et créé une Cour d'appel à Constantine alors qu'il n'y avait avant qu'une seule cour d'appel, à Alger, pour neuf millions d'habitants. Il prend comme sous-préfet Mahdi Belhaddad, qui lui a parlé de la Ferme d'Améziane, où sévit la torture. Pour lutter contre les attaques terroristes, Papon met en œuvre les mêmes techniques que celles utilisées à Alger : déploiement des « détachements opérationnels de protection » (DOP) spécialisés dans les interrogatoires, c'est-à-dire la torture.

En mars 1958, Maurice Papon est nommé préfet de police de Paris sur la recommandation de Maurice Bourgès-Maunoury, alors ministre de la Défense nationale, qui avait été Commissaire régional de la République à Bordeaux en 1945. Quand il descend de l'avion qui le ramène de Constantine, il passe pour un homme qui connait particulièrement bien le problème de l'Algérie et sur lequel on peut compter pour faire face à une crise qui menacerait la République. A la chute du gouvernement Félix Gaillard, il refuse à Pierre Pflimlin le ministère de l'Algérie, refus jugé inquiétant par la classe politique. Ce refus, mais plus encore le soutien de Jules Moch, ministre de l'Intérieur juste avant l'arrivée au pouvoir du général de Gaulle, lui valurent son maintien en fonction par la Ve République. En juillet 1961, il reçoit des mains de Charles de Gaulle la croix de commandeur de la Légion d'honneur. Lorsqu'en 1967, Maurice Grimaud remplace Papon à la préfecture de police, le général de Gaulle dit à Grimaud : « Vous avez là un poste très important et exposé. Il y faut beaucoup de sang-froid et d'autorité. Vous succédez à un homme qui l'a occupé de façon considérable. »

À l'origine du remplacement du préfet André Lahillonne par Papon, il y avait eu la manifestation du 13 mars où, pour protester contre l'incapacité de l'administration à verser des primes de risque, quelque 2 000 policiers s'étaient dirigés vers l'Assemblée nationale aux cris de « Dides au pouvoir ! », « Fellagas assassins ! ». La principale mission confiée au nouveau préfet de police est d'imprimer un nouvel élan à la lutte contre le FLN dans la capitale. Ses diverses affectations depuis 1945 l'avaient particulièrement bien préparé à cette tâche.

En 1959, un recensement de la préfecture dénombra 131 819 Algériens dans le département de la Seine. Ils sont 152 000 en 1961 dont 8 000 femmes et 29 000 enfants. En août 1958, la Fédération de France du F.L.N. veut ouvrir un « second front » en France en vue de paralyser les forces militaires françaises en attaquant la police et des cibles stratégiques, mais depuis le début de la guerre, l'objectif constant de la Fédération de France du FLN n'est pas seulement la constitution d'un réseau clandestin de militants dévoués et efficaces, mais aussi d'exercer un contrôle absolu sur la population. Ce contrôle lui permet d'apparaître comme le seul interlocuteur valable pour représenter le peuple algérien, et il lui faut pour cela éliminer son rival, le MNA, organisation politico-militaire dirigée par Messali Hadj qui a remplacé le MTLD en 1954. Il permet également de collecter un maximum de fonds au moyen d'un impôt auquel sont assujettis tous les travailleurs algériens et qui peut représenter environ 8 % de leurs salaires.

Le MNA est pratiquement éliminé à Paris en 1960 à l'issue d'une guerre intestine sanglante. À Paris, le poids politique du FLN est exceptionnel grâce aux contacts avec les syndicats et les partis politiques dont peuvent disposer les immigrés travaillant dans les secteurs industriels avancés, grâce aussi au groupe d'étudiants et d'intellectuels d'une grande maturité politique qui peuvent nouer des contacts utiles avec les intellectuels, hommes politiques et les journalistes de gauche. Les deux wilayas de la région parisienne sont structurées en cellules locales, groupes, sections, secteurs, régions, zones et superzones. Une Organisation politico-administrative (OPA) est chargée d'exercer un contrôle sur la vie quotidienne et peut infliger des amendes pour les fautes légères, et en cas de fautes plus graves, les coupables sont exécutés par les groupes armés (GA) et une Organisation spéciale (OS). À partir de 1958, des comités de justice locaux imposent la loi islamique et réglementent le mariage, le divorce et les conflits commerciaux.

Le niveau d'autarcie politique, sociale et culturelle que le FLN avait pu établir permettait d'éviter que les émigrés n'aient de contact avec la société française et l'État français. Pour faire face à cette situation, Papon doit mettre en place une organisation lui permettant pénétrer un milieu a priori hostile, de débusquer l'ennemi et de lui ravir le contrôle de la population. Le préfet de police de Paris dépend directement des ministres de l'Intérieur qui se succèdent entre 1958 et 1962 : Jules MochÉmile PelletierJean BerthoinPierre Chatenet puis, à partir de mai 1961, Roger FreyMichel Debré sera Premier ministre de janvier 1959 à avril 1962. De Gaulle est Président du Conseil à partir du 1er juin 1958, puis président de la République à partir de janvier 1959.

Le 9 juillet, de Gaulle crée un groupe de travail composés de représentants de différents ministère pour émettre des recommandations sur les formes les plus efficaces d'action psychologique et de propagande en vue de dégager la masse des musulmans de leur soumission au FLN. Le groupe de travail espère alors qu'à l'exemple des groupes d'auto-défense mis en place en Algérie, des petits groupes antifrontistes et fidèles à la France puissent tenir tête au FLN. Le groupe de travail souligne aussi que la législation et le droit pénal qui ne sont pas adaptés à la guerre révolutionnaire sont un réel obstacle à l'action. Le 1er août 1958, Papon remet au groupe de travail un document : « Notes sur la répression du terrorisme nord-africain ». Ce document est également envoyé à la réunion du 23 août du Comité de coordination et d'action psychologique (CCAP) qui chapeaute le groupe de travail et qui regroupe les ministres de l'Intérieur, de la Justice et des forces armées. Le document de Papon recommande au gouvernement de prendre d'urgence trois mesures :

  • bannir de métropole tous les suspects terroristes, laissant les autorités militaires leur réserver un « régime répressif approprié »
  • donner davantage de pouvoir aux tribunaux militaires
  • autoriser l'assignation à résidence d'individus suspects d'activité FLN contre lesquels les preuves ne sont pas suffisantes pour lancer une procédure judiciaire

Par l'ordonnance du 7 octobre 1958, le gouvernement suit, en gros, les recommandations de Papon, autorisant notamment la détention d'Algériens arrêtés pendant deux semaines, ce qui donne le temps à la police et à l'armée de les interroger. Parallèlement à la mise en place d'une réglementation répressive, Papon participe à la mise en place de structures sociales, conformément au schéma de guerre révolutionnaire qu'il avait déjà contribué à mettre en place lorsqu'il était en poste à Constantine. Il s'agit de prendre en charge le nouvel immigré dès son arrivée dans les gares parisiennes ou à l'aéroport d'Orly, de l'aider dans ses démarches administratives tout en accumulant les informations dans un fichier de renseignements. Le Service de coordination des affaires algériennes (SCAA) est au centre de cet appareil répressif et social. Basé à la préfecture de police, il centralise toutes les informations sur le FLN à Paris. Le SCAA peut recourir, si besoin aux divers services de police, tant les gardiens de la paix et la police judiciaire, les unités anti-émeutes que sont les CRS et les gardes mobiles que des unités spécialisées, les Brigades des agressions et violences (BAV créées par le préfet Baylot.

