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Mauthausen museum honours resistance fighter with 5K prize

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In memory of WW2 resistance fighter turned Nazi hunter Hans Maršálek, the Mauthausen concentration camp museum in Austria has launched a 5,000 EUR prize for memory projects looking at Nazism, racism and concentration camps

 

Mauthausen museum honours resistance fighter with 5K prize

Mauthausen museum honours resistance fighter with 5K prize

Maršálek was a typographer and political activist who survived Mauthausen in the war and then later headed up the memorial and museum when it was founded in 1970.

The prize will be awarded for scientific studies and initiatives that have made outstanding achievements in the fields of memorial, memory, and consciousness. As well as the themes of Nazism and racism, completed projects that have looked more generally at strengthening of democracy will also be considered.

Projects must be completed and the museum is particularly interested in those with an international context, and welcome entries from projects based abroad. Projects can be submitted until October 31.

As well as helping to found the museum, Czech-born Austrian Maršálek, who passed away in 2011, wrote one of the most comprehensive histories of the concentration camp in 1974.


Alors que l'Europe était plongée dans le chaos, Hitler faisait des grasses matinées

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Une ancienne employée de la résidence secondaire d'Hitler a livré son témoignage dans un journal autrichien repéré par Le Point. Alors que ses armées étaient en très mauvaise posture, le dictateur semblait bien loin de se soucier de leur sort.

Alors que l'Europe était plongée dans le chaos, Hitler faisait des grasses matinées

Alors que l'Europe était plongée dans le chaos, Hitler faisait des grasses matinées

Elisabeth Kalhammer, qui livre aujourd'hui son témoignage au journal autrichien Salzburger Nachrichten repéré par Le Point, travaillait pour Adolph Hitler à Berghof, dans sa résidence des Alpes Bavaroises.

Elle a alors 18 ans quand elle répond a une annonce qui conduira à des investigations drastiques sur sa elle et son entourage par les enquêteurs SS. Elle rejoint les équipes du Führer en 1943, à l'occasion d'une soirée en l'honneur de l'homologue italien de son nouveau patron, Benito Mussolini

La vie auprès du dictateur

La jeune fille faisait partie d'une équipe de 22 employés de maison au service du dictateur. Selon son témoignage, personne n'osait réveiller Hitler qui conservait un goût prononcé pour les grasses matinées. Celle qui ne lui a jamais adressé la parole n'a pas oublié les sommeils prolongés du "guide" de l'Allemagne nazie qui duraient souvent jusqu'à deux heures de l'après-midi.

Rappel historique: l'année 1943 entérine la très mauvaise posture de la Wehrmacht avec par exemple la défaite de Stalingrad ou bien l'installation des Alliés sur la péninsule Italienne. Mais, pas de quoi donner des cheveux blancs à Hitler qui préfère se la "couler douce" avec comme soucis premier de pouvoir trouver un crumble dans ses cuisines les soirs d'insomnies.

Son penchant pour le sommeil de longue durée aura eu néanmoins raison de lui. En effet comme le rappelle Le Point, "le 6 juin 1944 lorsque les défenseurs allemands du mur de l'Atlantique ont compris (...) que c'était en Normandie et non dans le Pas-de-Calais que le débarquement des alliés avait lieu, personne n'osa réveiller Hitler". Ironie de l'histoire donc.

Allemagne: les propos de Berlusconi sur les camps provoquent l'indignation

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Berlin - Plusieurs responsables politiques allemands ont fait part dimanche de leur indignation à l'encontre de l'ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, qui a déclaré que «pour les Allemands, les camps de concentrations n'ont jamais existé».

L'ex-Premier ministre italien Silvio Berlusconi, le 24 avril 2014 à Rome

L'ex-Premier ministre italien Silvio Berlusconi, le 24 avril 2014 à Rome

L'homme d'affaires italien, 77 ans, a tenu ces propos samedi devant des militants lors d'un meeting de campagne dans le cadre des élections européennes, en voulant s'en prendre au socialiste allemand Martin Schulz, sa bête noire et candidat à la présidence de la Commission européenne.

Ralf Stegner, membre de la direction du parti social-démocrate allemand (SPD), partenaire de coalition des conservateurs de la chancelière Angela Merkel, a appelé les dirigeants du PPE (Parti populaire européen), dont est membre Forza Italia, la formation de centre droit de M. Berlusconi, à condamner ces propos.

«Le PPE doit répondre à cet intolérable dérapage contre les citoyens et les citoyennes allemands avec la fermeté la plus absolue», a-t-il déclaré, selon des propos rapporté par le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.

«Ceux qui restent silencieux face à de tels propos au sein même de leur famille politique mettent en danger la solidarité des démocrates», a-t-il ajouté.

«Cela n'est pas convenable. C'est une chose que je ne peux en aucune façon comprendre», a pour sa part réagi Herbert Reul, chef des chrétiens-démocrates allemands au Parlement européen, cité par le magazine allemand Spiegel.

De son côté, la ministre allemande de la famille Manuela Schwesig a immédiatement réagi samedi via son compte Twitter, jugeant «innommables» les propos de M. Berlusconi et y voyant une attaque contre Martin Schulz et tous les Allemands.

Interrogé par l'AFP, le gouvernement allemand s'est refusé à tout commentaire.

A l'échelon européen, plusieurs voix se sont également élevées pour dénoncer les propos de M. Berlusconi, dont celle du président du Parti des socialistes européens (PSE) Sergueï Stanichev, qui les a qualifiés de «méprisables».

