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Le roi d'Espagne abdique: Felipe succède à Juan Carlos

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Espagne - Le premier ministre espagnol Mariano Rajoy a annoncé ce lundi 2 juin l'abdication du roi d'Espagne Juan Carlos à l'âge de 76 ans. Son fils, le prince Felipe, lui succédera au trône d'Espagne.

 

Le prince Felipe et le roi d'Espagne Juan Carlos

Le prince Felipe et le roi d'Espagne Juan Carlos

Longtemps très populaire en raison de son rôle dans la transition démocratique, Juan Carlos a pâti de l'enquête pour corruption pesant sur sa fille, l'infante Cristina, et son époux Iñaki Urdangarin, soupçonnés du détournement de 6 millions d'euros de fonds publics. L'image personnelle du roi a également été sérieusement écornée par sa participation à un safari au Botswana en avril 2012. Un voyage onéreux qui avait choqué en pleine crise économique en Espagne.

"Sa majesté le Roi Juan Carlos vient de me faire part de sa décision d'abdiquer", a sobrement annoncé le chef du gouvernement Mariano Rajoy tout en saluant "le défenseur infatigable de nos intérêts". Le premier ministre a indiqué qu'il souhaitait que le Parlement espagnol confirme l'avènement du prince des Asturies Felipe. Ce dernier est marié à l'ancienne journaliste vedette Letizia Ortiz Rocasolano.

De son côté, le compte Twitter officiel de la royauté a publié un communiqué du souverain confirmant sa volonté d'abdiquer.

Le document officiel signé de la main du roi et actant son abdication

Le document officiel signé de la main du roi et actant son abdication

Prenant la parole aux alentours de 13h dans un message télévisé adressé aux Espagnols, le monarque a rappelé avoir toujours voulu servir l'intérêt général. "J'ai voulu être le roi de tous les Espagnols", a-t-il déclaré tout en indiquant vouloir céder la place "à une génération plus jeune".

Tout en regrettant les "graves cicatrices" laissées par la crise économique qui frappe durement son pays, Juan Carlos a vanté les mérites de son fils Felipe pour lui succéder au trône d'Espagne. "Mon fils Felipe, héritier de la Couronne, incarne la stabilité qui est la marque de l'institution monarchique espagnole".

"Le prince des Asturies dispose de la maturité, de l'éducation et du sens des responsabilités nécessaires pour assumer pleinement la responsabilité de chef de l'Etat et ouvrir une nouvelle étape d'espérance", a renchéri Juan Carlos qui a conclu son message en promettant qu'il garderait "à jamais l'Espagne au plus profond de (s)on coeur".

Une fin de règne marquée par les scandales et les problèmes de santé

Mariano Rajoy a convoqué "un conseil des ministres extraordinaire" pour ce mardi. Pour ce processus d'abdication, il sera "nécessaire d'approuver une loi organique", a-t-il rappelé.

De son côté, François Hollande, qui s'est entretenu dans la matinée avec le monarque, a salué un homme qui "a incarné l’Espagne démocratique, à la naissance de laquelle il a pris une part déterminante". "Artisan de la Transition après la dictature franquiste, il a mené son pays sur le chemin des libertés civiles et politiques, de l’intégration européenne et de la modernité", déclare dans un communiqué le président de la République.

Les médias espagnols spéculaient depuis longtemps sur une éventuelle abdication de Juan Carlos. En janvier dernier, un sondage Sigma Dos publié par le journal El Mundo annonçait que 62 % des personnes interrogées pensaient que le souverain devrait renoncer au trône après trente-huit ans de règne. Ils étaient 44,7 % un an auparavant. A l'époque, Juan Carlos avait exclu de se retirer. Mais selon l'agence de presse espagnole EFE, qui cite une source proche du roi, Juan Carlos aurait au contraire choisi d'abdiquer dès le mois de janvier dernier.

Le souverain souffre de graves problèmes de santé. Il a notamment subi plusieurs opérations au dos et aux hanches et est désormais contraint de se déplacer à l'aide de béquilles. C'est cet argument qui a été mis en avant pour expliquer son abdication.

Apparu amaigri et chancelant en début d'année, Juan Carlos affichait une meilleure santé ces dernières semaines et avait repris son agenda officiel. Décrit comme "un ambassadeur de luxe pour l'Espagne" grâce à un épais agenda et de bonnes relations avec de nombreux dirigeants internationaux, le roi s'était rendu à la mi-mai en Arabie saoudite pour y rencontrer des responsables saoudiens dans le but de favoriser les relations commerciales entre les deux pays. La semaine dernière, il avait reçu l'ancien président français Nicolas Sarkozy.


La reine Sofia, pilier de la couronne espagnole

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Ces dernières années, l’épouse de Juan Carlos a su mettre à profit sa popularité jamais démentie pour redorer le blason de la couronne terni par les affaires.

 

Le prince Juan Carlos et Sofia de Grèce, quelques mois avant leur mariage. (New York, janvier 1962.)

Le prince Juan Carlos et Sofia de Grèce, quelques mois avant leur mariage. (New York, janvier 1962.)

Sa discrétion cache une volonté de fer. La reine Sofia d’Espagne a joué un rôle primordial, dans l’ombre de son époux, durant le règne qui vient de s’achever lundi. Juan Carlos la décrit lui-même comme « l’une des rares jeunes femmes de ma connaissance capables de porter une couronne avec une parfaite dignité ». Ces derniers temps, alors que la couronne traversait une grave crise de confiance, elle a su maintenir son image auprès de la population. En janvier, sa côte de popularité culminait à 67 %, suivie de peu par son fils, le futur roi Felipe. Elle a d’ailleurs multiplié les apparitions publiques pour redorer le blason de la couronne.

" Recevoir, saluer, sourire, comme si de rien n'était "

Sophie de Grèce, qui a épousé le prince Juan Carlos en 1962, n’est jamais étrangère aux décisions prises par son époux. « Insensiblement, elle contrôle les rouages de la monarchie, témoigne Françoise Laot dans son livre Juan Carlos et Sophie (Éd. Perrin). Si les résolutions sont signées Juan Carlos, c’est elle qui en est souvent l’inspiratrice. On ne la manipule pas. Elle juge, elle organise, elle tranche avec le plus grand discernement. » La reine a souvent brillé par son sens des responsabilités : « Nous avons notre amour-propre, mais il faut toujours avaler la pilule : recevoir, saluer, sourire, comme si de rien n'était, confiait-elle à sa biographe Pilar Eyre en 2008. On nous opposera toujours le droit à la liberté d'expression, la sacro-sainte liberté d'expression. »

Ses trente-neuf années de règne n’auront pourtant pas épargné la fille aînée du roi Paul Ier de Grèce. En 1976, seulement un an après l’intronisation de son époux, alors qu’elle veut lui faire une surprise elle le surprend dans les bras de sa dernière conquête, raconte Pilar Eyre dans La Reine de très près. Elle part alors avec ses enfants en Grèce avant de finalement revenir en Espagne. L’épisode laissera pourtant des traces indélébiles dans le couple. À partir de cette date, ils feront chambre à part. Le roi multiplie les aventures. Elle se consacre pleinement à l’éducation de ses enfants, notamment celle de Felipe, appelé à régner sous le nom de Felipe VI. « Son objectif, son seul objectif, est de servir l'Espagne. Il lui a été inculqué, dans son for intérieur, qu'il doit en être le premier serviteur », insiste la reine.

Pour lui succéder, la future reine Letizia aura donc fort à faire. Un Espagnol sur deux a une opinion haute ou très haute de la princesse, révélait en janvier un sondage de Sigma Dos, quand Felipe recueille deux tiers des suffrages positifs. Il faut bien reconnaître qu’elle est, elle aussi, souvent cantonnée dans un rôle secondaire, se limitant à écouter attentivement les prises de parole de Felipe.

Juan Carlos, héros de la transition démocratique à la mort de Franco

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Une succession de scandales a terni sa fin de règne. Pourtant, Juan Carlos restera dans la postérité comme celui qui, durant ses 38 ans sur le trône de la monarchie espagnole, a réussi à instaurer durablement la démocratie et assurer l'unité espagnole. 

 

Le roi d'Espagne Juan Carlos, âgé de 76 ans, abdique au profit de son fils, le prince Felipe

Le roi d'Espagne Juan Carlos, âgé de 76 ans, abdique au profit de son fils, le prince Felipe

Juan Carlos, l'héritier de Franco. Dès 1948, Franco, qui avait pris le pouvoir en 1939 au terme d'une guerre civile, avait désigné Juan Carlos comme son possible successeur. Il n'a alors que 10 ans, le dictateur le fait revenir en Espagne pour poursuivre son éducation,  et l'imprégner de la culture franquiste. Né en 1938 en exil à Rome, Juan Carlos est le fils de Juan de Bourbon, comte de Barcelone, prétendant au trône mais chassé par les Républicains en 1931. 

Entre Franco «El Caudillo» et le père de Juan Carlos, les relations ont toujours été tendues, surtout après que Juan de Bourbon a publié en 1945 un Manifeste aux Espagnols, promettant, s'il accédait au pouvoir, l'instauration de la démocratie par une monarchie constitutionnelle. 

Il tue son frère par accident

Le 29 mars 1956, alors qu'il est en vacances avec sa famille à Estoril au Portugal, Juan Carlos, âgé de 18 ans, tue accidentellement son frère cadet Alfonso, 14 ans. En ce Jeudi Saint, il lui tire dessus avec un revolver offert quelques semaines plus tôt par... Franco

En 1969, Juan Carlos est officiellement désigné successeur de Franco. Alors âgé de 31 ans, il est le prince d'Espagne, titre honorifique. Cinq ans plus tard, il est nommé chef de l'Etat par intérim, durant les périodes de maladie de «El Caudillo».

Juan Carlos, héros de la démocratie espagnole. Juan Carlos est couronné le 22 novembre 1975 à 37 ans, deux jours après la mort de Franco. Alors qu'il avait été programmé pour assurer la continuité avec la période franquiste, Juan Carlos entreprend très vite les réformes pour faire rentrer le pays dans le cercle des grandes démocraties européennes. Il nomme Adolfo Suàrez, issu du parti unique, le Mouvement national, au poste de président du gouvernement. A charge pour lui de démanteler le système franquiste et d'élaborer une constitution. Très vite, les partis politiques sont autorisés en échange de leur loyauté à Juan Carlos, la censure est abolie. Les premières élections démocratiques ont lieu en 1977 et la constitution est adoptée par référendum l'année suivante.

Le 23 février 1981, le trône de Juan Carlos vacille. Ce jour-là, des militaires tentent un coup d'Etat, des coups de feu sont tirés dans la Chambre parlementaire lors d'une session retransmise en direct (voir la vidéo ci-dessous). Le roi Juan Carlos prend alors la parole à la télévision lors d'une allocution qui restera gravée dans les mémoires espagnoles. Vêtu de son uniforme de capitaine général des armées, il s'oppose au coup d'Etat et ordonne aux officiers putschistes de la Garde civile qui occupaient alors le Parlement de rentrer dans leurs casernes. Ce jour-là, le roi Juan Carlos devient, aux yeux des Espagnols, le défenseur de la transition démocratique ibérique. 

Juan Carlos, le roi à scandale. «Je regrette beaucoup. Je me suis trompé et cela ne se reproduira pas». Le 18 avril 2012, Juan Carlos, contrit, fait cette étonnante déclaration dans les couloirs d'un hôpital, béquille à la main. Car le monarque est au coeur d'une violente polémique qui agite l'Espagne : quelques jours auparavant, la presse avait révélé qu'il avait pris part à une coûteuse partie de chasse au Botswana, alors que la crise frappait durement le pays. L'histoire serait restée secrète s'il n'avait pas dû être rapatrié après s'être fracturé la hanche. 

Sa popularité a sombré encore plus lorsqu'un scandale judiciaire frappa sa fille cadette, Cristina, 48 ans, mise en examen pour fraude fiscale et blanchiment d'argent, et son époux, Iñaki Urdangarin, soupçonné de corruption.

Felipe et Lztizia : Dans l'intimité du nouveau Roi d'Espagne

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Trente-neuf ans après avoir été couronné roi d'Espagne, Juan Carlos Ier a fait savoir aujourd'hui qu'il abdiquait au profit de son unique fils, le prince Felipe. A 46 ans, le prince Felipe s'apprête donc à succéder à son père. A ses côtés, la princesse Letizia, qui deviendra dans quelques semaines la nouvelle reine d'Espagne...

 

Le prince Felipe et la princesse Letizia d'Espagne au match de football de la Ligue des champions à Madrid, le 22 avril 2014

Le prince Felipe et la princesse Letizia d'Espagne au match de football de la Ligue des champions à Madrid, le 22 avril 2014

A la tête de la Couronne espagnole depuis 1975, Juan Carlos Ier, le roi d'Espagne, a fait savoir ce matin qu'il allait abdiquer au profit de son fils, le prince Felipe. A 46 ans, le prince Felipe va donc devenir le nouveau roi d'Espagne. Felipe de Borbón y Grecia est le troisième enfant et le seul fils de roi Juan Carlos et de la reine Sofia de Grèce, ce qui fait donc de lui le premier prétendant à la succession au trône. De sang royal, est le descendant direct de Louis XIV, roi de France.

Né à Madrid le 30 janvier 1968, le prince Felipe est devenu le 22 janvier 1977 son Altesse royale le prince des Asturies, prince de Gérone, duc de Montblanc, comte de Cerbère, seigneur de Balaguer, prince de Viane. Comme de nombreux futurs monarques européens, le prince Felipe a suivi une carrière militaire. Il a ensuite fait des études de droit à Madrid avant de décrocher un master en relations internationales à la Edmund Walsh School of Foreign Service de l'Université de Georgetown. Passionné de sport, il a été le porte-drapeau de l'équipe olympique espagnole lors des Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, où il participe à la compétition de voile. Malheureusement, il ne parvient pas à décrocher de médaille.

FELIPE ET LETIZIA, LE CONTE DE FÉES MODERNE

En 2002, son regard croise celui de Letizia Ortiz, une jeune reporter de la TVE. Invités à un dîner chez des amis communs, Felipe et Letizia tombent sous le charme l'un de l'autre. Fille d’une infirmière syndicaliste et petite fille de chauffeur de taxi, Letizia est une jeune femme belle, indépendante... et divorcée. En effet, avant de rencontrer le prince Felipe, la journaliste s'était mariée civilement avec Alonso Guerrero, professeur de littérature. Par amour pour Letizia, le prince Felipe n'a pas hésité à mettre fin à une longue tradition royale en épousant cette jeune roturière.

Le 22 mai 2004, les deux tourtereaux se marient à Madrid, devant les caméras du monde entier qui retransmettent la cérémonie. Un an plus tard, le 31 octobre 2005, Letizia Ortiz, devenue princesse des Asturies, donne naissance à son premier enfant, une fille, l’infante Leonor. Le couple aura une deuxième fille prénommée Sofia, le 29 avril 2007.

UNE NOUVELLE IMAGE POUR LA MONARCHIE ESPAGNOLE ?

Si le roi Juan Carlos a longtemps était populaire, son fin de règne aura été marqué par de nombreux scandales. En avril 2012, alors que l'Espagne est en pleine crise, le roi s'offre un safari onéreux au Botswana qui choque tout le pays. A cela s'ajoute l'enquête pour corruption dont font l'objet l'infante Cristina, et son époux Inaki Urdangarin. Le couple est soupçonné d'avoir détourné 6 millions d'euros de fonds publics. Le prince Felipe et la princesse Letizia parviendront-ils à donner une nouvelle image de la monarchie espagnole ? Reste à savoir comment les Espagnols accueilleront leur nouvelle reine. Jugée froide et distante par beaucoup, la princesse Letizia est loin de faire l'unanimité, elle qui était pourtant très populaire il y a encore quelques années. Parviendra-t-elle à regagner le coeur des Espagnols ?

Débarquement: la Normandie cherche à faire durer l'invasion de touristes

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Avec le 70e anniversaire du 6 juin 1944, les sites du Débarquement de Normandie fréquentés chaque année par plusieurs millions de touristes, espèrent attirer durablement de nouvelles générations de visiteurs, alors que les témoins de l'époque sont de moins en moins nombreux.

 

Les ruines du port Mulberry sur la plage d'Arromanches-les-Bains, en Normandie, le 26 février 2014

Les ruines du port Mulberry sur la plage d'Arromanches-les-Bains, en Normandie, le 26 février 2014

Région la plus riche de France en sites liés à l'Histoire, la Normandie a attiré près de 5 millions de visiteurs en 2012 sur ses lieux de mémoire, dont 40% d'étrangers, contre environ 3 millions en 1995, selon le Comité régional de tourisme (CRT).