Le SCAA est également en relation avec le Service d'assistance technique aux Français musulmans d'Algérie (SAT-FMA) conçu par des officiers supérieurs issus des SAS et venus d'Algérie en août 1958. L'objectif du SAT-FMA est de « gagner la bataille des âmes ». Selon les termes de Roger Cunibile, l'un des créateurs du service, l'aide sociale constitue « un moyen d'action, non un but ». Le Sat est organisé en six secteurs qui correspondent aux divisions policières. Chaque secteur dispose d'un bureau de renseignement spécialisé (BRS). Conseils en matière d'emploi, d'allocations familiales, de logement, délivrance de cartes d'identité et amélioration des conditions de vie se mêlent à des opérations de propagande et de collecte de renseignements.

Lorsque les bastions frontistes sont identifiés, des opérations de commandos dispersent les habitants des quartiers suspects vers des lieux éloignés. C'est l'opération « Osmose » menée à partir du 8 juillet 1959. Les récalcitrants peuvent être internés pendant un temps plus ou moins long au Centre d'identification de Vincennes (CIV). Au début de 1959, les agents du SAT préconisent à Papon de préférer le refoulement en Algérie plutôt que l'internement dans des camps français qui sont de véritables écoles de cadres du FLN. Papon transmet cette suggestion au gouvernement appuyant la demande par l'argument que « la hantise du renvoi en Algérie conduirait les immigrés à se rallier à la France ». Le délégué général en Algérie refusera que cette mesure concerne les militants « dangereux ».

À partir de la fin de 1960, le dispositif de lutte contre le FLN est complété par la création de la Force de police auxiliaire (FPA) composée de musulmans algériens volontaires et qui sera commandée par le capitaine Raymond Montaner. L'objectif des FPA est de disloquer l'organisation du FLN en arrêtant les responsables et en empêchant le prélèvement des cotisations. Ils parviennent à rallier les Algériens menacés de mort par le FLN et à recruter des indicateurs parmi les commerçants. La méthode utilisée par les hommes de Montagner est invariable: occupation d'hôtels habités par les travailleurs algériens, infiltration et recueil de renseignements, violences policières, tortures.

La première compagnie de FPA implantée dans un quartier du XIIIe arrondissement parvient à disloquer l'organisation frontiste dans cet arrondissement. Ce succès amène le préfet de police à implanter une deuxième compagnie dans le quartier de la Goutte d'Or. Dès lors, les patrouilles en file indienne de ces hommes en calots bleus, mitraillette à la ceinture, fait partie du paysage des XIIIe et XVIIIe arrondissements. Dans la lutte que mène la préfecture de police de Pairs contre le FLN, les FPA sont en première ligne. L'efficacité de la FPA, conclut Jean-Paul Brunet, a eu pour contrepartie l'emploi de moyens illégaux et moralement condamnables comme les arrestations et détentions arbitraires et la pratique systématique de la torture. Ces méthodes sont dénoncées dans la presse de gauche, et ce sont peut-être ces protestations, mais aussi l'ouverture des premiers pourparlers d'Évian entre le gouvernement français et le GPRA à la fin du mois de juin 1961, qui aboutisent au regroupement des compagnies de FPA au fort de Noisy à Romainville.

Toutefois, la préfecture de police mettra en avant que pour contrer la FPA, le FLN a également recours, « à une campagne diffamatoire » dont le but serait d'émouvoir l'opinion publique et d'obtenir la dissolution de l'unité. Des informateurs du 6e secteur SAT (Service d'assistance technique) signalent l'ébauche d'une telle campagne. Ainsi, « Des responsables frontistes et des militants bien choisis du foyer de Vitry - 45, rue Rondenay - ont reçu les consignes de déclarer dans les cafés et lieux publics qu'ils ont subi des exactions, ont été spoliés d'un portefeuille, d'une montre [...] et ont été l'objet de violences de la part de la "police algérienne" ». À ce sujet, le colonel Pierre Le Goyet rapporte une note diffusée en septembre 1959 par la Fédération de France du FLN : «  Pour ceux de nos frères qui seront arrêtés, il convient de préciser l’attitude qu’ils devront adopter. Quelle que soit la façon dont le patriote algérien sera traité par la police, il devra en toute circonstance, quand il sera présenté devant le juge d’instruction dire qu’il a été battu et torturé... Il ne devra jamais hésiter à accuser la police de tortures et de coups. Ceci a une très grande influence sur le juge et les tribunaux.»

En 1961, alors que s'engage une phase de négociations entre le gouvernement français et le gouvernement provisoire algérien (GPRA), on assiste à une recrudescence des attentats du FLN contre des policiers français. Ces attentats cessent à la fin du mois de juillet, au moment des pourparlers de Lugrin, mais reprennent avec plus de vigueur à partir du 29 août, sans que l'on sache si l'initiative en revient à la Fédération de France du FLN ou à un échelon inférieur. Les attentats dont ils sont victimes engendrent chez les policiers une véritable psychose. Il apparait que le corps des policiers, excédé par les attentats, est prêt à se faire justice lui-même. De fait, au début du mois d'octobre, un certain nombre d'assassinats d'Algériens est à imputer à des policiers ou à des groupes parapoliciers.

Le 5 octobre, Papon instaure un couvre-feu pour les Nord-Africains. « Il est conseillé de la façon la plus pressante aux travailleurs algériens de s'abstenir de circuler la nuit dans les rues de Paris et de la banlieue parisienne, et plus particulièrement entre 20h30 et 5h30 du matin. » Officiellement, il s'agissait « de mettre un terme sans délai aux agissements criminels des terroristes algériens ». En fait, il s'agit pour Papon de riposter au FLN pour prendre un avantage définitif dans la « Bataille de Paris » qui oppose depuis 1958 le FLN qui entend contrôler toute la population algérienne vivant dans la région parisienne à la police parisienne dirigée par Papon. Le couvre-feu est effectivement une gêne considérable pour les activités du FLN dont les activités étaient vespérales et nocturnes. Pour riposter au couvre-feu, le FLN décide d'organiser une manifestation de masse, pacifique, mais qui revêt un caractère obligatoire pour les populations, le 17 octobre.

Le 17 octobre au soir, entre 20 000 et 30 000 Algériens, hommes, femmes et enfants, vêtus de l'habit du dimanche pour témoigner de leur volonté de dignité, se dirigent vers les points de regroupements prévus par la Fédération de France du FLN. Les forces de police placées sous l'autorité de Papon répriment très brutalement la manifestation pacifique interdite. Plusieurs dizaines de civils algériens trouvent la mort. Des milliers de manifestants restent internés plusieurs jours dans des centres de détention où de graves sévices leur sont infligés. Le 3 octobre, lors des obsèques d'un policier victime d'un attentat, Maurice Papon avait déclaré : « Pour un coup donné, nous en porterons dix. ». Dans la même journée, il était passé dans plusieurs commissariats, autorisant verbalement ses hommes à tirer dès qu'ils se sentent menacés. Il avait donné sa parole qu'ils seront couverts. Par ailleurs, il n'avait cessé de donner des consignes tendant au respect de la légalité. « Gradés et gardiens, écrit-il, se doivent de toujours garder leur sang-froid et d'éviter les brimades qui engendrent le ressentiment et la haine et qui font finalement de jeu de l'adversaire ». Dans un rapport au ministre de l'intérieur daté du 9 octobre, il avait attiré l'attention sur le « malaise profond décelé au sein des services... qu'il n'est pas possible de laisser s'aggraver ... sans courir les plus grands risques ».