Berlusconi Silvio

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Silvio Berlusconi homme d'affaires et homme politique italien (Milan 1936). S'appuyant sur un puissant groupe financier (Fininvest) et de communication (Mediaset), il fonde en janvier 1994 le mouvement politique ultralibéral Forza Italia (→  PDL) après avoir été très proche, dans les années 1980, du socialiste Bettino Craxi (à la tête du gouvernement en 1983-1987). 

Berlusconi Silvio

Berlusconi Silvio

Nommé président du Conseil en avril 1994, Berlusconi est contraint de démissionner en décembre de la même année, quand la Ligue du Nord lui retire son soutien (il expédie les affaires courantes jusqu'en janvier 1995). Chef de la coalition de centre droit – la Maison des Libertés – qui obtient la majorité à la Chambre des députés et au Sénat en mai 2001, il revient à la présidence du Conseil en juin. À la suite de l’échec de son mouvement aux élections régionales d’avril 2005, il démissionne mais se succède à lui-même pour présider un éphémère gouvernement jusqu’au scrutin de 2006. Après l'échec, à quelques voix près, de sa coalition lors des élections générales d'avril, il tarde à remettre sa démission (effective en mai) puis revendique le statut de chef de l'opposition, qu'il entreprend de restructurer au sein d'un nouveau mouvement. Ce mouvement, baptisé il Popolo della Libertà (« le Peuple de la Liberté », PDL), est créé en février 2008 à partir du rapprochement de Forza Italia, de l'Alliance nationale de Gianfranco Fini et de divers groupes démocrates-chrétiens et libéraux.

Aux élections législatives anticipées du mois d'avril suivant, en alliance avec la Ligue du Nord de Umberto Bossi, Silvio Berlusconi mène la droite à la victoire, retrouvant pour la quatrième fois la présidence du Conseil.

En mars 2009, le premier congrès national du Peuple de la Liberté officialise la fusion de l'Alliance nationale de Gianfranco Fini (qui s'est dissoute) et de Forza Italia. Berlusconi est élu à la quasi-unanimité à la présidence du nouveau parti, dont l'ambition est de devenir majoritaire dans le pays.

N'hésitant pas à faire de son groupe de communication une arme politique, Berlusconi personnifie, plus que tout autre dirigeant occidental, les dérives démagogiques de la politique spectacle et de la « vidéocratie ».

Malgré les scandales de sa vie privée, ses déclarations intempestives aux allusions douteuses, ou les soupçons de corruption pesant sur lui en tant qu'homme d'affaires, le Cavaliere, que l'on surnomme aussi « l'Inoxydable » (un qualificatif autrefois réservé à l'incontournable Giulio Andreotti), demeure largement soutenu par les Italiens.

Mais le conflit d'intérêt permanent entre son activité politique et ses entreprises – une exception européenne – peut aussi l'affaiblir : en octobre 2009, le Conseil constitutionnel invalide ainsi la loi adoptée en juillet 2008 qui suspendait les procès pénaux à l'encontre des titulaires des quatre plus hautes charges de l'État, pendant la durée de leur mandat, une mesure ad hoc qui lui permettait d'échapper aux poursuites judiciaires alors en cours.

Face aux attaques de la presse d'opposition et aux enquêtes des juges, Silvio Berlusconi riposte toujours en se tournant vers le peuple contre les « fossoyeurs » de l'Italie, pour se poser, soit en sauveur, soit en victime d'un complot. En rejetant ainsi les institutions qu'il incarne, le président du Conseil use cependant d'une arme à double tranchant.

Progressivement, alors que l’image de l’Italie sur la scène internationale, en particulier au sein de l’Union européenne, se détériore toujours davantage, la majorité de centre droit se fissure. Gianfranco Fini, président de la Chambre des députés, décide de faire défection et quitte le PDL qui essuie une sérieuse défaite aux élections municipales et provinciales partielles de mai 2011 avec la perte retentissante de son fief de Milan.

Accusé, entre autres, d'incitation de mineure à la prostitution et d'abus de pouvoir à la suite d’un scandale sexuel très médiatisé (« Rubygate »), le président du Conseil commence à être contesté dans ses propres rangs, en particulier parmi les catholiques, mais aussi au sein de la Ligue du Nord, grand vainqueur des élections régionales de mars 2010.

Ces contestations s’aiguisant dans le contexte de crise économique et financière qui atteint la zone euro, c’est désormais la capacité de Silvio Berlusconi à réduire la dette publique de l’Italie qui est mise en doute, notamment par le patronat italien (Confindustria), qui prône ouvertement un changement de gouvernement alors que le pays subit à son tour la pression des marchés et des agences de notation. Après avoir finalement perdu la majorité absolue à la Chambre, le président du Conseil présente sa démission le 12 novembre 2011, sans se retirer pour autant de la vie politique.

Contre toute attente et malgré les poursuites judiciaires en cours, S. Berlusconi parvient à tirer son épingle du jeu avec les élections législatives anticipées de février 2013, provoquées par la décision de son parti de retirer son soutien au gouvernement de M. Monti. Le PDL parvient à conserver autour de 22 % des suffrages (contre plus de 37 % en 2008) malgré l’irruption sur la scène politique du Mouvement Cinq étoiles (M5S) de Beppe Grillo et accepte d’entrer dans un gouvernement de coalition avec le parti démocrate en avril 2013.

