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L’islamophobie et la manipulation médiatique du sacré

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L’islamophobie est une notion polémique qui divise profondément. Certains revendiquent pleinement leur islamophobie, incluant dans un même rejet ce qui a trait à l’Islam et à ses fidèles. Cette islamophobie est bien davantage qu’une posture critique : elle est un combat à mener impérativement pour sauvegarder une civilisation européenne/chrétienne/occidentale menacée. 

 

Eric Zeimour

Eric Zeimour

D’autres affirment la pleine légalité d’un positionnement islamophobe mais tiennent à se dédouaner de toute intention raciste : la critique de l’Islam, comme des autres religions, est définie comme parfaitement acceptable – voire souhaitable – dans un pays de tradition rationaliste et laïque comme la France. D’autres encore assimilent l’islamophobie à un racisme pur et simple et la condamne vivement, la critique de la religion étant de nature à offenser l’essence même des individus : le « vivre ensemble », le « respect de la diversité », et donc l’équilibre social, se trouveraient ainsi menacés par de telles attaques.

Les prises de position, souvent passionnelles, ne manquent pas de déclencher, à chaque nouvelle déclaration émanant d’une source ou d'une autre, un torrent de réactions acerbes qui tendent à affermir les autres positions.

Des textes pousse-au-crime ?

À la suite de la tuerie du Musée juif de Bruxelles du 24 mai 2014, le président de la République tchèque Milos Zeman a ainsi souligné que la xénophobie et l’antisémitisme sont la nature même de l’idéologie des groupes fanatiques liés à l’islam radical. À l’appui de ses dires, l’homme d’État a cité un verset d’un des livres de Sahih Muslim, un des principaux textes de l’Islam sunnite : « Les pierres et les arbres diront Ô Musulmans, Ô Abdallah, il y a un juif derrière moi, viens le tuer ». Le 6 juin 2014, sur le plateau de i Télé, Éric Zemmour a été plus offensif encore : « Vous ouvrez le Coran à n’importe quelle page et il y a écrit ‘il faut tuer les juifs, il faut tuer les chrétiens, Dieu les maudit, il faut tuer les infidèles, etc.’ » Le journaliste a peut-être cru affiner son propos en ajoutant : « on peut rendre hommage à beaucoup de musulmans qui vivent pacifiquement alors qu’ils ont un texte aussi belliciste (…). La vraie distinction c’est entre les gens qui arrivent à vivre pacifiquement alors qu’ils ont un texte sacré qui les incite à tuer. Sauf que le texte sacré, il pousse certains à tuer. » La question qui se pose est dès lors celle du raisonnement susceptible de s’opérer dans l’esprit de ceux qui, ni musulmans, ni islamologues, ni géopoliticiens, sont en prise avec une actualité violente, anxiogène, qu’ils peinent à décrypter. À leur adresse, le Coran est désigné comme un texte qui, donc, « incite à tuer ». Ainsi faudrait-il comprendre qu’une parole antijuive « circonstancielle », c’est-à-dire rédigée il y a près de 1400 ans dans un contexte historico-politique particulier constituerait une clé d’appréhension des mentalités de toute une population, et qui plus est une clé quasiment indépassable.

Tact et méthode : sur l’art d’alerter d'un danger

Les liens existant entre les textes incriminés et les actes des djihadistes sont une indéniable réalité qu’il faut établir, le tout est de savoir comment : peut-on le faire en explicitant la nature particulière de certaines hadiths (communications orales du prophète Mahomet rapportées par ses compagnons) en faisant en sorte que le dégoût qu’elles inspirent ne rejaillissent pas sur l’ensemble de l’Islam, du Coran et des musulmans ? Faut-il au contraire prêter une influence déterminante à certains écrits sacrés comme s’ils suffisaient à eux seuls à déclencher des velléité criminelles, comme si chaque musulman pouvait un jour ou l’autre basculer du côté sombre du Coran (qui en obscurcit chaque page si l’on en croit E. Zemmour) ?

C’est la première direction qu’a choisie, par exemple, Dounia Bouzar dans un essai dénonçant courageusement l’instrumentalisation des versets coraniques et le procédé utilisé par les milieux radicaux consistant à abroger les versets de tolérance au bénéfice des versets de haine (Dounia Bouzar, Désamorcer l’Islam radical, Paris, Les Éditions de l’Atelier, 2014). L’anthropologue tient toutefois à vider cet Islam radical de toute substance religieuse, tant il instrumentalise sa source et la trahit.

Meeting de la LICA à Oujda, Maroc (Le Droit de Vivre, 15 mai 1937)

Meeting de la LICA à Oujda, Maroc (Le Droit de Vivre, 15 mai 1937)

La référence aux écrits religieux peut servir les intentions les plus louables comme les plus viles et les plus belliqueuses. Cela n’est guère une nouveauté. L’étendue des champs couverts par les livres de religion est si vaste que l’on y trouvera sans peine ce que l’on y cherche : de quoi nourrir la haine ou la réconciliation entre les hommes. Ce sont pourtant bien les contextes et leurs dynamiques propres, les rapports de force et les aspirations du moment qui incitent prédicateurs et critiques à privilégier telle image du Coran sur telle autre. Il faut avoir conscience de cette relativité, où l’intention est reine, à une époque où le prêt-à-penser cristallise et électrise si facilement les esprits. La religion est d’abord ce que les hommes en font et le champ religieux peut s’avérer un piège - sinon un tombeau - pour la pensée. Elle peut en tout état de cause, dans la bouche de certains commentateurs, abandonner le statut de clé d’analyse pour devenir une expression de mépris.

Visite de la zaouïa d'El Hamel (Algérie) par des militants juifs de la LICA, mars 1937 (Le Droit de Vivre, 27 mars 1937)

Visite de la zaouïa d'El Hamel (Algérie) par des militants juifs de la LICA, mars 1937 (Le Droit de Vivre, 27 mars 1937)

À propos de Emmanuel Debono

Emmanuel Debono est chargé d’études à l’Institut Français de l’Éducation et au Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (ENS, Lyon). Docteur en histoire contemporaine (IEP, Paris), il est l’auteur de l’ouvrage Aux origines de l’antiracisme. La LICA, 1927-1940 (CNRS Éditions, 2012). Ses recherches portent sur les racismes et les antiracismes dans la France contemporaine. Il représente par ailleurs en France l’USC Shoah Foundation – The Institute for Visual History and Education.


Diabolisons, dédiabolisons, rediabolisons !

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Satan a encore frappé. Le papa de Marine et moi, has-been tous deux, sommes des nostalgiques de temps où il faisait bon vivre, lui de celui des Nazis et du temps béni des colonies, moi celui de la France libre. 

 

Diabolisons, dédiabolisons, rediabolisons !

Ce personnage abject est contre ce qu’il nomme la « pensée unique » celle des antiracistes et de ceux qui entonnent la Marseillaise en pensant que le sang impur est celui des nazis et autres affidés, il est pour une autre « pensée unique », celle des racistes qui chantent le premier couplet de notre hymne national en pensant que ce sang impur dont ils veulent abreuver nos sillons est celui des Juifs, des Arabes, des noirs, des homos, des roms, des défenseurs de la liberté, en somme des mêmes que ceux qui ont fini à Dachau ou dans une fosse qu’on les avait forcés à creuser.

Sa pensée unique c’est celle contenue dans l’ouvrage écrit par Hitler, Mein Kampf, « Mon combat ». Ce terme de pensée unique utilisé par l’homme à l’oeil de cristal on l’entend à tout bout de champ, et on le lit à longueur de colonnes. Et alors ? Est-ce de la pensée unique que de bien penser, de penser comme tous ceux qui sont morts pour la Liberté, de ceux qui clament que toutes les civilisations, toutes les races, toutes les religions se valent ? Cette pensée-là j’y adhère totalement. Et que des mal-pensants me traitent de bien-pensant me ravit.

J’en viens à ce qui est à la source de ce petit écart historico-politico-philosophique, ou tout ce qu’on voudra. Dans une vidéo diffusée sur le site du FN, mais retirée dimanche, Jean-Marie Le Pen critiquait des artistes anti-FN. Son interlocutrice citant le chanteur Patrick Bruel, il a répondu « on fera une fournée la prochaine fois », dans un rire satisfait. « Le mot fournée que j’ai employé n’a évidemment aucune connotation antisémite, sauf pour des ennemis politiques ou des imbéciles », a réagi le fondateur du Front National, assurant ne pas avoir su que le chanteur était juif.

Ce genre de trait spirituel bien le pénien fait suite à une longue suite de jeux de mots du même acabit, depuis que le Pen est le Pen, il y a déjà bien longtemps, et a valu à ce triste individu beaucoup de procès, beaucoup de non-lieux et de condamnations à payer un franc symbolique. Si ça vous gratte, soyez raciste, vous ne risquez rien, faites-vous donc plaisir ! Lâchez-vous ! Alors le FN est en grand émoi, l’âme du nid, le président d’honneur actuel de ce parti, son fondateur, frétille encore, et ceux qui veulent nous faire croire que le loup n’a pas seulement changé de voix mais aussi de peau, ne savent pas comment le mettre à la retraite.

Il résiste le vieux, c’est grâce à lui que le parti qu’il a fondé est devenu le premier de France ! Sa fille parle d’une maladresse, il n’aurait pas anticipé sur la portée politique de cette sortie raciste. En clair, elle ne condamne pas ses propos mais trouve que ce n’est pas encore le moment de se lâcher. Je l’entends d’ici dire à son papa chéri, dont elle est héritière à tous points de vue : « Tu aurais pu au moins attendre 2017 pour annoncer la couleur ! » Il y a eu diabolisation du FN, puis dédiabolisation, nous en sommes au stade de la rediabolisation. Ah, s’il pouvait partir à tous les diables !

Bara Theda

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Theda Bara, de son vrai nom Theodosia Burr Goodman, est une actrice américaine du cinéma muet, née le 29 juillet 1885 à Cincinnati, Ohio et décédée le 7 avril 1955 d'un cancer abdominal à Los Angeles, Californie (États-Unis). 

Bara Theda

Elle fut l'une des actrices les plus populaires de son temps et l'un des premiers sex-symbol de l'écran. Son répertoire de femme fatale lui valut le surnom de Vamp (mot provenant de vampire), qui deviendra bientôt un terme populaire pour désigner une femme prédatrice sexuelle. Son nom de scène fut rapidement connu comme étant l'anagramme d'Arab Death, bien que ce pseudonyme soit en réalité inspiré du nom patronymique de sa mère, Barranger. Theda Bara est également considérée comme le premier archétype gothique, bien avant Vampira.

Fille d'un tailleur d'origine juive né en Pologne, Bernard Goodman (1853-1936) et de sa femme Pauline Louise de Copett (1861-1957), née en Suisse et d'origine juive également. Le couple aura deux autres enfants, Marque (1888–1954) et Lori Bara (née Esther : 1897–1965) qui deviendra à son tour actrice. Elle s'intéresse très jeune au théâtre, et dès que ses études à la Walnut Hills High School (1903) sont achevées, elle teint ses cheveux blonds en noir, et se lance à la poursuite de son rêve. Elle arrive à New York en 1908. Elle décrochera cette même année un rôle à Broadway dans The Devil. Elle décroche son premier rôle au cinéma en 1914 dans le film The Stain, sous le nom de Theodosia Goodman. Ce rôle, bien que très mineur, lui ouvre les portes de l'empire cinématographique naissant, et lui permet d'obtenir l'année suivante le rôle principal du « vampire » dans A fool there was. Les profits de ce film furent si importants qu'ils permirent à William Fox, le réalisateur du film, de fonder la Fox Film Corporation, alors que les succès suivant aidèrent à assoir la renommée du studio. Ce jour naquirent la vamp, et le personnage de Theda Bara.

Son studio mit en œuvre une importante campagne autour de son image. Elle était réputée posséder des pouvoirs surnaturels, était toujours parée de voiles et de nombreux bijoux et se faisait volontiers photographier avec des crânes et des serpents. La Fox lui louera même une suite dans un hôtel particulier dont l'intérieur, créé pour recevoir la presse, ressemblait à une chambre de sultane. Le public est fasciné et à chacun de ses films le succès est au rendez-vous. Elle tourne par la suite d'autres films pour les studios Fox Film Corporation, six films pour l'année 1915 dont The Kreutzer Sonata et Carmen, huit films l'année suivante, tous très rentables. L'année 1917 est celle de son plus grand succès, Cléopâtre, rapidement suivi par The Rose of Blood. En 1918 elle écrit le script et se réserve le rôle de la prêtresse de The soul of Buddha. Alors au sommet de sa gloire, Theda recevait 4 000 $ par semaine de tournage, et n'était dépassée en popularité que par des acteurs tels Charlie Chaplin ou Mary Pickford.

En 1919 après sept films dont le dernier est The Lure of Ambition, elle ne renouvelle pas son contrat avec la Fox, son rôle de Vamp devenant pesant, mais elle ne retrouve jamais le succès malgré quelques tentatives dont la dernière est Madame Mystery en 1926, qui est une parodie de son personnage. Un film biographique est envisagé dans les années cinquante, mais rien de concret n'est produit. Lors de l'incendie de son studio, une grande partie de ses films sont détruits. Il n'en reste aujourd'hui que six copies complètes, sur plus d'une quarantaine.

Theda Bara est souvent citée comme le premier sex-symbol de l'époque, apparaissant dans de nombreux films avec des costumes transparents qui laissent peu de place à l'imagination. Ce genre de costumes sera banni des films hollywoodiens après l'arrivée du Code Hays en 1930 qui sera renforcé en 1934. Personnage entièrement créé par son studio, Theda Bara étant présentée comme étant née au Sahara d'une actrice française, Theda de Lyse, et d'un sculpteur italien, Guiseppe Bara. Elle était encouragée à parler d'occultisme et de mysticisme, et fut surnommée Le Serpent du Nil. Indépendamment de cette image de femme fatale, Bara était décrite par ses proches comme douce et vertueuse. À son grand désarroi elle ne réussit jamais à se détacher de cette image de Vamp et toutes les tentatvives pour élargir ses rôles se soldèrent par des échecs.

Elle se maria en 1921 au réalisateur Charles Brabin, et resta avec lui jusqu'à son décès. Elle voulut par la suite retourner sur scène, mais son époux s'opposa à une nouvelle carrière. Elle passa le reste de sa vie entre New York et Hollywood, avant de décéder d'un cancer de l'estomac, en 1955.

Filmographie
 

  • 1914 : The Stain, de Frank Powell
  • 1915 : Siren of Hell, de Raoul Walsh
  • 1915 : Embrasse-moi, idiot (A Fool There Was), de Frank Powell
  • 1915 : The Kreutzer Sonata, de Herbert Brenon
  • 1915 : The Clemenceau Case, de Herbert Brenon
  • 1915 : The Devil's Daughter, de Frank Powell
  • 1915 : The Two Orphans, de Herbert Brenon
  • 1915 : Lady Audley's Secret, de Marshall Farnum
  • 1915 : Sin, de Herbert Brenon
  • 1915 : Carmen, de Raoul Walsh
  • 1915 : The Galley Slave, de J. Gordon Edwards
  • 1915 : Destruction, de Will S. Davis
  • 1916 : The Serpent, de Raoul Walsh
  • 1916 : Gold and the Woman, de James Vincent
  • 1916 : The Eternal Sappho, de Bertram Bracken
  • 1916 : East Lynne, de Bertram Bracken
  • 1916 : Under Two Flags, de J. Gordon Edwards
  • 1916 : Her Double Life, de J. Gordon Edwards
  • 1916 : Roméo & Juliette (Romeo and Juliet), de J. Gordon Edwards
  • 1916 : The Vixen, de J. Gordon Edwards
  • 1917 : The Rose of Blood, de J. Gordon Edwards
  • 1917 : The Darling of Paris, de J. Gordon Edwards
  • 1917 : The Tiger Woman, de George Bellamy et J. Gordon Edwards
  • 1917 : Her Greatest Love, de J. Gordon Edwards
  • 1917 : Heart and Soul, de J. Gordon Edwards
  • 1917 : Camille, de J. Gordon Edwards
  • 1917 : Cléopâtre (Cleopatra), de J. Gordon Edwards
  • 1917 : Madame du Barry, de J. Gordon Edwards
  • 1918 : When a Woman Sins, de J. Gordon Edwards
  • 1918 : Under the Yoke, de J. Gordon Edwards
  • 1918 : The She Devil, de J. Gordon Edwards
  • 1918 : The Forbidden Path, de J. Gordon Edwards
  • 1918 : The Soul of Buddha, de J. Gordon Edwards
  • 1918 : Salomé (Salome), de J. Gordon Edwards
  • 1919 : The Siren's Song, de J. Gordon Edwards
  • 1919 : The Lure of Ambition, d'Edmund Lawrence
  • 1919 : The Light, de J. Gordon Edwards
  • 1919 : When Men Desire, de J. Gordon Edwards
  • 1919 : A Woman There Was, de J. Gordon Edwards
  • 1919 : Kathleen Mavourneen, de Charles Brabin
  • 1919 : La Belle Russe, de Charles Brabin
  • 1921 : The Prince of Silence
  • 1925 : The Unchastened Woman, de James Young
  • 1926 : Madame Mystery, de Richard Wallace et Stan Laurel

 

Weygand Maxime

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Maxime Weygand (21 janvier 1867 - 28 janvier 1965) est un officier général français, membre de l'Académie française. Il a joué un rôle majeur lors des deux guerres mondiales. Weygand est né le 21 janvier 1867 à Bruxelles, de parents inconnus (c'est l'accoucheur qui, deux jours plus tard, déclara à l'état civil la naissance de l'enfant, répondant au prénom de Maxime).

Maxime Weygand, Joseph Paul-Boncour, Maurice Gamelin, 1932

Maxime Weygand, Joseph Paul-Boncour, Maurice Gamelin, 1932

Selon certaines sources, il aurait été le fils illégitime de l'impératrice Charlotte du Mexique. Weygand a toujours refusé de confirmer ou d’infirmer cette rumeur. Selon Charles Fouvez qui a publié en 1967 Le Mystère Weygand aux éditions de La Table Ronde, Weygand serait le fils illégitime du roi Léopold II de Belgique. Bien que les preuves formelles ne soient pas apportées, il existerait selon lui un faisceau d'indices formant des quasi-preuves. Dans le périodique Histoire pour tous numéro 100 d'août 1968, l'auteur confirme sa conviction sur la base du courrier reçu par lui après la publication de son livre.