Constatant que Maurice Papon n'avait nul besoin d'exciter la police qui apparaissait comme une marmite sous pression, prête à exploser, l'historien Jean-Paul Brunet s'interroge « Qu'aurait fait un Maurice Grimaud, à sa place ? » estimant que ce dernier n'aurait pas absous par avance les exactions de la police comme Papon l'a fait le 6 octobre. On crédite en fait Maurice Grimaud, successeur de Papon, d'une répression modérée des manifestations de Mai 68. Répondant à Brunet, Maurice Grimaud insiste sur le caractère autoritaire dont Papon a fait preuve dans tous ses postes et souligne qu'il s'identifie pleinement à l'équipe gouvernementale du moment, c'est-à-dire de GaulleDebréFrey. Il ajoute ensuite : « Aurais-je mieux maîtrisé les évènements ? Comme vous, j'en doute. Non seulement, les appels à la modération ne sont plus perceptibles au-delà d'un certain degré de passion, mais aussi parce que les policiers engagés se sentaient en phase avec une bonne partie de la classe politique et de la société civile. Et pas seulement avec l'OAS »

À partir de la fin de 1961, Paris est confronté à une vague d'attentats organisée par l'OAS. Le 7 février, dix charges plastiques explosent au domicile de diverses personnalités : un de ces attentats qui vise André Malraux défigure une fillette de 4 ans, Delphine Renard. Les organisations syndicales CGT, CFTC, FEN et UNEF appellent à une manifestation le lendemain même. Le PCF, le PSU et le Mouvement de la paix se sont associés à l'appel. Mais les manifestations sont interdites depuis le Putsch des Généraux en avril 1961. Papon rencontre le 8 février au matin une délégation syndicale. Il reste debout et, glacial, signifie que le décret du 23 avril 1961 reste valable et interdit les manifestations sur la voie publique. Les délégués informent qu'ils maintiendront la manifestation pacifique. Il n'était pourtant pas exclu que la manifestation puisse être autorisée, puisqu'il s'agissait d'un « rassemblement statique » et que d'autres rassemblements statiques avaient déjà été tolérés.

Dans ses mémoires, Papon a écrit qu'il avait suggéré au ministre de l'intérieur Roger Frey de tolérer également la manifestation du 8 février, que ce dernier en aurait référé au président Charles de Gaulle qui aurait répliqué « Qu'est-ce qui prend à Papon ? ». Jean-Paul Brunet estime plausible cette version des faits, mettant en avant que Frey et Debré, aussi fervents gaullistes que Papon, n'avaient rien démenti au moment de la parution du livre. La manifestation du 8 février 1962 contre l'OAS, est violemment réprimée. Huit manifestants sont tués à la suite des coups reçus ou périssent étouffés en fuyant l'extrême brutalité de la police, dans la bouche de métro Charonne. Un neuvième meurt peu après des suites de ses blessures. Les historiens Jean-Paul Brunet et Alain Dewerpe estiment qu'une responsabilité collective, des forces de police au chef de l’État, le général de Gaulle, en passant par le préfet Papon, s'établit. Pour Dewerpe, qui qualifie l'événement de « massacre d'État »: « L'équation finale se résumerait à ceci : le massacre contre le putsch. ».

Le 12 février 1962, le Premier ministre Michel Debré se rend dans les locaux de la police parisienne, pour « apporter le témoignage de sa confiance et de son admiration » ; puis, le 13 avril de la même année, il écrit une lettre à Maurice Papon, rendant « un particulier hommage à [ses] qualités de chef et d’organisateur, ainsi qu’à la façon dont [il a] su exécuter une mission souvent délicate et difficile ». En janvier 1967, Maurice Papon quitte la préfecture de police de Paris. Il est nommé président de Sud-Aviation, ancêtre de l'Aérospatiale. En 1968 il est élu député UDR du Cher. À l'automne de la même année, il devient trésorier de l'UDR, appuyé par le chef de l'État, le général de GaulleJacques Foccart rapporte ce dialogue du 11 octobre 1968 dans son Journal de l'Élysée : « Jacques Foccart : [Le trésorier de l'UDR Robert] Poujade a l’intention de proposer Papon pour le remplacer, mais il veut connaître votre avis avant. Charles de Gaulle : Oui, Papon, c’est tout à fait convenable, c’est sérieux. En effet, c’est une bonne idée. »

Maurice Papon et  son avocat Me Jean-Marc Varaut

Maurice Papon et son avocat Me Jean-Marc Varaut

Il est élu maire de Saint-Amand-Montrond (Cher) en mars 1971. Il le restera jusqu'en 1983. Il posera, en outre, la première pierre du lycée Jean Moulin. En 1972 il devient président de la commission des finances de l'Assemblée nationale. Il est réélu député en 1973 et 1978. Cette année-là, il obtient 51,47 % des suffrages exprimés au second tour, face au communiste Laurent Bilbeau. De 1978 à 1981, il est ministre du Budget dans le troisième gouvernement de Raymond Barre. En 1980, le Canard enchaîné publie un article sur les importantes remises fiscales accordées à deux gendres de Maurice Papon, alors ministre du Budget, et demande des explications ; Maurice Papon rétorque : « Vos questions n’appellent aucune sorte de réponse. » Moins d’un an plus tard, l’hebdomadaire satirique fait l’objet d’un contrôle fiscal approfondi.

Le 6 mai 1981, entre les deux tours de l'élection présidentielle qui devait conduire à la victoire de François Mitterrand, le journal « riposte », sur le mode de l'arroseur arrosé, en publiant un article de Nicolas Brimo révélant le rôle de Maurice Papon dans la déportation des Juifs bordelais. On y trouve deux documents datés l'un de février 1943, l'autre de mars 1944, et signés de la main de Maurice Papon, alors secrétaire général de la préfecture de Gironde. Ces pièces, montraient la participation du secrétaire de préfecture à la déportation des juifs vers l'Allemagne. Ces documents avaient été découverts dans les archives départementales de la Gironde par Michel Bergès, un jeune universitaire qui effectuait des recherches sur la collaboration économique. Bergès avait aussi découvert un procès-verbal de la police relatant l'arrestation de l'un de ses amis, Michel Slitinsky, dont la famille avait été déportée à Auschwitz. Bergès avait donné des copies à Slitinsky qui les avait lui-même communiqué au Canard enchaîné. Une autre note datée de novembre 1942, signée par Maurice Papon et produite pendant le procès, prouvera que celui-ci avait demandé au Commandant de la Direction de la Police de Sécurité allemande à Bordeaux la libération d'Alice Slitinsky, arrêtée le 19 octobre 1942 et relâchée le 5 décembre 1942.

En juin 1981, Papon demande la constitution d'un « jury d'honneur ». Le 15 décembre 1981, un jury d'honneur composé de cinq anciens résistants Marie-Madeleine Fourcade, Jean Pierre-Bloch, Daniel Mayer, le père Riquet et Charles Verny « donne acte à M. Papon de ce qu'il fut bien affilié aux Forces françaises combattantes à compter du 1er janvier 1943 et attributaire de la carte du combattant volontaire de la Résistance ». Il ajoute cependant qu'en restant en fonctions à la préfecture de Gironde, Maurice Papon fut mêlé de ce fait « à des actes contraires à l'honneur », et estime que ce dernier aurait dû démissionner en 1942.

