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Greco Michele

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Michele Greco (né le 12 mai 1924 - mort le 13 février 2008 à Rome), parrain de la famille palermitaine des Ciaculli.

Greco Michele

Membre de la famille Greco, Michele Greco est le petit-fils de don Giuseppe piddu u tenenti Greco, il entre dans la Cosa Nostra en 1963 comme sottocapo puis il devient capo di tutti capi de 1976 à 1982 en transmettant le pouvoir aux corleonesi. Son surnom de "Pape" était dû à son habitude de lire une bible quasiment tout le temps. Déclaré coupable au maxi procès de Palerme, il décède en prison.


Calo Giuseppe

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Giuseppe Calò, alias Pippo Calò, né le 30 septembre 1931 à Palerme) est un mafioso sicilien. Surnommé le « caissier de la Mafia » parce qu'il a été lourdement impliqué dans la délinquance à col blanc (notamment le blanchiment d'argent), il est aussi le responsable de l'attentat du train Naples-Milan en 1984.

 

Calo Giuseppe

Giuseppe Calò tua Pietro Scaletta en 1954 afin de venger son père et devint la même année membre d'honneur de la famille de Porta Nuova. Il remplaça le parrain Carlo Brandaleone à sa mort en 1962, et prit part à la Commission provinciale de la mafia en tant que capomandamento au début des années 1970. Soutenant le parrain des parrains Totò Riina lors de la guerre de la mafia au début des années 1980, il devint alors l'un des alliés les plus importants des Corleone.

À la fin des années 1970, en plein milieu des années de plomb, il se rendit à Rome où il était soutenu par les agents locaux de la Cosa Nostra, ainsi que par les terroristes néo-fascistes et des membres de la Banda della Magliana. Pippo Calò était aussi lié de très près avec plusieurs politiciens, des francs-maçons, des membres des services secrets, des évêques et des banquiers. On le soupçonna du meurtre du journaliste Carmine Pecorelli (tué le 20 mars 1979, peut-être en raison d'un conflit avec le président du Conseil Giulio Andreotti), des banquiers Michele Sindona (22 mars 1985) et Roberto Calvi (18 juin 1982), de l'avocat Giorgio Ambrosoli (12 juin 1979), ainsi que des magistrats Chinnici, Giovanni Falcone et Borsellino.

En 1978 la Commission de Cosa Nostra lui aurait demandé de contacter les Brigades rouges afin de libérer le chef de la Démocratie Chrétienne Aldo Moro (enlevé alors qu'il négociait un compromis historique avec le Parti communiste), mais Giuseppe Calò aurait répondu qu'Andreotti y était opposé.

Après une cavale de plusieurs années, il a été arrêté le 30 mars 1985 en compagnie des mafiosi Antonino Rotolo et Lorenzo Di Gesù. Il fut jugé lors du Maxi-Procès de la mafia qui commença l'année suivante en Sicile, accusé de blanchiment d'argent, d'association avec la mafia, de l'attentat de 1984 ainsi que de plusieurs assassinats. Un ami de longue date de Tommaso Buscetta, il rompit avec lui lors du procès.

Pippo Calò fut finalement condamné en 1987 à deux sentences de prison à vie, mais on découvrit en 1989 qu'il maintenait une existence de luxe dans l'hôpital de la prison, où des prisonniers de droit commun lui servaient de domestiques particuliers. Enfin, il fut accusé en 1997 par la justice italienne d'avoir été impliqué dans le meurtre en 1982 du « banquier de Dieu » Roberto Calvi, le responsable de la Banco Ambrosiano dont le Vatican constituait l'actionnaire principal, aux côtés de Licio Gelli, le grand-maître de la loge maçonnique néo-fasciste Propaganda Due (P2) impliquée dans la stratégie de la tension poursuivie par l'organisation secrète de l'OTAN Gladio. Ce nouveau procès a commencé en octobre 2005.

Falcone Giovanni

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Giovanni Falcone (né le 18 mai 1939 à Palerme - mort assassiné à Capaci le 23 mai 1992) était un juge italien engagé dans la lutte antimafia. 

Falcone Giovanni

Fils de Arturo Falcone, directeur du laboratoire Chimique Provinciale, et de Luisa Bentivegna, Giovanni avait deux grandes sœurs, Anna et Maria. Issu du quartier délabré de La Kalsa à Palerme, le petit Giovanni, fils d’une famille de la bourgeoisie palermitaine, fréquentait de futurs criminels comme Tommaso Spadaro. Après de brillantes études de droit à Palerme, il devient magistrat en 1964 et débute sa carrière en tant que magistrat instructeur spécialisé dans les liquidations judiciaires. C'est en dépouillant d’obscures dossiers financiers qu'il découvrit le monde du grand banditisme qu'est celui de Cosa Nostra et qu'il affina ce qu’on appellera plus tard la « méthode Falcone ».

En 1979, après l'assassinat du juge Cesare Terranova, qui avait mené sans succès un procès contre certains dirigeants mafieux dans lequel tous furent acquittés, Falcone rentre alors dans le "Pool" antimafia, une cellule judiciaire où quelques juges travaillent à plein temps sous la direction du juge Rocco Chinnici (ce dernier sera assassiné en 1983), sur les activités de la mafia italienne.

Le "Pool" obtient un premier succès en récupérant le témoignage du premier repenti de Cosa NostraTommaso Buscetta dit "Don Masino". Sur la base du témoignage de ce dernier, Giovanni Falcone ouvre en 1986 le Maxi-Procès de Palerme dont il est l'instigateur avec son ami le juge Paolo Borsellino. Le procès met en cause 465 accusés dont le "parrain" des "parrains", Toto Riina si bien que la cour pénale de Palerme n'étant pas assez grande, on a créé ce qui fut appelé une « aula-bunker » (salle d'audience-bunker). Le 16 novembre 1987 restera comme la date de la fin du Maxi-Procès et formalise l'existence de l'association de malfaiteurs de type mafieux en Italie. A l'issue du procès on compte :
 

  • 465 accusés
  • 360 condamnations
  • 2665 années de prison cumulées par les condamnés


Giovanni Falcone devient un héros et un symbole célébré partout en Italie, malgré le fait que certains personnages de la classe politique de l'époque cherchent à le dé-légitimer depuis 1989 et la triste "stagione dei veleni" ("période des venins", lorsque certains affirmèrent que Giovanni Falcone avait organisé lui même un attentat contre sa personne pour se faire de la publicité). Il devient également l'ennemi numéro 1 de Cosa Nostra qui fait de lui sa cible principale. Sous la forte menace d'attentat, et délaissé par une partie de la classe politique, Falcone est contraint de vivre 24h/24 accompagné d'une escorte de 5 carabiniers.

Malheureusement, le dispositif n'est pas suffisant, et le 23 mai 1992, il est assassiné par la Cosa Nostra dans ce qu'on appelle le "Massacre de Capaci". Une charge de 5 quintaux d'explosif placée sous l'autoroute reliant l'aéroport de Punta Raisi à Palerme explose et il meurt avec sa femme, Francesca Morvillo, elle-même juge, ainsi que trois de ses gardes du corps, Vito Schifani, Rocco Di Cillo et Antonio Montinaro. Cet attentat est une réponse à la volonté de Giovanni Falcone de vouloir mettre sur pied une brigade antimafia (une sorte de F.B.I italien). L'assassin du juge est Giovanni Brusca : c'est lui qui déclencha l'explosion, sous le signal de Nino Giuffrè.

De nombreuses écoles et bâtiments publics portent aujourd'hui son nom, parmi lesquels l'aéroport international de Palerme, connu sous le nom d' « Aéroport Falcone-Borsellino. » Giovanni Falcone repose désormais au cimetière de Sant'Orsola à Palerme. La promotion 1994 de l'École nationale de la magistrature française a pris le nom « Juge Falcone » comme nom de baptême de promotion.

Del Ponte Carla

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Carla Del Ponte, née le 9 février 1947 à Lugano en Suisse, est une magistrate suisse originaire du Tessin. Anciennement juge d'instruction à Lugano (1981) puis procureure du canton du Tessin (1985) et procureure générale de la Confédération suisse (1994), elle fut nommée en août 1999 procureure du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) et du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

Del Ponte Carla

Elle remplaça ainsi Louise Arbour dans la poursuite des auteurs présumés des violations les plus graves des droits de l'homme. Afin de pouvoir se concentrer uniquement sur le cas de l’Ex-Yougoslavie et suite à des pressions exercées par le gouvernement Rwandais, en 2003, le Conseil de sécurité des Nations unies ne renouvela pas son mandat de procureure générale du TPIR et désigna à sa place le magistrat gambien Hassan Bubacar Jallow. Après 8 années d'activité, son mandat de procureure du TPIY prit fin le 31 décembre 2007 ; elle laissa sa place au magistrat belge Serge Brammertz. Elle est depuis le 1er janvier 2008, ambassadrice de Suisse en Argentine avec résidence à Buenos Aires et succède ainsi à Daniel von Muralt.

Carla Del Ponte est née en 1947 dans une famille suisse italophone à Lugano. Elle passe son enfance à Bignasco dans le Val Maggia. Durant les premiers temps de sa jeunesse elle voulait d'abord être médecin comme deux de ses frères. Elle rêvait de devenir chirurgien : « Mon frère m'a souvent emmenée assister à des opérations la nuit, lorsqu'il était interne »1. Mais son père, hôtelier de la vallée surplombant Lugano, envisageait pour elle une vie de femme mariée et mère de famille, et non de longues études universitaires.

Déjà, son tempérament « bien trempé » l'amènera à négocier avec son père. Ainsi, elle entreprit des études de droit, certes moins longues, mais des études. C'est ainsi qu'elle s'orienta vers le droit. En 1975 elle ouvre son propre cabinet d'avocats. En 1981 elle est nommée juge d’instruction. En 1985 elle est nommée procureure du canton du Tessin à Lugano. En 1994 elle est nommée procureure générale de la Confédération suisse. En 1999 elle est nommée procureure générale du TPIR et du TPIY par le Conseil de sécurité des Nations Unies. En 2003 elle est maintenue dans ses fonctions de procureure générale du TPIY mais son poste de procureure générale du TPIR n'est pas renouvelé. Le 23 août 2007, le Département fédéral des Affaires étrangères annonce sa nomination comme ambassadrice de Suisse en Argentine à compter de janvier 2008, après la fin de son mandat au TPIY.

Mariée et divorcée par deux fois, elle a un enfant de 22 ans. Elle parle l'italien, l'allemand, le français et l'anglais et l'espagnol, puisque ambassadrice de Suisse en Argentine. Carla Del Ponte entreprit des études de droit international à l'université de Berne puis à l'université de Genève. Lors de ses études à Genève, elle se passionna pour les cours de droit pénal et de criminologie. Ces cours la marquèrent profondément en lui faisant apparaître le rôle fondamental du droit dans la société et la place éminente qu’y occupe la justice. Ces cours éveillèrent ainsi chez elle une réelle vocation pour la magistrature et notamment la fonction de procureur. Elle fit aussi des études de droit international en Grande-Bretagne et en Irlande du Nord où elle obtint son LL.M. (Master of Laws) en 1972. Mais Carla Del Ponte dut attendre dix ans avant d'être nommée magistrate et ce, malgré ses brillants résultats aux épreuves d'accès à la magistrature. Aussi, après avoir fini ses études en 1972, elle exerça le métier d’avocat dans une étude à Lugano. En 1975 elle ouvrit son propre cabinet. Cette fonction lui permit de comprendre les rouages de la défense mais cela ne correspondait pas à ses ambitions.

En 1981 elle fut nommée juge d’instruction, fonction qu’elle exercera trois ans avant d’être nommée procureure du canton du Tessin à Lugano. Elle instruisit en particulier des affaires de criminalité économique, de trafic international de drogue et de crime organisé. Elle acquit dans ces matières une expertise considérable. Sa ténacité, sa pugnacité, son ardeur au travail, jointes à une parfaite maîtrise du droit, firent d'elle une procureure redoutable et rapidement redoutée. Son activité contre le blanchiment de l'argent sale lui valut d'ailleurs le surnom de « Carlita la pesta ». Se rendant compte que la poursuite de cette délinquance impliquait une collaboration transfrontalière, elle développa parallèlement une intense activité en matière d’entraide judiciaire internationale.

Elle collabora avec le juge italien Giovanni Falcone. Ils prouvèrent le lien entre des blanchisseurs d'argent suisses et la mafia sicilienne dans le cadre du célèbre trafic de drogue italien « Pizza connection ». En été 1988, dans le cadre de ses enquêtes, elle échappa à un attentat en Sicile alors qu'elle rendait visite au juge italien dans sa maison de vacances de Palerme. La police désamorça à temps 50 kilos d’explosifs cachés dans les fondations. Le juge Falcone ne put échapper une nouvelle fois aux menaces qui pesaient sur lui et fut assassiné le 23 mai 1992 par la mafia après qu'elle eut actionné une charge explosive au passage de sa voiture. Le meurtre du juge Falcone ne fit que renforcer la détermination de Carla Del Ponte dans sa lutte contre le crime organisé et sa réputation ne tarda pas à dépasser rapidement les frontières. Ses ennemis de la "Cosa Nostra" l'affublèrent du surnom de « La Puttana ». Elle échappa encore à deux reprises à des tentatives d'assassinat.

Le 1er avril 1994, Carla Del Ponte fut nommée procureure générale de la Confédération suisse et devint membre de la Commission fédérale "criminalité économique“. Après avoir pris son poste fédéral, elle se fixa comme priorité de mener une guerre sans merci contre le crime organisé et contre les mafias de toutes origines qui trouvaient en Suisse un refuge complaisant. Ce programme provoqua naturellement la résistance du "milieu" mais aussi des banques helvétiques. Dans le monde de la finance, l’action de la nouvelle procureure générale suscita rapidement des inquiétudes, de la méfiance et une certaine hostilité.

Par ailleurs, elle frôla une nouvelle fois la mort lorsqu'en 1996, son hélicoptère qui survolait des plantations de coca en Colombie fut criblé de balles. S'il est exact que le milieu bancaire suisse bénéficiait à l'époque d'une législation protectrice, Carla Del Ponte s'impliqua de façon énergique afin de changer la mentalité des banquiers. De même, afin de permettre une meilleure transparence dans la recherche et la poursuite du blanchiment d'argent, elle ne cessa d'interpeller les parlementaires afin qu'ils modifient la législation. Après des années d’efforts, sous son impulsion, son action fut couronnée de succès. La Suisse se dota d’un nouveau dispositif législatif contraignant les banques à collaborer avec la justice. Depuis, la Suisse ne figure plus sur les listes noires des instances policières internationales.

Le 11 août 1999 le Conseil de sécurité des Nations unies nomma Carla Del Ponte procureure générale du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) dont les sièges sont respectivement à Arusha en Tanzanie et à La Haye aux Pays-Bas. Dans cette nouvelle fonction, elle instruit et poursuit l’accusation contre les auteurs présumés des crimes les plus odieux tels que les crimes de guerre, les génocides et les crimes contre l’humanité. Après avoir combattu la plus grande partie de sa vie contre le crime organisé, Carla Del Ponte se retrouva projetée au plus haut niveau juridique des actes de poursuite et des actes d’accusation. Parmi ses dossiers, on retrouve les charniers du Rwanda et les massacres perpétrés en ex-Yougoslavie durant les années 90 (Bosnie-Herzégovine, Croatie, Kosovo).

Ses actes d’accusation sont dirigés contre d’anciens chefs de guerre comme Anatole Nsegiyumya (Rwandais Hutu) et Théoneste Bagosora (Rwandais Hutu), ou bien contre des personnalités politiques telles que le premier ministre (Hutu) Jean Kambanda et le bourgmestre de la ville rwandaise de Taba, Jean-Paul Akayesu. À partir de décembre 1999, Carla del Ponte annonce pour la première fois son intention de poursuivre des personnalités du FPR (tutsi), et ouvre une enquête officielle.

Carla del Ponte fut dès lors l'objet de pressions de la part de Paul Kagame, qui empêcha la procédure. Le 4 septembre 2003, le Conseil de sécurité des Nations unies ne renouvela pas le mandat de Carla Del Ponte comme procureure générale du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Elle dut de fait quitter le TPIR, sans que la moindre inculpation d'un quelconque responsable du FPR n'eût été menée, et fut remplacée par un magistrat gambien, Hassan Bubacar Jallow, ministre de la justice de Gambie de 1984 à 1994. Certains voient dans cette mise à l'écart de Carla del Ponte du TPIR une preuve de l'orientation politique pro-FPR du tribunal.

Ses actes d’accusation sont aussi dirigés contre d’anciens chefs de guerre tels que Ratko Mladić (Serbe de Bosnie), Radislav Krstić (Serbe de Bosnie), Ante Gotovina (Croate), Tihomir Blaškić (Croate de Bosnie). Ils sont également dirigés contre d’anciens dirigeants politiques comme l’ex-président de la République fédérale de Yougoslavie Slobodan Milošević, le dirigeant Serbe de Bosnie Radovan Karadžić, le président de la République autoproclamée des Serbes de Krajina Milan Babić. Vu sa ténacité et son opiniâtreté, elle est affublée d'un nouveau surnom de la part de Milosevic et de ses colistiers : « La nouvelle Gestapo ». Lors de son activité, elle évitera une fois de plus la mort à Belgrade, en Serbie. On tire sur les vitres de sa voiture blindée. Son poste très exposé fait d'elle une des personnes sur la planète les plus menacées. Elle est gardée 24 heures sur 24 et ses déplacements sont préparés de façon minutieuse, dix jours à l'avance. Elle fut maintenue à la tête du Tribunal jugeant les crimes commis dans l'ex-Yougoslavie jusqu'en décembre 2007.