De plus, d'après lui, la mère de Weygand serait la comtesse Kosakowska, épouse d'un noble d'origine lituanienne, mais russe en 1867. Selon Bernard Destremau, auteur d'une biographie de Weygand dans les années 1980, quatre autres hypothèses seraient à retenir, la plus probante – quoique sujette à caution à ses yeux – lui ayant été confiée par l'ex-roi Léopold III de Belgique, et qui postule que Maxime Weygand serait en fait le fils du colonel Van der Smissen et de l'impératrice Charlotte du Mexique. Cette possibilité est rendue plausible par la très grande ressemblance entre Weygand et Van der Smissen, mais rien n'est certain. C'est pourtant la thèse de cette origine paternelle que semble démontrer d'une façon définitive Dominique Paoli, dans son livre Maxime ou le secret Weygand (Bruxelles, 2003).

Toutefois il montre que la mère serait Mélanie Zuchy-Metternich, fille de Klemens Wenzel von Metternich. Une autre piste impliquerait toujours l'impératrice Charlotte, mais cette fois-ci avec un Indien du Mexique, ce qui pourrait être illustré par un certain type physique amérindien qui s'accentua avec l'âge chez Weygand. Confié dès sa naissance à une nourrice, Mme Saget, qui l'élève jusqu'à l'âge de six ans, le jeune Maxime est ensuite conduit en France où, dans des circonstances mal déterminées, il devient le pupille de David Cohen de Léon, négociant juif résidant à Marseille. Curieusement, ses Mémoires restent totalement silencieux sur ses tuteurs, alors qu'il rend longuement hommage à sa gouvernante et à l’aumônier de son lycée qui lui ont insufflé sa foi catholique.

Une certaine Hortense Denimal, épouse de Félix Vandievoet, est citée à plusieurs reprise dans le livre de Dominique Paoli, Maxime ou le secret Weygand (Bruxelles, 2003), car à un certain moment celle-ci avait recueilli chez elle un enfant du nom de Maxime dit de Nimal, qui n'était autre que le futur général Weygand. Elle était en effet la sœur de Thérèse Denimal, compagne puis épouse de David de Léon Cohen, tuteur légal de Maxime de Nimal. Après des études effectuées aux lycées de Vanves, Louis-le-Grand et Henri-IV, c'est sous le pseudonyme de Maxime de Nimal qu'il est reçu en 1885 à l’École militaire de Saint-Cyr comme élève à titre étranger (belge). À sa sortie de l'École en 1887, classé vingtième de sa promotion, il choisit la cavalerie et intègre, toujours à titre étranger, l'École de cavalerie de Saumur.

Il la quitte le 31 août 1888, n° 9 sur 78 élèves, et se voit affecté au 4e Régiment de Dragons. Peu de temps après, le 18 octobre 1888, Maxime de Nimal est reconnu par un comptable, employé de David Cohen, un certain François-Joseph Weygand (1846-1915), issu d'une vieille famille alsacienne de Rhinau. Cet acte de reconnaissance dote le jeune homme sans nom d'une identité véritable et lui permet, selon son vœu, d'acquérir presque aussitôt la nationalité française (le décret de naturalisation intervient en effet le 3 décembre de la même année). Maxime n'aura cependant jamais, par la suite, de relations personnelles avec ce père purement apparent. Sa carrière militaire va se poursuivre dès lors à Chambéry, Saint-Étienne, Lunéville, Saumur, Niort et Nancy.

Lieutenant en 1891, il est nommé capitaine en septembre 1896. Il choisit à cette époque de ne pas préparer l’École de Guerre, en invoquant sa volonté de rester au contact de ses hommes. Au moment de l’affaire Dreyfus, il se signale comme antidreyfusard en souscrivant en 1898 en faveur de la veuve du colonel Henry qui s'était suicidé lorsque fut révélée sa falsification du bordereau accusant Dreyfus. Cette entreprise vaut d'ailleurs à Weygand l'unique sanction qu'il ait jamais subie : quatre jours d'arrêt simple, infligés sur l'ordre du ministre de la Guerre, Charles de Freycinet, « pour avoir pris part à une souscription pouvant prendre un caractère politique ».

Deux années plus tard, le 12 novembre 1900, alors qu'il est capitaine au 9e Régiment de Dragons à Vitry-le-François, il épouse à Noyon, dans l'Oise, Marie-Renée-Joséphine de Forsanz, âgée de vingt-quatre ans, qui n'est autre que la fille du colonel commandant ce régiment. Le couple aura deux fils : Édouard, né en 1901, qui deviendra plus tard industriel, et Jacques, né en 1905, qui suivant l'exemple de son père se destinera tout d'abord à la carrière des armes. De 1902 à 1907, et de 1910 à 1912, périodes pendant lesquelles il est promu chef d'escadrons (mai 1907) puis lieutenant-colonel (mai 1912), Maxime Weygand est instructeur à l'École de cavalerie de Saumur. En 1913, il est fait chevalier de la Légion d'honneur et entre au Centre des hautes études militaires, où le général Joffre le remarque. Au début de la Première Guerre mondiale, Weygand est lieutenant-colonel et commandant en second du 5e régiment de hussards, à Nancy, avec lequel il participe à la bataille de Morhange.

Cependant, suite à la rapide réorganisation du commandement français voulue par le général Joffre pour éviter une probable débâcle, il est promu colonel et affecté dès le 28 août 1914 auprès du général Foch. Celui-ci en fait officiellement son chef d'état-major à la IXe Armée le 21 septembre 1914 et un peu plus tard au groupe des armées du Nord. Promu général de brigade en 1916, Weygand doit malgré tout se résoudre à suivre Foch dans sa disgrâce provisoire pendant les premiers mois de 1917 : il l'accompagne notamment lors d'une mission confidentielle à Berne traitant de l'éventualité d'une violation du territoire helvétique par l'armée allemande. En mai 1917, après l'échec du général Nivelle, Pétain, nouveau commandant en chef, rappelle Foch en tant que chef d'État-Major général. Weygand devient l'un des sous-chefs d'État-Major et est promu général de division à titre temporaire.

Avec Foch, il prend part à la Conférence de Rapallo, le 6 et 7 novembre 1917, tenue pour soutenir le front italien après la défaite de Caporetto, au cours de laquelle les Alliés décident de créer un Conseil supérieur de guerre interallié. À la suite de la réunion tenue à Doullens le 26 mars 1918, lorsque le commandement en chef des armées alliées, avec le titre de généralissime, est confié à Foch, son collaborateur direct est nommé au poste essentiel de major général des armées alliées.

Les 8, 9 et 10 novembre 1918, Weygand seconde Foch aux négociations d'armistice et donne lecture aux Allemands des conditions d’armistice, dans la forêt de Compiègne, dans le wagon de Rethondes. Weygand est ainsi un rare exemple dans l'histoire de l'Armée française de l'ascension aux plus hauts degrés de la hiérarchie d'un officier n'ayant pas commandé en chef au front, ce qui sera ironiquement souligné par le général de Gaulle dans ses Mémoires. En 1920, le général Weygand est nommé en Pologne conseiller de Józef Pi?sudski. Il y commande un groupe d'officiers français, sous l'appellation de « Mission militaire française », pour venir en aide aux Polonais en déroute face aux forces russes. En effet, les Polonais, après s'être engagés en 1918 dans la guerre contre la Russie bolchevique, étaient sur le point d’être battus par les forces soviétiques de Toukhatchevski.

L’intervention française aida les Polonais à gagner la bataille de Varsovie, après laquelle ils annexèrent des territoires ukrainiens et biélorusses. L'importance exacte de la Mission militaire française est discutée. Certains officiers polonais affirmèrent que la bataille de Varsovie avait été remportée par eux seuls, avant que la mission française n'ait pu rédiger et envoyer son rapport, point de vue partagé par exemple par l'historien Norman Davies. Néanmoins, les historiens français soulignent que les nombreux officiers français de sa « mission », rompus au combat, encadrèrent et instruisirent une grande part de l'Armée polonaise et contribuèrent à sa réorganisation, sans parler de l’aviation polonaise, dont nombre de pilotes étaient français ou américains. Weygand est fait général de corps d'armée en 1920 et général d'armée en 1923.

Il succède en Syrie au général Gouraud, au titre de haut-commissaire de France. En 1924, il entre au Conseil supérieur de la Guerre. En 1925, il dirige le Centre des hautes études militaires. Il est promu chef d'État-Major général de l'Armée en 1930. Le 11 juin 1931, en même temps que le romancier Pierre Benoit, il est élu à l’Académie française à l'unanimité des votants pour succéder au maréchal Joffre au 35e fauteuil. Jusqu'en 1935, il est vice-président du Conseil supérieur de la guerre, et à ce titre, dénonce le danger hitlérien et condamne le désarmement.

Il se retire le 21 janvier 1935, laissant place au général Gamelin, mais est maintenu en activité sans limite d'âge. En 1938, il exprime son optimisme sur la capacité de l'Armée française à vaincre en cas de conflit. Sur sa demande, Weygand est rappelé au service actif par le président Édouard Daladier en août 1939 pour diriger les forces françaises au Moyen-Orient. Il est nommé chef du Théâtre d'opérations de la Méditerranée orientale et doit, depuis son Quartier Général situé à Beyrouth, coordonner la présence militaire française au Levant et dans les Balkans.

En octobre 1939, il se rend en Turquie afin de signer le traité d'assistance mutuelle liant ce pays à la France et la Grande-Bretagne. Dans les mois qui suivent, il tente de mettre en place plusieurs plans d'action militaire visant à la constitution d'un front d'Orient qui pourrait prendre à revers l'Allemagne et ses alliés. Il prépare notamment des projets de débarquement français à Salonique et en Roumanie, ainsi qu'une offensive contre les champs de pétrole soviétiques du Caucase, l'URSS étant alors liée à l'Allemagne par le Pacte germano-soviétique.

Les effectifs limités dont il disposait (trois divisions à peine) ont fait que ces plans ambitieux sont restés à l'état de projet. En mai 1940, la situation militaire en France est si compromise que le commandant suprême, le général Maurice Gamelin, jugé trop passif, est écarté. Weygand, alors en Syrie, est alors appelé le 17 mai par Paul Reynaud pour le remplacer. À la même date, le maréchal Pétain entre au gouvernement. Les divisions blindées allemandes, ayant percé depuis le 13 mai le front à Sedan, poursuivent leur course à l'ouest et ont coupé l'Armée française en deux, enfermant une partie de celle-ci ainsi que les troupes britanniques en Belgique. Weygand arrive en France le 19 mai. La passation de commandement avec le général Gamelin dure quelques heures, au cours desquelles celui-ci lui rend compte de l'ampleur de la défaite et lui fait part de l'absence de réserves. Ignorant la situation exacte des armées du Nord, Weygand annule les derniers ordres de Gamelin prévoyant une contre-offensive. Les communications avec les armées du Nord étant très difficiles, il décide de se rendre lui-même sur place.

Le 21 mai, il arrive par avion à Ypres, où il rencontre le roi des Belges Léopold III et le chef des armées françaises en Belgique, le général Billotte. Weygand se décide alors à reprendre l'idée d'une contre-offensive pour couper les colonnes blindées allemandes avancées. Mais il est trop tard : les chars ennemis infiltrés ont été suivis du gros des forces allemandes. De plus, le général Billotte, chargé de la mise en œuvre de cette contre-offensive meurt accidentellement le lendemain. Le général Blanchard qui lui succède n'a pas assisté à la conférence d'Ypres, pas plus que le chef du corps expéditionnaire britannique Lord Gort, qui était arrivé trop tard à la réunion. Par ailleurs, ce dernier refuse d'engager deux divisions et amorce un mouvement de retraite des forces britanniques vers Arras, puis Dunkerque. Le 24 mai, Weygand doit renoncer à toute offensive.

Les armées franco-britanniques, enfermées en Belgique, doivent chercher le salut par Dunkerque. Le 25 mai, un conseil de guerre se déroule à l’Élysée, réunissant le président de la République Albert Lebrun, le président du conseil Paul ReynaudPhilippe Pétain, César Campinchi, ministre de la marine, et Weygand. C'est à cette réunion que l'hypothèse d'un armistice est posée pour la première fois. Dans les jours qui suivent, Paul Reynaud envisage la création d'un réduit breton, option jugée irréaliste par Weygand. Après l’évacuation de 340 000 franco-britanniques à Dunkerque (31 mai–3 juin 1940), la Wehrmacht lance une offensive le 5 juin contre une armée française très affaiblie, car beaucoup de matériel a été perdu en Belgique et dans les Flandres. Le colonel de Gaulle, promu général de brigade, entre au gouvernement comme sous-secrétaire d'État à la guerre. Le 10 juin, le gouvernement français quitte la capitale déclarée ville ouverte.

À cette même date, l'Italie entre en guerre contre la France. Le 11 juin, se déroule à Briare un conseil suprême franco-allié auquel participe Churchill et Eden. Au cours de ce conseil, il apparaît des tensions entre Français et Anglais, mais également des fractures entre les militaires et les dirigeants politiques français. Les Français demandent l’intervention massive de la RAF seule susceptible de changer le cours de la bataille. Devant le refus de Churchill, qui a un besoin de ses 25 escadrilles de chasse pour la défense ultérieure du Royaume-Uni, l’alliance franco-anglaise se brise, Churchill obtenant néanmoins de Paul Reynaud l'assurance qu'aucune décision définitive du Gouvernement français ne serait prise sans en référer aux Britanniques, et lui promettant que le Royaume-Uni vainqueur restaurera la France « in her dignity and greatness ». Paul Reynaud est partisan de la poursuite de la guerre.

L'idée du réduit breton étant abandonnée, il envisage la poursuite du combat dans l'Empire, alors que le maréchal Pétain et le général Weygand sont partisans d’un armistice rapide pour éviter l’anéantissement et l'occupation totale du pays. Paul Reynaud rappelle à Weygand que la décision d'un armistice est d'ordre politique et ne relève pas du généralissime. Churchill remarque que le seul membre du Gouvernement français à ne pas sombrer dans le pessimisme total est le tout récent général de Gaulle. Comme Churchill, celui-ci raisonne en terme planétaire et ne limite pas ce conflit, qu'il conçoit mondial, à un simple enjeu franco-allemand. Weygand croit, au contraire, n'assister qu'à un nouvel épisode du cycle commencé en 1870, et, comme le maréchal Pétain, il ne comprend pas[réf. nécessaire] que l'enjeu de 1940 (la servitude nationale à perpétuité dans une Europe nazifiée) n'a rien à voir avec celui de 1870 (perte de trois départements) ou de 1914.

Aussi bien Winston Churchill que le général de Gaulle décriront dans leurs mémoires un Weygand défaitiste, anglophobe et antirépublicain. Lors des Conseils des ministres qui se déroulent dans les jours qui suivent, Weygand réitère officiellement la nécessité d'un armistice, aussi bien pour des raisons militaires que civiles. Avec la déroute des armées françaises, accompagnée de l'exode des populations belges et françaises, Weygand craint que le désordre ne se répande dans la totalité du pays.

L'armistice lui paraît la condition indispensable pour maintenir l'ordre. S'appuyant sur une fausse information qu'il n'a pas vérifiée, il invoque l'installation à l'Élysée du chef communiste Maurice Thorez, qui serait revenu d'URSS dans les fourgons de la Wehrmacht. Le président du conseil Paul Reynaud lui oppose des arguments politiques, le danger du nazisme, les accords avec l'Angleterre. Philippe Pétain soutient Weygand, invoquant l'ignorance des civils quant aux questions d'ordre militaire. Le gouvernement se divise. Le 15 juin, à Bordeaux, Paul Reynaud, appuyé par Georges Mandel évoque une possibilité de poursuivre la lutte aux côtés de la Grande-Bretagne : l'armée capitulerait en métropole pendant que Gouvernement et parlement gagneraient l'Afrique du Nord. Weygand refuse violemment cette solution qu'il juge déshonorante pour l'Armée car elle aurait impliqué les seules autorités militaires. Seul l'armistice lui paraît honorable.

Il met sa démission en balance. Comme Pétain, il juge également inconcevable que le Gouvernement quitte le territoire de la métropole. Une partie du Gouvernement se rallie à la proposition de Camille Chautemps consistant à s'enquérir des conditions d'un éventuel armistice. De plus en plus isolé, Paul Reynaud démissionne le 16 juin, laissant la place à Philippe Pétain. Celui-ci annonce le 17 juin qu'une demande d'armistice est déposée. Le même jour, Weygand est nommé ministre de la Défense nationale.

Bien que Weygand ne croie pas en une victoire du Royaume-Uni, désormais isolé dans sa lutte contre l'Allemagne, il ordonne cependant le transfert au profit de la Grande-Bretagne de tous les contrats d'armement passés par la France auprès des industries d'armement américaines, ainsi que la livraison dans les ports britanniques de tous les armements en cours d'acheminement, alors que les ports français étaient sous contrôle allemand. En tant que nouveau ministre de la Défense, Weygand donne l'ordre à la délégation française dirigée par le général Huntziger, avant son départ pour Rethondes, des instructions concernant la Flotte et son maintien sous contrôle français.

Ayant pris connaissance des conditions d'armistice édictées par les Allemands, Huntziger en rend compte à Weygand, le 21 juin 1940 à 20 heures, au cours d'un long entretien téléphonique où il dicte le texte intégral de la convention, aussitôt transmise au Conseil de ministres réuni à Bordeaux. Lors des pourparlers qui se déroulent toute la journée du 22, entrecoupés de nouvelles communications téléphoniques entre Huntziger et Weygand, la délégation française ne peut obtenir que deux modifications : l'article 5 sur la livraison des avions militaires et l'article 17 sur les transferts de valeurs et de stocks, sont amendés.

Les Allemands refusent toute autre concession, en dépit des protestations françaises, en particulier sur l'article 19 concernant le droit d'asile et sur l'Italie (la France n'ayant pas été vaincue dans les Alpes). Suite à l'ultimatum du chef de la délégation allemande, le maréchal Keitel, Huntziger reçoit l'ordre depuis Bordeaux de signer l'armistice. Weygand refuse également la dissidence du général de Gaulle qu'il juge prématurée et anarchique. Il n'admet pas que de Gaulle prétende s'exprimer au nom de la France.