Le 8 décembre 1981, Maurice-David Matisson, Jean-Marie Matisson, Jacqueline Matisson et Esther Fogiel déposent plainte pour "crimes contre l'humanité". Bien que l'affaire ait été déclenchée quatre jours avant le scrutin présidentiel, et touche un ancien préfet, député RPR du Cher, ministre du Budget du gouvernement de Raymond Barre, aucun élément n'est venu étayer un lien de cause à effet entre l'élection et les révélations du Canard enchaîné. Michel Slitinsky, revenant sur le déclenchement de l'affaire en 1998, soulignera au contraire l'arrière-plan politique de l'entre deux tours de l'élection présidentielle qui verra lancer ce scoop. Le journaliste du Le Canard enchaîné Nicolas Brimo avait consulté le candidat socialiste François Mitterrand pour choisir de concert la date du 6 mai 1981. Le titre de l'article était évocateur: « Quand un ministre de Giscard faisait déporter les Juifs ». Selon Eric Conan, la manœuvre politique aurait visé à faire basculer 200.000 voix juives dans le camp socialiste.

Papon est inculpé en 1983 de crimes contre l'humanité. En France, les crimes contre l'humanité sont imprescriptibles depuis 1964. Avant le procès de Maurice Papon, ceux de Paul Touvier et Klaus Barbie avaient été concernés par l'imprescribilité. Mais ce n'est qu'en 1997 que débute le procès, après dix-sept années de batailles juridiques. Il avait été renvoyé, le 18 septembre 1996, devant la cour d'assises de la Gironde par la chambre d'accusation de la cour d'appel de Bordeaux. Parmi les plaignants, on compte 34 membres de la famille de juifs déportés et 14 associations qui se sont constituées parties civiles. Papon est accusé d'avoir fait déporter, entre juillet 1942 et mai 1944, près de 1600 juifs de Bordeaux vers Drancy. Le renvoi devant les assises de la Gironde ne concerne que soixante-douze victimes déportées entre 1942 et 1944 et parentes des plaignants. Maurice Papon est défendu par l'avocat Jean-Marc VarautBernard Vaugon lui apporte son soutien. C'est le procès le plus long en France depuis la Seconde Guerre mondiale.

Maurice Papon est condamné le 2 avril 1998 à une peine de dix ans de réclusion criminelle, d'interdiction des droits civiques, civils et de famille pour complicité de crimes contre l'humanité par la cour d'assises. Seules ont été retenues, pour quatre convois sur huit, des complicités d'arrestation et de séquestration. La cour d'assises a estimé qu'il n'était pas prouvé que Maurice Papon avait connaissance de l'extermination des juifs. En conséquence, il est acquitté pour toutes les charges de « complicité d'assassinat » et des « tentatives de complicité d'assassinat ».

Le procès Papon a été porteur de significations différentes pour les Français ; pour certains, il représentait une dernière chance de confrontation du peuple français avec son passé collaborationniste, pour d'autres il symbolisait le ravivement inutile de blessures anciennes et de facteurs de divisions. Une des questions principales du procès était de déterminer dans quelle mesure un individu doit être tenu seul responsable lorsqu'il est un maillon dans une chaîne de responsabilités. Le procureur général requiert une peine de vingt ans de réclusion criminelle, alors que la réclusion criminelle à perpétuité, réclamée par les parties civiles, était encourue. La peine finalement prononcée a été dénoncée par les avocats du condamné comme une peine de « compromis ».

Mis en liberté au début de son procès, avec l'aide d'Hubert de Beaufort, Maurice Papon s'enfuit en Suisse en octobre 1999 à la veille de l'examen de son pourvoi en cassation ; ne s'étant pas mis en état (c'est-à-dire constitué prisonnier avant l'examen de son pourvoi), il est déchu de son pourvoi. Arrêté au bout de quarante-huit heures dans un hôtel helvétique, et aussitôt expulsé du territoire en vertu de l'article 70 de la Constitution, Maurice Papon est finalement emprisonné à la prison de Fresnes, puis à celle de la Santé, dont il sort le 18 septembre 2002, après trois années de détention, sur la base d'un avis médical concluant à l'incompatibilité de son état de santé avec la détention et de la « loi Kouchner », nouvellement votée. Il est alors assigné à résidence dans sa maison familiale de Gretz-Armainvilliers en Seine-et-Marne.

Cette remise en liberté a été très critiquée. Le rapport médical décrivant Maurice Papon comme « impotent et grabataire » parut démenti spectaculairement quand l'ancien prisonnier quitta à pied la prison de la Santé. La libération de Papon a été rendue possible par la loi « Kouchner » du 4 mars 2002 qui prévoit que les prisonniers peuvent être libérés s'ils souffrent d'une maladie incurable ou si leur incarcération met en danger leur santé. Papon est le deuxième Français à bénéficier de cette loi, alors que vingt-sept octogénaires français sont entrés en prison en 2001. La libération de Maurice Papon a été approuvée par l'ancien garde des Sceaux et ancien président du Conseil constitutionnel Robert Badinter. Elle avait été aussi demandée par des personnalités aussi peu suspectes de complaisance que l'ancienne résistante Germaine Tillion, cofondatrice du réseau du musée de l'Homme.

Dans un arrêt du 12 avril 2002, le Conseil d'État, considérant que les faits pour lesquels Maurice Papon a été condamné résultent à la fois d'une faute personnelle et d'une faute de service, c'est-à-dire de l'administration, considérant notamment que l'ordonnance du 9 août 1944 relative au rétablissement de la légalité républicaine n'impliquait pas l'irresponsabilité de l'État82, a condamné l'État à payer la moitié des dommages que la Cour d'assises de la Gironde avait attribués aux parties civiles. Mais, de son côté, Papon a organisé son « insolvabilité ». Le 25 juillet 2002, sur requête de M. Papon, la Cour européenne des droits de l'homme, suivant sa jurisprudence antérieure, a jugé contraire aux principes du procès équitable l'obligation de se constituer prisonnier avant l'examen d'un pourvoi en cassation, qui faisait alors partie du code de procédure pénale. À la suite de cet arrêt, la commission de réexamen des condamnations pénales a ordonné le réexamen du pourvoi en cassation de Papon, pourvoi qui a été rejeté le 11 juin 2004 par l'assemblée plénière de la Cour de cassation.

Par un arrêt du 4 juillet 2003, le Conseil d'État a annulé la suspension du versement de la pension de retraite de Papon : la suspension avait été décidée en application d'une disposition concernant la condamnation à une peine afflictive ou infamante, alors que cette catégorie de peines ne figure plus dans le nouveau code pénal. Par un arrêt du même jour, il s'est déclaré incompétent pour examiner la requête visant à obtenir le versement de sa pension d'ancien député, dont le versement avait été suspendu pour la même raison que sa pension d'ancien préfet.