Après 8 années de loyaux et dévoués services destinés à traquer et juger les criminels de guerre, son mandat de procureure du TPIY prit fin le 31 décembre 2007. Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) suisse la nomma à de nouvelles fonctions. Ainsi, Carla Del Ponte occupe depuis le 1er janvier 2008 le poste d'ambassadrice de la Confédération suisse en Argentine et au Paraguay, à Buenos Aires, poste dans lequel elle succède à Daniel von Muralt. Son mandat de magistrate suisse à La Haye aurait dû se terminer fin septembre, mais le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait prié la Tessinoise de rester trois mois de plus. Dans une lettre rendue publique le 13 novembre 2007, le secrétaire général annonça la fin de son mandat et nomma comme nouveau procureur le magistrat belge Serge Brammertz, l'ancien chef de la Commission d’enquête internationale pour le Liban. Entre la création du TPIY et le moment du départ de Carla del Ponte, 161 personnes ont été mises en accusation et 94 accusés ont été jugés définitivement. D'autres procès sont en cours.

Durant ses mandats, 91 accusés ont été transférés à La Haye. Le 18 juin 2007, 4 accusés (en particulier Radovan Karadžić et Ratko Mladić) étaient toujours en fuite et 59 ont été déclarés coupables en première instance. La Chambre d'appel était encore saisie d'un certain nombre de recours formés par ces accusés et confirma la déclaration de culpabilité prononcée contre 37 d'entre eux. 25 accusés étaient jugés dans le cadre de six procès en premiere instance. Trois autres attendaient le prononcé de leur jugement. Seuls 11 accusés attendaient d'être jugés. Enfin, 11 accusés ont interjeté appel du jugement dans cinq affaires.

Lors d'un dernier discours face au Conseil de sécurité de l'ONU, l'ex-procureure du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), dénonça le lundi 10 décembre 2007, "l'obstruction délibérée" de la Serbie pour procéder à l'arrestation des ex-chefs politique et militaire Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic et Ratko Mladic, accusés de génocide. La magistrate suisse critiqua l'immobilisme des autorités serbes qui avaient « choisi de ne pas arrêter » Ratko Mladic, alors qu'il se trouvait, et se trouve toujours, en Serbie. En 2004, Radovan Karadzic aurait aussi « passé du temps à Belgrade, sous son vrai nom », sans être inquiété. Carla Del Ponte a également reproché aux forces internationales présentes en Bosnie après la guerre (1992-1995) de ne pas avoir tenté d'arrêter les criminels de guerre prétextant l' « intérêt d'une paix fragile ». L'immobilisme des institutions et la fuite, selon Carla Del Ponte, des auteurs « des pires crimes commis en Europe depuis la deuxième guerre mondiale », remet en cause selon elle, « l'idée même d'une justice internationale ».

Carla Del Ponte demanda au Conseil de sécurité de l'ONU de ne pas fermer les portes du TPIY, dont la date limite d'activité est prévue jusqu'en 2010, tant que les deux fugitifs ne seraient pas jugés. L'un de ses grands regrets concerne Milosevic, qui mourut d'un « infarctus » (sic) dans sa cellule le 11 mars 2006 sans que le procès ne fût achevé. Il restait à la procureure dix jours, à raison de quatre heures d'audience chaque jour, soit quarante heures, avant de requérir à l'encontre de l'ancien chef d'État la sentence finale qui aurait été, selon elle, la reconnaissance de sa culpabilité et la réclusion à perpétuité. Elle avait déjà préparé son réquisitoire. Elle déclara : « Ce fut une déception professionnelle parce que cela devait être un réquisitoire historique, mais surtout pour les victimes qui attendaient justice et qui n'ont pu l'avoir ». Après huit ans à son poste, Carla Del Ponte déclara partir « avec un sentiment de déception ».

Au milieu des années 1990, elle mena une enquête dans le cadre d'un scandale financier international à l'encontre de l'ex-président russe Boris Eltsine, sa famille et plusieurs de ses collaborateurs, accusés d'avoir participé au détournement et au blanchiment de dizaines de milliards de dollars. Boris Eltsine aurait bénéficié, dans l'affaire politico-mafieuse Mabetex, du détournement de sommes destinées à sortir la Russie du marasme économique et provenant en majeure partie du Fonds monétaire international (FMI). Elle gela les comptes bancaires suisses du Premier ministre pakistanais Benazir Bhutto, soupçonnée de corruption et de blanchiment d'argent avec son mari Asif Ali Zardari. Ils auraient détourné des centaines de millions voire des milliards de dollars.

Dans le cadre de l'affaire Mikhaïlov elle mena une procédure à l'encontre du russe Sergueï Mikhaïlov, dit « Mikhas » et soupçonné d’être un des parrains de la principale organisation criminelle d’ex-Union soviétique, la Solntsevskaya. Il fut placé en détention préventive sur le soupçon d’avoir violé les lois suisses réprimant le blanchiment et l’appartenance à une organisation criminelle. En 1995, elle bloqua 130 millions de dollars déposés par Raúl Salinas, le frère aîné du président mexicain Carlos Salinas, dans diverses banques helvétiques, dont la banque Pictet, la banque Julius Baer et la filiale suisse de la Citibank new-yorkaise. L'argent provenait de la corruption, du détournement d'argent public et du trafic de stupéfiants (notamment de la cocaïne) ; il confirmait notamment les liens entre le clan familial Salinas et les cartels de la drogue.

En janvier 2002, elle accusa le président serbe en fonction Vojislav Koštunica d'être complice du présumé criminel de guerre ex-président Slobodan Milošević et d'être responsable à l'époque du refus de son extradition. Elle a accusé le Vatican, de protéger le général croate, ancien légionnaire français et accusé de crime de guerre, Ante Gotovina, affirmant qu'il était caché dans un monastère croate. Il fut arrêté en Espagne en 2005. Le 12 octobre 2005, les franciscains de Croatie et de Bosnie exigèrent des excuses de la part du TPIY.

En 2008, elle dénonce dans son livre écrit en collaboration avec le reporter américain d'origine croate du New York Times Chuck Sudetic, La caccia, Io e i criminali di guerra (Feltrinelli, 2008 ; La Chasse, moi et les criminels de guerre), un trafic d’organes extraits de prisonniers serbes kidnappés au Kosovo en 1999 par l'UÇK). Les victimes, avant d’être tuées, auraient subi des opérations d’ablation d'organes vendus à des trafiquants internationaux. Elle accuse notamment Hashim Taci, Premier ministre du Kosovo, d'avoir été impliqué dans ce trafic. Elle expose ainsi des détails d'atrocité. Selon elle, 300 prisonniers (des adolescents en bonne santé, des femmes, des Serbes et d'autres ressortissants slaves) auraient été déportés durant l’été 1999 du Kosovo dans une ville du nord de l'Albanie. Ces derniers auraient été internés dans une maison de la cité de Burrel afin de leur prélever des organes destinés à des cliniques étrangères procédant aux transplantations contre des paiements versés par les patients. Les prisonniers auraient été, selon les cas, opérés une seconde fois, avant d'être tués.

En 2003, des enquêteurs du TPIY se sont rendus sur les lieux où se seraient déroulés ces crimes et ont trouvé des traces de sang, mais ils n'ont pu confirmer s'il s'agissait de sang humain. Ils trouvèrent également une seringue, des flacons vides de médicaments dont un utilisé lors d'interventions chirurgicales. Des zones d'ombres subsistent encore : rien que pour exporter ces organes, il aurait fallu les acheminer à travers les montagnes jusqu'aux aéroports quand, à cette époque, à moins que des hélicoptères ne soient utilisés, bien des heures de transport étaient nécessaires, ce qui reste incompatible avec un transplant dans de bonnes conditions.

De plus, le silence de Carla Del Ponte pendant toutes ces années semble injustifiable. Un procès a déjà été intenté pour « dissimulation de crime ». D'après son ancienne porte-parole au TPIY, Florence Hartmann, Carla del Ponte « n'a pas le début d’une preuve pour étayer ces accusations ». Dans le quotidien suisse Le Temps, elle dénonça comme « irresponsable » et « indigne » de la part de la juge de présenter « comme des faits avérés ce qui, en réalité, a été impossible à prouver ». L'ex-procureur, dans son ouvrage où pointe sa déception après « huit ans de bataille et d'attente », précise elle-même que les preuves étaient « malheureusement insuffisantes » pour mener une enquête qui aboutisse. Mais depuis, elle n’a pas manifesté de réaction à cette controverse. En Suisse, l'embarras est immense et le ministère des Affaires étrangères a enjoint l'ambassadeur de regagner au plus vite son poste en Argentine, la priant de renoncer à toute promotion de son livre. L'organisation Human Rights Watch a, quant à elle, déclaré que ces accusations étaient « crédibles ».

Giovanni Falcone

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Fils de Arturo Falcone, directeur du laboratoire Chimique Provinciale, et de Luisa Bentivegna, Giovanni avait deux grandes soeurs, Anna et Maria. 

 

Giovanni Falcone

Issu du quartier délabré de La Kalsa à Palerme, le petit Giovanni, fils d'une famille de la bourgeoisie palermitaine, fréquentait de futurs criminels comme Tommaso Spadaro. Après de brillantes études de droit à Palerme, il devient magistrat en 1964 et débute sa carrière en tant que magistrat instructeur spécialisé dans les liquidations judiciaires. C'est en dépouillant d'obscures dossiers financiers qu'il découvrit le monde du grand banditisme qu'est celui de Cosa Nostra et qu'il affina ce qu'on appellera plus tard la « méthode Falcone ».

En 1979, après l'assassinat du juge Cesare Terranova, qui avait mené sans succès un procès contre certains dirigeants mafieux dans lequel tous furent acquittés, Falcone rentre alors dans le "Pool" anti-mafia, une cellule judiciaire où quelques juges travaillent à plein temps sur les activités de la mafia italienne. Le "Pool" obtient un premier succès en récupérant le témoignage du premier repenti de Cosa Nostra, Tommaso Buscetta dit "Don Massimo". Sur la base du témoignage de ce dernier, Giovanni Falcone ouvre en 1987 le Maxi-Procès de Palerme dont il est l'instigateur avec son ami le juge Paolo Borsellino. le procès met en cause 465 accusés dont le "parrain" des "parrains", Toto Riina si bien que la cour pénale de Palerme n'étant pas assez grande, a créé ce qui fut appelé une "aula-bunker" (salle d'audience-bunker). Le 16 novembre 1987 restera comme la date de la fin du Maxi-Procès et de la 1e condamnation de personnes participant à des actions de type mafieux en Italie. A l'issue du procès on compte :

  • 465 accusés
  • 360 condamnations
  • 2665 années de prison cumulées par les condamnés

Giovanni Falcone devient un héros et un symbole célébré partout en Italie, malgré le fait que certains personnages de la classe politique de l'époque cherchent à le dé-légitimer depuis 1989 et la triste "stagione dei veleni" ("période des venins", lorsque certains affirmèrent que Giovanni Falcone avait organisé lui même un attentat contre sa personne pour se faire de la publicité). Il devient également l'ennemi numéro 1 de Cosa Nostra qui fait de lui sa cible principale. Sous la forte menace d'attentat, et délaissé par une partie de la classe politique, Falcone est contraint de vivre 24h/24 accompagné d'une escorte de 3 carabinieri.

Malheureusement, le dispositif n'est pas suffisant, et le 23 mai 1992, il est assassiné par la mafia sicilienne dans ce qu'on appelle le "Massacre de Capaci". Une charge de 5 quintaux d'explosif placée sous l'autoroute reliant l'aéroport de Punta Raisi à Palerme explose et il meurt avec sa femme, Francesca Morvillo, elle-même juge, ainsi que ses trois gardes du corps, Vito Schifani, Rocco Di Cillo et Antonio Montinaro. Cet attentat est une réponse à la volonté de Giovanni Falcone de vouloir mettre sur pied une brigade anti-mafia (une sorte de F.B.I italien). L'assassin du juge est Giovanni Brusca : c'est lui qui déclencha l'explosion, sous le signal de Nino Gioè.

De nombreuses écoles et bâtiments publics portent aujourd'hui son nom, parmi lesquels l'aéroport international de Palerme, connu sous le nom d' « Aéroport Falcone-Borsellino. »

Giovanni Falcone repose désormais au cimetière de Sant'Orsola à Palerme.

Probst Jean-François

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Jean-François Probst est un homme politique français de droite, né le 8 mars 1949 à Paris. 

 

Probst Jean-François

Fils d'un banquier chez Lazard et d'une expert-comptable, Jean-François Probst est scolarisé dans un premier temps à Notre Dame de Sainte-Croix de Neuilly-sur-Seine, puis devient pensionnaire dans les Alpes, à Abondance, au collège Sainte-Croix des Neiges. Après son bac, il intègre l'Institut d'études politiques de Paris et la faculté de droit et de sciences économiques de l'Université Paris II Panthéon-Assas.

1974-1976 : service de presse, chargé de mission au cabinet du Premier Ministre Jacques Chirac à l'Hôtel Matignon. 1976-1978 : directeur de cabinet du secrétaire général Jérôme Monod au RPR que préside Jacques Chirac. 1979-1981 : conseiller du ministre des affaires étrangères Jean François-Poncet. 1981-1983 : conseiller du Président de la Lyonnaise des eaux. 1983-1992 : secrétaire général du groupe RPR au Sénat auprès de Charles Pasqua, président du groupe. Il démissionne le 2 février 1992. 1992-1993 : conseiller de Jean-Claude Decaux. 1993-1994 : chargé de Mission de Michèle Alliot-Marie au ministère de la jeunesse et des sports.

1994-1995 : conseiller au cabinet du maire de Paris, Jacques Chirac. 1995-1997 : conseiller d'Alain Juppé, Premier ministre. 1998 : campagne pour la présidence du Sénat, Christian Poncelet. 1999 : dirige la campagne de Michèle Alliot-Marie pour la présidence du RPR. 2000-2001 : conseiller de Jean Tiberi, maire de Paris ; directeur général de l'information et de la communication de la ville de Paris. Fin 2000 : exclu du RPR par Michèle Alliot-Marie fin 2000 pour avoir soutenu Jean Tibéri.

Aujourd'hui, éloigné de la vie politique, il est consultant international en stratégie et communication. Il conseille des chefs d’entreprises, des décideurs, des politiques français et étrangers et des chefs d’États africains. Il participe également à diverses émissions comme Grandes Gueules, ou Ce soir (ou jamais !). Il a publié chaque semaine des articles sur le site satirique et d'informations politiques Bakchich et sous le pseudonyme « Prince Pokou » des chroniques sur les turpitudes de la Françafrique1. Il publie aujourd'hui des articles dans "le plus" du Nouvel Obs.

Faure Edgar

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Edgar Faure, né le 18 août 1908 à Béziers (Hérault) et mort le 30 mars 1988, était un homme politique français, plusieurs fois ministre, président du Conseil et président de l'Assemblée nationale.
Faure Edgar

Après ses études secondaires faites au lycée Voltaire à Paris, Edgar Faure entama des études de droit, de lettres et de langues orientales (russe). Il exerça à Paris la profession d'avocat et devint membre du barreau à 21 ans : ce fut le plus jeune avocat de France de son temps. Intéressé par la politique, il rejoignit le Parti radical-socialiste après une première adhésion au Parti républicain-socialiste. Il devint agrégé des facultés de droit (droit romain et histoire du droit) en 1962.

En 1931, il épousa Lucie Meyer et — chose originale pour l'époque — ils partent en voyage de noces en URSS. En 1941, dans un procès à Clermont-Ferrand, il témoigna, non sans risques, en faveur de Pierre Mendes France, du même âge et avocat comme lui à Paris, incarcéré par le régime de Vichy. A l'automne 1942, il partit en Tunisie en compagnie de son épouse Lucie Faure, qui était juive, et de sa fille Sylvie avant de rejoindre les quartiers généraux de Charles de Gaulle à Alger et devint le chef du service législatif du gouvernement provisoire (1944). En 1945, il fut procureur général adjoint français au Tribunal militaire international de Nuremberg. Après avoir été battu aux élections de 1945 à Paris, il envisagea de se présenter sous l'étiquette M.R.P. dans le Puy-de-Dôme, mais finalement il se tourne vers le Parti radical et fut élu lors de la troisième consultation électorale de 1946. Edgar Faure se révéla rapidement un ardent défenseur de la Franche-Comté, collectionnant les mandats : député du Jura jusqu'en 1958, maire de Port-Lesney en 1947, président du Conseil général du Jura en 1949.

À l'Assemblée nationale, comme au Parti radical qui comporte de nombreux « ministrables », il acquit rapidement une réputation de sérieux que son allure souriante et sa verve viennent tempérer. Il se révéla un habile stratège et devint l'un des meilleurs navigateurs des couloirs du Palais-Bourbon. Il accéda, en 1949, au côté de Maurice Petsche, ministre des Finances, au rang de secrétaire d'État, avant d'être promu ministre du Budget en 1950. Deux ans plus tard, il fut pour la première fois président du Conseil, mais, pris dans l'opposition des modérés et des socialistes sur la politique économique, son gouvernement, qui comptait quarante ministres, ne dura que quarante jours, le président ayant posé vingt fois la question de confiance. Il prouva cette capacité d'adaptation en devenant, ensuite, ministre des Finances des gouvernements de Joseph Laniel (centre-droit) puis de Pierre Mendès France. Dans ces fonctions, il obtint les pleins pouvoirs de la Chambre, qu'il mit à profit pour «relancer la relance» avec un plan de dix-huit mois dit «d'expansion dans la stabilité». En particulier, il réglementa plusieurs professions par décret, procéda à des mesures de décentralisation économique et introduisit la taxe sur la valeur ajoutée.

Il accéda ensuite une seconde fois, après la chute du gouvernement Mendès France, à la présidence du Conseil. Dans ces fonctions, il poursuivit la préparation de l'indépendance de la Tunisie (lancée par Mendès France avec son «discours de Carthage») et relança le processus au Maroc (« l'indépendance dans l'interdépendance »), notamment en permettant le retour d'exil du sultan Mohammed, d'abord à Paris (puis, après la chute du gouvernement Faure, au Maroc même). Il appliqua l'état d'urgence au sujet des événements d'Algérie. Il prit l'initiative d'une réunion au sommet des Quatre Grands à Genève, et favorisa la tenue de la Conférence de Messine, qui permit la relance de la construction européenne. La dissolution de la Chambre qu'il suggéra au président Coty en 1955 en vue de prendre de vitesse le centre gauche fut en revanche un échec tactique 

il fut exclu du Parti radical-socialiste (au profit des soutiens de Mendès France, allié à la gauche au sein du Front républicain) et se replia alors sur le Rassemblement des gauches républicaines, qu'il organisa en parti politique autonome et dont il prit la présidence. Surtout, il perdit les élections elles-mêmes (motivées par un projet de réforme constitutionnelle, et dans le contexte des «évènements» d'Algérie), au profit du même Front républicain. En parallèle, l'UDCA de Pierre Poujade entrait en force à la Chambre.