Le 19 juin, il lui ordonne de revenir de Londres, ignorant l'invitation à poursuivre le combat que ce dernier lui adresse. Peu après, il rétrograde de Gaulle au rang de colonel, puis convoque successivement deux tribunaux militaires, le premier n'ayant prononcé qu'une peine symbolique. Le second condamnera à mort le chef de la France Libre le 2 août 1940. Weygand occupe le poste de ministre de la Défense nationale dans le Gouvernement de Vichy, pendant trois mois (juin 1940 à septembre 1940).

À la suite de la Bataille de Mers el-Kébir où une partie de la flotte française est détruite par les Anglais, il s'oppose à ceux qui souhaitent un renversement d'alliance. Le 16 juillet, il s'oppose également aux Allemands exigeant des bases aériennes au Maroc, l'utilisation des ports d'Afrique du Nord, ainsi que l'usage de la voie ferrée de Rabat à Tunis ou l'emploi de navires de commerces français. Le 5 septembre, il est nommé Délégué général en Afrique française. Dans le strict respect des conventions de l'armistice, il est décidé à s'opposer à toute intrusion qu'elle vienne des Anglais ou des Allemands, qu'ils soient amis ou ennemis.

Il s'emploie également à éviter l'extension de la dissidence de de Gaulle, auquel se sont déjà ralliés le Cameroun, le Tchad, le Congo ou l'Oubangui Chari. Hostile au gouvernement républicain, il partage le projet de Révolution nationale de Pétain et son projet social, et applique la politique de Vichy dans toute sa rigueur en Afrique du Nord. En particulier, il fait appliquer les lois raciales décidées par le Gouvernement de Vichy, notamment celles qui excluent les Juifs de la fonction publique, de presque toutes les activités privées et de l'université, et qui placent leurs biens sous séquestre.

Mais il va plus loin que Vichy, en excluant, sans aucune loi, les enfants juifs des écoles et lycées, avec l'appui du recteur Georges Hardy. Il instaure en effet, par une simple note de service no 343QJ du 30 septembre 1941, un « numerus clausus » scolaire excluant la quasi-totalité des enfants juifs des établissements publics d'enseignement, y compris des écoles primaires, « par analogie avec la législation de l’Enseignement supérieur », ce qui n'arriva pas en métropole. Il interdit la franc-maçonnerie, et enferme, avec l'appui de l’amiral Abrial, dans des camps de prisonniers du sud de l'Algérie et du Maroc, les volontaires étrangers de la Légion étrangère, les opposants au régime, réels ou présumés, et des réfugiés étrangers sans contrat de travail (bien que régulièrement entrés en France).

Le Royaume-Uni ayant résisté victorieusement, contrairement à ses prévisions initiales, il persistait à penser, avec le maréchal Pétain, que, même si le Royaume-Uni n'allait pas être battu, il était incapable de gagner la guerre. Weygand partage le point de vue de Pétain qui avait prédit au diplomate américain Robert Murphy qu'il n'y avait « pas d'autre issue possible » au conflit qu'une paix « sans vainqueur ni vaincu ». Au cours de l'été 1941, Weygand s'adresse au même diplomate américain pour presser les États-Unis d'user de leur influence au plan mondial pour permettre une sortie pacifique de cette impasse. Weygand fait dissimuler certains effectifs et armements aux Commissions d'armistice italienne et allemande.

Il s'efforce aussi, après les attaques de Mers-El-Kébir et Dakar, de renforcer l'Armée française d'armistice en Afrique, et donne son accord à René Carmille pour l'équipement mécanographique des bureaux de recrutement. Il fait aussi passer certaines unités coloniales pour de simples forces de police, et tente de remobiliser les esprits, avec notamment la création des « Chantiers de la jeunesse française » (créées par le général de La Porte du Theil), qui, dans un strict maréchalisme, tentent d'habituer la jeunesse à un nouvel ordre moral.

Mais lorsqu'il apprit, à la suite d'une délation, que quelques officiers de son entourage (le commandant Faye, le commandant Dartois, et le capitaine Beauffre) préparaient à son intention un plan de rentrée en guerre avec une aide militaire américaine, il les fit arrêter et livrer aux tribunaux, en disant : « Ce n'est pas à mon âge qu'on devient un rebelle. » Il négocie cependant avec les Américains des conditions de ravitaillement, conduisant à un accord signé avec Robert Murphy le 26 février 1941.

Par ses protestations auprès du Gouvernement de Vichy, il fait échouer les protocoles de Paris du 28 mai 1941 signés par Darlan, et notamment l'attribution à l'ennemi de bases à Bizerte et Dakar, ainsi qu'une collaboration militaire avec l’Axe, en cas de riposte alliée. Dès lors, les Allemands n'auront de cesse de demander son limogeage, bien que le 4ème Bureau de sa Délégation générale ait livré à l’Afrika Korps de Rommel 1 200 camions français et autres véhicules des stocks de l’Armée française (contrat Dankworth en 1941), ainsi qu’un certain nombre de pièces d’artillerie lourde, accompagnées de 1 000 obus par pièce.

En octobre 1941, peu après la campagne de Syrie à la suite de laquelle un cinquième des effectifs a rallié la France Libre, il exige des soldats de l'Armée d'Afrique de prêter serment au maréchal Pétain. Les pressions de Hitler sur le Gouvernement de Vichy afin d'obtenir le renvoi de Weygand aboutissent finalement à son rappel en métropole en novembre 1941. En novembre 1942, après l’invasion alliée de l'Afrique du Nord et l'occupation totale de la métropole, Weygand est fait prisonnier par les Allemands et placé en résidence surveillée en Allemagne, au château d'Itter, dépendant administrativement de Dachau. Il y retrouve Paul ReynaudÉdouard Daladier et Maurice Gamelin, avec qui les rapports seront tendus.

En mai 1945, les prisonniers sont libérés par les Américains et conduits au quartier général de la Ire armée française. Au moment où le général de Lattre les accueille, ce dernier reçoit l'ordre d'arrêter les personnalités ayant eu des fonctions auprès du Gouvernement de Vichy, ordre qui concerne Weygand et Jean Borotra. Renvoyé en France, Weygand est d’abord interné comme prévenu de collaboration au Val-de-Grâce, puis finalement libéré en mai 1946 et dégagé de toute responsabilité en 1948, en bénéficiant d'un non-lieu sur tous les chefs d'accusation par la Haute Cour de Justice. Jusqu'à son décès, il militera pour la réhabilitation du maréchal Pétain et de sa mémoire. Quand il meurt en 1965, il est le doyen d'élection de l'Académie française. Le général de Gaulle refusera qu'une cérémonie solennelle se tienne aux Invalides. Maxime Weygand est enterré au cimetière St-Charles de Morlaix, où il possédait un manoir.

Schneider Romy

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Romy Schneider, à l'état-civil Rosemarie Magdalena Albach, née le 23 septembre 1938 à Vienne et morte le 29 mai 1982 à Paris, est une actrice allemande naturalisée française. Elle obtint deux fois le César de la meilleure actrice. Malgré les origines de son père et sa naissance à Vienne, elle n'eut jamais la nationalité autrichienne. 

Schneider Romy

Elle naît le 23 septembre 1938 à Vienne (devenue allemande le 23 mars précédent suite à l'Anschluss) dans une famille à la longue tradition artistique. Déjà, ses arrière-grands-parents sont des artistes : Rudolf Retty était acteur et metteur en scène et sa femme Kate Retty, chanteuse. Ils sont les parents de Rosa (Retty puis Albach-Retty), pensionnaire du Burgtheater. Rosa, qui mourut centenaire en 1980, épousa Karl Albach un officier de l'armée impériale austro-hongroise qui renonça à sa carrière par amour et devint avocat puis comédien. Rosa et Karl eurent un fils, l'acteur Wolf Albach-Retty époux de la comédienne allemande Magda Schneider. Cette dernière, née à Augsbourg en Souabe, est la fille de Xaverius (ou Franz Xavier) Schneider et de Maria, née Meier-Hörmann.

Magda et Wolf, qui se sont rencontrés lors d'un tournage en 1933, se marient à Berlin en 1937. Le prénom de baptême de Romy, Rosemarie, est la contraction des prénoms de ses grands-mères, Rosa et Maria. En 1941 naît son frère Wolf-Dieter Albach, qui exercera la profession de chirurgien. En octobre 1938, alors que Rosemarie n'est âgée que de quelques semaines, la famille Albach quitte l'ex-capitale autrichienne (Vienne devient une ville du Troisième Reich nazi par l'Anschluss) à l'arrivée des nazis et s'installe dans la propriété de Mariengrund à Schönau am Königsee dans les Alpes bavaroises, près de Berchtesgaden. Les époux Schneider-Albach, en raison de leurs engagements professionnels, ne sont que rarement présents. C'est la grand-mère, Maria Schneider, qui prend soin de Romy et de son frère lorsque leurs parents sont en tournage. Le nid d'aigle d'Adolf Hitler est situé à seulement vingt kilomètres de leur domicile. Elle fréquente avec sa mère le cercle d'Adolf Hitler, qu'elle rencontre. Magda Schneider, qui a été exemptée d'impôt par le Ministère de Propagande nazi, est une proche de Martin Bormann dont les enfants jouent avec la petite Romy. Elle déclarera en 1976 : « Je crois que ma mère avait une relation avec Hitler ». Plus tard, elle s'en dédouanera en donnant à ses enfants les prénoms d'origine hébraïque David et Sarah.

En 1943, Wolf rencontre une autre actrice, Trude Marlen, et quitte Magda Schneider. Romy, qui a quatre ans et demi, est bouleversée et s'attache davantage à sa mère qu'elle admire profondément, et à son frère. Elle idéalise son père absent et projettera dans la rencontre avec ses futurs réalisateurs l’image de son propre père . Elle entre à l'école primaire de Berchtesgaden en 1944, alors que son père s'installe avec l'actrice Trude Marlen. Le divorce de ses parents sera prononcé en 1945. L'Autriche est de nouveau indépendante, mais occupée par les armées alliées. La fin du régime nazi est un coup dur pour la carrière de Magda Schneider, aussi elle reporte tous ses espoirs sur sa fille. À partir de 1949, elle est placée en pensionnat à l'internat autrichien Goldenstein, près de Salzbourg, institution religieuse catholique, qu'elle fréquente jusqu'en 1953, année où elle obtient sa Mittlere Reife (équivalent du BEPC), avec mention, et elle est censée rejoindre Cologne. Sa mère s'y est en effet remariée en 1953 avec le restaurateur Hans-Herbert Blatzheim, déjà père de trois enfants, et avec lequel Romy, adolescente, ne s'entendra pas : elle ne le désignera plus tard que par « le deuxième mari de ma mère » et la rumeur prétend qu'il aurait porté atteinte à sa pudeur. Voulant devenir décoratrice ou illustratrice de livres pour enfants, elle doit effectuer sa rentrée scolaire à l'École de dessin de mode à Cologne mais elle rêve surtout d'une carrière d'actrice, comme le montre le journal intime qu'elle a reçu en cadeau à l'âge de treize ans et qu'elle baptise Peggy. Elle y racontera sa joie lorsqu'on lui confie un rôle dans la petite troupe de théâtre du pensionnat.

À cette époque, le producteur Kurt Ulrich cherche une jeune fille pour tenir le rôle de la fille du personnage principal joué par Magda Schneider dans le film Lilas blancs. Magda propose sa propre fille, qui passe brillamment les essais en juillet 1953 et se révèle très photogénique. Romy quitte le cursus scolaire et à quinze ans apparaît pour la première fois à l'écran, sous le nom de « Romy Schneider ». Le film connaît le succès immédiat et sera suivi d'autres rôles, mais c'est avec la série des Sissi (1955 à 1957), où elle incarne l'impératrice Élisabeth d'Autriche, qu'elle connaîtra une percée fulgurante. Le réalisateur autrichien Ernst Marischka a le projet de monter à l'écran l'histoire romancée d’Élisabeth de Wittelsbach (née en 1837 et assassinée en 1898 à Genève), dite Sissi, épouse de l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche. Il a toujours été sensible à l'immense pouvoir de séduction de cette impératrice, qui fut l'un des plus captivants personnages de la fin du XIXe siècle, mais également celui dont les Autrichiens se souviennent avec le plus de nostalgie. Ernst Marischka avait déjà essayé de populariser Sissi en 1932 dans une opérette dont Paula Wessely tenait le premier rôle.

D'une part, pour lui, l'existence réelle d'Élisabeth révèle trop de tourments pour ne pas être romancée, et il souhaite ne conserver dans sa fiction que le passé glorieux et heureux de l'impératrice. Effectivement, il ne gardera que les événements romantiques et les grands moments d'émotion en occultant tous les drames pénibles et les phobies présents dans sa biographie. D'autre part, l'Autriche cherche à faire oublier son annexion à l'Allemagne nazie et à redorer son blason au niveau international. Ernst Marischka ne va lésiner sur rien pour que le spectateur croie réellement côtoyer Sissi et son temps. Il vise très haut et sait que Romy, remarquablement secondée par sa mère qui interprète le rôle de la duchesse Ludovika, mère de l'impératrice, est prête à le suivre. Il choisit Karl-Heinz Böhm pour interpréter le rôle du jeune empereur François-Joseph. À sa sortie en 1955, le film déclenche un immense engouement populaire en Autriche et en Allemagne, et ses recettes dépassent celles d’Autant en emporte le vent. En Europe, le film obtient la mention d'« œuvre culturelle ». En Suisse et en France il bénéficiera d'un lancement remarquable. Le film sera même diffusé gratuitement dans des écoles. Des prospectus de Romy Schneider sont distribués et son visage se retrouve sur des boîtes d'allumettes, des briquets ou des cartes bancaires. À Nice, à Lille, à Amsterdam, à Anvers, à Gand, à Madrid et à Helsinki, les records de fréquentations des salles de cinéma sont largement battus.

Le succès de Sissi étant largement assuré, Ernst Marischka entreprend de tourner un deuxième épisode, Sissi Impératrice (Sissi, die junge Kaiserin) avec un budget et une vision similaires au premier volet. Romy comprend difficilement qu'on puisse en faire un deuxième film. Elle est également de plus en plus opposée à ses personnages idéalisés et subit tant bien que mal les désagréments qu'on lui impose (par exemple porter une perruque de six kilogrammes qui lui donne des maux de tête). Le réalisateur et les coordonnateurs de la série refusent cependant de prendre en compte ses remarques pour rendre le rôle plus réaliste. Le second Sissi recevra un accueil similaire à celui du premier. Des milliers de jeunes filles dans toute l'Europe vont adopter dès lors le style « princesse » : cheveux longs bouclés, taille de guêpe et jupons bouffants. Romy n'achève le tournage du troisième Sissi qu'avec réticence et a hâte de se détacher du personnage auquel on a trop tendance à l'assimiler. Au grand dam de son agent, de son beau-père (qui gère sa fortune et utilise ses cachets pour investir dans des hôtels et restaurants) et aussi de sa mère (qui a besoin de sa fille pour maintenir sa propre carrière alors déclinante depuis la fin du régime nazi), elle s'oppose au tournage d'un quatrième Sissi. Plus tard, elle dira : « Je hais cette image de Sissi » et avouera : « J’ai refusé les quatre-vingts millions qu’on m’offrait pour tourner une quatrième mouture de Sissi. »

Dès 1953 Magda avait décidé de prendre en charge la carrière naissante de sa fille, qui prend définitivement le pseudonyme « Romy Schneider ». Aussi, Magda impose souvent aux réalisateurs de jouer auprès de sa fille ; elle interdit à Romy de signer le contrat que Kirk Douglas lui propose en 1957, lors de leur rencontre au Festival de Cannes. La jeune fille se rebelle alors et décide de choisir dorénavant elle-même ses rôles. La décision de Romy ne sera pas sans conséquence sur la carrière professionnelle et la situation financière de sa mère. En 1956, elle fréquente brièvement Toni Sailer, le triple champion du monde de ski alpin, rencontré lors d'un bal de valse autrichienne. Leur flirt est médiatisé, en raison de leurs notoriétés respectives. Entre 1956 et 1957, elle entretient une amourette avec l'acteur Horst Buchholz qu'apprécie beaucoup Magda Schneider. En 1957, Romy (accompagnée de sa mère) et Horst débarquent à Paris pour tourner Monpti. Rentrés à Munich pour tourner les intérieurs du film, les deux jeunes acteurs mettent fin à leur relation.

1958 est une année charnière dans la vie professionnelle et privée de Romy Schneider : Pierre Gaspard-Huit lui propose le rôle principal de Christine, un remake de Liebelei de Max Ophüls dans lequel sa mère avait tenu le rôle principal en 1933. Après avoir eu le droit elle-même de choisir son partenaire, elle sélectionne sur photo le jeune premier Alain Delon et les producteurs arrangent une entrevue avec la presse dans les salons de l'aéroport : les deux jeunes acteurs se rencontrent pour la première fois au pied de l'escalator. Leurs premiers rapports sont houleux, Romy ne parlant pas français et considérant le jeune premier trop arrogant. Cependant durant le tournage, elle tombe amoureuse de son partenaire. Les « fiancés de l'Europe » célèbrent leurs fiançailles officielles, organisées par la mère et le beau-père de Romy, à Lugano le 22 mars 1959 devant la presse internationale, sans planifier de date pour un éventuel mariage. Échappant à sa mère qui la chaperonnait jusque dans ses films, elle part alors s'installer avec lui à Paris. Elle y abandonne son éducation bourgeoise pour découvrir les soirées de la capitale, l'anticonformisme et une jeunesse qui méprise l'argent. La presse allemande ne lui pardonne pas cette infidélité.