Condamné définitivement pour fraude fiscale et sur le point d’être déchu de son mandat de sénateur, S. Berlusconi « ressuscite » son mouvement Forza Italia – identifié à sa personne sur son site Internet Forza Silvio – dans l’intention de remobiliser ses troupes. Il tente alors de provoquer une crise ministérielle avant de se raviser devant l’hostilité d’une partie du PDL et la menace d’une scission du parti brandie par son « dauphin », le vice-Premier ministre Angelino Alfano. Ce dernier finit pourtant par rompre avec son mentor, et crée un nouveau groupe assurant le gouvernement d’une majorité.

Exclu du Sénat le 27 novembre, le Cavaliere conserve de nombreux partisans dans le pays et le soutien des parlementaires du désormais ex-PDL qui lui sont restés fidèles mais il est considérablement affaibli. Inéligible pendant six ans et privé de son immunité parlementaire, il doit désormais affronter la justice dans d’autres affaires en cours.

Russia evokes Nazi horrors to bash Ukraine

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Zhdanivka, Ukraine (AP) — Moscow calls the detention center under construction near the Russian border a "fascist concentration camp." Inside the barbed-wire fences, the reality is less ominous: It's an EU-funded project to hold asylum seekers and illegal immigrants, similar to other such detention centers across Europe.

 

In this photo taken Tuesday, April 29, 2014, deputy head of the construction site, Volodymyr Pashchenko, supervises work on the construction of a detention center in Zhdanivka, near Donetsk, Ukraine. Moscow calls the detention center under construction near the Russian border a ¿fascist concentration camp.¿ Inside the barbed-wire fences, the reality is less ominous: It¿s an EU-funded project to hold asylum seekers and illegal immigrants, similar to countless detention centers across Europe

In this photo taken Tuesday, April 29, 2014, deputy head of the construction site, Volodymyr Pashchenko, supervises work on the construction of a detention center in Zhdanivka, near Donetsk, Ukraine. Moscow calls the detention center under construction near the Russian border a ¿fascist concentration camp.¿ Inside the barbed-wire fences, the reality is less ominous: It¿s an EU-funded project to hold asylum seekers and illegal immigrants, similar to countless detention centers across Europe

The accusation is part of a relentless Kremlin-driven propaganda offensive that uses World War II-era terms and imagery to rail against Ukraine's fledging government. "Nazis," ''fascists" and "Fritzes" are some of the terms that Russia is hurling at Ukrainian authorities who took power after the ouster of the last elected president, a reversal in political fortunes that has led to a pro-Western Ukrainian government in Kiev and a pro-Russian insurgency in the country's east.

It's an effective tactic because of the emotional weight that World War II has in Russia. The Soviet victory against Hitler is the nation's single most powerful rallying cry. In evoking the ugliest words related to Nazi Germany, the Russian media loyal to President Vladimir Putin is galvanizing support for his aggressive stance toward Ukraine, both among his countrymen and among Russian-speakers in Ukraine's east.

It's also a dangerous tactic, because the inflammatory propaganda may provoke the anti-Kiev opposition in the east.

The propaganda assault began during the monthslong pro-Western protests that ousted Ukraine's pro-Russian president in February. Russian state news media were quick to dismiss the protests as the work of Ukrainian neo-Nazis, a particularly loaded accusation because Ukrainian nationalists collaborating with the Nazis are blamed for horrific reprisal attacks during World War II. The Maidan movement did contain an ultranationalist element, known as the Right Sector, but its influence appears greatly amplified by the Russian media.

Putin has set the national tone by eagerly using the word "Nazis" to refer to the protesters in Ukraine. Speaking at his annual April call-in show, Putin warned that "neo-Nazism is on the rise" in Ukraine.

By invoking World War II imagery, the Kremlin is stirring a cauldron of emotion; millions of Russians were killed in battle or thrown into Nazi camps in a war that left no family unaffected.

"The only thing that truly unites the nation is the mythology of the Second World War and the idea of victory," said political analyst Dmitry Oreshkin. "Putin appeals to that; there's nothing else to rally around."

Arkady Mamontov, a TV journalist who led the media assault against punk band Pussy Riot, broadcast footage of the Zhdanivka detention center, about 40 kilometers (25 miles) east of the major eastern city of Donetsk, on his Sunday program and declared that Ukraine was constructing "fascist concentration camps" for pro-Russian activists rallying in eastern Ukrainian cities.

"There will be enough cells for everyone," Mamontov said as he walked along the barbed-wire fence, though he failed to provide any evidence of it.

On an unannounced visit to the facility, The Associated Press was given an extensive tour of the grounds, and found nothing to suggest it was not an ordinary detention center. There were rows of barracks under construction for 100 people, but no barred windows or watch-towers.

"We're not building any Auschwitz here," said Volodymyr Pashchenko, a Ukrainian official with the Turkish company building the facility. "This is not a prison. This is a center which is to provide normal accommodation to people who have fled to Europe or who have somehow ended up in Ukraine illegally."

Pashchenko said his company secured the deal in 2010 to build the immigration detention center, which is being completed under an EU-funded project.

There is a deep and dark history behind the anti-Ukrainian messages now emanating from Russia.

When Nazi troops entered Ukraine in 1941, they enlisted local Ukrainians to fight for them and against the Soviet Union. The nationalist Ukrainian brigades that were formed saw themselves as patriots fighting for independence. But while serving under the Nazis, some participated in war crimes, including extermination campaigns against Jews, Poles and fellow Ukrainians. Even after the fall of Nazi Germany in 1945, bands of Ukrainian nationalists fought on in the forests against the Soviet re-occupation of Ukraine until finally subdued or annihilated by around 1948.

Pro-Russian protesters in eastern Ukraine are drawing inspiration from the Kremlin in pushing the fascism narrative. "No to fascism" banners flutter and wartime songs blare from loudspeakers in front of occupied government headquarters in the eastern city of Donetsk. One poster inside shows President Barack Obama's face with a Hitler mustache and the distinctive blond braids of former Prime Minister Yulia Tymoshenko.