Il se retrouva alors, brièvement, dans l'opposition. S'il fut assez tôt un partisan du retour de De Gaulle (« l'Algérie est un problème de la quatrième dimension qui ne peut être résolu que par un personnage de la quatrième dimension »), il fut tenu à distance par la Ve République naissante et d'ailleurs battu, sur fond de vague gaulliste, aux législatives de 1958. Il profita de ce temps pour écrire et pour passer son agrégation de droit. Il fut également sénateur (Gauche démocratique, réintégré au Parti radical) du Jura d'avril 1959 à février 1966, avant de revenir en 1967 à l'Assemblée nationale comme représentant du Doubs. En 1962, dans l'opposition, il vota « non » au référendum constitutionnel « par scrupule de juriste », précisera-t-il. Mais, dès 1963, il fut envoyé officieusement par le pouvoir gaulliste en mission en République populaire de Chine à une époque où De Gaulle souhaitait rétablir des relations avec ce pays. En 1966, après avoir soutenu le général de Gaulle à l'élection présidentielle de 1965, il devint ministre de l'Agriculture, ce qui le fit exclure (à nouveau) du Parti radical. Il ne cessa plus, dès lors, de se présenter comme un pont entre radicalisme et gaullisme, mettant en avant, selon le cas, l'une ou l'autre proximité.

En 1968, après les événements de mai, on lui confia le poste délicat de ministre de l'Éducation nationale. Sa loi d'orientation de novembre 1968 surprit la classe politique, qui la vota aussi bien à gauche qu'à droite (les communistes s'abstenant). Elle marque une rupture dans l'enseignement français en intégrant des revendications de mai 68 et notamment la participation à la gestion des établissements de tous les acteurs de l'enseignement et la facilitation de l'interdisciplinarité. Une mesure fit couler beaucoup d'encre : le report de l'étude de la langue latine de la sixième à la quatrième. Il envisagea un temps de se présenter à l'élection présidentielle de 1969, mais après accord avec Pompidou, y renonce. Sous la présidence de Georges Pompidou, il se vit attribuer dès 1972 le poste de ministre d'État, ministre des Affaires sociales, un poste que lui confia le nouveau premier ministre Pierre Messmer. A ce titre, il proposa et obtint en particulier la généralisation de la retraite complémentaire.

En 1973, après les élections législatives, il occupa le « perchoir », c’est-à-dire la présidence de l'Assemblée nationale. Ce fut le dernier poste d'envergure nationale qu'il occupa. En 1974, il présenta brièvement sa candidature à l'élection présidentielle après la mort de Georges Pompidou et malgré les candidatures concurrentes de Jacques Chaban-Delmas (déclaré juste avant lui) et Valéry Giscard d'Estaing (juste après), arguant du fait qu'il était à la fois centriste et UDR (donc à même d'être le meilleur rassembleur de la majorité de l'époque), ce qui fit dire à Olivier Guichard : « L'UDR a deux candidats dont l'un est gaulliste. » Peu soutenu, il n'insista pas et sa candidature avorta. Il gardera toujours une amertume de n'avoir pu accéder à la fonction suprême de la Ve république.

En 1975, il souhaita un temps réorganiser politiquement le centre, proclamant vouloir être le Chirac du centre. En 1976, il succèda à René Cassin à la présidence de l'Institut d'étude des relations internationales. Raymond Barre lui succèdera à sa disparition en 1988 . En 1977, il réadhéra au parti radical et se présenta à sa présidence contre Jean-Jacques Servan-Schreiber. Mais c'est ce dernier qui fut élu. Cette même année il perdit son épouse. Femme de lettres, éditrice de revue, Lucie Faure occupait une place importante auprès de lui et dans sa réflexion politique. En 1978, il fut élu à l'Académie française. Cette même année, il fut été réélu député apparenté RPR et se représenta à l'élection à la présidence de l'Assemblée nationale. Il fut battu par le RPR Jacques Chaban-Delmas. En 1979, en désaccord avec la ligne du RPR sur l'Europe (suite notamment à «l'Appel de Cochin»), il se présenta aux élections européennes sur la liste de l'Union pour l'Europe, conduite par Simone Veil et démissionna du groupe RPR de l'Assemblée nationale.

Il fut élu sénateur, du Doubs cette fois, en 1980 (non inscrit puis Gauche démocratique), soutient Valéry Giscard d'Estaing à l'élection présidentielle de 1981 et Jacques Chirac à celle de 1988. Il avait, peu de temps auparavant, succédé à Michel Baroin comme président de la Mission pour la célébration du Bicentenaire de la Révolution française. Il meurt au cours de cette mission. Edgar Faure fut aussi maire de Port-Lesney dans le Jura (1947-1971 et 1983-1987), puis de Pontarlier dans le Doubs (1971-1977), et président de la région Franche-Comté (1974-1981 et 1986-1987). Edgar Faure est enterré au Cimetière de Passy, à Paris.

Baumel Jacques

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Jacques Baumel est une personnalité politique française. Il est né le 6 mars 1918 à Marseille et mort le 17 février 2006 à Rueil-Malmaison. Il fut résistant (sous les alias Saint-Just, Berneix ou encore Rossini), député, sénateur, important dirigeant du mouvement gaulliste, secrétaire d'État et maire de Rueil-Malmaison.

Liliane Bettencourt, Maria Callas, Joseph Fontanet and Jacques Baumel

Liliane Bettencourt, Maria Callas, Joseph Fontanet and Jacques Baumel

Après des études de médecine, Jacques Baumel prend part à la Résistance et dirige le mouvement Combat à Marseille. En 1943, il est secrétaire général des Mouvements unis de la Résistance (M.U.R.). Il participe en 1945 à la fondation de l'Union démocratique et socialiste de la Résistance (U.D.S.R.). Il siège à l'Assemblée consultative provisoire. En 1945, il est élu député de la Moselle à la Première Assemblée nationale constituante, est élu dans la Creuse à la Deuxième Assemblée mais est battu lors des élections à l'Assemblée nationale de 1946. Il a présidé le groupe parlementaire de l'U.D.S.R., Il participe à l'essor du Rassemblement du peuple français (R.P.F.) dès sa fondation en 1947. Sénateur de 1959 à 1967, il est l'un des adjoints des secrétaires généraux de l'Union pour la nouvelle République (U.N.R.).

Il se rend aux États-Unis et étudie la campagne de John Fitzgerald Kennedy en 1960. Il accède au secrétariat général du mouvement gaulliste le 7 décembre 1962 après le succès remporté par l'UNR-UDT en novembre et assume cette fonction jusqu'au 19 janvier 1968 où il est remplacé par Robert Poujade . Il est élu lors des neuf élections à l'Assemblée nationale dès 1967 et siège au Palais Bourbon jusqu'en 2002. Il fut membre de l'Union pour la nouvelle République (U.N.R.), de l'Union pour la défense de la République (U.D.R.) et du Rassemblement pour la République (R.P.R.).

Jacques Baumel est secrétaire d'État auprès du Premier ministre Jacques Chaban-Delmas du 20 juin 1969 au 5 juillet 1972. Maire de Rueil-Malmaison, « une ville de province aux portes de Paris », selon son expression, de 1971 à 2004, il est à l'origine de Rueil 2000 (aujourd'hui Rueil-sur-Seine). Il pratique une politique active de jumelages avec nombre de cités étrangères (19 en tout). Sa politique municipale favorise l'implantation de sièges sociaux d'importantes entreprises françaises et étrangères. Les crèches sont particulièrement développées dans sa ville. Une médiathèque inaugurée en 2002 porte son nom. Il préside le Conseil général des Hauts-de-Seine pendant neuf ans dès 1970 (de 1970 à 1973 et de 1976 à 1982). Sur le plan international, il représente le Parlement français à l'Assemblée de l'Union de l'Europe occidentale, à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et à l'Union interparlementaire (U.I.P.) où il s'oppose à tous les totalitarismes.


Kelly Grace

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Grace Patricia Kelly, née le 12 novembre 1929 à Philadelphie, Pennsylvanie, États-Unis, et morte le 14 septembre 1982 à Monaco, était une actrice américaine, devenue princesse de Monaco par son mariage avec Rainier III en 1956. 

Kelly Grace

Elle est la mère d'Albert II, actuel souverain de la principauté. Elle débute dans des pièces de théâtre puis en 1950 en apparaissant dans plusieurs séries télévisées et films, avant de rencontrer le succès avec Mogambo. Le crime était presque parfait d'Alfred Hitchcock lance définitivement sa carrière. Le « maître du suspense » la dirige à deux autres reprises, dans Fenêtre sur cour et La Main au collet. Elle remporte l'Oscar de la meilleure actrice pour Une fille de la province en 1955.

En 1956, à 27 ans, elle met fin à sa carrière d’actrice pour épouser le prince Rainier III de Monaco avec qui elle a trois enfants : Caroline, Albert et Stéphanie. En tant que princesse consort de Monaco, elle devient Son Altesse sérénissime la princesse Grace de Monaco, plus familièrement appelée princesse Grace ou Grace de Monaco. Durant son règne de princesse de Monaco, elle a un engagement important pour des causes humanitaires. Elle remplit parfaitement son rôle de mère et de première dame jusqu'à sa mort dans un accident de voiture, le 14 septembre 1982, sur la route de la Turbie, qui avait servi de décor au film La Main au collet. Elle est entrée dans l’histoire du cinéma comme l'une de ses plus grandes actrices, modèle de beauté parfaite avec le blond cendré de ses cheveux et les traits fins de son visage. En 1999, l’American Film Institute la classe treizième plus grande actrice de tous les temps.

Grace Patricia Kelly est issue d'une famille paternelle irlandaise et catholique. Son père, John B. Kelly, Sr., a construit la fortune familiale ; aussi grand sportif qu'entrepreneur, il a remporté deux médailles d'or olympiques en 1920 à Anvers ainsi qu'une en 1924 à Paris en aviron. Sa mère Margaret Katherine Majer, ancienne championne de natation et mannequin de mode, est d'origine prussienne. Ses parents incarnent le rêve américain. John B. Kelly avait une sœur Grace, morte en bas âge. Conformément au souhait de sa défunte mère Mary Costello Kelly, il donne à sa fille le prénom de sa sœur. Grace Patricia Kelly a deux sœurs, Margaret Katherine (13 juin 1925 – 23 novembre 1991), surnommée « Peggy », et Elizabeth Anne (25 juin 1933 – 24 novembre 2009), surnommée « Lizanne », et un frère, John B. Kelly, Jr. (24 mai 1927 – 2 mai 1985), surnommé « Kell », médaillé de bronze en aviron aux Jeux olympiques d'été de 1956. Ils sont élevés « à la prussienne » dans l’austérité et le culte de l’effort.

Éduquée à la Ravenhill Academy, couvent des dames de l'Assomption de Philadelphie, elle fait ses débuts sur scène à 12 ans dans Don't Feed the Animals puis dans The Torch-Bearers, pièce de son oncle George Kelly. En raison de mauvaises notes en mathématiques, elle est rejetée du Bennington College (en) en juillet 1947. Malgré l'opposition de ses parents, elle souhaite devenir comédienne. En 1947, elle passe avec succès l'audition à l'American Academy of Dramatic Arts en jouant un extrait de The Torch-Bearers et grâce à l'appui de George Kelly4. Grace Kelly devient mannequin de mode et pose pour Coca-Cola, Colgate afin de payer ses cours d'art dramatique à New York et sa chambre au Barbizon Hotel for Women. Elle joue dans diverses pièces de théâtre et dans sa première série télévisée, Bethel Merriday, en 1950. Elle apparaît dans son premier film, 14 heures, en 1951, à 22 ans. La critique ne la repère pas, aussi continue-t-elle de jouer dans des pièces de théâtre et téléfilms. Remarquée par Gary Cooper lors d'une visite sur le studio de tournage, ce dernier la fait engager comme premier rôle à ses côtés l'année suivante dans le western Le train sifflera trois fois, film qui la révèle à la critique et au public.

En 1953, elle joue dans Mogambo, un drame amoureux dont l'action se déroule dans la jungle kenyane. Donnant la réplique à Clark Gable et Ava Gardner, elle est mise en nomination pour l'Oscar du meilleur second rôle féminin. Elle joue ensuite dans trois films d'Alfred Hitchcock : Le Crime était presque parfait, Fenêtre sur cour et La Main au collet. En 1955, elle remporte l'Oscar de la meilleure actrice pour Une fille de la province. Pendant le tournage de ce film, elle a une relation amoureuse avec Bing Crosby. Elle a également une liaison avec le comte Oleg Cassini, le couturier de Jackie Kennedy qu'elle veut épouser, mais celui-ci étant plus âgé qu'elle et plusieurs fois divorcé, les parents de Grace s'opposent à cette union. Il a souvent été dit que les succès rencontrés par Grace lorsqu'elle était dirigée par Hitchcock provenaient de l'intelligence qu'avait celui-ci de l'opposition entre la froideur apparente de Grace et sa sensualité exacerbée : la scène du premier baiser dans La Main au Collet représenterait le sommet de cet art...

On relèvera à cet égard qu'à l'exception du Train sifflera trois fois, et dans une moindre mesure de Haute Société, ses films vraiment passés à la postérité ont tous été mis en scène par le « maître du suspense ». À l'instigation du reporter de Paris Match Pierre Galante et de son directeur Gaston Bonheur, le prince Rainier et l'actrice se rencontrent pour une séance de photos au palais princier le 6 mai 1955 en plein festival de Cannes où elle est venue présenter le film Le crime était presque parfait. Par le biais du père Tucker, un Irlandais de Philadelphie, confesseur du prince, Rainier est invité dans la famille Kelly pour les fêtes de Noël de fin d'année. C'est durant ce séjour que Grace et Rainier s'éprennent l'un de l'autre et annoncent leurs fiançailles le 6 janvier 1956 au cours d'un bal de charité au Waldorf-Astoria. Elle accepte de renoncer à sa carrière cinématographique après la comédie musicale Haute Société (1956), comédie chantée avec Bing Crosby et Frank Sinatra, qui deviendra l'ami de la famille Grimaldi et sera le parrain de Stéphanie de Monaco.

La relation entre Grace et Rainier provoque de nombreuses rumeurs. La presse à sensation prétend que non seulement le prince aime les belles actrices (comme la Française Gisèle Pascal avant Grace), mais qu'il s'assure en plus de leur fertilité pour assurer un héritier à la principauté. Le 12 avril 1956, elle arrive à Monaco à bord du paquebot SS Constitution : le canon tire une salve d’honneur. Aristote Onassis fait pleuvoir des œillets rouges et blancs depuis son hydravion. Des promenades sur la corniche ont lieu, sous les regards des paparazzis. Après le mariage civil célébré le 18 avril 1956, le mariage religieux se déroule en la cathédrale de Monaco le 19 avril 1956 ; le « mariage du siècle » retransmis en direct dans le monde entier, est suivi par trois millions de téléspectateurs et reste notamment marquant par la robe de mariée portée par la princesse, l’une des plus célèbres et des plus admirées au monde, ayant été prise pour modèle pour de nombreux mariages princiers. Comme il est d'usage pour les stars de cinéma, sa robe est offerte par son studio avec lequel elle est sous contrat, la Metro-Goldwyn-Mayer, qui fait appel à sa costumière Helen Rose pour la dessiner. Elle est constituée d'une jupe de faille de soie ivoire soutenue par trois jupons, d'un corsage au col rond ras de cou en dentelle rose de Bruxelles entièrement rebrodé et agrémenté de perles de culture, les perles et dentelle couvrant également le missel, les chaussures et le voile. Par ce mariage, elle reçoit quatre fois le titre de duchesse, quatre fois celui de marquise, sept fois celui de comtesse et neuf fois celui de baronne.

De ce mariage naissent trois enfants :
 

  • Caroline Louise Marguerite, née le 23 janvier 1957.
  • Albert Alexandre Louis Pierre, « prince héréditaire » et marquis des Baux, né le 14 mars 1958, devenu prince régnant de Monaco le 6 avril 2005, sous le nom d'Albert II.
  • Stéphanie Marie Élisabeth, née le 1er février 1965.


Supportrice de l'AS Monaco, la princesse imagine le maillot de l'ASM en 1960, et cette même année, l'équipe remporte la Coupe de France de football, malgré les banderoles des supporters adverses proclamant : « Monaco a fini de régner » et « Pas de grâce pour Monaco ». En 1963, elle crée l'Association mondiale des amis de l'enfance puis en 1964 la Fondation Princesse Grace de Monaco, œuvre internationale de bienfaisance. Elle est présidente de la Croix-Rouge monégasque jusqu'à sa mort. Hollywood lui propose des rôles pour retourner dans différents films mais les Monégasques et le prince Rainier refusent. Nostalgique de son art, elle s'est tournée dans la lecture de poésies, le collage de fleurs séchées et joue parfaitement son rôle de mère de famille et de première dame.

Le 13 septembre 1982, la princesse Grace quitte Roc Agel (commune de La Turbie en France), propriété de la famille princière, au volant de sa Rover 3500S V8 pour conduire sa fille Stéphanie, 17 ans, à un stage artistique dans le monde de la haute couture à Paris. Le chauffeur aurait normalement dû conduire Stéphanie mais les sièges arrière sont encombrés des housses contenant les robes de hautes couture, aussi par manque de place, la princesse prend elle-même le volant. La voiture quitte la route CD 37 dans un lacet à Cap d'Ail, enfonce le rail de sécurité, dévale une pente à-pic et s'immobilise sur le parking d'une villa 6 mètres plus bas. Un voisin de la propriété de Roc Agel, alerté par le bruit et la fumée, intervient. Stéphanie a le visage ensanglanté (les premiers constats rapportent de simples ecchymoses mais elle a en fait une fracture cervicale) et crie que sa maman est morte. D'après ce voisin, Grace avait été projetée sur la banquette arrière, la jambe horriblement tordue et le visage absolument livide. Opérée par le docteur Jean Duplay, ce dernier constate que l'hémorragie cérébrale est importante et que son coma s'aggrave. Elle décède le lendemain au Centre Hospitalier Princesse Grace le 14 septembre 1982.

