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Seconde Guerre mondiale

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Conflit planétaire qui, de 1939 à 1945, opposa les puissances démocratiques alliées (Pologne, Grande-Bretagne et pays du Commonwealth, France, Danemark, Norvège, Pays-Bas, Belgique, Yougoslavie, Grèce, puis URSS, États-Unis, Chine, et la plupart des pays de l'Amérique latine) aux puissances totalitaires de l'Axe (Allemagne, Italie, Japon et leurs satellites, Hongrie, Slovaquie, etc.).

Joseph Staline, Franklin Delano Roosevelt et Winston Churchill

Joseph Staline, Franklin Delano Roosevelt et Winston Churchill

La Seconde Guerre mondiale, qui coûta la vie de plus de 40 millions de personnes, a duré six ans, du 1er septembre 1939, date de l'agression allemande contre la Pologne, au 2 septembre 1945, jour où le Japon capitula. Circonscrite à l'origine à l'Europe, elle devient véritablement mondiale avec l'entrée dans la guerre, en 1941, de l'URSS, du Japon et des États-Unis.Le nombre des belligérants, la nature et la puissance des moyens mis en œuvre, le caractère idéologique du conflit donneront plus d'ampleur encore à cet affrontement qu'à celui de 1914-1918. On y distinguera deux immenses théâtres d'opérations. Le premier, centré sur l'Europe, va de l'Atlantique inclus à la Volga et de l'océan Arctique à l'Afrique équatoriale ; le second, axé sur le Japon, englobe le Pacifique, l'Inde, la Chine et le Sud-Est asiatique. En dehors de quelques États d'Amérique latine et de quelques îlots européens (Espagne, Portugal, Suède, Suisse), toutes les nations du monde et leurs dépendances entreront peu à peu dans la guerre. Si quelques « têtes » dominent particulièrement ce conflit (→ Churchill, Hitler, Roosevelt, Staline), ils le doivent évidemment à leur forte personnalité, mais aussi à l'importance des ressources humaines, économiques, scientifiques et techniques que leur pays mettra à leur disposition.

Les historiens s'accordent à discerner deux parties dans le déroulement de cette guerre. La première, qui s'étend jusqu'à la fin de 1942, est marquée par le flux conquérant des puissances de l'Axe (Allemagne, Italie, Japon). Un terme y sera mis dans le Pacifique par l'échec naval japonais de l'archipel des Midway, en Afrique par la bataille d'El-Alamein et le débarquement allié au Maroc et en Algérie, en URSS par le désastre de la Wehrmacht à Stalingrad. Dans une seconde partie, les Alliés reprennent l'initiative et la direction du conflit, puis, refoulant systématiquement le Japon dans le Pacifique et débarquant en Europe, contraindront d'abord l'Italie (1943), puis l'Allemagne et le Japon (1945) à la capitulation.

À l'issue de la Première Guerre mondiale, le traité de Versailles de 1919 a été considéré par l’Allemagne comme un diktat, qui la condamne à reconnaître sa responsabilité unilatérale dans le déclenchement de la guerre, à payer au titre de « réparations » pour les dommages causés aux personnes et aux biens (une somme qui implique des versements échelonnés jusqu'en 1988), à subir des amputations de territoires à l'est et une limitation de sa souveraineté à l'ouest (démilitarisation de la Rhénanie). Mais on ne peut imputer aux seuls excès du traité la responsabilité de cette nouvelle guerre. Sans doute, l'épuisement économique et démographique des vainqueurs de 1918, leurs divisions (et notamment la crainte de l'Angleterre de voir la France trop puissante), l'éclatement de l'Europe danubienne en de nouveaux États aux frontières contestables et contestées, l'impuissance d'une Société des Nations (SDN) imposée mais aussitôt refusée par les États-Unis, la crise économique mondiale de 1929, enfin, constitueront autant de facteurs accentuant la fragilité du nouvel équilibre international.

Hitler AdolfIl n'empêche que c'est d'abord à l'Allemagne d'Adolf Hitler qu'appartient la responsabilité fondamentale de ce conflit. Soulevé par la mystique du national-socialisme, Hitler est installé en 1933 au pouvoir par le président Hindenburg dans un pays rongé par le chômage et les conséquences économiques et sociales d'une inflation catastrophique. Son objectif est d'effacer le diktat de Versailles et d'assurer à l'Allemagne l'« espace vital » nécessaire à son expansion démographique : le réarmement va donc lui servir à la fois à préparer les conditions d'un changement politique et à remédier à la crise.

Quelques années plus tard commencera la folle aventure de ses coups de force, auxquels la faiblesse et les illusions de l'Angleterre et de la France ne répondront que par autant de renoncements. En particulier, leur absence de riposte à la réoccupation de la rive gauche du Rhin par la Wehrmacht – en violation du traité de Versailles –, le 7 mars 1936 retirait aux démocraties occidentales tout moyen de coercition à l'égard de l'Allemagne nazie.

Le rapprochement de Mussolini vers l'Allemagne nazie

En Italie, Mussolini a pris le pouvoir dès 1922, dans un pays qui s'estime lésé par les traités de 1919 et de 1920 : les accords avec l'Autriche-Hongrie et la Yougoslavie ne répondent pas aux promesses faites par les Alliés le 26 avril 1915 (traité de Londres), lorsqu'ils avaient détaché l'Italie de la Triplice. Pourtant, lors de la conférence de Stresa (avril 1935), Mussolini conclut avec la Grande-Bretagne et la France une entente qui stipule que les trois pays s'opposeront à toute modification des traités. Mais, contré par la Grande-Bretagne et la France lors de l'affaire éthiopienne (→ campagnes d'Éthiopie, octobre 1935), Mussolini se rapproche de Hitler et dénonce les accords de Stresa.

L'expansionnisme nippon

Au même moment s'affirmaient en Extrême-Orient les visées expansionnistes de l'empire japonais. Ayant imposé son protectorat à la Mandchourie, occupé la province chinoise de Jehol et quitté la SDN (1933), le Japon entre en 1937 en guerre avec la Chine ; il occupe rapidement Shanghai, Nankin et les principaux ports du Sud-Est (1939), refoulant à Chongqing Tchang Kaï-chek. L'extension de l'influence nippone dans le Pacifique ne provoque aucune réaction des États-Unis, alors entièrement absorbés par le redressement de leur économie et qui n'interviendront pratiquemen pas dans la crise internationale d'où sortira la Seconde Guerre mondiale.

Mais c'est dans la vieille Europe que les exigences démesurées du dictateur allemand, encouragé par la démission des démocraties occidentales, allumeront le conflit. Après s'être habilement assuré à l'automne de 1936 du soutien politique du Japon par la signature du → pacte Antikomintern, dirigé contre l'URSS, et de l'alliance de l'Italie fasciste par la constitution de l'Axe Berlin-Rome, Hitler annexe l'Autriche en mars 1938 (Anschluss). La guerre est évitée de justesse par les accords de Munich (septembre), qui, en acceptant l'incorporation au Reich du territoire des Sudètes, amorcent le démembrement de la Tchécoslovaquie. Dès mars 1939, ces accords sont violés par Hitler, dont les troupes entrent à Prague, tandis que Mussolini, un mois plus tard, annexe l'Albanie, puis signe avec Hitler le 22 mai 1939 le pacte d'Acier (→ traité de Berlin), qui enchaîne inconditionnellement l'Italie à l'Allemagne.

Cette fois, Paris et Londres décident enfin de résister. Aussi, quand Berlin somme brusquement Varsovie, le 25 mars 1939, de soumettre à un aménagement le statut de Dantzig et du corridor (→ Gdańsk), Londres prépare-t-il avec diligence un traité d'alliance avec la Pologne, et Paris confirme le sien. Les deux capitales étendent leurs garanties à la Roumanie et à la Grèce le 13 avril. Un accord semblable est conclu entre la Grande-Bretagne, la France et la Turquie, le 19 octobre, après la cession à Ankara du sandjak d'Alexandrette (aujourd'hui Iskenderun), détaché de la Syrie alors sous protectorat français.

Le pacte germano-soviétique

À l'approche de l'été de 1939, la seule inconnue qui demeure dans les données initiales d'un conflit désormais inéluctable est l'attitude de l'URSS. Sans doute la France et l'Angleterre espèrent-elles encore que l'inconnue de Moscou empêchera Berlin de se lancer dans une guerre générale. Le 11 août, une mission militaire franco-britannique est dépêchée en URSS pour tenter d'obtenir l'appui de l'Armée rouge contre les nouveaux appétits de l'Allemagne nazie. Aussi est-ce avec stupeur que Paris et Londres apprennent la signature dans la nuit du 23 au 24 août 1939 d'un pacte de non-agression entre l'Allemagne et l'URSS, dont la négociation avait été tenue rigoureusement secrète (→ pacte germano-soviétique).

Les grandes purges qui, de 1936 à 1938, avaient bouleversé le monde soviétique, décimé les cadres de l'État et du parti et décapité l'Armée rouge de son haut commandement avaient sans doute mis l'URSS hors d'état d'intervenir en Europe. En changeant son ministre des Affaires étrangères (Molotov remplace Litvinov), Staline prenait le parti d'éloigner la guerre de son pays au prix d'une aide politique, économique et militaire à l'Allemagne, mais aussi en échange de substantiels profits : l'annexion de la Pologne orientale, des pays Baltes et de la Bessarabie était prévue par une annexe secrète au pacte du 23 août.

L'invasion de la Pologne

Ayant chassé le spectre de toute menace à l'est, Hitler a désormais les mains libres pour réaliser le Grand Reich. Dès le 29 août 1939, il lance à la Pologne un ultimatum inacceptable et, à l'aube du 1er septembre, la Wehrmacht franchit sans déclaration de guerre la frontière germano-polonaise. Cette fois, Hitler ne peut ignorer qu'il va se heurter à la résistance des alliés occidentaux : le 25 août, la Grande-Bretagne avait garanti publiquement et inconditionnellement les frontières de la Pologne. Aussi, après l'échec des derniers appels à la paix du pape Pie XII et du président Roosevelt, Hitler refusant de retirer ses troupes de Pologne, la Grande-Bretagne (bientôt suivie par les dominions) et la France déclarent-elles le 3 septembre 1939 la guerre à l'Allemagne. Arguant de sa faiblesse militaire, l'Italie demeure provisoirement « non belligérante », tandis que les États-Unis proclament leur neutralité armée, confirmée le 3 octobre par la déclaration de neutralité des républiques latino-américaines.

Presque aussi timoré que ses homologues alliés, l'état-major allemand s'est vu imposer par Hitler l'audacieuse doctrine de la guerre éclair menée par le couple char-avion, expérimentée de 1936 à 1939 lors de la guerre civile d'Espagne et des invasions de l'Autriche et de la Tchécoslovaquie. La Pologne disposait aux ordres du maréchal Rydz-Śmigłi d'une vingtaine de divisions et de 10 brigades de cavalerie soutenues par 447 avions et 280 chars anciens. La Wehrmacht attaque concentriquement, à partir de la Prusse-Orientale, de la Silésie et de la Slovaquie avec 63 divisions, dont 7 Panzer, soit environ 2 000 blindés et près de 2 000 avions. Surprise en cours de mobilisation, mal déployée, l'armée polonaise, bousculée et rapidement tronçonnée, résiste jusqu'au 27 septembre. Dix jours avant, elle a reçu le coup de grâce : alors que Varsovie venait d'être investie, les forces soviétiques, conformément aux accords du 23 août, franchissaient la frontière orientale polonaise et marchaient à la rencontre de la Wehrmacht.

Conquise en vingt-six jours, la Pologne est, le 28 septembre à Moscou, l'objet d'un quatrième partage. Il fixe la ligne du Bug comme frontière germano-soviétique, en échange de quoi l'URSS obtient de s'installer dans les États baltes, y compris en Lituanie. Quant à l'Allemagne, elle annexe Memel, Dantzig et son corridor (→ Gdańsk), la Posnanie et la Silésie polonaise. Les régions de Varsovie et de Cracovie, où est concentrée la population, forment un Gouvernement général placé sous administration allemande : le terme même de Pologne a disparu. Pour en savoir plus, voir l'article campagnes de Pologne.

« Drôle de guerre » à l'ouest

Sur le front français, les opérations sont très limitées durant l'hiver 1939-1940. Sur mer, elles sont marquées par le torpillage du cuirassé anglais Royal Oak dans la rade de Scapa Flow (14 octobre) et le sabordage du cuirassé allemand Graf von Spee devant Montevideo (17 décembre) ; la Kriegsmarine (marine de guerre) ne dispose alors que de 22 sous-marins de haute mer, et la guerre sous-marine n'en est qu'à ses débuts. Les gouvernements alliés se sont organisés pour la guerre. À Londres, Churchill prend la tête de l'amirauté, et Eden devient ministre des dominions ; à Paris, Daladier, déjà président du Conseil et ministre de la Défense nationale, s'approprie les Affaires étrangères et dissout les organisations communistes qui, à l'image de Moscou, condamnent la guerre. Il obtient les pleins pouvoirs du Parlement, tandis que le général Gamelin est reconnu généralissime du front occidental.

La stratégie demeure défensive à l'abri de la ligne Maginot et se cantonne dans un blocus dont les Alliés attendent la décision ou au moins le temps nécessaire pour réduire le retard de leurs armements. Les forces allemandes sont supérieures à celles des Alliés dans tous les domaines, sauf la Marine : 127 divisions terrestres contre un peu plus d'une centaine ; 5 200 avions contre 1 200 pour la France et 1 700 pour la Royal Air Force ; 3 croiseurs et 3 cuirassés contre 3 croiseurs et 10 cuirassés britanniques, et une vingtaine de croiseurs lourds et 3 cuirassés à la France. Le nombre des sous-marins allemands n'est pas supérieur à celui des Français : 120 contre 130.

Une offre de paix de Hitler (6 octobre) est repoussée, comme la médiation du roi Léopold III de Belgique, et de la reine Wilhelmine des Pays-Bas. Au printemps de 1940, un voyage d'information en Europe du secrétaire d'État adjoint américain Sumner Welles, révèle l'impossibilité d'un compromis.

Campagne de Finlande (30 novembre 1939-12 mars 1940)

Au même moment, les états-majors alliés envisagent, pour parfaire le blocus, des actions aériennes périphériques sur les pétroles roumains comme sur les mines de fer scandinaves. Ces projets prennent corps au moment où l'URSS attaque la Finlande (30 novembre), ce qui lui vaut d'être exclue de la Société des Nations (SDN). La résistance de l'armée finnoise étonne le monde jusqu'en février 1940, date où les Russes finissent par forcer la ligne Mannerheim, qui barre l'isthme de Carélie. Par le traité de Moscou du 12 mars 1940, l'URSS annexe la Carélie finlandaise et s'empare de la presqu'île de Hanko (Hangö en suédois).

Occupation du Danemark, campagne de Norvège (avril-mai 1940)

Le 16 février 1940, le cargo allemand Altmark est arraisonné dans les eaux norvégiennes par un destroyer anglais, et, le 8 avril, les Alliés annoncent le minage des eaux territoriales de la Norvège pour empêcher le Reich de se ravitailler par Narvik en minerai de fer suédois. Dès le lendemain, Hitler devance ces projets en occupant le Danemark et en envahissant la Norvège. Les Alliés répondent en débarquant au nord et au sud de Narvik du 13 au 20 avril. La flotte anglaise attaque ce port avec succès, mais la supériorité de la Luftwaffe (armée de l'air) contraint les Alliés à concentrer dans cette seule région leur action terrestre : la prise de Narvik le 28 mai par les Français de Béthouart ne sera qu'un succès éphémère, précédant de peu le rembarquement des troupes alliées imposé par l'offensive allemande sur la France.

Par cette nouvelle victoire, Hitler s'assure aussi bien les portes de la Baltique que la côte norvégienne et contrôle ainsi les débouchés vers l'ouest de l'économie suédoise. Dès le 9 avril, un gouvernement Quisling, aux ordres des Allemands, a été installé à Oslo, forçant le roi de Norvège Haakon VII à gagner l'Angleterre (juin). Au Danemark, le roi Christian X décide de demeurer avec son peuple, mais l'Islande, où débarquent les troupes anglaises (10 mai 1940), puis américaines (7 juillet 1941), proclame son désir de dénoncer son union avec le Danemark.

Guerre éclair aux Pays-Bas, en Belgique et en France

La guerre éclair en Europe et l'avance des troupes de l'Axe vers Stalingrad et le CaucaseLa guerre éclair en Europe et l'avance des troupes de l'Axe vers Stalingrad et le Caucase. Le remplacement de Daladier par Reynaud à la tête du gouvernement français le 22 mars 1940 accentue l'engagement de la France dans la guerre : le 28, elle signe avec l'Angleterre une déclaration où les deux nations s'interdisent de conclure toute paix séparée.

La débâcle

Le 10 mai, la Wehrmacht envahit les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. Entre le 10 et le 12 mai, le front français est percé sur la Meuse ; le 14, tandis que l'armée néerlandaise dépose les armes, les Allemands percent de nouveau le front français près de Sedan (→ percée de Sedan) et, par la brèche ainsi ouverte entre Sedan et Namur, les divisions allemandes foncent en direction de l'Oise et de la Somme. Le 27, remontant vers le nord, les Allemands atteignent Calais et encerclent les forces franco-britanniques, qui sont mises hors de combat ; le 28, tandis que les franco-britanniques évacuent Dunkerque dans des conditions dramatiques, l'armée belge, à son tour, capitule. L'avance allemande a jeté sur les routes civils et militaires en un exode qui désorganise les communications et rend impossibles les manœuvres de rétablissement du commandement allié.

Cet enchaînement de catastrophes pose au gouvernement français de redoutables problèmes politiques, au moment où, le 10 juin, l'Italie lui déclare la guerre. Le 11, au Conseil suprême interallié de Briare, le général Weygand (successeur de Gamelin et soutenu par Pétain), que Paul Reynaud a appelé le 18 mai dans son gouvernement, évoque à mots couverts la possibilité d'un armistice, tandis que l'amiral Darlan s'engage, vis-à-vis de Churchill, à ce que la flotte française ne tombe jamais aux mains de l'Allemagne.

L'armistice

L'avance de la Wehrmacht se poursuit, et Reynaud, qui préconisait la continuation de la lutte en Afrique du Nord, démissionne le 16 juin. Appelé par le président Lebrun, Pétain lui succède comme chef du gouvernement et demande aussitôt l'armistice : il est signé le 22 juin à Rethondes avec l'Allemagne et le 24 à Rome avec l'Italie. La défaite française est à l'époque une énorme surprise, d'autant que les forces en présence n’étaient pas disproportionnées. Elle s'explique, entre autres, par l'incapacité du commandement, qui s'est cantonné dans la conception d'une guerre défensive et qui n'a su ni prévoir ni parer une attaque utilisant massivement les forces combinées de l'aviation et des blindés (les Français n'avaient que 3 divisions blindées à opposer aux 12 Panzerdivisionen allemandes).

Les clauses de l'armistice, qui, jusqu'à sa libération en 1944, vont peser sur la France, sont particulièrement sévères. Son gouvernement perd en effet le contrôle des trois cinquièmes du territoire national – soit toute la région nord-est du pays, Paris, la Bretagne et une bande côtière allant jusqu'à la frontière espagnole – qui seront occupés par l'Allemagne. Il est convenu que les deux millions de prisonniers le resteront jusqu'à la paix, et que la France paiera l'entretien des troupes d'occupation allemandes. Elle conserve toutefois son Empire colonial, sa marine (à peu près intacte), une armée de 100 000 hommes et une zone non occupée où, le 2 juillet, Pétain installe à Vichy son gouvernement (→ gouvernement de Vichy).

L'appel du 18 juin 1940

Le jour même où le vieux maréchal demande l'armistice, le 17 juin, le général de Gaulle, membre depuis le 5 juin du gouvernement de Paul Reynaud, rallie Londres et proclame le lendemain son refus de l'armistice et son appel à continuer la lutte aux côtés de l'Angleterre (→ appel du 18 juin). Tandis qu'ainsi naît la France libre, Pétain reçoit le 10 juillet de l'Assemblée nationale le pouvoir constituant et se proclame chef de l'État. Son autorité s'étend sur l'ensemble de l'Empire sauf l'Afrique-Équatoriale française, les établissements de l'Inde, Tahiti et la Nouvelle-Calédonie, qui, au cours de l'été, se rallient au général de Gaulle (→ État français).

L'Angleterre seule

La soudaineté inattendue de l'effondrement français ne pouvait manquer de bouleverser les rapports franco-anglais. Malgré les assurances réitérées de Darlan, Churchill, dans sa crainte de voir les bâtiments de la marine française utilisés par l'Allemagne, n'hésite pas à attaquer, le 3 juillet, ceux de Mers el-Kébir (où 1 300 marins trouvent la mort) et, le 8 juillet, le cuirassé Richelieu à Dakar, provoquant ainsi la rupture des relations diplomatiques entre Vichy et Londres. Ce manque de confiance et de sang-froid s'explique par l'isolement subit de la Grande-Bretagne, désormais seule en guerre contre une Allemagne qui apparaît invincible.

Hitler, pourtant, espérait encore amener son adversaire à composition, et, le 19 juillet, il lui fait au Reichstag une ostentatoire offre de paix. C'était compter sans la résolution de Churchill, Premier ministre depuis le 10 mai, et du peuple britannique, qui ont accueilli à Londres – ainsi promue capitale de la résistance au nazisme – les gouvernements tchèque, norvégien, néerlandais, belge et polonais. De Gaulle, qui a échoué dans sa tentative de ralliement de Dakar à la France libre (23 septembre), constitue également à Londres, le 27 octobre, un Conseil de défense de l'Empire français.

La bataille d'Angleterre

C'est alors que commence la fameuse bataille d'Angleterre, dont le succès eût sans doute consacré pour de longues années la victoire allemande. Occupant toutes les côtes de Narvik (Norvège) à Hendaye, Hitler se trouve dans une position exceptionnelle pour conquérir l'Angleterre. L'offensive aérienne déclenchée le 10 août par la Luftwaffe sur la Grande-Bretagne se heurte toutefois à une telle réaction de la Royal Air Force qu'à la mi-octobre Hitler renonce à l'opération et par là même au débarquement qui devait la suivre.

Pour les Anglais, la menace la plus immédiate se trouve ainsi écartée. Au cours de l'automne, sans renier de Gaulle ni le mouvement de la France libre, Churchill reprend secrètement contact avec Vichy. Les accords Chevalier-Halifax établissent un modus vivendi entre les deux pays : Pétain renonce à reconquérir les territoires français ralliés à de Gaulle et renouvelle ses assurances sur la flotte, mais Churchill s'engage en contrepartie à ne plus rien tenter contre les autres possessions françaises et à ne pas s'opposer aux relations maritimes entre celles-ci et la métropole.

L'effort de guerre britannique

En cette période dramatique, la chance de l'Angleterre est d'avoir à sa tête Winston Churchill, qui incarnera, durant ces six années, la résistance au nazisme. Excentrique, autoritaire, d'un courage indomptable, il est le chef incontesté de la stratégie comme de l'effort de guerre britannique, auquel le Commonwealth est directement associé (les Premiers ministres des dominions font partie du cabinet de guerre britannique).

Dans l'immédiat, c'est de soldats que la Grande-Bretagne a le plus besoin. En dehors de ceux qu'elle a rembarqués à Dunkerque, Churchill ne dispose que de 30 000 à 40 000 hommes en Afrique. Aussi l'apport des dominions, dont les armées sont en 1940 quasi inexistantes, sera-t-il essentiel. Malgré la tiédeur des Canadiens français, le Premier ministre Mackenzie King parviendra à mobiliser au Canada tous les hommes de 21 à 24 ans. L'Australie et la Nouvelle-Zélande fourniront 5 divisions, qui arriveront juste à temps en Égypte à la fin de 1940. L'Afrique du Sud est, elle aussi, en guerre, mais il est entendu que ses troupes ne serviront pas hors d'Afrique. En Inde, les partis nationalistes (→ Congrès et Ligue musulmane) cherchent à monnayer leur appui contre un statut de dominion et donc l'indépendance. Le refus de Churchill, attaché à l'Empire colonial britannique, freinera l'emploi de cet immense réservoir d'hommes. Huit divisions indiennes seront envoyées en Égypte à partir de février 1941, mais l'Angleterre devra laisser des troupes en Inde pour y maintenir l'ordre.

C'est évidemment à la Grande-Bretagne elle-même qu'il revient de fournir le plus gros effort. Plus mal préparée encore que la France (en 1938, 7 % seulement de son revenu sont consacrés au réarmement), elle ne réquisitionne sa flotte marchande qu'en janvier 1940, et, cinq mois plus tard, a encore un million de chômeurs. Un an après, 40 % de la population active (dont les femmes de 20 à 30 ans) sont mobilisés dans l'armée ou l'industrie. La production monte aussitôt (626 chars par mois en 1941, 717 en 1942), mais plafonne rapidement (2 000 avions par mois contre 2 300 prévus en 1942). Les résultats atteints resteront considérables jusqu'à la fin de la guerre grâce à l'esprit civique des Anglais, à une inflation jugulée au prix d'une baisse du niveau de vie de 14 % par rapport à 1938 et d'un gros effort de justice sociale : le plan Beveridge de 1942 pour l'assurance nationale sera, après 1945, le modèle des systèmes de sécurité sociale.

Dès la fin de l'été de 1940, le président Roosevelt, en avance sur l'opinion publique américaine, oriente sa politique vers un appui de la Grande-Bretagne. Passés le 2 septembre de l'état de neutralité à celui de non-belligérance, les États-Unis prêtent 50 destroyers aux Anglais en échange de la location de leurs bases de Terre-Neuve, des Antilles et de Guyane. Le 16 septembre, ils adoptent le service militaire obligatoire. La loi du prêt-bail du 11 mars 1941 ouvre à l'Angleterre un crédit financier illimité.

La guerre en Afrique et au Moyen-Orient

Après l'élimination militaire de la France, c'est en Libye que se situe le seul front terrestre de la guerre. En septembre 1940, les forces italiennes – 200 000 hommes aux ordres de Graziani – attaquent la petite armée britannique d'Égypte (36 000 hommes commandés par Wavell). Après leur éphémère succès de Sidi-Barrani, les Italiens sont refoulés au-delà de Benghazi par une vigoureuse contre-attaque de Wavell (décembre 1940-février 1941). C'est alors que Hitler, inquiet de la défaillance italienne, envoie en Libye Rommel et deux divisions blindées (Afrikakorps) qui, en avril 1941, reconquièrent la Cyrénaïque et assiègent Tobrouk, dont la garnison restera investie jusqu'au 27 novembre. Ce succès allemand ne compensera pourtant pas la perte par les Italiens de leur Empire d'Afrique orientale, totalement conquis par les Britanniques : le 10 avril 1941, ceux-ci occupent Addis-Abeba en Éthiopie, où rentrera le négus Hailé Sélassié, tandis que le duc d'Aoste, vice-roi d'Éthiopie, devra capituler le 19 mai à Amba Alagi.