Musées et cimetières historiques représentent 30% de l'activité touristique de Normandie.

Certains, comme Loïc Jamin, président de l'Office de tourisme de Bayeux, première ville libérée dès le 7 juin 1944, sont convaincus qu'on «n'est qu'au début de l'exploitation de ce filon». «On a aujourd'hui 13 entreprises d'excursion implantées à Bayeux contre deux au début des années 2000», argumente le maire adjoint de cette commune qui est selon lui «aux plages du Débarquement ce que Chamonix est au mont Blanc».

Mais le nombre de visiteurs a, selon les chiffres du CRT, tendance à baisser ces dernières années.

Le cimetière militaire américain de Colleville-sur-Mer (Calvados), site de mémoire le plus fréquenté de Normandie avec ses 9.300 croix blanches surplombant Omaha Beach, affiche une baisse de 11% en 2013 à 1,25 million de visiteurs, dont 375.000 Américains.

Un sursaut est évidemment attendu pour le 70e anniversaire, les précédents anniversaires décennaux ayant entraîné une pic de 20 à 30% de fréquentation en plus, selon le CRT.

Mais «il y a un risque, si on ne fait rien,» que la fréquentation ne s'essouffle au-delà car «les personnes qui ont dans leur histoire personnelle un lien avec la guerre sont de moins en moins nombreuses», reconnaît Jean-Louis Laville, directeur du CRT.

Pour l'heure, selon l'American Battle Monuments Commission (ABMC), qui gère les sites américains en France, «environ 600 à 700 proches de soldats enterrés» continuent à «visiter le cimetière de Colleville chaque année», des chiffres stables depuis 10 ans.

- Dans la peau d'un para -

Les sites n'en ont pas moins ces dernières années multiplié les investissements et les initiatives afin de transformer l'essai qui s'annonce avec le 70e anniversaire.

Parmi eux, l'ABMC s'apprête à doubler sa surface d'accueil du public à la pointe du Hoc dans le Calvados, après y avoir investi 4,8 millions d'euros dans le confortement de la falaise qui s'érodait.

Le musée Airborne de Sainte-Mère-Eglise (Manche) a lui aussi presque doublé de surface le 1er mai en ouvrant un espace pour tenter de mettre le visiteur dans la peau d'un parachutiste. Avec cet investissement de 4 millions d'euros, «on passe d'une muséographie d'objets à une autre davantage basée sur le ressenti», explique Magali Mallet, sa directrice.

«Il faut lutter contre l'image de musées du Débarquement un peu poussiéreux», souligne M. Laville.

Parmi les 400 projets labellisés par l'Etat et les collectivités pour le 70e anniversaire, beaucoup misent sur les nouvelles technologies, pour par exemple aider le visiteur à reconstituer sur sa tablette les scènes de 1944 sur le paysage balnéaire normand.

Le Mémorial de Caen a lancé en décembre sur les réseaux sociaux un personnage virtuel: Louis Castel, un GI français qui y raconte sa participation à la guerre.

Plusieurs sites ont signé le 20 février avec l'Etat et les collectivités un «contrat de destination» pour faire de la région «la destination internationale par excellence de la Seconde guerre mondiale».

Pour la première fois cette année, le CRT va mener «prudemment» des actions de promotion des sites de mémoire normands auprès des Allemands qui y sont très peu présents.

Certains historiens appellent toutefois à la prudence. Le tourisme de mémoire est un «phénomène économique important» mais «j'ai vu des boîtes de biscuits estampillées +Sainte-Mère Eglise premier village libéré d'Europe+» alors que c'est le deuxième village de France continentale à avoir été libéré, souligne Jean Quellien professeur d'histoire à l'université de Caen.

La fin de règne de Juan Carlos écornée par les affaires

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L'annonce de l'abdication du roi Juan Carlos ne constitue qu'une demi-surprise, tant la monarchie espagnole a été ébranlée, ces dernières années, par la multiplication d'affaires qui ont entamé, avec sa crédibilité, sa popularité. Plus de 60 % des Espagnols se disaient favorables au départ du souverain, en janvier, exaspérés par les frasques financières et intimes de la famille royale.

 

L'infante Cristina a été mise en examen en janvier pour blanchiment de capitaux et fraude fiscale

L'infante Cristina a été mise en examen en janvier pour blanchiment de capitaux et fraude fiscale

La mise en examen de Cristina, la seconde fille de Juan Carlos a sonné, en janvier, la fin de l'immunité de la famille royale. L'Infante est soupçonnée par la justice espagnole d'avoir coopéré avec son mari, l'ancien champion olympique de handball Iñaki Urdangarin, dans une affaire de détournement de 6,5 millions d'euros de fonds publics.

Si elle a longuement clamé son innocence, lors de son audition, en février, affirmant qu'elle avait « toute confiance » en son mari, mis en examen en décembre 2011, elle n'en a pas moins perdu en popularité au sein de la population espagnole à cette occasion.

L'affaire avait poussé la riche monarchie à rendre publique la gestion de ses comptes, diffusant notamment pour la première fois le salaire du roi (292 752 euros).

Une douloureuse partie de chasse à l'éléphant au Botswana

En avril 2012, l'Espagne subit de plein fouet la crise économique et Juan Carlos est à l'hôpital. Il n'est pas malade mais soigne l'une des blessures les plus douloureuses pour sa popularité, héritée d'une coûteuse partie de chasse à l'éléphant au Botswana.

Opéré de la hanche, il se fait poser une prothèse et peine à se racheter une conduite. Toute l'Espagne l'a vu dans la presse, posant, fusil à la main, près d'un éléphant mort, photo d'archive d'un organisateur de safaris à 45 000 euros le voyage.

Le roi est contraint à des excuses publiques. « Je me suis trompé et cela ne se reproduira pas », déclare-t-il, le visage grave, alors que les souvenirs de ses autres parties de chasse, impliquant la mort d'espèces protégées, sont exhumées par la presse.

Une fortune qui dérange

Le roi Juan Carlos et le président américain Bill Clinton, le 6 juillet à Majorque

Le roi Juan Carlos et le président américain Bill Clinton, le 6 juillet à Majorque

D'où Juan Carlos tire-t-il sa fortune, estimée à 1,8 milliard d'euros ? La question, soulevée par le New York Times en septembre 2013 a secoué la monarchie qui venait d'accepter de faire entrer dans la loi la publicité de ses comptes. « Pendant des années, il a accumulé des yachts, une île-maison, des voitures de luxe qui s'ajoutent à son immense collection automobile », écrivait ainsi le quotidien américain.

Même lorsque le roi fait publiquement un geste pour se débarasser d'une partie de son image de luxe, il dérape. Durant l'été 2013, il annonce qu'il se sépare de son yacht Fortuna... Mais essuie de nouvelles critiques à la révélation des indemnités de licenciement versées aux employés qui y travaillaient. Montant : 1,2 millions d'euros, aux frais du contribuable espagnol.

Une amante allemande ?

Aux frasques financières de Juan Carlos s'ajoutent ses aventures intimes. Le roi est connu pour être un grand coureur de jupons. Outre l'existence de deux enfants illégitimes, dont l'un serait né avant le prince Felipe, qui va lui succéder à la couronne, la dernière rumeur sur Juan Carlos concerne une liaison extra-conjuguale un peu plus visible que les autres, selons certains journalistes.

Corinna zu Sayn-Wittgenstein, ancienne épouse d'un prince allemand, jouant les entremetteuses dans le monde des affaires, apparue à de nombreuses reprises à ses côtés serait « l'amie intime » d'un roi dont le mariage avec la reine Sofia est souvent considéré comme un « désastre ».

Succession de Juan Carlos : « Les monarchies n'ont plus aucun sens en Europe »

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Surpris, certes, par l'annonce de l'abdication du roi ce matin, les Madrilènes semblent cependant s'être rapidement faits à l'idée. Trafic dense, rues pleines de badauds, la capitale vit une journée comme une autre. Et dans les bars autour de la Puerta del Sol, le mot qui revient le plus souvent est « normal ». « Il a un certain âge. C'était à prévoir, affirme Bernardo Vazquez, ancien militaire dans la marine de 60 ans, devant un verre de vermouth. Cela me fait de la peine, car il a été un grand ambassadeur de l'Espagne, un grand patriote qui a fait beaucoup pour le pays, mais le prince est bien préparé pour assurer la relève. »

 

Le roi Juan Carlos et son fils, Felipe, le 22 mai 2004

Le roi Juan Carlos et son fils, Felipe, le 22 mai 2004

La grande télévision accrochée au mur de cette marisquería (restaurant de fruits de mer) de la place Celenque est éteinte, et les clients ne sont pas franchement emballés à l'idée de voir l'intervention de Juan Carlos, dans quelques minutes. « La vie continue. Rien ne va se passer de spécial ici. Même si personnellement, je voudrais que son fils abdique aussi, affirme Pilar, 56 ans, employée du Corté Ingles, qui a appris la nouvelle à la radio. Les monarchies n'ont plus aucun sens en Europe. »

A ses côtés, Manuela, 63 ans, retraitée, est plus modérée. « Le rôle du roi a été fondamental dans la transiton démocratique. Il a été un médiateur indispensable lors de la tentative de coup d'Etat du 23-F (23 février 1981), et je lui en sais gré. Mais aujourd'hui c'est bien qu'il s'en aille. Il a vieilli... Ensuite, je me moque bien que l'Espagne soit une monarchie ou une République. » Bernardo Vazquez n'est pas de cet avis : « Le pays sait ce qui est le mieux pour lui. Toutes les Républiques ont mal fini en Espagne... »

LE ROI « N'A PAS FAIT GRAND CHOSE DEPUIS LE 23-F »

Dans le bar adjacent, de la chaîne Cañas y tapas, la télévision émet des vidéos musicales. Le sujet n'accapare pas non plus les conversations. Julio Perez, ancien employé de banque de 69 ans à la retraite, « n'a pas encore digéré la nouvelle », mais il considère que le roi « n'a pas fait grand chose depuis le 23-F » et souhaite lui aussi une République, même s'il ne descendra pas dans la rue pour l'exiger.
Au contraire, Almudena, 51 ans et sa mère, Concha, 77 ans, considèrent l'abdication du roi comme quelque chose de « naturel, normal » qui ne remet pas en cause l'institution. « Il a beaucoup travaillé pour l'Espagne », ajoute Concha. Il est 13 heures. La télévision retransmet le discours télévisé du roi dans l'indifférence. Mais quand l'hymne national retentit dans le bar, tous les visages se tournent vers l'écran.

Le roi commence à expliquer les raisons de sa décision. « Aujourd'hui, une génération plus jeune, avec de nouvelles énergies, décidée à entreprendre avec détermination les transformations et les réformes que la conjoncture actuelle demande et à affronter les défis de demain, mérite de passer au premier plan, explique le Monarque, tandis que déjà, les discussions reprennent. Mon fils Felipe, héritier de la couronne, incarne la stabilité. (…) Le prince des Asturies a la maturité, la préparation et le sens de la responsabilité nécessaires pour assumer avec toutes les garanties la fonction de chef de l'Etat. » Le son n'était pas bon. On regardera sur Internet, explique Jonathan Gomez, 29 ans, étudiant en doctorat de philologie espagnole à la Complutense.

« LA MONARCHIE EST ANACHRONIQUE »

« Je n'ai rien contre le roi, mais je ne vois pas pourquoi son fils, qui n'a rien fait pour le pays, qui n'a pas été élu, devrait lui succéder, réagit, plus virulent, Alberto, 42 ans et au chômage. Cette abdication doit servir pour provoquer un débat. Ce n'est pas possible que le sujet de la République reste tabou. Et j'espère que cela va être débattu, avec les nouveaux partis qui ont surgi, comme Podemos ou Equo. Mais le roi a bien choisi son moment : il sait qu'au Parlement, il a encore une majorité à sa faveur... »

« Le prince n'a qu'à se présenter à des élections pour être président de la République, renchérit Jonathan. La monarchie est anachronique et ne sert qu'à maintenir une famille qui en plus nous vole », ajoute-t-il, rappelant le scandale de corruption qui frappe le genre du roi, Iñaki Urdangarin.
Sur Internet, un appel à manifester en faveur d'un référendum pour la République, à 20 heures, dans toutes les principales places des villes d'Espagne, a été lancé.

Juan Carlos Ier d'Espagne

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Le roi Juan Carlos Ier (Juan Carlos Alfonso Víctor María de Borbón y Borbón-Dos Sicilias), né le 5 janvier 1938 à Rome (Italie), est l'actuel roi d'Espagne. Il est le fils de Juan de Borbón, comte de Barcelone, et de son épouse, María de las Mercedes de Borbón-Dos Sicilias. Descendant direct de Louis XIV de France, il a accédé au trône le 22 novembre 1975. 

Juan Carlos Ier d'Espagne

Juan Carlos naît à Rome en 1938, où sa famille vit en exil. Son grand-père n'est autre qu'Alphonse XIII, écarté du pouvoir par la deuxieme république puis par l'avènement au pouvoir de Francisco Franco. Celui-ci nommera Juan Carlos comme futur roi à condition qu'il soit envoyé dans des écoles militaires réputées. Le jour du Jeudi saint 1956, il tue accidentellement son frère cadet Alfonso d'un coup de pistolet, dans la résidence de ses parents à Estoril, au Portugal.

Le pistolet avait été offert quelques semaines auparavant par Franco. Pendant la dictature en 1961, Franco crée le titre de prince d'Espagne (plutôt que prince des Asturies) pour Juan Carlos. Il occupe le palais de la Zarzuela puis épouse la princesse Sofía de Grèce. Il est nommé capitaine des forces armées dès 1975 avant d'être couronné au lendemain de la mort de Franco (mais il ne prendra ses fonctions que le jour suivant). Il s'applique alors à démocratiser le système espagnol et apporte une certaine modernité à son pays. Il parvient également à unifier l'armée et les différentes régions d'Espagne, soutenant Felipe González. Durant les périodes de maladie de Franco en 1974 et 1975, Juan Carlos est nommé chef de l'État par intérim. Proche de la mort, Franco avoua le 30 octobre 1975 qu'il était trop malade pour gouverner, mais ce ne sera que deux jours après la mort du dictateur, survenue le 20 novembre 1975, que Juan Carlos sera proclamé roi d'Espagne.

Or, Juan Carlos promulgue rapidement des réformes démocratiques, au grand dam des éléments conservateurs, notamment les forces armées, qui s'attendaient à ce qu'il maintînt l'État franquiste (mais ce sur quoi Franco lui-même ne nourrissait aucune illusion, se considérant comme une sorte de régent à l'instar de l'amiral Horthy en Hongrie). Juan Carlos nomme Adolfo Suárez, ancien chef du Mouvement national, au poste du président du gouvernement. La pièce maîtresse des réformes démocratiques est la Loi pour la réforme politique (Ley para la Reforma Política) présentée par le gouvernement Suárez, adoptée par le Parlement le 18 novembre 1976 et par le peuple espagnol lors du référendum du 15 décembre 1976 (94,2 % de oui). Cette loi, de rang constitutionnel (« loi fondamentale », selon la terminologie franquiste), crée les bases juridiques nécessaires à la réforme des institutions franquistes depuis l'intérieur et permet que se déroulent le 15 juin 1977 les premières élections démocratiques depuis l'instauration de la dictature. Le Congrès des députés (Congreso de los Diputados) et le Sénat (Senado) issus de ces élections seront chargés d'élaborer, notamment, la nouvelle Constitution démocratique que le roi approuvera au cours d'une session conjointe des deux Chambres le 27 décembre 1978.

En 1977, le père du roi, Juan de Borbón, avait formellement renoncé à ses prétentions au trône ; Juan Carlos le remerciera en confirmant le titre de comte de Barcelone, titre suzerain appartenant à la couronne espagnole, que Juan de Borbón s'était donné pendant son exil. La nouvelle Constitution de 1978 stipulera que Juan Carlos est l'« héritier légitime de la dynastie historique ». Une tentative de coup d'État militaire surprend le Congrès des députés le 23 février 1981. Des officiers, avec à leur tête le lieutenant-colonel Tejero, tirent des coups de feu dans la Chambre parlementaire durant une session retransmise en direct à la télévision. On craint alors la déroute du processus démocratique, jusqu'à ce que le roi étonne la nation par une allocution télévisée exigeant que l'armée apporte son soutien inconditionnel au gouvernement démocratique légitime. Le roi avait auparavant appelé plusieurs chefs de l'armée pour leur ordonner en tant que commandant en chef de défendre la démocratie.