Malgré le fait que l'accident était survenu en France, la voiture a été tout de suite rapatriée au Palais de Monaco, ce qui empêcha toute enquête de Police. Mais les enquêteurs du constructeur automobile Rover qui examinèrent la voiture conclurent qu'elle n'était pas en cause. Une rumeur apparut selon laquelle c'était Stéphanie qui conduisait la Rover, mais il semble certain que c'était la princesse Grace qui était au volant. Stéphanie confirme que sa mère n'aurait jamais laissé un de ses enfants conduire avant qu'il n'ait obtenu son permis, la rumeur étant née du fait que les pompiers ont fait sortir Stéphanie de la voiture par le côté conducteur car le côté passager était enfoncé et bloqué. En fait, la mort de Grace Kelly a sans doute été consécutive à une hémorragie méningée comme le laissent supposer les céphalées dont s'est plainte la Princesse les deux jours précédant l'accident ainsi que la découverte d'une lésion antérieure à celle du traumatisme crânien sur son scanner post-mortem. Un chauffeur de camion qui suivait la voiture racontera que la Rover avait continué tout droit, sans freiner, ce qui est confirmé par l'absence de traces de freinage sur la route.

Ses obsèques célébrées à la cathédrale de Monaco rassemblèrent les membres de la famille princière et celle des Kelly, mais aussi de nombreuses personnalités dont la Princesse Diana, le président d'Irlande Patrick Hillery, les premières dames française et américaine Danielle Mitterrand et Nancy Reagan, et nombre de ses amis comme l'acteur Cary Grant. La princesse Grace est enterrée le 21 septembre 1982 dans l'abside de la cathédrale de Monaco, à Monaco-Ville. Le journaliste Bernard Langlois a été limogé de son poste de présentateur de journal télévisé pour avoir voulu relativiser, de manière ironique, cet événement par rapport à l'assassinat, survenu le même jour, du président libanais Bashir Gemayel. En juillet 2007, la principauté a émis une pièce commémorative de 2 euros pour célébrer le 25e anniversaire de son décès.

Filmographie
 

  • 1977 Les enfants de la rue du théâtre
  • 1966 Opération opium
  • 1956 Haute Société
  • 1956 Le Cygne
  • 1955 La Main au collet
  • 1954 Fenêtre sur cour
  • 1954 Le Crime était presque parfait
  • 1954 L'Émeraude tragique
  • 1954 Les Ponts de Toko-Ri
  • 1954 Une Fille de la province    
  • 1953 Mogambo
  • 1952 Le Train sifflera trois fois
  • 1951 Quatorze heures

 

Pasqua Charles

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Charles Pasqua, né le 18 avril 1927 à Grasse (Alpes-Maritimes), est un homme politique français. 

Pasqua Charles

Petit-fils de berger corse, fils d'André Pasqua, policier, et de Françoise Rinaldi, femme au foyer. Marié à Jeanne Simard, rencontrée à Grasse alors qu'elle était une jeune fille québécoise avec qui il a eu un fils, Pierre-Philippe Pasqua. Deux certificats de licence de droit. Représentant chez Ricard, puis inspecteur, directeur régional et commercial (1952-1971). Puis, importateur de boissons alcoolisées à partir de 1967. Charles Pasqua est résistant à 15 ans (pseudonyme : prairie). Il est embauché par paul ricard en janvier 1952. Il passe inspecteur des ventes en 1955, directeur régional en 1960, directeur des ventes pour la France en 1962, et directeur de l'exportation en 1963. Il est alors numéro 2 du groupe.

En 1958, il est l'un des créateurs du SAC (Service d'action civique), police privée gaulliste fortement liée au Milieu et auteur de nombreux coups de main.En 1964, il se lance dans la politique publique, créant la liste « Libre entreprise » à la chambre de commerce de Marseille. En 1967, Charles Pasqua quitte Ricard, et fonde avec des transfuges de cette société la société Euralim (Europe Alimentation) installée à Levallois-Perret pour importer la boisson Americano Gancia. En 1968, vice-président du SAC, il est élu député lors du raz-de-marée gaulliste à Clichy-Levallois, sous l'étiquette UDR.Il est organisateur en chef de la présidentielle 1981 pour Jacques Chirac, dont il a été auparvant le conseiller personnel avec Marie-France Garraud. A ce titre, il est son parrain en politique. Longtemps membre des partis gaullistes s'étant succédés au pouvoir depuis la Seconde Guerre mondiale et, à ce titre, Ministre de l'Intérieur dans le second gouvernement dirigé par Jacques Chirac puis dans le gouvernement dirigé par Édouard Balladur, il prendra le parti de ce dernier lors de l'élection présidentielle de 1995.

Il est l'auteur de la loi portant son nom, rendant plus difficile l'accès à la nationalité française. Il est ministre de l'Intérieur durant les manifestations contre la loi Devaquet, qui provoqueront la mort d'un manifestant, Malik Oussekine, le 5 décembre 1986. Suite à une relaxe de gendarmes dans une affaire de bavure en Nouvelle-Calédonie, le 22 avril 1988, pendant la campagne de la présidentielle, des militants du FLNKS attaquent la gendarmerie d'Ouvéa, tuent quatre gendarmes et prennent les autres en otages. Des négociations ont lieu pour leur libération. Charles Pasqua ordonne l'assaut, qui résulte dans la mort de deux gendarmes et 19 preneurs d'otages.  En 1991, il crée son propre mouvement : Demain la France. En 1992, il préconise le vote « NON » au référendum sur le traité de Maastricht en compagnie de Philippe Séguin et philippe de villiers. En 1995, ministre de l'Intérieur, il soutient Édouard Balladur contre Jacques Chirac qui est élu président de la République. Charles Pasqua est promu officier de la Légion d'honneur lors de la promotion du 14 juillet 1995.

La même année il introduit l'obligation de visa pour les Comoriens (archipel voisin de l'ile française de Mayotte, dans le canal du Mozambique) et procède à des déplacements forcés de cette population. Malgré de nombreuses condamnations par l'ONU (articles 7.1.d et 7.2.d des statuts de Rome : crime contre l'humanité) cette mesure est toujours en place et est, selon Survie France, à l'origine de milliers de morts suite à des traversées clandestines. Il fit liste commune avec philippe de villiers lors des élections européennes de 1999, arrive 2e derrière la liste PS mené par François Hollande, parvenant à obtenir un score supérieur à celui de la liste RPR menée par Nicolas Sarkozy. (plus de 12 % des voix). Ils fondent ensemble le Rassemblement pour la France (RPF, à ne pas confondre avec le Rassemblement du peuple français, premier parti gaulliste créé par les amis du général De Gaulle). La mésentente avec philippe de villiers s'installe peu après leur succès de 1999, jusqu'à la brouille définitive.

Charles Pasqua a longtemps été président du conseil général des Hauts-de-Seine de 1988 à 2004, fonction pour laquelle il a pressenti Nicolas Sarkozy pour lui succéder, bien que ce dernier lui ait « soufflé » la mairie de Neuilly-sur-Seine en 1983. Député au Parlement européen de 1999 à 2004 et président du groupe Union pour l'Europe des Nations, il est réélu sénateur des Hauts-de-Seine en septembre 2004. Il avait déjà occupé cette fonction du 25 septembre 1977 au 19 avril 1986, puis à partir du 11 mai 1988 au 29 avril 1993 ; il est réélu le 24 septembre 1995 jusqu'au 16 décembre 1999 .

Affaires politico-financières

Charles Pasqua a été mis en cause dans plusieurs affaires politico-financières depuis les années 2000. Il a été relaxé dans six d'entre elles et condamné à de la prison avec sursis deux fois.

Affaire du siège de GEC-Alsthom Transport

Le 17 juillet 2009, cette affaire est renvoyée devant la Cour de justice de la République, seule juridiction habilitée à enquêter et à juger des délits commis par un ministre dans l'exercice de ses fonctions16. Le 30 avril 2010, Charles Pasqua est relaxé des accusations de « complicité et recel d'abus de biens sociaux ».

Affaire de la Sofremi

Dans l'affaire de la Sofremi, le juge d'instruction Philippe Courroye s'est dessaisi au profit de la Cour de justice de la République (CJR). Ce renvoi a été confirmé par la Cour de cassation le 17 juillet 2009. Le 29 avril 2010, l'avocat général requiert quatre ans de prison dont deux avec sursis assortis d'une peine d'inéligibilité à l'encontre de Charles Pasqua, précisant que « ce grand ministre n’a pu résister à l’opportunité de favoriser ceux qui lui étaient chers ». Il indique néanmoins qu'il n'a montré « aucune âpreté personnelle au gain, ni aucune volonté d’enrichissement crapuleux ». Le lendemain, il est condamné à une année de prison avec sursis.

Affaire du casino d'Annemasse

La justice reproche à l’ancien ministre de l'Intérieur d'Édouard Balladur d'avoir bénéficié de 7,5 millions de francs (1,14 million d'euros) pour sa campagne électorale européenne de 1999, issus de la vente du casino d’Annemasse, dont il avait autorisé l'exploitation en 1994, en tant que ministre de tutelle, contre l'avis de la commission supérieure des jeux. Son pourvoi en cassation ayant été rejeté le 8 avril 2010, Charles Pasqua est définitivement condamné à 18 mois de prison avec sursis dans l’affaire du casino d'Annemasse, pour « faux, financement illégal de campagne et abus de confiance ». Il s'agit de sa première condamnation définitive. Le sénateur des Hauts-de-Seine fait par ailleurs l’objet, dans ce même dossier, d'un renvoi devant la Cour de justice de la République (CJR). Le 30 avril 2010, Charles Pasqua est relaxé des accusations de « corruption passive par une personne dépositaire de l'autorité publique ».

Volet français de l'affaire pétrole contre nourriture

Dans cette affaire et selon un rapport de synthèse du 5 avril 2006 de la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), Charles Pasqua aurait bénéficié « d'environ 12 millions de barils » dans le cadre de trois contrats signés en 1999, correspondant aux phases 6, 7 et 8 du programme « Pétrole contre nourriture », qui en comptait treize. Il est mis en examen pour « trafic d'influence aggravé » et « corruption d'agent public étranger ». En 2011, Charles Pasqua est renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris.

Affaire de la Fondation Hamon

Depuis mai 2006, Charles Pasqua est mis en examen pour « prise illégale d'intérêt ». Le conseil général des Hauts-de-Seine, dont il était président aurait versé 750 000 euros à la fondation d'art contemporain Hamon.

Affaire des ventes d'armes à l'Angola

Le tribunal correctionnel de Paris condamne Charles Pasqua, le 27 octobre 2009, à un an de prison ferme et deux ans de sursis accompagnés de 100 000 euros d'amende pour « trafic d'influence ». Le 29 avril 2011, la cour d'appel de Paris le relaxe finalement des chefs de trafic d'influence passif et de recel d'abus de biens sociaux.

Affaire Thinet

Dans le cadre des affaire ELF, notamment dans l'Affaire Thinet, Charles Pasqua est cité au titre de président du conseil général des Haut-de-Seine. Il bénéficie d'une relaxe dans cette affaire.

Autres affaires

Charles Pasqua a également été cité dans d'autres affaires, comme :

 

  • le financement occulte du ministère de l'Intérieur et de l'Union des groupements d'achats publics ;
  • « Recel d'abus de biens sociaux » pour l'association France Afrique Orient qui aurait bénéficié gratuitement de locaux situés boulevard La Tour-Maubourg à Paris.

 

Boulin Robert

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Robert Boulin, né le 20 juillet 1920 à Villandraut (Gironde) et retrouvé mort le 30 octobre 1979 dans un étang de la forêt de Rambouillet (Yvelines), dit l'Étang rompu, est un homme politique français. Sa mort et les questions qu'elle soulève ont été le point de départ de l'affaire Robert Boulin.

Boulin Robert

Résistant, il entre en 1941 dans le réseau Navarre, dont il deviendra le chef. En 1943, il est engagé volontaire. Il sera décoré de la Croix de guerre (1939-1945) et de la médaille de la Résistance. Licencié en lettres et en droit, il devient après guerre avocat à Bordeaux puis à Libourne. Gaulliste, il entre en politique après guerre, il sera conseiller des républicains sociaux mais débute vraiment sa carrière en 1958 quand il devient député UNR de la Gironde, puis maire de Libourne un an plus tard. Il sera constamment réélu député et maire jusqu'à sa mort. Il va aussi exercer des fonctions ministérielles pendant plus de quinze ans en étant ministre ou secrétaire d'état sous les présidences du général de Gaulle, de Georges Pompidou et de Valéry Giscard d'Estaing.

Sous de Gaulle, il est souvent le seul ministre qui se rend au Sénat lorsque De Gaulle entend punir la Haute Assemblée pour les positions de son président Gaston Monnerville qui s'oppose à l'élection du président de la République au suffrage universel (référendum d'octobre 1962). Il a été membre du Bureau national du Mouvement pour l’indépendance de l’Europe et vice-président de l’association « Économie et Progrès ». Robert Boulin est souvent présenté comme un homme intègre avec une grande capacité de travail et apprécié de l'opinion publique.

Les circonstances de sa mort, alors qu'il était ministre du travail en exercice du gouvernement de Raymond Barre et pressenti pour accéder à Matignon, ont concouru à créer une véritable affaire Robert Boulin, bien que l'information judiciaire se soit achevée par un non-lieu en concluant au suicide et malgré ce que beaucoup considèrent comme des éléments probants qui démontrent l'impossibilité du suicide. Ainsi les lividités cadavériques qui prouvent que le corps a été déplacé après la mort, les différentes plaies, notamment sur le nez, le poignet fracturé tendent à prouver que Robert Boulin ne s'est pas suicidé, mais qu'on l'a bel et bien assassiné. Selon la thèse officielle, Robert Boulin aurait pris du Valium et se serait noyé dans 60 cm d'eau dans l'étang rompu, près de Montfort-l'Amaury, en forêt de Rambouillet.

En avril 2007, sa fille, Fabienne Boulin-Burgeat a demandé une nouvelle enquête. En octobre, le procureur général de Paris, Laurent Le Mesle, a rejeté sa demande. Allusion à la proximité du procureur avec Jacques Chirac (il était auparavant son conseiller), Fabienne Boulin-Burgeat a précisé « La France a toujours du mal à avouer ses turpitudes. J'attendrai peut-être que les procureurs passent. » En octobre 2009, l'avocat de la fille de l'ancien ministre, Me Olivier Morice, a annoncé qu'il allait déposer une nouvelle demande pour rouvrir le dossier. Cette demande a été rejetée le 8 juin 2010.

Ayrault Jean-Marc

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Homme politique français (Maulévrier, Maine-et-Loire, 1950). Issu d’une modeste famille plutôt conservatrice du Choletais, Jean-Marc Ayrault mène avec sérieux et rigueur des études d’allemand et devient professeur de cette discipline dans un collège de Saint-Herblain, dans la banlieue de Nantes.

 

Ayrault Jean-Marc

Militant du Mouvement rural de la jeunesse chrétienne au lycée puis à l’université, il entre au PS au début des années 1970, dans la dynamique de la refondation de cette formation politique au temps du congrès d’Épinay. Il anime très vite la section locale du parti, est élu conseiller général de Loire-Atlantique en 1976, puis, l’année suivante, à la faveur de la poussée et du succès de la gauche, ravit la municipalité de Saint-Herblain, accèdant ainsi au statut de plus jeune maire d’une commune de 30 000 habitants et davantage.

Après avoir envisagé de se présenter aux législatives de 1978 et 1981, il entre dans l’Hémicycle en 1986 et, depuis 1988, est régulièrement réélu député de la troisième circonscription de Loire-Atlantique.

Son ascension politique reflète les mutations et le développement socio-économiques du Grand Ouest, ainsi que, corrélativement, l’essor du PS dans cette région de tradition démocrate-chrétienne et dans la France plus généralement.

En 1989, J.-M. Ayrault brigue avec succès la mairie de Nantes, pour être par la suite confortablement confirmé dans son poste de premier édile (1995, 2001, 2008). Prolongeant et accentuant un programme de grands travaux ébauché par ses deux prédécesseurs PS et RPR immédiats, il accompagne et soutient le développement d’une agglomération en proie alors aux difficultés de la reconversion (chantiers navals notamment) : à ce titre, il réaménage le centre-ville dans le cadre d’ambitieux projets d’urbanisme, développe les transports publics à l’échelle de la métropole (extension du réseau de tramways), et s’emploie à ouvrir cette dernière aux investissements internationaux comme aux délocalisations parisiennes (arrivée du TGV, construction de la cité des Congrès, édification de l’espace technologique Atlanpole…).

Soucieux de valoriser la qualité de vie nantaise, il s’attache à en dynamiser la scène culturelle. Il promeut l’histoire et la mémoire de la ville et encourage la conception puis l’ouverture, en 2012, d’un Mémorial de l’abolition de l’esclavage, rappelant notamment le passé de traite négrière du port. Enfin, il fait prendre à la municipalité comme à la communauté urbaine qu’il réorganise et dirige à partir de 2002 une nette orientation verte et durable. Ainsi peut-il s’honorer d’avoir transformé Nantes, ville active mais jusque-là présentant les traits d’une « belle endormie », en pôle de croissance, d’attraction et d’innovation – et par là-même en vitrine d’un socialisme municipal susceptible d’être étendu à l’ensemble du pays… Et en fief électoral.