Alain Delon est en pleine gloire et tourne à une cadence folle tandis que Romy est ignorée par le cinéma français et reniée par le cinéma allemand et autrichien. Dans ses moments de déprime, elle rend visite à Marlène Dietrich qui devient son unique confidente. Delon lui fait apprendre l'italien et rencontrer Luchino Visconti qui fait monter sur scène le couple dans Dommage qu'elle soit une putain en 1961. Après ce triomphe, le réalisateur italien lui donne un rôle dans un sketch de Boccace 70 en 1962. À la fin du tournage, Visconti lui glisse au doigt un anneau en bois incrusté de deux diamants et d'un saphir qui ne la quittera plus jusqu'au jour de sa mort. Cette même année, elle monte pour la première fois sur les planches en Allemagne, au théâtre Baden-Baden, où elle joue en français, avec une troupe française, la pièce La Mouette d'Anton Tchekhov. Fin 1962, elle est hospitalisée pour surmenage ; Alain Delon est à son chevet.

Les producteurs américains sont séduits, surnomment l'actrice « la petite fiancée du monde » et lui font de nombreuses propositions. La Columbia lui offre alors un contrat de sept ans (pour sept films et un cachet d'un million de francs pour chacun de ses rôles), et Romy s'installe aux États-Unis, à Hollywood, de 1962 à 1965. Elle tourne un premier film avec Otto Preminger, Le Cardinal qui est un succès. En 1963, elle reçoit la première récompense française de sa carrière, l'Étoile de Cristal de l'Académie du cinéma pour sa prestation dans Le Procès. Néanmoins, sur son deuxième film pour la Colombia, Prête-moi ton mari, elle découvre que les techniques de l'Actors Studio sont bien différentes des siennes. Maladroite dans cette comédie, envahie par le stress, le trac et les doutes (circulent dans la presse des photos montrant Delon avec une jeune femme), la presse américaine la surnomme Miss Worry (« Mademoiselle inquiète »), ce qui la condamne aux seconds rôles. Elle rompt donc son contrat avec la Columbia et rentre à Paris après avoir reçu des mains de son agent George Baum une lettre de rupture de quinze pages d'Alain Delon. Le 18 décembre 1963, elle trouve dans leur appartement parisien quelques roses laissées sur la table du salon et un mot d'Alain Delon : « Je suis à Mexico avec Nathalie. Mille choses. Alain », scène de rupture que dément Alain Delon. Après cinq ans de passion orageuse, Alain Delon l'a quittée pour Nathalie, enceinte de leur fils Anthony. Romy est très affectée par cette rupture.

En juin 1964, Romy obtient la « Victoire du Cinéma français », récompensant la « meilleure actrice étrangère de l'année ». La même année, elle tourne L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot, film pour lequel elle change radicalement d'image et révèle son potentiel érotique. Le 1er avril 1965, à l'occasion de l'inauguration du restaurant Blatzheim à l'Europa-Center de Berlin-Ouest, elle rencontre l'acteur et metteur en scène de théâtre de boulevard berlinois Harry Meyen, d'origine juive. Ils se marient le 15 juillet 1966 à Saint-Jean-Cap-Ferrat — Romy est déjà enceinte de cinq mois — et s'installent à Berlin-Grünewald. Le 3 décembre, elle donne naissance à son premier enfant, David Christopher Meyen (Meyen étant le pseudonyme de son père ; David s'appelle en réalité Haubenstock, comme le mentionne son état civil). L’actrice se retire alors de la vie publique pendant une année et demie pour s'occuper essentiellement de son fils à Berlin. Le 21 février 1967, son père meurt à Vienne d'un infarctus, à la suite d'un excès de trac, appréhension qui la fera souffrir pendant toute sa carrière.

Vivant alors comme une épouse et une mère anonyme dans son appartement de Grünewald, sa carrière redémarre le jour où Jacques Deray lui offre, sur la suggestion d'Alain Delon, le rôle de Marianne dans La Piscine au cours duquel le couple Delon-Schneider se reforme professionnellement mais pas dans la vie privée comme la presse aime le croire. Femme engagée, elle se prononce pour un avortement libre et gratuit en signant le fameux Manifeste des 343, publié en France dans Le Nouvel Observateur et en Allemagne dans le magazine Stern, ce qui lui vaut d'être inquiétée par le Tribunal de Hambourg. Elle sort à cette époque avec le producteur américain Robert Evans. En 1972, elle se sépare de son époux Harry Meyen. En 1974, elle tombe dans une grave dépression après le tournage éprouvant de L'important c'est d'aimer d'Andrzej Zulawski. Ressurgissent alors les vieux démons de l'alcool et des médicaments que le milieu artistique d'Harry Meyen lui a fait découvrir. Malgré la surveillance de son secrétaire Daniel Biasini, elle parvient à obtenir ses médicaments par l'intermédiaire de Marlene Dietrich, qui les lui fait passer en cachette entre les pages de quelques livres. De plus, elle fume jusqu'à trois paquets de Marlboro par jour, dégradant rapidement sa santé.

Le divorce houleux — Harry Meyen lui réclame la moitié de sa fortune pour qu'elle puisse conserver la garde de David — sera prononcé le 5 juillet 1975 à Berlin-Ouest en l'absence des deux intéressés. Le 18 décembre 1975, elle épouse Daniel Biasini. À la suite d'un accident de voiture au cours du passage du Nouvel An de 1976, elle perd un premier enfant né de cette union tandis que son mari est gravement blessé. Le 21 juillet 1977, elle accouche prématurément d'une fille, la future actrice Sarah Biasini, à Gassin, dans le Var. La césarienne l'a épuisée et elle reste une année entière auprès de son foyer puis reprend à nouveau le chemin des tournages. Ses rapports avec son mari se dégradent dès 1979 : Romy est souvent absente à cause de son métier et Daniel Biasini sort beaucoup la nuit. Elle part alors en vacances au Mexique, seule avec Sarah mais pendant son séjour, elle reçoit un télégramme le 15 avril 1979 lui annonçant que son ex-mari Harry Meyen a mis fin à ses jours à Hambourg ; très affectée, elle rentre d'Acapulco pour assister aux obsèques.

Après avoir demandé le divorce avec Daniel Biasini en février 1981, elle entame cette même année le tournage de La Passante du Sans-Souci qui doit être interrompu à plusieurs reprises : en avril, sous l'emprise de l'alcool et des calmants, elle part en cure à Quiberon. Sous l'objectif du photographe Robert Lebeck, elle se brise le pied gauche en sautant d'un rocher sur une plage. Le 23 mai, elle entre à l'hôpital de Neuilly où elle subit l'ablation de son rein droit pour une tumeur. Mais elle rencontre, par l'intermédiaire de Claude Berri, le producteur Laurent Pétin, célibataire, plus jeune qu'elle, avec lequel elle passera les derniers mois de sa vie. Laurent Pétin lui redonne confiance et la force d'achever le tournage de son dernier film.

Le 5 juillet 1981, David, son fils né en 1966 de son mariage avec Harry Meyen, passe le dimanche chez les parents de son ex-beau-père Daniel Biasini, à Saint-Germain-en-Laye. L'après-midi, vers 16h30, il rentre à la maison mais le portail, haut de deux mètres, est clos. Pour ne pas déranger ses grand-parents, il grimpe donc sur le mur pour l'escalader, comme il en avait l'habitude mais perd l'équilibre, tombe et s'empale sur les pointes de métal qui lui perforent les intestins. Il meurt le soir même à l'hôpital, à l'âge de quatorze ans. Des paparazzi, déguisés en infirmiers, pénètrent dans le service funéraire pour photographier David sur son lit de mort. Romy Schneider, anéantie, exprimera sa colère contre eux dans une interview à Michel Drucker, diffusée dans l'émission Champs Elysées en avril 1982 : « Que des journalistes se déguisent en infirmiers pour photographier un enfant mort… Où est la morale ? Où est le tact ? ».

Au matin du 29 mai 1982, Romy Schneider est retrouvée morte par son compagnon Laurent Pétin dans son appartement parisien situé 11, rue Barbet de Jouy dans le 7e arrondissement. La police retrouve sur son bureau une lettre inachevée, un mot d'excuse pour décommander une séance de photographie et d'interview, sa fille ayant la rougeole, avec une longue rature montrant qu'elle a dû s'effondrer soudainement en écrivant. Sur le bureau se trouvaient de l'alcool et des médicaments. Le magistrat Laurent Davenas préfère classer l'affaire sans autopsie pour, dit-il, « qu'elle garde son secret avec elle ». Quant à savoir si elle s'est réellement suicidée par barbituriques, s'il s'agit d'un abus accidentel de ces produits ou d'une mort naturelle, le journaliste Guillaume Évin affirmera qu'« elle ne s'est pas suicidée… mais est morte de ses excès ». Elle est mise en terre symboliquement avec une étoile de David autour du cou. Elle est inhumée le 2 juin 1982 au cimetière de Boissy-sans-Avoir, lieu de sa maison de campagne achetée depuis un mois, après le décès de David. Enterré le 7 juillet 1981 au cimetière de Saint-Germain-en-Laye, le corps de David est transféré dans le caveau de sa mère.

À celle dont il dit qu'elle est le plus grand amour de sa vie, Alain Delon écrit sur un bout de papier : « Tu n'as jamais été aussi belle. Tu vois, j'ai appris quelques mots d'allemand pour toi : Ich liebe dich, meine Liebe. » (« Je t'aime, mon amour »). Alain Delon n'est pas présent le jour de l'inhumation ayant préféré se recueillir quelques jours après dans une plus grande discrétion. La mère de Romy Schneider sera elle aussi absente ; elle mourra quatorze ans après sa fille. Le 22 février 2008, l'Académie des Césars lui décerne à titre posthume un prix du souvenir à l'occasion du soixante-dixième anniversaire de sa naissance. Alain Delon monte sur scène pour le recevoir et demande une ovation en l'honneur de Romy. La carrière de Romy Schneider traduit deux orientations divergentes : la première est celle des années de jeunesse marquée par l'influence de sa mère Magda qui l'imposa comme la jeune héroïne allemande typique, fraîche et tumultueuse, dans des films pastoraux et romantiques (l'ère des Sissi). La seconde, plus sombre et complexe, prend un véritable tournant grâce à ses interprétations dans Le Procès d'Orson Welles et La Piscine de Jacques Deray. Cette période plus tardive est le fruit d'une collaboration, parfois compliquée, avec bon nombre de cinéastes exigeants tels qu'Alain Cavalier, Joseph Losey, Claude Sautet, Luchino Visconti, Andrzej Żuławski, Bertrand Tavernier ou encore Costa-Gavras. Elle remportera le tout premier César de la meilleure actrice en 1976 pour L'important c'est d'aimer d'Andrzej Żuławski et en obtint un autre en 1979 pour Une histoire simple de Claude Sautet.

Filmographie
 

  • 1953 : Lilas blancs (Wenn der weiße Flieder wieder blüht) de Hans Deppe : Evchen Forster
  • 1954 : Feu d'artifice (Feuerwerk) de Kurt Hoffmann : Anna Oberholzer
  • 1954 : Les Jeunes Années d'une reine (Mädchenjahre einer Königin) d'Ernst Marischka : Victoria
  • 1955 : Mon premier amour (Der letzte Mann) de Harald Braun : Niddy
  • 1955 : Mam'zelle Cri-Cri (Die Deutschmeister) d'Ernst Marischka : Stanzi Huebner
  • 1955 : Sissi (Sissi) d'Ernst Marischka : Elisabeth de Bavière, dite Sissi
  • 1956 : Kitty à la conquête du monde (Kitty und die große Welt) d'Alfred Weidenmann : Kitty Dupont
  • 1956 : Sissi impératrice (Sissi, die junge Kaiserin) d'Ernst Marischka : Sissi
  • 1957 : Monpti (Monpti) de Helmut Käutner : Anne-Claire
  • 1957 : Un petit coin de paradis (Robinson soll nicht sterben) de Josef von Báky : Maud Cantley
  • 1957 : Sissi face à son destin (Sissi, Schicksalsjahre einer Kaiserin) d'Ernst Marischka : Sissi
  • 1958 : Mademoiselle Scampolo (Scampolo) d'Alfred Weidenmann : Mademoiselle Scampolo
  • 1958 : Christine de Pierre Gaspard-Huit : Christine Weiring
  • 1958 : Jeunes filles en uniforme (Mädchen in Uniform) de Géza von Radványi (remake)
  • 1959 : Carnets intimes de jeune fille (Die Halbzarte) de Rolf Thiele : Nicole Dassau/Eva
  • 1959 : Katia de Robert Siodmak : Katia
  • 1959 : La Belle et l'empereur (Die schöne Lügnerin) d'Axel von Ambesser : Fanny Emmetsrieder
  • 1960 : Plein soleil de René Clément : l'amie de Freddy
  • 1960 : Mademoiselle Ange (Ein Engel auf Erden) de Géza von Radványi : Line/L'ange
  • 1961 : Lysistrata - (Die Sendung der Lysistrata) (TV) de Fritz Kortner
  • 1962 : Le Combat dans l'île d'Alain Cavalier : Anne
  • 1962 : Le Procès d'Orson Welles : Leni
  • 1962 : Boccace 70 (Boccaccio '70) de Luchino Visconti : Pupé (Il Lavoro)
  • 1963 : Les Vainqueurs (The Victors) de Carl Foreman
  • 1963 : Le Cardinal (The Cardinal) d'Otto Preminger : Annemarie von Hartman
  • 1964 : Prête-moi ton mari (Good Neighbor Sam) de David Swift : Janet Lagerlof
  • 1964 : L'Enfer de Henri-Georges Clouzot (inachevé)
  • 1964 : Romy, anatomie eines gesichts de Hans-Jürgen Syberberg - documentaire
  • 1965 : L'Amour à la mer de Guy Gilles : la vedette
  • 1965 : Paris brûle-t-il ? de René Clément - scènes coupées au montage -
  • 1965 : Quoi de neuf, Pussycat ? (What's New Pussycat?) de Clive Donner : Carole Werner
  • 1966 : Dix heures et demie du soir en été (10:30 P.M. Summer) de Jules Dassin : Claire
  • 1966 : La Voleuse de Jean Chapot : Julia Kreuz
  • 1966 : La Fantastique histoire vraie d'Eddie Chapman (Triple cross) de Terence Young : Comtesse
  • 1968 : Otley de Dick Clement : Imogen
  • 1968 : La Piscine de Jacques Deray : Marianne
  • 1970 : La Califfa d'Alberto Bevilacqua : La Califfa
  • 1970 : L'Inceste (My lover, my son) de John Newland : Francesca Anderson
  • 1970 : Les Choses de la vie de Claude Sautet : Hélène
  • 1970 : Qui ? de Léonard Keigel : Marina
  • 1971 : L'Assassinat de Trotsky (The Assassination of Trotsky) de Joseph Losey : Gita Samuels
  • 1971 : Max et les ferrailleurs de Claude Sautet : Lily
  • 1971 : Bloomfield (Bloomfield) de Richard Harris
  • 1972 : César et Rosalie de Claude Sautet : Rosalie
  • 1973 : Un amour de pluie de Jean-Claude Brialy : Elizabeth
  • 1973 : Le Train de Pierre Granier-Deferre : Anna
  • 1973 : Ludwig, le crépuscule des dieux (Ludwig) de Luchino Visconti : Elisabeth d'Autriche
  • 1974 : Le Trio infernal de Francis Girod : Philomena Schmidt
  • 1974 : L'important c'est d'aimer d'Andrzej Żuławski : Nadine Chevalier
  • 1974 : Le Mouton enragé de Michel Deville : Roberte Groult
  • 1975 : Le Vieux Fusil de Robert Enrico : Clara Dandieu
  • 1975 : Les Innocents aux mains sales de Claude Chabrol : Julie Wormser
  • 1976 : Mado de Claude Sautet : Hélène
  • 1976 : Une femme à sa fenêtre de Pierre Granier-Deferre : Margot Santorini
  • 1977 : Portrait de groupe avec dame (Gruppenbild mit Dame) d'Aleksandar Petrovic : Leni Gruyten
  • 1978 : Une histoire simple de Claude Sautet : Marie
  • 1979 : Liés par le sang (Bloodline) de Terence Young : Hélène Martin
  • 1979 : Clair de femme de Costa-Gavras : Lydia
  • 1979 : La Mort en direct de Bertrand Tavernier : Katherine Mortenhoe
  • 1980 : La Banquière de Francis Girod : Emma Eckhert
  • 1981 : Fantôme d'amour (Fantasma d'amore) de Dino Risi : Anna Brigatti
  • 1981 : Garde à vue de Claude Miller : Chantal Martinaud
  • 1982 : La Passante du Sans-Souci de Jacques Rouffio : Elsa Wiener/Lina Baumstein
  • 2009 : L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot de Serge Bromberg et Ruxandra Medrea : documentaire sur le film L'Enfer, inachevé en 1964

 

Schneider Magda

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Magda Schneider ou Magdalena Schneider, de son vrai nom Maria Magdalena Schneider (Augsbourg, 17 mai 1909 – Berchtesgaden, 30 juillet 1996), comédienne et chanteuse allemande, mère de l'actrice Romy Schneider

1953. Romy Schneider fait sa première apparition à l'écran aux côtés de sa maman Magda Schneider dans "Lilas Blancs"

1953. Romy Schneider fait sa première apparition à l'écran aux côtés de sa maman Magda Schneider dans "Lilas Blancs"

Elle naît le 17 mai 1909 à Augsbourg en Bavière, fille de l'installateur Xaverius (ou Franz Xavier) Schneider et de Maria, née Meier-Hörmann, comédienne ambulante. Après avoir exercé le métier de sténographe pour un céréalier, elle étudie le chant au conservatoire d'Augsbourg et le ballet au théâtre municipal de cette ville. Elle fait ses débuts dans un rôle de soubrette au Staatstheater am Gärtnerplatz de Munich. Elle est découverte par le cinéma en 1930. Certaines des chansons qu'elle interprète dans ses films sont devenues des classiques.

En 1937, elle épouse à Berlin-Charlottenburg l'acteur viennois Wolf Albach-Retty (1906-1967), rencontré lors d'un tournage en 1933, et dont elle aura deux enfants : Rosemarie Magdalena Albach dite Romy, la future actrice Romy Schneider (1938-1982), et Wolf-Dieter, chirurgien, né en 1941. Le couple passe sa vie entre les sites de tournage et la propriété de Mariengrund à Schönau am Königsee, près de Berchtesgaden (Bavière) où leurs enfants sont souvent confiés aux soins de leurs grands-parents maternels. Magda Schneider voisine le cercle d'Adolf Hitler, dont Martin Bormann.