Lors de sa prestation de serment devant les Cortes Generales (le Parlement), un chef communiste, Santiago Carrillo, lui avait donné le sobriquet « Juan Carlos le Bref », prédisant qu'il se trouverait rapidement écarté avec les autres restes du fascisme. Après l'échec du coup d'État du 23 février 1981, ce même homme politique, ému, dira aux médias : Dieu protège le Roi ! Si les démocrates et les partis de gauche s'étaient jusque là montrés réservés, après l'échec du coup d'État leur soutien deviendra inconditionnel, un ancien chef de la IIe République déclarera : « Nous sommes tous des monarchistes maintenant ». Néanmoins, une expression courante dit que les Espagnols ne sont pas des monarchistes, mais des « juancarlistes ».

Plus tard, une tentative d'assassinat par des membres du groupe terroriste basque ETA avortera à Majorque, lieu de villégiature de la famille royale. Aujourd'hui, le roi règne en tant que monarque constitutionnel, sans exercer de réel pouvoir sur la politique du pays. Il est considéré comme un symbole essentiel de l'unité du pays, et ses interventions et points de vue sont écoutés respectueusement par des politiciens de tous les côtés. Son discours annuel la veille de Noël est diffusé par la plupart des chaînes de télévision espagnoles. Étant le chef suprême des forces armées espagnoles, son anniversaire est une fête militaire. D'après la Constitution, il est également commandant en chef des forces armées.

Anciens titres portés par les Rois d'Espagne : roi d'Espagne, de Castille, de Léon, d'Aragon, des Deux-Siciles, de Jérusalem, de Navarre, de Grenade, de Tolède, de Valence, de Galice, de Sardaigne, de Cordoue, de Corse, de Murcie, de Jaen, d'Algésiras, des îles Canaries, des Indes orientales et occidentales espagnoles, des Îles et de la Terre Ferme de la Mer Océane, archiduc d'Autriche, duc de Bourgogne, de Brabant, de Milan, d'Athènes, de Neopatras, comte de Habsbourg, de Flandres, de Strasbourg, de Tyrol, de Roussillon, de Barcelone, seigneur de Biscaye et de Molina. Ordres dynastiques : grand maître de l’ordre de la Toison d'or, de l’ordre de Charles III, de l’ordre d’Isabelle la Catholique, de l’ordre de Saint-Hermenégilde, de l’ordre de Saint-Ferdinand, de l’ordre de Montesa, de l’ordre d’Alcantara, de l’ordre de Calatrava, de l’ordre de Saint-Jacques et de l’ordre de Marie-Louise.

Pour les légitimismes français, il est « petit-fils de France » en tant que fils de Jean de Bourbon, comte de Barcelone, fils cadet d'« Alphonse Ier » et frère d'« Henri VI ». Selon cette théorie, il occupe la 3e place dans l'ordre de succession derrière le « duc de Berry », Alphonse de Bourbon, et devant son fils, Felipe de Borbón, considéré comme premier prince du sang. Le roi n'est pas couronné mais prête serment devant les Cortes Generales (le Parlement). « Arbitre et modérateur du bon fonctionnement des institutions », le roi ne nomme le président du gouvernement qu’après avoir consulté le président du Congrès des députés et les chefs des différents partis, il ne préside plus le conseil des ministres mais doit être tenu au courant des affaires de l'État. Il est aussi le chef suprême des armées.

Le roi est le chef de l'État et le président du gouvernement est le chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement tandis que le pouvoir législatif est dévolu au parlement. Le pouvoir judiciaire est indépendant des deux premiers. Le roi ouvre également les nouvelles législatures des Cortes Generales et des parlements autonomes, il est le plus haut représentant du pays dans les relations internationales. Le roi est le chef de l'État, symbole de son unité et de sa pérennité ; il est l'arbitre et le modérateur du fonctionnement régulier des institutions. L'Espagne a été un pays sans Constitution de 1936 à 1978. Après la prise du pouvoir, le général Franco légiférait à coups de Fuero de los españoles, de lois organiques et de lois de succession. Point d'orgue de l'idéal consensuel de la transition, l'élaboration du texte constitutionnel repose sur un esprit de tolérance prôné conjointement par le parti au pouvoir et les formations de l'opposition. Celles-ci — PSOE et PCE notamment — acceptent la voie ouverte par la « loi de réforme politique » et finissent par conserver le seul héritage qui leur paraît acceptable : le système monarchique, signe que le seul dilemme d'actualité se réduit désormais à l'alternative entre monarchie parlementaire et monarchie absolue, et non plus, comme en 1931, à l'alternative république-monarchie.

Le 25 juillet 1977, la nomination de la Commission des affaires constitutionnelles et les libertés publiques, présidée par le centriste Emilio Atard ouvre la période constituante. De cette première émane un groupe de sept personnalités qui constituent la Ponencia Constitucional : Manuel Fraga Iribarne, Gabriel Cisneros Laborda, Miguel Herrero, Gregorio Peces Barba, José Pedro Pérez Llorca, Miquel Roca et Jordi Solé Tura. Après quatre mois de travail, les « Pères de la Constitution » achèvent la rédaction de l'avant-projet qui sera modifié par près de 2000 amendements présentés par les députés et les sénateurs. Enfin, le 31 juillet 1978, le texte est adopté par les parlementaires. Au Congrès des Députés, l'approbation est écrasante : 94,2 % sont favorables au « oui » (UCD, PSOE, PCE et la plupart des députés d' Alliance populaire — dont Manuel Fraga Iribarne et une partie du groupe mixte). Au Sénat, les résultats sont identiques : 94,5 % de « oui ». Le corps électoral apparaît cependant un peu moins motivé que ne l'est la classe politique, un tiers des électeurs ne prenant pas part au référendum du 6 décembre. Près de 88 % se prononcent en faveur du texte. Finalement le 27 décembre 1978, le roi d'Espagne se présente devant le Parlement — députés et sénateurs réunis — pour ratifier la Constitution.


Sophie de Grèce

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Sophie Marguerite Victoire Frédérique de Grèce, princesse de Grèce et de Danemark puis, par son mariage, reine d'Espagne, est née le 2 novembre 1938 à la villa Psychiko, en Grèce. Fille du roi Paul Ier de Grèce et de la princesse Frederika de Hanovre, elle est l’épouse du roi Juan Carlos Ier d’Espagne.

 

Sophie de Grèce

Le 14 mai 1962, elle épouse à Athènes selon le rite byzantin orthodoxe le prince Juan Carlos d'Espagne qui devient en 1975 le roi Juan Carlos Ier, suite au décès du général Franco, qui dirigeait le pays depuis 1939. Juan Carlos Ier contribue de façon décisive, avec l'aide discrète de son épouse, à la restauration de la démocratie en Espagne. Ils ont refusé d'habiter le palais royal d'Orient, qui est destiné désormais aux réceptions, au profit du plus modeste édifice de la Zarzuela. Rompant avec les traditions, ils n'ont pas voulu instaurer de cour. La reine Sophie n'a pas de dame d'honneur, ce qui la différencie des autres souveraines d'Europe. Grâce à sa rigoureuse éducation, la reine parle allemand, anglais, espagnol, français et grec.

De cette union sont issus deux filles et un fils : l'infante Elena (née en 1963) a épousé en 1995 Jaime de Marichalar. Titrés duc et duchesse de Lugo, ils ont deux enfants : Felipe et Victoria. L'infante Elena est quatrième dans l'ordre de succession au trône. l'infante Cristina (née en 1965) a épousé en 1997 le joueur de handball Iñaki Urdangarin. Titrés duc et duchesse de Palma, ils ont quatre enfants : Juan, Pablo, Miguel et Irene. le prince Felipe (né en 1968), titré prince des Asturies en 1977, a épousé en 2004 la journaliste Letizia Ortiz. Ils sont les parents de deux enfants : l'infante Leonor et l'infante Sofía, nommée ainsi en hommage à sa grand-mère.

Le roi et la reine ont actuellement huit petits-enfants. La reine Sophie est membre honoraire du Club de Rome. En tant que fille du diadoque Paul de Grèce (futur roi Paul Ier), héritier du roi Georges II, Sophie reçoit à la naissance le titre de princesse de Grèce et de Danemark avec prédicat d’altesse royale jusqu’à son mariage en 1962 avec l’infant Juan Carlos d’Espagne, « prince des Asturies », après lequel elle prend les titres de son nouvel époux — non reconnus par l’État espagnol —, à savoir ceux d’« infante d’Espagne » et de « princesse des Asturies », avec le même prédicat. Alors que l’infant Juan Carlos reçoit le titre régulier de prince d’Espagne de la part du général Franco en 1969, Sophie adopte la version féminine du titre de son mari, en tant que consort. À la montée sur le trône espagnol de Juan Carlos en 1975, elle devient reine d’Espagne et utilise depuis cette date le prédicat de majesté, conformément à la Constitution du royaume d’Espagne.

Felipe de Borbon y Grecia

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Le prince Felipe, prince des Asturies est né à Madrid le 30 janvier 1968, troisième enfant et seul fils de Juan Carlos de Borbón (1938), futur prince puis roi d'Espagne sous le nom de Juan Carlos Ier, et de son épouse Sophie de Grèce (1938), fille de Paul Ier, roi des Hellènes (de la maison d'Oldenbourg) et de Frederika de Hanovre (de la maison d'Este). Il est le descendant direct de Louis XIV, roi de France, ainsi que de Louis IX. Le 2 juin 2014, son père, le roi Juan Carlos Ier, annonce son abdication en sa faveur.

 

Le prince Felipe et la princesse Letizia d'Espagne

Le prince Felipe et la princesse Letizia d'Espagne

Le 22 mai 2004 à Madrid, le prince des Asturies a épousé Letizia Ortiz Rocasolano (1972), journaliste espagnole, dans une cérémonie médiatisée. Le couple vit dans le complexe du palais de la Zarzuela, mais en dehors du bâtiment historique occupé encore par ses parents, dans une résidence de 3 150 m² de construction récente. Il a deux enfants : l'infante Leonor de Borbón y Ortiz (née le 31 octobre 2005 à Madrid) ; l'infante Sofía de Borbón y Ortiz (née le 29 avril 2007 à Madrid).

L'infante Leonor est actuellement en seconde position à la succession au trône d'Espagne derrière son père. Elle porte les titres d'Altesse royale et d'Infante d'Espagne. Cette petite fille peut un jour prétendre à la Couronne espagnole, mais elle ne conservera ce rang que si elle n'a que des sœurs, car un garçon même né après elle prendrait sa place. Cette situation pourrait changer car José Luis Rodríguez Zapatero, président du gouvernement de 2004 à 2011, avait annoncé, lors de son investiture, son intention de modifier les règles constitutionnelles concernant la succession au trône d'Espagne. Il en est question dans un pays où l'égalité des sexes a une importance capitale. Or, toute révision des lois de la succession exige un processus constitutionnel extrêmement ardu.

L'infante Sofía, ainsi prénommée en hommage à sa grand-mère paternelle, la reine Sofía, prend la troisième place dans l'ordre de succession au trône espagnol. Comme sa sœur, elle porte le prédicat d'altesse royale et le titre d'infante d'Espagne. Formation militaire et universitaire. Le prince Felipe a suivi une formation militaire dans les garnisons suivantes :

  • Académie générale militaire de Saragosse
  • École navale militaire
  • Académie générale de l'Air

Après avoir terminé sa formation militaire, il a entamé des études universitaires de droit à l'Université autonome de Madrid et un master en relations internationales à la Edmund Walsh School of Foreign Service de l'Université de Georgetown. Il aime beaucoup le ski. Lors des Jeux olympiques de 1992, il fut porte-drapeau de l'équipe olympique espagnole. Il participa à la compétition de voile, terminant en 6e position dans la catégorie Soling pour laquelle il a obtenu un diplôme olympique. Il est actuellement :

  • Lieutenant-colonel du Corps général d'infanterie de l'Armée de terre,
  • Capitaine de frégate du Corps général de la Marine,
  • Lieutenant-colonel du Corps général de l'Armée de l'air.
  • Il parle espagnol, catalan, anglais, français et un peu le grec, langue de sa mère.

Ortiz Letizia

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Letizia, princesse des Asturies (en espagnol : Letizia Ortiz Rocasolano), née à Oviedo, Asturies, le 15 septembre 1972, est l'épouse de l'héritier de la Couronne d'Espagne, Felipe de Borbón, prince des Asturies.

 

Ortiz Letizia

Letizia Ortiz est la fille aînée du journaliste Jesús José Ortiz Álvarez (né en 1949) et de l'infirmière María Paloma Rocasolano Rodríguez (née en 1952). Elle déménage à Madrid puis passe son baccalauréat au lycée Ramiro de Maeztu de Madrid. Elle commence alors des études de journalisme à l'université Complutense de Madrid où elle obtient sa licence. Letizia est diplômée d'une maîtrise en journalisme audiovisuel.

La journaliste travaille comme assistante au journal La Nueva España à Oviedo. Letizia a assisté à certaines classes de doctorat au Mexique. En même temps, elle travaille pour un journal à Guadalajara. La journaliste se marie civilement à Alonso Guerrero, professeur de littérature, qu'elle avait connu à l'institut. Elle divorce en 1999, la même année que ses parents. Sa mère et elle décident alors de vivre ensemble. Letizia Ortiz entre à la télévision publique espagnole, TVE. Elle va ensuite couvrir comme envoyée spéciale les événements du 11 septembre et d'Irak.

La journaliste rencontre personnellement Felipe de Borbón, prince des Asturies. Leur relation reste secrète. Le 1er novembre 2003, la Maison royale annonce officiellement les fiançailles de Letizia et Felipe. Le 22 mai 2004, on célèbre en Espagne le mariage de Letizia Ortiz et Felipe de Borbón, héritier de la Couronne d'Espagne.

Urdangarin Inaki

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Iñaki Urdangarin Liebaert, né le 15 janvier 1968 à Zumarraga, est un ancien joueur de handball espagnol, ayant joué en équipe nationale. En épousant l'infante Cristina de Borbón, seconde fille du roi Juan Carlos Ier d'Espagne, il devient duc consort de Palma de Majorque.

 

Urdangarin Inaki

Diplômé de l'Escuela superior de administración y dirección de empresas, ESADE (« École supérieure d'administration et de direction d'entreprises »). Il épouse le 4 octobre 1997 à Barcelone l'infante Cristina de Borbón, seconde fille du roi Juan Carlos Ier et de la reine Sofía. De ce mariage naissent quatre enfants, trois fils et une fille, tous nés à Barcelone et considérés comme grands d'Espagne avec le traitement d'« excellence », selon le décret royal du 6 novembre 1987 :

  • Juan Valentín de Todos los Santos Urdangarin y de Borbón (né le 29 septembre 1999)
  • Pablo Nicolás Sebastián de Todos los Santos Urdangarin y de Borbón (né le 6 décembre 2000)
  • Miguel de Todos los Santos Urdangarin y de Borbón (né le 30 avril 2002)
  • Irene Urdangarin y de Borbón (née le 5 juin 2005)

En novembre 2011, Urdangarin et ses associés font l'objet d'une enquête dans le cadre de l'affaire Nóos, elle-même dérivée de l'affaire Palma Arena. Le 10 novembre, les médias annoncent le probable détournement de fonds publics à partir de l'Institut Nóos que préside Urdangarin. L'enquête porte également sur Carlos García Revenga, trésorier de l'Institut Nóos et secrétaire des Infantes, au service de la Maison royale. Le 12 décembre 2011, le palais de la Zarzuela publie un communiqué dans lequel il est précisé qu'Urdangarin est écarté des actes officiels pour son comportement jugé « non exemplaire », selon la Maison royale.

Dans son traditionnel message de Noël, le 24 décembre 2011, le roi Juan Carlos fait implicitement allusion à cette affaire. Le 29 décembre 2011, il est mis en examen et cité à comparaître le 6 février 2012. Le 3 avril 2013, l'infante Cristina est mise en cause dans cette affaire, soupçonnée de complicité dans les détournements de fonds présumés. Si la procédure est un temps suspendue à la demande du parquet le 7 mai, l'infante est de nouveau inquiétée par la justice.

Juan Carlos d'Espagne, le self-made roi

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Ses dernières apparitions publiques l'avaient montré affaibli. Lundi 6 janvier, pour son discours annuel devant les chefs de l'armée, Juan Carlos Ier, marqué par une nouvelle opération de la hanche – la sixième intervention chirurgicale en deux ans –, est apparu vacillant en dépit de ses béquilles, peinant à articuler, soupirant d'épuisement alors qu'il prononçait le discours qui devait signifier son rétablissement. 