En même temps qu’il s’ancre dans le paysage local, J.-M. Ayrault devient une figure de l’appareil socialiste et de la vie politique nationale. Constamment et facilement réélu à l’Assemblée depuis 1986, il intègre le bureau politique du PS et se voit confier la présidence de son groupe parlementaire en 1997, quand, après la dissolution du Parlement, la gauche l’emporte aux législatives, que le premier secrétaire Lionel Jospin est nommé chef du gouvernement, et que ce dernier choisit François Hollande pour lui succèder à la tête du parti. Entre les trois hommes à l’itinéraire et aux sensibilités politiques parallèles (ils évoluent chacun plus ou moins au cours de leur carrière d’un positionnement marqué à gauche au réformisme de tendance social-démocrate) voire aux caractères similaires (d’apparence austère, adeptes du rassemblement), les liens de confiance se resserrent.

Maillon essentiel et efficace dans la mise en œuvre du programme électoral de la nouvelle majorité, J.-M. Ayrault reste à la tête des députés socialistes quand ceux-ci passent dans l’opposition, en 2002 puis à nouveau en 2007, à la suite des défaites aux élections présidentielles de L. Jospin et de Ségolène Royal qu’il a tous deux soutenus. Proche de F. Hollande, il appuie la démarche de ce dernier lors des primaires du PS de 2011 puis participe activement, en tant que conseiller spécial, à sa campagne victorieuse pour la conquête de la présidence de la République. C’est donc logiquement qu’à son entrée en fonction le 15 mai 2012, le nouvel élu choisit son comparse et fidèle allié comme Premier ministre.

Le cabinet qu’il compose de concert avec le chef de l’État se veut à l’unisson de la présidence « normale », apaisée et « irréprochable » que F. Hollande entend incarner. Ouvert aux alliés écologistes et radicaux, J.-M. Ayrault affiche clairement une volonté de renouvellement en même temps qu’une stricte parité homme/femme. Mais pour conjurer toute accusation d’inexpérience, aux nouveaux entrants s’adjoignent d’anciens ministres, cependant que sont promus des poids lourds et responsables majeurs de courants du PS.

Les mesures initiales prises par le gouvernement (réduction du salaire et du train de vie des membres de l’exécutif, réaménagement de la réforme des retraites en fonction de la pénibilité du travail, de l’entrée dans la vie active ou des maternités, hausse de l'allocation rentrée pour les familles…) valent au Premier ministre, comme à l’équipe qu’il anime, des cotes de confiance appréciables. Elles permettent en outre au PS et à ses alliés d’obtenir une confortable majorité à l’Assemblée nationale lors des élections législatives de juin.

Reconduit et élargi, le gouvernement de J.-M. Ayrault s’attèle au redressement des comptes dégradés de l’État, s’engageant dans la voie de la rigueur (gel des dépenses et liquidation de l’héritage fiscal du précédent quinquennat ; hausse générale des impôts malgré la confirmation de l’abrogation du projet sarkozien de TVA sociale…). Ces orientations ne tardent toutefois pas à susciter des remous à gauche, jusqu’au sein d’un PS hésitant à s’arrimer aux impératifs d’austérité imposés par le traité budgétaire européen. Il n’empêche : J.-M. Ayrault parvient à faire voter ce dernier par l’Assemblée et à infléchir plus nettement son action en faveur d’une politique de l’offre (instauration d’une banque publique de l’investissement, adoption d’un plan de compétitivité, sur fond de restriction budgétaire supplémentaire) ; toutes choses qui alimentent un peu plus les aspirations à la fronde dans son camp.

L’atonie de la conjoncture et l’inexorable montée du chômage s’ajoutent à l’impression qu’il donne de peiner à maîtriser la parole des poids lourds du gouvernement, jetant le doute sur sa capacité à diriger l’équipe exécutive. Sa passe d’arme avec Arnaud Montebourg à propos de la nationalisation envisagée puis rejetée de l’aciérie Mittal de Florange en fin d’année comme sa volonté de faire aboutir coûte que coûte son projet de grand aéroport à Notre-Dame-des-Landes près de Nantes contre l’avis des écologistes et les doutes d’une partie de l’opinion alimentent les rumeurs d’autoritarisme et contribuent à nuire à son image, le plongeant bientôt, à l’instar du président et de son équipe, dans des abîmes d’impopularité. En outre, la discrétion dont il fait preuve est perçue comme de la distance, celle-là même que les Français, inquiets et désabusés, prêtent alors plus que jamais à une classe ou « caste » politique supposément coupée des réalités du terrain. Pas plus qu’il ne parvient à donner à court terme des réponses à la crise économique, il ne conjure le désenchantement démocratique qui gagne l’ensemble du pays.

C’est aussi que J.-M. Ayrault comme F. Hollande tablent sur les bénéfices à long terme des choix qu’ils ont faits et des orientations qu’ils ont prises. Si l’accord conclu entre la plupart des partenaires sociaux au sujet de la compétitivité des entreprises et de la sécurisation de l’emploi apporte en janvier 2013 une pierre à leur édifice, la poursuite de la crise budgétaire européenne, l’opposition conséquente et véhémente au projet de mariage homosexuel et la démission fracassante en mars de Jérôme Cahuzac – le charismatique ministre du Budget, coupable d’avoir dissimulé un compte bancaire en Suisse – font vaciller l’exécutif. Cette suite de déboires ravive, au sein d’une majorité amoindrie par une série de cinglantes défaites lors de législatives partielles et jusqu’au sein d’un PS tétanisé par le désaveu des électeurs et l’envol du Front national, la demande déstabilisante d’une autre politique, ouvertement de relance, et l’appel à un second souffle pour le quinquennat. La défaite historique du PS aux élections municipales de mars 2014, balayant nombre d'élus socialistes dans le pays, scelle le sort de l'hôte de Matignon, qui, après avoir failli être démis une première fois à l'automne 2013, est remplacé par Manuel Valls.

Fabius Laurent

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Homme politique français (Paris 1946). Né en 1946 dans une riche famille d’antiquaires, Laurent Fabius poursuit de brillantes études avant d’intégrer l’École normale supérieure, d’être reçu cacique à l’agrégation de lettres modernes, puis d’entrer à l’Institut d’études politiques de Paris puis à l’ENA d’où il sort parmi les trois premiers. Il devient maître des requêtes au Conseil d’État et est remarqué par Jacques Attali ; ce dernier l'appelle au côté de François Mitterrand, alors premier secrétaire du parti socialiste (PS) soucieux de muscler son équipe de conseillers.

 

Fabius Laurent

Adhérent du PS depuis 1974, il est adjoint au maire du Grand-Quevilly en 1977, député de la Seine-Maritime l’année suivante, et se constitue dans l’agglomération de Rouen une solide base qui l’élira dès lors sans discontinuer. En 1981, il est nommé dans les gouvernements Mauroy ministre du Budget, chargé notamment de l’instauration d’un impôt sur les grandes fortunes, puis ministre de l'Industrie et de la Recherche (1983) où il s’entoure de brillants techniciens.

Nommé Premier ministre en 1984, il est, à trente-sept ans, le plus jeune titulaire de la fonction de la République. Jusqu’en 1986, il s’emploie à accentuer le tournant de la rigueur et redresser les comptes du pays. Les désillusions de l’opinion et l’usure du pouvoir comptent davantage dans la défaite législative de 1986 que les désaccords sur la politique extérieure qui se font jour au plus haut sommet de l’État entre le président et son second ou les scandales du Rainbow Warrior puis du sang contaminé qui entacheront plus durablement son image.

Député au Parlement européen (1989-1992), Laurent Fabius s’engage dans un bras de fer avec l’un des autres grands héritiers de F. Mitterrand devenu ministre, Lionel Jospin, mais échoue à deux reprises à accéder à la tête du PS. Partie prenante d’un congrès de Rennes désastreux parce qu’entérinant les profonds conflits et divisions internes de la formation, L. Fabius finit deux ans plus tard à s’emparer des rênes du mouvement (1992-1993). Président de l'Assemblée nationale de 1988 à 1992, il devient chef de ce qui reste du groupe socialiste dans l’hémicycle après la bérézina des élections législatives de 1993 et, empêché de concourir lui-même en raison des suites du scandale du sang contaminé, il soutient en vain Henri Emmanuelli contre L. Jospin pour la candidature présidentielle de 1995.

L. Fabius retrouve le perchoir quand L. Jospin mène le parti et la gauche plurielle à la victoire lors des élections qui suivent la dissolution de l’Assemblée en 1997. En 2000, il succède à l’éphémère Christian Sautter et en fait à Dominique Strauss-Kahn empêtré dans une série d’affaires comme ministre de l'Économie et des Finances et poids lourd du gouvernement Jospin. À ce poste, il mène une politique plutôt libérale de baisse des dépenses et surtout d’allègement des impôts. Il préside au passage du franc à l’euro.

Après le traumatisme du 21 avril 2002 qui voit L. Jospin arriver troisième derrière Jean-Marie Le Pen au premier tour de l'élection présidentielle, il dirige en position très difficile la campagne législative qui s’ensuit et ne fait plus mystère de ses ambitions. Si F. Hollande est reconduit à la tête du parti en 2003, L. Fabius, qui devient son second et qui analyse l’échec de 2002 par la déprise des classes populaires et leur peur de la mondialisation, joue désormais une partition nettement marquée à gauche. Aussi, au risque de suciter des remous dans sa formation et de diviser à nouveau le PS dont le gros des cadres sont favorables à sa ratification, il se prononce très nettement pour le « non » au référendum sur le traité instituant une Constitution européenne (2005). C’est aussi cette ligne qu’il défend dans le cadre de la primaire interne au parti socialiste à l’automne 2006. Arrivé dernier avec 18,7 % des suffrages derrière D. Strauss-Kahn et Ségolène Royal, L. Fabius apporte sans barguigner son soutien à celle que les militants ont désignée pour porter leurs couleurs à la présidentielle de 2007 et s’engage résolument à ses côtés dans la campagne.

S’il contribue vraisemblablement par la question dérangeante sur le projet de TVA sociale qu’il pose sur un plateau télévisé au ministre de l’Économie de Nicolas Sarkozy, Jean-Louis Borloo, au soir du premier tour des législatives à limiter la débâcle annoncée de son parti, L. Fabius reste dans l’ombre, laissant ses fidèles comme Claude Bartolone ou de jeunes espoirs comme Benoît Hamon tirer les ficelles des courants et des équilibres du PS. Il reste qu’il soutient la candidature de Martine Aubry au congrès de Reims de 2008,en vertu d’un supposé pacte de non-agression qui le lierait à la nouvelle secrétaire nationale ainsi qu’à D. Strauss-Kahn en vue de la présidentielle de 2012.

À la suite de la mise hors-jeu pour affaire de mœurs de ce dernier au printemps 2011, il se range ostensiblement derrière la candidature de M. Aubry aux primaires citoyennes que son parti organise pour l’automne. Mais il rallie et ne soutient pas avec moins de rigueur, de constance et de fermeté F. Hollande lorsque ce dernier est investi à l’issue du second tour de ce scrutin inédit. Au point de devenir un maillon essentiel de son dispositif de campagne. Une fois la victoire acquise, c’est cette loyauté ajoutée à son expérience qui se voit récompenser par sa nomination au prestigieux Quai d'Orsay dans le gouvernement Ayrault en mai 2012 avec, de surcroît, le rang de numéro deux, juste derrière le Premier ministre. Paradoxe ou coïncidence, il succède à ce poste et à ce titre à Alain Juppé, qui conjugue comme lui excellence, compétences et très hautes ambitions brisées.

Conscient de ne plus désormais pouvoir briguer la magistrature suprême, il dirige la diplomatie de la France avec le souci de servir le président et néanmoins d’apposer sa marque dans l’histoire du ministère. Il seconde ainsi le chef d’État dans les efforts que celui-ci déploie avec plus ou moins de succès pour infléchir la politique de rigueur drastique de l’UE, faire rayonner l’image et les compétences du pays à l’échelle de la planète, acter le retrait des troupes d’Afghanistan, remiser l’héritage de la « Françafrique », combattre la menace islamiste au Mali à partir de janvier 2013 et trouver une solution au conflit interne syrien en prônant le soutien et l’apport d’une aide internationale aux opposants à Bachar al-Asad.

El-Assad Bachar

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Bachar el-Assad, né le 11 septembre 1965 à Damas, est un homme d'État syrien. De confession alaouite, une branche du chiisme, il est le secrétaire régional du parti Baas et le président de la République arabe syrienne depuis le 20 juin 2000, date à laquelle il a succédé à son père, Hafez el-Assad.

 

El-Assad Bachar

Bachar el-Assad naît le 11 septembre 1965 à Damas. Il est le deuxième fils de Hafez el-Assad et d'Anisah Makhlouf. Bachar el-Assad parle d'une enfance « très normale » ; la famille vit dans une maison relativement modeste au nord de l'ancienne ville de Damas, jusqu'en 1973, lorsqu'elle déménage vers le quartier plus aisé de Malki. À l'âge de trois ans, il débute sa scolarité à Damas, dans l'École laïque, un établissement jouissant d'une grande réputation nationale. Il apprend le français et l'anglais, respectivement sa deuxième et troisième langue.

Bachar el-Assad se décrit comme un élève « moyen », ses professeurs s'en souvenant comme « au-dessus de la moyenne »4 sans être excellent et plutôt timide. Il va d'ailleurs, en raison de ses notes insuffisantes, quitter la « Laïque » pour terminer ses deux années de secondaire à l'école Le Frère (un lycée français) où il obtient de meilleurs résultats. Des professeurs mentionnent le fait que Bachar el-Assad, dont le père devient président en 1971, ne profite jamais de son rang. Contrairement à d'autres enfants de familles importantes, il arrive à l'école sans service de sécurité et préfère les voyages scolaires en bus, plutôt qu'un chauffeur privé.

En septembre 1982, Bachar el-Assad est admis à l'université de Damas et obtient un diplôme en ophtalmologie en 1988. Il effectue quatre années d'internat à l'hôpital militaire de Tishreen, « libération » en arabe, dans la banlieue de Damas. Afin de poursuivre sa spécialisation, il part à l'automne 1992 vers Londres après avoir passé des examens sélectifs (un candidat sur quatre reçu) ; il échoue lors d'une première tentative mais réussit à la seconde. Il commence sa résidence au Western Eye Hospital, faisant partie du St Mary's Hospital, dans le quartier de Marylebone. Plus tard, il est accepté en tant qu'apprenti par le docteur Ed Schulenber au St Mary's Hospital. Ce dernier garde un bon souvenir de Bachar el-Assad qu'il qualifie de « gentil » et « sympathique », une opinion partagée par ses patients.

À Londres, Bachar el-Assad vit seul dans un appartement au sud de Hyde Park. Il y découvre la liberté d'accès à Internet et de manière plus générale la haute technologie10. Il ne sort que très peu en raison de son travail et de ses études. Durant son séjour à Londres, il rencontre sa future femme, Asma al-Akhras, une Britannico-Syrienne de confession sunnite et travaillant à la City pour JP Morgan.

Bachar el-Assad avait à l'origine un faible intérêt pour la politique. Hafez el-Assad avait préparé son fils aîné, Bassel, à prendre sa succession à la tête du régime. À la mort de son fils aîné dans un accident de voiture en 1994, Hafez el-Assad fait alors appel à son fils cadet. Bachar est contraint de revenir en Syrie où il rentre à l'académie militaire de Homs. En 1999, il devient colonel, puis effectue des missions de confiance pour le gouvernement. Il s'est notamment rendu au Liban pour rendre une visite au président Émile Lahoud et, en novembre 1999, il est reçu en tête-à-tête par le président Jacques Chirac à l'Élysée.

À la mort du président Hafez el-Assad, le Parlement amende la Constitution pour abaisser l'âge minimum de candidature à la présidentielle, qui passe de 40 à 34 ans. Bachar el-Assad est promu deux jours plus tard général en chef des forces armées syriennes par le vice-président Khaddam. Le parlement le propose comme président de la République le 25 juin 2000. Il promet de mettre en œuvre des réformes économiques et politiques en Syrie, et est élu président de la République par un référendum qui s'est tenu le 10 juillet 2000, le peuple syrien voyant en lui un réformateur qui démocratiserait le pays.

À la suite de son élection, le régime se libéralise timidement, ce qu'on appelle généralement le « Printemps de Damas ». Des centaines de prisonniers politiques retrouvent la liberté, des forums regroupant des intellectuels parlant de la démocratisation de la Syrie et de la fin de l'état d'urgence en vigueur depuis 1963 voient le jour. Sous la pression de la vieille garde du régime, en particulier Khaddam qui craint l'« algérisation » de la Syrie, Assad met fin à ce mouvement libéral en déclarant qu'il est des limites à ne pas franchir. Il fait arrêter des dizaines d'intellectuels.

Il est parfois décrit comme un président devant composer avec les membres les plus radicaux de l'administration de son père qui se placent toujours dans une optique de conflit armé avec Israël. Il a cependant réalisé quelques réformes économiques. La libéralisation économique du pays a été très limitée, l'interventionnisme de l'État reste extrêmement présent. Il s'inspire du modèle chinois en proclamant « les réformes économiques passent avant les réformes politiques ». De démocratie, il n'est plus question. En 2003, il explique que les opposants avaient « mal compris » les promesses de son discours d'investiture. Les sanctions économiques mises en place par les États-Unis compliquent la situation.

En dépit des relations tendues qu'a la Syrie avec Israël, le président Assad a demandé la reprise des négociations de paix pour la restitution du plateau du Golan, occupé par Israël depuis 1967. Les États-Unis et Israël l'accusent, par ailleurs, de soutenir activement des groupes armés comme le Hezbollah, le Hamas et le Jihad islamique.

En mai 2001, il accueille le pape Jean-Paul II et prononce un discours à Damas dans lequel il critique Israël, il dit notamment :

« Nous constatons que la justice est bafouée : les territoires sont occupés au Liban, au Golan et en Palestine. Nous les entendons massacrer les principes de l’égalité lorsqu’ils disent que Dieu a créé un peuple meilleur que les autres [...] Ils violent les lieux sacrés, ils tentent de tuer tous les principes des religions célestes avec la même mentalité par laquelle fut trahi puis torturé le Christ et de la même manière qu'ils ont essayé de trahir et tuer le prophète Mahomet. »

Assad s'est opposé à l'invasion de l'Irak par l'armée américaine en 2003, en utilisant le siège de la Syrie au conseil de sécurité de l'ONU en dépit de l'animosité qui existait alors entre les régimes syrien et irakien. Avec l'assassinat du Premier ministre libanais, Rafiq Hariri, et l'hébergement supposé de militants palestiniens en Syrie, il s'attire les foudres de Washington et de Paris.