Au même moment éclate en Iraq un soulèvement dirigé contre la Grande-Bretagne par Rachid Ali. Pour l'appuyer, le Führer exige de Vichy, au cours de son entrevue avec Darlan le 12 mai 1941, l'usage, pour la Luftwaffe, des aérodromes français du Levant. Mais les Anglais étouffent la révolte et, avec le concours d'un contingent des forces françaises libres du général Catroux, attaquent le 8 juin les troupes françaises de Syrie aux ordres du général Dentz, fidèle au maréchal Pétain. Celles-ci résisteront énergiquement durant un mois, puis cesseront le combat et négocieront avec les Britanniques à Saint-Jean-d'Acre un armistice et leur rapatriement en France (14 juillet 1941).

L'instauration du nouvel ordre européen

Ayant les mains libres à l'ouest, Hitler peut entamer la construction de la nouvelle Europe destinée à remplacer l'édifice périmé mis en place par le traité de Versailles. Pour accentuer l'isolement de l'Angleterre, il tente vainement d'entraîner dans la guerre l'Espagne de Franco. Mais le Caudillo, qu'il voit à Hendaye le 23 octobre 1940, fait la sourde oreille. À son retour, le 24, Hitler rencontre Pétain à Montoire, où est évoquée en présence de Laval la possibilité d'une collaboration entre la France de Vichy et le IIIe Reich. Cette entrevue n'apporte aucun changement au dur régime de l'Occupation et notamment au fardeau que représente pour la France l'indemnité de 400 millions de francs par jour qui permet au Reich d'« acheter l'économie française avec l'argent des Français ». La Belgique et la Hollande connaissent le régime de l'administration allemande directe ; les vrais « collaborateurs » du type norvégien de Quisling se font rares.

C'est en Europe centrale et orientale que s'ébauche la nouvelle Europe, qui se présente d'abord comme un compromis germano-soviétique. Dans le cadre du pacte du 23 août 1939, l'URSS annexe en août 1940 les pays Baltes, la Bessarabie et la Bucovine roumaines. Il n'y a plus d'État polonais. La Slovaquie « indépendante » de Monseigneur Tiso est dominée par l'Allemagne, qui contrôle directement le protectorat de Bohême et de Moravie. Le 29 août 1940, Hitler rend à Vienne une sentence arbitrale qui achève de dépouiller la Roumanie en donnant à la Bulgarie la Dobroudja méridionale, à la Hongrie les deux tiers de la Transylvanie et en faisant occuper par la Wehrmacht ce qui restait de ce malheureux pays.

Ce nouvel ordre est consacré par la signature à Berlin le 27 septembre 1940 du pacte tripartite – Allemagne, Italie, Japon – dirigé contre la Grande-Bretagne et les États-Unis et auquel les États satellites du Reich sont invités à adhérer, recevant en retour le « bienfait » de la protection et de l'occupation allemandes. Deux principes guident l'administration de l'Europe conquise : elle doit nourrir l'effort de guerre, en fournissant hommes et produits ; elle doit préparer l'avènement d'un nouvel ordre européen. Dans cette « Nouvelle Europe », dominée par l'Allemagne, la position de chaque peuple sera déterminée par sa place sur l'échelle des races établie par la doctrine hitlérienne : les peuples de langue germanique seront associés au Reich, les Latins maintenus dans une position subordonnée, les Slaves déportés ou anéantis, afin de permettre l'expansion allemande vers l'est, de même que les Juifs. Les difficultés de l'arbitrage entre ces deux impératifs expliquent la diversité des formes de l'Occupation nazie. Quatre types principaux d'administration des territoires soumis se dégagent :

 

  • La Pologne occidentale, l'Alsace, la Moselle, la Slovénie, le Luxembourg sont annexés et germanisés. Une partie des populations non germaniques est expulsée, la mise en valeur des terres devenues vacantes est confiée à des colons allemands. L'administration échoit à des fonctionnaires venus du Reich. La loi du Reich et l'usage de la langue allemande sont imposés.
  • Le reste de la Pologne et les territoires pris sur l'URSS sont administrés directement par l'État allemand : soumis à un pillage en règle, ils seront le cadre d'une exploitation sans pitié des populations locales. Les déclarations de Himmler aux chefs SS en 1943 illustrent l'esprit de cette occupation : « Peu m'importe que 10 000 femmes russes meurent pour creuser un fossé antichar si le fossé est creusé. ».
  • Le nord de la France, la Norvège, les Pays-Bas, la Belgique sont également placés sous administration allemande, soit pour préparer leur annexion, soit parce que les nazis n'ont pu y recruter de collaborateurs locaux qui les satisfassent. L'exploitation y est cependant moins brutale, même si les opposants et les Juifs sont impitoyablement pourchassés.
  • Plusieurs pays, dont la France de Pétain, la Serbie de Nedić, la Slovaquie de Tiso, conservent une administration nationale. Leur situation n'est cependant pas très éloignée de la précédente, à cette différence que l'existence d'un gouvernement propre légitime leur exploitation. Le sort des alliés de l'Allemagne – Hongrie, Roumanie, Bulgarie, voire Italie – se rapprochera de plus en plus de celui de ces pays, au fil des difficultés rencontrées par l'Axe.


De l'alliance à la guerre germano-soviétique

Le pacte germano-soviétique de 1939 fut suivi de l'accord commercial du 11 février 1940, qui, pour Berlin, atténua de façon importante les effets du blocus britannique. Les Allemands obtiennent de payer en 27 mois ce qu'ils reçoivent en 18 : cuivre, nickel, tungstène, céréales, coton et produits pétroliers ; l'URSS accorde une réduction de tarif de 50 % aux marchandises transitant par le Transsibérien. Tandis que les services de propagande nazis et soviétiques continuaient à converger contre l'impérialisme anglais, de sérieuses divergences se manifestaient lors de la venue en novembre 1940 de Molotov à Berlin. En offrant à Moscou l'Iran et l'Inde, Hitler tente de diriger vers l'Orient la politique soviétique, mais Staline entend affirmer sa position en Europe et exige la révision du régime des détroits turcs des Dardanelles et des détroits danois. Ces prétentions confirment Hitler dans sa volonté d'abattre l'URSS : il prescrit à son état-major d'accélérer le plan Barbarossa d'attaque contre la Russie, lequel, confié au général Paulus, est adopté le 5 décembre 1940. L'attaque est fixée au printemps suivant, mais la décision en reste secrète, et, jusqu'au dernier jour, des trains soviétiques alimenteront largement l'économie allemande.

Pendant ce temps, la diplomatie de Berlin s'efforce d'isoler l'URSS : des avantages économiques sont concédés à la Finlande, un pacte d'amitié est négocié avec la Turquie (il sera signé le 18 juin 1941), et c'est sans doute pour tenter un compromis avec Londres que Rudolf Hess s'envole pour l'Écosse le 10 mai 1941. Le déclenchement de l'agression contre l'URSS exige que l'Allemagne ait préalablement éliminé toute difficulté pouvant surgir des Balkans. Or, Mussolini, refusant le rôle de parent pauvre de la nouvelle Europe, avait décidé, sans en avertir Hitler, de conquérir la Grèce. Le 28 octobre 1940, les troupes italiennes passent à l'attaque, mais les forces grecques, refoulant leurs agresseurs, occupent bientôt le tiers de l'Albanie ; les Anglais décident alors d'appuyer la Grèce, où ils débarquent des troupes en mars 1941. Parallèlement, des éléments antiallemands commencent à s'agiter à Belgrade.

Hitler décide alors d'intervenir : huit jours après qu'un coup d'État chassant le régent Paul de Yougoslavie a porté au pouvoir le roi Pierre II, la Wehrmacht envahit brutalement le 6 avril 1941 la Yougoslavie et la Grèce. Dès le 17, les forces yougoslaves doivent capituler, et, le 27 avril, les Allemands entrent à Athènes, chassant de Grèce les unités britanniques ; celles-ci rembarquent au début de mai en direction de l'Égypte, où se réfugie le roi Georges II. Du 20 au 30 mai, les parachutistes allemands du général Student conquièrent la Crète.

Ce nouveau succès de la guerre éclair, auquel se sont associées la Bulgarie et la Hongrie, entraîne l'éclatement de la Yougoslavie. La Slovénie est partagée entre l'Allemagne et l'Italie, qui crée une Croatie « indépendante » dont un prince italien est proclamé roi. La Bulgarie reçoit la majeure partie de la Macédoine et de la Thrace, tandis que le Monténégro reconstitué est soumis à l'Italie. Le retard apporté par ces opérations au déclenchement de l'attaque allemande contre l'URSS sera lourd de conséquences.

L'invasion de l'Union soviétique

Quelques heures après le franchissement de la frontière soviétique par la Wehrmacht, l'ambassadeur de Staline à Berlin est informé de l'ouverture des hostilités, tandis que Hitler proclame par radio sa « volonté » d'assurer la sécurité de l'Europe… et de « sauver le monde ». Appuyées par 2 000 avions et secondées par 50 divisions « alliées » (finlandaises, roumaines, italiennes, hongroises), 145 divisions allemandes, dont 19 blindées (3 300 chars), articulées du nord au sud dans les trois groupes d'armées de Leeb, Bock et Rundstedt, se lancent à l'assaut de l'URSS. L'Armée rouge compte 140 divisions, dont 24 de cavalerie à cheval et 40 brigades blindées réparties en quatre grands fronts aux ordres de Vorochilov, Timochenko, Boudennyï et Meretskov.

Malgré les avertissements des Américains et des Anglais, et les multiples violations aériennes du territoire russe par la Luftwaffe, il semble bien que Staline se soit laissé surprendre. Tandis que Leeb conquiert les Pays baltes et marche sur Leningrad, investie le 8 septembre, Bock gagne la grande bataille pour Smolensk (8 juillet-5 août). Mais, contre l'avis de son état-major, qui voulait centrer tout son effort sur l'axe Smolensk-Moscou, Hitler envoie Rundstedt conquérir l'Ukraine. Ses troupes sont à la fin d'août sur la ligne Jitomir-Ouman-Odessa et livrent avec les groupements blindés Kleist et Guderian une nouvelle bataille d'encerclement du 13 au 26 septembre autour de Kiev. Ce n'est qu'au début d'octobre, après la prise de Viazma et d'Orel, que les chars allemands de Guderian sont rameutés sur Toula et Moscou. Le 1er novembre, les avant-gardes allemandes atteignent Mojaïsk, à 90 km de Moscou. Le 5 décembre, elles sont à 22 km au nord de la capitale, dont Hitler et le monde entier attendent la chute avant Noël.

Mais, le 6 décembre, une brutale contre-offensive soviétique dirigée par Joukov dégage Toula, reconquiert Kline et Kalinine, sauve Moscou et bloque définitivement la Wehrmacht, à bout de souffle et incapable de tenir tête aux rigueurs d'un hiver où le thermomètre descend jusqu'à −50 °C. Ce premier et retentissant échec de la guerre éclair entraîne dans la Wehrmacht une grave crise. Le Führer chasse plusieurs chefs de l'armée (Brauchitsch, Rundstedt et Guderian) et assume désormais directement le commandement des forces terrestres. Alors que Hitler se lançait dans une aventure qui scellera sa perte, Staline bénéficiait aussitôt de l'assistance des alliés occidentaux. Le 10 juillet 1941, Churchill s'engage à ne conclure avec l'Allemagne aucun armistice ni paix séparée. Roosevelt décide en septembre de faire bénéficier l'URSS de la loi du prêt-bail : elle recevra de 1942 à 1945 du matériel de guerre américain dont la valeur s'élèvera à 11 milliards de dollars.

En juillet 1941, les troupes américaines relèvent les Britanniques en Islande, et, le 14 août, Churchill et Roosevelt se rencontrent en mer ; ils proclament la charte de l'Atlantique, affirmant leur unité de vues sur les principes qui doivent guider le rétablissement d'une paix fondée sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Ces principes seront réaffirmés le 1er janvier 1942 par la déclaration des Nations unies signée à Washington par les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'URSS et vingt-trois pays en guerre avec l'Axe.

Japon et États-Unis : la rupture et l'entrée en guerre

Si les États-Unis s'engagent ainsi sur le théâtre occidental, leur vigilance est attirée plus encore en Extrême-Orient par l'attitude du Japon. En 1940, pour interdire les fournitures d'armes à Tchang Kaï-chek, Tokyo, profitant de la défaite française, avait imposé en juin la fermeture du chemin de fer du Yunnan et obtenu de l'Angleterre en juillet celle de la nouvelle route de Birmanie. Au moment de la signature du pacte tripartite avec l'Allemagne et l'Italie (septembre), le prince Konoe annonce un « ordre nouveau » en Extrême-Orient, qui, pour lui, comprend la Mandchourie, la Chine, l'Inde, le Sud-Est asiatique (y compris l'Australie) et le Pacifique. La pression du Japon s'accroît sur l'Indochine française, qui doit accepter la présence de ses troupes, d'abord au Tonkin (juillet 1940), puis, après l'arbitrage imposé par Tokyo au conflit franco-thaïlandais, en Cochinchine (juillet 1941).

À cette attitude, Roosevelt répond d'abord par des mesures économiques, mettant l'embargo sur les expéditions américaines à destination du Japon (notamment le pétrole), puis bloque le 26 juillet 1941 les avoirs japonais aux États-Unis. Cependant, le Japon hésite encore à se lancer dans la guerre : au mois de mars, le ministre Matsuoka entreprend un voyage en Europe, où, après s'être arrêté à Rome et à Berlin, il signe, le 13 avril, à Moscou, un pacte d'amitié avec l'URSS. Mais, après l'échec de nouvelles négociations nippo-américaines (Hull-Nomura), le cabinet Konoe démissionne le 16 octobre 1941 et est remplacé par celui du général Tojo Hideki, qui personnifie le parti militaire, résolu à s'assurer par la force les richesses (pétrole, étain, caoutchouc) du Sud-Est asiatique.

Le 7 décembre 1941, la flotte combinée japonaise de l'amiral Yamamoto surprend et détruit en deux heures l'escadre américaine de Pearl Harbor (Hawaii). Le 8, le Japon déclare la guerre aux États-Unis, à la Grande-Bretagne et à ses dominions ; le 11, Berlin et Rome sont en guerre avec les États-Unis : le conflit est alors devenu mondial, à la seule et essentielle réserve près de la neutralité maintenue jusqu'en 1945 entre l'URSS et le Japon. Son principal adversaire étant provisoirement maîtrisé, l'état-major nippon, qui, seul, détient le pouvoir à Tokyo, lance aussitôt ses forces à l'attaque. Le 10 décembre 1941, elles torpillent deux grands bâtiments de la flotte britannique d'Extrême-Orient, le Prince of Wales et le Repulse ; à Noël, elles ont occupé la Thaïlande, Hongkong, débarqué aux Philippines, conquis Guam.

La vague déferle ensuite sur Bornéo, la Malaisie, les Célèbes, la Nouvelle-Bretagne et la Nouvelle-Guinée ; Singapour capitule le 15 février 1942. En mars, l'Indonésie et la Birmanie sont complètement conquises, puis c'est le tour des Philippines avec les capitulations de Bataan (9 avril) et de Corregidor (7 mai). Au début de l'été, une ultime avance pousse les Japonais aux îles Aléoutiennes (juin), dans les îles Salomon (Guadalcanal, 4 juillet) et en Nouvelle-Guinée (juillet-août). Leurs avions, qui ont bombardé l'Australie (février) et Ceylan (5 avril), attaquent maintenant l'Alaska et l'île canadienne de Vancouver (20 juin). Ainsi, le rêve des impérialistes nippons semble réalisé : en huit mois, Tokyo s'est rendu maître de la moitié du Pacifique et contrôle plus de 90 % de la production mondiale du caoutchouc, 75 % de celle de l'étain et une immense réserve de pétrole.

Dès le printemps de 1942, toutefois, la réaction des États-Unis se fait sentir, infligeant à la marée japonaise ses premiers coups d'arrêt par les deux victoires de la flotte américaine du Pacifique, commandée par l'amiral Nimitz dans la mer de Corail (4-8 mai) et aux îles Midway (4-5 juin). Mais c'est aux Salomon que l'état-major américain a décidé de constituer la base de sa contre-offensive : celle-ci débutera le 7 août par un débarquement de vive force à Guadalcanal, qui amorce le retournement de la situation stratégique en Extrême-Orient. À la fin de 1942, au moment où l'Allemagne, l'Italie et le Japon ont atteint le zénith de leur puissance expansive, leurs forces subissent en Russie, en Afrique et dans le Pacifique des coups d'arrêt que l'avenir révélera décisifs. La victoire de l'armée soviétique devant Moscou est suivie dans les deux camps par une période de relative accalmie, mise à profit par l'URSS pour réorganiser ses armées et transférer de nombreuses usines de guerre en direction de l'Oural, en Sibérie et au Turkestan.

Le 5 avril 1942, Hitler fixe à la Wehrmacht les objectifs de sa prochaine offensive, qui visera la Volga, le Caucase et son pétrole. Retardée par une action de l'Armée rouge au sud de Kharkov (mai), elle débouche le 28 juin en direction de Voronej, pivot à la boucle du Donets, tandis que capitule Sébastopol après un siège de 250 jours. Le front russe est percé sur 500 km, et, après la chute de Rostov (23 juillet), les Allemands se lancent vers le Caucase, entrent à Maïkop, plantent le drapeau à croix gammée au sommet de l'Elbrous (21 août) ; ils sont bloqués dans la région du Terek à 120 km de la Caspienne, mais à 600 km de Bakou. Au même moment, la VIe armée (→ Paulus) franchit le Don à Kalatch, atteint la Volga (20 août) et conquiert du 1er au 15 septembre une grande partie de la ville de Stalingrad. Alors que Hitler croit tenir la victoire, débouche le 19 novembre la contre-offensive soviétique qui, encerclant l'armée de Paulus, la contraint à capituler le 2 février 1943.

Cette première grande défaite allemande a un énorme retentissement : toute une armée a été détruite après avoir perdu 250 000 hommes à cause de l'entêtement du Führer, ce qui a pour effet de dresser contre lui nombre de chefs militaires. L'Armée rouge a pris l'initiative des opérations ; elle ne l'abandonnera plus jusqu'à Berlin. En Libye, l'année 1942 marque également la dernière avance africaine des forces de l'Axe. Après son offensive de janvier, qui l'avait porté à proximité de Tobrouk (10 février), Rommel déclenche le 27 mai une nouvelle attaque. Elle est d'abord retardée par la résistance de Bir Hakeim, tenu du 27 mai au 11 juin par les Français libres du général Kœnig qui permet aux Britanniques de se replier vers l'Égypte. Mais, après avoir pris Tobrouk le 21 juin, l'Afrikakorps de Rommel franchit la frontière égyptienne et contraint la VIIIe armée britannique à se replier au début de juillet sur la position d'El-Alamein, à 130 km d'Alexandrie, qui marque le point extrême de l'avance allemande en direction du canal de Suez.

Après avoir vainement tenté de rompre le front adverse, Rommel est surpris le 23 octobre par une brutale contre-offensive de Montgomery (nommé en août à la tête de la VIIIe armée), et doit à son tour rompre le combat le 2 novembre. Six jours plus tard, les Américains débarquent au Maroc. Six mois après, la Wehrmacht sera chassée d'Afrique. D'autre part, la guerre sous-marine a pris un développement considérable. Dans l'Atlantique, l'année a été désastreuse pour les Alliés : 3 millions de tonnes de navires coulés de janvier à juillet, 700 000 en novembre. Mais là aussi la situation tend à se renverser : en octobre 1942, les pertes des sous-marins allemands atteignent en nombre celui des submersibles construits, et, grâce à l'effort prodigieux des chantiers américains, le tonnage allié construit dépassera, au début de 1943, celui qui est coulé par les sous-marins de l'Axe. Dans le Pacifique, les sous-marins américains détruisent en 1942 un million de tonnes de navires nippons, chiffre à peine inférieur à celui des prises de guerre et constructions neuves du Japon.

L'effort de guerre allemand

Dans l'ensemble, l'Allemagne réussira à financer par ses propres ressources la moitié de son imposant effort de guerre. L'autre moitié sera fournie par les territoires occupés et singulièrement (40 %) par la France. Anarchique jusqu'à la mort de Fritz Todt (février 1942), la production allemande d'armement, placée sous la haute autorité de Göring, directeur du plan, est pour l'ensemble des années 1941 et 1942 nettement inférieure à celle de la Grande-Bretagne pour les avions (24 000 contre 31 000) et à peine supérieure pour les chars (14 500 contre 13 400). Le successeur de Todt, Albert Speer, sait planifier cette production sans trop diminuer jusqu'à la fin de 1943 la consommation allemande. Un effort considérable est accompli dans la fabrication de carburants et huiles synthétiques (3,8 millions de tonnes en 1943), mais, dès 1942, c'est le problème de la main-d'œuvre, confié au Gauleiter Fritz Sauckel, qui devient primordial.

Le problème de la main-d'œuvre

En 1943, 11 millions d'hommes servent dans la Wehrmacht, dont les pertes (tués, blessés, disparus et prisonniers) sont alors de 4 millions. Pour y remédier, les Allemands enrôlent à titre d'auxiliaires (dits « Hilfswillige ») de nombreux Russes, si bien que, compte tenu de leurs « alliés », les effectifs sur le front est comprennent 25 % d'étrangers. La main-d'œuvre civile comprend 30 millions de personnes, dont 8 dans l'industrie. En 1944, Sauckel aura ramené dans le Reich, au titre du Service du travail obligatoire (STO), 6,3 millions d'ouvriers étrangers (dont 723 000 Français). Leur travail s'ajoute à celui de plus de 2 millions de prisonniers de guerre et aussi à celui des déportés des camps de concentration.

Aussi Speer réussit-il à faire passer la fabrication des chars de 9 400 en 1942 à 19 800 en 1943 et à 27 300 en 1944, et celle des avions de 13 700 en 1942 à 22 000 en 1943 et à 36 000 en 1944. Ces résultats sont obtenus alors que les bombardements aériens de la Royal Air Force et de l'US Air Force atteignent des proportions écrasantes : 48 000 tonnes de bombes en 1942, 207 000 t en 1943, 915 000 t en 1944. Cet effort de guerre se poursuivra jusqu'à la fin avec une étonnante efficacité : 7 200 avions sont encore construits dans les quatre premiers mois de 1945, ce qui porte la production totale allemande de 1939 à 1945 à environ 100 000 avions, chiffre un peu supérieur à la production anglaise (88 000 avions). Il permettra notamment l'engagement, à la fin de 1944, de nouvelles armes, tels les avions à réaction « Me 262 » (produits à 1 200 exemplaires) et les fusées de type V1 et V2, mises au point au centre de recherche de Peenemünde sous la direction de Wernher von Braun.

L'effort de guerre soviétique

La direction de la guerre en Union soviétique est confiée à un organisme nouveau, le Comité d'État pour la défense, présidé par Staline, qui étend son autorité sur tous les organismes de l'État et du parti. Il dirige la production et l'économie, mais aussi les forces armées, avec le concours de la Stavka (l'état-major), que commande de 1937 à novembre 1942 un militaire de grande classe, le maréchal Chapochnikov, auquel succédera le maréchal Vassilevski. L'intelligence de Staline le conduit à mettre l'accent sur le patriotisme et les traditions militaires russes (restauration des ordres de Souvorov, d'Alexandre Nevski) ; les insignes de grades des officiers réapparaissent, l'Internationale cesse d'être l'hymne national, et le Komintern est supprimé (15 mai 1943).

Du fait de l'invasion allemande, la production industrielle globale baisse en septembre 1941 de plus de 50 %. La situation s'aggrave encore en 1942, où la production du charbon baisse de 142 à 75 millions de tonnes, celle de la fonte de 18 à 5, celle de l'acier de 13,8 à 4,8… Mais, au même moment, les Soviétiques évacuent 1 300 entreprises de grandes dimensions, ainsi que 10 millions de personnes (dont 2 de la région de Moscou), qui vont s'installer dans l'Oural, en Sibérie occidentale et en Asie centrale, où de nouvelles usines sortent de terre. À la fin de 1942, la situation est redressée : la production de matériel de guerre dépasse celle de 1941, et les livraisons anglo-américaines, qui ont débuté dès octobre 1941, arrivent alors par Arkhangelsk, par l'Iran et par Vladivostok (elles comprennent notamment 22 000 avions, 12 184 chars, 2,6 millions de tonnes d'essence, 4,5 millions de tonnes de vivres).

Cependant, l'URSS manque de main-d'œuvre : 27 millions de travailleurs en 1945 contre 30 millions en 1940 (9,5 millions contre 11 dans l'industrie). Tous les congés sont supprimés et on s'efforce de moderniser et rationaliser la production (3 700 heures de travail pour fabriquer un char « T 34 » en 1943 contre 8 000 en 1941 ; 12 500 pour un avion de chasse contre 20 000). Aussi, en 1942, l'URSS peut-elle produire 25 400 avions, 24 600 chars et près de 30 000 canons de campagne (contre 15 400, 9 300 et 12 000 en Allemagne) ; en 1944, ces chiffres s'élèvent à 40 000 avions, 29 000 chars et 122 000 canons pour une armée de plus de 400 divisions qui, en 1945, engage 6,5 millions d'hommes sur un front de 2 400 km, soutenus par 13 000 chars, 108 000 canons et 15 000 avions (production globale 1941-1945 : 142 800 avions, 102 500 blindés, 490 000 canons). Les investissements soviétiques, concernant surtout l'industrie lourde, passent de 48,2 milliards de roubles de 1941 à 1943, à 73,7 de 1943 à 1945, date à laquelle les productions de houille, de fonte et d'acier seront remontées à environ 150, 9 et 12 millions de tonnes.