Son union avec Wolf Albach-Retty est dissoute en 1945 suite aux infidélités répétées de Wolf et elle épouse en 1953 le restaurateur de Cologne Hans-Herbert Blatzheim, père de trois enfants. La même année, elle propose au producteur du heimatfilm Lilas blancs d'engager sa fille de 15 ans, qui a passé quatre années dans un pensionnat en Autriche, pour jouer à ses côtés. C'est ainsi que va naître la carrière de Romy Schneider. Par la suite, Magda Schneider, qui jouera à nouveau le rôle de la mère de sa propre fille dans la série des Sissi, se consacrera essentiellement à la carrière de Romy.

Elle apparaîtra encore dans des séries télévisées à la fin des années 1960. Blatzheim décède en 1968. En 1982, Magda Schneider se marie en troisièmes noces avec le caméraman Horst Fehlhaber (né en 1919), avec qui elle passera le restant de sa vie à Schönau am Königssee (Bavière). Sa fille Romy meurt le 29 mai 1982, moins d'un an après le décès accidentel de son petit-fils David (1966-1981). Magda Schneider décède le 30 juillet 1996 à Berchtesgaden (Bavière), où elle repose.

Filmographie
 

  • 1932 : La Chanson d'une nuit de Pierre Colombier et Anatole Litvak
  • 1933 : Une histoire d'amour (Libelei) de Max Ophüls
  • 1941 : Am abend auf der Heide
  • 1942 : Liebeskomödie
  • 1953 : Lilas blancs de Hans Deppe
  • 1954 : Les Jeunes années d'une reine (Mädchenjahre einer Königin) d'Ernst Marischka
  • 1955 : Sissi d'Ernst Marischka
  • 1956 : Sissi impératrice (Sissi - Die junge Kaiserin) d'Ernst Marischka
  • 1957 : Sissi face à son destin (Sissi - Schicksalsjahre einer Kaiserin) d'Ernst Marischka
  • 1957 : Mam'zelle Cri-Cri (Die Deutschmeister) d'Ernst Marischka
  • 1958 : Un petit coin de paradis (Robinson soll nicht sterben) de Josef von Báky
  • 1958 : Éva ou Les carnets secrets d'une jeune fille (Die Halbzarte) de Rolf Thiele

 

D-Day. Opérations secrètes pour le major David Niven

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L'acteur David Niven, 34 ans, est en Normandie en 1944, débarqué en même temps que les divisions anglo-canadiennes.

L'acteur David Niven est major de l'armée britannique en 1944, officier d'une unité secrète

L'acteur David Niven est major de l'armée britannique en 1944, officier d'une unité secrète

Son ordonnance s'appelle Peter Ustinov

Major du Phantom Signal Unit, une unité motorisée (1) très secréte, il a en charge avec sa section d'informer les Quartiers Généraux sur la situation le long de la ligne de front et derrière les lignes ennemies. Pendant cette période son ordonnance est un matelot de marine du nom de Peter Ustinov. Un futur grand acteur et réalisateur.

On le retrouve dans la poche de Falaise

On ne sait rien, ou très peu de chose sur les activités militaires du major Niven, sinon qu'il a joué un rôle important dans l'encerclement de l'armée allemande dans la poche de Falaise, fin août 1944. Lui et d'autres aidèrent les armées américaines, canadiennes, anglaises et polonaises à converger et à fermer la seule porte par laquelle les troupes du Reich pouvaient encore fuir la Normandie.

"27 000 raisons de se taire après la guerre"

Celui qui fut un des tout premiers acteurs à quitter les USA pour rejoindre l'Angleterre, et s'engager en 1940, n'a jamais rien révélé de ses missions probablement classées secrètes jusqu'en 2044. « Juste seulement une chose à propos de la guerre, une seule et unique histoire », dira Niven. « J'avais été contacté par des amis américains (en 1944) pour retrouver la tombe de leur fils près de Bastogne (Belgique). Je la trouvais effectivement là où ils me l'avaient dit, mais elle était à côté de 27 000 autres. Je me suis dit alors à moi-même, Niven, voilà 27 000 raisons de se taire après la guerre. »

(1) Avec des Jeeps, camions Morris, Scouts Cars, motos Norton.

Filmographie succincte

- La charge de la Brigade Légère (1939)
- Les Hauts de Hurlevent (1939)
- The way ahead (1944)
- L'héroïque Parade (1944)
- Le Tour du Monde en 80 jours (1956)
- Les Canons de Navarone (1961)
- Les 55 jours de Pékin (1963)
- La Panthère Rose (1964)
- Casino Royal (1967)
- Le Cerveau (1969)
- Mort sur le Nil (1978)
- Le Commando de Sa Majesté (1980)
- A la recherche de la Panthère Rose (1983)
- L'Héritier de la Panthère Rose (1983)

David Niven est décédé en 1983.

 

Copyright expiration on Hitler's 'Mein Kampf' causes controversy in Germany

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Munich, Germany, June 12 (UPI) -- The copyright on Adolf Hitler's book Mein Kampf will expire at the end of 2015, and German legal scholars are debating whether the book should be studied or suppressed.

 

Copyright expiration on Hitler's 'Mein Kampf' causes controversy in Germany

The book of Hitler's philosophical and biographical commentary has sold over 12 million copies, in many languages and editions, since it was written in 1924, although no legal versions have been published since 1945.

Publication rights are owned by the free State of Bavaria. By law, the book will lose its copyright status and enter the realm of public domain at the end of 2015 -- 70 years after the author's death in the spring of 1945.

Speaking before a building on an upscale Munich town square known as Prinzregentenplatz, Giles Bennett said, "Since this was Hitler's final private official residence registered with the authorities, when after the war de-Nazification procedures were begun, everyone, including the defense, agreed that his entire property, despite what his last will and testament said, was confiscated on behalf of the Free State of Bavaria."

That included the copyright of the book, and Bavaria has not allowed its publication in Germany since the end of the war, However, it allowed Munich's Institute of Contemporary Studies, which has overseen work on most of Hitler's written and spoken words, to publish a scholarly edition.

Work was started in 2010, but government funding for the project was stopped in 2013.
An expert on Hitler's writings, Professor Neil Gregor of England's University of Southampton, has mixed feelings about the uproar.

"In a way, I'm pleased to see that the controversy happened. Those who want to publish a critical edition are honorable people. Those who are arguing for a ban are also honorable people. And the vitality of that argument and the vitality of that debate speaks very positively for Germany's political culture. What really needs to be done, though, is that the book needs to gradually fade into history," Gregor said.


Lost Australian soldiers buried with full military honours after nearly 70 years

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Remains of two men killed by Japanese near the end of second world war laid to rest in PNG cemetery

 

The Bomana war cemetery in Port Moresby

The Bomana war cemetery in Port Moresby

Two Australian soldiers killed by Japanese forces near the end of the second world war have been buried with full military honours.

Lance Corporal Spencer Walklate and Private Ronald Eagleton, both members of Z Special unit, were buried in a ceremony at the Bomana war cemetery, Port Moresby, on Thursday.

Their remains were recovered on Kairiru Island, off the north coast of Papua New Guinea, last year after a search by the army's unrecovered war casualties unit.

Both were members of an eight-man Z Special patrol in what was called “operation copper” to Muschu Island in April 1945 which aimed to investigate Japanese naval guns which could imperil the allied landing planned for Wewak.

The mission was a disaster. Japanese forces discovered the Australians and hunted them down. One, sapper Mick Dennis, managed to swim to the mainland, and survived.

It was thought Walklate and Eagleton drowned as they and others tried to escape. But it emerged they managed to reach Kairiru where they were captured, tortured and beheaded.

Dennis, 94, plus soldiers from the Special Air Service regiment and the 1st and 2nd Commando regiments provided the funeral party on Thursday.

Army chief lieutenant, General David Morrison, said the army was committed to honouring every Australian soldier lost in combat.

“We must never forget those who served before us, and whose legacy we live to today,” he said.

Brian Manns, manager of the unrecovered war casualties unit, said the funeral was the culmination of years of work.

“The investigation took several years and involved an immense effort,” he said.

Arent Benno von

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Benno von Arent, né le 19 juillet 1898 à Görlitz, mort le 14 octobre 1956 à Bonn est un homme politique national-socialiste et un SS, notamment connu pour ses responsabilités dans les domaines artistiques, sous le Troisième Reich.

Arent Benno von

Il devient décorateur de théâtre et rejoint la SS en 1931 et le NSDAP en 1932. La même année, il est l’un des fondateurs du Bund nationalsozialistischer Bühnen- und Filmkünstler (Union nationale-socialiste des artistes de théâtre et de cinéma). 

Il acquiert des responsabilités lors de l’arrivée d’Hitler au pouvoir, en 1933. Il devient alors Reichsbühnenbildner (Décorateur de théâtre du Reich) en 1936 puis Reichsbeauftragter für die Mode (Agent du Reich à la mode) en 1939.

Il dessine les uniformes du personnel des services diplomatiques allemands. En 1944, il est élevé au range de SS-Oberführer.

Göring Carin

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La baronne Carin Göring, première épouse Carin von Kantzow, née Carin Axelina Hulda von Fock le 21 octobre 1888 à Stockholm (Suède-Norvège) et morte le 17 octobre 1931, est une aristocrate suédoise qui fut la première épouse d'Hermann Göring

Carin and Lily Fock

Carin and Lily Fock

Issue d’une famille de la noblesse suédoise, très marquée par des figures féminines empreintes d’un certain mysticisme, elle épouse le baron Nils von Kantzow en 1910 ; ils ont un fils, Thomas, né en 1913. En 1920, elle rencontre par l’intermédiaire de son beau-frère Eric le pilote allemand Hermann Göring. Très rapidement, les deux jeunes gens tombent amoureux l’un de l’autre et mènent une vie de bohème et de voyages entre la Suède, l’Autriche et l’Allemagne. Elle épouse Göring en 1923, et le couple s'installe bientôt dans la banlieue de Munich. Elle le soutient dans son activité politique et voue comme son mari une certaine admiration envers Hitler.

Néanmoins, après l’échec du putsch de la Brasserie en 1923, le couple choisit de s’exiler en Autriche afin d’éviter des poursuites judiciaires. À distance, ils acceptent d'aider Hitler, alors enfermé dans la prison de Landsberg. Ils reviennent en Allemagne à la fin des années 1920, où Göring participe aux succès électoraux du NSDAP. Membre de la vie mondaine de la capitale allemande, Carin Göring n'en est pas moins malade depuis de nombreuses années, et son état empire jusqu'à un dernier voyage en Suède, où elle décède d'une crise cardiaque en 1931. Enterrée d'abord dans son pays natal, son corps est ensuite déplacé dans la résidence d'été de Göring, à Carinhall, avant d'être transféré après-guerre, en Suède, en 1951. Formant avec Göring un couple fusionnel, son décès marqua durablement le futur dirigeant nazi.

La baronne Carin von Fock est la fille du baron Carl von Fock, colonel de l'armée royale suédoise, issu d’une famille originaire de Westphalie et d’Estonie. Appauvrie, cette branche paternelle s'était installée en Suède au XIXe siècle. Sa mère, née Huldine Beamish, est issue d'une famille anglo-irlandaise protestante, fameuse pour être à l'origine des brasseries Beamish and Crawford de Cork et de sa célèbre bière noire. Son grand-père faisait partie des Coldstream Guards et sa grand-mère maternelle fonda une société protestante féminine, l’« union de l'Edelweiss ». Carin von Fock est la quatrième des cinq filles de la famille. Sa sœur Mary (1887-1967), épouse du comte Eric von Rosen, fonde à son tour, avec d'autres membres, une fraternité luthérienne, la Societas Sanctæ Birgittæ. Sa sœur Fanny (1882-1956) épouse le comte von Wilamowitz-Möllendorff. Ses autres sœurs se nomment Elsa et Lily.

Cette famille est marquée par des personnalités féminines à fort caractère, notamment Huldine, qui instille à sa fille Carin « ses idées romantico-religieuses ». Les autres filles de la famille sont aussi marquées par cet héritage romantique, comme il était parfois courant de le voir dans certaines familles de la noblesse européenne « au tournant du siècle ». Dans la continuité de société fondée par leur grand-mère, les filles s’adonnent à des séances de spiritisme dans un lieu qu’elles appellent « chapelle Edelweiss », en fait une pièce que Mary avait aménagée dans une tour du château de son époux en y installant un autel. Il s’agit d’une forme de « religion privée ». Le 7 juillet 1910, Carin von Fock épouse le baron Nils Gustav von Kantzow et lui donne un fils, Thomas, né le 1er mars 1913.

Le 20 février 1920, le beau-frère de Carin, Eric von Rosen, cherche à effectuer le trajet aérien entre Stockholm et le château de Rockelstad (soit une centaine de kilomètres), après être revenu d’un voyage au Gran Chaco (en Amérique du Sud). Néanmoins, le temps (une tempête de neige) rend la navigation aérienne difficile, si bien qu'il doit faire appel à une compagnie aérienne privée, Svensk Lufttrafik, où, après le refus de trois pilotes de se charger de la course toujours en raison des conditions climatiques, le pilote allemand Hermann Göring accepte. Célèbre et populaire as lors de la Première Guerre mondiale, il avait dû faire face à la dissolution de la Luftstreitkräfte, conséquence du traité de Versailles, aux restrictions de trafic de l’aviation privée allemande et à une déception amoureuse avec l’actrice Käthe Dorsch. Il travaille dès lors pour cette compagnie suédoise, et, alors confronté à des difficultés financières, ce vol apparaît donc comme une opportunité à saisir. Anna-Maria Sigmund note que « dans la tempête, Göring perdit l’orientation. Plus tard, il raconta souvent qu’il avait derrière lui le vol le plus effroyable de sa vie quand il put enfin se poser sur la glace de Bavensee, devant le château ». Le château de Rockelstad, bâtisse du XVIIe et reconstruite au XIXe siècle dans un style moyenâgeux, plaît d’emblée à Göring ; il lui rappelle les lieux de son enfance, dont le château Veldenstein (de) et celui de Mauterndorf.

Le château appartenant à la famille von Rosen, Carin von Kantzow ne s’y trouve que pour « tenir compagnie » à sa sœur Mary, qui est l’épouse d’Eric. Anna-Maria Sigmund raconte leur rencontre : « tandis que l’on bavardait devant l’âtre, une jeune femme apparut soudain sur le palier et descendit le large escalier de la grande salle. Elle était grande et blonde et, selon les témoignages de l'époque, avait à la fois un « maintien gracieux et noble et une nature envoûtante ». Elle embrassa le comte von Rosen et sourit à l’étranger. À Göring, qui était convaincu que la « germanitude la plus pure » était en Suède, elle apparut comme une déesse nordico-germanique. Il se sentit toutefois - selon sa propre expression - comme « touché par l’éclair » de ses yeux bleus ». Elle a trente-deux ans, lui vingt-sept et passent toute la nuit avec le couple von Rosen à parler politique et à écouter les exploits aériens de l’ancien as, alors qu’Eric, muni d’un luth, chante des airs patriotiques suédois.

Carin von Kantzow, après dix ans de mariage remarque que la vie auprès de son époux n’est pas des plus palpitantes et voit ainsi l’arrivée de cet aventurier allemand comme un évènement qui ne la laisse pas insensible. Göring quitte alors pour un temps le château après avoir passé la matinée avec Eric. Il envoie une lettre à Carin : « Je voudrais vous remercier pour les beaux moments passés dans la chapelle Edelweiss. Vous ne pouvez pas imaginer comment je me suis senti dans cette atmosphère merveilleuse. C’était si calme et si beau que j’ai oublié tous les bruits terrestres, tous les soucis m’ont abandonné ». Le 24 février, elle retrouve Göring à Stockholm et le coup de foudre apparaît réciproque et évident. Carin déclare alors à sa sœur : « Il est l’homme dont j’ai toujours rêvé ». Pendant l’été de la même année, elle s’envole pour Munich, afin d’être présentée à Franziska Göring, la mère de son amant. Cette liaison adultérine est fortement désapprouvée par cette veuve, qui avait pourtant partagé, dans le passé, dans le même château Veldenstein, son affection entre son mari, et son amant anobli d'origine juive, le baron Hermann von Epenstein (l'époux au premier étage, l'amant au second). Göring ne fait néanmoins que peu de cas des reproches de sa mère.

Le nouveau couple ne cache alors pas la réalité de leur relation à leurs proches. Alors qu’ils voyagent en Bavière et dans le massif alpin autrichien, Carin tient sa famille au courant (et surtout sa mère), par des lettres et diverses cartes postales. Ils vont même jusqu’à louer une maison typique de la région, dans le village de Hochkreutz (près de Bayrischzell) : elle devient une sorte de refuge amoureux, qu'ils surnomment d’ailleurs leur « maison en pain d’épice », et où ils séjournent régulièrement entre 1920 et 1923. La maison reste louée jusqu’en 1930 mais le couple vit à Berlin ; elle existe toujours de nos jours. Ils achètent également un appartement à Stockholm, au no 5, Karlavagen et continuent de voyager en Bavière, notamment dans les châteaux historiques du roi Louis II.

Après ces divers séjours, Göring commence à presser Carin de demander le divorce. Elle craint cependant de ne plus avoir la garde son fils. Nils von Kantzow de son côté espère arranger les choses : il organise ainsi un repas où Carin et Göring seraient conviés mais cela n’a pour résultat que de les mettre tous mal à l’aise. Von Kantzow garde pourtant toujours espoir : par exemple, quand le nouveau couple installé en Bavière va jusqu’à lui demander une aide financière après diverses déconvenues, il accède à leur requête en espérant toujours plaire à Carin. Celle-ci, au contraire, est toujours plus amoureuse de Göring : le 5 mai 1922, elle écrit à ses parents : « La Bavière est une région merveilleuse, si riche, si chaude... si différente du reste de l’Allemagne. Je suis très heureuse ici et je me sens comme chez moi. Quand j’ai la nostalgie de la Suède, c’est seulement parce que je m’ennuie de maman, de Nils, de mon petit garçon et de ceux que j’aime. Mais, justement, ce manque douloureux, maladif, signifie que je suis presque toujours triste. Oh, ma chère maman, si seulement il n’y avait pas cet amour énorme pour lui ». Ses parents lui conseillent, en vain, de revenir vivre dans leur résidence d’été à Engsholm (Drottningholm).