Maurice Papon a eu de nouveau affaire à la justice en 2004-2005, pour avoir arboré illégalement la Légion d'honneur en public, alors que ses décorations lui avaient été retirées à la suite de sa condamnation. Il est condamné le 2 mars 2005 à 2 500 euros d'amende. Après sa libération pour raison de santé le 4 septembre 2002, Maurice Papon vend la maison familiale qu'il possède à Gretz-Armainvilliers et s'installe dans un petit pavillon moderne au 44 de la rue Arthur Papon (du nom de son père, maire de 1919 à 1937), où il est assigné à résidence. Hospitalisé le 8 février 2007 à La Francilienne, clinique de Pontault-Combault en Seine-et-Marne, à la suite de problèmes cardiaques et pour une intervention sur son pacemaker, il y meurt le 17 février 2007 à l'âge de quatre-vingt-seize ans. Sa mort a suscité peu de réactions spontanées des milieux politiques et associatifs.

L'avocat de Maurice Papon, Francis Vuillemin, a déclaré que son client serait enterré avec la légion d'honneur, affirmant dans un communiqué : « Je veillerai personnellement à ce que l'accompagne dans son tombeau la croix de Commandeur de la Légion d'honneur que Charles de Gaulle lui a remise de ses propres mains, pour l'éternité. » « Le délit de port illégal de décoration ne se conçoit que dans un lieu public. Le cercueil est le lieu le plus privé qui puisse être et un cadavre n'est plus un sujet de droit, il n'y a donc pas d'infraction », a déclaré l'avocat à Reuters. Finalement le défunt a été enterré avec sa légion d'honneur, les autorités ayant décidé de ne pas intervenir pour la retirer, à l'image de la déclaration de Michèle Alliot-Marie : « La République a fait ce qu'elle devait faire, il y a eu procès, il y a eu décision de justice, à la suite de la décision de justice la République a décidé de retirer la croix de commandeur de la légion d'honneur à Maurice Papon, il n'est plus commandeur de la légion d'honneur, c'est tout. Ensuite ouvrir les cercueils, c'est quelque chose qui me déplaît ».

Juridiquement, le fait de placer la légion d'honneur sur un cadavre n'est pas condamnable ; premièrement parce que seule une personne vivante peut commettre un délit de port illégal de décoration, alors qu'il n'est pas illégal d'en poser une sur un objet. Ensuite, parce que le port n'est pas public puisque masqué par le cercueil. Le fait que le placement de la légion d'honneur dans le cercueil ait été accepté ne contredit donc pas l'exclusion de l'ordre. Mais même si juridiquement il est impossible d'interdire ce port, plusieurs représentants de la classe politique ont indiqué qu'ils voyaient là une provocation. Son enterrement a été célébré conformément au rite de l'Église catholique par le père Michel Lelong, un prêtre connu pour son dialogue avec l'islam. Une quarantaine de personnes, autant de journalistes et de policiers, ont assisté à l'oraison funèbre. Maurice Papon a été inhumé le 21 février 2007 dans le cimetière de Gretz-Armainvilliers aux côtés de ses parents et de sa femme, Paulette, née Asso, morte en mars 1998, deux jours avant la fin du procès et mère d'Aline Vigne, la mère de Patricia Vigne, Alain Papon et Muriel Tatischeff mariée à Alexis Tatischeff.

Castagnède Jean-Louis

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Jean-Louis Castagnède (né le 10 mars 1945 à Rochefort, Charente-Maritime et mort le 18 février 2007 à Paris), était un haut magistrat français.

 

Castagnède Jean-Louis

Il commence sa carrière en 1974, en tant que substitut à Bergerac puis à Saintes. En 1984, il est conseiller à la cour d'appel de Toulouse puis en 1988, à celle de Bordeaux, où il devient président de chambre en août 1994. Il est alors chargé de 1997 à 1998 du procès de Maurice Papon jugé pour son rôle dans la déportation de juifs, de 1942 à 1944 alors qu'il était secrétaire général de la Gironde. En juin 2003, il est nommé conseiller à la Cour de cassation, il est y chargé de rapporter devant la Cour de révision l'ultime requête présentée pour Guillaume Seznec.

Lui qui envisageait de prendre prochainement sa retraite était hospitalisé depuis plusieurs jours, il meurt d'une rupture d'anévrisme dans la nuit du 17 au 18 février 2007 à Paris, à l'âge de 62 ans. Sa mort survient quelques heures seulement, après celle de Maurice Papon dont il présida le procès d'octobre 1997 à avril 1998.

 

Jaurès Jean

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Jean Jaurès homme politique français (Castres 1859-Paris 1914). Le père de Jean Jaurès avait pour cousins germains deux amiraux et professait des opinions légitimistes. Commerçant, il avait fait de mauvaises affaires et s'était finalement installé à quelques kilomètres de Castres, à la Fédial, où il cultivait quelques hectares. 

Jaurès Jean

Jean Jaurès sera beaucoup plus influencé par sa mère que par son père, qui mourra en 1882. Il songe au concours des Postes, quand il est remarqué par l'inspecteur général Félix Deltour, qui intervient pour qu'il puisse préparer le concours d'entrée à l'École normale supérieure (ENS), tout en étant interne à Sainte-Barbe (Paris). Au bout de deux années, il entre premier d'une promotion qui compte dans ses rangs le philosophe Henri Bergson.

À l'École normale supérieure (1878-1881), il prépare l'agrégation de philosophie, à laquelle il sera reçu troisième. Il est républicain et partisan des lois laïques de Jules Ferry ; mais rien ne paraît le destiner à une carrière politique. Professeur de philosophie au lycée d'Albi (1881-1883), Jean Jaurès prépare ses thèses : De la réalité du monde sensible et Sur les origines du socialisme allemand. En novembre 1883, il est maître de conférences à la faculté des lettres de Toulouse. Les élections législatives de 1885 se font au scrutin de liste. Il manque un candidat sur la liste républicaine du Tarn. Est-ce l'amiral Benjamin Jaurès (1823-1889) qui suggère le nom de son petit-cousin ? Élu député, Jean va s'asseoir au centre gauche. À cette époque, il n'est pas socialiste, mais il s'intéresse aux questions sociales, par exemple aux caisses de retraites des ouvriers mineurs, et déclare à cette occasion (juillet 1886) que « tout nous achemine vers la réalisation de l'idée socialiste » ; mais celle-ci semble n'être encore pour lui que l'idée républicaine poussée à ses extrêmes limites.

Aux élections de 1889, qui se font de nouveau au scrutin uninominal, Jean Jaurès choisit la circonscription de Castres, et il y est battu. Il reprend alors son poste à la faculté des lettres de Toulouse. Il soutient brillamment ses thèses en 1892. Mais il collabore depuis 1886 au quotidien la Dépêche de Toulouse, et il est entré en 1890 au Conseil municipal, qui l'a nommé adjoint au maire. En mars 1892, il a avec Jules Guesde, de passage à Toulouse, un entretien qui ne se solde pas par une adhésion, car, visiblement, il se méfie des « sectes socialistes » et de leur exclusivisme. C'est le socialiste Lucien Herr, bibliothécaire de l'École normale supérieure, qui lui fait franchir le « pas décisif », vraisemblablement en entreprenant de lui démontrer que le socialisme n'est pas une chose faite, mais une chose à faire, et qu'en y adhérant il pourra en modeler le contour. Cela se situe en 1892-1893. En 1893, Jean Jaurès est élu dans la circonscription de Carmaux.