L'effort de guerre américain

En 1939, l'armée américaine compte 190 000 hommes, dont 50 000 outre-mer avec 330 chars. L'industrie d'armement n'occupe que 2 % de la main-d'œuvre, et il y a 7 millions de chômeurs. Six ans après, les États-Unis ont près de 11 millions de soldats ou de marins, dont près de la moitié combattent à plusieurs milliers de kilomètres : 2,7 millions en Extrême-Orient, 2,3 millions en Europe. Doublant leur production, ils auront fourni plus de la moitié des armes de la coalition contre l'Axe, livrant, de 1940 à 1945, 96 000 chars, 61 000 canons, 2 300 000 camions, 21 millions de tonnes de munitions, 296 000 avions. La standardisation des constructions navales, la création en 1941 de 140 nouveaux chantiers ont permis la construction de plus de 5 000 navires, dont 2 700 « Liberty ships ».

Au moment de l'institution du service militaire obligatoire (septembre 1940), l'US Army compte 23 divisions ; en 1943, il y en a 91 (dont 3 aéroportées et 16 blindées), recrutées et instruites avec l'aide d'un service de sélection ajustant l'offre à la demande par l'emploi de tests psychotechniques. En 1945, l'US Navy compte 3,3 millions d'hommes ; l'US Air Force, 2,3 millions d'hommes avec environ 100 000 avions. Dans le cadre de la loi du prêt-bail de mars 1941, les États-Unis doivent en outre fournir ses Alliés, qui reçoivent à ce titre 16 % de la production de guerre américaine. Les principaux bénéficiaires sont la Grande-Bretagne, qui reçoit 1 000 chars et 5 200 avions en 1941, 4 400 chars et près de 7 000 avions en 1942. La part de l'URSS est également considérable (14 795 avions et 7 000 chars). À partir de 1943, l'armée française d'Afrique du Nord reçoit aussi son lot, pour une valeur de 3 milliards de dollars, soit 8 % du prêt-bail (1 400 avions, 5 000 blindés, 3 000 canons, etc.).

Pour soutenir cet effort, l'économie américaine doit sacrifier au dirigisme. Elle le fait d'une manière très pragmatique : chaque problème est confié à une Agency, organisme nouveau créé à cet effet sous le seul signe de l'efficacité et dirigé par un industriel ou un technicien habillé ou non en général. L'orientation et le contrôle de ces organismes relèvent, à l'échelon du président, d'un Office of War Mobilization, dirigé par Donald Wilson. Mais, dès le début de 1944, les Américains préparent la reconversion de leur économie de guerre pour le temps de paix. L’effort de guerre passe par le recours aux chômeurs puis aux femmes : ainsi, la population active américaine comprendra 36 % de femmes en 1945, alors qu'elle n'en comptait que 25 % en 1941. Les besoins en main-d'œuvre sont aussi couverts en faisant appel aux Noirs, jusqu'alors surtout employés dans l'agriculture : le nombre de Noirs travaillant dans l'industrie double au cours de la guerre. Comme dans le cas des femmes, leur participation à l'effort de guerre les conduira à remettre en cause leur infériorité sociale.

L'émergence de la Résistance

En Europe, l'occupation allemande s'est faite d'autant plus lourde que la Gestapo a étendu partout son appareil de terreur – et notamment le système concentrationnaire – qui reçoit désormais mission de fournir au Reich une main-d'œuvre dont il a un impérieux besoin. Aussi, un peu partout, à mesure que le contrôle politique, policier et économique se resserre, les populations des territoires occupés passent-elles de l'attentisme à la résistance. À Prague, le « protecteur du Reich » Heydrich, chef SS aussi connu comme le « boucher de Prague », est assassiné le 27 mai par des résistants tchécoslovaques. En Serbie, le combat contre l'Allemagne se double rapidement d'une guerre civile entre Partisans communistes de Tito et les nationalistes de l'armée régulière, les Tchetniks), commandés par le général Draža Mihailović.

En France, où les Allemands ont imposé le rappel de Laval le 18 avril 1942, l'odieux système des otages, l'occupation totale de la France à partir du 11 novembre 1942 et l'instauration (février 1943) d'un Service du travail obligatoire (STO), au profit du Reich, contribueront à renforcer le courant antiallemand. Le fait qui domine la seconde partie de la guerre est la reprise de l'initiative par les adversaires de l'Axe, qui adoptent partout une attitude résolument offensive. Mais la coordination de leurs actions n'interviendra que très progressivement. L'URSS attend avant tout de ses alliés anglo-saxons l'ouverture d'un second front en Europe qui allège la pression de la Wehrmacht sur le front russe. C'est ce que Molotov dit à Churchill en signant à Londres le 26 mai 1942 un traité d'alliance anglo-soviétique, et surtout à Roosevelt, qui le reçoit le surlendemain à Washington. Mais, tandis que Staline est tendu vers un unique objectif, les États-Unis et la Grande-Bretagne sont engagés, souvent conjointement, dans le monde entier sur de multiples théâtres d'opération où ils entendent d'abord mener une stratégie commune.

La direction de guerre anglo-américaine

C'est en 1942 que la direction anglo-américaine s'organise par la volonté commune de Churchill et de Roosevelt, qui établissent entre eux un contact quasi permanent. Leur instrument est le Comité mixte anglo-américain des chefs d'état-major (Combined Chiefs of Staff), créé à Washington dès Noël 1941, où Londres est représenté par sir John Dill, mais où domine la forte personnalité du général américain George Marshall. Les ressources des deux pays sont mises en commun : en janvier 1942 est constitué le Combined Shipping Adjustment Board, qui gère le pool de leurs navires marchands et pétroliers (95 millions de tonnes en 1944), indispensable à la conduite d'opérations qui se déroulent à des milliers de kilomètres de leurs territoires. Si la priorité finale est reconnue au théâtre européen, Churchill s'oppose à toute tentative prématurée en France (en 1942, seuls deux raids expérimentaux sont lancés, l'un en février à Bruneval, l'autre en août à Dieppe). Conscient de l'importance de la Méditerranée, il convainc Roosevelt de s'y assurer d'abord des bases solides en débarquant en Afrique du Nord (opération Torch).

Le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord

Le 8 novembre 1942, les Anglo-Américains débarquent à Casablanca, Oran, Alger. Du 9 au 12 novembre, les Allemands débarquent à Tunis, d'où ils prendront liaison avec les forces germano-italiennes refoulées d'Égypte par Montgomery suite à sa victoire d'El-Alamein (2 novembre). Décidée en juillet 1942, l'opération Torch est la première entreprise américaine sur le théâtre occidental. Déclenchée le 8 novembre aux ordres du général Eisenhower, elle fut précédée de multiples contacts avec des éléments français se réclamant du général Giraud (récemment évadé d'Allemagne), et bénéficia de la présence fortuite à Alger de l'amiral Darlan, successeur désigné de Pétain. L'autorité de Darlan comptera aussi bien pour faire cesser le 11 novembre les résistances locales (Casablanca, Oran) des troupes françaises aux Américains que pour leur prescrire, le 13, de reprendre en Tunisie le combat contre les Allemands qui venaient d'y débarquer.

Le 22, Darlan, devenu, à la stupeur des gaullistes l'interlocuteur des Américains, signe avec le général Clark un accord organisant la rentrée en guerre de tous les territoires français d'Afrique, et notamment de ceux d'Afrique-Occidentale. La riposte allemande est brutale : dès le 11 novembre 1942, la Wehrmacht envahit la zone non occupée de la France, tandis que les Italiens se saisissent de Nice et de la Corse ; le 27, l'armée française d'armistice est dissoute, et la flotte de Toulon se saborde suivant les engagements pris en juin 1940 pour ne pas tomber aux mains du Reich. Le 23 janvier 1943, les Britanniques sont à Tripoli en Libye, où les rejoint la colonne française du général Leclerc, venue du Tchad ; le 4 février, ils entrent en Tunisie et passent aux ordres d'Eisenhower, dont les forces franco-anglo-américaines, qui ont débouché d'Algérie, en décembre, menacent Tunis. Sous les attaques conjuguées des deux groupements alliés, les forces germano-italiennes d'Afrique doivent capituler le 13 mai 1943 au cap Bon, abandonnant 250 000 prisonniers.

À la conférence de Casablanca (ou d'Anfa), du 14 au 27 janvier 1943, Roosevelt et Churchill tirent ensemble les conséquences de leur succès. Affirmant leur volonté d'exiger une capitulation sans condition de l'Italie, de l'Allemagne et du Japon, ils établissent leur plan pour 1943 : débarquement en Sicile, attaque aérienne systématique du potentiel économique allemand pour préparer l'ouverture du second front, laquelle est ajournée à 1944. Roosevelt et Churchill tentent aussi, au cours de leur rencontre à Anfa, de rapprocher de Gaulle de Giraud, qui a pris à Alger la succession de Darlan, assassiné le 24 décembre. Le 3 juin 1943, les deux généraux installent à Alger, sous leur coprésidence, un Comité français de libération nationale (CFLN), unique pouvoir politique représentant désormais la France en guerre. Après avoir dirigé la libération de la Corse par les troupes françaises, Giraud abandonne le 27 septembre sa coprésidence, et de Gaulle devient le seul maître à Alger.

L'élimination de l'Italie (juillet 1943-juin 1944)

Dès le 10 juillet 1943, Eisenhower lance ses forces sur la Sicile, qu'elles conquièrent en un mois (→ débarquement de Sicile). Cette victoire accélère la désagrégation du régime fasciste italien : dans la nuit du 24 au 25 juillet, Mussolini est destitué au cours d'une dramatique réunion du Grand Conseil fasciste et arrêté sur ordre du roi, qui confie le pouvoir au maréchal Badoglio. Tout en cherchant à rassurer les Allemands (qui ont des troupes en Italie), ce dernier prend en août des contacts secrets avec les Alliés et signe le 3 septembre à Syracuse un armistice impliquant la capitulation sans condition de toutes les forces italiennes. Les Alliés ne l'annoncent que le 8, alors qu'ils ont déjà débarqué le 3 en Calabre et s'apprêtent à le faire le 9 à Salerne. Hitler réagit aussitôt : le 12 septembre, il fait libérer Mussolini, qui fonde la république sociale italienne ou république de Salo pour continuer la lutte aux côtés du Reich, auquel le gouvernement de Badoglio, réfugié à Brindisi, déclare la guerre le 13 octobre.

Au même moment, les Allemands réussissent à se retrancher au sud de Rome sur une forte position, la ligne Gustav, à laquelle se heurtent les forces anglo-américaines du général Alexander, rejointes en décembre 1943 par le corps expéditionnaire français du général Juin. Alors commence une très rude campagne, marquée notamment par la violente bataille de Cassino : c'est seulement le 11 mai 1944 que les Français de Juin réussiront la percée de la ligne Gustav et permettront l'entrée des Alliés à Rome, le 4 juin 1944.

La Wehrmacht refoulée de la Volga au Dniestr (1943-1944)

Si, en 1943, les alliés anglo-saxons ont obtenu des résultats décisifs en Afrique et en Italie, ils n'y ont immobilisé qu'une très faible partie de la Wehrmacht. Les trois quarts du potentiel militaire allemand s'appliquent encore au front soviétique, où, au cours de la même année, la victoire va aussi définitivement changer de camp. Au nord, la prise de Schlüsselburg par les Russes (12 janvier) dégage Leningrad ; celles de Viazma et de Rjev (mars) refoulent la Wehrmacht à 250 km de Moscou, mais c'est au Sud qu'ont lieu les actions décisives. Au lendemain du désastre de Stalingrad (février 1943), les Allemands, chassés du Caucase comme de la boucle du Don, doivent abandonner Rostov, Koursk et Kharkov (qui est reconquis en mars par Manstein). Le 5 juillet 1943, l'échec de la double offensive blindée allemande (Manstein-Kluge) sur le saillant de Koursk signifie la perte désormais irréversible de l'initiative par la Wehrmacht sur le front de l'Est.

Le 12, l'offensive soviétique de Rokossovski sur Orel est la première d'une série de coups de boutoir sur Kharkov, Briansk et Smolensk qui mènent à la fin de septembre l'Armée rouge sur le Dniepr : il sera largement franchi en novembre, malgré la réaction de Manstein à Jitomir. Refusant tout répit à Hitler, Staline déclenche dès le 18 décembre 1943 la campagne d'hiver : au Nord, la Wehrmacht est refoulée de 200 km sur Narva et Pskov (janvier 1944) ; au Sud, Vatoutine, Koniev, Malinovski et Tolboukhine portent leurs forces sur le Boug (février) et le Dniestr (mars), tandis que Joukov entre en Galicie polonaise, atteint Tchernovtsy et Kovel et menace Lvov. Le 15 avril, après la prise d'Odessa et de Ternopol, le front se stabilise : l'Ukraine est totalement libérée, les Russes sont à la porte des Balkans ; Sébastopol tombe le 9 mai ; seuls les pays Baltes et la Russie blanche (actuelle Biélorussie) sont encore aux mains de la Wehrmacht.

L'URSS et ses Alliés : conférence de Téhéran (novembre 1943)

Sur le plan diplomatique, où elle connaît une intense activité, l'année 1943 est dominée par le problème du second front, que Staline, qui se refuse à considérer comme tel l'étroit champ de bataille italien, ne cesse de poser aux Alliés. De nombreuses réunions se tiennent à Washington en mars et en mai, à Québec en août, où Roosevelt, Churchill et le Canadien Mackenzie King se concertent avec T. V. Soong, ministre de Tchang Kaï-chek, sur la lutte contre le Japon. En octobre, pour dissiper la méfiance existant entre les Alliés et l'URSS, qui se soupçonnent mutuellement de prendre des contacts secrets avec Berlin, le secrétraire d'État américain Cordell Hull, le ministre des Affaires étrangères britannique Eden et le Soviétique Molotov préparent à Moscou une rencontre des « trois Grands », Roosevelt, Churchill et Staline.

Après que les deux premiers ont conféré avec Tchang Kaï-chek au Caire, la conférence a lieu le 28 novembre 1943 à Téhéran. Il y est confirmé que le second front serait réalisé, non comme le souhaitait Churchill dans les Balkans, mais en France. Les trois conviennent publiquement qu'ils garantiront l'intégrité de l'Iran et secrètement que l'Allemagne serait démembrée et que les frontières de la Pologne seraient reportées à l'Ouest jusqu'à l'Oder et à l'Est jusqu'à la ligne Curzon. Staline promet d'attaquer le Japon dès que cela lui sera possible. Les problèmes de l'après-guerre sont aussi évoqués, et les bases jetées d'une « Organisation des Nations unies » où le maintien de la paix relèvera essentiellement des trois Grands et de la Chine : leurs représentants se réuniront à Dumbarton Oaks d'août à octobre 1944 (→ plan de Dumbarton Oaks). Seul contre Roosevelt et Staline, qui, comme lui, ont reconnu le Comité français de libération nationale (CFLN) de de Gaulle le 26 août 1943, Churchill a affirmé sa volonté de voir la France se reconstituer après la guerre.

Le reflux japonais en Extrême-Orient (1943-1944)

Alors qu'en Afrique comme en URSS la retraite des forces de l'Axe revêt un caractère spectaculaire, le renversement de la situation en Extrême-Orient connaît un rythme plus lent. L'immensité des distances, le caractère spécial des forces aéronavales et amphibies qu'il leur faut constituer exigent des Américains près d'un an après leur attaque de Guadalcanal (août 1942) pour qu'ils puissent développer à fond le poids de leur puissance offensive. L'hiver de 1942 est dominé par la dure conquête de Guadalcanal, qui ne s'achève que le 8 février 1943, et par la défense victorieuse des Australiens en Nouvelle-Guinée, qui écarte de leur pays la menace d'une invasion nippone. Les îles Aléoutiennes sont reconquises dans l'été 1943, mais c'est des bases de Nouvelle-Calédonie et des Nouvelles-Hébrides que le commandement américain lance deux offensives décisives en direction des Philippines. L'une, essentiellement aéronavale, sera conduite par l'amiral Nimitz sur les îles Gilbert et Mariannes, l'autre, à dominante amphibie, sur la Nouvelle-Guinée et les Moluques, sera dirigée par le général MacArthur, commandant des forces alliées dans le sud-ouest du Pacifique.

La campagne s'ouvre par une série d'actions limitées sur les îles Salomon (Bougainville) et Gilbert, de juin à décembre 1943. En 1944, Nimitz lance ses forces à l'assaut des Marshall (janvier), des Carolines (8 février) et des Mariannes, où la conquête de Saipan et de Guam (juin-août), à 2 300 km de Tokyo, permet à l'US Air Force de prendre sous ses feux la capitale nippone ; l'événement, durement ressenti au Japon, provoque la démission du cabinet Tojo (18 juillet). En même temps, les divisions de MacArthur atteignent la côte nord-ouest de la Nouvelle-Guinée et débarquent aux Moluques (septembre). Finalement, les deux grandes offensives américaines convergent sur l'île de Leyte (Philippines), où la flotte japonaise subit, du 24 au 26 octobre 1944, un véritable désastre dont elle ne se relèvera pas (→ bataille de Leyte).

Face à l'ampleur de l'offensive américaine, l'état-major japonais décide de consolider sa position en Chine. Depuis la conquête de la Birmanie en 1942, Tchang Kaï-chek, qui maintient 300 000 hommes dans le Shanxi pour y surveiller les forces communistes de Mao Zedong, n'a d'autre contact avec ses alliés occidentaux qu'une liaison aérienne par l'Inde. Si, en 1943, les Japonais ont échoué dans leur raid sur Chongqing, ils lancent en mai 1944 une offensive sur la Chine du Sud pour ravitailler leurs forces de Birmanie et de Malaisie, avec lesquelles la liaison par mer est devenue trop précaire. La prise de Changsha au Hunan le 18 juin 1944 leur permet de relier Hankou à Canton, d'éliminer les bases aériennes américaines installées dans cette région et d'établir ainsi une grande ligne de communication terrestre de la Mandchourie au Tonkin et pratiquement jusqu'à Singapour.

En Birmanie, toutefois, l'action qu'ils tentent au printemps 1944 contre la voie ferrée indienne de Calcutta à Ledo se heurte à l'offensive des forces de l'amiral Mountbatten, commandant suprême allié dans le Sud-Est asiatique. Parties de Ledo, les unités du général américain Stilwell font au cours de l'été 1944 près de Bhamo, en haute Birmanie, leur jonction avec les forces chinoises. La construction d'une route (dite « route Stilwell »), raccordée au secteur nord de la route de Birmanie, rétablit la liaison terrestre avec la Chine. Tandis que les Britanniques prennent Akyab (janvier 1945), Américains et Chinois, descendant l'Irrawaddy, chassent de Birmanie les Japonais ; ceux-ci, pour garantir leur retraite, s'assureront par leur coup de force du 9 mars 1945 le contrôle total de l'Indochine française. Le 3 mai, les Alliés entrent à Rangoon.

Prélude au second front

C'est en 1943, aux conférences de Washington (mai) et de Québec (août), que Roosevelt et Churchill décident que le débarquement en France serait réalisé en 1944 par deux opérations, l'une, principale (Overlord), prévue pour mai en Normandie, l'autre, secondaire (Anvil ou Dragoon), en Provence, 70 jours après. Ce programme, confirmé à Staline lors de la conférence de Téhéran, débute par l'installation à Londres, à Noël 1943, du général Eisenhower, nommé commandant suprême des forces d'invasion en Europe. Sa mission, précisée le 12 février 1944, est de « pénétrer sur le continent […], puis de viser le cœur de l'Allemagne […] et la destruction de ses forces armées ». Le 11 janvier a commencé la préparation aérienne d'Overlord, destinée à détruire en profondeur tout le système de défense allemand. La victoire alliée dans la guerre sous-marine de l'Atlantique permet de concentrer en Angleterre de 3,5 millions d'hommes (75 divisions) et de 20 millions de tonnes de matériel.

L'opération, qui mettra en jeu 4 500 navires et 13 000 avions, est d'une ampleur encore inconnue dans l'histoire. Elle s'appliquera à une Europe très éprouvée par l'occupation allemande, mais où les mouvements de Résistance ont acquis partout une force importante, notamment en Yougoslavie, où Tito commande une véritable armée, et en France, où les maquis passent à l'action militaire (→ plateau des Glières, février 1944). Sur le plan politique, la certitude de la défaite allemande rassemble les éléments les plus divers qui entendent participer à la libération de leur pays et à la construction d'une nouvelle Europe. Leur action est cependant limitée par la brutalité de la répression allemande. Cette répression, orchestrée par Himmler, vise la liquidation physique des Juifs et des résistants dans les sinistres camps de la mort. Elle s'exerce aussi par des actions « spéciales » de représailles destinées à répandre la terreur comme à Lidice (après l'assassinat de Heydrich à Prague en 1942), à Varsovie (où le ghetto est sauvagement détruit en avril 1943) ou à Oradour-sur-Glane (plus de 600 Français massacrés le 10 juin 1944).

Seul le besoin considérable de main-d'œuvre, exigé par l'immense effort de guerre soutenu jusqu'au bout par le Reich, freine cette entreprise de destruction humaine. En Allemagne même, la population est durement éprouvée par les pertes de la Wehrmacht en Russie (2 millions d'hommes en 1943) et par les bombardements quasi quotidiens de l'aviation alliée sur Berlin, la Ruhr et les grandes villes (Hambourg). Courageusement, certains hommes tentent autour de Carl-Friedrich Goerdeler de mettre fin au cauchemar en supprimant Hitler. Leur mouvement aboutira au putsch du 20 juillet 1944, dont l'échec déclenchera de cruelles représailles.

Libération de l'Europe occidentale (juin 1944-février 1945)

Le 6 juin 1944 à l'aube, les forces alliées débarquent en Normandie, où elles surprennent les défenses allemandes du mur de l'Atlantique, que commande Rommel. La bataille pour les plages est gagnée dès le 11. Du 14 a

La Conférence de Yalta

La Conférence de Yalta

Problèmes politiques : la conférence de Yalta (février 1945)

En quelques mois, la Wehrmacht a donc dû évacuer presque toutes ses conquêtes à l'Est et à l'Ouest et se trouve enserrée entre les deux grands fronts. Au Sud, elle a dû aussi se replier en Italie sur la ligne gothique (août 1944), au nord de Florence, et abandonner la Grèce, où les Anglais, débarquant en octobre 1944, trouvent un pays affamé et déchiré entre les fractions rivales de la résistance.

Dans une situation économique souvent désastreuse pour l'ensemble des pays impliqués surgissent en Europe libérée d'épineux problèmes politiques. En Belgique, dès le retour de Londres à Bruxelles du gouvernement Pierlot (8 septembre 1944) se pose la « question royale ». L'attitude de Léopold III pendant la guerre étant très critiquée, son frère, le prince Charles, est proclamé régent par le Parlement. Par ailleurs, une union douanière est conclue entre la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg (Benelux).

La tardive reconnaissance du GPRF

En France, le Comité français de libération nationale (CFLN) s'est proclamé le 3 juin Gouvernement provisoire de la République française (GPRF). De Gaulle s'est installé à Paris dès le 31 août et a inclus dans son gouvernement des personnalités de la Résistance (Bidault aux Affaires étrangères). Mais la méfiance de Roosevelt fait retarder sa reconnaissance par les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'URSS jusqu'au 23 octobre 1944. Le 11 novembre, la France est admise à la Commission consultative européenne de Londres, et, le 10 décembre, Bidault et Molotov signent à Moscou un traité d'alliance franco-soviétique.

Le problème le plus grave qui divise les trois Grands est celui de la Pologne. Depuis la découverte par les Allemands, en avril 1943, dans la forêt de Katyn, près de Smolensk, des restes de 4 500 officiers polonais, exécutés en 1940 par les Soviétiques (→ massacre de Katyn), l'URSS, qui refuse d'endosser cette responsabilité, a rompu toute relation avec le gouvernement polonais de Londres (25 avril 1943). Or l'Angleterre et les États-Unis ne reconnaissent que ce dernier – dirigé alors par Mikołajczyk – de qui relèvent les troupes polonaises du général Anders, qui se battent aux côtés des Anglo-Américains. Mais un Comité de libération, soutenu par l'URSS, s'est installé à Lublin à la fin de juillet 1944. Le 5 janvier 1945, il est reconnu par Staline comme gouvernement de la Pologne et s'installe à Varsovie dès l'entrée de l'Armée rouge dans la capitale (18 janvier).

De Gaulle CharlesLe problème polonais est l'un des principaux abordés par la conférence qui réunit à Yalta (Crimée), du 4 au 11 février 1945, Staline, Churchill et Roosevelt. Churchill est très méfiant à l'égard de Staline, et Roosevelt (réélu pour la quatrième fois en novembre 1944 président des États-Unis) s'intéresse surtout à la victoire contre le Japon et à l'Organisation des Nations unies – de plus, il est très malade, comme l'est aussi son premier conseiller Harry Lloyd Hopkins (1890-1946). Et pourtant, c'est à Yalta que sont prises les décisions qui conditionneront pour de longues années l'avenir du monde. En Extrême-Orient, Roosevelt obtient par un accord secret l'engagement de Staline d'entrer en guerre contre le Japon, trois mois après la défaite allemande, moyennant la cession à l'URSS de la moitié de Sakhaline, des îles Kouriles, de Port-Arthur et du chemin de fer de Dairen.

En Europe, les trois Grands proclament leur volonté d'« aider les peuples libres à former des gouvernements provisoires largement représentatifs de tous les éléments démocratiques qui s'engageront à établir par des élections libres des gouvernements correspondant à la volonté des peuples ». Il est admis que les frontières de la Pologne incluront le sud de la Prusse-Orientale (moins Königsberg, annexé par l'URSS.[→ Kaliningrad]) et suivront à l'est la ligne Curzon et à l'ouest les cours de l'Oder et de la Neisse. Il est prévu que le gouvernement polonais de Lublin ne sera reconnu par Londres et Washington qu'après s'être élargi. En Allemagne, ce sont les trois Grands qui détiendront l'« autorité suprême » sous la forme d'un Conseil de contrôle, auquel la France sera invitée à participer. La répartition des zones d'occupation des armées (convenue à Québec en septembre 1944) est confirmée, mais une zone prise sur celle des Anglais et des Américains sera confiée à la France.

L'organisation de la paix sera le fait d'une conférence des Nations unies convoquée à San Francisco le 25 avril 1945 (→ conférences de San Francisco). Mais les décisions de son Conseil de sécurité exigeront un vote affirmatif de chacun de ses cinq membres permanents (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, URSS). C'est l'origine du droit de veto, qui limitera beaucoup son efficacité.

La capitulation de l'Allemagne

Au lendemain des accords de Yalta (4-11 février 1945) commence la dernière bataille, qui, à l'est comme à l'ouest, se livre en territoire allemand.
 