Carin et son premier époux divorcent en décembre 1922. Les sentiments de von Kantzow ne faiblissent toujours pas. Il écrit à ses anciens beaux-parents : « Je ne peux que l’aimer ». En 1921, Hermann Göring entreprend des études universitaires d’histoire et d’économie ; l’année suivante il rencontre Adolf Hitler, lequel le convainc de rejoindre le NSDAP, où il devient en 1923 Oberster SA-Führer des Sturmabteilung. Alors que la dévotion de Göring pour Hitler est dès le départ totale, celle de Carin suit le même chemin : après l'échec du putsch de la Brasserie, elle déclare rêver que « le mouvement qui faisait naître de tels héros ne devait jamais mourir. […] Hermann et moi serions volontiers morts pour cela [Hitler et le parti] ». L'historien Joachim Fest note que c'est en grande partie grâce à son influence « que Göring se rallia dès l'automne 1922 à Hitler, qui semblait lui promettre ce à quoi il aspirait dans son existence de plus en plus bourgeoise : la liberté, l'action, la camaraderie, le romantisme et enfin la satisfaction de son besoin de se mettre en valeur ».

Elle se remarie avec Göring le 25 janvier à Stockholm et le 3 janvier 1923 à Munich ; Joachim Fest note pourtant que ce mariage a lieu en février 1922. La seconde cérémonie, en comité plus restreint, a lieu dans leur résidence d’Obermenzig, près de Munich ; c'est le premier mariage de Göring : Anna-Maria Sigmund raconte : « Les camarades d’Hermann Göring de l’escadre Richthofen se mirent à disposition comme garde d'honneur et Carin apparut tout de blanc vêtue. Tout aussi blanches étaient les roses qui ornaient ses cheveux, tandis que son bouquet de mariée était composé des couleurs vert et blanc de la famille Fock. Le voyage de noces eut lieu en Italie et le couple partit ensuite pour quelques jours encore à Bayrisch-Zell ». Elle écrit parallèlement à son fils, seulement âgé de dix ans, afin de lui expliquer la situation : « Cher Thomas ! Tante Mary t’a dit que je suis maintenant mariée avec le capitaine Göring, que j’habite avec lui dans une villa. Tu sais bien que ma santé ne peut pas supporter le rude climat de Suède, et tu sais que c’est pour cela que je dois rester ici à la montagne. Nous connaissons le capitaine Göring, comme tu t’en souviens, depuis les journées à Stockholm, et il a été si gentil et si bon et si serviable pour ta mère quand elle était seule dans un pays étranger [la Bavière], et alors j’ai remarqué que je l’aimais tellement que je voulais l'épouser... Vois-tu chéri, il a rendu ta mère heureuse et tu ne dois pas être triste. Et cela ne doit pas altérer notre amour l’un pour l’autre. Vois-tu, je t’aime plus que tout au monde ».

Le couple avait donc emménagé dans la campagne près de Munich, à Obermenzing, près de Nymphenburg (au 30 Döbereinerstrasse), grâce à l’aide financière de von Kantzow qui va jusqu'à leur offrir une automobile Mercedes avec chauffeur. En raison des soucis de santé de Carin (« angine de poitrine avec dyspnée qui allait jusqu’à l’évanouissement, asthme, rhumatismes importants, maladie intestinale latente et anémie »), elle doit nécessairement éviter de vivre en ville. La demeure a survécu à la guerre et existe encore à l’identique de nos jours. Carin elle-même aménage la maison, qu’elle veut idéale (« vitres peintes en rose », fourrures, soie, bureau en chêne et vitraux pour le bureau de son mari, etc.) : elle fait même aménager des sortes de catacombes dans les sous-sols « où une cheminée, du mobilier rustique, des gibelins et des fourrures réalisaient provisoirement dans un cadre modeste le rêve de Göring d’avoir un château à lui » ; des réunions du premier cercle du NSDAP y sont organisées.

De son côté, Göring « professionnalise » les SA : dixit Carin, « l'ancien tas de canailles […] a vraiment été transformé en une armée de lumière ». Nils von Kantzow, pour sa part, commence à développer des signes de démence mentale, tentant même une fois d’étrangler Göring avant de sauter d’un train ; il ne peut plus enseigner et mourra fou, après avoir entretenu le train de vie de son ancienne femme. La mère de Göring décède elle le 15 juillet 1923 ; Carin est quand même présente lors des obsèques. En revanche, elle attrape par la suite une pneumonie. Elle est aussi malade, donc alitée, le 8 novembre 1923, lors du putsch de la Brasserie, mené par Hitler, les figures du NSDAP comme Göring et d’autres personnalités telles Erich Ludendorff. Le putsch est un échec, Göring reçoit plusieurs balles dans la hanche lors de la réponse policière et le couple fuit donc en Autriche afin d’éviter d’éventuelles poursuites. Le 13 novembre, Carin écrit à sa mère : « Nous avons traversé des heures incroyablement difficiles, mais malgré tout… heureuses ! La jambe d’Hermann est déchiquetée, la balle l’a traversée à un demi-centimètre de l’artère, il y a une quantité de cailloux et de saletés dans le long canal que la balle a percé. […] Il a dû tellement en endurer, le cher bon Hermann, mais il pense quand même continuellement à moi. De Munich à Garmisch, nous sommes partis en voiture (avec son premier pansement) chez de bons amis et nous avons habité quelques jours dans leur villa, mais ensuite, cela se sut qu'il était là, des manifestations et des hourras devant la villa avec une foule de gens qui venaient. Nous avons alors trouvé qu'il valait mieux nous en aller et passer la frontière de l’Autriche » ; elle raconte alors le premier refus de la police de les laisser passer la frontière, leur retrait de passeport, leur passage dans un hôpital et finalement leur nouveau passage, cette fois-ci avec de faux passeports, « Maman, tu ne dois pas croire que la cause de Hitler est perdue, qu’elle est abandonnée, oh non, au contraire, l’énergie est plus forte que jamais. Et il triomphera, je le sens, je le sais, nous ne sommes pas encore au bout… et ce premier échec rendra la victoire finale plus profonde, plus mûre et plus sérieuse ».

Göring est alors grièvement blessé et soigné à Innsbruck : « la fièvre montait, du pus coulait des blessures sales. Il fut nécessaire d’opérer la hanche et la jambe droites ». Göring reçoit néanmoins beaucoup de soutiens : des visiteurs, mais aussi « des télégrammes, des fleurs et des dons en argent ». Carin vient le voir régulièrement, et finalement s’installe dans sa chambre d'hôpital après avoir été la cible de pierres et avoir eu l’orteil brisé suite à l’agression de communistes. Göring peut quitter l’hôpital en toute fin d’année, et le couple descend alors à peu de frais dans une suite de l’hôtel de luxe Tirolerhof, dont le directeur et le personnel sont des sympathisants nazis. Carin poursuit son activité épistolaire auprès de sa famille et collecte des coupures de presse étrangères concernant le NSDAP, parti alors interdit, qu’elle envoie à Hitler, alors en détention. Cette vie d’exil se couple pourtant d'une dégradation de sa santé : « presque constamment malade, souvent alitée, elle était peu préparée à la vie d’une activiste politique en fuite. Quelquefois, elle tombait en syncope et devait être réanimée par des injections de camphre. Après que trois spécialistes eurent diagnostiqué une affection cardiaque incurable avec une courte espérance de vie, Carin ne s’abandonna plus à aucune illusion ».

De la même façon que son époux, Carin est soumise sur le territoire allemand à un mandat de recherche. Elle écrit à sa mère : « Notre villa munichoise a été saisie, les comptes bloqués, la voiture confisquée… il y a aussi un mandat d’arrêt délivré contre moi. […] Et pourtant, tout se passe pour le mieux pour Hitler, et son travail progresse comme jamais auparavant ». Avec étonnement, elle voit sa sœur Fanny très impliquée dans la défense du national-socialisme, ce qui fait même dire à Göring : « elle est trop nationale-socialiste pour moi ! ». En février 1924, Göring envisage de revenir en Suède une fois que le procès des conjurés du putsch sera fini (il dure du 26 février au 1er avril). Elle angoisse concernant la probable incarcération d’Hitler, mais la justice se révèle en définitive plus clémente qu’elle ne l’avait craint (Hitler, alors autrichien, aurait pu être expulsé du territoire allemand). Le procès fini, Carin se rend sans son mari à Munich afin de trouver de l’argent : Ludendorff lui refuse, puis, à la prison de Landsberg, Hitler ne lui offre comme aux autres nombreux visiteurs qu'une photo dédicacée « À l'épouse honorée de mon commandant de la SA, Madame Carin Göring, en souvenir de la visite à la forteresse de Landsberg, le 15 avril 1924 ». Il confie aussi à Göring d’aller rencontre le président du Conseil italien, Benito Mussolini, afin d’obtenir un soutien et des fonds pour le NSDAP. C’est pourtant un échec : celui-ci ne les reçoit pas et le couple décide alors de rentrer en Suède en contournant l’Allemagne par l’Est : ils avaient investi le peu d’argent qui leur restait dans ce voyage et vendu leur villa de Munich.

Le couple loue un appartement de taille modeste, au 23, Odengatan. Göring est cependant toujours dépendant de la morphine, et tente même de se jeter par une fenêtre. Avec l’aide financière de sa belle-famille, il fait des cures de désintoxication dans trois cliniques différentes, où son comportement violent est remarqué, puis intègre le Katarina-Hospital et la maison de santé de Langbro. On le libère le 7 octobre 1925, date à laquelle il est considéré comme guéri. Il rechute néanmoins mais arrive désormais à cacher sa toxicomanie. L'amnistie prononcée par Hindenburg lui permet de retourner en Allemagne en automne 1927, et il est accueilli par Adolf Hitler avec peu d'enthousiasme, car ce dernier avait été mis au fait de son état de santé mentale. En effet, la direction des SA demeure à la charge de Franz Pfeffer von Salomon et Göring doit se rendre à Berlin afin de trouver du travail. Carin demeure en Suède, mais prévient une nouvelle fois son mari sur les réalités de sa maladie : « Je voudrais bien vivre pour que tu n’aies pas de chagrin, et pour Thomas, mais parce que je vous aime, toi et Thomas, par-dessus tout, je voudrais - oui, je le voudrais tellement - rester près de vous. […] Tu es tout ce que j’ai, et je t’en prie, essaie de toutes tes forces de te libérer avant qu’il ne soit trop tard » ; elle se permet aussi de parler de la maladie de son mari : « être morphinomane veut dire la même chose que se suicider : chaque jour, une petite partie de ton corps et de ton âme se perd. Tu es dominé par un mauvais esprit et par une puissance maligne et le corps dépérit peu à peu… Sauve-toi toi-même et, de cette façon, moi aussi ».

Adhérante au NSDAP, Carin Göring se conforme au début de son mari, elle en devient totalement partisane. Elle en partage l’antisémitisme. Elle représente au départ une variante plus romantique du couple idéal allemand, que Joseph et Magda Goebbels tentent aussi de symboliser ; sa sœur cadette note ainsi que jusqu’à son décès cela (leur influence et leur image) « avançait et montait ». Concernant son engagement sur le nazisme, Anna-Maria Sigmund note que « Carin Göring elle-même considérait le national-socialisme comme une religion de remplacement, semblable à l’« Edelweiss » de sa grand-mère. […] À sa manière outrancière et fanatique, elle vénérait toutefois Hitler comme un messie qui allait libérer l’Allemagne du joug des puissances victorieuses et la conduire vers un avenir éclatant. […] Pour Carin, Hitler était un « génie empli d’amour de la vérité », elle admirait son combat « chevaleresque » et son « honnêteté ». Malgré tous les revers, elle n’a jamais douté de la victoire du mouvement. Elle incarnait cette catégorie de nationaux-socialistes « idéalistes », dont l’enthousiasme aveugle anéantissait toute capacité de réflexion autonome ».

Lors des élections législatives allemandes de 1928, Göring est le premier candidat de la liste du NSDAP ; il souhaite que son épouse participe aux derniers jours de la campagne. Elle arrive donc à Berlin, mais très fatiguée. Elle ressent rapidement la « fièvre électorale » qui saisit la capitale. Göring habite alors au 16, Berchtesgadener Strasse. Le lendemain de la modeste victoire (le parti fait 2,6 % des voix et obtient 12 députés), où Göring devient député, elle envoie un télégramme à sa mère : « Hermann élu hier. Maman, tu comprends. Ta Carin ». Elle est présente lors de la première cession de la nouvelle législature, au Reichstag. L’aisance financière revient alors, et le couple s’installe au 7, Badenschen Strasse. Henriette Hoffmann, fille du photographe officiel du NSDAP Heinrich Hoffmann, raconte à propos d’un passage dans leur résidence : « Et, bien que ce fût pourtant un petit appartement en étage, Göring recevait souvent des invités, des princes de Prusse et des princes de Hesse, des amis de Suède… des grands industriels qui s’intéressaient au député du Reichstag... Carin était d’une séduction extraordinaire et Hermann un hôte doué ». Hermann Göring devient dès lors un homme politique très populaire dans son camp, et lorsque Elsa, la sœur de Carin, invitée pour voir cela se rend compte de l’ambiance électrique des réunions publiques au Sportpalast de Berlin, elle a du mal à cacher son étonnement admiratif.

Göring, souvent impliqué dans des actions judiciaires, décide avec son épouse d’« exclure l’administration et la jouissance du mari et de porter cela dans le registre matrimonial » à propos du mobilier du foyer, afin d'éviter que tout ne soit un jour saisi par la justice. Elle participe aussi aux succès électoraux de son mari et du parti (aux élections législatives allemandes de 1930, le NSDAP obtient 107 députés) et mène une vie mondaine : Anna-Maria Sigmund raconte : « Le prince héritier Guillaume, Auguste-Guillaume de Hohenzollern, et son frère Eitel Friedrich, le prince Victor de Wied et son épouse, Marie-Elisabeth, Mme von Dirksen et Fritz Thyssen comptaient au nombre des invités tout comme les têtes du parti. La plupart du temps, Carin Göring ne pouvait les accueillir qu’étendue sur un canapé. Si la maîtresse de maison était particulièrement malade, il n’y avait alors, comme Carin l’écrivit à sa mère dans une lettre du 4 janvier 1931, que des plats simples, un peu grossiers, comme de la soupe aux pois avec du porc et du gâteau aux pommes suédois à la sauce vanillée ».

La santé de Carin va pourtant de mal en pis. Elle raconte elle-même dans une lettre : « Le soir de Noël [1930], j’ai été malade avec 39,5 de fièvre. La journée s’était passée à décorer le sapin, à effectuer les derniers travaux intellectuels, à emballer les cadeaux ; à 8 heures, Hermann est arrivé pour fêter le soir de Noël ici avec nous. Il avait apporté des paquets ravissants et si personnalisés pour nous tous… Le sapin était allumé et on distribua les cadeaux. J’ai alors été saisie de frissons si forts que je suis tombée du canapé ». Quand elle ne reste pas à Berlin, où elle tempère selon les commentaires de l'époque le caractère de son mari, elle séjourne dans des sanatoriums (dont celui de Kreuz, en Bavière), imagine des costumes pour son mari et lit. Hitler offre au couple une nouvelle Mercedes en juillet 1931, avec laquelle ils partent pour la Suède, et arrivent le 19 septembre. Six jours après, la mère de Carin décède brusquement. Göring est alors reparti pour l’Allemagne et sa prochaine crise cardiaque, le 17 octobre, lui est fatale. Son corps est d’abord exposé dans la « chapelle Edelweiss » puis enterré le 21 (jour où elle aurait dû avoir 43 ans) au cimetière de Lovö, à proximité de Drottningholm.

La douleur est incommensurable pour GöringJoseph Goebbels écrit ainsi : « Ses traits se sont pétrifiés quand la femme aimée lui a été arrachée au milieu de la lutte la plus dure. Mais il n’a pas chancelé un instant. Il a poursuivi sa voie avec sérieux et fermeté, écuyer inébranlable pour le Führer. Ce soldat loyal au cœur d’enfant ». Göring garde évidemment contact avec sa belle-famille, assistant par exemple au mariage de Brigitta von Rosen en 1932 et envoyant régulièrement des bouquets de fleurs rouges et blanches, en forme de croix gammées.

Pendant le procès de l’incendie du Reichstag, en octobre 1933, Göring vient en Suède pour le mariage de sa nièce et fleurit la tombe de son épouse avec une plante verte en forme de croix gammée. Ce geste est répercuté dans la presse locale. Le 8 novembre, elle est piétinée par des inconnus, qui laissent le message suivant : « Nous, quelques Suédois, nous sentons offensés par la violation de sépulture commise par l’Allemand Göring. Que son ancienne épouse repose en paix, mais qu'il nous épargne la propagande allemande sur sa tombe ».

Hermann Göring donne son nom au luxueux pavillon de chasse qu'il fait construire en 1933, le Carinhall (nommé en son nom), dans la forêt de Schorfheide au nord de l'État actuel du Brandebourg. C'est là qu'il fait transférer, suite à l'incident suédois, la dépouille de son épouse dans un mausolée souterrain construit à cet effet, le 20 juin 1934 lors d’une cérémonie funèbre organisée par Joseph Goebbels, en présence d'Hitler. Le cercueil est en étain, et aucun prêtre n’assiste à la cérémonie.

L'historienne Anna-Maria Sigmund raconte l’évènement : « Tout d’abord, l’équipage d’un torpilleur allemand et des nationaux-socialistes suédois manifestèrent leur attachement sincère sur la tombe ouverte à Lovö, près de Drottningholm. Ensuite, un train spécial, décoré pour l’occasion, fut frété pour emmener la dépouille de Carin Cöring de Suède en Allemagne selon un rituel de deuil minutieusement planifié. Tout le long du trajet pour Eberswald, la gare proche du lieu de destination, Carinhall, régnait le deuil national, les drapeaux étaient en berne et les cloches sonnaient. Les Jeunesses hitlériennes faisaient la haie quand le train traversait les différentes gares, et une foule innombrable rendu les derniers honneurs à Carin Göring. La dernière étape à travers la Schoerfheide fut parcourue dans une voiture ouverte, sur laquelle le cercueil était flanqué d’obélisques noirs garnis de flammes du sacrifice, sous la garde d’honneur d'une escorte à cheval. Le cérémonial commença à Carinhall à midi pile, avec l’apparition de Hitler. Puis, au son de la marche funèbre du Crépuscule des dieux de Wagner, entre une haie de soldats, on porta le cercueil couvert d’un drapeau à croix gammée dans le mausolée souterrain. Des parents de Carin, des diplomates étrangers et tous les hommes politiques de haut rang du régime nazi l’accompagnèrent. Pour terminer, Hitler et Göring descendirent encore une fois dans le tombeau pour faire leurs adieux à la défunte ».