Une quarantaine de socialistes de tendances diverses siègent alors au palais Bourbon. Influencé, à travers Lucien Herr, par le socialiste Lavrov, Jean Jaurès pense possible de mettre en œuvre un socialisme largement ouvert à la fois aux ralliements des républicains sincères (il croit alors à l'adhésion de Georges Clemenceau) et aux jeunes qui s'éveillent à l'action, notamment parmi les intellectuels. Dans une série d'articles publiés par la Revue socialiste (mars 1895-mai 1896), il s'emploie à dessiner les linéaments de la société future. Pour lui, le socialisme n'est pas l'étatisme. Ce socialisme est aussi éloigné du patronat d'État que du patronat privé. La production sera assurée par de grandes associations nationales autonomes. Jean Jaurès, qui n'est ni un économiste ni un juriste, ne poussera pas beaucoup plus loin cet effort de prospective socialiste. Il sera au premier rang de la campagne en faveur de Dreyfus et soutiendra l'œuvre laïcisante de Pierre Waldeck-Rousseau et d'Émile Combes ; il sera l'un des animateurs de la gauche. Il joue un rôle important dans la mise sur pied d'une « verrerie ouvrière » à Albi.

Aux élections de 1898, Jean Jaurès est de nouveau battu. Il entreprend alors de rédiger une Histoire socialiste (1789-1900) ; se chargeant lui-même de la Constituante, de la Législative et de la Convention, il renouvelle, par ses analyses économiques et sociales, l'histoire de cette période. Affichant une certaine réserve à l'égard du marxisme, il déclare placer son histoire sous le patronage de Jules Michelet et de Plutarque aussi bien que sous celui de Karl Marx. Il songe, à ce moment, à mettre sur pied une Encyclopédie socialiste dans le même esprit. Mais l'unité socialiste qu'il espérait voir se réaliser dans un large esprit de compréhension mutuelle est retardée, en partie par l'entrée du socialiste indépendant Alexandre Millerand dans le cabinet Waldeck-Rousseau en 1899 et par l'évolution que Millerand suit ensuite. Jules Guesde et Karl Kautsky, – gardiens vigilants de l'orthodoxie marxiste – souhaitent que l'unité du socialisme français se fasse en dehors de Jean Jaurès, qui, en 1902, fonde le parti socialiste français et est réélu député à partir de cette même date.

Au congrès de la IIe Internationale à Amsterdam en 1904, Jean Jaurès se dresse contre un certain marxisme qu'il accuse d'appartenir encore à la période utopique. Mais ses thèses sont minoritaires, et c'est sur un socialisme inspiré du marxisme que l'unité des socialistes français se réalise en 1905. Jean Jaurès, critiqué et abandonné par certains de ses amis, s'incline. Il pense qu'il a pour lui l'avenir. De fait, Jean Jaurès, au congrès de Toulouse en 1908, remporte un succès éclatant. En pleine possession de ses moyens, doué d'une chaude éloquence et d'une culture considérable, il présente alors une motion de synthèse, qui est adoptée à l'unanimité moins une voix. Mais son action parlementaire va être de plus en plus absorbée par la lutte contre les dangers de guerre, car Jean Jaurès s'est toujours élevé contre l'alliance franco-russe, qui lui paraît contre nature : comment la République française peut-elle s'allier à l'autocratie tsariste ? Il redoute – vue prophétique – que quelque complication balkanique n'entraîne, par le truchement de l'alliance russe, la France dans une guerre européenne.

Il prépare un projet de réorganisation de l'armée, dont l'exposé des motifs – élargi démesurément – devient un livre, l'Armée nouvelle (1911), où il explique sa conception de l'État, très différente de la conception marxiste. Parallèlement, il s'élève contre la politique française de pénétration au Maroc, qui, elle aussi, lui paraît grosse de périls. Son action s'étend à l'Internationale. Avec Édouard Vaillant, qui, finalement, se sent plus près de Jean Jaurès que de Jules Guesde, avec James Keir Hardie, l'un des leaders du parti travailliste britannique, il essaie d'amener les congrès socialistes internationaux à prendre une position plus nette en face des menaces de guerre. Est-il disposé à aller jusqu'à la grève générale devant la guerre, comme la Confédération générale du travail en France déclare vouloir le faire ? N'utilise-t-il cette menace que pour obliger le gouvernement à négocier plutôt qu'à risquer un conflit ? Avec passion, il mène campagne contre l'allongement de la durée du service militaire, porté à trois ans. Il voit avec inquiétude Raymond Poincaré accéder à la présidence de la République (janvier 1913) et Joseph Caillaux écarté du gouvernement par le meurtre de Gaston Calmette, directeur du Figaro, abattu par Mme Caillaux (mars 1914). Sans doute espère-t-il pouvoir agir sur le président du Conseil, René Viviani, ancien socialiste indépendant.

Après l'attentat de Sarajevo (28 juin 1914), alors que la situation s'aggrave dans les Balkans, puis en Europe, Jean Jaurès semble avoir pensé qu'une fois encore la guerre sera écartée. Il essaie de convaincre les ministres sur lesquels il croit avoir une influence. Devant la décision du gouvernement allemand de proclamer l'« état de danger de guerre », il songe à télégraphier au président des États-Unis, Woodrow Wilson, pour lui demander son arbitrage. Mais, alors qu'au sortir du siège de son journal, l'Humanité (fondé par lui en 1904), il dîne au café du Croissant, rue Montmartre, il est abattu d'un coup de revolver par Raoul Villain, un nationaliste déséquilibré (31 juillet 1914). Reporté à la paix, le procès du meurtrier se terminera par un acquittement (1919).

Il apparaît comme essentiellement synthétique. Chaque fois que Jean Jaurès se heurte à une opposition, il essaie de la vaincre en allant vers une synthèse plus vaste. Il tente ainsi de réconcilier la démocratie et la lutte de classes, la réforme et la révolution, la nation et l'Internationale. En présence d'un syndicalisme qui affirme par la charte d'Amiens en 1906 sa volonté d'indépendance, il n'engage pas la lutte ; il pense que le syndicalisme, même s'il n'est pas lié organiquement en France, comme dans d'autres pays, au parti socialiste, mène une action qui va dans le même sens. Vis-à-vis des coopératives, il adopte la même attitude. Mieux vaut que les coopératives françaises de consommation réalisent leur unité que de voir deux mouvements rivaux, l'un qui se donne comme socialiste, l'autre qui se réclame de la neutralité.

Pour la même raison, Jean Jaurès ne veut pas d'un socialisme ouvriériste. Sans doute, les ouvriers, qu'il a connus surtout à travers les mineurs d'Albi et les verriers du Tarn, sont-ils dans sa pensée le principal levier de la transformation sociale. Mais le socialisme de Jean Jaurès s'adresse au peuple travailleur dans sa totalité, aux paysans, qu'il connaît bien et dont sa jeunesse a partagé les travaux, ou aux enseignants, sur lesquels il essaie d'agir à travers les articles qu'il donne à la Revue de l'enseignement primaire et primaire supérieur. Ce qu'il veut éveiller chez tous, c'est l'humanité. Le nom qu'il a donné à son journal a ce sens profond. Pour lui, l'individu est la fin suprême. Il faut désagréger tous les systèmes d'idées et toutes les institutions qui entravent son développement. C'est l'individu qui est la mesure de toute chose, de la patrie, de la famille, de la propriété. Pour y parvenir, il faut secouer la torpeur du grand nombre. Quelques esprits d'élite présentent la possibilité de formes nouvelles de vie. Quelques volontés héroïques s'épuisent à les réaliser. La masse manque de confiance en soi. Il faut l'entraîner.