 

Le roi d'Espagne Juan Carlos saluant la foule à Ceuta, en 2007

Le roi d'Espagne Juan Carlos saluant la foule à Ceuta, en 2007

Quelques mois plus tôt, le 22 avril 2013, on l'avait vu tout raide, apparemment perclus de douleurs après une énième opération – d'une hernie discale, cette fois. « Je vais continuer à donner du fil à retordre », avait plaisanté Juan Carlos. Le roi d'Espagne a finalement rendu les armes : lundi 2 juin, Mariano Rajoy, chef du gouvernement espagnol, a annoncé la volonté du roi, qu'il a qualifié de « meilleur symbole de notre vie ensemble en paix et en liberté », de renoncer au trône. C'est son fil, le prince Felipe, qui devrait prendre sa suite, au terme d'un « processus normal de succession », selon les mots de M. Rajoy.

Les avanies physiques, cela faisait des années qu'il les accumulait, au point que ce sportif avait dû se résoudre à renoncer à ses passions – voile et chasse, entre autres. Les blessures politiques, elles, l'avaient forgé dès l'enfance et, après deux décennies paisibles pour les Bourbons d'Espagne, elles étaient de retour.

Depuis deux ans, en effet, c'était bien son pays qui lui donnait du fil à retordre. A lui et à l'institution qu'il incarnait. Cette monarchie longtemps jugée exemplaire, modeste et moderne, sans cour et ouverte à la roture, est aujourd'hui soupçonnée d'être tombée dans l'affairisme. Lui-même s'est vu reprocher de chasser l'éléphant au Botswana, en avril 2012, pendant qu'un quart des Espagnols se débattent pour trouver un emploi ; d'avoir un train de vie opaque, une liaison – encore plus voyante que les autres – avec une riche allemande, Corinna zu Sayn-Wittgenstein, une sorte d'entremetteuse dans le monde des affaires. Son gendre Inaki Urdangarin, mis en examen pour détournement de fonds publics, fraude et évasion fiscale, a dû être écarté des activités officielles de la famille. Sa fille cadette, Cristina, a elle-même été mise en examen dans cette affaire. A tel point qu'aujourd'hui, le pays ne se reconnaît plus dans ses Bourbons.

Avec Franco, en mai 1973

Avec Franco, en mai 1973

Cette institution monarchique, elle est son œuvre à lui. Rarement roi se sera autant dû à lui-même : sa couronne, son rôle institutionnel, son mode de vie, sa longue popularité. Car si, à la mort de Francisco Franco, le 20 novembre 1975, Juan Carlos est au pied du trône par la volonté du Caudillo, en réalité, pour lui, à ce moment là, rien n'est écrit. Tout le monde ou presque le tient pour une marionnette. Le vieux dictateur croyait avoir laissé le pays « attaché, et bien attaché ». L'illusion ne tiendra pas plus de quelques mois.

Car, pendant les six années de la transition démocratique, Juan Carlos jouera un rôle décisif. Il exercera véritablement le pouvoir, tendant la main à l'opposition, endormant les piliers du régime par de bonnes paroles, cajolant les militaires... et s'inventant un règne. Dans ce pays de républicains et de caudillistes, d'espagnolistes et de nationalistes catalans et basques, de catholiques et d'anticléricaux, où les royalistes sont finalement depuis longtemps la catégorie politique la moins active et la plus divisée, il réussit le tour de force non seulement de réinstaller la monarchie, mais en plus, de la rendre populaire.

« SEUL COUP D'ETAT DE L'HISTOIRE ENREGISTRÉ PAR LA TÉLÉVISION »

Cette popularité s'est scellée le 23 février 1981. Chacun a, gravée sur la rétine, l'image saisissante du lieutenant-colonel Antonio Tejero surgissant, pistolet au poing, dans l'hémicycle du Congrès des députés avec son commando de gardes civils. Les députés, réunis pour l'investiture de Leopoldo Calvo Sotelo à la présidence du gouvernement, et le personnel du Parlement se jettent à terre. Dans son grand livre Anatomie d'un instant (Actes sud, 2010, 24,80 euros), l'écrivain Javier Cercas décrypte comment chacun croit se souvenir d'avoir vu en direct ce « seul coup d'Etat de l'histoire à avoir été enregistré par la télévision », alors même que ces images n'ont été diffusées qu'après coup, le lendemain, pour la bonne et simple raison que les putschistes avaient pris le contrôle de la télévision. Les radios, en revanche, ont relaté l'événement en direct.

«Mercredi, Juan Carlos était très décontracté, Felipe serein»

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Interview - Biographe de Juan Carlos, Laurence Debray a rencontré le roi et son héritier, Felipe, la semaine dernière à Madrid. Elle livre ses impressions au Figaro.

 

Juan Carlos est persuadé que Felipe, qui a 46 ans, est prêt à monter sur le trône et à relever le défi

Juan Carlos est persuadé que Felipe, qui a 46 ans, est prêt à monter sur le trône et à relever le défi

Le Figaro. - Pour un documentaire que vous préparez, vous avez rencontré le roi Juan Carlos mercredi dernier. Comment l'avez-vous trouvé?

Laurence DEBRAY. - En pleine forme, de bonne humeur - ce qui n'est pas toujours le cas -, très positif. Il se déplace avec une canne mais peut s'en passer. Son fils, Felipe, que j'ai également interviewé, a assisté à notre entretien. Il n'a pas été question d'abdication. Mais ce qui m'a frappée, c'est que Felipe affichait une sérénité et une détermination que je ne lui connaissais pas alors que le roi était, lui, décontracté, rieur. Comme si les rôles s'étaient inversés mais que les deux hommes étaient très complices.

Aucun signe avant-coureur de cette abdication imminente?

Pas vraiment. Le roi rentrait tout juste d'un long périple dans les pays arabes du Golfe où son pays cherche de nouveaux marchés. Il a assisté à la finale de la Ligue des champions opposant les deux clubs de Madrid. Cependant, la disparition récente d'Adolfo Suarez, le premier ministre de la transition démocratique, son complice en politique, l'avait beaucoup affecté.

Mercredi dernier, le père et le fils semblaient donc sur la même longueur d'onde?

Oui. Cette abdication a quand même été envisagée de longue date. Juan Carlos est persuadé que Felipe, qui a 46 ans, est prêt à monter sur le trône et à relever le défi. Depuis les problèmes de santé de son père, qui a subi plusieurs opérations des hanches, Felipe s'exerce à prendre la relève. Il a déjà fait la preuve qu'il serait un successeur appliqué et qu'il était une figure populaire.

Quelle est, selon vous, la raison de cette abdication?

Sauf raison de santé majeure que l'on ignorerait, la monarchie espagnole attendait sans doute, dans la période chaotique qu'elle traverse depuis plusieurs années, le moins mauvais moment. Même si la situation reste fragile: la reprise économique - que la plupart des Espagnols ne ressentent pas encore - doit être consolidée, l'infante Cristina et son mari, Inaki, sont empêtrés dans une affaire judiciaire, les indépendantistes catalans font parler d'eux…

Dans cette période de transition, la monarchie espagnole ne va-t-elle pas être remise en question?

Elle est effectivement la cible de diverses critiques. Des indépendantistes catalans toujours en lutte contre l'unité nationale qui est incarnée par la figure du roi. De la frange dure des républicains, héritiers de la guerre civile, qui ne reconnaissent pas le processus de transition démocratique mené par Juan Carlos. Du parti Podemos, successeur des Indignés, arrivé en troisième position aux élections européennes. Face à ces menaces, la succession va forcément être un moment délicat.

Mais la famille royale reste-t-elle populaire?

La «cote» de Felipe est beaucoup montée. Toutes les semaines, la maison royale, commande des sondages de popularité sur quatre des membres de la famille royale: le roi et la reine, Felipe et sa femme, Letizia

Comment est appréciée Letizia?

Letizia Ortiz est détestée par beaucoup de familles aristocrates, de royalistes traditionnels. En effet, elle est roturière, fille de républicains divorcés, elle-même divorcée. Et, en plus, c'est une femme active, qui ne se contente pas de rester dans l'ombre. Elle s'ennuie lors des longues cérémonies officielles… Même dans le pays, elle ne fait pas l'unanimité. On l'a dit froide, ambitieuse. Elle n'a pas réussi à bénéficier de la même image de marque que Kate Middleton. Cependant, Felipe et elle forment un très beau couple, très glamour. Leurs deux petites filles sont craquantes. Il y a quinze jours, elles ont réussi leur «examen de passage» lors d'un défilé militaire. Enfin, le couple princier est mieux connecté à la jeunesse espagnole.

Et la reine Sofia?

Elle doit être soulagée par cette abdication. Les relations avec son mari étaient distantes. Cela devenait pesant pour elle.

Gabin Jean

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Jean Gabin, nom d'artiste de Jean-Alexis Gabin Moncorgé, est un acteur français, chanteur de revue et d'opérette, né le 17 mai 1904 à Paris, qui a grandi à Mériel (Val-d'Oise), mort le 15 novembre 1976 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), d'une crise cardiaque. 

Gabin Jean

Figure incontournable du cinéma français, la carrière de Jean Gabin fut d'abord celle d'une « gueule d'amour » tournant avec les réalisateurs importants de l'entre-deux-guerres comme Julien Duvivier ou Jean Renoir. Changé physiquement après la guerre, ses rôles évoluèrent et il devint un « pacha » au physique imposant et au regard sombre incarnant la plupart du temps des rôles de truands ou de policiers, toujours avec la même droiture, dans des films bien souvent dialogués par Michel Audiard.

Sa filmographie compte un nombre important de classiques, parmi lesquels Gueule d'amour, La Bête humaine, Pépé le Moko, Le Quai des brumes, La Grande Illusion, Un singe en hiver ou La Traversée de Paris. Il tourna avec tous les grands acteurs de l'époque dont certains, comme Lino Ventura, Bernard Blier, André Pousse, Jean-Paul Belmondo ou Alain Delon, étaient des amis. Acteur populaire, il a attiré 84 millions de spectateurs dans les salles. Sa vie sentimentale fut souvent liée à son métier : il eut des liaisons connues avec les actrices Mireille Balin, Michèle Morgan et Marlène Dietrich et fut l'époux de l'actrice Gaby Basset, de la meneuse de revue Jeanne Mauchain puis enfin d'un ancien mannequin, Dominique Fournier, sa compagne jusqu'à sa mort, avec qui il eut trois enfants : Valérie Moncorgé, Florence Moncorgé et Mathias Moncorgé.

Jean Gabin naît à Paris le 17 mai 1904, au 23 boulevard Rochechouart à Paris, sous le nom de Jean-Alexis Gabin Moncorgé. Fils de Ferdinand Joseph Moncorgé, tenancier de café et comédien d'opérette sous le nom de scène de Joseph Gabin, et d'Hélène Petit, chanteuse de café-concert, il a six frères et sœurs aînés. Il passe son enfance et son adolescence à la campagne pour laquelle il gardera toute sa vie un profond attachement. Loin de la vie parisienne de spectacle de ses parents, il est élevé dans le petit bourg campagnard de Mériel dans le Val-d'Oise par sa sœur aînée Madeleine, dans une maison situé près d'une voie ferrée. En 1914, à l'âge de 10 ans, un coup appuyé lors d'un combat de boxe lui écrase le nez. En 1919, alors qu'il a 15 ans, sa mère meurt. Il est mauvais élève et délaisse le lycée Janson-de-Sailly à Paris où il est inscrit et enchaîne les petits métiers, garçon de bureau à la compagnie parisienne d'électricité, cimentier à la gare de la Chapelle, manœuvre dans une fonderie, magasinier aux magasins d'automobiles de Drancy, vendeur de journaux. À 17 ans il veut, comme son grand-père maternel, devenir conducteur de locomotive à vapeur dont il peut voir les évolutions depuis sa chambre. Bourru, il osait se plaindre de ce qui lui déplaisait mais son œil bleu « magique » participait avec ses amis à la joie de vivre. En 1922, à 18 ans, Gabin est forcé par son père d'entrer dans le monde du spectacle aux Folies-Bergère d'abord comme figurant, le directeur, Fréjol, étant un de ses amis à qui il aurait dit : « Tiens, voici mon fiston. Il aimerait faire du théâtre. Peux-tu l'aider ? Si tu arrives à en tirer quelque chose, tu auras bien du mérite. Moi, j'y renonce... » Il est placé sous la bienveillance du comique troupier Bach.

De 1924 à 1925 Jean Gabin effectue son service militaire dans la marine nationale à Cherbourg, et pendant une permission du début de l'année 1925 il épouse une admiratrice, la future actrice Camille Basset, dite Gaby, avec qui il n'aura pas d'enfant. En 1926, âgé de 22 ans, il devient un véritable artiste de music-hall et chanteur d'opérette. Il fait monter sur scène La Goulue auprès de Mistinguett, et il imite Maurice Chevalier. Il entame un tour de chant avec succès pendant deux ans dans toute la France et en Amérique du Sud. En chantant Julie c'est Julie et La Java de Doudoune de Jose Padilla en 1928, il devient partenaire de Mistinguett, qui vient de rompre avec Maurice Chevalier, au Moulin-Rouge et aux Bouffes-Parisiens dont le directeur est le célèbre auteur de l'époque Albert Willemetz.

À partir de 1929, il joue les jeunes premiers dans des opérettes comme Flossie ou Les Aventures du Roi Pausole, toutes deux sur des paroles d'Albert Willemetz. Il vit une amourette avec Jacqueline Francell, sa partenaire de Flossie, et il divorce de Gaby. En 1930, deux ans après l'arrivée en Europe du cinéma parlant, il débute sa carrière d'acteur dans le film Chacun sa chance, un des premiers films parlant du cinéma français, aux côtés de son ex-femme Gaby (avec qui il jouera aussi plus tard dans Touchez pas au grisbi, Gas-oil et Maigret tend un piège) et du chanteur Jean Sablon.

Le 20 novembre 1933, Gabin épouse à Paris 16e Jeanne Mauchain, meneuse de revue et danseuse nue du Casino de Paris, connue sous le nom de Doriane Mauchain. Son père meurt trois jours avant son mariage. Trois ans plus tard, il devient une star du cinéma grâce à son « charisme exceptionnel » et à Julien Duvivier qui lui offre les personnages principaux de La Bandera avec Annabella, La Belle Équipe avec Charles Vanel et Pépé le Moko. Il incarne des héros tragiques et romantiques d'origine populaire. Puis il enchaîne film sur film au sommet du box-office français tout au long de sa longue carrière, quatre-vingt-quinze au total. Jean Renoir l'impose dans Les Bas-Fonds avec Louis Jouvet puis, en 1937, dans La Grande Illusion avec Pierre Fresnay, Marcel Dalio et Erich von Stroheim.

En 1938, il prend le rôle d'un conducteur de locomotive dans La Bête humaine, un film de Jean Renoir. Il joue aussi dans Le Quai des brumes de Marcel Carné avec Michel Simon, où il rencontre Michèle Morgan à qui il murmure le célèbre « T'as d'beaux yeux tu sais », laquelle répond : « Embrassez-moi. » Le 3 septembre 1939, il est mobilisé dans la marine nationale à Cherbourg. C'est encore la drôle de guerre et il obtient une permission exceptionnelle pour terminer le film Remorques avec Michèle Morgan. Ils ont une brève idylle.

Le 2 février 1941, refusant de tourner pour les Allemands pendant l'occupation, il s'expatrie à Hollywood aux États-Unis où il va retrouver les Français Jean Renoir, Julien Duvivier, Charles Boyer, Jean-Pierre Aumont... Il tourne deux films, La Péniche de l'amour (Moon Tide) avec Ida Lupino, et L'Imposteur de Julien Duvivier, et rencontre Ginger Rogers brièvement, puis Marlène Dietrich pendant l'été 1941. Le 18 janvier 1943, il divorce de sa deuxième épouse Jeanne Mauchain. Marlène Dietrich et Jean Gabin resteront amants jusqu’en février 1947.

Gabin JeanDéjà très célèbre, il pourrait tenter une carrière d'acteur aux États-Unis mais c'est sans compter avec son ardent patriotisme. Il s'engage en avril 1943 dans les Forces navales françaises libres du Général de Gaulle pour libérer son pays. Embarqué comme canonnier sur le pétrolier "Elorn", il traverse l'Atlantique en convoi à destination de Casablanca, sous la menace permanente des sous-marins et des avions allemands.