Lorsqu'il est en séjour à Carinhall, Göring se rend tous les jours au mausolée qu'il avait fait construire, même après son remariage en 1935 avec l'actrice Emmy Sonnemann. Plus tard, comme le fait en juin 1934 le journal Völkische Frauenzeitung, la presse du régime continue de faire appel à sa mémoire, écrivant par exemple : « Une Allemagne pour laquelle de telles femmes vivent, se battent et meurent doit exister. Que la vie de cette femme nordique soit un modèle pour nous ! ». En 1933, sa sœur Fanny publie une biographie sur elle, qui devient rapidement un best-seller, et est plusieurs fois réédité jusque 1943 ; elle s’écoule à 900 000 exemplaires. Cet ouvrage concerne certes la vie de Carin, mais constitue également une imixtion inédite du public dans la vie privée d’un dignitaire national-socialiste. Pourtant, Fanny relate également des évènement romancés, voire inventés, afin de rendre lisse le passé politique de Göring. Carin devient également une des figures mythifiées comme le Troisième Reich aime en faire (à l’instar d’Horst Wessel par exemple) mais la documentation la concernant se réduit à la biographie de sa sœur et à celle de Göring, par Erich Gritzbach (Hermann Göring, Werk und Mesch, 1938). Anna-Maria Sigmund note même que l'histoire romancée du « pilote allemand et la noble suédoise » a contribué, notamment grâce à plusieurs publications postérieures « sentimentalistes » (comme Das Hohelied der Liebe : Deutsches Werden, « Le Cantique de l’amour : le devenir allemand ») à embrigader la population par un biais encore inédit.

Le pavillon de chasse de Carinhall est détruit sur ordre de Göring en avril 1945, devant l’avancée de l’Armée rouge. Le mausolée est aussi détruit, mais les ossements de Carin Göring sont ré-enterrés dans une forêt proche. La tombe est profanée dès le mois de mai, par des soldats soviétiques désireux de trouver quelque trésor caché. Le garde-forestier responsable des lieux réussit néanmoins à déplacer et enterrer à nouveau le corps dans un nouvel endroit ; il prévient également la famille de Carin. En cachette de l’administration soviétique, Fanny s’adresse à un pasteur suédois en poste à Berlin, Heribert Jansson, qui avec l’aide du garde-forestier transporte clandestinement le corps. Le pasteur le fait incinérer sous une fausse identité dans le quartier de Berlin-Wilmersdorf, en 1951. Après un passage à Hambourg où l’urne funéraire survit à un cambriolage de son automobile, il repart ensuite en Suède et la remet à sa famille, qui la ré-enterre, pour la cinquième, dans le cimetière de Lovö, où elle avait reposé la première fois.

Epenstein Hermann

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Hermann Epenstein ( 1850 oder 1851 in Berlin ;  5. Juni 1934 in Mauterndorf), 1908 bis 1919 Hermann Epenstein Ritter von Mauternburg, war ein deutsch-österreichischer Arzt, Großkaufmann, Burgherr sowie Taufpate von Hermann Göring.

 

Epenstein Hermann

Epenstein, zur Hälfte jüdischer Herkunft, war zum Christentum konvertiert und wurde königlich preußischer Stabsarzt. Durch Handel sehr wohlhabend geworden, war er politisch deutschnationaler Einstellung. Während eines Aufenthalts in Deutsch-Südwestafrika lernte er den dortigen kaiserlichen Kommissar Ernst Heinrich Göring und dessen Frau Franziska kennen, deren Kind er entband. Zurück in Deutschland wohnten die Görings in seinem Berliner Haus (Fregestraße 19, Bln.-Friedenau). Franziska wurde Epensteins Geliebte. Franziska Göring führte das Verhältnis mit Epenstein offen, bei Besuchen wohnte sie bei ihm, während ihr Mann abseits untergebracht wurde. Epenstein wurde Taufpate der fünf Kinder Görings, darunter Hermann und Albert. Gerüchte, er wäre der Vater der beiden, werden von Historikern abgelehnt.

1894 erwarb Epenstein die Ruine Mauterndorf im Land Salzburg und ließ sie bis 1904 wieder aufbauen. 1897 kaufte er für 20.000 Mark auch die Burg Veldenstein nördlich von Nürnberg. Um der Burg ihr ehemaliges Aussehen wiederzugeben, investierte er bis 1914 über eine Million Mark. Epenstein stellte der Familie Göring die Burg als Wohnsitz zur Verfügung. Hermann Göring besuchte seinen „Ersatzvater“ Epenstein auch auf Burg Mauterndorf, die er später „die Burg seiner Jugend“ nannte. Epensteins Vorliebe für Burgen und mittelalterliches Gepränge prägten die Vorstellungswelt des jungen Hermann.

1908 erhielt Epenstein den Adelstitel „Ritter von Mauternburg“ verliehen, 1909 wurde er österreichischer Staatsbürger und lebte nach dem Ersten Weltkrieg in Mauterndorf. 1913 kam es zum Bruch zwischen den Görings und Epenstein, nachdem er mit 62 Jahren erstmals geheiratet hatte: die viel jüngere Elisabeth „Lilly“ Schandrovich Edle von Kriegstreu (1887–1939). Nach dem misslungenen Hitler-Putsch 1923 fand Göring bei Epenstein in Mauterndorf Zuflucht. Als Epenstein 1934 starb, vererbte er die Burgen seiner Frau, die wiederum Göring als Erben einsetzte.

Palestinian professor: no regrets over taking students to Auschwitz

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Mohammed Dajani resigned amid row highlighting darkest taboos of conflict with Israel and each side's sense of victimhood in Holocaust and Nakba

 

Palestinian professor: no regrets over taking students to Auschwitz

Mohammed Dajani knew he was on sensitive ground when he took a group of students to visit the site of the Auschwitz concentration camp in Poland in March. But it took the furore that followed to make the Palestinian academic realise that he had entered a political and psychological minefield.

Dajani resigned from his post at Jerusalem's Al-Quds University this week after failing to win the unequivocal support of his employers in a row which highlighted the darkest taboos of the conflict with Israel and each side's enduring sense of victimhood.

The visit to the concentration camp was part of a project to study the Holocaust and teach tolerance and empathy. "It is about understanding the other," Dajani told the Guardian during a conference in the Qatari capital, Doha. "You need to understand the other because reconciliation is the only option we have. And the sooner we do it the better. Empathising with your enemy does not mean you sanction what your enemy is doing to you."

Organised in conjunction with three other universities, one German and two Israeli, the project also arranged for Israeli students to meet Palestinians living in refugee camps.

Dajani faced abuse, intimidation and death threats over the visit. Al-Quds dissociated itself from the project but defended his right to be involved. It insisted he had not been dismissed and supplied him with bodyguards. But in the end it accepted his resignation.

Implacable in the face of the uproar, he rejected accusations that he intended to promote the Zionist narrative of the conflict rather than respecting the primacy of the Nakba ("catastrophe" in Arabic) – the flight, expulsion and dispossession of hundreds of thousands of Palestinians that was the price of Israel's independence in 1948.

"I felt it was important for us Palestinians to learn about this event first because it is historically wrong to deny it and also because it is morally wrong to ignore it," he said. "I felt I should not be a bystander but take a stand. I lived in a culture where the Holocaust was not viewed in depth and was used artificially, linking it to the Nakba. We never learned about its impact, its lessons, why it happened, to whom it happened. It was always in the background as if it was a taboo topic."

Dajani, 66, is from one of Jerusalem's most famous families. In the 1960s he fought with Yasser Arafat's Fatah movement in Lebanon but abandoned the armed struggle to study in the US. In 1993, when Israel and the Palestine Liberation Organisation (PLO) signed the Oslo accord, taking the historic step of recognising each other, Dajani returned home and helped to train Palestinian civil servants.

Later he set up a pioneering Israeli studies programme at Al-Quds. Tackling the Holocaust, he said, grew out of his realisation that Arab attitudes had been distorted by hostility to Zionism and to the state of Israel – the creation of which owed so much to western guilt over the fate of the Jews during the second world war.

Propaganda that conflates antisemitism with opposition to Israel has also played a role. Israel's foreign minister, Abba Eban, famously talked about the country's "Auschwitz borders". Menachem Begin, the prime minister who invaded Lebanon in 1982, described Arafat "cowering in his bunker" in Beirut like Hitler in Berlin.

Wartime collaboration with the Nazis by the Palestinian leader Haj Amin al-Husseini was another factor. Few books on the subject appeared in Arabic. In 1984 Mahmoud Abbas, now the Palestinian president, denied the Holocaust in a doctoral thesis he defended in Moscow.

But attitudes change. This April, Abbas called the Holocaust the "most heinous crime" in modern history. Other Palestinians agree but still oppose Dajani's emphasis.

"The Holocaust was a terrible crime," the PLO official Husam Zomlot commented at the Doha conference. "But the Nazis were responsible for it. The Palestinians had nothing to do with it. The Israelis were responsible for the Nakba."

The 27 students who went to Auschwitz came under pressure before and after the trip. Two dropped out at the last minute.

Dajani said it was profoundly disturbing to be in the place where 1 million people, the vast majority of them Jews, were systematically murdered. When a Palestinian woman who had been jailed in Israel asked him the meaning of the slogan arbeit macht frei (work sets you free) over the camp entrance, she discovered that the SS commander had said that there was only one way out – through the chimneys of the crematoria.

"I told her that that is one way of making a distinction between our Nakba and their Holocaust," Dajani said. "In our Nakba you can negotiate, you can walk out of the prison. In their Holocaust there was no negotiation. There were victims and perpetrators and there was no dialogue or way out except through the chimneys of the crematorium.

"When we Palestinians look at the Holocaust we impose it on our own suffering. We see a Nazi guard tower and we think of the Israeli guard tower or barbed wire. But Jews see the "final solution" and an attempt to annihilate them as a people. One of my students thought Hitler had gathered the Jews in these camps in order to ship them to Palestine! This trip was highly emotional – and a very educational experience."

Misunderstanding played some role in the row. An article in an Israeli newspaper about the Auschwitz trip was mis-translated into Arabic. And the timing was unfortunate – just as the last round of US-brokered peace talks was on the brink of collapse – even though the project had begun long before.

There were angry objections from supporters of the Boycott, Disinvestment and Sanctions (BDS) movement, which rejects any kind of Palestinian "normalisation" with Israel.

Dajani, who founded a movement called Wasatia (Centrism) said he remained committed to a two-state solution to the conflict. "I knew it was a taboo and that it would be negatively received," he said. "But I did not realise how deep and how explosive it was for the Palestinian psyche. It was like walking in a minefield."

On the Israeli side, awareness of the Nakba has grown in recent years thanks to myth-busting historical research and to the work of an organisation called Zochrot, though that does not translate into Jewish support for the return of Palestinian refugees.

Dajani said there was an imbalance of empathy between the two sides. "If I wanted to make a comparison, I would say that the Jews know more about the Palestinians than the Palestinians know about the Jews. Because there is an asymmetry of power it is easier for those with power to show empathy than it is for the occupied, who are powerless. It is harder for the victims to feel sympathy when they are suffering on a daily basis. On their side they don't face the same pressures."

70e. (Les) Armes secrètes d’Hitler (R.Desquesnes)

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Jusqu'à la fin, Adolf Hitler a cru en ses armes nouvelles qu'étaient les V1 et les V2, et qui préfiguraient les outils stratégiques de la Guerre froide.

 

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En plus de la fortification des côtes menée par l'Organisation Todt, Hitler ajoute, à partir de l'été de 1943, la construction de 2 armes secrètes : la bombe volante V1 et la fusée V2 ce qui implique la construction de rampes destinées au catapultage sur Londres d'avions V1 bourrés d'explosifs et de bunkers-géants devant servir au lancement de la fusée V2. 

Face à cette grave menace, la Grande-Bretagne met en alerte les réseaux de renseignement de la Résistance sur le continent afin d'obtenir des renseignements précis sur ces mystérieuses constructions.

Malgré le lancement de 22000 V1 et la mise à feu de 3000 fusées V2 entre juin 1944 et mars 1945, le Reich ne parviendra pas à inverser le cours de la guerre. 

La médiocre efficacité stratégique des armes secrètes n'était nullement à la hauteur de la tapageuse propagande menée par le Reich. 

Rémy Desquesnes, docteur d'Etat en histoire contemporaine, professeur honoraire, est consultant historique au Mémorial de Caen et au Conseil Régional de Basse-Normandie. Il est l'auteur de nombreux ouvrages aux Editions Ouest-France : Le Mur de l'Atlantique en Basse-Normandie, Le débarquement et la bataille de Normandie, Les photographes de Magnum sur le front de la Seconde guerre mondiale, Les Poches de résistance allemandes sur le littoral atlantique... Il habite à Caen.

 

LE SAVIEZ-VOUS

13 juin : la riposte allemande passe par les airs

Dans la nuit du 12 au 13 juin 1944, débute l'offensive des bombes volantes baptisées V1 par Hitler. Avion sans pilote chargé d'une tonne d'explosif le V1 est catapulté à partir d'une rampe.

D'abord orientés sur Londres, puis plus tard, sur Anvers et sur plusieurs villes du continent, ces tirs vont durer jusqu'au 25 mars 1945, soit neuf longs mois. Face à cette offensive aérienne allemande, le commandement allié va adopter un ensemble de mesures d'une envergure exceptionnelle destinées à protéger la capitale anglaise et Anvers, les deux cibles de prédilection de l'ennemi. Parmi ces moyens figure, au premier rang, le radar.

On estime qu'environ 30 000 V1 et 22 000 V2 ont été tirés sur l'Angleterre et la Belgique.

Une élue FN démissionne après la "fournée" de Jean-Marie Le Pen

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"J’ai de très bons rapports avec la communauté juive", explique la secrétaire départementale du FN dans le Bas-Rhin.

 

Jean-Marie Le Pen, le 18 mars 2010 à Marignane

Jean-Marie Le Pen, le 18 mars 2010 à Marignane

Le "détail" de trop. La responsable de la section bas-rhinoise du Front national, Pascale Ellès, a annoncé vendredi 13 juin démissionner du parti pour protester contre les récents propos de Jean-Marie Le Pen, qui avait proposé de faire "une fournée" des artistes s’opposant au FN. Une attaque clairement antisémite selon l'élue, contactée par "Le Lab" :

La 'fournée', ça a été le coup de grâce. J’ai de très bons rapports avec la communauté juive. La religion n’a rien à faire dans la politique."

"Je quitte le Front national, point final", répète Pascale Ellès, 48 ans. "Le petit détail [de trop], c'est le coup de la fournée, justement parce que j'ai de bonnes relations avec les communautés juive et musulmane", explique cette ex-responsable frontiste mariée à un musulman.  "Je laisse cette fonction à
quelqu’un de moins idéaliste que moi", ajoute-t-elle auprès des "Dernières nouvelles d'Alsace".

Pascale  Ellès figurait en 10e position sur la liste frontiste aux Européennes dans le grand Est. Elle avait adhéré au parti d'extrême droite en 2002.

Elle a envoyé mercredi sa lettre de démission à la présidence du parti, adressée notamment au vice-président Florian Philippot, bras droit de la présidente Marine Le Pen.

Rien contre Philippot 

Pour l'ex-militante alsacienne, les propos de Jean-Marie Le Pen sont en opposition avec "le travail" de Florian Philippot qui au sein du parti, "n'a critiqué personne durant sa campagne" des européennes. "Florian Philippot a fait une campagne sur les problèmes qui touchent la France, en s'adressant à tous les Français, quels qu'ils soient", a-t-elle souligné.

En octobre 2013, Pascale Ellès avait manifesté son désaccord après des propos controversés de l'avocat André Kornmann, alors pressenti pour prendre la tête de liste du FN aux municipales à Strasbourg. Ce dernier avait déclenché un tollé après avoir proposé que la police puisse se servir de chiens d'attaque contre les délinquants.

Il s'était finalement retiré et avait été remplacé par l'ex-Modem Jean-Luc Schaffhauser, élu depuis député européen en Ile-de-France.


Défilé du 14 juillet : le FN indigné par la présence de soldats algériens

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Le FN est vent debout. Un collectif "Non au défilé des troupes algériennes le 14 juillet 2014" est en cours de création, avec le député FN Gilbert Collard et le vice-président du parti, Louis Aliot, afin de s'opposer à la présence de l'armée algérienne le 14 juillet, a-t-on appris vendredi 13 juin.

 

Défilé du 14 juillet 2005

Défilé du 14 juillet 2005

Pour la première fois cette année, l'Algérie participera aux cérémonies du 14 juillet. Trois militaires algériens seront présents lors d'une animation initiale sur la place de la Concorde, mais "il n'y aura pas de défilé", précise-t-on au ministère de l'Intérieur.
"80 autres pays ayant participé à la première guerre mondiale ont également été invités cette année par le président de la République", ajoute-t-on dans l'entourage du secrétaire d'État aux anciens combattants, Kader Arif.

"Une provocation indigne"

"Cette présence militaire honteuse sur le sol français est une provocation indigne et le signe d'un très grand mépris pour tous les morts, disparus ou suppliciés victimes de cette armée", déplorent dans un communiqué les deux responsables frontistes ainsi que Mohammed Bellebou, conseiller municipal FN de Perpignan et président d'une association "France Harkis".

D'après eux, "la présence de l'armée nationale algérienne pose un problème politique et un problème moral grave".

"Nous appelons donc à la création d'un collectif du 'Non au défilé des troupes algériennes le 14 juillet 2014' qui rassemblera des organisations patriotiques, d'anciens combattants, de harkis et de rapatriés afin d'organiser la contestation face à cette infamie !", écrivent-ils.