Au cours de son existence passionnée, Jean Jaurès a été violemment combattu : d'abord par la droite conservatrice et par le patronat, qui lui reprochent d'être un démagogue ; ensuite par les catholiques, qui n'acceptent pas l'appui donné par lui à Pierre Waldeck-Rousseau et à Émiles Combes ; enfin par certains socialistes, comme Jules Guesde, qui l'accusent de ne pas faire une place suffisante à la lutte de classes. Des hommes comme Georges Sorel et Charles Péguy, si différents à tant d'égards, se trouveront d'accord pour juger sévèrement son attitude après l'affaire Dreyfus. Nombre de patriotes l'accuseront de faire consciemment ou non le jeu de l'Allemagne. Mais, quand Jean Jaurès disparaît, la Chambre unanime lui rend hommage, d'Albert de Mun à Édouard Vaillant.

Par la suite, son exemple et sa pensée seront maintes fois invoqués par ceux qui lui succéderont à la tête du mouvement socialiste, mais souvent dans des sens différents, des communistes, qui maintiennent son nom en tête de l'Humanité, devenu l'organe de leur parti, à Pierre Renaudel, qui, se séparant de la SFIO en 1933, baptisera le parti qu'il forme « Union Jean-Jaurès », en passant par Léon Blum, qui, dans les circonstances difficiles, déclarera se référer toujours à ce qu'aurait pensé, dit et fait Jean Jaurès.

Ribot Alexandre

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Alexandre Félix Joseph Ribot, né le 7 février 1842 à Saint-Omer (Pas-de-Calais) et mort le 13 janvier 1923 à Paris, est un magistrat, conseiller d'État et homme politique français. 

Ribot Alexandre

Après des études brillantes à l'université de Paris, où il fut lauréat de la faculté de droit, il devint un avocat remarqué. Il fut secrétaire de la Conférence des avocats et l'un des fondateurs de la Société de législation comparée. En 1875 et 1876, il fut directeur des Affaires criminelles puis secrétaire général du ministère de la Justice, sous le patronage de son ministre et mentor Jules Dufaure, qui devint également président du conseil en mars 1876. En 1877, il entra en politique en jouant un rôle important dans le comité de résistance juridique pendant le ministère Broglie. L'année suivante, il fut élu député de Boulogne comme républicain modéré, dans son département natal du Pas-de-Calais.

En 1879, il exerça le métier de journaliste en tant que rédacteur-en-chef avec Georges Picot du journal centre gauche le Parlement fondé par Jules Dufaure. Son éloquence passionnée mais raisonnable lui donna une influence qu'accrurent ses interventions au parlement, où il s'opposa aux mesures violentes contre les congrégations non autorisées. Il se consacra surtout aux questions financières et en 1882 fut rapporteur du Budget. Il devint un des principaux adversaires républicains du Parti radical, en se distinguant par ses attaques contre l'éphémère ministère Gambetta (fin 1881-début 1882). Il refusa de voter les crédits demandés par le cabinet Ferry pour l'expédition du Tonkin et aida Georges Clemenceau à renverser le ministère en 1885. Aux élections générales de cette année-là, il fut une victime de la déroute républicaine dans le Pas-de-Calais et ne revint pas à la Chambre avant 1887.

Après 1889, il représenta de nouveau Saint-Omer. Sa crainte devant le mouvement boulangiste le convertit à la politique de « concentration républicaine » et en 1890 il devint ministre des Affaires étrangères dans le cabinet Freycinet. Il avait une profonde connaissance des institutions anglaises qu'il estimait et deux de ses travaux publiés Biographie de Lord Erskine (1866) et Étude de l'acte du 5 avril 1873 pour l'établissement d'une cour suprême de Justice en Angleterre (1874), traitent de la législation anglaise. Il donna aussi une direction nouvelle et très importante à la politique française par l'entente avec la Russie, annoncée au monde en 1891 par la visite de la flotte française à Cronstadt – nom qui fut donné alors à des rues ou quais français – et qui par la suite se concrétisa dans un traité formel d'alliance franco-russe. Cinq ans plus tard, le couple impérial russe fit une visite officielle et très populaire en France, où il fut reçu avec faste par le président Félix Faure (des objets décoratifs commémorant cet événement furent alors réalisés).

Il conserva son poste dans le ministère Émile Loubet (novembre-février 1892) et après sa chute devint président du Conseil, en conservant le portefeuille des Affaires étrangères. Son gouvernement démissionna en mars 1893 sur le refus de la Chambre d'accepter les amendements au budget préconisés par le Sénat. Après l'élection de Félix Faure comme président de la République en janvier 1895, Ribot redevint président du Conseil et ministre des Finances. Le 10 juin, il fut capable d'annoncer officiellement pour la première fois une alliance en forme avec la Russie. Le 30 octobre son gouvernement tomba sur la question du chemin de fer du Sud. La raison de sa chute était en fait la mauvaise tournure qu'avait prise l'expédition de Madagascar, dont le prix en hommes et en argent avait dépassé toutes les attentes et la situation sociale inquiétante du pays, et dont la grève à Carmaux était un signe.

Après la chute du ministère Jules Méline en 1898, Ribot essaya en vain de former un cabinet « de conciliation ». Il fut élu, à la fin de 1898, président de l'importante commission de l'Instruction publique, où il recommanda l'adoption d'un système moderne d'éducation. La politique du ministère Waldeck-Rousseau sur les congrégations religieuses enseignantes divisa le Parti républicain et Ribot fut parmi ceux qui se séparèrent de lui. Mais aux élections générales de 1902, bien qu'il fût lui-même réélu, sa tendance politique subit un échec sévère. Il s'opposa activement à la politique du ministère Combes dont il dénonça l'alliance avec Jean Jaurès. Le 13 janvier 1905, il fut un des chefs de l'opposition qui provoquèrent la chute du cabinet. Bien qu'il eût été le plus violent dans la dénonciation de la politique anticléricale du cabinet de Combes, il fit savoir alors qu'il acceptait qu'un nouveau régime remplaçât le Concordat de 1801 et il apporta son appui au gouvernement pour l'établissement des associations cultuelles, en même temps qu'il contribuait à faire mitiger les décrets sur la Séparation.

Il fut réélu député de Saint-Omer en 1906. La même année, il fut élu membre de l'Académie française, succédant au duc d’Audiffret-Pasquier. Il était déjà membre de l'Académie des sciences morales et politiques depuis 1903. Pour justifier sa politique d'opposition, il publia en 1905 deux volumes de ses discours politiques. Il fut sénateur du Pas-de-Calais jusqu'à son décès en 1923.Il fut inhumé au cimetière des Bruyères à Saint-Omer. Ribot fut quelques jours président du Conseil en juin 1914 après la chute du gouvernement Doumergue et revint au pouvoir en mars 1917, après celle de Briand. C'est probablement à ce moment qu'il inspira à son ancien allié Georges Clemenceau ce mot cruel : « On dit que les meilleurs abris sont voûtés. M Ribot est voûté, mais il n'en est pas plus sûr pour autant » Ce dernier ministère se situe pendant la partie la plus critique de la Première Guerre mondiale, qui avait vu l'échec de l'offensive Nivelle et la retentissante mutinerie des soldats français qui en avait été la conséquence. Démis en septembre et remplacé par le ministre de la Guerre Paul Painlevé, il resta ministre des Affaires étrangères pendant un mois avant de démissionner en octobre.