Puis sous les ordres de l'enseigne de vaisseau et futur vice-amiral André Gélinet, le second maître Jean Moncorgé sert comme chef du char "le Souffleur" du 2e escadron du régiment blindé des fusiliers marins qui appartient à la célèbre 2e division blindée du général Leclerc. Au printemps 1945, il participe à la libération de la poche de Royan puis à la campagne d'Allemagne qui le conduira au "Nid d'aigle" d'Hitler à Berchtesgaden. À la fin de la guerre, il est décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre. En 1945, âgé de 41 ans, le "plus vieux chef de char de la France Libre" est démobilisé et revient au monde du spectacle... avec des cheveux blancs. Toute sa vie il restera très attaché à la marine nationale et à celui qui fut son chef, le vice-amiral Gélinet.

En 1949, il se marie avec Christiane Fournier, dite Dominique, mannequin chez le couturier Lanvin, qui a déjà un fils Jacki et avec qui il a trois enfants : Florence Moncorgé-Gabin (1949), Valérie (1952) et Mathias (1956). En 1951, il est le narrateur de De sac et de corde, une pièce musicale de Léo Ferré et Madeleine Rabereau écrite pour la radio, qu'il interprète tandis que Léo Ferré dirige l'orchestre et les chœurs de la radio nationale. Il réalise en 1952 un de ses rêves d'enfant en investissant, jusqu'à ses derniers jours, toute sa fortune dans le domaine de La Pichonnière, situé sur la commune de Bonnefoi, rattachée au canton de Moulins-la-Marche, dans l'Orne, en Normandie, sur lequel il fait construire La Moncorgerie. Il se lance dans l'élevage de près de trois cents bovins et d'une écurie d'une quinzaine de chevaux de course pour assouvir sa passion pour l'élevage de chevaux.

Il renoue en 1954-1955 avec le succès grâce à Touchez pas au grisbi de Jacques Becker, L'Air de Paris de Marcel Carné et French Cancan de Jean Renoir en 1955. C'est la rencontre avec Michel Audiard, qui deviendra son ami et sera, avec ses dialogues, pour beaucoup dans le succès de ses films à venir, à commencer par Gas-oil de Gilles Grangier. À cette époque, il entretient une liaison adultère avec la comédienne Dora Doll. En 1960, il est promu officier de la Légion d'honneur sur le plateau où il tourne Les Vieux de la vieille de Gilles Grangier. Dans la nuit du 27 au 28 juillet 1962, sept cents agriculteurs encerclent son domaine familial normand de La Pichonnière pour protester contre la centralisation des terres, en exigeant la location de certaines fermes à de jeunes éleveurs en difficulté. Ils se servent d'un conflit ouvert avec le célèbre acteur pour médiatiser les problèmes du monde agricole. Cette situation a profondément bouleversé et blessé à vie l'intéressé, qui s'est senti rejeté par la communauté paysanne normande dont il avait tant souhaité faire partie.

Il crée en 1963 avec Fernandel la société de production Gafer pour son film L'Âge ingrat qu'il interprète avec ce dernier. Le 15 novembre 1976, alors qu'il vient juste de décider la vente de son domaine normand de La Pichonnière, il meurt d'une crise cardiaque à l'âge de 72 ans à l'Hôpital américain de Neuilly-sur-Seine. Il avait déjà eu une alerte en 1973 lors du tournage de Deux hommes dans la ville de José Giovanni. C'est à Brest, le 19 novembre 1976, qu'en présence de son épouse, d'acteurs et personnalités dont Alain Delon, se déroule une cérémonie simple et solennelle à bord de l'aviso "Détroyat". Ses cendres sont immergées en mer d'Iroise, à 20 milles nautiques de Brest, au sud de la chaussée des Pierres-Noires, selon les dernières volontés du défunt. En 1981, le « monde du cinéma » lui rend hommage en créant le prix Jean-Gabin, récompense décernée tous les ans aux meilleurs espoirs masculins du cinéma français. En 1987, un César d'honneur lui est remis à titre posthume. En 1992, Mériel, la commune de son enfance, a ouvert un musée qui lui est dédié. La place Jean-Gabin a été inaugurée à Paris en 2008.

Filmographie
 

  • 1930 : L'Héritage de Lilette ou Ohé! les valises court métrage muet de Michel du Lac - rôle inconnu
  •  1930 : On demande un dompteur ou Les lions court métrage muet réalisateur inconnu - rôle: Un clochard
  •  1930 : Chacun sa chance de Hans Steinhoff et René Pujol - rôle de Marcel Grivot, vendeur
  •  1931 : Méphisto d'Henri Debain et Nick Winter - rôle de L'inspecteur Jacques Miral
  •  1931 : Paris Béguin de Augusto Genina - rôle de Bob, un cambrioleur
  •  1931 : Tout ça ne vaut pas l'amour de Jacques Tourneur - rôle de Jean Cordier, marchand de T.S.F.
  •  1931 : Cœurs joyeux de Hanns Schwarz et Max de Vaucorbeil - rôle de Charles, opérateur de cinéma
  •  1931 : Gloria d'Hans Behrendt et Yvan Noé - rôle de Robert Nourry, le mécanicien
  •  1932 : Les Gaietés de l'escadron de Maurice Tourneur avec Raimu et Fernandel - rôle du cavalier Fricot
  •  1932 : Cœur de lilas d'Anatole Litvak - rôle de Martousse, un mauvais garçon
  •  1932 : La Belle Marinière d'Harry Lachmann - rôle du capitaine de la péniche
  •  1932 : La Foule hurle de Jean Daumery - rôle de Joé Greer, coureur automobile
  •  1933 : Pour un soir de Jean Godard - Rôle de Jean, quartier maître en permission
  •  1933 : L'Étoile de Valencia de Serge de Poligny - rôle de Pedro Savreda, mécanicien du "Léone"
  •  1933 : Adieu les beaux jours de Johannes Meyer, André Beucler - rôle de Pierre Lavernay, jeune ingénieur
  •  1933 : Le Tunnel de Kurt Bernhardt - rôle de Mac Allan, ingénieur.
  •  1933 : Du haut en bas de Georg Wilhelm Pabst - rôle de Charles Boulla, footballeur
  •  1934 : Zouzou de Marc Allégret avec Joséphine Baker - rôle de Jean, l'orphelin électricien
  •  1934 : Maria Chapdelaine de Julien Duvivier avec Madeleine Renaud - rôle de François Paradis, trappeur
  •  1935 : Variétés, de Nicolas Farkas - rôle de Georges, trapéziste
  •  1935 : Golgotha de Julien Duvivier - rôle de Ponce Pilate, le gouverneur
  •  1935 : La Bandera de Julien Duvivier - rôle de Pierre Gilleth, le légionnaire
  •  1936 : La Belle Équipe de Julien Duvivier - rôle de Jean, un ouvrier
  •  1936 : Les Bas-Fonds de Jean Renoir - rôle de Pépé, dit « Waska », cambrioleur
  •  1937 : Pépé le Moko de Julien Duvivier - rôle de Pépé le Moko, chef de bande à Alger
  •  1937 : La Grande Illusion de Jean Renoir - rôle du lieutenant Maréchal
  •  1937 : Le Messager de Raymond Rouleau - rôle de Nicolas Dange dit « Nick »
  •  1937 : Gueule d'amour de Jean Grémillon - rôle de Lucien Bourrache dit « Gueule d'amour »
  •  1938 : Le Quai des brumes de Marcel Carné avec Michèle Morgan - rôle de Jean le déserteur
  •  1938 : La Bête humaine de Jean Renoir - rôle de Jacques Lantier, mécanicien loco
  •  1939 : Le Récif de corail de Maurice Gleize - rôle de Trott Lennard, aventurier
  •  1939 : Le jour se lève de Marcel Carné - rôle de François, ouvrier sableur
  •  1940 : Screen snapshots séries 19 numéro 6 court métrage de Ralph Staub - J.Gabin tient son propre rôle.
  •  1941 : Remorques de Jean Grémillon - rôle d'André Laurent, capitaine du "Cyclone".
  •  1942 : La Péniche de l'amour (Moontide) de Archie Mayo - rôle de Bobo, un aventurier
  •  1944 : L'Imposteur (The Impostor)ou (Strange confession) de Julien Duvivier - rôle de Clément le condamné, alias Maurice Lafarge.
  •  1946 : Martin Roumagnac de Georges Lacombe - rôle de Martin Roumagnac, entrepreneur en maçonnerie.
  •  1947 : Miroir de Raymond Lamy - rôle de Pierre Lussac, administrateur
  •  1947 : La Parade du rire de Roger Verdier - Le film comporte des scènes de films burlesques avec notamment un extrait de Les Gaietés de l'escadron où apparait J.Gabin
  •  1949 : Au-delà des grilles (Le mura di Malapaga) de René Clément - rôle de Pierre, le passager clandestin etc.
  •  1950 : La Marie du port de Marcel Carné - rôle de Henri Chatelard, riche commerçant.
  •  1951 : Pour l'amour du ciel (È più facile che un camello…) de Luigi Zampa - rôle de Carlo Bacchi, industriel romain.
  •  1951 : Victor de Claude Heymann - rôle de Victor Messerand, inventeur.
  •  1951 : La nuit est mon royaume de Georges Lacombe - rôle de Raymond Pinsard, mécanicien loco.
  •  1952 : La Vérité sur Bébé Donge de Henri Decoin - rôle de François Donge, industriel dauphinois.
  •  1952 : Le Plaisir segment : La Maison Tellier de Max Ophuls - rôle de Joseph Rivet, menuisier.
  •  1952 : La Minute de vérité de Jean Delannoy - rôle du docteur Pierre Richard.
  •  1953 : Leur dernière nuit de Georges Lacombe - rôle de Pierre Ruffin, directeur de la bibliothèque.
  •  1953 : Fille dangereuse (Bufere) de Guido Brignone - rôle de Antonio Sanna, chirurgien.
  •  1953 : La Vierge du Rhin de Gilles Grangier - rôle de Jacques Ledru, alias: Martin Schmidt.
  •  1954 : Touchez pas au grisbi de Jacques Becker - rôle de Max le menteur, un truand.
  •  1954 : L'Air de Paris de Marcel Carné - rôle de Victor le Garrec, entraîneur de boxe.
  •  1954 : French Cancan de Jean Renoir - rôle de Henri Danglard, directeur de cabaret.
  •  1955 : Napoléon de Sacha Guitry - rôle du maréchal Lannes.
  •  1955 : Le Port du désir de Edmond T. Gréville - rôle du commandant Le Quevic
  •  1955 : Razzia sur la chnouf de Henri Decoin - rôle du commissaire Henri Ferré dit Le Nantais.
  •  1955 : Chiens perdus sans collier de Jean Delannoy- rôle du juge Julien Lamy.
  •  1955 : Gas-oil de Gilles Grangier - rôle de Jean Chappe, camionneur.
  •  1956 : Des gens sans importance de Henri Verneuil - rôle de Jean Viard, routier.
  •  1956 : Voici le temps des assassins de Julien Duvivier - rôle de André Châtelain, traiteur aux halles.
  •  1956 : Le Sang à la tête de Gilles Grangier - rôle de François Cardinaud, armateur.
  •  1956 : La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara - rôle de Grandgil, artiste peintre.
  •  1956 : Crime et Châtiment de Georges Lampin - rôle du commissaire Gallet.
  •  1957 : Le Cas du docteur Laurent de Jean-Paul Le Chanois - rôle du docteur Laurent.
  •  1957 : Le rouge est mis de Gilles Grangier - rôle de Louis Bertain dit "Le Blond", garagiste.
  •  1958 : Les Misérables (film en deux époques) de Jean-Paul Le Chanois - rôle de Jean Valjean, forçat évadé.
  •  1958 : Maigret tend un piège de Jean Delannoy - rôle du commissaire Jules Maigret.
  •  1958 : Le Désordre et la Nuit de Gilles Grangier - rôle de l'inspecteur Georges Vallois.
  •  1958 : En cas de malheur de Claude Autant-Lara - rôle de maître André Gobillot, avocat.
  •  1958 : Les Grandes Familles de Denys de La Patellière - rôle de Noël Schoudler, banquier.
  •  1959 : Archimède le clochard de Gilles Grangier - rôle de Joseph, Hugues, Guillaume Boutier-Blainville, dit: Archimède.
  •  1959 : Maigret et l'affaire Saint-Fiacre de Jean Delannoy - rôle du commissaire Jules Maigret.
  •  1959 : Rue des Prairies de Denys de La Patellière - rôle de Henri Neveux, ouvrier parisien.
  •  1960 : Le Baron de l'écluse de Jean Delannoy - rôle du baron Jérôme, Napoléon Antoine, aventurier.
  •  1960 : Les Vieux de la vieille de Gilles Grangier - rôle de Jean-Marie Pejat, réparateur de vélos.
  •  1961 : Le Président d' Henri Verneuil - rôle de Émile Beaufort, ancien président du Conseil.
  •  1961 : Le cave se rebiffe de Gilles Grangier - rôle de Ferdinand Maréchal dit : "Le Dab"
  •  1962 : Un singe en hiver de Henri Verneuil - rôle de Albert Quentin, hôtelier.
  •  1962 : Le Gentleman d'Epsom (également sorti sous le titre Les Grands Seigneurs) de Gilles Grangier - rôle de Richard Briand-Charmery dit : "Le Commandant".
  •  1963 : Mélodie en sous-sol de Henri Verneuil -rôle de Charles, le vieux truand.
  •  1963 : Maigret voit rouge de Gilles Grangier - rôle du commissaire Jules Maigret.
  •  1964 : Monsieur de Jean-Paul Le Chanois - rôle de René Duchesne le banquier dit: "Monsieur".
  •  1964 : L'Âge ingrat de Gilles Grangier - rôle de Émile Malhouin, contremaître.
  •  1965 : Le Tonnerre de Dieu de Denys de La Patellière - rôle de Léandre Brassac, vétérinaire.
  •  1966 : Du rififi à Paname de Denys de La Patellière - rôle de Paul Berger dit : "Paulo les diams".
  •  1966 : Le Jardinier d'Argenteuil de Jean-Paul Le Chanois - rôle de Monsieur Martin dit : "Père Tulipe", faux monnayeur.
  •  1967 : Le Soleil des voyous de Jean Delannoy - rôle de Denis Ferrand, un ancien truand.
  •  1968 : Le Pacha de Georges Lautner - rôle du commissaire Joss, de la P.J.
  •  1968 : Le Tatoué de Denys de La Patellière - rôle du comte Enguerrand de Montignac dit : Legrain.
  •  1969 : Sous le signe du taureau de Gilles Grangier - rôle de Albert Raynal, inventeur.
  •  1969 : Le Clan des Siciliens d'Henri Verneuil - rôle de Vittorio Manalèse, un truand.
  •  1970 : La Horse de Pierre Granier-Deferre - rôle de Auguste Maroilleur, le patriarche.
  •  1971 : Le Chat de Pierre Granier-Deferre - rôle de Julien Bouin, ancien typographe.
  •  1971 : Le drapeau noir flotte sur la marmite de Michel Audiard - rôle de Victor Ploubaz, aventurier mythomane.
  •  1972 : Le Tueur de Denys de La Patellière - rôle du commissaire Le Guen.
  •  1973 : L'Affaire Dominici de Claude Bernard-Aubert - rôle de Gaston Dominici, le patriarche.
  •  1973 : Deux Hommes dans la ville de José Giovanni - rôle de Germain Cazeneuve, éducateur.
  •  1974 : Verdict d'André Cayatte - rôle de Maître Leguen, président du tribunal.
  •  1976 : L'Année sainte de Jean Girault - rôle de Max Lambert, le vieux caïd.

 


Anniversaire du Débarquement: Les collectionneurs ont investi la Normandie

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Société - De nombreux collectionneurs, en costume d’époque, participent à des rassemblements…

 

Un homme déguisé en soldat américain de la Seconde guerre mondiale, le 2 juin 2014, sur la plage de Vierville-sur-Mer

Un homme déguisé en soldat américain de la Seconde guerre mondiale, le 2 juin 2014, sur la plage de Vierville-sur-Mer

A quelques jours du 70e anniversaire du Débarquement, des centaines de collectionneurs, à bord de jeeps, casques kaki et drapeaux aux vents, sillonnent la Basse-Normandie le long des côtes, pour des rassemblements qui laissent sceptiques certains élus locaux.