Alarmist rumors have proliferated since Russia began calling the Ukraine leadership fascist. One popular claim is that the Kiev government has hatched a plan to "exterminate" Russian-speakers in the east. The rumors feed into Putin's argument that Moscow needs to protect ethnic Russians in Ukraine.

"They already have it all planned out," said retired coal miner Volodymyr Chernenko. "In the social networks, they say that a partisan war should be waged, and they list the names of those whose throats should be slashed and who should be blown up."

Russian news media regularly distort information to make it fit the black-and-white World War II mindset, condoning vigilante violence.

Pro-Kremlin Life News television recently showed footage of gangs wearing St. George ribbons — the symbol of the pro-Russia movement — viciously beating marchers at a peaceful Ukrainian unity rally.

Instead of condemning the brutality, the TV anchor announced: "Donetsk self-defense broke up a neo-Nazi march."

Russian officials have gradually adopted the media's World War II rhetoric.

The Russian foreign ministry quoted Mamontov's concentration camp report in a statement and went further, asking: "Is the Kiev regime going to throw discontented citizens from the country's southeast in there?"

Spitzy Reinhard

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Reinhard Nikolaus Karl Spitzy ( 11. Februar 1912 in Graz ;  2. November 2010 in Maria Alm am Steinernen Meer) war ein ehemaliger SS-Hauptsturmführer (ab 1938), österreichischer beziehungsweise deutscher Diplomat, NS-Funktionär und persönlicher Referent Ribbentrops.

Der Sohn von Hans Spitzy besuchte das Schottengymnasium in Wien, dann eine Fliegerschule und Offizierschule. Der NSDAP und SA trat er im Oktober 1931 bei, der SS im Januar 1932. 1934 war er an den Vorbereitungen zum sogenannten Juliputsch in Österreich beteiligt. Er studierte bis 1934 an der Universität, 1936 erwarb er an der École libre des sciences politiques in Paris das Diplom der Section Diplomatique mit Auszeichnung. 1936 bis 1938 war er Sekretär des deutschen Botschafters (Joachim von Ribbentrop) in London, mit dem er 1938 ins Auswärtige Amt zurückkehrt. Tätigkeit im Ministerbüro Ribbentrops. Später (1939) Attaché, Adjutant und persönlicher Referent des Außenministers Ribbentrop in Wien. Nach Kriegsausbruch übernahm er die Vertretung US-amerikanischer Unternehmen in Deutschland. 

Bis zum Sommer 1941 war er Sonderführer des Amtes Ausland/Abwehr des OKW (Wilhelm Canaris) zeitweise innerhalb des Regiment Brandenburg der Abwehr. Im August 1942 wurde er nach Spanien als Exportreferent der deutschen Waffenmission (offizieller Vertreter von Škoda) zur nachrichtendienstlichen Tätigkeit abkommandiert. Spitzy arbeitete ab 1943 mit Walter Schellenberg im Reichssicherheitshauptamt und Prinz Max Egon zu Hohenlohe-Langenburg (1897-1968) zusammen. Er nahm an Gesprächen teil, die Hohenlohe-Langenburg mit dem amerikanischen Geheimdienst in Bern führte, dem Office of Strategic Services (OSS), geleitet von Allen Dulles.

Nach Ende des Zweiten Weltkriegs konnte sich Spitzy, der auf der alliierten Fahndungsliste stand, in spanischen Klöstern verstecken. Er floh 1948 nach Argentinien, wo er als Pflanzer in Arroyo Nancay tätig war. Ab Januar 1958 hielt er sich wieder in Österreich auf, wo er seit 1989 in Maria Alm am Steinernen Meer, OT Hinterthal, lebte.

 

 

Reinhard Spitzy, the son of Hans Spitzy, was born in Graz, Germany, on 11th February 1912. Spitzy was educated in Vienna. He then attended a military school. A supporter of Adolf Hitler he joined the Nazi Party in October, 1931 and the SS in January, 1932. In 1936 he was appointed secretary to Joachim von Ribbentrop, the German Ambassador in London. In 1938 he returned to the Foreign Office in Berlin with Ribbentrop. He was a regular visitor to the Reich Chancellery where he met Eva Braun. He later recalled: "Hitler wanted to be absolutely free, and she should give him a small bourgeois home with cake and tea. Hitler didn't want to have a socially high person.

He could have had them, but he didn't want to have a woman who would discuss with him political questions or who would try to have her influence, and that Eva Braun never did. Eva Braun didn't interfere in politics." He claims that Eva Braun had some privileges that enabled her to do what was forbidden to others: "She was allowed to sing, to dance, to paint her nails with red paint, and she was allowed to smoke a cigarette outside. Meanwhile, we had to go to the loo to smoke... Hitler had a very good nose, and it was forbidden to smoke. But Eva Braun was allowed everything."

After the outbreak of the Second World War he was involved in negotiations with United States companies in Germany. By the summer of 1941, he was was working with Wilhelm Canaris, head of German military intelligence, the Abwehr. Spitzy worked from 1943 with Walter Schellenberg and Prince Max Egon zu Hohenlohe-Langenburg in the Reich Security Main Office. After the war, Spitzy, who was on the wanted list and for a couple of years hid in Spanish monasteries. He fled to Argentina in 1948. He did not return to Germany until January 1958. Reinhard Spitzy died on 2nd November, 2010.