Dans le monde arabe, Bachar el-Assad a repris de bonnes relations avec l'OLP et a essayé d'en établir avec des États arabes conservateurs, tout en se tenant garant de l'agenda nationaliste arabe de la Syrie.

Il est reconduit à la présidence de la République par 97,62 % des suffrages exprimés lors d'un référendum présidentiel organisé le 27 mai 2007.

Il a commencé le retrait des forces d'occupation syriennes au Liban, sous la pression internationale. En juin 2001, le gros des forces syriennes s’était retiré de Beyrouth et de sa région, et un nouveau retrait des forces de la capitale et du Metn avait eu lieu en avril 2002. Ces redéploiements avaient ramené les effectifs syriens au Liban de 35 000 à 20 000. En septembre et décembre 2004, la Syrie a ramené ses effectifs à environ 14 000 soldats. L'assassinat, en février 2005, de l'ancien Premier ministre libanais, Rafiq Hariri, provoque la colère d'une large partie de la population libanaise, les accusations se focalisant rapidement sur les services secrets syriens. Il a abouti à un troisième redéploiement des troupes syriennes, lancé en mars 2005. Le retrait complet du territoire libanais est effectué à la fin avril 2005.

Le vice-président Abdel Halim Khaddam, annonce sa démission de son poste le 30 décembre 2005 dans une interview à la chaîne Al-Arabiya à Dubaï et se réfugie à Paris avec sa famille. En janvier 2006, il y accuse Bachar el-Assad d'avoir menacé Rafiq Hariri quelques mois avant son assassinat, ainsi que d'être l'une des têtes d'un système mafieux s'étendant à la Syrie et au Liban.

Partisan du projet de Nicolas Sarkozy pour instituer une Union pour la Méditerranée, Bachar el-Assad est devenu un partenaire indispensable à la réussite du projet. Il participe au sommet des 13-14 juillet 2008 à Paris et est invité au défilé militaire du 14 juillet aux côtés des autres chefs d'États signataires de l'accord. Sa présence à la tribune officielle a provoqué une controverse.

À partir de mars 2011, le régime baassiste doit faire face à une vague de contestation populaire sociale et politique sans précédent. Elle s'inscrit dans le contexte de protestation dans certains pays arabes baptisé « Printemps arabe ». Comme en Tunisie ou encore en Égypte, les manifestants demandent le départ de leur dirigeant. À partir du vendredi 18 mars 2011, des manifestations de plusieurs milliers de personnes ont lieu à Damas, Homs, Banias et surtout à Deraa. Plusieurs bâtiments symboliques du pouvoir (siège du Parti Baas, tribunaux) sont notamment incendiés. Bachar el-Assad et ses collaborateurs ordonnent la répression de ces manifestations, faisant des centaines de morts et des milliers de blessés, aussi bien militaires que civils (insurgés ou non). Des dizaines d’opposants, armés ou non, sont arrêtés. À partir du 25 mars, malgré la répression et des concessions du gouvernement, le mouvement s'étend aux principales villes du pays. Des manifestations de soutien au gouvernement sont également organisées en réponse.

Les manifestations étant réprimées dans le sang, le mouvement évolue vers une révolution armée. Les déserteurs de l'armée rejoignent l'armée syrienne libre. Des armes lourdes sont utilisées, et des hélicoptères et des avions bombardent les villes. En juillet 2012, le comité international de la Croix-Rouge et le Croissant Rouge ont officiellement déclaré la Syrie en état de guerre civile. En novembre 2012, le bilan provisoire est estimé à 40 000 morts par l'opposition. Bachar el-Assad conteste cet état de guerre civile et se décrit en défenseur d'une nation stable et laïque, face à une vague de terrorisme soutenue financièrement, militairement et humainement par des puissances étrangères.

L'opposition et des pays occidentaux accusent le régime syrien d'avoir tué des centaines de personnes le 21 août 2013 à Moadamiyat al-Cham et dans la Ghouta orientale, deux régions contrôlées par les rebelles à l'ouest et à l'est de Damas, en ayant recours à des gaz toxiques. Les mêmes accusent son régime de manipuler la littérature du djihad afin de faire naître la rumeur d'un « djihad du sexe (en) » de Tunisiennes enrôlées en Syrie pour assouvir les besoins sexuels des combattants islamistes de l’opposition grâce à la pratique du mariage temporaire le temps d'un rapport sexuel, affaire qui doit son immense succès à son côté fantasmatique.

Fin avril 2014, il annonce être candidat à un troisième mandat lors de l'élection présidentielle qui a lieu le 3 juin suivant. Un jour plus tard, le président du Parlement syrien annonce officiellement que Bachar el-Assad a remporté le scrutin avec 88,7 % des voix.

El-Assad Asma

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Asma el-Assad née Asma Fawaz Akhras le 11 août 1975 à Londres (Royaume-Uni), est une femme d'affaires de nationalité syrienne et britannique. Elle est la Première dame de Syrie depuis 2000, en tant qu'épouse du président de la République Bachar el-Assad.

 

El-Assad Asma

Fille du docteur Fawaz Akhras, Asma est issue d'une famille sunnite de la ville de Homs. Elle naît dans le quartier d’Acton, à Londres. Son père a émigré vers le Royaume-Uni dans les années 1950 pour y terminer ses études et exercer la profession de cardiologue, au prestigieux Cromwell Hospital ; sa mère Sahar Otri était pour sa part la première secrétaire de l'ambassade de Syrie et sa propre sœur l’épouse d’Adnan el-Dabbagh, ministre de l’Intérieur d’Hafez el-Assad. Elle a deux frères cadets, Fara et Ayad. Elle parle couramment l’arabe et l’anglais et est passionnée d’art contemporain. Dans sa jeunesse, elle ne se rend en Syrie que pendant ses vacances d’été. Elle déclare en février 2011 au magazine américain Vogue : « Je me suis habituée à l’idée que les gens ne considéraient pas la Syrie comme un pays ordinaire ».

Grandissant dans la capitale britannique, elle étudie au Queens College, où elle obtient les meilleures notes de sa promotion en économie, en mathématiques, en informatique et en littérature française. Elle décroche par la suite une licence en informatique et littérature française au King's College de Londres. Après ses études, en 1996, elle commence à travailler à la Deutsche Bank en tant qu’« analyste dans le département des fonds de spéculation » pour les clients européens et est-asiatiques. En 1998, elle rejoint le département bancaire de JPMorgan Chase, où elle « se spécialise dans les fusions et acquisitions de compagnies pharmaceutiques et de biotechnologie ». Elle exerce un temps son activité à Paris (France), puis à New York (États-Unis).

C’est en 1992 lors d'une soirée à l’ambassade syrienne au Royaume-Uni, qu’elle rencontre Bachar el-Assad, qui poursuivait ses études en ophtalmologie. De dix ans son aîné, il est le fils du président Hafez el-Assad (en poste depuis 1971), dont sa famille est proche. Il n’a cependant pas de destin politique particulier, son frère aîné Bassel ayant été désigné comme « dauphin » du président. Celui-ci décède pourtant dans un accident de voiture en 1994, et Bachar devient alors l’héritier officiel du régime. C’est en 1996 que le couple se forme entre Bachar et Asma. Elle se fait alors de plus en plus absente à son travail, et finalement démissionne par surprise, après avoir touché une prime exceptionnelle à la suite d'un contrat important qu’elle venait de remporter. Leur liaison demeure officiellement secrète jusqu’à la fin des années 1990. Bachar est intronisé président le 17 juillet 2000. Le couple se marie le 31 décembre de la même année, mais l’annonce réelle n’a lieu de façon officielle qu’en janvier 2001, bien qu’aucune photographie d’elle ne transpire dans la presse. Le couple a trois enfants : Hafez (né en 2001), Zein ou Zeyn (née en 2003) et Karim (né en 2004).

Le couple formé entre Asma et Bachar el-Assad ne résulte pas simplement d’une rencontre amoureuse. En effet, si leur amour est sincère, il permet aussi au président d’asseoir son influence sur la majorité sunnite syrienne, dont sa femme fait partie, alors que lui-même appartient à la minorité alaouite. Au début de la présidence de son mari, elle parcourt trois mois la campagne syrienne incognito afin de découvrir le pays. Elle est ensuite médiatisée et le fait qu’elle ne porte pas le voile surprend, alors que le couple bénéficie alors d’une bonne image, dînant par exemple sans escorte apparente dans les restaurants de la capitale. Elle offre également un visage glamour au régime, rivalisant d’élégance, en Chanel comme en Louboutin : « Asma devient l’une des icônes glamour et modernes du monde arabe ».C’est d’ailleurs pour cela qu’une société de relations publiques britannique est sollicitée en 2007 par la présidence syrienne afin de communiquer sur cette Première dame moderne. Elle est par la suite surnommée la « rose du désert » par Vogue et « beauté 100 % nature » par le Huffington Post.

Cependant, elle était au départ mise en minorité au sein du parti Baas, et par sa belle-famille, « qui ne soutient pas ses projets ». Dernière arrivée dans le clan el-Assad, elle cultivait une forte animosité avec Anisah Makhlouf, mère de Bachar el-Assad, qui avait projeté rester Première dame de Syrie même après le décès de son mari et l’avènement de son fils comme président. Bouchra, sœur de Bachar, mariée à Assef Chaoukat, l'ancien chef de des services de renseignement et actuel vice-ministre de la Défense, compte également parmi ses rivales. Le fait qu’elle soit sunnite participe également de cette défiance, l’histoire de la Syrie n’ayant pas effacé le souvenir où « les montagnards alaouites vendaient leurs filles comme bonnes à la bourgeoisie sunnite » ; le conflit se règle en 2006, avec une « victoire » d’Asma sur les femmes de sa belle-famille.

Parallèlement, le régime syrien, qualifié en 2002 par le président américain George W. Bush comme faisant partie de l’« axe du mal » redevient fréquentable dans les capitales occidentales : en 2005, alors que Bachar el-Assad est mis en cause dans l’assassinat du Premier ministre libanais Rafic Hariri, elle profite des funérailles de Jean-Paul II à Rome pour réussir un « coup médiatique », s’entrenant devant les caméras avec Cherie Blair, Première dame britannique et la reine Sofía d'Espagne, alors que leurs époux respectifs avaient préféré éviter le président syrien. En 2007, le président el-Assad est l’invité d'honneur de la France lors du cérémoniel défilé du 14 juillet ; en 2010, son épouse Asma est présente à ses côtés lors d’un déjeuner avec le président Nicolas Sarkozy. En décembre de la même année, elle est reçue au Bristol, à Paris, et s’exprime sur les enjeux culturels de la Syrie devant l'Académie diplomatique internationale, un centre de réflexion financé par l’Aga Khan et des invités comme les ministres français Frédéric Mitterrand et Christine Lagarde ainsi que le président du Louvre Henri Loyrette. Elle participe donc pleinement à la « normalisation » du régime syrien opéré à la fin des années 2000.

Contrairement aux précédentes Premières dames syriennes, elle a un rôle politique important dans le pays et participe à de nombreux événements diplomatiques et politiques. Influencée par les idées libérales en économie, elle a tenté de convertir son mari au libéralisme. Elle déclare ainsi en 2007 à l’écrivain Eyal Zisser : « Je suis britannique et je suis arabe. Je ne suis pas l’un ou l’autre. Je fais partie de deux mondes ». Andrew Tabler, journaliste spécialiste de la Syrie écrit ainsi dans l’ouvrage de référence sur le régime syrien In the Lion’s Den (« Dans l’antre du lion ») qu’Asma el-Assad « a deux facettes. C’est une femme moderne, différente des autres épouses de leaders arabes, à l’origine de la création d’ONG […]. Mais en même temps qui convoite la belle vie et veut être une princesse ». Le couple vit dans un loft de trois niveaux de Damas, dans le quartier nord de Muhajirin, avec leurs trois enfants. Toutefois, elle a des réserves sur la médiatisation dont elle fait l'objet, refusant d’incarner une « femme-trophée » : ainsi, lors la première visite officielle du couple syrien, en 2001, elle préfère visiter HEC Paris et la Banque de France plutôt que le journal de 20 heures de TF1 et la boutique Hermès, où elle est invitée ; une responsable associative note ainsi qu’elle « déteste Rania de Jordanie, joli minois futile ».

Elle est aussi engagée dans des œuvres caritatives et humanitaires, ainsi que dans des mouvements pour l'émancipation de la femme. En 2005, elle fonde « Massar », une organisation éducative pour des jeunes gens âgés de 5 à 21 ans avec « des méthodes d’enseignement non conventionnelles pour les aider dans la connaissance d’eux-mêmes et du monde », affirme-t-elle en 2008 au magazine français Paris Match. En 2007, elle participe également à la création du Fonds syrien pour le développement, spécialisé dans le microcrédit, afin de soutenir des projets liés à l’agriculture et à l’éducation. Elle projette alors un partenariat avec le musée du Louvre (France). Andrew Tabler poursuit : « Elle est charmante, courageuse, concentrée, mais elle est aussi naïve, et semble croire qu’elle pourrait améliorer le pays grâce à des actions de charité ou des ONG » (dans l’agriculture, l'éducation, l’emploi des jeunes ou encore la culture, captant alors l’essentiel des aides internationales à la Syrie), alors que celui-ci demeure une dictature où le népotisme et la corruption sont monnaie courante. En 2009, sur la chaine américaine CNN, elle critique l’opération israélienne « Plomb durci » contre la bande de Gaza, déclarant : « Nous sommes au xxie siècle, dans quelle partie du monde ces choses-là arrivent-elles encore ? ». Elle s’adresse également à la jeunesse moyen-orientale, frustrée devant le peu de perspectives économiques qui lui est offerte : « Nos gouvernements doivent vous permettre de croire en votre futur ».

Malgré son modernisme très apprécié des médias occidentaux, certains ont fait remarquer son indifférence au sort des manifestants du Printemps arabe, victimes de violences policières. On pense même, au début du mouvement de révolte qui secoue le monde arabe, qu’elle pourrait constituer une influence bénéfique, afin que le régime prenne un virage démocratique dans ses réformes, à l’instar du Maroc par exemple. On parle dès lors de la « muse du changement », et au printemps 2011 elle est titrée par le magazine Vogue « la plus fraiche la plus magnétique des Premières dames ».

Mais selon Chris Doyle, directeur du Conseil pour l’entente arabo-britannique, les choses ne sont pas si simples et Asma el-Assad ne dispose pas de toute sa liberté de parole : « Le régime ne lui laissera jamais la possibilité d’exprimer un quelconque désaccord ni de quitter le pays ». The Guardian note pour sa part qu’elle soutient totalement son mari, y compris dans sa politique de répression de la révolte syrienne de 2011-2012. Tandis que celle-ci a fait en un an plus de 8 500 victimes civiles, Asma el-Assad « continue ses achats frénétiques de bijoux et autres produits de luxe », selon des e-mails piratés de ses comptes privés et des comptes de son époux, auxquels le Guardian a eu accès8. C'est la raison invoquée par l'Union européenne pour décider, en mars 2012, de prendre des sanctions contre elle, ainsi que contre la mère, la sœur et la belle-sœur de Bachar el-Assad, notamment en gelant leurs avoirs économiques présents en Europe et en les privant de visa5. Dans un e-mail envoyé à une amie le 14 décembre 2011, elle écrit, en parlant de sa vie privée et familiale : « Le vrai dictateur du couple, c’est moi ». Parallèlement, Vogue retire l’article de son site Internet, son auteur ayant exprimé ses regrets sur CNN et la rédactrice en chef, Anna Wintour, ayant déclaré : « Comme beaucoup alors, nous espérions que le régime des Assad s’ouvrirait ».

Son père, résident britannique, déclare dans la presse être « horrifié par la répression sanglante » menée par son gendre. Alors qu’on la donne plusieurs fois de suite en fuite au Royaume-Uni ou en Russie avec ses enfants, elle apparaît dans une vidéo non datée aux côtés de son mari, au chevet d’un étudiant blessé en décembre 2011 dans une attaque ayant eu lieu à l’université de Damas. Le 11 janvier 2012, elle défile avec deux de ses enfants dans une cérémonie en faveur du régime. Elle confirme ce soutien dans un e-mail envoyé par ses services au quotidien britannique The Times, notant toutefois vouloir « encourager le dialogue et réconforter les familles en deuil ». Elle écrit ainsi : « Le président est le président de tous les Syriens, pas seulement d’une partie d’entre eux, et la Première dame le soutient dans sa fonction ». Elle est également présente aux côtés de son mari le 26 février, pour voter lors du référendum visant à rédiger une nouvelle Constitution pour la Syrie. En avril, elle prépare avec son époux des colis humanitaires pour les familles victimes de la rébellion.

Bachar el-Assad annonce fin janvier 2013 qu’elle est enceinte d’un quatrième enfant ; il s’agit finalement d'une rumeur démentie par la présidence. Dans Le Point, Claire Meynal écrit : « Tout le monde a cru que Bachar et Asma allaient ouvrir la Syrie, réformer un système vermoulu. Ce qui explique la violence verbale actuelle, à la mesure de la déception. Les courriels des Assad révélés mi-mars 2012 par le Guardian montrent un couple tendre, uni dans l’épreuve, et une Marie-Antoinette absorbée par son shopping de luxe alors que son peuple est massacré ». Diane Ducret, qui a écrit Femmes de dictateur, explique cela par le fait que « lorsque leurs maris deviennent politiquement illégitimes, les épouses recréent un royaume où elles ont l’illusion de conserver du pouvoir. C'était le cas de Sajida Hussein, qui s’est mise à prendre le Boeing de Saddam au moment de la guerre contre l’Iran, pour amonceler les habits de marque à Paris et New York. Eva Braun, au Berghof, tenait un carnet où elle comptait ses fourrures Ferragamo » ; quant à une potentielle fuite, l’auteur conclut : « aucune [femme de dictateur] ne l’a fait. Il y a en elles une part de syndrome de Stockholm. Il leur est impossible d’admettre que le père de leurs enfants et leur grand amour est un monstre ».