Carrière ministérielle :
 

  • Ministre des Affaires étrangères du 17 mars 1890 au 11 janvier 1893, dans les gouvernements Charles de Freycinet (4), Emile Loubet et gouvernement Alexandre Ribot (1)
  • Ministre de l'Intérieur du 11 janvier au 4 avril 1893 dans le gouvernement Alexandre Ribot (2)
  • Ministre des Finances du 26 janvier au 1er novembre 1895 dans le gouvernement Alexandre Ribot (3). Fait voter la loi Ribot le 10 avril 1908 (création des sociétés de crédit immobilier qui deviendront le Crédit Immobilier de France). 
  • Ministre des Finances du 26 août 1914 au 20 mars 1917 dans les gouvernements René Viviani (2), Aristide Briand (5) et Aristide Briand (6)
  • Ministre des Affaires étrangères du 20 mars au 23 octobre 1917 dans les gouvernements Alexandre Ribot (5) et Paul Painlevé (1)


Il occupa les fonctions de président du Conseil des ministres à cinq reprises :
 

  • du 6 décembre 1892 au 10 janvier 1893 : voir gouvernement Alexandre Ribot (1) succédant à Émile Loubet (gouvernement Loubet),
  • du 11 janvier 1893 au 30 mars 1893 : voir gouvernement Alexandre Ribot (2) se succédant à lui-même, et étant à son tour remplacé par Charles Dupuy (1er gouvernement),
  • du 26 janvier 1895 au 28 octobre 1895 : voir gouvernement Alexandre Ribot (3) succédant à Charles Dupuy (3e gouvernement), et étant à son tour remplacé par Léon Bourgeois (gouvernement Bourgeois),
  • du 9 juin 1914 au 12 juin 1914 : voir gouvernement Alexandre Ribot (4) succédant à Gaston Doumergue (1er gouvernement), et étant à son tour remplacé par René Viviani (1er gouvernement),
  • du 20 mars 1917 au 7 septembre 1917 : voir gouvernement Alexandre Ribot (5) succédant à Aristide Briand (6e gouvernement), et étant à son tour remplacé par Paul Painlevé (1er gouvernement).

 

Tanguy-Prigent François

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François-Tanguy Prigent, dit Tanguy-Prigent, est un homme politique français né le 11 octobre 1909 à Saint-Jean-du-Doigt (Finistère) et mort le 20 janvier 1970 à Morlaix (Finistère).

 

Tanguy-Prigent François

François Tanguy-Prigent est issu d'une famille de petits propriétaires paysans. Après l'école primaire, il travaille à la ferme de ses parents et se syndique dès l'âge de 16 ans au sein de la Fédération paysanne. Il devient rapidement l'un des dirigeants de cette organisation. Il s'engage également très jeune en politique, puisque dès l'âge de 18 ans, il devient secrétaire de la section locale des jeunes socialistes, qui dépendait de la SFIO. Dès le milieu de la décennie 1930, il devient conseiller général du Finistère en octobre 1934 et maire de sa commune d'origine, Saint-Jean-du-Doigt en mai 1935. Il anime aussi la « Coopérative de Défense Paysanne » dont il était le fondateur. En mai 1936, il est élu député à la Chambre des députés, lors des élections qui ont porté le Front populaire au pouvoir. À cette occasion, il bat de manière totalement inattendue un notable local, candidat sortant dans son fief familial, et devient ainsi le plus jeune député de France.

Il est mobilisé en 1939 lors de la déclaration de guerre comme sous-lieutenant dans l'artillerie portée et fait toute la campagne jusqu'à la Débâcle. Après l'armistice du 22 juin 1940, il est partisan de la fermeté à l'égard des Allemands et le 10 juillet 1940, Tanguy-Prigent est l'un des quatre-vingts parlementaires qui refusent les pleins pouvoirs à Pétain. De retour à Saint-Jean-du-Doigt, il est arrêté en septembre 1940 par les Allemands, certes rapidement relâché, mais révoqué de sa fonction de maire par la nouvelle autorité préfectorale. François Tanguy-Prigent crée dès la fin de l'année 1940 dans le nord du Finistère le Bulletin bimensuel de la Coopérative de Défense paysanne de Morlaix, qui critique la politique menée par la Corporation paysanne ; cette coopérative regroupe 4390 adhérents en 1942 et diffuse à partir de 1941 son Bulletin dans 18 départements, toléré un temps par le régime avant d'être interdit, mais son action a jeté les bases d'un syndicat agricole clandestin, la Confédération générale de l'agriculture (CGA).

Bien que se sachant surveillé, il participe ensuite à la Résistance, tout d'abord en créant la Confédération générale de l'agriculture, syndicat clandestin, qui s'oppose à la Corporation paysanne mise en place par le Régime de Vichy ; puis, en 1943, en participant à la reconstitution clandestine du parti socialiste SFIO, puis en adhérant au mouvement Libération Nord. Dans la clandestinité, François Tanguy-Prigent devient Jacques Le Ru. À partir de 1943, il est totalement entré en clandestinité et il organise un maquis dans le nord du Finistère, utilisant sa bonne connaissance du monde rural local pour lutter contre l'Occupant et le Régime de Vichy. Il crée au début de l'année 1944 un journal clandestin "La Résistance Paysanne" et participe aux combats de la Libération à la tête de 200 FFI et de troupes françaises parachutées d'Angleterre. Le 4 septembre 1944, François Tanguy-Prigent devient ministre de l'Agriculture (c'est par la radio qu'il apprend qu'il a été nommé à ce poste par le général de Gaulle). Il conserve cette fonction jusqu'au 22 octobre 1947.

Il entreprend alors la modernisation de l'agriculture française. Dès le 12 octobre 1944, il supprime la corporation paysanne, organisme corporatiste créé en 1940 par le régime de Vichy. Il aide aussi au développement des syndicats, coopératives et foyers ruraux, dans un but d'accompagnement culturel de la reconstruction et d'émancipation des campagnes de la tutelle religieuse sous laquelle elles se trouvaient alors. Il participe activement à la fondation de la Fédération Nationale des Foyers Ruraux (FNFR), en 1946, qui deviendra rapidement un des grands mouvements d'éducation populaire. Il est aussi à l'origine de la création du statut du fermage et du métayage (loi du 13 avril 1946). 

Ce statut, très protecteur des droits des paysans vis-à-vis de leurs propriétaires, est encore en vigueur aujourd'hui. François Tanguy-Prigent est élu aux deux assemblées nationales constituantes de 1945 et 1946, puis comme député du Finistère jusqu'en 1958, toujours en tant que socialiste SFIO. En 1951, il est vice-président du Comité d'étude et de liaisons des intérêts bretons (CELIB), avec Paul Ihuel et André Morice, le président étant René Pleven. Opposé au retour de Charles de Gaulle en 1958, il quitte la SFIO en octobre 1959 et milite au PSA puis au PSU, qu'il représente à l'Assemblée nationale de 1962 à 1967 (il siège avec les non-inscrits). Il fut également conseiller général du Finistère et directeur de journal.

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