  • À l'ouest, Eisenhower dispose de 93 divisions – 60 américaines, 14 britanniques, 5 canadiennes et 14 françaises (dont 4 bouclent les poches allemandes de Dunkerque, Lorient et Royan) – et de 4 brigades alliées (belge, hollandaise, polonaise et tchèque).
  • À l'est, l'Armée rouge est répartie en huit fronts : quatre d'entre eux joueront un rôle capital, celui de Malinovski, axé sur Vienne, celui de Rokossovski, sur la Poméranie, ceux de Joukov et de Koniev, sur Berlin. Ce dernier, qui a franchi l'Odra les 11 et 24 février, fait sa jonction avec Joukov en basse Silésie, tandis que Malinovski, entré à Budapest le 13 février, pénètre en mars en Autriche.
  • Au même moment, à l'ouest, les Alliés percent la ligne Siegfried et foncent sur le Rhin, qu'ils franchissent à Remagen (7 mars), à Oppenheim et près de Wesel (23-24 mars). Le 25 mars, la totalité de la rive gauche du Rhin est aux mains des forces d'Eisenhower.
  • La Hollande est isolée par les Britanniques, qui arrivent le 19 avril sur l'Elbe. Le 1er avril, les Américains ont encerclé la Ruhr (où 18 divisions capitulent) et marchent aussitôt sur l'Elbe en direction de Magdebourg et de Leipzig, tandis que Patton, entré à Francfort le 29 mars, pénètre en Thuringe et s'arrête sur ordre le 18 avril à Plzeň (90 km de Prague).
  • Au sud, du 19 au 29 avril, les Américains atteignent Nuremberg, Ratisbonne et Munich ; le Français de Lattre pénètre en Forêt-Noire et au Wurtemberg, atteint Ulm (24 avril) et s'engage en Autriche ; le 4 mai, la division Leclerc prend Berchtesgaden.


Le suicide de Hitler

Le 13 avril, les Russes sont entrés à Vienne et, remontant le Danube, prennent liaison avec les Américains en aval de Linz. Du 16 au 20 avril, Joukov et Koniev rompent le front allemand de l'Oder et atteignent Berlin, conquis le 2 mai par l'Armée rouge. Le 30 avril, Hitler s'est suicidé après avoir désigné l'amiral Dönitz pour lui succéder. Des contacts s'établissent entre l'Armée rouge et les forces anglo-américaines, notamment à Torgau (Hodges-Koniev, le 25 avril) et près de Wismar (Dempsey-Rokossovski, le 3 mai). Malinovski et Koniev font leur jonction à Prague du 6 au 9 mai.

L'élimination de Mussolini

En Italie, le groupe d'armées Alexander débouche le 9 avril de la ligne gothique en direction du Pô. Ses troupes prennent liaison le 29 près de Turin avec l'armée française des Alpes, le 1er mai près de Trieste avec les forces yougoslaves de Tito et le 4 mai avec celles d'Eisenhower qui ont franchi le Brenner. Le 29 avril, le commandement allemand a signé à Caserte la capitulation de ses armées en Italie, en Autriche, en Styrie et en Carinthie. La veille, Mussolini a été exécuté par des partisans près du lac de Côme.

La reddition de la Wehrmacht

Le 4 mai, les troupes allemandes des Pays-Bas et du nord de l'Allemagne ont capitulé à Lüneburg entre les mains de Montgomery ; le 7 mai, l'amiral Dönitz mandate le général Jodl pour signer à Reims la reddition inconditionnelle de l'ensemble de la Wehrmacht aux armées alliées et soviétiques. Elle est confirmée le lendemain à Berlin par le maréchal Keitel en présence des généraux Joukov, Tedder, Spaatz et de Lattre. Le 22 mai, les Alliés font prisonniers tous les membres du gouvernement fantôme de Dönitz à Flensburg : l'Allemagne vaincue a ainsi perdu toute existence politique.

La défaite et la capitulation du Japon

Après le désastre subi en octobre 1944 par la marine japonaise près de l'île de Leyte (Philippines), les Américains mettent deux mois à en chasser les troupes nippones. Ils doivent désormais faire face aux kamikazes, les avions-suicides. En janvier 1945, MacArthur attaque Luzon – la plus grande des Philippines – et entre à Manille après trois semaines de combats, le 25 février. Sans s'attarder à la conquête de Mindanao, il entame aussitôt la bataille pour les avancées du Japon. Le 19 février, l'amiral Nimitz débarque à Iwo Jima, et, le 1er avril, à Okinawa, où, à 600 km du Japon, une furieuse bataille s'engage pour la conquête de l'île, achevée le 21 juin.

Le Japon acculé

Le 5 avril, la dénonciation par Staline du traité de neutralité nippo-soviétique du 13 avril 1941 provoque à Tokyo la démission du cabinet du général Koiso. Son successeur, l'amiral Suzuki, tente vainement d'obtenir une médiation soviétique. Mais, le 26 juillet, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la Chine exigent, par un ultimatum, une capitulation sans condition qui est repoussée par Suzuki. Le Japon, dont les troupes sont chassées de Birmanie et se replient en Chine, est dans une situation désespérée : sa flotte n'existe plus, et le pays est soumis depuis juillet à une violente offensive aérienne alliée qui ne rencontre plus aucune opposition. C'est alors que, voulant précipiter la fin de la guerre, le président Harry S. Truman, qui a succédé à Roosevelt, décédé le 12 avril, décide d'employer contre le Japon la bombe atomique expérimentée en grand secret par les États-Unis le 16 juillet 1945. Le 6 août, une première bombe détruit Hiroshima, et une deuxième Nagasaki le 9.

La capitulation du Japon

Entre-temps, le 8 août, l'URSS a déclaré la guerre au Japon, et, le 14, signe à Moscou un traité d'alliance avec la Chine. Les troupes soviétiques aux ordres du maréchal Vassilevski entrent aussitôt en Corée (9 août) et en Mandchourie, où elles prennent Moukden (aujourd'hui Shenyang) le 15. Dès le 10, le gouvernement japonais fait savoir qu'il accepte les termes de l'ultimatum du 26 juillet, et, le 14, capitule sans condition. Le 16, l'empereur japonais donne à toutes ses forces l'ordre de cesser le combat. Dix jours plus tard, les Américains débarquent au Japon. Le 2 septembre, l'acte solennel de capitulation est signé en rade de Tokyo, devant le général MacArthur, sur le cuirassé américain Missouri (le général Leclerc y représente la France).

Dernière réunion des trois Grands : Potsdam, 17 juillet – 2 août 1945

Si la vigueur de la résistance allemande a maintenu jusqu'à la capitulation du IIIe Reich l'unité d'action de ses vainqueurs, leurs relations, depuis Yalta (février 1945), n'ont cessé de se détériorer. Sans se soucier des engagements qu'il avait signés, Staline entend profiter aussitôt de sa victoire en installant des gouvernements communistes dans tous les pays libérés par l'Armée rouge, qui doivent devenir des États vassaux de l'URSS. Ainsi que l'écrit Churchill en mai 1945, « un rideau de fer s'est abattu derrière le front soviétique ». Si les Américains, puis les Anglais parviennent à se faire admettre à Berlin le 3 juillet, leurs troupes se sont repliées dans les limites des zones d'occupation et, suivies d'une immense foule de réfugiés allemands, ont évacué à cette date la ligne de l'Elbe, la Saxe, le Mecklembourg et la Thuringe, tandis que les Soviétiques s'avancent jusqu'à Erfurt et Eisenach, à 150 km du Rhin.

Mais c'est encore le problème polonais qui cristallise la crise entre les vainqueurs. En juin 1945, Staline, qui a invité à Moscou seize représentants des tendances non communistes de la résistance polonaise, les fait arrêter et condamner par un tribunal militaire soviétique. Cette fois, la réaction américaine est d'autant plus vive que l'attitude du président Truman vis-à-vis de Staline est beaucoup plus réservée que celle de Roosevelt. Pour sortir de l'impasse, une ultime conférence des trois Grands est réunie le 17 juillet à Potsdam avec Staline, Truman et Churchill, qui, battu aux élections générales anglaises, cède la place le 26 juillet à Clement Attlee, nouveau chef travailliste du cabinet britannique. Un compromis est adopté pour la Pologne : les Anglais et les Américains reconnaissent le gouvernement provisoire (et prosoviétique) de Varsovie, et les trois fixent provisoirement la frontière ouest du pays à la ligne de l'Oder et de la Neisse occidentale.

La conférence statue ensuite sur des questions moins épineuses telles que la démilitarisation et la dénazification de l'Allemagne, le jugement des criminels de guerre, les réparations, la répartition des zones d'occupation en Autriche, l'évacuation de l'Iran, la révision de la convention de Montreux sur les Détroits, le maintien du statut international de Tanger et l'indépendance de la Corée. En prévision de la défaite du Japon, des lignes de démarcation militaires sont fixées entre ses vainqueurs : en Corée, le 38e parallèle entre Soviétiques et Américains ; en Indochine, le 16e entre Chinois et Britanniques. La préparation des traités de paix est confiée au Conseil des ministres des Affaires étrangères d'URSS, des États-Unis, de Grande-Bretagne, de France et de Chine, qui siégeront à Londres et à Paris. Dès le lendemain (3 août) de la publication de ces accords, la France, qui n'a pas participé à la conférence, exprime ses réserves sur le fait de n'avoir pas été consultée sur le sort de l'Allemagne.

Une drôle de paix

Si l'été de 1945 marque la fin de la guerre, il est difficile de dire qu'il inaugure réellement la paix.  Dans le monde entier, les séquelles de cette immense conflagration engendrent en effet d'inextricables conflits entre le monde occidental et le monde soviétique : à Berlin, isolé en zone soviétique mais occupé par quatre puissances ; dans les Balkans, « satellisés » par l'URSS, sauf la Grèce, en proie à la guerre civile ; en Iran ; dans la Chine victorieuse, mais qui, dès octobre 1945, entre aussi dans une guerre civile ; dans la Corée et l'Indochine divisées…

En même temps, la ruine de l'Europe incite les peuples colonisés d'Asie, d'Afrique et du Moyen-Orient, où la Ligue arabe s'est constituée le 22 mars 1945, à secouer au plus vite le joug des « métropoles » pour prendre en main leur destin ; conscients de l'affaiblissement des puissances coloniales et encouragés par l'hostilité au système colonial des deux nouvelles puissances dominantes (États-Unis et URSS), les leaders des mouvements de libération, issus des élites occidentalisées, réclament l'application du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, proclamé par l'article 1er de la Charte des Nations unies en 1945. Alors que la question de l'Allemagne n'est pas près de son règlement, plusieurs traités de paix seront néanmoins signés à Paris en 1947, avec la Finlande, l'Italie, la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie.

Quant au Japon, il est démilitarisé, doté d'une Constitution démocratique, occupé et contrôlé étroitement par les États-Unis ; il signera avec eux (mais pas avec l'URSS) le traité de San Francisco en 1951 (→ conférences de San Francisco). Si la Première Guerre mondiale a été qualifiée de guerre totale, notamment en raison de mobilisation sans précédent de tous les acteurs de la société, la Seconde Guerre mondiale a été une guerre d'anéantissement, dans laquelle les victimes civiles se comptent autant que les morts au combat.

Les « personnes déplacées »

La guerre a provoqué des déplacements de population très importants. Ils furent tantôt « spontanés », tel l'exode des personnes fuyant la Wehrmacht en 1940-1941 ou l'Armée rouge en 1944-1945 ; tantôt ils furent organisés, surtout par le Reich, tels le retour en Allemagne des ressortissants des colonies allemandes des pays Baltes ou d'Europe centrale, les implantations de colons allemands en Pologne et dans les Ardennes, de colons néerlandais en Ukraine – sans oublier les 7 millions de travailleurs étrangers transférés de force en Allemagne. Toutefois, le mouvement le plus important fut celui d'environ 12 millions d'Allemands qui, en 1945 – par peur de tomber sous l'autorité soviétique – gagnèrent les zones occupées par les Anglais, les Américains ou les Français. On estime à environ 30 millions le nombre de personnes ainsi « déplacées » du fait de la guerre.

Des coûts humains sans précédent

AuschwitzLes évaluations, toujours approximatives, du total des pertes de la Seconde Guerre mondiale varient entre 40 et 50 millions de morts (10 millions de morts et 20 millions de blessés lors de la Première). Mais, alors que ceux de 1914-1918 (où 68 millions d'hommes furent mobilisés) étaient en grande majorité des militaires, les morts de 1939-1945 comportent à peu près autant de civils que de soldats (92 millions d'hommes mobilisés). Cette proportion de victimes civiles est due aux caractères particuliers du conflit : généralisation des bombardements aériens bien sûr, mais surtout liquidation physique (chambre à gaz, massacres, etc.) par les Allemands de plusieurs millions de Juif


La Bastide-de-Sérou. Résistant, rescapé d'Auschwitz Fernand Devaux témoigne

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Jeudi, Gilbert Lazaroo, professeur d'histoire des troisièmes du collège André-Saint-Paul, a reçu avec ses élèves Fernand Devaux, résistant et déporté. Ce monsieur de 92 ans témoignait sur son arrestation en 1940, sur les camps d'internement et sur sa captivité au camp d'extermination à Auschwitz.

 

Avec les troisièmes du collège André-Saint-Paul

Avec les troisièmes du collège André-Saint-Paul

Fernand Devaux est né le 3 janvier 1922, à Guingamp, dans le département des Côtes-d'Armor ; jeune ouvrier métallurgiste, il vivait et travaillait à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à l'usine d'automobile Hotchkiss quand fut signé l'armistice du 22 juin 1940 stipulant que la moitié nord ainsi que la côte atlantique de la France passaient sous l'occupation de l'Allemagne nazie.

Actif militant communiste, appelant à résister à l'occupant, Fernand est alors arrêté. À partir de là, il reste prisonnier jusqu'à la libération en 1945.

De 1940 à 1942, il passe de camp en camp : Aincourt, dans le Val-d'Oise ; Rouillé, dans la Vienne ; Royallieu, à Compiègne, dans l'Oise. Puis il est «sélectionné» avec plus d'un millier d'otages, communistes ou juifs, pour être déporté au camp d'Auschwitz, en Pologne, en représailles à la suite d'actions armées de la Résistance contre l'armée allemande.

Déshumanisation

Fernand Devaux a rappelé aux jeunes collégiens le travail de déshumanisation qu'ont subi à Auschwitz les prisonniers : «On n'avait plus d'effets personnels, de livres, de papiers d'identité ; on n'était plus que le matricule tatoué sur notre avant-bras ; la communication entre nous et l'extérieur était devenue difficile ; les femmes travaillaient aussi dur que les hommes ; on était soumis à la féroce autorité des kapos ; il y avait des maladies horribles ; quand on sortait travailler, on mangeait n'importe quoi pour survivre, de l'herbe, des escargots, des grenouilles, des épluchures… On mourait d'épuisement ou dans les chambres à gaz. J'ai été témoin de l'horreur et du courage, de tout ce qui détruit les hommes, le racisme, l'antisémitisme, l'exclusion. On a été libéré en 1945.»

Le témoignage de Fernand Devaux devant les troisièmes s'est tenu dans le cadre du programme d'histoire «La Seconde Guerre mondiale, une guerre d'anéantissement (1939-1945)».

A Ouistreham, c'est la grande foule qui débarque...

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C'est l'affluence des grands jours à Riva Bella. Malgré quelques averses. «Comme on dit chez nous, il ne pleut que sur les imbéciles», rigole un habitant en s'engouffrant dans l'Avenue de la Mer, l'artère piétonne et commerçante d'Ouistreham (Calvados).

 

A Ouistreham, c'est la grande foule qui débarque...

Le week-end dernier déjà, sous un grand soleil, entre le casino et la gare maritime, la balade de front de mer était un boulevard à poussettes et touristes en goguette, attirés par la curiosité et le gigantisme des installations qui sont désormais fin prêtes. «C'est grand mais finalement, c'est moins impressionnant que je ne le pensais. En fait, ce sont les auvents géants qui font de l'effet», estime Agnès, 33 ans, venue en famille avec son mari et ses trois enfants.

Zénith sur plage

Avec 9 000 places, c'est pourtant l'équivalent d'un Zénith qui est aménagé sur l'immense étendue de sable de la station balnéaire. Il y a 70 ans, le 6 juin 1944, c'était «Sword Beach», l'une des cinq plages du débarquement allié, un secteur attribué aux troupes britanniques. À leurs côtés, il y avait les 177 hommes du commando Kieffer, les seuls soldats français du D-day.

Demain après-midi, cette salle de spectacle à ciel ouvert va accueillir le monde : 19 chefs d'Etats, 9 000 invités en tout dont les nombreuses délégations officielles étrangères et près de 3 500 journalistes. «Ce ne sera pas ouvert au public de toute façon. J'espère trouver une place près d'un écran géant. Sinon, ce sera devant une télévision mais ce serait dommage», explique Monique, venue de Touraine avec son mari pour vivre la semaine du 6-juin en Normandie.

Intendance hors-norme

Pour qu'Ouistreham soit belle, seize kilomètres de banderoles ont été déroulés et 500 fanions et drapeaux hissés. Cette semaine encore, les nacelles étaient de service au pied des mâts et des lampadaires pour les pavoiser. Sans compter les 8 000 kits aux couleurs des nations alliées que les habitants ont dévalisé dans les commerces pour décorer leurs jardins, fenêtres et balcons.

Cette commune de moins de 10 000 habitants a prévu un budget de 150 000 € dont 30 000 € pour le seul pavoisement des rues. «Nous avons dû réorganiser les services techniques pour avoir le plus d'agents possible à la voirie et aux espaces verts», concède le maire Romain Bail. Il n'a pas encore 30 ans et entame son premier mandat sur les chapeaux de roues et doit répondre à toutes les sollicitations. «Vous êtes certains, Monsieur le maire, que nous pourrons quand même sortir de chez nous ?», s'inquiète une habitante venue chercher son laissez-passer à l'accueil de la mairie.

D'autres ont déjà gelé leur fin de semaine. «J'arrive jeudi et je ne bouge plus jusqu'au week-end», explique Christine, une Caennaise. Sa maison de famille est sur le premier front de mer. «Je serai aux premières loges pour le feu d'artifice !» En fait, un spectacle pyrotechnique géant : ce jeudi soir, 24 feux vont être tirés en même temps sur 80 kilomètres de côtes.

À la veille du 70e, c'est la grande foule qui débarque…

19 chefs d'Etats sur les plages du débarquement

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Le 70e anniversaire du Débarquement du 6 juin 1944 s'annonce fastueux, à la hauteur d'un événement qui voit s'éloigner peu à peu ceux qui en ont été les acteurs. 

 

19 chefs d'Etats sur les plages du débarquement

Dès lors, pas étonnant que de très nombreux chefs d'État et de gouvernements aient répondu présent à l'invitation du Président Hollande pour se retrouver en Normandie. Au premier rang des 19 chefs d'etat sur les plages du débarquement, on trouvera bien sûr les Alliés : Barack Obama, président des États-Unis, la reine d'Angleterre Élizabeth II, les Premiers ministres canadien Stephen Harper, et australien Tony Abbot. Vladimir Poutine le président russe, en tant qu'héritier politique de l'URSS, sera aussi présent. On comptera également des délégations de Belgique, du Danemark, de Grèce, d'Italie, du Luxembourg, de Norvège, de Nouvelle-Zélande, des Pays-Bas, de Pologne, de la République tchèque et de l a Slovaquie.

La chancelière allemande Angela Merkel sera également présente car c'est bien la paix et la réconciliation qui seront aussi célébrées avec force vendredi au cours de nombreuses cérémonies. Sept hommages bilatéraux tout d'abord : franco-américain au cimetière américain de Coleville où Hollande et Obama seront entourés de 10 000 personnes ; franco-néerandais à Arromanches ; franco-danois à Utah Beach ; franco-norvégien à Hermanville ; franco-britannique au cimetière britannique de Bayeux ; franco-polonais au cimetière d'Urville-Langannerie ou encore franco-canadien à Courseulles-sur-Mer.

Deux moments forts animeront la journée : la cérémonie d'hommage national aux victimes civiles – une première – présidée par François Hollande au mémorial de Caen à 9 heures ; puis la cérémonie internationale à Ouistreham, qui réunira à 14 h 15 tous les chefs de délégation et quelque 8 000 personnes.

Parmi elles se trouveront 1 800 vétérans, au centre de toutes les attentions. Car la plupart d'entre eux, âgés de plus de 90 ans en moyenne, font sans doute le voyage pour la dernière fois. Ils assisteront à une reconstitution mobilisant 500 musiciens militaires et 650 figurants pour rappeler en quatre actes les événements du Jour-J.

400 événements

À la mi-journée, les chefs d'État et de gouvernement ainsi que des vétérans se retrouveront au château de Bénouville, commune où se trouve le célèbre Pegasus bridge, pour un déjeuner officiel concocté par cinq chefs étoilés normands.

En parallèle aux cérémonies officielles, près de 400 événements sont prévus jusqu'en septembre – soit les 100 jours de la bataille de Normandie – et c'est dès ce soir que des animations auront lieu comme le parachutage de 300 militaires britanniques ou encore un feu d'artifice géant tiré ce soir simultanément sur 80 km de côte dans 24 communes.

Au-delà du Jour-J proprement dit, la France entend célébrer tous les événements du début de sa Libération dans le cadre d'actions mémorielles soutenues par le ministre Kader Arif. Ce dernier doit d'ailleurs signer aujourd'hui la Convention de création du musée de Falaise, en hommage aux victimes civiles normandes.

Baumgartner Ludwig

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Ludwig Baumgartner, auch Lutz Baumgartner (8. November 1909 in Nersingen ; 1953 vom Amtsgericht Neustadt an der Waldnaab für tot erklärt) war ein deutscher SS-Obersturmführer und Adjutant des Lagerkommandanten im KZ Flossenbürg und im KZ Auschwitz.

 

Baumgartner absolvierte nach dem Ende seiner Schullaufbahn eine Lehre zum Bankkaufmann und war anschließend bis 1931 bei der Gewerbebank Ulm und danach bei einer Parfümeriegroßhandlung angestellt. Anfang Februar 1932 trat er der SS (SS-Nr. 257.276) und der NSDAP (Mitgliedsnr. 1.497.067) bei.

Nach der Machtübergabe an die Nationalsozialisten trat er 1933 in den KZ-Lagerdienst ein und wurde zunächst ins KZ Dachau kommandiert. Ab 1934 war er kurzzeitig im KZ Oranienburg und danach im KZ Sachsenhausen eingesetzt. Im Frühjahr 1940 wechselte er in das KZ Flossenbürg, wo er Adjutant des Lagerkommandanten wurde. 1941 erreichte er den Rang eines SS-Obersturmführers. 

Im März 1943 wurde er in das KZ Auschwitz kommandiert, wo er von Anfang April 1943 bis zum 22. November 1943 als Nachfolger von Robert Mulka Adjutant des Lagerkommandanten Rudolf Höß war. Seine Aufgaben umfassten u.a. „die Organisierung der eintreffenden Transporte von der Ankunft bis zur Ermordung“. In Personalunion bekleidete er dort auch den Posten des SS-Gerichtsoffiziers.

Ende November 1943 wurde Baumgartner wieder in das KZ Flossenbürg zurückversetzt, wo er wieder Adjutant des Lagerkommandanten war. Im März 1944 wurde er Schutzhaftlagerführer im KZ Flossenbürg und folgte in dieser Funktion Karl Fritzsch nach. Er misshandelte und erschoss Häftlinge in Flossenbürg. Baumgartner gilt seit den Todesmärschen von KZ-Häftlingen aus Flossenbürg im April 1945 als vermisst.

Müller Paul Heinrich Theodor

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Paul Heinrich Theodor Müller (31 January 1896 in Kiel – after January 1945, declared dead by the District Court of Hohenlimburg in 1953) was a German SS-Obersturmführer and Schutzhaftlagerführer at Auschwitz concentration camp.

Müller, a merchant by profession, joined the SS in October 1933 (member no. 179,667), after the Machtergreifung. He then joined the Nazi Party on 1 May 1937 (member no. 4,486,232). By the beginning of World War II in 1939, he was employed at Sachsenhausen concentration camp. From 1940 he was employed at the Schutzstaffel Economic-Administrative Main Office, which was at Flossenbürg concentration camp.

In April 1942, Müller was ordered to Auschwitz concentration camp, where until June 1942 he served as Kompanieführer of the 1st Wachkompanie (First Guard Company). From July 1942 to October 1943, he served as Kompanieführer of the 2nd Wachkompanie in the main camp and was at the same time Schutzhaftlagerführer of the women's camp in the main camp, which, in August 1942, was converted into the extermination camp of Auschwitz-Birkenau (Auschwitz II). In the women's camp, he worked with Oberaufseherinnen Johanna Langefeld and, from October 1942, Maria Mandl.

In August 1943, he was replaced as Schutzhaftlagerführer in the women's camp by Franz Hössler. In November 1943, he was Kompanieführer of the 1st and 2nd Wachkompanies in Monowitz concentration camp, which were also responsible for guarding the subcamps of Golleschau and Jawischowitz. On 30 January 1944, Müller was awarded the War Merit Cross Second Class with Swords. In September 1944, he became head of the newly established satellite camp at Neustadt in Oberschlesien. It was a weaving mill in which 400 female prisoners were forced to work. He served there until the evacuation of Auschwitz in January 1945.

Pohl Oswald

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Oswald Pohl (30 juin 1892 - 7 juin 1951) était un officier nazi et un Obergruppenführer (équivalent : lieutenant général) SS. En tant que directeur de la WVHA (services d'administration et d'économie de la SS), il organisa l'exploitation de tout ce qui provenait des Juifs depuis les camps de concentration

Commandant Richard Baer (right) accompanies Oswald Pohl (left) during an official visit to Auschwitz by automobile.

Commandant Richard Baer (right) accompanies Oswald Pohl (left) during an official visit to Auschwitz by automobile.

Né le 30 juin 1892 à Duisburg-Ruhrort, il est le fils du serrurier Hermann Otto Emil Pohl et de Augusta Pohl (née Seifert). Il est le cinquième d’une famille de huit enfants. Après avoir fini l’école en 1912, il s’engage dans la marine. Pendant la Première Guerre mondiale, il est envoyé dans la mer Baltique et sur la côte des Flandres. Pohl suit aussi les cours d'une école de la marine, et devient trésorier le premier avril 1918.