«J'ai toujours été intéressé par l'Histoire, le Débarquement, jusqu'au jour où on m'a offert une caisse de munitions. Et là c'est parti. Vous vous retrouvez à vous lever tous les dimanches matins à 6h pour faire les vide-greniers», explique Jean-Marie Thomas, 39 ans, de la MVCG (Military Vehicule Conservation group) Bretagne à l'entrée du camp Géronimo, à Sainte-Mère-Eglise.

200 véhicules de collection

Selon lui, d'ici à la fin de la semaine, les collectionneurs se compteront par milliers dans la région. Lundi, la place centrale du village libéré par les parachutistes américains le 6 juin 1944 comptait plus de passants en costume militaires que de touristes en civils. Sur le bas côté, un collectionneur jouait le blessé.

Quelque 200 véhicules de collection étaient exposés sur la place ou dans le «camp Géronimo», un champ en marge du village, dont Jean-Marie Thomas contrôlait l'entrée afin «d'éviter les dérives».

Alors qu'il y a quelques années des collectionneurs en uniforme SS avaient fait scandale, les associations de collectionneurs ont été priées pour ce 70e anniversaire de signer une charte encadrant ces rassemblements. Un texte, paraphé par le préfet et le procureur, qui ne plaît pas à Jérôme Leloup, 40 ans, installé avec plusieurs autres collectionneurs au pied de l'église de Sainte-Marie-du-Mont (Utah Beach). «On est contre. Faut pas d'armement... Y a des interdictions de stationner, etc...», déplore cet employé d'une entreprise de gaz qui possède 3 véhicules et trois remorques de 1942-1943.

«Une reconstitution n'est pas complète sans les perdants»

 «C'est nous qui faisons le spectacle et rappelons le souvenir et on est boycottés!», ajoute ce «passionné» qui n'a «pas de budget» fixé pour ce hobby «très cher». Une jeep vaut 12.000 euros en moyenne, la plus petite moto américaine peut monter à 30.000 euros, selon la MVCG. Un uniforme basique tournerait autour de 1.700 euros.

Avec une dizaine d'amis, ce collectionneur de matériel américain venu de Seine-et-Marne se rend deux à trois fois par an à ce genre d'événements.

«Ici c'est le plus mythique. Et les gens du coin ont parfois encore du matériel intéressant», explique Jérôme Leloup. La réglementation étonne aussi Chris Van Den Heuvel, un Néerlandais de 44 ans habillé dans une copie d'un uniforme de parachutiste américain, sur la place de Sainte-Mère. «Je comprends que des uniformes allemands (interdits) puissent heurter des sensibilités. Mais une reconstitution n'est pas complète sans les perdants», estime ce collectionneur qui fait lui aussi deux à trois rassemblements par an. Un avis partagé par sa compagne.

«Rencontrer des vétérans»

Pour Jean-Marie Thomas, ceux qui n'adhèrent pas à la charte sont minoritaires. «Les collectionneurs sont là pour la mémoire. On restaure des véhicules. Pour des enfants, c'est plus parlant un véhicule qui marche qu'une jeep dans un musée», poursuit celui qui animera une soirée le 5 juin en interprétant des chansons d'époque. «On vient moins pour acheter du matériel que pour rencontrer des vétérans».

«Ils disent tous qu'ils font cela pour la mémoire. Pour moi, on peut comprendre qu'on ait envie de jouer à la guerre jusqu'à 7 ans mais après...», réagit Charles de Vallavieille, adjoint au maire et responsable du musée municipal du Débarquement d'Utah Beach. Sur le marché du matériel militaire, «quand on voit que c'est le matériel nazi qui se vend le plus cher, ça fait froid dans le dos. Et pour le reste, pour nous musée qui expliquons l'Histoire, cela ne facilite pas les acquisitions», explique l'élu «issu d'une famille de militaire».

La députée Nouvelle Donne Isabelle Attard de son côté «préférerai(t) qu'il y ait plus de costumes civils dans ce genre de reconstitution. Le problème, c'est que c'est que militaire. Et quand vous avez un mélange de vrais militaires, de faux, cela peut devenir irrespectueux pour les vétérans», estime l'ancienne directrice du musée d'Utah.

Juan Carlos abdique pour préserver l’avenir de la monarchie espagnole

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Drapeaux républicains et slogans hostiles au prince Felipe de Bourbon. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté, lundi 2 juin dans la soirée, dans des dizaines de villes d'Espagne, pour exiger la tenue d'un référendum sur le futur de la monarchie, quelques heures seulement après l'annonce de l'abdication du roi Juan Carlos, en faveur de son fils, Felipe. A Madrid, sur la Puerta del Sol, ils étaient près de 10 000. Les manifestations étaient organisées par le mouvement des « indignés » et les partis politiques de la Gauche unie (IU, écolo-communistes), Podemos (extrême gauche) et Equo (écologistes).

 

Manifestation antiroyaliste à Bilbao, lundi 2 juin 2014, au Pays basque, après l’annonce par le roi Juan Carlos de son abdication

Manifestation antiroyaliste à Bilbao, lundi 2 juin 2014, au Pays basque, après l’annonce par le roi Juan Carlos de son abdication

Le succès de ces manifestations illustre le contexte dans lequel Juan Carlos, 76 ans, a décidé de mettre fin à son règne, celui d'une chute de la cote de popularité de la monarchie, en particulier parmi les jeunes, qui n'ont pas vécu la transition entre la dictature et la démocratie (1975-1982) dans laquelle il a joué un rôle clé. Selon le sondage d'avril du Centre de recherche sociologique, les Espagnols lui donnent une note de 3,72 sur 10.

Le roi, fatigué après de nombreuses interventions chirurgicales subies depuis trois ans, espère donner un nouveau souffle à une monarchie éclaboussée par des scandales. Sa partie de chasse à l'éléphant au Botswana, en 2012, en pleine crise, accompagnée d'une « amie intime », quelques semaines après avoir déclaré que le chômage des jeunes « l'empêchait de dormir », a écorné son image. L'affaire Noos, un scandale de corruption et détournement de fonds publics, dévoilé fin 2011, qui met en cause une de ses filles, l'infante Cristina, et son gendre Iñaki Urdangarin, a affaibli l'institution.

« RÉGÉNÉRATION DÉMOCRATIQUE »

Après plus de trente-neuf ans de règne, Juan Carlos a décidé d'abdiquer après avoir assuré durant des mois qu'il resterait roi jusqu'à sa mort. Le monarque répond ainsi à la perte de confiance des citoyens envers leurs représentants et leur désir de « régénération démocratique ». C'est à eux que le roi s'est adressé lorsqu'il a expliqué sa décision en évoquant la nécessité d'un changement. « Aujourd'hui, une génération plus jeune, avec de nouvelles énergies, décidée à entreprendre avec détermination les transformations et les réformes que la conjoncture actuelle demande et à affronter les défis de demain, mérite de passer au premier plan », a-t-il déclaré.

La date choisie n'est pas anodine. Juan Carlos a attendu une semaine après les élections européennes pour annoncer sa décision. Ce scrutin s'est caractérisé par la chute du bipartisme entre le Parti populaire (PP, droite au pouvoir) et le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), ses principaux soutiens, et la poussée de partis d'extrême gauche résolument républicains.

Il n'est pas sûr que le prochain Parlement, après les législatives de 2015, lui aurait été aussi bienveillant. Le PP détient la majorité absolue et les dirigeants du PSOE maintiennent leur appui à la monarchie. « Don Felipe de Bourbon représente le respect de la Constitution et la stabilité institutionnelle, » a déclaré Alfredo Perez Rubalcaba, le secrétaire général du PSOE, qui va quitter ses fonctions.

Une opinion que ne partagent pas les Jeunesses socialistes, qui ont demandé la tenue d'un référendum sur la République, tout comme le courant de la gauche socialiste au sein du PSOE et la majorité de la base électorale du parti.

« LA QUESTION BASQUE N'EST PAS RÉSOLUE »

Dans son allocution, le roi a indiqué que son fils Felipe, héritier de la couronne, « incarnait la stabilité. » Une façon de mettre en garde sur les conséquences négatives des tentatives de changement de cadre institutionnel, d'autant plus qu'une crise territoriale est ouverte en Catalogne. « Il y aura un changement de roi en Espagne, mais le processus catalan suivra son cours », a aussitôt rappelé le président catalan, Artur Mas, qui entend organiser un référendum d'indépendance en novembre. « La question basque n'est pas résolue », en a profité pour déclarer de son côté le chef du gouvernement basque, Iñigo Urkullu.

Personne ne doute que Felipe succédera au roi. Le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, ne souhaite pas perdre de temps. Un conseil des ministres extraordinaire devait se réunir, mardi à midi, pour approuver la loi organique nécessaire afin de mener à bien la transition, puisque l'abdication n'est pas envisagée dans la Constitution. Cette loi devrait ensuite être approuvée sans encombre au Congrès des députés et au Sénat, grâce aux majorités du PP et PSOE. Dans quelques semaines, le prince devrait ainsi devenir le roi Felipe VI.

En attendant, Juan Carlos continuera d'assumer les fonctions de chef de l'Etat et respectera son agenda. Lundi soir, il recevait le président de la chambre de commerce des Etats-Unis et en profitait pour se montrer souriant et détendu devant les caméras : « Vous n'avez jamais montré autant d'intérêt pour moi… », a-t-il lancé avec humour aux nombreux journalistes présents. Sans doute parce que son abdication marque le début d'une nouvelle étape dans l'Espagne démocratique, dont l'histoire a été jusqu'à présent intimement liée à la figure du roi.

Déluge d’événements pour le 70ème anniversaire du débarquement des Alliés en Normandie

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Le programme des cérémonies, commémorations et manifestations pour le 70ème anniversaire du débarquement des forces alliées le 6 juin en Normandie est impressionnant.

 

Déluge d’événements pour le 70ème anniversaire du débarquement des Alliés en Normandie

En plus des cérémonies officielles le jour J, musées, communes, associations de vétérans ou autres organisent des événements en France mais aussi dans les autres pays Alliés, depuis le mois d’avril jusqu’à la fin du mois d’août.

Les cérémonies officielles

Les principales cérémonies se tiendront le D-day, le vendredi 6 juin. La République française en organise six différentes ainsi qu’un déjeuner officiel. Tenant un planning serré, le président français, François Hollande, assistera à quatre d’entre elles ainsi qu’au déjeuner.

Il entamera cette journée de mémoire par une cérémonie nationale à 9h en rendant hommage aux victimes non militaires devant la façade du Mémorial de Caen.
A 10h40, il rejoindra Barack Obama pour une cérémonie franco-américaine au cimetière américain de Colleville-sur-Mer. 

Enfin, à 17h, il assistera à une seconde cérémonie bi-nationale pour rendre hommage aux soldats polonais au cimetière d’Urville-Langannerie.

Le Premier ministre français, Manuel Valls, assistera lui à deux autres cérémonies bi-nationales. A 11h30, il représentera la France lors de l’hommage rendu aux soldats britanniques au cimetière de Bayeux. Puis, à 17h30, il se rendra au Juno Beach Center, pour honorer la mémoire des soldats canadiens débarqués à Juno Beach.

La principale cérémonie se tiendra à 14h30 à Ouistreham. D’envergure internationale, elle regroupera, au côté de l’hôte présidentiel français, dix-sept chefs d’Etat et de gouvernement, dont la Reine d’Angleterre dont les déplacements à l’étranger se font pourtant rares et Angela Merkel, chancelière allemande.

Près de 10 000 personnes assisteront à cette cérémonie. Parmi elles, 2 000 participeront aux représentations (musiciens militaires, figurants dont 150 enfants des écoles de Ouistreham). Alors que les vétérans se font avec chaque année qui passe moins nombreux, près de 1 000 d’entre eux sont néanmoins attendus pour ce 70ème anniversaire. Enfin, 1 000 journalistes environ couvriront la cérémonie.

Le déjeuner officiel se tiendra à la mi-journée au château de Bénouville. Cette ancienne maternité tenue par des religieuses se trouvait très près des installations allemandes du Mur de l’Atlantique. Sa directrice, Léa Vion, entrée dans la Résistance fin 1940, avait fourni de nombreuses informations précieuses à l’organisation du Débarquement. Elle avait aussi aidé nombre de résistants, prisonniers évadés, aviateurs alliés et réfractaires au Service du Travail Obligatoire. Le lieu est donc hautement symbolique.

Pour la première fois, des vétérans sont conviés à ce déjeuner officiel. Un ancien soldat de chacun des dix-huit pays participant aux commémorations se joindra à ce repas.

Le château de Bénouville

Le château de Bénouville

Les autres cérémonies de mémoire

En sus des cérémonies officielles, de nombreuses commémorations, veillés et reconstitutions sont organisées par les communes, les communautés de communes ou des associations.

Par exemple, le mercredi 4 juin, un parachutage à partir d’un avion d’époque, un C-47, est organisé à Angoville-au-Plain. Quinze C-47 effectueront un autre parachutage d’une centaine d’hommes en tenue d’époque le même jour à Carentan. Cette commune accueillera deux autres cérémonies officielles en présence de vétérans américains, survolées par des avions de l’US Air Force. Un défilé militaire traversera aussi la ville.

Les cérémonies rythmeront aussi la journée du jeudi 5 juin dans tout le Cotentin, culminant par un embrasement de la côte à partir de 23h : 24 feux d’artifices seront tirés sur 80 kms de littoral. Sur Utah Beach, le feu d’artifice sera accompagné de musique militaire.

Les programmes complets peuvent être retrouvés sur le site de l’Office du Tourisme de la baie du Cotentin et sur le site officiel du 70ème anniversaire de la bataille de Normandie par le ministère de la Défense.

Les cérémonies à l'étranger

Le Royaume-Uni organise aussi des commémorations depuis les points de départ du débarquement. A Portsmouth, d’où sont parties la plupart des embarcations, plusieurs événements sont prévus entre les 02 et 8 juin, dont un débarquement amphibie par les Royal Marines. Une flotte partira en fin d’après-midi pour rejoindre les côtes françaises pour les cérémonies du 6 juin

Aux Etats-Unis, des associations de vétérans organisent des cérémonies du souvenirs à travers le pays. C’est aussi le cas au Canada et dans la plupart des anciens pays Alliés. Le gouvernement canadien a prévu une cérémonie officielle à Ottawa.

Enfin, de nombreux événements culturels et sportifs s’ajoutent à cette longue liste de commémorations : expositions, concerts et pièces de théâtre, bals ou encore, marches commentées, randonnées, parcours cyclistes, moto ou kayak ponctuent tout l’été.

Cristina de Borbon y Grecia

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Doña Cristina Federica Victoria Antonia de la Santísima Trinidad de Borbón y Grecia, infante d’Espagne, duchesse de Palma de Majorque, née le 13 juin 1965 à Madrid, est la seconde fille du roi Juan Carlos et de la reine Sophie, et la sœur du prince Felipe et de l’infante Elena. 

 

Cristina de Borbon y Grecia

Elle est au septième rang pour la succession au trône d’Espagne. Elle s’occupe du programme de coopération internationale à la fondation La Caixa. Elle obtient un diplôme de science politique de l’université complutense de Madrid en 1989, puis un master en relations internationales de l’université de New York en 1990. Elle épouse l’international de handball Iñaki Urdangarin le 4 octobre 1997 à Barcelone. Son père lui donne à cette occasion le titre de duchesse de Palma de Majorque. Elle a quatre enfants, trois fils et une fille, tous nés à Barcelone et considérés comme grands d’Espagne avec le traitement d’excellence, selon le décret royal du 6 novembre 1987 :

  • Juan Valentín de Todos los Santos Urdangarin y de Borbón (né le 29 septembre 1999) ;
  • Pablo Nicolás Sebastián de Todos los Santos Urdangarin y de Borbón (né le 6 décembre 2000) ;
  • Miguel de Todos los Santos Urdangarin y de Borbón (né le 30 avril 2002) ;
  • Irene de Todos los Santos Urdangarin y de Borbón (née le 5 juin 2005).

Elle parle espagnol, catalan, anglais et français. Le 3 avril 2013, l'infante Cristina est mise en examen pour appropriation illicite de fonds publics par le juge de Palma de Majorque chargé de l'affaire Nóos. Jusque là épargnée par la justice et le scandale impliquant son mari, elle est convoquée devant le tribunal pour le 27 avril, le juge José Castro ayant déclaré : « La justice doit être la même pour tous », reprenant les propres mots du roi Juan Carlos dans un récent discours télévisé. Le 7 mai 2013, la justice espagnole suspend la mise en examen de Cristina de Borbón suite à un recours déposé par le parquet anticorruption qui avait estimé inexistants les indices contre l'infante.