"Der 1. Mai ist der schönste Tag"

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Der Arbeiterbewegung fühlte sich die heute 96-jährige Katharina Weritz schon als Kind verbunden. Sie würde auch heute noch gern mitmarschieren.

Erinnerungen aus einem selbstbewussten, entbehrungsreichen Arbeiterleben: Katharina Weritz

Erinnerungen aus einem selbstbewussten, entbehrungsreichen Arbeiterleben: Katharina Weritz

Als Kind bastelte sie rote Papiernelken, als junge Frau leistete sie bei der BBU Männerarbeit: Dass die Arbeiterbewegung für Kathrina Weritz große Bedeutung hat, ist klar.

"Wir hatten damals nichts Vernünftiges zum Anziehen und Essen. Morgens und abends gab es Sterz, mittags Erdäpfel", erinnert sich Katharina Weritz, die am 6. Mai 97 Jahre alt wird, an ihre Kindheit in den 1920er Jahren. Für das kleine Mädchen in Kreuth bei Bleiberg war eine Semmel der Inbegriff von Luxus: "Der Fina-Bäck hat bei Todesfällen den Trauernden ein Netz voll Semmeln geschenkt. Ich dachte: Wie schön wäre es, wenn bei uns einmal jemand sterben würde."

Ihr Vater war Bergmann bei der BBU und musste acht Kinder ernähren. "Eigentlich wären wir 17 gewesen, aber die Schwachen sind früh gestorben."

Kathis größte Freude war der 1. Mai. "Der schönste Tag im Jahr. Vorher haben wir in der Schule rote Papiernelken gebastelt und sie billig verkauft", erzählt sie. Natürlich nicht für sich, sondern für die Roten Falken und den Schutzbund. Als Jugendliche fertigte sie Transparente mit Parolen, die sie stolz trug. Seit damals ist sie der Arbeiterbewegung verbunden. Es traf sie hart, als Bundeskanzler Dollfuß 1933 den Schutzbund auflöste und im Februar 1934 mit Panzern auf Arbeiter schießen ließ. "Mein Vater sagte: ,Das Mandl jagen wir mit einem nassen Fetzen davon.' Leider hat er sich getäuscht."

Ihre Brüder, ihr späterer Mann und sie gaben nicht klein bei. Am 1. Mai 1934 marschierte Katharina trotz Verbot in vorderster Reihe mit. "Wir sind mit Musik auf die Heimwehr und ihre aufgepflanzten Bajonetten zugegangen. Sie konnten uns nicht aufhalten." Da leuchten ihre Augen. Monate später wurden sie alle wegen der Herstellung von Flugzetteln mit illegalen Parolen verhaftet. "Meinen Vater, meine Schwägerin und mich haben sie um vier Uhr früh als Letzte geholt. In den zwölfstündigen Verhören haben wir immer wieder gesagt, dass wir von nichts wissen." Getreu des Familienrezepts: "Sagst du Ja, bleibst du da, sagst du Nein, gehst du heim." Bis zum Heimgehen musste sie aber noch drei Monate warten - im Gefängnis.

"Fürchterliche Zeit"

Die Zeit war "fürchterlich. Viele Arbeitslose, nichts zu essen." Sie hatte Glück und ergatterte einen Job im Bergwerk. Glück? Jede Woche 48 Stunden knochenharte Männerarbeit unter erschwerten Bedingungen: "In Winternächten froren uns die Zehen an den Holzzockeln fest und bei Schnee kamen wir durchnässt zur Arbeit." Sie schuftete mit Schwester Anna an großen Maschinen, und wenn ein Lastenträger ausfiel, sprang sie ein. "Dann bekam ich ein paar Groschen mehr. Ich habe 12 Schilling verdient, sechs Schilling für Kost, blieben sechs für mich. Ein Wintermantel kostete 36 Schilling." Als ihre Tochter zur Welt kam, gab sie die Schinderei auf. Später folgte ein Sohn.

Mit Nationalsozialisten hatte sie nichts am Hut. "Das Denunziantentum war furchtbar. Man konnte niemandem trauen." Ihr Bruder Johann war zweieinhalb Jahre im KZ Dachau, weil er einen ausländischen Sender gehört hatte; ihren Cousin Josef schickte die Gestapo in eine Strafkompanie: "Als ihn Bekannte mit ,Heil Hitler' grüßten, meinte er, Hitler müsse man wirklich heilen." Berichte, Hitler hätte die Arbeitslosigkeit beseitigt, ärgern sie: "Der hat die Männer eingezogen oder eingesperrt und sie dann verrecken lassen und wir Frauen mussten die Männerarbeit leisten."

Auch diese Zeit ging vorüber und nach dem Krieg konnte sie endlich wieder ihren heiß geliebten 1. Mai feiern, den immer noch schönsten Tag im Jahr. Mit Paul, den sie 1938 geheiratet hatte und mit dem sie 2008 Gnadenhochzeit feierte, zog sie nach 1945 nach Weissenstein, wo er von 1962 bis 1982 Bürgermeister war. Bedauernd sahen sie, wie der 1. Mai an Bedeutung verlor. Ihre Erklärung: "Die Politiker kassieren zu viel, die haben sich zu sehr von den Arbeitern entfernt."

Vor zwei Jahren starb ihr Mann und mit ihm ihre Lebensfreude. Dank ihrer Betreuerin, die sie täglich besucht, kam die Freude zurück und mit ihr ein neues Ziel. "Meine Lebenskerze ist nur mehr ein Stumperl, aber ich habe zum Herrgott gebetet, dass er mir noch drei Jahre schenkt. Dann werde ich 100 und die Betreuerin 50. Das wollen wir feiern."