Il passe alors la majorité de son temps à Kiel et se marie le 30 octobre de la même année. A la fin de la guerre, Pohl suit les cours d'une école de commerce et commence aussi à étudier le droit à l’Université de Kiel. Il va cependant abandonner l’université, et devient trésorier de la brigade Löwenfeld des corps francs. Son travail l’amènera à Berlin, en Haute Silésie et dans le bassin de la Ruhr. En 1920, il rejoint la nouvelle marine de la république de Weimar (Reichmarine). Pohl est transféré à Swinemünde en 1924. En 1925, Pohl rejoint la SA, puis le parti national-socialiste et reçoit le numéro 30842 le 22 février 1926. Il rencontre Heinrich Himmler en 1933 et devient son protégé. Il est nommé chef du département administratif pour celui-ci et obtient le grade de SS-Standartenführer en février 1934.

Le premier juin 1935, il est nommé trésorier du Reich et chef de l’administration de la SS et met alors sur pied l’organisme qui veillera à l’administration des camps de concentration. Pohl rompt avec l’église en 1935 et devient, quatre ans plus tard, chef de l'Office Central d’Administration et d’Économie, qui fait partie de la SS, et de l’Office Central de la Construction, qui fait partie du Ministère de l’Intérieur. Le 1er février 1942, ces deux organismes sont regroupés sous le nom de "SS-Wirtschafts-Verwaltungshauptamt", ou WVHA (Office Central de l’Administration et de l’Économie SS), que dirige Pohl.

Cet organisme a pour tâche l’organisation des camps de concentration (logement, nourriture, soins médicaux, etc...). Pohl est promu SS-Obergruppenführer et général de la Waffen-SS le 20 avril 1942. Le 12 décembre de la même année, il se marie avec Eleonore von Brüning après avoir divorcé de sa première femme. En 1944, on retire des mains de Pohl l’administration des camps de concentration pour confier celle-ci au Ministère de l’Armement. Pohl reste en charge de l’administration de la Waffen-SS jusqu’à la fin de la guerre.

Oswald Pohl, tribunal militaire américain à Nuremberg, 1947.

Oswald Pohl, tribunal militaire américain à Nuremberg, 1947.

Après la défaite allemande, Pohl se cache en Bavière, puis près de Bremen. Il est capturé par les troupes britanniques en mai 1946. Avec 17 autres personnes il est jugé par un tribunal militaire du 8 avril au 22 septembre 1947, où il est accusé de crime contre l'humanité, de crime de guerre et d’avoir été membre d’une organisation criminelle. Il est condamné à mort le 3 novembre 1947.

En 1950 il publie un livre, Credo. Mein Weg zu Gott, après sa reconversion au catholicisme. Il y a plusieurs pétitions de la part des membres du Bundestag pour demander la clémence en sa faveur, mais celle-ci est refusée par le général Thomas T. Handy. Pohl est pendu à la prison de Landsberg le 7 juin 1951.

Hoecker Karl

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Karl Höker de son vrai nom Karl-Friedrich Höcker né le 11 décembre 1911 et mort le 30 janvier 2000 fut, durant la Seconde Guerre mondiale, un nazi et membre du personnel du camp de concentration d'Auschwitz
Hoecker Karl

Il était un SS - Obersturmführer (Lieutenant) et l'adjudant de Richard Baer (Commandant du Camp de concentration d'Auschwitz de mai 1944 à février 1945). En 2006, un album photo créé par Höcker, avec quelque 116 photos de son séjour à Auschwitz, a été donné à l'United States Holocaust Memorial Museum, suscitant un nouvel intérêt pour ses activités en tant qu'administrateur de camps de concentration. Le plus jeune d'une famille de six enfants, Höcker est né dans le village de Engershausen (qui fait maintenant partie de Preußisch Oldendorf ), Allemagne.

Son père était travailleur dans la construction (il fut par la suite tué au combat pendant la Première Guerre mondiale). Après un apprentissage en tant que caissier de banque, il travailla dans une banque à Lübbecke avant d'être licencié quelque temps plus tard. Après avoir été au chômage pendant un peu plus de deux ans et demi, il rejoint les SS en octobre 1933 puis le parti nazi en mai 1937. Le 16 janvier 1945 est donné le dernier ordre général concernant Auschwitz, les nazis font exploser la plupart des crématoires et brûlent leurs archives, puis évacuent du camp quelques 58 000 prisonniers encore capables de marcher. On appela cela « la marche de la mort ».

Le 18 janvier, le camp est totalement vidé de ses occupants allemands et les détenus valides ont commencé leur marche de la mort vers différents camps de concentration. En tant qu'adjoint au commandant en chef Karl Höcker reste à Auschwitz jusqu'à l'évacuation puis est transféré au camp de Dora avec Richard BaerLes deux hommes administrent le camp jusqu'à l'arrivée des Alliés, cependant Höcker parvient à prendre la fuite et quitter le camp juste avant l'arrivée des Américains. Arrêté par les Britanniques alors qu'il tentait de s'enfuir, Höcker grâce à de faux papiers ne put être identifié. Ignorant tout de ses activités à Majdanek et Auschwitz, les Anglais le relâchèrent. C'est sans doute à ce moment là qu'il se débarrassa de son album devenu encombrant. Il retourna chez lui où il retrouva sa femme, ses deux enfants et un emploi de caissier de banque.

En 2006, un album de photos d'Auschwitz encore jamais vu à ce jour est arrivé à l'United States Holocaust Memorial Museum. L'album contient des images rares de la vie de fonctionnaires allemands à Auschwitz alors que le camp est en fonctionnement, y compris quelques photos de Josef Mengele à Auschwitz.

Höcker est mort en 2000, prétendant jusqu'à la fin qu'il n'avait rien à voir avec le camp d'extermination de Birkenau. Au cours de sa dernière déclaration au procès de Francfort en 1965, il a dit : « Je n'ai appris les événements de Birkenau ... Qu'au temps où j'étais là ... je ne pouvais rien y changer. Je n'avais aucune possibilité d'influencer ces événements, de les modifier, encore pire de les empêcher, et cela en aucune façon ... pas plus que je ne l'ai voulu, souhaiter, ni mis en œuvre. Je n'ai jamais fait de mal à personne ... Personne n'est jamais mort à Auschwitz à cause de moi. » Höcker avait témoigné qu'il n'avait jamais mis le pied sur la rampe lors du processus de sélection, en dépit d'un survivant rappelant qu'un officier du nom de famille de Höcker étant présent sur la rampe.


Baer Richard

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Richard Baer (né à Oberpfalz le 9 septembre 1911, mort le 17 juin 1963, à Francfort-sur-le-Main) est un Nazi allemand, “SS-Sturmbannführer”, commandant du camp de Auschwitz-I du 11 mai 1944 à sa dissolution au début de 1945.

Baer Richard

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, et après l'évacuation d'Auschwitz, il est nommé commandant du camp de Mittelbau. S'étant foulé le pied, il quitte le camp pour la Styrie (Autriche) avant la capitulation allemande, parvenant ainsi à échapper aux poursuites et à se cacher. Jusqu'en 1960, il vit sous une fausse identité, travaillant près de Hambourg comme ouvrier forestier.

En décembre 1960, il est arrêté après l'annonce par affiches d'une récompense pour sa dénonciation, et emprisonné. Sur le conseil de son avocat, il refuse de répondre aux questions. Il meurt en détention le 17 juin 1963 à Francfort-sur-le-Main, avant d'avoir été jugé.

Richard Baer (September 9, 1911 – June 17, 1963) was a German Nazi official with the rank of SS-Sturmbannführer (major) and commander of the Auschwitz I concentration camp from May 1944 to February 1945. He was a member of N.S.D.A.P. (no. 454991) and the SS (no. 44225). Baer was born in Floss, Bavaria in 1911; originally a trained confectioner, he became a guard in Dachau concentration camp after becoming unemployed in 1930. In 1939, he joined the SS-Totenkopfverbände, and was appointed adjutant of Neuengamme concentration camp in 1942 following spells in Oranienburg, Columbia-Haus and Sachsenhausen. At Neuengamme he participated in the killing of Soviet prisoners of war in a special gas chamber and in the selection of prisoners for the so-called Operation 14f13 in the T-4 Euthanasia Program.

From November 1942 until May 1944, Baer was adjutant of SS-Obergruppenführer Oswald Pohl, then chief of the Wirtschaftsverwaltungshauptamt (SS office of economic policy). In November 1943, he took over the department D I, the "inspectorate for concentration camps". He succeeded Arthur Liebehenschel, considered by Himmler to be too "soft" with the prisoners, as the third and final commandant of Auschwitz from May 11, 1944 until the final dissolution of the camp in early 1945. From November 1943 until the end of 1944 Fritz Hartjenstein and Josef Kramer were responsible for the extermination camp Auschwitz II, Birkenau, so that Baer was only Commandant of this part of the camp from the end of 1944 until January 1945. Near the end of the war Richard Baer, having replaced Otto Förschner as commandant of the Dora-Mittelbau camp in Thuringia Nordhausen, was responsible for the execution of Russian prisoners at mass gallows. His final rank was SS-Sturmbannführer (Major).

At the end of the war, Baer fled and lived near Hamburg as Karl Egon Neumann, a forestry worker. In the course of investigation in the Frankfurt Auschwitz Trials a warrant for his arrest was issued in October 1960 and his photograph was printed in newspapers. He was recognised by a co-worker and arrested in December 1960 after Adolf Eichmann's arrest. On the advice of his lawyer he refused to testify and died of a heart attack in pre-trial detention in 1963.

The story of Baer's arrest is vividly recounted by Devin Pendas in his book The Frankfurt Auschwitz Trial. After seeing a wanted picture in the Bild-Zeitung, a co-worker on Otto von Bismarck's estate reported that Baer was working as a forester there. When officials confronted "Neumann" in the forest on the early morning of December 20, 1960, he at first denied everything. Having already addressed Baer as her "husband", the woman in the house subsequently gave her name as "Frau Baer", but still claimed that Baer was named Neumann. Baer, however, finally admitted his true identity.

 

Eichmann Adolf

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Né le 19 mars 1906 à Solingen en Allemagne, Adolf Eichmann est le fils d’un industriel et homme d’affaires, Adolf Karl Eichmann, et de Maria née Schefferling. 

Eichmann Adolf

En 1914, après la mort de Maria, la famille Eichmann déménage à Linz en Autriche. Durant la Première Guerre mondiale, le père d’Eichmann sert dans l'armée austro-hongroise. À la fin de la guerre, il retourne à Linz et reprend les rênes de l’affaire familiale. Le jeune Eichmann quitte l’école (Realschule) sans diplôme et débute l’apprentissage de la mécanique qu’il abandonnera également. En 1923, il commençe à travailler pour la compagnie minière de son père. De 1925 à 1927, il travaille comme vendeur pour Oberösterreichische Elektrobau AG, ensuite il travaille comme agent régional de la Vacuum Oil Company AG, une filiale de la Standard Oil jusqu’au printemps 1933 où il retourne en Allemagne.

Adolf Eichmann épouse Vera Liebl le 21 mars 1935. Le couple aura quatre fils, Klaus, né en 1936 à Berlin, Horst Adolf né en 1940 à Vienne, Dieter Helmut né en 1942 à Prague, et Ricardo Francisco né en 1955 à Buenos Aires. Il a ses premiers contacts avec le parti Nazi lorsqu'il rejoint le mouvement des Wandervogel, classé de nos jours dans le courant idéologique de l'anarchisme de droite, qui entretient des relations troubles avec le milieu antisémite. À 26 ans, en 1932, il est invité avec son père à une réunion du parti nazi autrichien, sur l'invitation d'Ernst Kaltenbrunner, un vieil ami de la famille. Fortement impressionné, cet épisode déterminera l'engagement de Eichmann dans le national-socialisme. Suivant le conseil d'Ernst Kaltenbrunner, Eichmann rejoint la SS autrichienne le 1er avril 1932 en qualité de SS-Anwärter. Il est pleinement intégré à la SS en novembre comme SS-Mann sous le matricule 45326. Il sert alors à mi-temps dans la Allgemeine-SS de Salzburg. Quand, en 1933, les nazis accèdent au pouvoir, Eichmann revient en Allemagne et demande son intégration à plein temps dans la SS, qui est acceptée, et en novembre il est promu Scharführer et intégré à l'équipe d'administration du camp de concentration de Dachau.

En 1934, il choisit de faire une carrière dans la SS demande son transfert dans la Sicherheitspolizei qui commence à devenir une organisation puissante et crainte. Il y est effectivement transféré en novembre et est promu Oberscharführer. Il est alors assigné au centre de commandement des Sicherheitsdienst (SD) à Berlin où il est rapidement remarqué par ses supérieurs qui le promeuvent encore au rang de Hauptscharführer en 1935 puis à celui de SS-Untersturmführer en 1937.

Cette même année, il est envoyé avec son supérieur Herbert Hagen en Palestine, alors sous mandat britannique, pour étudier la possibilité d'une émigration massive des Juifs allemands vers cette contrée. Ils débarquent à Haifa, mais n'obtenant qu'un visa de transit, ils vont jusqu'au Caire où ils rencontrent un membre de la Haganah, mais le sujet de la discussion est encore de nos jours mal connu. Les rencontres qu'ils avaient prévues avec les chefs arabes ne purent avoir lieu du fait de l'interdiction de territoire palestinien. Dans leur rapport ils déconseillèrent une émigration à grande échelle des Juifs allemands autant pour des raisons économiques que pour ne pas contredire la politique du Reich qui préconisait de ne pas laisser un État juif se créer en Palestine.

En 1938, après l’Anschluss, Eichmann est envoyé en Autriche pour organiser les forces de sécurité SS à Vienne. Pour cette action il est promu SS-Obersturmführer. À la fin de cette même année il est désigné par le commandement SS pour former le Zentralstelle für jüdische Auswanderung, le bureau central pour l'émigration juive, qui a la charge de déporter et d'expulser les Juifs d'Autriche. Pour cette tâche, il étudie le judaïsme qui le fascine et il développe alors un profond antisémitisme. Au début de la Seconde Guerre mondiale, Eichmann est promu SS-Hauptsturmführer et s'est fait un nom au bureau de l'émigration juive. Il s'y est fait de nombreux contacts avec les leaders du mouvement sioniste avec lesquels il travaille pour accélérer l'émigration juive depuis le Reich. Eichmann retourne à Berlin en 1939 après la formation du Bureau central de sécurité du Reich (RSHA).

En décembre 1939, il est désigné à la tête du RSHA Referat IV B4, la section du RSHA qui s'occupe des affaires juives et de l'évacuation. En août 1940, il publie le Reichssicherheitshauptamt: Madagaskar Projekt qui prévoyait la déportation de l'ensemble de la population juive d'Europe dans la colonie française de Madagascar. C'est alors qu'il obtient le grade de SS-Sturmbannführer et un an plus tard il accède à celui de Obersturmbannführer. En 1942, Reinhard Heydrich invite Eichmann à participer à la conférence de Wannsee où l'Allemagne nazie décide de la solution finale et Eichmann est nommé « administrateur du transport ». Il a la charge de tous les trains qui transportent les Juifs vers les camps de la mort en Pologne. Durant les deux années suivantes, Eichmann assume son rôle avec zèle et déclare qu'il rirait « en sautant dans la tombe, car j'ai le sentiment d'avoir tué cinq millions de Juifs.

Voilà qui me donne beaucoup de satisfaction et de plaisir. » Son travail est remarqué et, en 1944, il est nommé en Hongrie pour organiser la déportation des Juifs et il envoie 400 000 Hongrois de toutes confessions dans les chambres à gaz nazies. En 1945, Heinrich Himmler, ministre de l'intérieur et Reichsführer SS, ordonne l'arrêt des exterminations et la destruction des preuves de la solution finale. Eichmann refuse les ordres et continue à déporter et à assassiner les Hongrois. Il s'efforce aussi d'éviter d'intégrer les unités combattantes, ayant été nommé un an auparavant Untersturmführer de réserve de la Waffen-SS. Eichmann fuit l'avancée soviétique et rejoint l'Autriche où il retrouve Ernst Kaltenbrunner. Durant les années 1950, de nombreux juifs s'emploient à retrouver les criminels nazis en fuite, et Eichmann fait partie des premiers sur la liste. Des documents déclassifiés montrent que le gouvernement ouest-allemand ainsi que la CIA connaissent, dès 1952 (1958 pour la CIA), le pseudonyme sous lequel se cache Eichmann (Klement), mais ne le révèlent pas pour raisons d'État. Il semble que la crainte ait été que Eichmann dénonce Hans Globke, alors membre du gouvernement du chancelier Konrad Adenauer.

Simon Wiesenthal, un de ces chasseurs de nazis, rencontre, lors d'une réunion philatélique, un ami autrichien, baron, qui, par hasard, en lui montrant sa collection, lui confie avoir conservé cette carte postale d'un de ses contacts en Argentine, bien connue à l'époque pour abriter de nombreux anciens responsables nazis, qui dit avoir vu « ce sale porc d'Eichmann » ayant "régné" sur les Juifs et qui contient des informations plus précises : « Il vit à Buenos Aires et travaille pour la société des eaux ». Il semble que ces informations (entre autres) recueillies par Wiesenthal permirent aux Israéliens de localiser Eichmann en Argentine. Il existe cependant une controverse concernant le rôle exact de Wiesenthal depuis que le Jerusalem Post a révélé dans son édition du 7 mai 1991 l'existence d'un manuscrit non publié d'Isser Harel, dirigeant du Mossad lors de la capture d'Eichmann, qui sous-entend que les agissements de Wiesenthal auraient failli compromettre l'enlèvement d'Eichmann et empêché celui de Joseph Mengele. L'autre acteur principal de la chasse lancée contre Eichmann est Lothar Hermann, un rescapé de Dachau, qui émigre en Argentine dans les années 1950 avec toute sa famille. Or, sa fille Sylvia entretient une relation avec Klaus, le fils aîné d'Eichmann.

Les remarques de Klaus concernant le passé nazi de son père, ainsi que la lecture en 1957 d'un article concernant les criminels nazis réfugiés en Argentine (dont Eichmann), mettent Hermann sur la voie. Il envoie alors sa fille enquêter chez les Eichmann (qui se font encore appeler Klement), et elle obtient de la bouche même d'Adolf la confirmation des soupçons de son père. Celui-ci prévient Fritz Bauer, le procureur de la Hesse. Bauer n'ayant pas confiance en la justice allemande qui compte encore de nombreux ex-nazis dans ses rangs, prévient directement les autorités israéliennes qui prennent contact avec Hermann. Le Mossad localise alors précisément Eichmann et, grâce aux indications de Hermann qui continue à le surveiller, il échafaude un plan d'enlèvement. Le gouvernement israélien approuve finalement en 1960 ce plan qui est exécuté peu après. Eichmann est enlevé en pleine rue par une équipe d'agents du Mossad le 11 mai 1960 et, le 21, il est transporté jusqu'en Israël à partir d'un aéroport militaire argentin. Pour l'anecdote, à l'entrée de la base, un barrage militaire les attendait. Afin qu'Eichmann ne dévoile pas aux soldats argentins qu'il venait d'être enlevé, il fut revêtu d'un uniforme israélien et on le força à boire une bouteille de whisky entière. Rafi Eitan (chargé de l'opération) et ses hommes s'aspergèrent de whisky. À l'entrée de la base, les soldats argentins arrêtèrent l'automobile et se moquèrent des Israéliens incapables de tenir l'alcool.

Cette action, contrevenant aux lois internationales, soulève la colère des autorités argentines. Le gouvernement israélien nie tout d'abord être impliqué dans cet enlèvement et prétend qu'il est le fait de volontaires civils juifs chasseurs de nazis. David Ben Gourion, alors Premier ministre, annonce la capture d'Eichmann à la Knesset le 23 mai 1960. Cette annonce est acclamée debout par les députés présents. Pour connaître les détails de la capture d'Eichmann, on peut se reporter à l'ouvrage d'Isser Harel La Maison de la rue Garibaldi.

Eichmann comparaît à Jérusalem pour quinze chefs d'accusation le 11 avril 1961. On peut regrouper les chefs d'accusation en quatre catégories : crimes contre le peuple juif (chefs d’inculpation 1-4) ; crimes contre l’humanité (5-7, 9-12) ; crimes de guerre (8) ; participation à une organisation hostile (13-15). Exceptionnellement, ce procès fut présidé par trois juges au lieu d'un jury comme le veut la procédure israélienne normale. De plus, le procureur n'est autre que Gideon Hausner, alors procureur général. Ce procès provoqua une controverse internationale et un émoi gigantesque. Les téléspectateurs du monde entier découvrirent en direct Eichmann dans une cage de verre blindée écoutant un interminable défilé de témoins décrivant son rôle dans le transport des victimes de l'Holocauste.

La seule ligne de défense d'Eichmann était d'affirmer n'avoir rien fait d'autre que « suivre les ordres ». Déclaré coupable pour tous les chefs d'inculpation, il est condamné à mort le 15 décembre 1961 et pendu par l'agent pénitentiaire Shalom Nagar peu après minuit le 1er juin 1962 dans la cour de la prison de Ramla. Il est l'un de deux seuls condamnés à mort à avoir été exécuté par Israël et le seul civil. En Israël, les infractions dont Eichmann a été accusé, avec la trahison, constituent les seuls crimes capitaux.

On prétend que ses derniers mots furent : « Vive l'Allemagne. Vive l'Autriche. Vive l'Argentine. Ce sont les trois pays desquels je fus le plus proche et je ne les oublierai pas. Je devais obéir aux règles de la guerre et à mon drapeau. Je suis prêt » puis «Pourim 1946 !», faisant sans doute référence à l'événement de Pourim. Pourtant, le bourreau d'Eichmann ne fait mention d'aucune parole. D'après son souvenir : "Il n'y avait là qu'Eichmann et moi. Je me tenais à un mètre de lui et le regardai droit dans les yeux. Il refusa qu'on lui bande les yeux, et il portait encore aux pieds des pantoufles à carreaux ordinaires. J'ai tiré la manette et il est tombé en se balançant au bout de la corde".

Il est vraisemblable qu'Eichmann n'ait prononcé aucune parole, car il a passé sa captivité à rédiger un document de 1 300 pages intitulé "False Gods" qui tenait lieu de dernières paroles et fut rendu public par les autorités israéliennes le 29 février 2000. Son corps a été incinéré et ses cendres dispersées dans la Méditerranée. La dispersion des cendres dans la mer fut l’une des dernières volontés d’Adolf Eichmann. Israël accepta la dispersion des cendres, mais uniquement au-delà des eaux territoriales de l’État hébreu. Le député de la Knesset (le parlement israëlien) Ivo Goldberg fit un long discours à l'assemblée le lendemain matin à ce sujet :

« J'ai perdu ma mère, j'ai perdu mon père, j'ai perdu mes sœurs, j'ai perdu mes frères, j'ai perdu des tantes, j'ai perdu des oncles, j'ai perdu des amis il y a vingt ans. J'ai survécu aux camps avec la honte de m'en être sorti et pas eux. De ma famille et de mes amis, il ne me reste rien à part leurs souvenirs. Eichmann est mort. Et alors? Certes cela ne fera pas revenir ma famille, cela ne fera pas non plus revenir mes amis, mais au moins il a été jugé. Qu'il ait été pendu m'indiffère. Qu'il soit mort m'est égal. L'homme et le criminel ont été jugés et condamnés. J'étais dans le camp de Bergen-Belsen quand ce petit homme boiteux, rachitique et engoncé dans son uniforme avait inspecté le camp. Comme nous avions été avertis de sa visite, nous étions tous dehors à vouloir voir qui était ce Eichmann qui avait tant de haine contre nous. Je le vis marcher fièrement toisant les vieillards faméliques et regarder avec mépris les adolescents aux corps décharnés. Ce jour-là, j'étais à mille lieux de me douter que je reverrais cet homme moins de vingt ans plus tard dans une salle d'audience pour être jugé, De terrible bourreau actif et passif, il est devenu un simple citoyen banal pour reprendre l'expression d'Hannah Arendt. Eichmann est mort, mais le souvenir de nos frères de persécution ne doit pas pour autant l'être. Apprenons aux jeunes ce qui s'est passé pour qu'il n'y ait plus jamais d'autre Eichmann. ... »

Depuis plus de quarante ans qu'Eichmann est mort, les historiens n'ont cessé de spéculer sur sa vie et sur son action. La question la plus cruciale étant de définir sa responsabilité exacte dans la mise en œuvre de la solution finale. La plupart affirment qu'il savait exactement ce qu'il faisait et connaissait les conséquences de ses actes. Néanmoins, quelques-uns, dont son fils, estiment qu'il a été méjugé et qu'il ne faisait que son devoir de soldat allemand. Une troisième et très controversée analyse est faite notamment par Hannah Arendt, philosophe juive allemande exilée aux États-Unis lors de la montée du nazisme dans les années 1930 et qui a couvert le procès Eichmann pour le magazine The New Yorker. Dans son ouvrage Eichmann à Jérusalem qui compile ses chroniques de ce procès, Arendt conclut qu'Eichmann n'a montré ni antisémitisme ni troubles psychiques, et qu'il n'avait agi de la sorte durant la guerre que pour « faire carrière ». Elle le décrit comme étant la personnification même de la « banalité du mal », se basant sur le fait qu'au procès il n'a semblé ressentir ni culpabilité ni haine et présenté une personnalité tout ce qu'il y a de plus ordinaire.

Elle élargit cette constatation à la plupart des criminels nazis, et ce quel que soit le rang dans la chaîne de commandement, chacun effectuant consciencieusement son travail de fonctionnaire ou de soldat plus préoccupé comme tout un chacun par son avancement que par les conséquences réelles du travail. Beaucoup allèrent plus loin dans ce raisonnement en affirmant que chacun, pour peu que les bonnes conditions soient réunies, les bons ordres, les bonnes incitations données au bon moment, peut commettre les crimes les plus odieux, mais Arendt elle-même refusa cette interprétation.  Une autre analyse, menée par Christophe Dejours, essaie de mettre en relation le cas Eichmann et le recours aux stratégies de défense dans la banalisation du mal. On pourra lire a cet égard : Souffrance en France, où Christophe Dejours compare également sa propre analyse avec les écrits de Arendt.

Eichmann Adolf

Hoess Rudolf

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Rudolf Franz Ferdinand Hoess (né le 25 novembre 1900 à Baden-Baden et exécuté le 16 avril 1947 à Auschwitz pour crimes contre l'humanité) a été un officier SS et un rouage de premier ordre dans le génocide des Juifs de l'Europe occupée. 