Le 7 janvier 2014, le tribunal décide de passer outre la volonté du parquet de ne pas poursuivre et inculpe l'infante Cristina, pour fraude fiscale et blanchiment de capitaux. Dans un premier temps, le tribunal fixe la convocation de la fille du roi au 8 mars 2014. Puis, cette dernière est finalement appelée à comparaître devant un juge le 8 février 2014. Le 20 janvier 2014, le président du gouvernement, Mariano Rajoy, déclare qu'il est convaincu de l'innocence de l'infante Cristina. Le 25 janvier 2014, le juge qui a inculpé la fille du roi a entendu des fonctionnaires du ministère des Finances plaider pour l'innocence de l'infante.

Le juge a accusé le ministère de ne pas faire preuve d'impartialité dans la gestion de ce dossier. Le 8 février 2014, l’infante, inculpée pour blanchiment d'argent et fraude fiscale, comparaît pendant 5 heures devant un juge du tribunal de Palma de Majorque au cours duquel elle répond à 400 questions. Selon son avocat, l'infante a déclaré au juge qu'elle avait « toute confiance en son mari ». À la fin de cette comparution, l'infante reste inculpée. Cependant, la justice ne se prononce pas sur la tenue ou non d'un procès.

Depuis la sortie de l'affaire citée précédemment, en décembre 2011, le couple a été mis à l'écart de l'agenda royal. Toutefois, le 27 mars 2012 à Barcelone, l'infante Cristina a honoré l'inauguration d'une exposition de la Fondation La Caixa, qu'elle dirige. Elle n'apparaîtra plus à une aucune activité officielle après cela, jusqu'à cette date du 6 mars 2014, pour une cérémonie en mémoire du roi Paul de Grèce. Une présence officielle très remarquée, où elle a déposé une couronne au nom de son couple, les duc et duchesse de Palma, et en celui de leurs quatre enfants. En revanche, son époux n'était pas présent 

La France dans la Collaboration

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La collaboration en France (1940-1944) est l'action et le travail commun, menés de façon choisie, avec l'occupant nazi du territoire français, entre 1940 et 1944. Elle consiste non seulement en la collaboration d'État lancée officiellement lorsqu'au terme d'un discours radiodiffusé le 30 octobre 1940, le maréchal Pétain invite les Français à collaborer avec l'Allemagne, mais aussi en d'autres formes de collaboration plus radicales ou plus confuses auxquelles se livrent des Français en dehors de l'appareil d'État.

L'entrevue de Montoire

L'entrevue de Montoire

On peut distinguer trois sortes de collaboration : la collaboration d'État menée par le régime de Vichy ; les collaborationnistes, d'idéologie fasciste, qui prônent le principe de la collaboration et qui mènent une collaboration privée dans les domaines politiques (Rassemblement national populaire (RNP), Parti populaire français (PPF) ou militaires (LVF) ; la collaboration privée non politique (entrepreneurs privés, artistes, etc.). Une partie de cette collaboration privée est aussi considérée comme une collaboration technique imposée par les vainqueurs.

À la suite de Philippe Burrin, les historiens parlent de « collaboration au quotidien » pour désigner un certain nombre de comportements significatifs mais ne révélant pas de l'engagement politique actif : rapports personnels cordiaux entretenus avec des Allemands, envoi de lettres de dénonciation à la police ou à la Gestapo (trois à cinq millions de lettres anonymes en France, soit une moyenne de 2 700 lettres par jour), chefs d'entreprises sollicitant d'eux-mêmes des commandes de l'ennemi, relations amoureuses affichées avec des soldats de l'armée d'Occupation voire des membres de la Gestapo, etc.

Il peut y avoir recouvrement entre la collaboration d'État et le « collaborationnisme » : de nombreux collaborationnistes parisiens, certains partisans convaincus de la victoire allemande et de l'idéologie nazie, sont ainsi entrés au gouvernement de Vichy.

La Collaboration d'État en France :


Pierre LavalLa collaboration d'État est l'aide apportée à l'Allemagne nazie par le gouvernement de Vichy et l'administration française. Cette aide se situe principalement sur les plans économiques (les frais d'occupation), policiers (lutte contre la Résistance, livraison d'Allemands antinazis exilés en France, etc.), racial (recensement, arrestation et déportation des Juifs) et militaire (accord DarlanLVFWaffen-SS français, etc.).

La collaboration fut lancée médiatiquement à la suite de la rencontre de Pétain et d'Hitler à Montoire-sur-le-Loir, le 24 octobre 1940, avec sa fameuse poignée de main de Montoire, image symbolique que l'on peut opposer à celle du général de Gaulle prononçant au micro de la BBC son intention de continuer le combat aux côtés des Alliés. L'entrevue de Montoire, bien qu'elle ait été préparée par Laval au moyen de rencontres avec les dirigeants nazis (dont Hitler lui-même, deux jours avant au même endroit) eut un bilan fort maigre : aucun engagement concret ne fut pris d'aucune part, seul le principe de la collaboration fut mis en place, avec un malentendu soigneusement entretenu par les Allemands sur le sens réel de cet engagement.

Pour Pétain comme pour Laval, les concessions faites à l'occupant à partir de l'accord de Montoire devaient entraîner sa mansuétude : devant ces gages de bonne volonté, l'Allemagne aurait accordé des contreparties, comme le retour des prisonniers de guerre français, l'aménagement de la ligne de démarcation ou le retour du gouvernement français à Versailles. Mais Hitler, en raison de son immense francophobie, n'était nullement disposé à faire des concessions au vaincu de juin 1940. De plus, il considérait la collaboration comme un atout tactique et stratégique : aide purement ponctuelle et militaire, elle devait aider l'Allemagne dans la perspective du conflit encours avec la Grande-Bretagne et du projet d'invasion de l'URSS. Il s'agissait pour les nazis de se garantir des intentions françaises, c'est-à-dire de « neutraliser la France aux moindres frais » en maintenant « une écrasante domination économique » et en s'assurant « que Vichy s'opposera fermement à toute tentative de mainmise des gaullistes et des Anglais sur l'Afrique du Nord. »

Pétain déclara dans son allocution radiophonique du 30 octobre que la France entrait dans une ère nouvelle : « j'entre dans la voie de la collaboration ». Mais il avoua par la suite sa déception devant l'absence d'accord concret, et d'engagement de la part d'Hitler. Il confia par la suite avoir rencontré un « rien du tout », un « médiocre qui n'a pas retenu les leçons de l'histoire », allant jusqu'à minimiser la rencontre en affirmant que Montoire était dès le départ conçu comme un simple « tour d'horizon » informel. Ceci ne l'amena pourtant pas à tirer les leçons de cet échec, dont il ne soupçonna sans doute jamais la portée réelle. Laval et lui pariaient sur une victoire allemande définitive, et ils voulaient faire de la France le partenaire privilégié de Adolf Hitler dans l'Europe nazie. Leur illusion était grande que Adolf Hitler veuille faire de la France autre chose qu'un vassal taillable et exploitable à merci. La seule divergence entre les conceptions des deux hommes d'État était une différence de degré : pour Pétain, la collaboration avait des motivations réactionnaires et nationalistes, alors que Laval raisonnait en termes nettement européens, ceux de « l'Ordre Nouveau » évidemment.

Le régime de Vichy, pour démontrer sa bonne volonté, a donc recherché la collaboration et fréquemment anticipé ou surenchéri sur les demandes allemandes. Quant aux concessions obtenues en échange de la collaboration, elles furent pour le moins très limitées, le fardeau de l'Occupation ne cessant de s'alourdir jusqu'au bout. Ainsi, en échange du départ de 600 000 à 650 000 jeunes travailleurs au Service du travail obligatoire (STO), Pétain et Laval obtinrent le retour de moins de 100 000 prisonniers pour la plupart âgés et malades, dont une majorité aurait sans doute été rapatriée de toute façon.

Parmi les collaborationnistes qui ont participé aux différents gouvernements de Vichy ou lui ont apporté leur soutien, on peut citer Fernand de Brinon, admirateur du Troisième Reich dès avant-guerre, est ainsi le délégué général de Vichy en Zone Nord de 1941 à 1944. On peut citer aussi Jacques Benoist-Méchin, principal conseiller de Darlan pour les négociations avec Hitler (1941-1942), Gaston Bruneton, chargé de l'action sociale auprès des travailleurs (volontaires et forcés) Français en Allemagne en étroite collaboration avec le D.A.F. (Front Allemand du Travail), Jean Bichelonne, maître-d'œuvre du Service du travail obligatoire (STO), ministre de la Production industrielle puis des Transports, ou l'académicien Abel Bonnard dit « Gestapette », promu à l'Éducation nationale en 1942. En 1944, les fascistes et collaborationnistes convaincus Joseph DarnandPhilippe Henriot et Marcel Déat entrent au gouvernement sous la pression allemande.

Si de nombreux collaborationnistes parisiens méprisent ouvertement le régime de Vichy qu'ils jugent trop réactionnaire et pas assez engagé dans l'alliance avec le Troisième Reich, d'autres se proclament inconditionnels du maréchal Pétain, à commencer par DarnandJacques Doriot, chef du PPF, se présenta jusqu'à fin 1941 comme « un homme du Maréchal ». Pierre Laval, la plus importante personnalité à Vichy après Pétain, entretenait des relations politiques très étroites avec Déat et Darnand, et prit en personne la tête de la Milice française, organisation collaborationniste très violente et jusqu'au boutiste, supplétive de la Gestapo.

Collaboration d'État à la Shoah :

Le régime de Vichy accorda son soutien au régime nazi particulièrement au travers de l'expulsion et de la spoliation de leurs biens (aryanisation), associée à la déportation de Juifs étrangers puis français. Sur les 76 000 Juifs déportés de France, dont 50 000 étaient des Juifs étrangers, 40 % ont été arrêtés par la police française, selon les calculs de Serge Klarsfeld. La Milice française a aussi participé à l'arrestation des 25 000 Juifs français déportés.

Bien que le port de l'étoile jaune n'eût jamais été instauré en zone libre, le régime de Vichy y fit apposer le tampon « Juif » sur les papiers d'identité, et ne protesta pas non plus contre la mesure prise en zone nord. En application des accords policiers Oberg-Bousquet de mai 1942, c'est la police française qui a assuré avec les nazis à la rafle du vel' d'Hiv à Paris. Les personnes raflées furent dirigées vers des camps, dont Drancy. Le 26 août 1942, René Bousquet organisa la rafle et la déportation de 10 000 Juifs étrangers de zone libre.

Collaboration d'État militaire :

Les accords Darlan-Abetz (1941)

Le gouvernement de Vichy fut le principal acteur de la collaboration lorsque son vice-président, l'amiral Darlan, qui avait rencontré Hitler à Berchtesgaden les 11 et 12 mai 1941, signa avec l'ambassadeur Otto Abetz les trois protocoles de Paris du 28 mai 1941. Ces textes, qui instituèrent une collaboration militaire entre les forces armées allemandes et françaises (Protocole I pour la Syrie-Liban, Protocole II, pour Bizerte et la Tunisie, Protocole III, pour l'A.O.F. et l'A.E.F., et protocole complémentaire, sur les moyens demandés par le régime de Vichy pour combattre toute riposte alliée) furent personnellement approuvés par Pétain dans son télégramme du 15 mai 1941 au général Dentz, haut commissaire en Syrie. Ces dispositions furent appliquées totalement en Syrie-Liban et partiellement en Afrique du Nord par la livraison à l'ennemi de pièces d'artillerie lourde et de munitions, que celui-ci allait pouvoir utiliser contre les soldats français à Bir Hakeim puis pendant la campagne de Tunisie. Le 21 décembre 1941, le général Juin et Hermann Göring se rencontrent à Berlin pour négocier l'utilisation de la base française de Bizerte par l'Africakorps, mais c'est un échec, Vichy exigeant en échange un renforcement de l'armée française d'Afrique et un accord général plus favorable que l'armistice du 22 juin 1940, ce que les Allemands refusent.

La Milice

La Milice française, qui joua un rôle de force supplétive de l'armée allemande, par exemple lors de l'écrasement du maquis du Vercors en 1944, fut créée par le régime de Vichy le 30 janvier 1943. Si — officiellement — elle est présidée par le chef du gouvernement, Pierre Laval, dans les faits, c'est Joseph Darnand, le secrétaire général de cette organisation, qui en est le véritable chef opérationnel.

Collaboration d'État économique :

Débat sur la collaboration d'État 

Bien que Pétain et Darlan aient été largement responsables de la collaboration d'État, certains observateurs superficiels des évènements de cette époque hésitent à les classer parmi les collaborateurs. Philippe Pétain était certes, au départ, un « réactionnaire », présentant peu d'affinité avec les nazis. Mais il profita de la défaite française pour mener à bien son projet de Révolution nationale. Celle-ci ne pouvait s'épanouir que dans le cadre de la défaite, puisque toute victoire des Alliés auraient signifié le retour aux libertés fondamentales et la fin des persécutions contre les Juifs, les Francs-Maçons, les républicains.

Les accusations se sont donc principalement reportées sur Pierre Laval, qui tout en collaborant outrancièrement, était avant tout un opportuniste jugeant préférable que la France soit du côté de l'Allemagne à l'issue de la victoire de celle-ci — qu'il jugeait inéluctable. C'est la raison sans doute pour laquelle il déclara : Je souhaite la victoire de l'Allemagne parce que, sans elle, le bolchevisme demain s'installerait partout. À partir de 1943-1944, toutefois, la position de Laval se révéla être bien au-delà d'un simple opportunisme, puisqu'il ne varia pas dans sa politique, malgré l'inéluctabilité devenue évidente de la défaite allemande. Au contraire, il accentua la collaboration, notamment en créant la Milice et le STO.

Les collaborationnistes en France :

Le terme « collaborationniste » serait dû à Marcel Déat, dans L'Œuvre du 4 novembre 1940. Le collaborationnisme ne se contente pas de pratiquer la collaboration, mais de l'encourager, de la promouvoir, d'en faire un thème politique. Il est le fait des partis politiques et de la presse collaborationnistes.

Ces serviteurs pourtant ostensibles de l'ennemi n'hésitaient pas à se qualifier de « nationaux ». Les Allemands eux-mêmes, qui ne les prenaient pas très au sérieux, les utilisèrent surtout pour accroître leur pression sur le gouvernement de Vichy. Les « collabos » n'étant qu'une poignée d'hommes isolés et méprisés par la masse du pays (quelque 2 % de la population), Adolf Hitler se garda de leur confier des responsabilités trop importantes. D'autant que dans son esprit, le fascisme rendait les peuples forts, ce qui aurait donc été un danger à ses yeux pour l'hégémonie allemande.

L'agitation menée par les « collaborateurs » les plus voyants, installés pour la plupart à Paris occupé, et venus d'horizons politiques variés, fit parfois oublier l'action patiente et résolue du gouvernement de Vichy en matière de collaboration.

Les partis collaborationnistes :

Dès juillet 1940, des activistes tentent leur chance en créant des partis politiques favorables à l'occupant nazi. Ils sont ensuite rejoints par les hommes politiques fascistes déçus par le caractère réactionnaire, catholique et moralisant du régime de Vichy (vers l'automne 1940). Tout en se réclamant officiellement du maréchal Pétain, le petit monde collaborationniste parisien se distingue tout d'abord par sa volonté d'aller plus loin que le régime de Vichy. Au contact direct des forces d'occupation allemandes, il prône l'instauration d'un régime fasciste ou nazi en France, plus « révolutionnaire », et engagé sans arrière-pensée dans la collaboration avec l'Allemagne nazie. Les collaborationnistes parisiens vont progressivement prendre des places au sein du régime de Vichy qu'ils ont tant critiqué au départ et tendront à radicaliser encore plus le régime (Marcel Déat ministre en 1944).

Autre caractéristique du petit monde collaborationniste, l'incapacité à s'unir, et les intrigues entre chefs (la rivalité entre Jacques Doriot et Marcel Déat, mais aussi entre Marcel Déat et Eugène Deloncle, etc.). Marcel Déat a tenté de réaliser un parti unique en 1941 en alliant RNP et MSR, puis en 1943 au sein d'un éphémère Front révolutionnaire national.

Tout ce petit monde là se retrouvera, avec le maréchal Pétain et les derniers fidèles de Vichy en exil en Allemagne, à Sigmaringen en 1944-1945. Jacques Doriot tentera de rejouer l'aventure gaullienne à l'envers en prenant la tête d'un Comité français de libération nationale et enverra quelques agents pro-allemands dans la France libérée par les alliés. Certains se retrouveront dans la LVF, à défendre le dernier carré des chefs nazis dans le Berlin dévasté au printemps 1945.