"Phase pacifiée avec l'Algérie"

De son côté, le ministère de la Défense se "réjouit" de la participation de l'armée algérienne le 14 juillet. "C'est une preuve que nous sommes rentrés dans une phase pacifiée avec l'Algérie", y indique-t-on.

Jean-Yves Le Drian, qui s'est rendu en Algérie le 20 mai, "s'est fait confirmer par les autorités algériennes leur volonté historique d'y participer", dit-on également.

Dans l'entourage de Kader Arif, on souligne qu'il est important de rappeler le contexte historique :

"173.000 combattants qui habitaient l'Algérie sans distinction de confession sont venus combattre [pendant la guerre 14-18], 23.000 ont été tués [...] la France reconnaît le sacrifice de leurs pères et de leurs grands-pères."

Par ailleurs, "il ne faut pas mélanger les conflits, il ne s'agit pas de la guerre d'Algérie", a-t-on ajouté.

Les harkis contre cette initiative 

Plusieurs mouvements harkis ont manifesté leur opposition à ce collectif. Pour Mohamed Otsmani, délégué de la liaison nationale des harkis pour la région PACA - l'association qui compte la plus grande communauté de harkis en France -, "c'est une grande fierté que les Algériens défilent le 14 juillet, pour la France et pour les harkis". "Je ne suis pas d'accord avec ce qu'il [Gilbert Collard] fait, on est dans un souci d'apaisement entre la France et l'Algérie", a-t-il dit.

Pour la présidente de l'association "Harkis et droits de l'Homme", Fatima Besnaci-Lancou, "les deux pays doivent travailler ensemble".

Depuis plusieurs mois, d'autres collectifs se créent pour protester contre cette invitation de militaires algériens. Bernard Coll secrétaire général de l'association "Jeune pieds noirs" a lancé le 6 juin le groupe "unité d'action le 14 juillet 2014" pour que "le chef d'État renonce à cette grotesque farce historique".

Pour Hervé Cuesta, le président national du collectif "non au 19 mars 1962", mouvement essentiellement composé de pieds noirs, "trois militaires c'est déjà trop, car il y aura leur drapeau". "Ces gens [les militaires algériens] présents au défilé sont des ennemis de la France".

"On va essayer de s'organiser en un seul et même mouvement avant le 14 juillet", a-t-il poursuivi.

US Nazi Hunters Race Against the Clock

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Washington, June 12 (By Carl Schreck for RIA Novosti) – From the moment Eli Rosenbaum joined the US government’s campaign to track down Nazi collaborators three decades ago, he knew it was a time-sensitive job.

 

Eli Rosenbaum, the US government’s chief Nazi hunter for nearly two decades

Eli Rosenbaum, the US government’s chief Nazi hunter for nearly two decades

“We were told even then: ‘These people are old. You need to work as fast as you responsibly can,’” Rosenbaum, the US Justice Department official in charge of rooting out Nazi collaborators living in the United States, told RIA Novosti in a recent interview.

It’s a campaign that has taken on even greater urgency as time threatens to claim the last of these alleged war criminals, including four elderly men that US courts have ruled complicit in atrocities committed during the war in territories that now belong to Ukraine and Lithuania, both former Soviet republics.

“We still have open cases that are in court or have been in court, and we’re trying to remove these people back to Europe,” Rosenbaum said.

Rosenbaum joined the Justice Department’s Office of Special Investigations (OSI) as an intern in 1979, and in 1995 he was named director of the unit. In 2004, OSI transformed into a new agency charged with handling other human rights cases as well.

Since OSI’s inception, the unit has won cases against more than 100 people accused of atrocities as Nazi collaborators. But it has been a complicated effort, in part because of crucial evidence that was gathered by officials in the Soviet Union, some of which was dismissed as unreliable by US judges.

In the OSI’s early years the Soviet government tipped off US authorities about purported Nazi collaborators who fled west along with the hundreds of thousands of refugees that came to the United States after World War II, Rosenbaum said.

In some cases Moscow would contact the US State Department directly, Rosenbaum said. In other cases the state-controlled media would release exposes about these individuals, which would then be picked up by US officials, Jewish organizations or US media outlets, he added.

Before its collapse in 1991, the Soviet government turned over to the OSI captured Nazi documents and witness statements gathered by its investigators, Rosenbaum said. Moscow also made witnesses available for questioning but did not allow them to leave the country, meaning the Americans had to travel to the Soviet Union to obtain video testimony, he said.

The documents fared better than the video testimony in US courts, where judges questioned the reliability of witnesses giving statements under the watchful eye of Soviet officials, Rosenbaum added.

“With few exceptions our courts didn’t credit the witness testimony, which was incredibly frustrating for us,” he said. “We still managed to win the cases in almost all of them, but it was a problem.”

In one high-profile case, a US federal judge in 1983 refused to consider video testimony from Soviet witnesses in the OSI’s case against Juozas Kungys, a retired dental technician in New Jersey whom the United States accused of participating in a 1941 massacre in Nazi-controlled Lithuania.

“The Soviet criminal and judicial system is structured to tailor evidence and produce results which will further the important political ends of the Soviet state at the expense, if need be, of justice,” Judge Dickinson Debevoise said, according to a 1985 report in the Christian Science Monitor.

Kungys eventually admitted to lying on his US citizenship application, though he was not found complicit in Nazi war crimes. In exchange for the admission, which resulted in Kungys’ denaturalization, the US government agreed that it would not seek his deportation.

Kungys died in the United States in 2009.

Historians, academics and lawyers concede that the Soviet government had clear propaganda interests in portraying the United States and other Western nations as a safe haven for Nazi collaborators.

Nonetheless, the Soviet Union’s in-absentia trials of alleged perpetrators of war crimes generally produced accurate accounts of the suspects’ war-time actions, Efraim Zuroff, the chief Nazi-hunter for the Simon Wiesenthal Center, told RIA Novosti in a recent telephone interview from Tel Aviv.

“The Soviet courts can’t be compared to Western courts, but the individuals whom they tried in absentia for World War II-era crimes were almost invariably war criminals,” said Zuroff, author of the 2009 book “Operation Last Chance” about the global efforts to bring Holocaust perpetrators to justice.

Many of the cases the US government has won against alleged Nazi war criminals have involved individuals accused of collaborating with the Nazis in the Baltic states and Ukraine – former Soviet republics that gained independence after the fall of the Soviet Union – who claimed they were swept up in the conflict between two dictatorships but denied committing atrocities.

The most prominent case in recent years was that of John Demjanjuk, a Ukrainian-born auto worker in Detroit who was stripped of his US citizenship in for his alleged activities in the Trawniki SS camp and Sobibor death camp.

In 2009, Demjanjuk was deported to Germany, where he was found guilty two years later for his part in the killing of nearly 29,000 Jews at Sobibor in Nazi-controlled Poland. He died in 2012.

Since the creation of the OSI, the United States has sought to denaturalize or deport 137 alleged Nazi collaborators, winning cases against 107 of those individuals, a Justice Department spokesman told RIA Novosti on Wednesday.

The US government lost nine of those cases and dismissed two others, while in the remaining 19 cases the defendants died before a court could issue a ruling, the spokesman said. The Justice Department has also prevented around 200 suspected Nazi and Japanese World War II criminals from entering the United States since OSI’s inception, the spokesman added.

Rosenbaum said his office is continuing to investigate numerous leads on suspected Nazi collaborators living in the United States in addition to the four current targets of its litigation.

One of those targets is John Kalymon, a Michigan man who was stripped of his US citizenship in 2007 and was ordered to be deported for allegedly killing Jews when he was a member of an auxiliary police unit in Nazi-controlled Ukraine.

In January, a US federal appeals court rejected his appeal challenging his deportation.

Rosenbaum concedes that the window of opportunity to bring Nazi collaborators to justice is even smaller now than when he began working at OSI more than three decades ago, but he said his team is not letting up.

“There are still a few years left in which justice can be pursued and, I think, obtained.”

Jean-Marie Le Pen écrit une lettre au vitriol à sa fille Marine

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"N'avez-vous pas été mise en cause par votre déclaration sur 'l'occupation' de rues par des fidèles musulmans ?", tacle le président d'honneur du FN, en froid avec sa fille après son dernier dérapage antisémite.

 

Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen, le 13 juin 2012 à Strasbourg

Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen, le 13 juin 2012 à Strasbourg

Le président d'honneur du FN, Jean-Marie Le Pen, a publié vendredi 13 juin sur son site sa lettre ouverte adressée à "la présidente du FN", sa fille Marine Le Pen, dans laquelle il demande le retour de son blog sur le site du parti.

"Je ne fais que demander justice, en appelant à votre autorité, la simple réparation d'un dommage injustifié. Dès lors, je considérerai dans l'intérêt commun que l'incident est clos", annonce Jean-Marie Le Pen comme condition dans cette lettre dont il avait annoncé la teneur mercredi, vouvoyant sa fille.

"Accepter en silence d'être victime d'une injustice, c'est s'en rendre complice", écrit-il.

Il reprend son argumentation déjà développée : "Après m'avoir accusé, sans m'entendre, d'avoir commis une 'faute politique', vous faites supprimer, sans m'en avertir, du site officiel du Front national, le 'Journal de bord' que je publie depuis 366 semaines sans incident notable."

"Vous estimez-vous donc fondée à sanctionner?"

"Cette dénonciation de mes propos est, hélas, banale et n'aurait pas pris d'ampleur [...] si cette calomnie odieuse n'avait été accréditée par les commentaires maladroits d'un responsable FN et celui d'un député, qui n'est pas membre du Front national, tout en lui devant son élection, mais surtout par votre condamnation d'une 'faute politique'", répète-t-il, visant respectivement le vice-président du FN Louis Aliot, le député Rassemblement Bleu marine Gilbert Collard puis Marine Le Pen.

Surtout, il prend à parti directement la patronne du FN : "Vous me faites grief de n'avoir pas anticipé les éventuelles attaques dont je pouvais être l'objet, autrement dit, de ne pas m'être appliqué une censure préalable volontaire comme dans les pays totalitaires. Mais vous-même, n'avez-vous pas été mise en cause par votre déclaration sur 'l'occupation' de rues par des fidèles musulmans ou encore par votre présence à Vienne, à un bal, réputé 'nazi' par nos ennemis ?".

Il rappelle deux épisodes dans lesquels sa fille s'était attiré de larges condamnations. Le premier, fin 2010, lorsqu'elle avait dénoncé les "prières de rue" de musulmans, les qualifiant "d'occupation". Le second, en 2012, lorsqu'elle avait participé à un bal de l'extrême droite estudiantine dans la capitale autrichienne.

"Vous estimez-vous donc fondée à sanctionner le fondateur et Président d'honneur du Front national, en outre, député européen depuis 30 ans et brillamment réélu avec quatre colistiers ?", demande-t-il.

Une prochaine "fournée"

Le "menhir" assure que "tout ceci est insignifiant par rapport à l'avenir de notre mouvement" et "par rapport à l'avenir de notre France".

"Seul le Front national est capable d'enrayer cette marche aux abîmes et de redresser la situation. C'est sa mission sacrée et c'est elle qui doit vous préoccuper essentiellement", appelle-t-il.

Le président d'honneur du Front national a de nouveau été accusé d'antisémitisme le week end dernier après avoir dit, dans une vidéo publiée sur son blog, à propos de plusieurs artistes hostiles au FN qu'ils feraient partie d'une prochaine "fournée". Parmi eux figure le chanteur Patrick Bruel, qui est juif.

Marine Le Pen avait alors estimé que son père avait commis "une faute politique".

L'avocat du parti, Wallerand de Saint-Just, invoquant des "raisons juridiques", avait annoncé mardi que ce blog vidéo de Jean-Marie Le Pen ne serait plus hébergé sur le site du FN.

Saint-Just Wallerand de

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Wallerand de Saint-Just, né le 6 juillet 1950, est un avocat et homme politique français.

 

Saint-Just Wallerand de

Wallerand de Saint-Just d'Autingues naît en 1950, dans une famille marquée par l'anti-gaullisme. Son père est maire d'une commune de l'Artois. À son arrivée à Paris, Wallerand de Saint-Just étudie le droit à l'université Panthéon-Assas. Il participe alors aux actions menées par l'organisation étudiante Groupe union défense (Gud). Il a été, au Liban, l'avocat de Samir Geagea, et au Tribunal pénal international de La Haye, celui de Serbes poursuivis par la justice internationale. En France, il est l'avocat de l'Agrif, de Jean-Marie Le Pen, de Bruno Gollnisch, et du Front national. C'est un spécialiste du droit de la presse et du droit pénal international.

Catholique traditionaliste, il participe en 1977, avec d'autres proches de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, à l'occupation de l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet. Il rejoint le mouvement Chrétienté-Solidarité de Bernard Antony et devient membre de l'Agrif. Il adhère au Front national en 1987. Deux ans plus tard, il se présente aux élections municipales contre Jacques Chirac, dans le 5e arrondissement de Paris, où il récolte 4,90 % des suffrages. Durant vingt ans, il est secrétaire départemental du Front national dans l'Aisne et se présente à toutes les élections. Il est conseiller municipal de Soissons de 1995 à 2008, et conseiller régional de Picardie de 1992 à 2004 et depuis 2010. De 2010 à 2012, il est secrétaire départemental de la Somme et se présente aux élections législative de 2012 dans la cinquième circonscription de la Somme où il recueille 14,08 % des voix.

Wallerand de Saint-Just est investi en seconde position sur la liste FN de la circonscription Nord-Ouest conduite par Marine Le Pen aux élections européennes de 2009. Au sein du Front national, il est membre du bureau politique, l'instance dirigeante du parti, depuis 2005, et exerce la fonction de trésorier national. De novembre 2007 à janvier 2010, il est vice-président du parti. Lors des manifestations contre le mariage homosexuel en 2012-2013, il fait partie des cadres du Front national qui choisissent de ne pas prendre part au mouvement.

Cependant, il participe à La Manif pour tous du 2 février 2014. Le 10 octobre 2012, il est nommé secrétaire départemental du Front national à Paris, l'une des plus importantes fédérations du parti. En mars 2013, il est officiellement investi comme tête de liste FN pour les élections municipales de 2014 à Paris ; il se présente dans le 15e arrondissement. Comme tous les candidats FN de la capitale, il ne se qualifie pas à l'issue du premier tour. Wallerand de Saint-Just est marié depuis 1974 et père de quatre enfants.

La Tocnaye Thibaut de

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Thibaut de Bougrenet de La Tocnaye, né le 20 octobre 1958 en Algérie, est un ingénieur, chef d'entreprise et homme politique français.

 

La Tocnaye Thibaut de

Thibaut de La Tocnaye est le fils d'Alain de La Tocnaye, membre de l'OAS impliqué dans l'attentat du Petit-Clamart. Il est ingénieur diplômé de l'École centrale de Lyon et ancien élève du CPA. À la différence de son père, qui a rejoint le PNF, il se rapproche des catholiques traditionalistes. Au début des années 1980, il rejoint les comités Chrétienté-Solidarité créés par Bernard Antony, et choisit d'effectuer un service national dans la coopération. C'est ainsi qu'il devient professeur de mathématiques au Grand Lycée franco-libanais de Beyrouth de 1982 à 1984.

Recruté par l'un de ses collègues enseignants du lycée de Beyrouth, il combat dans les Forces libanaises, alors engagées dans la guerre du Liban. Plus tard, dans le cadre de ses fonctions au sein de Chrétienté-Solidarité, il soutiendra directement ou indirectement les forces chrétiennes et anticommunistes dans deux autres conflits. Il combat ainsi avec les Contras face au gouvernement sandiniste du Nicaragua. Il organise également, le 20 janvier 1989, une soirée de Chrétienté-Solidarité dans le Vaucluse en soutien à la Contra, sur le thème « Nicaragua, la survie face au communisme », en présence notamment du chef des forces aériennes de la Contra et d'un membre de son commandement militaire. Lors de la guerre de Croatie, il est responsable des questions croates de Chrétienté-Solidarité, et effectue dans ce cadre de longues visites sur les fronts croates.

Il commence sa carrière dans l'industrie nucléaire en occupant les postes de responsable des essais puis de chef de projet sur des chantiers à La Hague, Marcoule et Cadarache. En 1993, il devient directeur technique d'Otim, une entreprise de tuyauterie et de chaudronnerie industrielles. En 1995, il est nommé directeur général de Apageo Segelm, une société de fabrication de matériel pour la géotechnique, puis en prend la présidence en octobre 1996 à la faveur d'un rachat par MBO. En juin 2008, associé à l'un de ses cousins directeur du laboratoire d'optique de l'école Télécom Bretagne, il crée EyesShut, une start-up installée à Brest et spécialisée dans la fabrication de lunettes stéréoscopiques. En 2010, la société est valorisée à 2 millions d'euros.

Thibaut de La Tocnaye est membre du bureau politique du Front national dont il est le délégué national aux « études et argumentaires », l'un des responsables des « affaires étrangères » (en remplacement de Dominique Chaboche), et conseiller régional FN en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Il est le vice-président de l'association de Bernard Antony, Chrétienté-Solidarité, collabore à la revue Reconquête, et anime un Libre Journal un mercredi midi par mois sur Radio Courtoisie depuis avril 2008. En 2010, dans la course à la succession de Jean-Marie Le Pen à la tête du Front national, il apporte son soutien à Bruno Gollnisch. Lors du congrès de Tours de janvier 2011, il arrive en troisième position du vote des adhérents à l'élection du comité central du parti, derrière Louis Aliot et Roger Holeindre.

Lors des élections législatives de 2012, il se présente dans la première circonscription du Vaucluse. Il arrive en deuxième position lors du premier tour avec 24,37 % des voix derrière la candidate socialiste Michèle Fournier-Armand (27,45 %) et devant la candidate de l'UMP Valérie Wagner (23,77 %). Lors de la triangulaire du second tour, il recueille 28,02 % des suffrages contre 45,25 % pour son adversaire socialiste qui est élue, et 26,73 % pour Valérie Wagner6. Début 2013, il annonce qu'il mènera la liste du Front national aux élections municipales de 2014 à Cavaillon. Battu aux élections municipales, il devient conseiller municipal.

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