Hoess Rudolf

En tant que premier commandant du camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, le plus vaste du système nazi, du 1er mai 1940 jusqu'au 1er décembre 1943, puis de nouveau en poste entre mai et septembre 1944, quand la déportation massive des Juifs hongrois portait la machine de mort à son plus haut rendement, il mit en œuvre l'élimination industrielle des déportés juifs en utilisant le Zyklon B dans un ensemble de chambres à gaz doublées de fours crématoires destinés à détruire les corps.

Il supervisa également les traitements inhumains et meurtriers infligés dans son camp aux résistants notamment polonais, aux Tziganes, aux prisonniers de guerre soviétiques, aux « asociaux » et aux victimes d'expériences pseudo-médicales. Responsable de la mort de près d'un million d'êtres humains (dont 90 % de Juifs), ses mémoires constituent un document historique d'une importance reconnue pour la connaissance de la Shoah, de l'univers concentrationnaire et de la mentalité des bourreaux. Fils d'une famille catholique de Baden-Baden, son père nourrit le souhait de voir son fils devenir prêtre et l'éleva dans ce but avec autorité ; Rudolf ira au Collège des Pères. Il voit l'arrivée de la guerre avec beaucoup d'enthousiasme et s'engage dans sa ville comme brancardier des blessés du front. A trois reprises, il tenta de s'infiltrer sur le front par le train, mais il est renvoyé chez lui en raison de son jeune âge. Après la mort de son père, Hoess s'engage en août 1916 dans l'armée, plus précisément dans la cavalerie chez les Dragons, grâce à sa rencontre du Capitaine Günther, qui l'estime beaucoup, alors qu'il n'a pas encore 16 ans.

Il est envoyé servir dans l'Empire ottoman, en Irak, puis en Palestine, et à 17 ans, il est déjà sous-officier décoré de la Croix de fer de 2e et 1re classes. En 1919, après la Première Guerre mondiale, il s'engage dans une troupe paramilitaire nommée Roßbach et part combattre dans les territoires allemands près de la Baltique, dans la Ruhr et en Haute-Silésie. Libéré de cette troupe, il s'inscrit au parti nazi comme SA en 1922. Ayant participé au meurtre du communiste Walter Kadow, il est condamné à 10 ans de prison, mais est libéré en 1928 grâce à une amnistie. C'est notamment ce séjour en prison qui conduira Himmler à le choisir pour diriger le camp d'Auschwitz-Birkenau. Cet emprisonnement fera de lui un expert dans la psychologie des prisonniers, c'est de lui que viendra l'idée de maquiller les chambres à gaz en douche pour que les gazages se fassent sans rebellion de la part des détenus.

À la suggestion de Heinrich Himmler, il demande à faire partie des SS en 1933 et est accepté l'année suivante. Le 1er décembre 1934, il devient membre du Totenkopfverbände (l'unité "tête de mort"). Il sert ainsi au camp de Dachau. Promu SS Hauptsturmführer en 1938, il est candidat pour être commandant au camp de Sachsenhausen. En 1940, devenu membre des Waffen-SS l'année précédente, il est nommé commandant du camp d'Auschwitz, où il reste jusqu'en 1943. Il y met en place un premier camp Auschwitz 1 puis un second Auschwitz 2 Birkenau qui sera celui de l'extermination massive des populations juives d'Europe. Jusqu'alors (dans d'autres camps notamment), les gazages étaient effectués avec des gaz d'échappement.

La particularité de l'extermination mise en place par Hoess a été d'utiliser le Zyklon B. Les tous premiers essais de gazages au Zyklon B (acide prussique dont l'utilisation normale était celle d'insecticide) ont lieu à Auschwitz 1, fin 1941. Au printemps 1942 les déportations en masse commencent et Hoess met en place deux lieux de gazage provisoires à Birkenau avant de faire construire au printemps 1943 quatre crématoires (on appelle crématoires des bâtiments qui comprenaient à la fois une salle de déshabillage, des chambres à gaz et les fours crématoires proprement dits). Hoess a donc, sur ordre de Himmler, organisé la Solution finale à Auschwitz en améliorant ses méthodes entre la fin 1941 et le printemps 1943 : le but en était le meurtre de masse d'un maximum de Juifs en un minimum de temps.

Du 1er décembre 1943 au 8 mai 1944, il est remplacé par Arthur Liebehenschel, dont il reprend les postes au Amstgruppe D du Wirtschaftverwaltungshauptamt des SSHimmler le renvoie à Auschwitz pour mettre en place l'« Aktion Hoess », c'est-à-dire la machine de mort du camp d'Auschwitz II Birkenau qui visa des juifs de Hongrie. Capturé le 11 mars 1946 par la police militaire britannique, il témoigne pendant les procès de Nuremberg contre Ernst Kaltenbrunner, Oswald Pohl et la firme IG Farben. Il est transféré aux autorités polonaises le 25 mai 1946. Il est jugé par le Tribunal suprême de Pologne du 1er au 29 mars 1947. Condamné à mort le 2 avril 1947, son exécution par pendaison a lieu le 7 avril près du crématorium du camp d'Auschwitz 1 et de la maison qu'il a occupée avec sa famille durant toutes les années pendant lesquelles il a dirigé le camp.

Pendant son interrogatoire, cet homme ne se croyait en aucun cas coupable et répétait constamment qu'il avait obéi à des ordres. Pendant son emprisonnement, il rédigea une autobiographie publiée en 1958 sous le titre Rudolf Hoess - Le Commandant d'Auschwitz parle. Il s'y présente comme un homme élevé dans l'obéissance aux ordres. Il y exprime son antisémitisme et son dégoût pour les Tziganes comme des évidences. En 1952, l'écrivain français Robert Merle publia une biographie romancée de Hoess (Rudolf Lang dans le récit), la Mort est mon métier. Ses sources ont été l'autobiographie de Hoess et ses états de services au sein de l'armée allemande et du parti nazi. De plus, il s'est basé sur le résumé des entretiens de Hoess avec le psychologue américain Gustave Gilbert qui l'interrogea dans sa cellule au moment du procès de Nuremberg. L'auteur concentre son attention sur les raisons qui peuvent pousser un homme à exécuter des ordres menant au massacre des 2,5 millions de déportés qui lui furent imputés (c'était la propre estimation de Hoess). Plus de la moitié du récit est donc consacrée à l'éducation du jeune Hoess, à ses multiples frustrations et au mouvement qui le rapproche des SA, puis des SS.

La seconde moitié du roman est un véritable travail d'historien : Merle y décrit avec précision la mise en place de la Solution finale à Auschwitz de même que l'implacable organisation nazie qui, en segmentant les tâches jusqu'au moindre détail, interdit à Hoess toute maîtrise de ses actes et toute prise de distance, ne serait-ce que de conscience. En 1985, l'écrivain italien Primo Levi, lui-même ancien déporté à Auschwitz, rédige une préface à l'édition italienne de l'autobiographie de Hoess. Cette préface figure dans l'ouvrage de Levi L'asymétrie et la Vie. En 2006, dans son livre les Les Bienveillantes, Jonathan Littell évoque à de nombreuses reprises la rencontre entre Rudolf Hoess et son héros, Maximilien Aue. Par la voie narrative et par les thèmes abordés, les deux ouvrages furent directement associés. Mais à la différence de Robert Merle, Jonathan Littell nous présente Rudolf Hoess comme un fonctionnaire corrompu et sans intelligence.

Kramer Josef

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Josef Kramer (10 novembre 1906, Munich – 13 décembre 1945, Hamelin) était un militaire nazi qui occupa la fonction de commandant du camp de concentration de Struthof, puis de Bergen-Belsen entre le 2 décembre 1944 et le 15 avril 1945, moment de la libération du camp par les britanniques. Il fut reconnu coupable de crimes de guerre et pendu a la prison de Hamelin peu après la chute du IIIe Reich. 

Josef Kramer lors de son arrestation

Josef Kramer lors de son arrestation

Il rejoint le NSDAP en 1931 et les Schutzstaffel (SS) en 1932, où ses fonctions l'amènent à travailler dans les prisons allemandes puis dans les camps de concentration. En 1934, il fut assigné comme simple garde dans le camp de concentration de Dachau mais bien noté, il gravit rapidement les échelons pour finalement obtenir un poste important au sein du camp de concentration de Sachsenhausen et Mauthausen. En 1940, il devint l'assistant de Rudolf Höss alors le commandant de camp de Auschwitz et un an plus tard, commandant du camp de Struthof en Alsace. En 1942, Kramer fut promu au rang de Hauptsturmführer (soit capitaine). De mai 1944 à décembre 1944, il fut en charge des chambres à gaz du complexe d'Auschwitz-Birkenau avant finalement d'être muté et promu, le 2 décembre 1944, commandant général du camp de concentration de Bergen-Belsen, jusqu'au 15 avril 1945. Surnommé la "Bête de Belsen" par les déportés du camp de Bergen-Belsen, il fut un des criminels nazis les plus connus car il participa activement à la mort de plusieurs milliers de personnes.

Joseph Kramer et 44 autres responsables nazis (dont 15 femmes) furent mis en accusation au procès de Bergen-Belsen par la cour militaire britannique à Lüneburg. Le procès dura quelques semaines entre septembre et novembre 1945. Kramer fut condamné à mort le 17 novembre 1945 et pendu à Hamelin par Albert Pierrepoint le 13 décembre 1945. Déposition de Joseph Kramer enregistrée par le commandant Jadin, juge d'instruction militaire près le tribunal militaire de la 10e région militaire, en déplacement à la prison de Celle, 26 juillet 1945, au sujet du gazage de 86 Juifs au Struthof :

« Au début d'août 1943, je reçus les 80 internés destinés à être supprimés (...), et je commençai par faire conduire dans la chambre à gaz un certain soir, vers 9 heures, à l'aide d'une camionnette, une première fois, une quinzaine de femmes environ. Je déclarai à ces femmes qu'elles devaient passer dans la chambre de désinfection et je leur cachai qu'elles devaient être asphyxiées. Assisté de quelques SS, je les fis complètement se déshabiller et je les poussai dans la chambre à gaz, alors qu'elles étaient toutes nues. Au moment où je fermais la porte, elles se mirent à hurler. J'introduisis, après avoir fermé la porte, une certaine quantité de sels dans un entonnoir placé au-dessus à droite du regard.

Puis, je fermai l'orifice de l'entonnoir à l'aide d'un robinet qui était adapté dans le bas de cet entonnoir, prolongé lui-même par un tube en métal. Ce tube en métal conduisit le sel et l'eau dans l'excavation intérieure de la chambre dont je viens de vous parler. J'allumai l'intérieur de la chambre à l'aide du commutateur placé près de l'entonnoir et j'observai par le regard ce qui se passait à l'intérieur de la chambre. Je constatai que ces femmes ont continué à respirer une demi-minute, puis elles tombèrent à terre. Lorsque j'ouvris la porte après avoir fait en même temps marcher la ventilation à l'intérieur de cheminée d'aération, je constatai que ces femmes étaient étendues sans vie et qu'elles avaient laissé échapper leurs matières fécales.

J'ai chargé deux officiers SS infirmiers de transporter ces cadavres dans une camionnette, le lendemain matin, vers 5h30, pour qu'ils soient conduits à l'Institut d'anatomie, ainsi que le professeur Hirt me l'avait demandé.Quelques jours après, dans les mêmes conditions que sus-indiquées, j'ai conduit de nouveau dans la chambre à gaz une certaine quantité de femmes qui furent asphyxiées de la même façon, puis encore quelques jours après, j'ai fait conduire dans la chambre à gaz, en deux ou trois fois, peut-être une cinquantaine d'hommes environ, peut-être cinquante-cinq qui furent supprimés toujours à l'aide de ces sels que je tenais de Hirt.

Demande Vous m'avez tout à l'heure, parlé des conditions dans lesquelles vous avez exécuté les internés à l'aide de gaz asphyxiants. Au cas où les internés n'auraient pas été tués à la suite de l'introduction des gaz, faite par vous, les auriez-vous achevés à l'aide d'une balle ? J'aurais tenté de les asphyxier à nouveau en projetant dans la chambre une seconde dose de gaz. Je n'ai éprouvé aucune émotion en accomplissant ces actes, car j'avais reçu l'ordre d'exécuter de la façon dont je vous ai indiqué les 80 internés. J'ai d'ailleurs été élevé comme cela. »

Camp d'Auschwitz-Birkenau

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Auschwitz-Birkenau ou plus simplement Auschwitz est le plus grand camp de concentration et d'extermination du Troisième Reich. Il se situe dans la ville d'Oświęcim (Auschwitz en allemand), annexée au Reich (province de Haute-Silésie) après l'invasion de la Pologne.
 
Camp d'Auschwitz-Birkenau
Ce camp de concentration, dirigé par les SS, est créé en mai 1940 et libéré par l'Armée rouge le 27 janvier 1945. En cinq années, plus de 1,1 million d'hommes, de femmes et d'enfants, meurent à Auschwitz, dont 900 000 immédiatement à leur sortie des trains qui les y amenaient. 90 % de ces personnes étaient juives. Ces victimes de la solution finale sont tuées dans les chambres à gaz ou parfois avec des armes à feu, mais meurent aussi de maladies, de malnutrition, de mauvais traitements ou d'expériences médicales.

En raison de sa taille, Auschwitz est considéré comme le symbole des meurtres en masse commis par les nazis, et plus particulièrement celui du génocide des Juifs dans lequel près de six millions d'entre eux sont assassinés. À l'instar des autres camps de concentration, Auschwitz était sous les ordres de Heinrich Himmler et de la Schutzstaffel. Le responsable du camp était le SS-Obersturmbannführer Rudolf Hoess jusqu'à l'été 1943, remplacé ensuite par Arthur Liebehenschel et Richard BaerRudolf Hoess a fourni des descriptions détaillées du fonctionnement du camp dans son autobiographie, mais aussi lors du procès de Nuremberg. Retrouvé par les Alliés en Bavière où il se cachait sous une fausse identité, il est condamné à mort par un tribunal polonais et pendu en 1947 face au crématorium d'Auschwitz I.

Auschwitz était principalement constitué de trois camps :

 
  • 1. Auschwitz I, ouvert le 20 mai 1940 — Le camp souche (principal) est un camp de concentration où périrent près de 70 000 hommes, au début des prisonniers de guerre et des opposants politiques polonais et soviétiques ; ensuite des Juifs et des résistants de toutes nationalités.
  • 2. Auschwitz II (Birkenau), ouvert le 8 octobre 1941 — À la fois camp de concentration et centre de mise à mort immédiate où périrent plus d'un million de personnes, juives dans leur immense majorité ainsi que des Tziganes.
  • 3. Auschwitz III (Monowitz), ouvert le 31 mai 1942 — Un camp de travail pour les usines IG Farben.

Ces trois camps étaient complétés par une cinquantaine de petits camps dispersés dans la région et placés sous la même administration.
Entrée d'Auschwitz I avec l'inscription Arbeit macht frei (« le travail rend libre »)

Entrée d'Auschwitz I avec l'inscription Arbeit macht frei (« le travail rend libre »)

Auschwitz I

La création du camp souche Auschwitz I est décidée par les SS en février 1940 : c'est un camp de concentration et de travail forcé. Il se situe au milieu d'une région polonaise riche en matières premières : eau (au bord de la rivière Sola, zones marécageuses à proximité), chaux, et charbon (à 30 km du camp se trouvent des gisements parmi les plus riches d'Europe). Ces ressources sont nécessaires pour la production d'essence synthétique et de caoutchouc synthétique ; elles sont essentielles pour l'effort de guerre allemand. C'est pourquoi les nazis chargent le groupe chimique IG Farben d'en assurer l'exploitation sur le site3. La main-d'œuvre sera celle du camp de concentration. Le Reichsführer Himmler comprend l'importance du projet et projette de passer d'une population carcérale de 10 000 à 100 000 lors de sa visite en mars 1941. 

Himmler veut faire d'Auschwitz un camp modèle de colonisation à l'Est, avec une Kommandantur et un quartier général monumental du parti nazi ; ce dernier aurait eu des appartements privés de grand luxe ; ce gigantesque projet aurait été financé par la manne générée par la revente des matières premières à IG Farben, mais ils n'ont jamais été appliqués à cause du déroulement de la guerre : en juin 41 Adolf Hitler donne l'ordre d'attaquer l'URSS. Le commandant SS Hoess est chargé de la construction du camp et de son maintien. Il n'aura pas toujours le matériel nécessaire à la construction, c'est pourquoi il sera obligé d'en voler, par exemple cent mètres de fil de fer barbelé. 

Le camp se situe sur l'emplacement d'une ancienne caserne de l'armée polonaise dont les bâtiments délabrés entourent un vaste terrain pour le dressage des chevaux. Il se situe au milieu de la région de la Pologne annexée par le Reich en 1939. Les premiers prisonniers sont des opposants politiques polonais, socialistes ou communistes pour la plupart. Une première vague, au nombre de 720, arrive en juin 1940. Le camp est prévu pour ceux que le régime nazi estime dangereux : suspects de résistance, hommes politiques, intellectuels, puis des prisonniers de guerre Soviétiques, des Allemands condamnés par les tribunaux, des prisonniers politiques, ainsi que ce que les nazis appellent des « éléments asociaux » : Tziganes, prostituées, homosexuels, handicapés, Témoins de Jéhovah, Juifs.

En 1940, le camp renferme de 13 000 à 16 000 détenus, pour 300 gardiens SS. Le nombre de prisonniers atteint environ 20 000 en 1942. Durant les vingt premiers mois, plus de la moitié des 23 000 prisonniers polonais meurent à la suite des traitements inhumains et des tortures infligés par les gardiens SS. À partir de l'agression contre l'URSS, Hitler redirigera les prisonniers de guerre soviétiques vers Auschwitz, ce qui modifiera les plans initialement prévus par Himmler. La brutalité des gardiens SS augmente particulièrement quand les prisonniers de guerre soviétiques arrivent dans le camp : ces derniers sont les plus mal traités de tous les prisonniers. 

À mesure que les troupes allemandes pénètrent en URSS, elles abattent toutes les populations juives (hommes, femmes, enfants, du bébé au vieillard) des régions traversées, mais en août 41 des officiers se plaignent de cette tâche barbare et déshumanisante ; les Allemands pour une raison de coût refusent d'envoyer sur le front les bonbonnes de monoxyde de carbone nécessaire au gazage ; c'est pourquoi en septembre 41 le médecin SS Albert Wideman (qui a déjà participé au gazage des handicapés au monoxyde de carbone) teste une méthode à base d'explosifs, mais c'est encore pire ; Wideman pense alors utiliser les gaz d'échappement des camions dans lesquels les prisonniers seront chargés. Cette méthode est testée sur des prisonniers de guerre soviétiques.

Hoess a tenu à reprendre la devise du camp de concentration de Dachau, Arbeit macht frei : « Le travail rend libre » qu'il inscrit en haut du portail d'entrée. Chaque jour, lorsque les prisonniers quittent le camp pour aller travailler, c'est au rythme d'une marche jouée par l'orchestre des femmes détenues, et il en est de même à chaque arrivée de déportés. Pour surveiller les détenus, les SS utilisent des Kapo, recrutés parmi les prisonniers allemands de droit commun les plus violents. Les détenus sont catégorisés par un symbole cousu sur leur combinaison de bagnard : prisonnier politique, Juif, etc. Les détenus sont identifiés par un numéro tatoué sur le bras. Les prisonniers travaillent pendant six, voire sept jours par semaine. Le dimanche est en principe réservé à la « toilette personnelle ». Mais l'absence d'hygiène, la malnutrition, les mauvais traitements causent rapidement de nombreux décès.

Auschwitz est un camp de travail. Les prisonniers valides doivent travailler, ceux qui sont malades ou blessés sont fusillés. Des exécutions sont aussi le fait des médecins du service d'euthanasie du Reich : ceux qui sont chargés de tuer les handicapés mentaux et physiques. 575 prisonniers seront transférés dans des chambres à gaz en Allemagne pour y être éliminés. Lorsque Adolf Hitler décide l'extermination systématique des Juifs à grande échelle, Rudolf Hoess, alors responsable du camp, expérimente divers modes d'exécution. Le nombre de déportés augmente rapidement et il est chargé de « préparer à Auschwitz une installation destinée à l'extermination en masse ». Son approche du problème est technique et pragmatique. Les exécutions sont jusqu'ici menées à l'arme à feu, les déportés fusillés au bord de fosses communes qu'ils ont eux-mêmes creusées. 

D'autres prisonniers recouvrent les corps de chaux. Cette méthode est décrite par lui, lors de son interrogatoire après sa capture, comme peu efficace, lente, et coûteuse en munitions. Prenant modèle sur le camp d'extermination de Treblinka, il fait construire deux petites chambres à l'extérieur du camp, où les déportés sont asphyxiés par les gaz d'échappement d'un camion. Hoess raconte que cette opération prenait du temps, que les SS chargés de l'opération l'abrégeaient souvent, et qu'un nombre non négligeable des gazés reprenaient conscience alors que leurs bourreaux les enterraient.

C'est en observant les précautions importantes que nécessite l'emploi d'un pesticide utilisé pour nettoyer les baraquements que l'idée vient à l'assistant de Hoess (Fritsch) d'employer le Zyklon B. Il l'utilise d'abord dans la baraque. Hoess satisfait de la méthode de Fritsch décide de généraliser la méthode. Le Zyklon B était un pesticide connu et utilisé couramment dans l'armée allemande, le camp d'Auschwitz en possédait donc de grandes quantités en stock. Pour nettoyer un baraquement de la vermine qui l'infestait, il fallait en faire sortir tous les prisonniers, fermer hermétiquement toutes les ouvertures et répandre les cristaux de ce pesticide sur le sol. Après environ une demi-heure, un soldat pénétrait dans le baraquement, muni de gants et d'un masque à gaz, pour ouvrir et ventiler la pièce.

Testé en septembre 1941 sur des prisonniers de guerre soviétiques, le produit se révèle mortel même en très petite quantité. Les SS ajoutent des ventilateurs pour accélérer la ventilation après le gazage. Les corps des premières victimes recouvrant souvent les cristaux de Zyklon B qui réagissent à l'air, ils installent également des colonnes percées de trous, où le produit est versé depuis le toit par un soldat. Des fosses sont transformées en bûchers pour brûler les corps arrosés de gasoil. Les SS utilisèrent alors dans le camp souche un bâtiment comprenant une chambre à gaz et un crématoire composé de trois fours. Cette installation fut en service entre 1941 et 1942, avant d'être transformée en bunker de protection en cas d'attaque aérienne. Pour cette raison, le bâtiment n'a pas été détruit par les nazis. Le four crématoire actuellement visible y a été reconstruit après la guerre à partir du matériel original resté sur place.

En 1942, le camp vit également l'arrivée des premières femmes. Entre avril 1943 et mai 1944, les femmes juives servirent de cobayes pour des expériences de stérilisation pour le professeur Karl Clauberg. Le docteur Josef Mengele menait des expérimentations sur les détenus, s'intéressant particulièrement aux enfants jumeaux. Lorsque les prisonniers ne guérissaient pas assez rapidement, ils étaient tués par injection de phénol au cœur. Sur les ordres de Heinrich Himmler, le Block 24 fut transformé en bordel pour récompenser les détenus méritants.

La première chambre à gaz (partiellement reconstituée) située à Auschwitz I

La première chambre à gaz (partiellement reconstituée) située à Auschwitz I

Auschwitz II (Birkenau)

En novembre 1943 on fractionne le camp en trois parties; tandis qu'Auschwitz I devient le Stammlager le camp-souche, Birkenau devient Auschwitz II; il comprend le centre d'extermination ainsi qu'un gigantesque camp de travail forcé. C'est là que périrent 1,1 million de personnes, principalement des Juifs et des Tziganes. À partir de 1943 Birkenau a son propre commandant (Lagerführer) sous l'autorité du Lagerkommandant : Friedrich Hartjenstein de 1943 à 1944, puis Josef Kramer de mai 1944 à décembre 1944. Birkenau est à 3 kilomètres d'Auschwitz, dans des marécages; à l'emplacement du village de Brzezinka (Birkenau en allemand) détruit pour construire le camp.

D'une capacité théorique de 100 000 détenus, il s'étend sur une superficie de 170 hectares. Il comprend, dans sa configuration finale, trois parties ou Lager : le camp des femmes, le camp des hommes et une extension jamais terminée "Mexico". Chacun des Lager est entouré de murs de barbelés électrifiés à haute tension. Certains détenus désireux de se suicider se jetaient sur ces fils de fer (il y en a eu très peu en réalité). Dans un premier temps, Himmler avait pensé Birkenau comme une extension d'Auschwitz destinée à accueillir des prisonniers de guerre soviétiques dans le cadre de l'invasion de l'Union soviétique. Ce sont d'ailleurs ces prisonniers soviétiques qui commencent à construire les baraquements en brique qui deviendront plus tard le camp des femmes. Le rôle principal de Birkenau, défini dès fin 1941, a ensuite été d'appliquer la solution finale de la question juive, c’est-à-dire la mise à mort systématique, et programmée des Juifs d'Europe, à l'échelle industrielle. 

Dans ce but, les nazis firent construire à Birkenau, quatre complexes de chambres à gaz-crématoires (K II, K III, K IV et K V). La construction débuta en 1942. Le K I est l'ensemble chambre à gaz-crématorium d'Auschwitz I. C'est d'abord dans deux anciennes fermes situées à proximité du camp et transformées en chambres à gaz, nommées la maison rouge et la maison blanche, (Bunker I et II) que sont morts une partie importante des Juifs déportés de France depuis principalement la gare du Bourget (1942-1943) et la gare de Bobigny (1943-1944). Les détenus arrivaient de toute l'Europe à Auschwitz-Birkenau en train, souvent après plusieurs journées passées dans des wagons à bétail. Certains mouraient durant le voyage de soif, de faim, de maladie ou encore asphyxiés.

Pendant la plus grande partie du fonctionnement du camp, les déportés arrivaient au niveau de l'ancienne gare de marchandise d'Auschwitz (la Judenrampe) et marchaient environ un kilomètre jusqu'à Birkenau. La voie fut prolongée au printemps 1944 pour terminer son trajet à l'intérieur de Birkenau, au plus près des dispositifs de gazage juste avant l'arrivée des Hongrois. La traditionnelle photographie où l'on voit des rails qui aboutissent à l'entrée du camp de Birkenau tel qu'il se présente aujourd'hui correspond donc à la configuration ultime du camp. Elle laisse croire qu'il s'agit de la voie de chemin de fer qui rentre dans le camp mais en fait elle est prise depuis l'intérieur du camp.