Was macht sie heute am 1. Mai? "Ich bleib daheim. Aber ganz ehrlich: "Ich würde am liebsten noch immer mitmarschieren."

Lenz Siegfried

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Siegfried Lenz, né le 17 mars 1926 à Lyck en Prusse-Orientale (aujourd'hui Ełk en Pologne), est l'un des écrivains allemands les plus connus de la littérature de l'après-guerre et d'aujourd'hui, et un scénariste allemand. 

Il est l'auteur de quatorze romans et de nombreux recueils de courtes histoires, d'essais et de pièces radiophoniques ou théâtrales. Il a obtenu le Prix Goethe à Francfort-sur-le-Main en 1999. Lenz est le fils d'un officier de la douane. Il finit ses études en 1943 et est enrôlé dans la marine allemande. Selon des documents du fichier central du parti nazi, il aurait adhéré à ce dernier le 12 juillet 1943. 

Peu avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, au Danemark, il déserte, mais est fait prisonnier de guerre à Schleswig-Holstein. La guerre finie, il étudie la philosophie, l'anglais et l'histoire de la littérature à l'université de Hambourg.

Il interrompt rapidement ses études mais est tout de même engagé au quotidien allemand Die Welt, dont il est rédacteur en chef de 1950 à 1951. C'est là qu'il rencontre celle qu'il épousera en 1949, Liselotte (décédée le 5 février 2006). Dès 1951, Lenz travaille comme écrivain indépendant à Hambourg. Depuis 2003, il est professeur honoraire à l'université Heinrich Heine de Düsseldorf.

Publications

  • Le bateau-phare, Paris, P. Belfond, 1986 (Das Feuerschiff, nouvelles, paru en 1960)
  • Champ de tir, Paris, De Fallois/L'Âge d'homme, 1989 (Exerzierplatz, 1986)
  • Le dernier bateau, Paris, R. Laffont, 2001
  • La leçon d'allemand, Paris, R. Laffont, 1971 (Deutschstunde, roman, 1968)
  • La nuit des otages , 1965
  • Quand Einstein franchit l'Elbe près de Hambourg, Lausanne, L'Âge d'Homme, 1994 (Einstein überquert die Elbe bei Hamburg, nouvelle, 1975)
  • Les vagues du Balaton suivi de Le grand Wildenberg, Paris, Terrain vague, 1991
  • Une minute de silence, trad. Odile Demange, Paris, Laffont/Pavillons, 2009
 

"Mein Kampf": Ein von Adolf Hitler signiertes Exemplar kommt unter den Hammer

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Versteigerung. Ein von Adolf Hitler signiertes Exemplar von "Mein Kampf" soll in den USA versteigert werden. Das Mindestgebot liegt bei 20.000 Dollar.

Die Ausgabe von Hitlers "Mein Kampf"

Die Ausgabe von Hitlers "Mein Kampf"

Los Angeles. In den USA soll eine von Adolf Hitler signierte Ausgabe von "Mein Kampf" versteigert werden. Das Auktionshaus Nate Sanders kündigte am Dienstag in Los Angeles an, dass das doppelbändige Exemplar der Hetzschrift bei einer Onlineversteigerung am Donnerstag unter den Hammer kommen werde.

Die Ausgabe enthält demnach eine persönliche Widmung Hitlers für Josef Bauer, eines der ersten NSDAP-Mitglieder und Teilnehmer des erfolglosen Hitlerputsches 1923 in München. Den Angaben zufolge schenkte Hitler das Buch Bauer wahrscheinlich zu Weihnachten.

"Mein Kampf": Ein von Adolf Hitler signiertes Exemplar kommt unter den Hammer

Hitler hatte nach dem Putschversuch während seiner Festungshaft mit der Arbeit an "Mein Kampf" begonnen und die Schrift nach seiner Freilassung beendet. Die beiden Bände des Propagandabuches, in dem der spätere Diktator und Massenvernichter die nationalsozialistische Weltanschauung darlegte, erschienen 1925 und 1926. Das Auktionshaus gab keine Schätzung zum Verkaufspreis der signierten Ausgabe ab. Das Mindestgebot liegt bei 20.000 Dollar (14.500 Euro).

Ebenfalls versteigert werden soll ein Ledermantel von Hitlers Architekt und Rüstungsminister Albert Speer. Im Inneren des Mantels ist den Angaben zufolge Speers Name eingenäht. Außerdem beweise eine auf Speer ausgestellte Rechnung die Echtheit des Kleidungsstückes, erklärte das Auktionshaus. Nach dem Zweiten Weltkrieg hatte ein nicht identifizierter Soldat der Alliierten den Ledermantel an sich genommen. Das Mindestgebot liegt bei 5.000 Dollar.

Ukraine-Konflikt: Kanzlerin bittet Putin um Hilfe für OSZE-Geiseln

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Kanzlerin Merkel drängt auf eine Freilassung der in der Ostukraine gefangenen Militärbeobachter - und sucht Hilfe bei Russlands Präsident Putin. Der stellt eine Forderung.

Russlands Präsident Putin: Ukraine muss Armee aus Südosten zurückziehen

Russlands Präsident Putin: Ukraine muss Armee aus Südosten zurückziehen

Berlin/Moskau - Angela Merkel (CDU) hat Wladimir Putin um Hilfe gebeten. Nach Angaben des Kreml soll die Kanzlerin den russischen Präsidenten aufgefordert haben, sich für die Freilassung der gefangenen OSZE-Beobachter in der Ostukraine einzusetzen. In einem Telefonat habe die Kanzlerin Putin gebeten, "die Freilassung von Militärbeobachtern aus mehreren europäischen Staaten einschließlich Deutschlands zu unterstützen".