Les 2 principaux partis collaborationnistes :
 


Satellites du RNP :
 

  • Ligue de la pensée française (fondée en 1942 par René Château, ancien député radical-socialiste. Le mouvement le plus étonnant, constitué de sincères intellectuels républicains favorables à la Collaboration pour que, en échange, l'Allemagne permette à la France de rétablir la République !).


Partis collaborationnistes « moyens» (plus de 1 000 membres) :
 

  • Parti franciste (fondé en 1933 par scission de la Milice socialiste nationale de l’ancien leader socialiste Gustave Hervé. Fondé et dirigé par Marcel Bucard, réactionnaire de droite passé par toutes les ligues. Membres : 5 500 à 8 000 maximum).
  • Mouvement social révolutionnaire ou MSR (issu de la Cagoule, fondée en 1936 par scission de l'Action française. Fondée et dirigé par Eugène Deloncle, ancien membre de l’Action française. Puis dirigé en 1942-1944 par Georges Soulès, socialiste SFIO membre du cabinet de Charles Spinasse dans le gouvernement du Front populaire. Parti de comploteurs d’extrême-droite. Membres : vers 1 500 à 16 000 membres maximum selon les sources !).
  • Jeunes de l’Europe nouvelle (issu de la branche jeunes du groupe Collaboration. Dirigé par Marc Augier, ancien organisateur du Centre laïque des auberges de jeunesse et membre de cabinet de Léo Lagrange dans le gouvernement du Front populaire, puis par Jacques Schweizer, président des JNS, successeur de la ligue d’extrême-droite des Jeunesses patriotes. 1 500 membres maximum).
  • Les jeunes du Maréchal (créée par Jacques Bousquet, professeur de lycée, puis prise en main par Jean-Marie Balestre et Robert Hersant. Membres : 1 400 maximum).
  • Ligue française d’épuration, d’entraide sociale et de collaboration européenne (Mouvement social européen) (dirigé par Pierre Costantini, officier bonapartiste. 1 000 à 3 000 membres maximum).


Organisations collaborationnistes de notables et d’élus :
 

  • Groupe Collaboration (dirigé par Alphonse de Châteaubriant, écrivain réactionnaire. Groupe de notables conservateurs spécialisés dans les conférences à thèmes sur la collaboration. Audience : 33 comité en zone sud et un nombre inconnu en zone nord).
  • Comité d’action antibolchévique (CAA) (dirigé par Paul Chack, officier de marine et écrivain d’extrême-droite, membre de l'Action française jusqu'en 1939. Groupe de soutien à la LVF. Membres : vers 1 000 mais qui appartiennent aussi à d’autres organisations collaborationnistes)
  • Parti ouvrier et paysan français (POPF) (dirigé par Marcel Gitton, ancien n°3 du PCF puis Marcel Capron, député-maire PCF d’Alfortville. Parti regroupant l'aile collaborationniste des communistes. Membres : 300 en zone nord).
  • Comité ouvrier de secours immédiat (Cosi) (dirigé par Georges Yvetot, figure historique du syndicalisme français, puis par René Mesnard, socialiste passé au RNP, et Jules Teulade, ancien communiste passé au PPF. Organisation « caritative » pour les ouvriers bombardés, en fait instrument de propagande collaborationniste envers les milieux ouvriers).
  • Les Énergies françaises (ébauche de futur parti unique piloté fin 1942 par Pierre Laval. Chef  : Léon Cayla, ancien gouverneur général de Madagascar. Mais restera un petit groupe de notables conservateurs).


Groupuscules collaborationnistes (moins de 1 000 membres) :
 

  • Parti français national-collectiviste (PFNC) (fondé en 1934 et dirigé par Pierre Clémenti, journaliste de la presse radicale-socialiste. Membres : quelques centaines). Proche en 1940 du Jeune front (dirigé par Robert Hersant, ancien membre des Jeunesse socialistes) et des Gardes françaises,
  • Front franc (dirigé par Jean Boissel, ancien combattant d’extrême-droite et ultra-raciste. Membres : quelques dizaines).
  • Le Feu (dirigé par Maurice Delaunay, ancien député apparenté au PDP démocrate-chrétien. Il se fait appeler « François Henry Prométhée », « le Maître du feu » et prône une renaissance de la France sans idée politique claire. Cette histoire de fou ne dure que 6 mois mais largement subventionnée par l’Allemagne qui voulait peut-être discréditer les collaborationnistes).
  • Autres groupuscules : Parti national-socialiste français (PNSF) (environ 50 membres), Croisade française du national-socialisme (CFNS), Formations éclaires révolutionnaires (50 membres maximum), Les Hitlériens français (une douzaine de membres), Mouvement national-syndicaliste-L’Union française, Les Gardes du peuple révolutionnaire, Comité d’épuration de la race française, Cadets de Francs (organise quelques camps de jeunesse de 100 à 300 membres).


Collaborationnistes régionalistes :

Parti national breton pro-nazi

Brezona, détaché du Parti national breton, qui se réclame du national-socialisme ; et dans cette mouvance Galv ouvertement pro-nazi, et formé à partir des rédacteurs de la revue Arvor, Stur d'Olier Mordrel, et le Bezen Perrot formé par une fraction du Parti national breton.

La presse collaborationniste, ou collaboration de plume :

Avant le début de la Seconde Guerre mondiale, le décret-loi du 26 juillet 1936 (décret Daladier) institue un « Commissariat Général à l'Information » qui dépend directement de la Présidence du Conseil. Dirigé par le diplomate Jean Giraudoux, il est chargé de contrôler les médias et mobiliser l'opinion contre l'Allemagne nazie. Pendant la Drôle de guerre, le commissariat est transformé par le décret du 1er avril 1940 en « Secrétariat d'État de l'Information et de la Propagande » du Ministère de l'Information sur lequel va s'appuyer la collaboration pour faire accepter aux français la défaite à travers trois médias : France-Actualité pour les actualités cinématographiques, Radiodiffusion nationale et la presse écrite.

Les principaux journaux de presse existant alors adoptent trois attitudes : soit ils se sabordent (comme Le Canard enchaîné, l'Intransigeant, le Populaire ou L'Humanité); soit ils se replient en zone libre dès le 10 juin 1940, essentiellement sur Lyon où existent de nombreuses imprimeries (comme Le Journal, Paris-Soir ou le Figaro); soit ils décident de reparaître en zone Nord (comme Je suis partout ou Le Matin).

La majorité des titres de la presse collaborationniste en zone occupée sont subventionnés ou détenus en sous-main par l'ambassade d'Allemagne d'Otto Abetz, qui a créé à cet effet les Éditions Le Pont. La presse parisienne est dominée par la personnalité du patron de presse Jean Luchaire. L'ambassade d'Allemagne exerce principalement la propagande et la Propaganda Staffel se spécialise dans la censure, notamment grâce à ses bureaux en province. A part les ultra-collaborationnistes, les journalistes agissent plus par opportunisme, appât du gain (alors que les salaires en France sont bloqués, leurs appointements sont doublés par l'entremise de la Propaganda Staffel) ou lâcheté que par idéologie. La presse maréchaliste en zone libre soutient majoritairement la politique collaborationniste et antisémite de Pétain en pratiquant l'autocensure car elle est contrôlée par le « Secrétariat d'État de l'Information et de la Propagande » du Ministère de l'Information (dirigé par Paul Marion puis Philippe Henriot).

Peu à peu, face à la propagande manifeste, les Français se détournent des journaux politiques de collaboration qui continuent à annoncer des tirages phénoménaux alors qu'ils réalisent de 30 à 50 % de bouillons. Ils privilégient alors la presse spécialisée (sport, presse féminine) et la presse clandestine (comme Franc-Tireur, Combat ou Libération).

Des dizaines d'écrivains ou journalistes de renom furent des collaborateurs. Les articles spécialisés permettent de connaître plus en détail la nature des engagements de différents écrivains de renom en faveur de l'occupant ou de la Révolution nationale.
 


L'engagement militaire aux côtés des Allemands :

La LVF

La Légion des volontaires français contre le bolchévisme fut une initiative privée des chefs des partis collaborationnistes parisiens en juillet 1941 et non pas une création du régime de Vichy. Mais le maréchal Pétain l'a encouragé publiquement à sa création (par exemple en novembre 1941) avant d'adopter une attitude plus prudente par la suite. La LVF fut reconnue d'utilité publique et Pétain déclara que ses soldats détenaient « une part de notre honneur militaire ». Ceux-ci prêtaient serment de fidélité personnelle à Adolf Hitler.

La Waffen SS française

La constitution d'une Waffen-SS française (unité militaire de la SS) fut autorisée par le régime de Vichy en juillet 1943.

La phalange africaine

En réaction du débarquement allié en Afrique du Nord (Opération Torch), le gouvernement français veut envoyer une force militaire en Tunisie. Les amiraux Derrien et Esteva restent fidèles au maréchal qui a demandé aux forces militaires d'Afrique du Nord de résister contre les alliés. Autres personnalités ayant joué un rôle important dans la collaboration :
 


La Collaboration privée :

La collaboration d'ordre privée, même si elle est encouragée par des déclarations du régime de Vichy, est celle qui relève de l'initiative privée en particulier dans l'activité professionnelle (le collaborationnisme politique est traité plus haut). des degrés de responsabilité particuliers peuvent être dégagées : les chefs d'entreprise (en raison des implications collectives des décisions qu'ils prennent) et les artistes et « vedettes » (en raison de l'exemple que constitue leur conduite).

Collaboration économique privée :
 

  • Louis Renault a été accusé à la Libération de collaboration avec l'armée allemande. Les usines Renault (Groupe) furent confisquées et nationalisées sous ce motif.
  • Gnome et Rhône fournissait des moteurs d'avions à l'Allemagne. Elle fut nationalisée à la Libération pour faits de collaboration et deviendra la Snecma (actuelle société Safran).
  • Marius Berliet est condamné, en 1946, à deux ans de prison et à la confiscation de ses biens par la Cour de justice de Lyon pour collaboration avec l'occupant. On lui reproche de s'être empressé de fabriquer des camions pour l'armée allemande pour maintenir la puissance de l'entreprise, d'avoir d'ignoré la Résistance (refus des sabotages internes) et par conséquence d'avoir servi l'Allemagne. Il est aussi accusé d'avoir livré l'un de ses ouvriers à la Gestapo par l'intermédiaire d'un responsable de la sécurité de l'usine milicien, ce qui sera confirmé au cours du procès.


En mai 1941, après les premières arrestations de Juifs, l'entreprise Photomaton propose ses services à l'occupant : « Nous pensons que le rassemblement de certaines catégories d'individus de race juive dans des camps de concentration aura pour conséquence administrative la constitution d'un dossier, d'une fiche ou carte, etc. Spécialistes des questions ayant trait à l'« identité », nous nous permettons d'attirer particulièrement votre attention sur l'intérêt que présentent nos machines automatiques Photomaton susceptibles de photographier un millier de personnes en six poses et ce en une journée ordinaire de travail. »
 

  • Des entreprises du BTP (comme Sainrapt et Brice) et des cimenteries (Vicat)ont participé à la construction du mur de l'Atlantique.
  • La Banque Worms, bien introduite au sein du régime de Vichy, avec notamment Jacques Barnaud (1893-1962), responsable des relations économique franco-allemandes et Pierre Pucheu (une présence qui a entraîné bien des fantasmes .
  • Des chefs d'entreprise, participent aux instances mises en place par Vichy. Ainsi, Joseph Merceron-Vicat est nommé membre du Conseil national instauré par Vichy. Il y propose un « Schéma d'organisation corporative » conforme à la Révolution nationale.


Collaboration artistique

Des hommes et des femmes du monde du spectacle (par exemple Sacha Guitry ou Arletty) se virent reprocher une attitude de collaboration parce qu'ils avaient, pendant l’Occupation, entretenu des relations pour le moins cordiales avec l'occupant. De fait, si nombre d'artistes (comme Ray Ventura) avaient émigré à cette époque, un certain nombre d'autres ont — pour reprendre l'expression de Guitry — continué à exercer leur métier. Il n'en reste pas moins que plus d'une personnalité des arts et des spectacles ne manifesta aucun état d'âme particulier à s'afficher régulièrement aux côtés des Allemands, et que ceux-ci furent largement mêlés pendant quatre ans à la vie d'un Tout-Paris pas toujours regardant. La boutade prêtée à la comédienne Arletty est restée célèbre : « Mon cœur est à la France, mais mon c… est international ».

De plus, les nazis voulaient faire de Paris une préfecture de la frivolité (treize bordels réservés aux Allemands) et des loisirs de masse, une des manières de résister à cette décadence pour certains artistes était de maintenir un certain niveau de culture (théâtre, opéra) en contradiction avec les désirs triviaux de l'occupant. Enfin, la politique allemande visait à briser l'hégémonie culturelle française et en faire la région agricole de l'Europe, favorisant le régionalisme littéraire développé par Vichy.

Libération et épuration :

Les nouveaux pouvoirs issus de la Résistance intérieure et du GPRF mirent fin aux violences spontanées et procédèrent à l'épuration judiciaire. Les excès de l'« épuration sauvage » n'ont pas dégénéré dans un « bain de sang » général. Mais, avant que les cours de justice et chambres civiques soient créées et installées, et parfois après, les résistants et les populations s’en prennent aux collaborateurs. Cette épuration extrajudiciaire, ou « épuration sauvage », vise principalement des collaborateurs avérés, notamment les miliciens de Darnand, ou des militants de partis collaborationnistes. Elle a également lieu à la Libération à la faveur des mouvements de foules, où la joie et le désir de vengeance se mêlent. Les femmes ayant collaboré sont tondues (20 000 au total), à la Libération, mais aussi au printemps 1945, au retour des camps. Les exécutions extrajudiciaires de collaborateurs, ou considérés comme tels, sont l’objet d’une légende noire où les chiffres deviennent de vrais arguments dans les tentatives de réhabilitation de certains. Cependant même si les dérapages et les actions de pur banditisme existent (Maquis Le Coz), toutes les exécutions « extralégales » ne sont pas empreintes d’injustice.

Par la suite l’épuration judiciaire prend le relais. Elle s’exerce par l’entremise de tribunaux d’exception : la Haute cour de justice, les cours de justice, et les chambres civiques pour les actions non réprimées par le code pénal. L’épuration touche tous les secteurs d’activité et toutes les couches de la société. Le cinquantenaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, au milieu des années 1990, fut l’occasion de nombreuses études permettant d’éclairer d’une lumière nouvelle cette période extraordinaire, au sens propre du terme, qu’est la Libération. Ce fut également le moment de synthétiser l’ensemble des travaux concernant la période. Ainsi, l’épuration extrajudiciaire entraîna la mort de 10 000 personnes, la tonte de 20 000 « horizontales ». L’épuration légale concerna plus de 300 000 dossiers, dont 127 000 entraînent des jugements, ce qui donne 97 000 condamnés. Les peines allant de 5 ans de dégradation nationale à la peine de mort. Soucieux de réduire rapidement la fracture entre les Français, le gouvernement de la République française vota trois amnisties pour les épurés, dès 1947, puis en 1951 et 1953.

L’épuration est très rapidement un sujet polémique. Les premiers à écrire sur le sujet sont les épurés eux-mêmes ou les épurateurs. Ce qui ne favorise pas la neutralité des propos. De plus, les journaux d’extrême-droite et les anciens vichystes ou leurs avocats relaient la « légende noire » de l’épuration : massacres, chiffres farfelus. Cependant, les dernières enquêtes réalisées par le Comité d’Histoire de la Deuxième Guerre mondiale (CHGM) et son successeur, l’Institut d'histoire du temps présent (IHTP), donnent pour 84 départements (sur 90 en 1945) le chiffre de 8 775 exécutions sommaires lors de l’épuration extrajudiciaire, auxquels il faut ajouter les condamnés à mort par la Haute cour de justice et les cours de justice (791 ou 767 suivant les enquêtes), et par les cours martiales (769 pour 77 départements selon l’IHTP). L’épuration aurait donc fait entre 10 000 et 11 000 morts.

En valeur absolue, moins de Français furent internés que dans les Pays-Bas. Moins d'un Français sur 1 000 fut interné ou arrêté, ce qui reste très en dessous des taux du Danemark, de la Norvège, de la Belgique et des Pays-Bas. Plus de 1 500 condamnés à mort furent exécutés, cependant deux condamnations sur trois à la peine capitale furent commuées, taux le plus élevé d'Europe occidentale.

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