À peine sortis du train, les prisonniers subissaient la « sélection ». D'un côté, les faibles, les personnes âgées, les malades, les femmes enceintes, les enfants destinés à être gazés immédiatement. De l'autre, les adultes (en théorie à partir de 15 ans) les plus valides que les SS destinaient à la mort par le travail forcé. Souvent, le docteur Josef Mengele opérait une sélection parmi les nouveaux venus pour conduire ses expériences. Dans tous les cas, les détenus étaient mis à nu, rasés, tatoués, dépossédés de leurs biens qu'on stockait dans des entrepôts appelés « Canada » dans le jargon du camp. Ces objets personnels étaient ensuite pour la plupart envoyés en Allemagne. Les survivants à ce premier tri étaient répartis en groupes de travail (Kommandos) et employés comme main-d'œuvre esclave dans les usines dépendant du camp, mais aussi dans des fermes ou à l'intérieur du camp.

Les chambres à gaz pouvaient recevoir près de 1 440 personnes pour les plus grandes et 768 personnes à la fois pour les plus petites. Une salle dotée d'une installation sanitaire factice, laissait entrevoir une trappe sur le toit d'où le zyklon B était jeté par des gardes. Les corps étaient ensuite brûlés dans les crématoires contigus. C'était la mission du Sonderkommando choisi parmi les prisonniers. Vers la fin de la guerre, alors que les crématoires tournaient à plein régime, les nazis tuèrent encore plus et brûlèrent les corps dans des fosses. À partir du 15 mai 1944, 440 000 Juifs hongrois sont déportés à Auschwitz-Birkenau après que la Wehrmacht a pris le contrôle de la Hongrie en mars. 250 000 d'entre eux furent assassinés, les autres envoyés dans des camps de travail.

Le 7 octobre 1944, des membres du Sonderkommando, 250 prisonniers responsables des corps des personnes après gazage, se soulèvent. Ils s'étaient procuré des explosifs subtilisés par un Kommando de jeunes femmes juives travaillant dans les usines d'armement de l'Union Werke. Ils réussirent à détruire partiellement le crématoire IV. Après l'explosion, ils coupèrent les barbelés électrifiés à l'aide de pinces d'électricien, et s'échappèrent dans la forêt. Mais leur fuite échoua et la plus grande partie du groupe fut liquidée ; peu survécurent. Camp des familles, le camp des familles est un camp à l'intérieur d'Auschwitz, qui fut créé en 1943. Il regroupait des familles, principalement d'origine tchécoslovaque. Ce camp devait servir de justification face à l'opinion internationale et une partie de ses membres subirent les expériences du docteur Mengele.

Le parcours des déportés vers la chambre à gaz

Le parcours des déportés vers la chambre à gaz

Auschwitz III (Monowitz)

Le gouvernement nazi travaillait avec les industriels allemands (fonderie, industrie chimique, armement…). Décidée au début de l'année 1941, la construction de l'usine IG Farben de caoutchouc synthétique (Buna) à Monowitz, qui resta inachevée, fit appel de manière croissante à la main d'œuvre concentrationnaire. La sous-alimentation, les conditions de travail inhumaines et le renvoi des inaptes à la chambre à gaz, dont a témoigné notamment Primo Levi, y ont fait entre 25 000 et 35 000 victimes (23 000 décès relevés sur 35 000 détenus employés pour la période 1943-1944).

Vue aérienne du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau à son extension maximale ; l'entrée se trouve en bas à droite, prolongée vers la gauche par les voies de chemin de fer et les quais de débarquement

Vue aérienne du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau à son extension maximale ; l'entrée se trouve en bas à droite, prolongée vers la gauche par les voies de chemin de fer et les quais de débarquement

Auschwitz-Birkenau Camp Personnel 

(List compiled by Jeremy Dixon)

Department I

Commandant (Garrison Commanders)

 


Camp Adjutant Office
 

  • SS-Obersturmführer Ludwig Baumgartner (Auschwitz I)
  • SS-Hauptsturmführer Eduard Brauning (Auschwitz I)
  • SS-Hauptsturmführer Erich Frommhagen (Auschwitz I)
  • SS-Obersturmführer Karl Hocker (Auschwitz I)
  • SS-Hauptsturmführer Josef Kramer (Auschwitz I)
  • SS-Hauptsturmführer Robert Mulka (Auschwitz I +II)
  • SS-Obersturmführer Rudolf Orlich (Auschwitz III-Monowitz)
  • SS-Obersturmführer Hans Schindler (Auschwitz II -Birkenau)
  • SS-Hauptsturmführer Viktor Zoller (Auschwitz I)


Commandant’s Office
 

  • SS-Unterscharführer Fritz Frenzel (clerk commandants office)
  • SS-Oberscharführer Richard Fritsche (clerk)
  • SS-Sturmscharführer Robert Heider (head postal Office)
  • SS-Oberscharführer Willi Jordan (Director Pay Office)
  • SS-Oberscharführer Robert Langer (pay office clerk)
  • SS-Oberscharführer Herbert Minkos (cashiers clerk)
  • SS-Hauptscharführer Detlef Nebbe (Office staff sergeant)


SS Judicial Officer
 

  • SS-Obersturmführer Wilhelm Bayer
  • SS-Obersturmführer Heinrich Ganninger


Department II

Political Department (Gestapo)

 

  • SS-Untersturmführer Maximilian Grabner (Director)
  • SS-Untersturmführer Hans Schurz (Director)
  • SS-Untersturmführer Hans Stark (Death Register)
  • SS-Unterscharführer Bruno Albrecht
  • SS-Oberscharführer Wilhelm Boger (Head escape department)
  • SS-Unterscharführer Pery Broad
  • SS-Unterscharführer Karl Broch
  • SS-Sturmscharführer Lorenz Carstensen (Registration)
  • SS-Unterscharführer Otto Clauss (reception)
  • SS-Oberscharführer Wilhelm Claussen (release section)
  • SS-Unterscharführer Hans Draser (Welfare Section)
  • SS-Oberscharführer Klaus Dylweski (interrogation)
  • SS-Oberscharführer Josef Erber (Birkenau)
  • SS-Unterscharführer Gustav Frank
  • SS-Rottenführer Hans Hoffmann
  • SS-Oberscharführer Ernst Hofmann (Deputy Interrogation)
  • SS-Unterscharführer Wilhelm Hoyer (interrogator)
  • SS-Unterscharführer Hans Johann Kamphuis (interrogator)
  • SS-Unterscharführer Hermann Kirschner (Deputy director)
  • SS-Unterscharführer Bernhard Kristan (Registry Office)
  • SS-Unterscharführer Gerhard Lachmann (interrogator)
  • SS-Unterscharführer Alois Lorenz (interrogator)
  • SS-Rottenführer Ludwig Pach (ID checks)
  • SS-Unterscharführer Hans Pichler
  • SS-Rottenführer Heinrich Pyschny
  • SS-Scharführer Johann Schindler
  • SS-Unterscharführer Johann Schubert (Registry)
  • SS-Hauptscharführer Bernhard Walter (ID Department)
  • SS-Hauptscharführer Helmut Westphal (Deputy Director)
  • SS-Oberscharführer Josef Wietschorek (Deputy Director Monowitz)
  • SS-Unterscharführer Martin Wilks


Department III

Lagerführer

 

  • SS-Sturmbannführer Hans Aumeier (Auschwitz I)
  • SS-Hauptsturmführer Karl Fritzsch (Auschwitz I)
  • SS-Obersturmbannführer  Friedrich Hartjenstein (Auschwitz II-Birkenau)
  • SS-Obersturmführer Franz Hössler (Auschwitz I + II)
  • SS-Hauptsturmführer Franz Johann Hofmann (Auschwitz I)
  • SS-Hauptsturmführer Josef Kramer (Auschwitz II-Birkenau)
  • SS-Obersturmführer Vincenz Schoettl (Auschwitz III-Monowitz)
  • SS-Hauptsturmführer Heinrich Schwarz (Auschwitz III-Monowitz)
  • SS-Obersturmführer Johann Schwarzhuber (Auschwitz II-Birkenau)
  • SS-Hauptsturmführer Friedrich Seidler (Auschwitz II-Birkenau)
  • SS-Unterscharführer Paul Bonigut (Gypsy Camp Birkenau)
  • SS-Oberscharführer Hermann Buch (Gypsy Camp Birkenau)
  • SS-Unterscharführer Gerhard Effinger (Canada -Birkenau)
  • SS-Unterscharführer Reinhold Hartwecker (Gypsy Camp Birkenau)
  • SS-Oberscharführer Jakob Jochum (Gypsy Camp Birkenau)
  • SS-Oberscharführer Ludwig Plagge (Gypsy Camp Birkenau)
  • SS-Oberscharführer Willi Sawatzki (Gypsy Camp Birkenau)


Schutzhaftlagerführer
 

  • SS-Obersturmführer Heinrich Josten (Auschwitz I)
  • SS-Sturmbannführer Franz Xaver Kraus (Auschwitz I)
  • SS-Untersturmführer Franz Xaver Maier (Auschwitz I)
  • SS-Hauptscharführer Friedrich Harder (Gypsy camp Birkenau)


Rapportführer
 

  • SS-Unterscharführer Fritz Buntrock (Gypsy Camp Birkenau)
  • SS-Oberscharführer Karl Czapla (Men’s quarantine Birkenau)
  • SS-Hauptscharführer Jakob Fries (Auschwitz I)
  • SS-Oberscharführer Oswald Kaduk (Auschwitz I)
  • SS-Unterscharführer Karl Kurpanik (Men’s Camp Birkenau)
  • SS-Hauptscharführer Gerhard Palitzsch (Auschwitz I)
  • SS-Oberscharführer Wilhelm Polotzek (Men’s Camp Birkenau)
  • SS-Oberscharführer Josef Schillinger (Men’s Camp Birkenau)
  • SS-Unterscharführer Friedrich Stiewitz (Auschwitz I)
  • SS-Unterscharführer Alexander Wirth (Men’s Camp Birkenau)
  • SS-Unterscharführer Joachim Wolf (Men’s Camp Birkenau)


Blockführer
 

  • SS-Rottenführer Karl Bainski (Auschwitz II-Birkenau)
  • SS-Rottenführer Stephan Baretzki (Auschwitz II-Birkenau)
  • SS-Unterscharführer Franz Baumgartner (Auschwitz I)
  • SS-Scharführer Heinrich Bischoff (Auschwitz II-Birkenau)
  • SS-Unterscharführer Werner Blaufuss (Auschwitz I)
  • SS-Unterscharführer August Bogusch (Auschwitz II-Birkenau)
  • SS-Unterscharführer Paul Goetze (Auschwitz II-Birkenau)
  • SS-Unterscharführer Otto Latch (Death Block Auschwitz I)
  • SS-Unterscharführer Eduard Lorenz (Auschwitz I)
  • SS-Oberscharführer Herbert Ludwig (Auschwitz I)
  • SS-Unterscharführer Kurt Muller (Death Block Auschwitz I)
  • SS-Unterscharführer Bruno Schlage (Death Block Auschwitz I)
  • SS-Unterscharführer Richard Schroder (Auschwitz I)
  • SS-Hauptscharführer Karl Seufert (Auschwitz I)
  • SS-Unterscharführer Paul Szczurek (Auschwitz I)
  • SS-Scharführer Peter Weingarten (Auschwitz II-Birkenau)


Department IV

Camp Administration

 

  • SS-Sturmbannführer Wilhelm Burger (Director)
  • SS-Obersturmführer Max Meyr (Director)
  • SS-Obersturmbannführer Karl Moeckel (Director)
  • SS-Hauptsturmführer Walter Polenz (Deputy Director)
  • SS-Obersturmführer Walter Schmidetzki (Director)
  • SS-Hauptsturmführer Walter Schütz (Deputy)
  • SS-Hauptsturmführer Emil Stocker (Deputy)
  • SS-Hauptsturmführer Rudolf Wagner (Director)
  • SS-Scharführer Georg Engelschall (technical section)
  • SS-Hauptscharführer Wilhelm Gehring
  • SS-Unterscharführer Adolf Medefind
  • SS-Unterscharführer Heinrich Oppelt (Director camp labour)
  • SS-Unterscharführer Richard Perschel (Women’s camp Birkenau)
  • SS-Unterscharführer Franz Romeikat
  • SS-Unterscharführer Johann Ruiters (Labour Women’s Camp)
  • SS-Hauptscharführer Friedrich Schimpf (Accommodation manager)
  • SS-Unterscharführer Heinrich Schoppe (Camp labour service)
  • SS-Unterscharführer Hans Schumacher
  • SS-Unterscharführer Max Ullmann
  • SS-Oberscharführer Hans Zobisch (Personnel Department)


Prisoner’s Property
 

  • SS-Obersturmführer Theodor Kratzer (Director)
  • SS-Obersturmführer Max Sell (Director)
  • SS-Unterscharführer Hans Bott
  • SS-Unterscharführer Arthur Breitwieser
  • SS-Hauptscharführer Werner Hahn
  • SS-Hauptscharführer Georg Hocker (Deputy Director)
  • SS-Unterscharführer Karl Morle
  • SS-Unterscharführer Franz Wunch (Canada Stores)


Department V

Garrison Physician

 

  • SS-ObersturmfuhrerDr. Franz von Bodmann
  • SS-Hauptsturmführer Dr. Oskar Dienstbach
  • SS-Hauptsturmführer Dr. Bruno Kitt
  • SS-Sturmbannführer Dr. Max Popiersch
  • SS-Hauptsturmführer Dr. Siegfried Schwela
  • SS-Sturmbannführer Dr. Kurt Uhlenbroock
  • SS-Sturmbannführer Dr. Eduard Wirths


Medical Department
 

  • SS-Hauptsturmführer Dr. Benno Adolph
  • SS-Obersturmführer Dr. Otto Blaschke
  • Civilian physicianDr. Carl Clauberg
  • SS-Hauptsturmführer Dr. Friedrich Entress
  • SS-Hauptsturmführer Dr. Horst Fischer  (assistant Garrison physician)
  • SS-Hauptsturmführer Dr. Karl-Josef Fischer
  • SS-UntersturmfuhrerDr. Walter Goebel (assistant to Dr. Carl Clauberg)
  • SS-Hauptsturmführer Dr. Otto Heidl
  • SS-Hauptsturmführer Dr. Erwin von Helmersen
  • SS-Hauptsturmführer Dr. Rudolf Horstmann
  • SS-Hauptsturmführer Dr. Willibald Jobst
  • SS-Obersturmführer Dr. Fritz Klein
  • SS-Untersturmführer Dr. Hans Koenig
  • SS-Sturmbannführer Dr. Eduard Krebsbach (served less than 2 months)
  • SS-ObersturmfuhrerDr. Hans Kremer
  • SS-Obersturmführer Dr. Franz Lucas
  • SS-Hauptsturmführer Dr. Josef Mengele
  • SS-Obersturmführer Dr. Georg Meyer
  • SS-Obersturmführer Dr. Robert Neumann
  • SS-Hauptsturmführer Dr. Heinrich Plaza
  • SS-ObersturmfuhrerDr. Werner Rohde
  • SS-Hauptsturmführer Dr. Erich Sautter
  • SS-Obersturmführer Dr. Heinz Schattenberg
  • SS-Hauptsturmführer Dr. Friedrich Schluter
  • SS-Hauptsturmführer Dr. Heinz Thilo
  • SS-Hauptsturmführer Dr. Alfred Trzebinski
  • SS-Hauptsturmführer Dr. Helmuth Vetter
  • SS-Hauptsturmführer Dr. Karl Wotke
  • SS-Untersturmführer Dr. Herbert Wuttke
  • SS-Unterscharführer Karl Bara (Orderly Birkenau)
  • SS-Unterscharführer Ferdinand Brauner
  • SS-Unterscharführer Emil Hantl
  • SS-Unterscharführer Eduard Jambor
  • SS-Oberscharführer Joseph Klehr (medical officer)
  • SS-Unterscharführer Hans Nierzwicki (medical orderly Birkenau)
  • SS-Hauptscharführer Friedrich Ontl (Medical stores)
  • SS-Oberscharführer Herbert Scherpe (Sanitary Orderly)
  • SS-Hauptscharführer Anton Wilhelm (Head of Hospital)


Garrison Dentist
 

  • SS-Sturmbannführer Dr. Raimond Ehrenberger
  • SS-Hauptsturmführer Dr. Willy Frank
  • SS-Hauptsturmführer Dr. Alfred Meimeth
  • SS-Hauptsturmführer Dr. Elimer Precht
  • SS-Sturmbannführer Dr. Karl Teuber


Dentists
 

  • SS-Obersturmführer Dr. Andreas Rett
  • SS-Obersturmführer Dr. Willi Schatz
  • SS-Hauptsturmführer Dr. Wilhelm Schulte
  • SS-Untersturmführer Josef Simon (technician)


Camp Pharmacy
 

  • SS-Sturmbannführer Dr. Viktor Capesius (head)
  • SS-Obersturmführer Gerhard Gerber (assistant to Head Pharmacist)
  • SS-Sturmbannführer Adolf Kroemer (head)
  • SS-Hauptsturmführer Henry Storch (head)


Auschwitz Hygiene Institute
 

  • SS-Obersturmführer Dr. Hans Delmotte
  • SS-Untersturmführer Dr. Hans Munch (Deputy)
  • SS-Hauptsturmführer Dr. Bruno Weber (Director)


Camp Veterinarians
 

  • SS-Sturmbannführer Dr. Ludwig Boehne (Garrison Head)
  • SS-Hauptsturmführer Armand Langermann
  • SS-Obersturmführer Friedrich Turek


Department VI - SS Training and Welfare
 

  • Director SS Training and Welfare
  • SS-Oberscharführer Kurt Knittel


SS Sentry Battalion Commanders
 

  • SS-Sturmbannführer Max Gebhardt
  • SS-Sturmbannführer Arthur Plorin


SS Sentry Units
 

  • SS-Obersturmführer Roland Albert
  • SS-Hauptsturmführer August Arold
  • SS-Obersturmführer Johann-Detlef Bartels
  • SS-Obersturmführer Rudolf Beer
  • SS-Obersturmführer Max Otto Ehser
  • SS-Obersturmführer Georg Grunberg
  • SS-Obersturmführer Georg Gussregen
  • SS-Obersturmführer Franz Halblieb
  • SS-Hauptsturmführer Karl Heimann
  • SS-Obersturmführer Hans Kirschneck
  • SS-Obersturmführer Josef Kollmer
  • SS-Hauptsturmführer Herbert-Gunther Kramer
  • SS-Obersturmführer Theodor Lange
  • SS-Obersturmführer Hans Merbach (Commander Dog Squad)
  • SS-Hauptsturmführer Arie Moehlmann
  • SS-Obersturmführer Hans Moser
  • SS-Obersturmführer Wilhelm Reischenbeck
  • SS-Hauptsturmführer Heinz Ritzheimer
  • SS-Obersturmführer Alfred Schemmel
  • SS-Obersturmführer Reinhold Schneier
  • SS-Untersturmführer Otto Schulz
  • SS-Hauptsturmführer Wilhelm Siegmann
  • SS-Obersturmführer Franz Stenger
  • SS-Sturmbannführer Otto Stoppel
  • SS-Obersturmführer Karl Storde
  • SS-Obersturmführer Heinrich Taeger
  • SS-Hauptsturmführer Hans Weymann
  • SS-Sturmbannführer Werner Zorn
  • SS-Hauptscharführer Adolf Becker
  • SS-Unterscharführer Leopold Behrends
  • SS-Unterscharführer Eduard Boczar
  • SS-Unterscharführer Aurelian Bodnarasch
  • SS-Unterscharführer Theofil Dietrich
  • SS-Rottenführer Erich Dinges
  • SS-Unterscharführer Willi Freese
  • SS-Oberscharführer Emanuel Glumbik
  • SS-Unterscharführer Reinhard Graf
  • SS-Unterscharführer Rudolf Grimm
  • SS-Oberscharführer Vinzent Klose
  • SS-Hauptscharführer Matthias Tannhausen
  • SS-Unterscharführer Gottfried Weise
  • SS-Unterscharführer Friedrich Winter


Camp Agricultural (Farm, Food etc)
 

  • SS-Obersturmbannführer Dr. Joachim Caesar (Director)
  • SS-Untersturmführer Friedrich Engelbrecht (Director Food Factory)
  • SS-Hauptsturmführer Georg Kudriawtzow
  • SS-Obersturmführer Heinz Kuehler (Food Supply)
  • SS-Obersturmführer Willy Pinnow (Deputy Director)
  • SS-Hauptsturmführer Willi Rieck (Senior Food Clerk)
  • SS-Obersturmführer Helmut Schippel (Food Supply)
  • SS-Obersturmführer Reinhard Thomsen (Director)
  • SS-Hauptsturmführer Wilhelm Ziemssen (Head agriculture)
  • SS-Oberscharführer Franz Xaver Dornacher (Food Factories)
  • SS-Oberscharführer Hans However (Food Factories)
  • SS-Unterscharführer Erich Loos (Slaughterhouse, Farm)
  • SS-Oberscharführer Georg Oster (Camp dairy)
  • SS-Unterscharführer Franz Schebeck (Food Stores)
  • SS-Unterscharführer Friedrich Voss (Director Camp Dairy)


Construction Office
 

  • SS-Sturmbannführer Karl Bischoff (Manager)
  • SS-Obersturmführer Walter Dejaco (head of planning)
  • SS-Obersturmführer Karl Eggeling (Department manager)
  • SS-Untersturmführer Fritz Ertl
  • SS-Obersturmführer Karl Hoffmann (admin head)
  • SS-Obersturmführer Werner Jothann
  • SS-Obersturmführer Josef Pollok (adjutant)
  • SS-Hauptsturmführer August Schlachter (Director Construction)
  • SS-Obersturmführer Walter Urbanczyk (Deputy Director)
  • SS-Untersturmführer Fritz Wolter (Engineer)
  • SS-Unterscharführer Ferdinand Baier (Electrical specialist)
  • SS-Unterscharführer Josef Janisch
  • SS-Hauptscharführer Kurt Kogel


Crematoriums
 

  • SS-Oberscharführer Hubert Busch (Head Crematoria Birkenau)
  • SS-Unterscharführer Johann Gorges (Director Crematoria Birkenau)
  • SS-Unterscharführer Josef Hofer (Director Crematoria)
  • SS-Unterscharführer Ewald Kelm (Director of Crematoria Birkenau)
  • SS-Hauptscharführer Otto Moll (Head of Crematoria Birkenau)
  • SS-Oberscharführer Erich Muhsfeldt (Head of Crematoria Birkenau)
  • SS-Unterscharführer Josef Purke (Director Crematoria Birkenau)
  • SS-Oberscharführer Walter Quakernack (Director Crematoria Auschwitz I)
  • SS-Oberscharführer Peter Voss (Director Crematoria Birkenau)


Sub-camps
 

  • SS-Hauptsturmführer Otto Brossmann (Lagerführer  Blechhammer)
  • SS-Obersturmführer Kurt Klipp (Lagerführer  Blechhammer)
  • SS-Obersturmführer Paul Mueller (Neustadt)
  • SS-Obersturmführer Hans Mulsow (Rajsko)
  • SS-Obersturmführer Bruno Pfuetze (Neu-Dachs)
  • SS-Oberscharführer Bernhard Becker (Gleiwitz II)
  • SS-Unterscharführer Horst Czerwinski (Lagischa)
  • SS-Unterscharführer Josef Eckhart (Hubertschutte)
  • SS-Oberscharführer Wilhelm Emmerich (Chelmek work detail)
  • SS-Unterscharführer Alois Frey (Gunthergrube -IG Farben)
  • SS-Oberscharführer Konrad Frederickson (Lagerführer  Gleiwitz II)
  • SS-Oberscharführer Franz Fugger (Rajsko)
  • SS-Unterscharführer Bernhard Glaue (Budy)
  • SS-Oberscharführer Friedrich Jensen (Lagerführer  Gleiwitz I)
  • SS-Oberscharführer Karl Jeschke (Charlottengrube)
  • SS-Unterscharführer Rudolf Kamieniczny (Janinagrube)
  • SS-Oberscharführer Hermann Kleemann (Janinagrube)
  • SS-Unterscharführer Wilhelm Kowol (Jawischowitz)
  • SS-Oberscharführer Hans Mirbeth (Lagerführer  Althammer)
  • SS-Oberscharführer Hans Picklapp (Golleschau)
  • SS-Hauptscharführer Bernhard Rackers (Lagerführer  Gleiwitz II)
  • SS-Unterscharführer Karl Reichenbacher (Jaworzno)
  • SS-Hauptscharführer Josef Remmele (Lagerführer  Jawischowitz)
  • SS-Unterscharführer Hugo Schindler (Political dept. Eintrachthutte)
  • SS-Oberscharführer Max Schmidt (Lagerführer  Furstengrube)
  • SS-Unterscharführer Otto Schmidt (Director Political dept. Blechhammer)
  • SS-Hauptscharführer Karl Spieker (Lagerführer  Gleiwitz III)
  • SS-Oberscharführer Richard Stolten (Guards at Auschwitz III-Monowitz)
  • SS-Unterscharführer Adolf Taube (Hindenburg)
  • SS-Hauptscharführer Johann Taute (Political Dept. Auschwitz III-Monowitz)
  • SS-Hauptscharführer Paul Ulbort (Lagerführer  Freudenthal)
  • SS-Hauptscharführer Albin Vaupal (Lagerführer  Sosnowitz II)
  • SS-Unterscharführer Gustav Willers (Director Political Dept. Neu-Dachs)
  • SS-Oberscharführer Franz Wloka (Eintrachthutte & Sosowiec)


Miscellaneous
 

  • SS-Obersturmführer Hans Conrad (Deputy Director Supply)
  • SS-Obersturmführer Johann Desch (Director Supply)
  • SS-Obersturmführer Eduard Drees (Head of transport)
  • SS-Hauptsturmführer Paul Kreuzmann (Supply Warehouse)
  • SS-Untersturmführer Alois Kurz (Director Labour Service)
  • SS-Obersturmführer Valentin Meyer (Supply Warehouse)
  • SS-Untersturmführer Max Mueller (Supply Warehouse)
  • SS-Obersturmführer Thomas Paulsen (technician -infirmary)
  • SS-Sturmbannführer Guntrum Pflaum (Pest control)
  • SS-Untersturmführer Otto Reinicke (Warehouses)
  • SS-Hauptsturmführer Georg von Sauberzweig (Supply Warehouse)
  • SS-Obersturmführer Julius Sauer (Equipment)
  • SS-Obersturmführer Alfons Verbruggen (Pest control)
  • SS-Untersturmführer Konrad Wigand (SS Motor garage)
  • SS-Rottenführer Richard Bock
  • SS-Oberscharführer Hans Boehm
  • SS-Hauptscharführer Werner Handler (Head of Kitchens Birkenau)
  • SS-Oberscharführer Franz Hatzinger (technician)
  • SS-Rottenführer Leopold Heger (driver to commandant)
  • SS-Unterscharführer Otto Herzog (Valuables, money administration)
  • SS-Hauptscharführer Johann Hofmann
  • SS-Unterscharführer Hans Koch (Zyklon-B expert)
  • SS-Unterscharführer Paul Messner (Head of the Mill)
  • SS-Unterscharführer Michael Mokrus (Penal Company)
  • SS-Unterscharführer Walter Otto (Electrician)
  • SS-Hauptscharführer Karl Rusche (Director Camp Bakery)
  • SS-Oberscharführer Friedrich Schlepped (SS Clothing Store)
  • SS-Oberscharführer Emil Schonmehl (Director Motor Garage)
  • SS-Oberscharführer Rudolf Schubert
  • SS-Hauptscharführer Wilhelm Stegmann (Military equipment)
  • SS-Unterscharführer Hermann Umlaut (Penal Company Birkenau) 

 

Exécutés par les Alliés, les Polonais, Russes et Tchèques :
 

Pourquoi l'Ukraine a finalement été invitée aux commémorations du Débarquement

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Vladimir Poutine ne sera pas le seul dirigeant d'une ancienne république de l'Union soviétique le 6 juin sur les plages de Normandie. Après des semaines de revendications de la part de la communauté ukrainienne et alors que le conflit se poursuit dans l'est du pays, François Hollande a finalement décidé d'inviter le président ukrainien nouvellement élu, Petro Porochenko, aux commémorations du 70e anniversaire du débarquement en Normandie.