Putin forderte in dem Telefonat, ukrainische Truppen müssten sich aus dem Südosten des Landes zurückziehen. Ein Ende der Gewalt in der umkämpften Gegend sei ein zentrales Ziel, sagte Putin laut der Nachrichtenagentur Reuters.

Prorussische Milizen halten seit Freitag sieben Militärbeobachter der Organisation für Sicherheit und Zusammenarbeit in Europa (OSZE) fest. Unter ihnen sind vier Deutsche. Putin hatte am Dienstag im Fernsehen gesagt, er hoffe auf ihre baldige Freilassung. Diese verzögerte sich am Mittwoch nach Angaben des Milizenführers Wjatscheslaw Ponomarjow aber "aus technischen Gründen".

Putin wie Merkel hätten bei ihrem Telefongespräch die Notwendigkeit betont, "das Vermittlungspotential der OSZE in der Ukraine im höchstmöglichen Maß einzusetzen", erklärte der Kreml weiter. Der russische Außenminister Sergej Lawrow hatte zuvor Verhandlungen zwischen der Übergangsregierung in Kiew und Vertretern der Regionen unter Aufsicht der OSZE vorgeschlagen.

Gleichzeitig übte das russische Außenministerium harsche Kritik an Ukraines Übergangsregierung: Einen "Schwindel" nannte es den Vorschlag von Premierminister Arseni Jazenjuk, ein Referendum über die Einheit der Ukraine abzuhalten. Eine solche Abstimmung werde die Spaltung des Landes nur vertiefen. Die Militäraktionen der Regierung in Kiew wurden in einem Statement als "zynisch" bezeichnet, da sie sich gegen die eigenen Leute richteten.

Die ukrainische Regierung hatte die Armee am Mittwoch in "volle Kampfbereitschaft" versetzt. Interimspräsident Alexander Turtschinow räumte jedoch gleichzeitig ein, die Sicherheitskräfte seien "hilflos" gegenüber den prorussischen Separatisten. Diese kontrollieren inzwischen mehr als ein Dutzend Städte im Osten des Landes.

Monroe Marilyn

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Née le 1er juin 1926 à 9h30 du matin au Los Angeles Général Hospital. Sur le certificat de naissance on peut lire Norma Jeane Mortensen mais elle fut parfois appelée Norma Jeane Baker. 

Marilyn Monroe

Marilyn Monroe

On ignore qui est vraiment son père, le nom de Mortensen est celui du second mari de sa mère mais celui-ci l'aurait quittée avant la naissance de Norma Jeane. D'autre part, la mère de Norma Jeane avait une liaison avec un de ses collègues de travail pendant l'absence de son mari et cela durant plusieurs mois. L'enfance de Norma Jeane est assez chaotique. Sa mère la place en famille d'adoption alors que le bébé n'est âgé que de quelques jours. Sa mère ne vient la voir que le week-end et parfois reste longtemps sans voir sa fille car elle fait de fréquents séjours en hôpitaux psychiatriques. Il semble que cela soit un trait particulier à la famille maternelle de Norma Jeane.

Les sept premières années de la petite fille sont assez stables. Ayant mis assez d'argent de côté pour s'offrir un bungalow la mère de Norma Jeane récupère sa fille. Cette situation ne dure pas longtemps car sa mère est de nouveau internée en clinique psychiatrique. Norma Jeane est confiée à diverses familles d'adoption et orphelinats sous la tutelle de sa "tante" Grace une amie de sa mère. Mais lorsque Grace décide de se marier elle délaisse quelque peu Norma Jeane, celle-ci n'ayant pas une enfance très gaie en est très éprouvée. Grace obtient la tutelle officielle de l'enfant et celle-ci vient donc vivre avec Grace, son mari et occasionnellement les enfants de celui-ci.

A 16 ans Norma Jeane épouse Jim Dougherty un voisin de 5 ans son aîné. Mariage quelque peu "arrangé" par "tante Grace". La cérémonie à lieu le 19 juin 1942 à 20h30. Norma Jeane entame une vie de femme au foyer, mais la guerre incite son mari à s'engager dans la marine. Malgré la fréquentation assidue du cinéma de son quartier Norma Jeane s'ennuie ferme. Elle trouve du travail comme vérificatrice de parachutes à la R. Plane Co.

C'est un photographe de l'armée ayant pour consigne de photographier des femmes au travail pour relever le moral des troupes qui la remarque. Elle fait la couverture du magazine "Fank" du 26 juin 1945. Pleine d'assurance et nourrie de rêves de gloire depuis son enfance, elle se présente à l'agence de mannequins d'Emmeline Snively "Blue Book". C'est Miss Snively qui l'incite à se décolorer en blonde pour plus de "piquant". Elle commence alors à se dire que la carrière de mannequin est incompatible avec celle d'épouse et malgré les réticences de Jim obtient le divorce qui sera prononcé le 2 octobre 1946.

Dès 1946 elle fait la couverture de tous les magazines, Miss Snively lui arrange une entrevue avec Ben Lyon le recruteur de talents de la 20th Century Fox qui lui permit de faire un bout d'essai. Le verdict est sans appel : elle est pourvue d'une qualité déterminante, le "sex-appeal". Daryl Zanuck donna l'ordre à Lyon de lui faire signer un contrat. Mais Lyon a une initiative de génie c'est de donner un nouveau nom à cette nouvelle femme. Il propose Marilyn en hommage à l'actrice Marilyn Miller et c'est Norma Jeane qui propose Monroe le nom de famille de sa grand-mère maternelle. Elle n'accepta néanmoins d'en faire son nom légal que 7 ans avant sa mort.