El-Assad Hafez

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Hafez el-Assad (ou Hafiz al-Asad) (6 octobre 1930 - 10 juin 2000) est un homme politique syrien. Après son accession au pouvoir à la suite d'un coup d'État en 1970, il sera président de la Syrie jusqu'à sa mort en 2000. Son fils, Bachar, lui a succédé.

El-Assad Hafez

Son régime fortement autoritaire, structuré autour du parti unique du Ba'as, a mis en place un contrôle de l'ensemble de la vie politique syrienne. Il a conféré une stabilité à un pouvoir politique syrien marqué jusque là par les coups d'État et a fait de la Syrie un acteur incontournable du Moyen Orient. Hafez el-Assad est né à Qardaha dans l'ouest de la Syrie au sein d'une famille appartenant à la communauté religieuse minoritaire des Alaouites, proche du chiisme. Il a été le premier membre de sa famille à aller au lycée. Il milite au sein du parti Ba'as dès l'âge de 16 ans, en 1946. Sa famille ne pouvant lui offrir une éducation universitaire, Assad s'inscrivit à l'Académie militaire syrienne, où l'on bénéficiait d'une scolarité gratuite. Il s'y révéla un éléve brillant et fut envoyé en formation complémentaire en Union soviétique au sein de l'Armée rouge. Par ailleurs, Assad rencontra, à l'Académie, Mustapha Tlass, qui fut, par la suite, son compagnon de lutte politique.

Son ascension au sein de la hiérarchie militaire fut rapide, faisant de lui une figure importante de celle-ci. Assad s'opposa en 1958 à l'union entre l'Égypte et la Syrie qui devait créer la République arabe unie. Stationné au Caire, il travailla, en compagnie d'autres officiers, à mettre un terme à cette union. Quoique, baassiste et favorable à l'idéal d'une union panarabe, il s'opposait à la domination du régime de Nasser au sein de la République arabe unie. En conséquence, Hafez el-Assad fut brièvement emprisonné par les autorités égyptiennes lors de la dissolution de la république unitaire en 1961.

Dans le chaos qui suivit la dissolution de l'union égypto-syrienne, une coalition de groupements politiques de gauche menée par le Ba'as prit le pouvoir. Assad fut nommé chef d'état-major de l'armée de l'air en 1964. L'État était alors officiellement dirigé par Amin al-Hafez, d'obédience sunnite. En fait, à travers le parti Ba'as qu'ils contrôlaient, il était dominé par un groupe de jeunes alaouites, dont Assad faisait partie.

En 1966, l'aile pro-soviétique du Ba'as, menée par Salah Jedid, entreprit un coup d'État au sein du régime et écarta les autres partis du gouvernement. Assad devint ministre de la Défense, et exerça dès lors un pouvoir considérable sur la politique gouvernementale. Le pouvoir était toutefois traversé par d'importantes tensions entre une aile radicale du Ba'as, favorable à une politique étrangère agressive et à des réformes sociales rapides, et une aile militaire, dirigé par Assad, plus pragmatique. Après le discrédit de la défaite militaire de la guerre des Six Jours, et l'intervention avortée de la Syrie dans le conflit jordano-palestinien de Septembre noir, ces tensions se transformèrent en un conflit ouvert.

Quand le président Noureddine al-Atassi et le secrétaire général du parti Ba'as, Salah Jedid, prirent conscience du danger et ordonnèrent que Assad et Tlass fussent écartés de toute position de pouvoir dans le parti et le gouvernement, il était trop tard. Hafez el-Assad lança rapidement un coup de force à l'intérieur du parti. Ce dernier fut « purgé », Atassi et Jadid envoyés en prison, et les partisans d'Assad s'emparèrent de tous les postes clés de l'appareil d'État.

Hafez el-Assad hérita d'un régime dictatorial, établi durant de longues années d'un pouvoir militaire instable, puis réorganisé suivant la politique du parti unique du Ba'as. Non seulement, il ne rompit pas avec ce régime, mais il en accrut la dimension répressive, et s'efforça de contrôler chaque secteur de la société à travers un vaste appareil policier et de renseignement.

Le régime mit également en place un culte de sa personnalité, le décrivant comme un dirigeant juste, sage et puissant de la Syrie et du monde arabe en général. À la manière soviétique, ce culte se traduisit par un vaste système de propagande fait d'affichages de son effigie, d'érections de sa statue, de discours publics glorificateurs, etc. Son fils Bassel appelé à lui succéder, fit, plus tard, l'objet d'un culte semblable mais il trouva la mort dans un accident de voiture le 21 janvier 1994.

Le régime trouva un soutien essentiel dans la minorité alaouite, dont Hafez el-Assad plaça des membres à de nombreux postes clés de l'appareil d'État. Certaines sources mentionnent el-Assad comme étant membre de la franc-maçonnerie. Le régime se caractérisa ainsi par l'emprise qu'il a exercé sur la vie sociale et politique, interdisant toute opposition et réprimant avec violence toute contestation. L'écrasement militaire du soulèvement des fondamentalistes sunnites, les Frères musulmans, dans la ville de Hama en 1982 est l'épisode le plus marquant de cette répression.

Aujourd'hui encore, héritage de cette période et malgré la mort de Hafez el-Assad, la peur de parler publiquement ou d'être écoutés est constante parmi les Syriens. La politique étrangère de Hafez el-Assad a été structurée par le conflit entre la Syrie et Israël – conflit antérieur à la prise de pouvoir de Assad, et qui a continué après sa mort.

Au commencement de sa présidence, la Syrie joua un rôle majeur dans la guerre du Kippour en 1973. La guerre a été présentée par le régime comme une importante victoire patriotique, quoique son bilan soit extrêmement nuancé. Après une faible avancée sur le plateau du Golan (territoire syrien occupé par Israël depuis la guerre des six jours en 1967), l'armée syrienne a connu d'importantes pertes et a dû reculer devant une contre-attaque israélienne. Toutefois, la Syrie regagna, in fine, des territoires sur le tracé de 1967, grâce aux négociations de paix, dirigées par Henry Kissinger.

La volonté de reconquête de l'intégralité du plateau du Golan n'a pas cessé, par la suite, d'être un des axes centraux de la politique de Hafez el-Assad. Il respecta, toutefois, la ligne de cessez-le-feu placée sous le contrôle des Nations unies. Assad choisit, en effet, une politique indirecte de pression sur Israël, à travers le soutien à divers mouvements arabes, hostiles à l'État juif, qu'il a clientélisés. Ainsi, il soutiendra le Hezbollah au Liban, dès sa création durant l'invasion de ce pays par Israël. Il apportera, de même, son soutien à de nombreux groupes activistes palestiniens, comme le Hamas. Assad refusa de reconnaître l'existence d'Israël, officiellement qualifié d'« entité sioniste ». Toutefois, avec la chute de l'URSS, il comprit que l'équilibre des forces avait été transformé en faveur des États-Unis, et de son principal allié dans la région, Israël. Il accepta alors, pressé par les États-Unis, de s'engager dans des négociations avec Israël, qui finalement échoueront.

Assad joua un rôle clé dans l'histoire du Liban contemporain. La guerre civile libanaise, qui éclata en 1975 et opposa sur fond de conflit israélo-arabe les communautés religieuses du pays (chrétiens et membres de la droite libanaise d'une part, musulmans, « progressistes de gauche » et Palestiniens de l'autre) finit par tourner à la défaveur des chrétiens. Craignant de perdre le pouvoir présidentiel, qui était réservé aux chrétiens de rite maronite depuis le Pacte de 1943, les leaders des milices chrétiennes Camille Chamoun et Pierre Gémayel lancèrent un appel à l'armée syrienne, pour mettre un terme à cette guerre fratricide. Le président syrien, qui soufflait sur les braises de la guerre du Liban, en soutenant tour à tour les différents belligérants, y vit l'occasion d'installer ses troupes au Pays du Cèdre, avant-poste de sa lutte contre Israël. Ce sera le debut de la mainmise syrienne sur le Liban, qui durera jusqu'à la révolution du cèdre en 2005.

Il obtint par ailleurs de Jacques Chirac en 1996 que les dossiers de l'occupation israélienne au Liban et au Golan soient liés, et que la France fasse pression en ce sens sur l'État hébreu. Le bilan de ses 30 années de règne reste controversé : aux critiques contre sa politique interne répressive (écrasement dans le sang de l'insurrection islamiste dont le fief était basé à Hama) et de son soutien aux groupes armés palestiniens (Hamas et Djihad Islamique) et libanais (Hezbollah), s'opposent des analyses qui voient en lui un « redoutable diplomate » (Henry Kissinger), ainsi que l'homme qui a fait de la Syrie un interlocuteur incontournable dans le règlement des conflits du Proche-Orient.

Son fils aîné Bassel el-Assad devait lui succéder à la présidence mais la mort de ce dernier dans un accident de voiture en 1994 contraint Assad à changer ses plans. C'est son autre fils Bachar el-Assad qui lui succède à la présidence syrienne juste après sa mort en juin 2000.

Attali Jacques

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Jacques Attali est un économiste, écrivain et haut fonctionnaire français, né le 1er novembre 1943 à Alger. Conseiller d'État, professeur d'économie, conseiller spécial de François Mitterrand puis fondateur et premier président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), il a présidé la Commission pour la libération de la croissance française et dirige actuellement PlaNet Finance et Attali & Associés. Il a publié plus de 65 essais, biographies et romans. Aujourd'hui, il est éditorialiste de l'hebdomadaire L'Express et président du conseil de surveillance de Slate.

 

Attali Jacques

Il naît avec son jumeau Bernard Attali à Alger dans une famille juive d'Algérie. Son père, Simon Attali, est un autodidacte qui réussit dans le commerce de parfumerie à Alger où il se marie le 27 janvier 1943 avec Fernande Abécassis qui donne naissance aux deux jumeaux Bernard et Jacques2, puis à Fabienne. En 1956, deux ans après le début de la Guerre d'Algérie (1954 à 1962), son père décide de venir s'installer avec sa famille à Paris, rue de la Pompe. Les jumeaux Jacques et Bernard suivent des études au lycée Janson-de-Sailly, dans le XVIe arrondissement de Paris, où ils rencontrent Jean-Louis Bianco, Laurent Fabius, Charles de Croisset. Ils ont entre autres, comme professeur de lettres, André Fermigier, qui deviendra critique artistique au journal Le Monde.

En 1965, Jacques sort major de promotion de l'École polytechnique. Ingénieur du Corps des mines, il est ensuite diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris et de l'ENA dont il sort troisième de sa promotion en 1970. Il devient maître de conférence d'économie à Polytechnique en 1968, poste qu'il conservera jusqu'en 19853, et entre au Conseil d’État en 1970, puis reçoit en 1979 un doctorat d'État en sciences économiques, sa thèse s'intitulant La théorie de l'ordre par le bruit dans la théorie économique (sous la direction d'Alain Cotta). En 1968, il effectue son stage de l'ENA dans la Nièvre, sous la férule du futur préfet de police de Paris Pierre Verbrugghe. Il retrouve à cette occasion François Mitterrand, qu'il a déjà rencontré un an avant, comme président du Conseil général de la Nièvre. En 1970, âgé de 27 ans, il devient auditeur au Conseil d’État. En 1972, il publie ses deux premiers livres en : Analyse économique de la vie politique et Modèles politiques pour lequel il obtient un prix de l'Académie des sciences. Il commente La Croissance française d'Edmond Malinvaud et L'histoire économique d'Alfred Sauvy dans Italiques.

Passionné de musique, il pratique le piano depuis l'enfance (on l'a entendu jouer à France2 pour les Restos du Cœur) et a écrit des paroles de chansons pour Barbara. Il publie en 1977 « Bruits », essai sur l'économie musicale et sur l'importance de la musique dans l'évolution des sociétés. Professeur d'économie à l'Université Paris-Dauphine et à l'École des ponts et chaussées, il réunit autour de lui quelques jeunes chercheurs : Yves Stourdzé (promoteur du programme européen de recherche Eurêka), Jean-Hervé Lorenzi ou Erik Orsenna. Il développe un réseau de personnalités dans des domaines très divers (journalisme, mathématiques, show business, analyse financière…), telles que Raymond Barre, Jacques Delors, Philippe Séguin, Jean-Luc Lagardère, Antoine Riboud, Michel Serres, Coluche. En 1978, il joue son propre rôle dans Pauline et l'ordinateur, le film de Francis Fehr. En 1979, il fonde l'ONG internationale Action internationale contre la faim, aujourd'hui connue sous le nom d'Action contre la faim (ACF).

Son étroite collaboration avec François Mitterrand commence en décembre 1973. Il dirige son équipe aux élections présidentielles de mars 1974. En 1981, celui-ci, qui vient d'être élu président de la République, le nomme conseiller spécial à son arrivée au palais de l'Élysée, et l'installe dans l'ancien bureau des aides de camp qui jouxte le bureau présidentiel. Dès lors, Jacques Attali rédige, chaque soir, des notes à l'attention du président sur l'économie, la culture, la politique ou le dernier livre qu'il a lu ou parcouru. Le président lui confie également le rôle de « sherpa » (représentant personnel d'un chef d'État) pour les sommets du G7. Il assiste au conseil des Ministres, au conseil de Défense, et à tous les entretiens bilatéraux du Président. Il conseille au président de faire venir au Palais de l'Élysée Jean-Louis Bianco, Alain Boublil, François Stasse, Erik Orsenna et quelques jeunes énarques prometteurs, comme François Hollande et Ségolène Royal.

En 1982 et 1983, il plaide pour la « rigueur économique ». Il organise le sommet du G7 de Paris en juin 1982. En 1984, il invente et met en place le programme européen Eurêka de « développement de nouvelles technologies » qu'il confie à Yves Stourdzé. Il organise le bicentenaire de la Révolution française du 14 juillet 1789. En 1989, il lance un programme international d’action contre les inondations catastrophiques au Bangladesh. Défenseur de la constitution et de l'établissement d'un état de droit mondial, condition du maintien de la démocratie par la constitution d’un nouvel ordre mondial. Il pense que l'économie régulée par une institution de surveillance financière mondiale peut être une solution à la crise financière émergeant en 2008. Cette institution financière est une première étape vers l'instauration d'un gouvernement démocratique mondial dont l'Union européenne peut devenir un laboratoire. En août 1989, lors du second septennat de François Mitterrand, Jacques Attali a l'idée de la création de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), préside la conférence de négociation à Paris et en devient le premier président à Londres. Sous l'impulsion de son premier président, la BERD a lancé des investissements destinés à la protection des centrales nucléaires, à la protection de l'environnement et, plus généralement, au développement des infrastructures et de la privatisation.

En 1991, Jacques Attali invite Mikhail Gorbatchev au siège de la BERD à Londres, contre l'avis du Premier ministre britannique John Major. Il oblige ainsi les chefs d'État d'un G7 se déroulant dans la ville au même moment à recevoir le chef d'État soviétique. Au lendemain d'un entretien téléphonique houleux entre Jacques Attali et John Major, la presse britannique multiplie les critiques à l'encontre du président de la BERD, diffusant notamment des critiques sur la gestion de l'institution et révélant, en avril 1993, que la Berd avait dépensé pour elle-même deux fois plus d'argent qu'elle n'en avait déboursé pour ses activités à l'Est — critiques qui seront ensuite relayées par la presse française. Jacques Attali explique sa position dans le chapitre « Verbatim et la BERD » du livre C'était François Mitterrand ainsi que dans le livre Europe(s) :« les travaux en question avaient été réalisés sous la responsabilité d'un groupe de travail international dont je ne faisais pas partie ». De fait, à son départ, volontaire, de la BERD en juin 1993, Jacques Attali a reçu pour sa gestion le quitus du conseil des gouverneurs. Le rapport de l'audit de gestion de la BERD n'en restera pas moins accablant.

En 1993, Jacques Attali gagne un procès en diffamation alors qu'on l'accuse d'avoir reproduit dans son livre Verbatim, sans l'autorisation de François Mitterrand, des archives secrètes et quelques phrases du chef d'État français destinées à un autre livre. Le journal Herald Tribune publia même, sur quatre colonnes à la une, un article affirmant à tort que le président Mitterrand avait demandé le retrait du livre des librairies. François Mitterrand confirma au cours d'une longue interview avoir demandé à Jacques Attali d'écrire ce livre et reconnut l'avoir relu lui-même la plume à la main. En 1994, Jacques Attali crée Attali et Associés, cabinet de conseil international spécialisé dans le conseil stratégique, l'ingénierie financière et les fusions-acquisitions. En 1998, il fonde PlaNet Finance à Paris, une organisation aujourd'hui présente dans 88 pays qui finance, conseille et forme quelques centaines d'institutions de microfinance. Elle emploie plus de 2 500 salariés. Elle a des activités de conseil, de notation, de financement et d'assurance. En particulier, elle travaille aussi dans les banlieues françaises. Il préside le conseil d'administration de PlaNet Finance et de ses filiales, MicroCred et PlanetRating.

Jacques Attali est administrateur du broker français Kepler Cheuvreux, de la société de Biotechnologie Pharnext, préside le Conseil de Surveillance de Slate.fr. Mis en examen en 2001 dans les ramifications de l'Angolagate, pour « recel d'abus de biens sociaux et trafic d'influence », il est relaxé le 27 octobre 2009 par le tribunal correctionnel de Paris, « au bénéfice du doute ». Le 24 juillet 2007, Jacques Attali est chargé par Nicolas Sarkozy de présider une commission chargée d'étudier « les freins à la croissance » après le renoncement de Philippe Séguin. Cette commission est composée de quarante-deux membres, choisis librement par lui, essentiellement issus du courant libéral et social-démocrate. Elle a rendu son rapport unanime le 24 janvier 2008 et remis au président de la République le 23 janvier 2008. Il émet des recommandations pour transformer en profondeur l’économie et la société françaises afin de « libérer la croissance » et relever différents défis macro-économiques.