A Ouistreham, lors des préparatifs pour la célébration du Débarquement, le 5 juin

A Ouistreham, lors des préparatifs pour la célébration du Débarquement, le 5 juin

La République d'Ukraine devient ainsi le vingtième pays représenté : l'occasion de souligner l'importance de sa contribution à la guerre, au sein de l'Armée Rouge, mais surtout de permettre des rencontres visant à une sortie de crise en Ukraine.

Initialement, seul Vladimir Poutine avait été choisi par l'Elysée pour représenter les quinze ex-républiques soviétiques. Deux mois après l'annexion de la Crimée par la Russie, les représentants de la communauté ukrainienne en France y voyaient presque un affront : « D'un point de vue diplomatique, c'est choquant que la France n'ait pas pensé à élargir son invitation aux ex-républiques soviétiques », souligne Nathalie Pasternak, présidente du Comité de la communauté ukrainienne en France.

Elle avait d'ailleurs été particulièrement offensée par certains propos du président français, qui a rappelé plusieurs fois « que le peuple russe a donné des millions de vies » lors de la seconde guerre mondiale. Pourquoi ? Parce qu'une telle déclaration revient à faire de l'armée russe la seule héritière de l'Armée rouge, au détriment des autres républiques de l'Union. Les Ukrainiens soulignent qu'en proportion de la population, l'Ukraine est, après la Biélorussie, la république qui a subi les plus lourdes pertes : un peu moins de 7 millions de personnes, dont 1,6 million de militaires, soit 16,3 % de la population totale contre 12,7 % pour la Russie.

La présidente du Parlement polonais Ewa Kopacz, François Hollande et le président ukrainien Petro Porochenko, le 4 juin à Varsovie

La présidente du Parlement polonais Ewa Kopacz, François Hollande et le président ukrainien Petro Porochenko, le 4 juin à Varsovie

« Mais le but n'est pas de compter nos morts », poursuit Nathalie Pasternak, qui se défend de vouloir entrer dans une telle concurrence. Seulement, à ses yeux, rien ne justifie que la Russie récolte toute la gloire de l'Union soviétique. « Ne pas inviter l'Ukraine, c'était continuer cet amalgame entre la Russie et l'URSS. »

GESTE DIPLOMATIQUE

L'agacement des Ukrainiens de France aura-t-il fait pencher la balance ? Difficile de l'affirmer. Selon l'Elysée, le président français aurait plutôt profité de la récente élection de Porochenko pour légitimer le nouveau gouvernement. Une décision qui a également l'avantage de permetttre d'établir des discussions, même informelles, entre Vladimir Poutine et Petro Porochenko.

Au-delà des célébrations du 6 juin, l'invitation du président ukrainien a une portée symbolique lourde de sens. Pour Nathalie Pasternak, elle aussi conviée en Normandie, c'est une double victoire. « La France reconnaît enfin la participation des Ukrainiens lors de la seconde guerre mondiale, mais cela va plus loin : elle reconnaît un nouveau président élu majoritairement par le peuple ukrainien, et lui donne une vraie légitimité. Aujourd'hui, Porochenko a sa place sur les plages de Normandie au même titre que les autres chefs d'Etat. »

Celle qui, à l'origine, considérait que Poutine « n'avait pas sa place à ce genre d'événement » voit finalement son invitation d'un bon œil : le 70e anniversaire du Débarquement devrait être la première rencontre informelle entre MM. Poutine et Porochenko. Et si le porte-parole du Kremlin affirme qu”aucune rencontre entre les présidents russe et ukrainien n'est prévue, on peut tout de même s'attendre à des discussions « off », ne serait-ce que le temps du déjeuner, ou lors de la cérémonie à Ouistreham.

Speidel Hans

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Hans Speidel, fils d’Emil Speidel, forestier, est un général allemand né le 28 octobre 1897 à Metzingen dans le Wurtemberg (Allemagne), et décédé le 28 novembre 1984 à Bad Honnef (Allemagne). 

Speidel Hans

Hostile au système totalitaire nazi à partir des premières défaites, il fut, en 1944, l'un des conspirateurs du projet de coup d'état contre Hitler. 1914 : volontaire pour combattre en France. 1933 à 1935 : attaché militaire à l’ambassade allemande de Paris. 1934 : Il est soupçonné d’être le commanditaire de l’assassinat du roi Alexandre Ier de Yougoslavie et de Louis Barthou ministre français des Affaires étrangères, venu l'accueillir à la descente du bateau à Marseille. 1940 : Il est nommé chef d'état-major du général Carl-Heinrich von Stülpnagel, commandant en chef en France.

1940 : Il participe à la rédaction du traité d’armistice. 1940 : Il reçoit Hitler à Paris lors de sa visite sur les Champs Élysées. 1943 : Le général de division Hans Speidel participe à un projet d’attentat contre Hitler et réussit à rallier le feld-maréchal Erwin Rommel au plan programmé de la nécessité d’une action commune contre le régime totalitaire. 1944 : Il est nommé chef d'état-major du groupe d'armée B et s'installe à La Roche-Guyon au Q.G du maréchal Rommel. La conjuration et la tentative du coup d’état à Paris contre Hitler appelée Opération Walkyrie échoue dans la nuit du 20 au 21 juillet 1944. 1944 : Il sera arrêté par la Gestapo, jugé par un tribunal d’Honneur, mais il sera le seul des conjurés à être acquitté.

En 1956 le général Hans Speidel est nommé à la tête des troupes terrestres de l’OTAN. Début de "L'Affaire Speidel". Des fils de déportés refusent d'effectuer leur service militaire sous les ordres de l'assassin de leur père. 22 d'entre eux sont arrêtés et envoyés en prison, dont treize à la prison de Fresnes. À la suite de nombreuses manifestations et 14 mois de prison pour le premier d'entre eux, Claude Marty, ils finissent par obtenir gain de cause, et ils sont envoyés effectuer leur service militaire dans les territoires d'outre-mer qui ne sont pas sous les ordres de Speidel, en AOF et AEF. Jean-Claude Faipeur, qui fut l'un d'eux, a écrit un livre relatant l'Affaire Speidel s'intitulant "Crimes de Fidélité".


Rundstedt Karl Rudolf Gerd von

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Karl Rudolf Gerd von Rundstedt (12 décembre 1875 - 24 février 1953) était un Generalfeldmarschall de la Heer durant la Seconde Guerre mondiale

Erwin Rommel and Gerd von Rundstedt in discussion at the Hotel George V, Paris, France, 19 Dec 1943

Erwin Rommel and Gerd von Rundstedt in discussion at the Hotel George V, Paris, France, 19 Dec 1943

Né le 12 décembre 1875 près de Halberstadt, originaire d'une famille de la plus pure aristocratie prussienne, il s'enrôle dans l'armée à l'âge de 18 ans. Il est incorporé à l'Infanterie Regiment 83 le 17 juin 1893, comme Sekonde-Leutnant. Il entre à la Kriegsakademie en 1902 et en sort Oberleutnant. Hauptmann le 24 mars 1907. La Première Guerre mondiale le voit rapidement gravir les échelons de la hiérarchie : Major le 28 novembre 1914, il est affecté comme chef d'état-major de sa division (86. Infanterie Division). Après guerre, il demeure dans la Reichswehr et devient Oberstleutnant le 1er octobre 1920 puis Oberst le 1er février 1923 ; il prend enfin le commandement d'une grande unité, le 1er mai 1925, en devenant chef de l'Infanterie Regiment 18 de Paderborn.

Sa carrière en temps de paix se poursuit de la manière la plus classique : chef d'état-major du Gruppenkommando 2 le 1er octobre 1926, Generalmajor le 1er novembre 1927, il finit enfin par atteindre le poste de commandant d'une grande unité, plus précisément celle de la 2. Kavallerie Division de Breslau le 1er octobre 1928. Generalleutnant le 1er mars 1929, il perçoit le commandement de la 3ème Division le 1er février 1932, commandant du Gruppenkommando 1 le même jour. C'est alors que Von Rundstedt commence à faire parler de lui. Il méprise déjà les Nazis : Prussien de haute noblesse, il n'aime pas du tout le côté indiscipliné, braillard et orgueilleux des SA et de leur chef suprême, Hitler. Mécontent de voir les Nazis au pouvoir, il menace de démissionner quand Franz von Papen décrète la loi martiale. Par la suite, en accord avec Wilhelm Ritter von Leeb, il réussit à empêcher Hitler de nommer le pro-nazi Reichenau à la tête de l'OKW.

Generaloberst le 1er mars 1938, il est mis à la retraite sur sa demande car il ne peut accepter de devoir, à terme, obéir aux ordres du "Caporal d'Opérette", fut-il son Führer, Hitler. De plus, il commence déjà à entrevoir la duplicité d’Hitler après Munich et la Tchécoslovaquie. La guerre éclate et il est rappelé au service actif en août 1939, en particulier pour prendre le commandement du Heeresgruppe Süd (Groupe d'armées Sud) lors de la Campagne de Pologne. Oberbefehlshaber Ost (commandant en chef à l'Est) du 1er au 20 octobre 1939. Lors des préparatifs pour la campagne de France, en tant que commandant du Heeresgruppe A du 25 octobre 1939 au 1er octobre 1940, il soutient un général qu'il a sous ses ordres, un certain Erich von Manstein, qui propose un plan d'invasion mettant en avant le franchissement des Ardennes par des colonnes blindées. Ce plan sera accepté par le Führer.

Lors de la bataille de France, il a sous ses ordres pas moins de 45 divisions dont 7 blindées et trois motorisées. Il semblerait qu'il soit à l'origine de l'ordre qui fit s'arrêter les troupes de la Wehrmacht avant que celles-ci ne se lancent à l'assaut de Dunkerque. En effet, ses Panzer Divisionen, commandées par Heinz Guderian, s'étaient trop avancées dans les lignes alliées et son manque de soutien en infanterie lui fit craindre un isolement de ces troupes. Hitler ayant les mêmes appréhensions, accepta de donner cet ordre. Cela permit à des dizaines de milliers de soldats anglo-français d'éviter la capture. Nommé Generalfeldmarschall le 19 juillet 1940, il participe aux préparatifs de l'Opération Seelöwe, l'invasion du Royaume-Uni. Suite à l'annulation de cette opération, à cause de la défaite de la Luftwaffe, il prend en charge l'ensemble des forces d'occupation à l'ouest de l'Allemagne (Oberbefehlshaber West du 1er octobre 1940 à juin 1941). Il doit débuter la mise en place d'une défense côtière apte à repousser un éventuel débarquement sur les côtes occidentales.

Mais Hitler se tourne vers l'Est et place le vieux Prussien à la tête du Heeresgruppe Süd le 10 juin 1941. Celui-ci ne comprend pas moins de 42 divisions, dont 5 Panzer, qu'il doit mener à la conquête de l'Ukraine. Son avance est initialement plus lente que pour les autres groupes d'armées, car l'essentiel des forces mécanisées et blindées de l'Armée rouge se trouve dans cette région frontalière. Mais il finit par prendre Kiev  et y fait 665.000 prisonniers  les 5e, 21e, 26e et 37e armées soviétiques.

Il fonce ensuite sur Kharkov et Rostov-sur-le-Don. La fin de l'automne arrive et il conseille à Hitler d'en profiter pour arrêter les troupes afin de leur faire préparer une ligne de défense pour affronter les rigueurs de l'hiver russe. Mais Hitler s'y oppose fermement et veut en profiter pour prendre Moscou. En novembre, il est victime d'une attaque cardiaque, mais il refuse de se faire hospitaliser. Il atteint finalement Rostov le 21 novembre, où il est repoussé par la contre-attaque d'hiver soviétique. Il demande alors encore une fois à Hitler l'autorisation de se replier vers une ligne de défense préparée. Hitler refuse catégoriquement et, ulcéré par ce maréchal défaitiste, le fait remplacer par Walther von Reichenau le 1er décembre 1941.

Mais Hitler ne peut que reconnaître les qualités de stratège de Von Rundstedt. Il est donc obligé de le rappeler au service actif. Il lui confie l'Oberbefehlshaber West le 15 mars 1942. Pendant les deux années qui suivent, Von Rundstedt s'échine à consolider le Mur de l'Atlantique, en collaboration avec Erwin Rommel. Après le 6 juin, alors que le débarquement allié est consommé, Von Rundstedt, lucide sur les chances de victoire du III° Reich, conseille à Hitler de négocier au plus tôt la paix.

Furieux, Hitler le démet de ses fonctions le 2 juillet 1944. Mais l'attentat du 20 juillet contre le Führer le voit reprendre du service : il est, avec Guderian et Keitel, membre de la cour d'honneur de l'armée qui statue sur les cas des officiers opposés à Hitler. En effet, Von Rundstedt a beau mépriser le chef nazi, il n'en demeure pas moins un officier discipliné et pétri du sens de l'honneur prussien : il ne peut accepter que l'on attente à la vie du dirigeant de l'Allemagne.

Ensuite, Von Kluge s'étant suicidé, il reprend son poste à l'Oberbefehlshaber West le 5 septembre 1944, qu'il quitte à nouveau pour défaitisme le 9 mars 1945. Il est finalement capturé le 1er mai 1945 par la 36ème division américaine. Maintenu en détention en Grande-Bretagne jusqu'en juillet 1948, où il est accusé de crimes de guerre, sans jamais être jugé. Il finit sa vie à Hanovre le 24 février 1953.

Blomberg Werner von

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Werner Eduard Fritz von Blomberg né le 2 septembre 1878 à Stargard (Pommern), décédé le 14 mars ou le 22 mars 1946 à Nuremberg, était ministre de la guerre (Reichswehrminister) et maréchal des forces armées hitlériennes . 

Major von Wussow (links) und Generaloberst Werner vom Blomberg

Major von Wussow (links) und Generaloberst Werner vom Blomberg

Werner Eduard Fritz von Blomberg est le fils du lieutenant-colonel Emil von Blomberg et de Mme Emma née Tschepe sa mère. Blomberg commence sa carrière de militaire en 1897 en tant que lieutenant dans un régiment d'artillerie prussien. De 1907 à 1910 il entre à l'académie de guerre de Berlin et est promu en 1911, capitaine. Blomberg participe à la Première Guerre mondiale en tant qu'agent d'état-major dans une division de réserve. En 1916, promu au grade de commandant, il prend le commandement de la 7e armée, et reçoit en 1918 la médaille de l'Ordre Pour le Mérite.

Après la guerre, entre 1919 et 1921, Blomberg exerce en tant que conseiller jusqu'en 1920, et lieutenant-colonel jusqu'en 1921. En 1924, il est promu chef du personnel, avec le commandement de la 5e région militaire à Stuttgart. En 1925, il est nommé commandant en chef des écoles militaires et de formation des troupes armées, jusqu'en 1929, en 1932 directeur de la délégation militaire allemande à la conférence sur le désarmement à Genève puis, en 1933, commandant de la 1e région militaire (Prusse orientale).

Cette même année, il perd son épouse Charlotte, avec qui il a eu cinq enfants. Paul von Hindenburg (1847-1934), Maréchal et président allemand, appelle en 1933 Hitler à la chancellerie et Blomberg est chargé le 30 janvier 1933 de la sécurité d'Hitler. Pendant la Nuit des Longs Couteaux (Röhm-Putsches), en août 1934, le général Blomberg observe une attitude passive vis-à-vis de l'assassinat de deux anciens amis, Kurt von Schleicher et Ferdinand von Bredow. Le 5 novembre 1937, il participe à une réunion secrète rassemblant HitlerWerner von Fritsch (armée), Erich Raeder (marine de guerre), Hermann Goering (force aérienne), ainsi que le ministre des affaires étrangères, pour établir des plans de préparation de guerre contre les états voisins de l'Allemagne.

La révélation de son mariage avec une ancienne prostituée, Erna Gruhn, en janvier 1938 par Arthur Nebe crée un scandale qui oblige Blomberg à démissionner de sa fonction de ministre le 27 janvier 1938. Lors de ses adieux à la chancellerie du Reich, il jure fidélité à Hitler en tant que commandant supérieur. Hitler prend le contrôle du ministère de la guerre et donne les forces armées (OKW) au général Wilhelm Keitel. Blomberg est arrêté par les Alliés, en tant que criminel de guerre pour être jugé à Nuremberg (1945-1946), et en tant que témoin devant le tribunal militaire international. En mars 1946, Werner von Blomberg meurt brutalement à Nuremberg dans un camp militaire américain.

Bredow Ferdinand von

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Ferdinand von Bredow (16 mai 1884-30 juin 1934) est un général major de la Reichswehr. Il a dirigé l’Abwehr, le service de renseignement de l'armée allemande et a été également ministre adjoint de la Défense dans la gouvernement du chancelier Kurt von Schleicher. Il fut assassiné lors de la nuit des Longs Couteaux.

Bredow Ferdinand von

Bredow appartient à une famille de noblesse immémoriale du Brandebourg, les Bredow, comptant de nombreux militaires. Il suit donc la tradition familiale en entamant une carrière militaire. Il suit tout d’abord une formation dans une académie militaire de 1912 à 1914. Pendant la Première Guerre mondiale, il participe en tant qu’officier, aux combats en France. Intégré dans la nouvelle armée allemande, la Reichswehr, après la fin du conflit, il entre à l’Abwehr en 1925. En 1932, il rejoint le gouvernement du chancelier von Schleicher.

Avec von Schleicher, dont il est le bras-droit, von Bredow fait partie des adversaires les plus résolus d’Adolf Hitler lors de la chute de la République de Weimar . Peu de temps avant la fin de la république, von Bredow, en tant que chef du service de renseignements de von Schleicher, dirige un grand nombre de services secrets le plus souvent concurrents les uns des autres : le SD, créé et dirigé par Reinhard Heydrich à la demande de Heinrich Himmler lui est théoriquement soumis.

De retour d’un voyage en France, von Bredow est arrêté par la Gestapo en mars 1933. Von Bredow est assassiné à Berlin-Lichterfelde le 30 juin 1934 par des membres de la SS appartenant à la Leibstandarte Adolf Hitler . Il est l’une des victimes de la nuit des Longs Couteaux, qui permet à Hitler de décapiter la SA mais aussi de liquider de nombreux opposants.

Hammerstein Kurt von

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Le baron Kurt von Hammerstein, né le 26 septembre 1878 à Hinrichshagen (Mecklembourg-Strelitz) et mort le 24 avril 1943 à Berlin, est un général allemand, opposant au nazisme. Il était chevalier de l'ordre protestant de Saint-Jean. Hammerstein appartient à une famille ancienne de la noblesse allemande, les Hammerstein-Equord, qui a donné de nombreux officiers aux diverses souverainetés allemandes. Son père, le baron Heido von Hammerstein, est officier supérieur dans l'armée du grand-duché de Mecklembourg-Strelitz, et sa mère est née Ida von Gustedt.

Hammerstein Kurt von

Il entre à l'âge de dix ans au corps des cadets de Plön, puis à l'école supérieure prussienne des cadets, située à Gross-Lichterfelde, près de Berlin, à partir de 1893. Il entre ensuite au 3e régiment de la garde à pied, où il est nommé lieutenant en second, le 15 mars 1898. C'est dans cette unité qu'il rencontre le futur chancelier Kurt von Schleicher avec qui il gardera des liens d'amitié sa vie durant. Il épouse en 1907 Maria von Lüttwitz, fille du général Walther von Lüttwitz (1859-1942). De cette union mixte (son épouse est catholique), il a sept enfants[1], quatre filles, Marie Luise, Marie Therese, Hildur, Helga, et trois fils, Kunrat, Ludwig et Franz.

Hammerstein est stationné à Cassel de 1905 à 1907, puis de 1907 à 1910, est envoyé étudier à la Preußische Kriegsakademie (académie militaire prussienne). Il devient alors officier d'état-major. Il est capitaine en 1913. Pendant la Guerre de 1914-1918, il est d'abord aide-de-camp d'un quartier-maître-général et plus tard d'un général d'état-major. Il combat dans les Flandres et reçoit la croix de fer. En 1917, il est nommé major.

Après la guerre et l'effondrement de la monarchie, Hammerstein est nommé dans la Reichswehr. Il sert à l'état-major du corps d'armée de Lüttwitz et il est nommé lieutenant-colonel en 1920. La même année, il est nommé chef à l'état-major du second Gruppenkommando basé à Cassel, puis en 1922 sert à Munich comme commandant de bataillon. Il se trouve ensuite en 1924 à l'état-major de la 3e région militaire, celle de Berlin. Il est nommé lieutenant-général le 1er octobre 1929 et chef de Truppenamt (dénomination imposée par le traité de Versailles qui avait interdit le grand-état-major de l'armée allemande). Il est chargé d'élaborer les concepts tactiques de la Reichswehr, qui en cas d'attaque ennemie prévoit de former une véritable défense, jusqu'à l'intervention de la Société des Nations. Il met au point un plan théorique de mobilisation en 1930 qui envisage de tripler les sept divisions d'infanterie existantes.

Alors que le chef du commandement suprême de l'armée, le Generaloberst Wilhelm Heye quitte ses fonctions, Kurt von Schleicher (secrétaire d'État) et Wilhelm Groener (ministre de la Défense) proposent au chancelier Brüning de nommer Hammerstein à sa place. Il prend son nouveau poste le 1er novembre 1930 avec le grade de général d'infanterie. Hammerstein se méfie dès le début de l'idéologie et des méthodes du national-socialisme. Il avertit même Hitler en décembre 1932 que s'il prenait le pouvoir illégalement (ce qu'il ne fera pas) il donnerait l'ordre de tirer. Il prévient aussi le maréchal Hindenburg qu'il est dangereux de nommer Hitler chancelier.

Hitler prend le pouvoir après les élections de 1933 et le but du général von Hammerstein est de créer une armée indépendante du pouvoir politique. En effet, le national-socialisme heurte ses conceptions d'aristocrate prussien. Il a la réputation d'un officier supérieur qui préfère la chasse et son confort familial et fait montre d'une certaine indolence, sans doute pour ne pas révéler ses opinions intimes. Le général a conscience de servir d'abord sa patrie, plutôt qu'un régime politique. Il rencontre Hitler au début de février 1933 lors d'une réunion officielle chez lui avec des représentants de la Reichswehr, afin de convaincre les hauts représentants des forces armées de ses plans. Hitler écrit plus tard à propos de cette rencontre qu'il avait l'impression de parler à un mur.

La position du général von Hammerstein devient difficile, d'autant plus que le général von Blomberg nommé ministre de la Défense est favorable à l'endoctrinement hitlérien de l'armée. Hammerstein qualifie les nazis de bande de criminels devant ses proches et n'a d'autre choix que de démissionner début 1934 tandis que Blomberg oblige les officiers d'état-major à rompre tout contact avec lui. Hammerstein se retire de tout cercle militaire ou politique. En 1935, il démissionne notamment du club de la noblesse, lorsque ses membres juifs en sont exclus. Il transmet à sa fille Maria-Therese des noms de personnes juives menacées de déportation.

Il est toutefois rappelé au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. La majorité des forces allemandes sont concentrées en septembre 1939 en Pologne, mais Hammerstein commande l'Armee-Abteilung A sur la frontière hollondaise. L'offensive française ne se produit pas et Hammerstein est à nouveau mis à la retraite le 24 septembre 1939. Selon des rumeurs, il aurait fomenté un attentat contre Hitler à cette époque. Ces rumeurs sont notamment relayées dans un livre publié par un agent britannique. Par ailleurs, il entre en contact à plusieurs reprises avec des opposants au régime, notamment avec Carl Friedrich Goerdeler, ou Nikolaus Christoph von Halem. Il est cependant de plus en plus isolé.

Hammerstein meurt d'un cancer à Berlin le 24 avril 1943. Sa famille refuse des funérailles officielles, pour ne pas voir le cercueil du défunt recouvert par le drapeau à swastika[2]. Il est enterré dans la sépulture familiale de Steinhorst en Basse-Saxe. Deux de ses fils, Kunrat et Ludwig, participent au projet d'attentat contre Hitler du 20 juillet 1944, et doivent s'exiler ensuite. Sa veuve, née von Lüttwitz et ses deux plus jeunes enfants sont enfermés dans un camp de concentration et libérés en avril 1945 par les forces alliées.

Groener Wilhelm

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Wilhelm Grœner est un militaire et homme d'État allemand, né le 22 novembre 1867 à Ludwigsbourg et décédé le 3 mai 1939 à Potsdam. 

Wilhelm Groener (links, parteilos) und der ehemalige Reichswehrminister Dr. Otto Gessler

Wilhelm Groener (links, parteilos) und der ehemalige Reichswehrminister Dr. Otto Gessler

Sa participation efficace à l'effort de guerre allemand lors de la Première Guerre mondiale avec des qualités d'organisateur lui permit d'obtenir le grade de général et d'être chef d'état-major. Après la guerre, il entra dans différents cabinets ministériels de la République de Weimar.

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