En 2012, François Hollande a commandé à Jacques Attali un rapport sur la situation de l'« économie positive », c'est-à-dire au service des nouvelles générations. L'objectif de ce rapport est de mettre fin au « court-termisme », de passer d'une « économie individualiste » fondée sur le court terme à une économie fondée sur « l'intérêt général et l'intérêt des générations futures », d'organiser la transition d'un « modèle ancien fondé sur l'économie de la richesse » à un modèle dans lequel « les agents économiques auront d'autres obligations que la maximisation du profit » . Ce rapport propose 44 réformes. Il s'inscrit dans le cadre du mouvement de l'économie positive, qui se réunit depuis 2012 chaque année au Havre, et bientôt dans d'autres pays.

Le 9 septembre 2010, il est nommé au conseil d'administration du musée d'Orsay. À partir de l'an 2000, il dirige l'Orchestre universitaire de Grenoble, ouvert aux étudiants et musiciens amateurs de tous niveaux, dans des pièces diverses : une symphonie de Benda, des concertos pour violon de Bach, une messe de Mozart, l'Adagio de Barber, le double concerto pour violon et piano de Mendelssohn, et Lieders de Strauss . Il a dirigé en 2012 l'orchestre Musiques en Seine dans l'ouverture du Barbier de Séville, et l'orchestre Lamoureux lors d'une soirée de gala à Paris pour le Technion, partageant le pupitre avec son ami, le généticien Daniel Cohen. Il a aussi dirigé la Sinfonietta de Lausanne en août 2012 et le concerto en sol de Ravel avec l'Orchestre symphonique de Jérusalem à Jérusalem en octobre 2012, puis avec l'orchestre Symphonique à Shanghai fin 2013.

Il a d'ailleurs exercé comme chef d'orchestre amateur à l'Orchestre symphonique universitaire de Grenoble, sous la direction de Patrick Souillot26,27. Avec lui, il crée en 2012 une structure nationale sur le modèle de La Fabrique Opéra Grenoble, dans de nombreuses villes du monde28 qui permet de coordonner la production d'opéras coopératifs. Il a été accusé de plagiat au sujet de ses livres Histoires du temps (par Franz-Olivier Giesbert par exemple) et Verbatim (par Elie Wiesel directement30). Il a gagné ces procès en diffamation sur ce sujet. Dans son livre L'Avenir du travail (2007), il propose diverses solutions pour « sauver les retraites » dont « le troisième choix conduirait à organiser la venue de deux millions d’étrangers par an entre 2020 et 2040, ce qui se traduirait, sur l’ensemble de la période considérée, du fait de l’élargissement des familles, par l’entrée sur notre sol de 93 millions d’immigrés ; la France compterait alors 187 millions d’habitants, dont 68 % d’immigrés de première ou de deuxième génération ».

En 2012, il est l'une des personnes prises comme exemple, en qualité de prescripteur d’opinion35, par le film documentaire français sorti en janvier 2012 : Les Nouveaux Chiens de garde, qui explore les collusions entre les médias français et le pouvoir politique français. En octobre 2012, l'association Acrimed (Action critique Médias) publié un article intitulé « Ces économistes qui monopolisent (toujours) les débats ». Elle en a écrit plusieurs consacrés à Jacques Attali. Fin 2013, il est la personnalité française sans mandat électif la plus suivie à travers trois réseaux sociaux différents.

Chaban-Delmas Jacques

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Jacques Michel Pierre Delmas dit Jacques Chaban-Delmas, né le 7 mars 1915 à Paris (XIIIe) et mort le 10 novembre 2000 à Paris (VIIe), est un général de brigade, résistant et homme politique français. Il fut notamment député-maire de Bordeaux de 1947 à 1995, président de l'Assemblée nationale à trois reprises et Premier ministre de 1969 à 1972. 

Chaban-Delmas Jacques

Fils de Pierre Delmas et de Georgette Barrouin, Jacques Delmas étudie au lycée Lakanal, à Sceaux, à la faculté de droit de Paris et est diplômé de l'École libre des sciences politiques, licencié en droit et diplômé d'études supérieures d'économie politique et de droit public. En 1933, il rentre en tant que journaliste à l'« Information ». En 1938/39 pour son service militaire à Bitche, il fait les EOR, est reçu premier et sort major de promotion à Saint Cyr, se trouve pendant la drôle de Guerre au bataillon alpin. Il ne parvient pas à passer en Angleterre, et poursuit une carrière pendant la Seconde Guerre mondiale, s'inscrivant au ministère de la Production Industrielle du régime de Vichy puis comme adjoint à l'Inspection générale des Finances en 1942.

Il entre en contact avec la Résistance en décembre 1940. Il se lie avec Maurice Bourgès-Maunoury et Félix Gaillard. De 1941 à 1942, il travaille au ministère de la Production industrielle, dirigé par François Lehideux sous Darlan, puis Jean Bichelonne, dans le deuxième gouvernement de Pierre Laval, dont les services parisiens étaient installés dans un hôtel du XVIIIe siècle, rue de Grenelle. Comme haut fonctionnaire, il est sous les ordres de l'inspecteur des finances Raymond Panié, ancien condisciple de Roger Bichelonne à l'École polytechnique, qui sait que, sous le pseudonyme de Chaban, il fournit des renseignements économiques à la France libre. Chaban représente le chef du service des relations extérieures aux conférences qui réunissent les représentants des services responsables de l'économie en zone occupée.

En mai 1944, il est nommé délégué militaire national et général de brigade par le général de Gaulle. Il est à l'époque le plus jeune général nommé depuis le Premier Empire. Il participe à la Libération de Paris en août 1944. Il est élu député de la Gironde en 1946, mandat qu'il conserve jusqu'en 1997, puis maire de Bordeaux de 1947 à 1995, et président de l'Assemblée nationale de 1958 à 1969, de 1978 à 1981 et de 1986 à 1988. Européen convaincu, Jacques Chaban-Delmas, milita pour la création de la Conférence européenne des pouvoirs locaux, aujourd'hui Congrès des pouvoirs locaux et régionaux de l'Europe (CPLRE), organe de représentation des collectivités locales et régionales et en fût président du 12 janvier 1957 au 24 janvier 1960. Le Congrès devenait alors l'une des institutions du Conseil de l'Europe.

Plusieurs fois ministre sous la Quatrième République, il est un éphémère ministre de la Défense nationale du gouvernement Félix Gaillard, et inaugure, en tant que tel, le Centre d'enseignement à la guerre subversive de Jeanne-d'Arc, dans le Constantinois (Algérie), le 10 mai 1958, école dont il a confié la direction à Marcel Bigeard. On y enseigne les méthodes policières et l'usage de la torture. Chaban-Delmas devient ensuite Premier ministre sous le mandat de Georges Pompidou de 1969 à 1972. Il est contraint à la démission par le président de la République, qui n'apprécie ni son projet de « Nouvelle société », trop progressiste (un de ses conseillers est Jacques Delors), ni certaines maladresses de son Premier ministre (par exemple, la nomination de Pierre Desgraupes à la direction de l'information de l'ORTF).

Il est aussi visé par une campagne de presse virulente. Pompidou aurait agi sous l'incitation de ses proches conseillers Marie-France Garaud et Pierre Juillet, adversaires acharnés de la Nouvelle société, qui jouaient un rôle majeur d'éminence grise auprès du président de la République. Il apparaît sous le nom du baron Chaban d'Elmas dans l'ouvrage pamphlétaire d'André Ribaud sur le pouvoir gaulliste, « Le Roi » (Julliard, 1962). Après le décès soudain de Georges Pompidou le 2 avril 1974, Jacques Chaban-Delmas est candidat à l’élection présidentielle de 1974. Il accumule à ce moment-là les malchances : Prévenu par des rumeurs qu'un autre candidat pourrait se déclarer à sa place, il quitte la cérémonie funèbre avec rapidité pour annoncer le plus vite possible sa propre candidature. Une partie de l'opinion juge le geste inélégant envers l'ancien président.

Sa feuille d'impôts, publiée par Le Canard enchaîné, révèle qu'il ne paie pas d'impôts : en effet, l'indemnité parlementaire est alors nette d'impôts et l'avoir fiscal créé quelque temps avant par Valéry Giscard d'Estaing gomme ce qui lui resterait à payer pour ses autres revenus. L'opinion publique le prend mal. Sa seconde femme, Marie-Antoinette Îon est morte lors d'un accident automobile, le 12 août 1970. Il se remarie avec Micheline Chevalet un an après, le 24 septembre 1971. Une rumeur s'est néanmoins propagée sur les causes de l'accident, notamment du fait d'une campagne dans la presse à scandales contre lui. Cela a des conséquences désastreuses dans une partie de l'opinion publique, et en particulier au centre droit où il pouvait espérer prendre une partie de ses voix.

Lâché par Jacques Chirac et par 43 parlementaires et ministres de l'UDR qui soutiennent la candidature de Valéry Giscard d'Estaing, soutenu froidement par le Premier ministre Pierre Messmer, affaibli par quelques maladresses (en particulier des retournements de position d'André Malraux, qui le soutient, sur un éventuel remplacement du livre par l'audiovisuel à l'école), il voit rapidement ses chances s'effondrer dans les sondages pendant la campagne du premier tour. Françoise Giroud, qui soutient François Mitterrand, dédaigne de l'attaquer et lui réserve ce mot : « On ne tire pas sur une ambulance ». Son slogan de campagne (Chaban pour la France, il l'a déjà prouvé) met l'accent sur sa carrière résistante mais en définitive, au premier tour avec ses 15 1 % de suffrages, il est en troisième position, largement distancé par Valéry Giscard d'Estaing qui obtient 32 6 %. Au deuxième tour, il apporte à ce dernier son « soutien conditionnel » contre François Mitterrand. Sa défaite entraîna la naissance du cruel néologisme « se faire chabaniser ».

En 1978, un renversement d'alliances et l'appui du président Valéry Giscard d'Estaing lui permet de récupérer le « perchoir », c'est-à-dire la présidence de l'Assemblée nationale, en évinçant Edgar Faure qui l'occupait depuis 1973 et qui avait l'appui du président du RPR, Jacques Chirac, à l'époque très influencé par le tandem Garaud-Juillet. Le Canard enchaîné, montre dans une caricature une ambulance stationnant au pied du « perchoir ». En Janvier 1980 il se voit confier une mission de renforcement des liens entre Moscou ou et Paris.

Se trouvant à Moscou alors que Andreï Sakharov est assigné à résidence, il quitte l'URSS précipitemment afin de signifier le désaccord de la France. Après les élections législatives de mars 1986, il est contacté discrètement par le président de la République, François Mitterrand, pour devenir Premier ministre du premier gouvernement de cohabitation. Mais l'opposition de Jacques Chirac a fait finalement prévaloir la nomination du président du RPR. En revanche, le 2 avril 1986, un accord avec Jacques Chirac aux frais de Valéry Giscard d'Estaing visant lui aussi le perchoir lui permettra de regagner facilement la présidence de l'Assemblée nationale. Après les législatives de juin 1988, il est le candidat des députés de droite à la présidence de l'Assemblée, mais, avec 268 voix contre 301, il doit céder le perchoir au candidat de la gauche, l'ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius.

Le 12 novembre 1996, sur proposition du président Philippe Séguin, il est élu président d'honneur de l'Assemblée nationale par l'acclamation de tous les députés réunis dans l'hémicycle, à l'occasion d'un hommage solennel à l'occasion des cinquante ans de sa vie parlementaire. En 1933, Jacques Chaban-Delmas entre en tant que journaliste stagiaire à L'information économique et financière tout en suivant les cours de Sciences Po et de la faculté de droit. En 1939, il épouse Odette Hamelin, la fille du fondateur du journal, dont il divorce. Ils ont trois enfants : Clotilde, née en janvier 1940, Christian et Valérie.

Avant la guerre, Jacques Chaban-Delmas joue au tennis avec Marie-Antoinette Îon. Ils se retrouvent à Londres en 1943. Au début de l'année 1945, Jacques déserte le domicile conjugal pour aller retrouver Marie-Antoinette Ion. Il se remarie finalement le 23 mai 1947 avec cette « petite blonde plantureuse aux yeux verts, d'origines franco-roumaines, toujours très coquette. Outre son élégance un peu convenue, on souligne son bon goût classique, la qualité de ses conseils et la sûreté de son jugement sur les êtres » Ils ont un fils, Jean-Jacques, né le 6 août 1949, marié à Diane de Oliveira Cezar y Guernier, le 24 juin 1972. Jacques Chaban-Delmas, veuf, se remarie le 24 septembre 1971, alors qu'il est premier ministre, avec Micheline Chavelet, que son ami François Mitterrand lui a présentée.

Garaud Marie-France

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Marie-France Garaud, née Marie-Françoise Quintard, est une femme politique française née le 6 mars 1934 à Poitiers (Vienne). Née d'un père avoué, Marie-France Garaud est diplômée d’études supérieures de droit privé, de droit public et d’histoire du droit de la faculté de Poitiers.

Garaud Marie-France

Inscrite au barreau de Poitiers en 1957, elle est ensuite attachée juridique au ministère de la Marine de 1957 à 1960. Elle se marie le 28 décembre 1959 avec Louis Garaud (né le 16 février 1929, avocat au Conseil d'État et à la Cour de cassation, aujourd'hui décédé, fils du juriste Marcel Garaud, originaire de L'Absie (Deux-Sèvres), qui fut professeur à la faculté de droit de Poitiers). Sa carrière politique débute en 1961, où elle est attachée parlementaire au ministère de la Coopération jusqu'en 1962, puis chargée de mission auprès du Garde des Sceaux jusqu'en 1967 puis enfin de 1967 à 1968 auprès de Georges Pompidou, alors Premier ministre.

Lorsque Georges Pompidou est élu président de la République en 1969, elle est nommée conseiller technique au secrétariat général de la présidence de la République et occupera ce poste jusqu'au décès du président en 1974. Elle subira l'influence marquée de Georges Albertini. Elle fut ensuite conseiller référendaire (1974-1998), conseiller-maître (1998-1999) puis conseiller-maître honoraire (depuis 1999) à la Cour des comptes. Après le décès de son mari, elle lui succède brièvement comme avocat au Conseil d'État et à la Cour de cassation. En 1973, elle est classée comme « La femme la plus puissante de France » par Newsweek (paru en novembre 1973).

On a beaucoup glosé sur le rôle que Pierre Juillet, chargé de mission auprès du président de la République, et elle-même eurent au cours des années 1970. Ainsi, tous les deux, qualifiés par la presse d’« éminences grises », conseillèrent d’abord Georges Pompidou à l'Élysée (1969-1974), puis prirent sous leur aile Jacques Chirac, d’abord Premier ministre de Valéry Giscard d'Estaing (1974-1976), puis président du RPR, créé à la hussarde par Charles Pasqua et Jacques Chirac avant tout comme « machine » à faire élire un candidat à la présidence de la République. Marie-France Garaud et Pierre Juillet sont également réputés être les inspirateurs de l'Appel de Cochin (6 décembre 1978), bien que signé par Jacques Chirac.

Après l'échec relatif de la liste RPR aux élections européennes de 1979, qui voit la liste gaulliste passer derrière celle de l'UDF, présidée par Simone Veil, Marie-France Garaud et Pierre Juillet sont tous deux évincés par Jacques Chirac de son entourage, notamment par l'intervention de Bernadette Chirac les trouvant trop influents et révélant lors d'une interview dans le magazine Elle à propos de Marie-France Garaud « Elle me prenait pour une parfaite imbécile ». Elle est candidate à l'élection présidentielle de 1981, mais ne recueille qu'un peu plus de 1 % des suffrages. Elle fonde en 1982 et préside depuis lors l'Institut international de géopolitique, qui publie la revue trimestrielle Géopolitique et qu'elle dirige encore aujourd'hui. En 1992, elle fait campagne contre l'adoption du Traité de Maastricht dans le cadre du référendum organisé. Elle s'opposera de nouveau, treize ans plus tard, lors du référendum de 2005, au traité établissant une Constitution pour l'Europe. Entre-temps, à l'élection européenne de 1999, elle se fait élire députée européenne sur la liste RPFIE, menée par Charles Pasqua et Philippe de Villiers.

En 1981, elle s'oppose fermement aux candidats de droite en lice pour la présidentielle (Valéry Giscard d'EstaingJacques Chirac ou encore Michel Debré) et décide de se présenter à cette élection. En effet, Michel Debré, ancien Premier ministre du général de Gaulle, se porte candidat sans l'investiture du RPR, même chose pour Marie-France Garaud. Le 3 février 1981, le RPR investit officiellement Jacques Chirac. Elle est considérée comme la candidate para-gaulliste de 1981. Créditée de peu de voix dans les sondages, elle obtient au final 1,33 % des voix au premier tour de l'élection, soit 386 623 voix, arrivant avant-dernière du scrutin, devant Huguette Bouchardeau.

Juillet Pierre

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Pierre Juillet, né le 22 juillet 1921 et décédé le 23 décembre 1999 à Puy-Judeau (Commune de Vallière - Creuse), fut un proche conseiller politique et même une éminence grise de Georges Pompidou, Premier ministre puis Président de la République.

 

Pierre Juillet, Jacques Chirac et Marie-France Garaud

Pierre Juillet, Jacques Chirac et Marie-France Garaud

Il obtient le départ du Premier ministre Chaban-Delmas, considéré comme trop à gauche, et devient par la suite, avec Marie-France Garaud, le mentor du jeune Jacques Chirac. Il est le rédacteur du fameux Appel de Cochin de Jacques Chirac, qui dénonçait la politique anti-nationale de l'Europe fédérale. Ce dernier rompt avec lui après l'échec des élections européennes de 1979 qui voient le RPR passer derrière la liste UDF conduite par Simone Veil. Son père fut directeur de cabinet d'André Tardieu, président du conseil.

Pierre Juillet est le frère de Jacques Juillet et l'oncle d'Alain Juillet, ancien directeur du renseignement à la DGSE, responsable du renseignement économique au Secrétariat général de la défense nationale. Après la conquête de la mairie de Paris par Jacques Chirac, celui-ci remercie Pierre Juillet pour sa perspicacité. Pierre Juillet lui répond : « c'est bien la première fois qu'un cheval remercie son jockey ». « Ce qui perd toujours le vainqueur, c'est de croire en sa supériorité alors qu'il ne devait considérer que la faiblesse de son adversaire. »

 

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