Elle tourne deux petits rôles pour la Fox mais son contrat n'est pas renouvelé. Elle signe alors un contrat d'essai de 6 mois avec la Columbia où elle joue quelques rôles secondaires dans des films de série B. Pendant ce temps elle prend des cours d'art dramatique et de diction. La Columbia ne renouvelle pas son contrat. Marilyn se trouve au chômage. Elle accepte alors de poser pour de nombreux reportages photographiques notamment avec Tom Kelley qui réalisa le fameux calendrier scandale ou elle pose nue.

En 1950 Groucho Marx l'engage pour le film "La pêche au trésor" car selon ses dires "elle a le plus beau cul de la profession !" Depuis quelques mois elle vit avec Johnny Hyde un agent important et fortuné qui veut l'épouser et en faire son héritière mais elle ne veut pas en entendre parler. Il arrive quand même avant sa mort à faire engager Marilyn pour le film de John Huston "Asphalt Jungle". A la sortie du film c'est un gros succès personnel pour Marilyn. La M.G.M. est submergée de courrier à son sujet mais lui refuse un contrat. La Fox l'engage. Sa carrière est lancée. C'est alors qu'éclate le scandale du calendrier (en 1952). La Fox affolé demande à sa vedette de nier qu'il s'agit d'elle. Marilyn refuse et s'explique publiquement. "J'avais besoin d'argent" dira-t-elle.

Au sujet du scandale de ce calendrier, la poste estima qu'il avait un caractère pornographique et en interdit la diffusion dans certains états. Une version retouchée est alors apparue avec des vêtements dessinés sur la photo originale.

Début 1952, elle rencontre Joe DiMaggio, idole du base-ball. Ils se marient le 24 janvier 1954, mais Joe ne supporte pas le succès de Marilyn, le regard des hommes sur elle, ses décolletés et ses jupes moulantes, le divorce est prononcé le 27 octobre 1954.

Marilyn est avide de respectabilité selon ses dires, elle rêve d'un foyer, d'enfants, d'une vie normale en parallèle à sa carrière. Cela semble bien sûr assez difficile à concilier. Celle qui reçoit ± 250 demandes en mariage par semaine entreprend de soigner son image de marque et part à New York suivre les cours de l'"Actors Studio" dirigé par Lee Strasberg. Elle y recueille beaucoup de satisfactions et de gratifications tant elle se montre bonne élève.

À l'époque on la voit beaucoup au bras de Marlon Brando. C'est aussi à cette période que s'amorce sa relation avec Arthur Miller. Auteur dramatique, marié et père de 2 enfants, celui-ci obtient le divorce d'avec sa femme le 11 juin 1956 et épouse Marilyn le 29 juin 1956 (mariage civil). Le 1er juillet eu lieu une cérémonie juive traditionnelle, Marilyn s'étant convertie au Judaïsme. Toujours en recherche d'une "vraie" famille, elle s'intègre totalement à la cellule familiale de Miller, ses 2 enfants et ses parents. L'été 1956 passé à Amagansett fut l'époque la plus heureuse de la vie de Marilyn. En Juillet elle se découvre avec joie enceinte mais c'est un bonheur de courte durée car il s'agit d'une grossesse extra-utérine qu'il faut interrompre au grand désespoir de Marilyn qui sombre dans la dépression. A deux reprises on la sauve d'overdoses de barbituriques.

Le métier d'écrivain de Miller l'oblige à une certaine solitude qui au début, semble convenir à Marilyn, mais à la longue, l'isolement lui pèse et Miller insiste pour qu'elle accepte le tournage de "Certains l'aiment chaud". Sur les plateaux de cinéma elle agace tout le monde par ses caprices et aussi ses nombreux retards. Fin décembre, elle fait une fausse couche et même le triomphe de "certains l'aiment chaud" ne la sort pas de sa déprime. Son couple se détériore. Pendant le tournage du film "Le milliardaire" le bruit court d'une idylle entre Marilyn et Yves Montand. Il est plus probable que Marilyn ait eu un béguin pour lui mais qu'il n'ait pas voulu de cette aventure. Pendant le tournage du film "Les désaxés" spécialement réécrit par Miller pour Marilyn, les relations du couple vont de mal en pis. Ils se séparent en novembre 1960. Le divorce sera prononcé le 20 janvier 1961. Suit alors une longue période de dépression. Séjours en clinique, abus d'alcool et de médicaments.

Début 1962 Marilyn à (probablement) une liaison avec Robert Kennedy. Cela semble lui remonter le moral, elle entame le tournage d'un autre film. Il est plus que possible qu'elle ait eu aussi une liaison avec le Président Kennedy. Paradoxalement, après sa mort, on trouvera une lettre inachevée adressée à Joe DiMaggio dans laquelle elle lui fait part de son intention de se remarier avec lui...

En mai 1962, elle est conviée à chanter "Happy Birthday" au Madison Square Garden pour l'anniversaire du Président Kennedy. Mais elle l'interprète à sa manière en chantant, susurrant, haletant... Ce à quoi le Président répondit : "Après d'aussi douces paroles, je peux prendre ma retraite". Le tournage de "Quelque chose doit craquer" est interrompu en juin 1962, Marilyn étant trop épuisée physiquement ne peut continuer. Elle sera contrainte ainsi que Dean Martin son partenaire (qui prend sa défense) à payer des dommages et intérêts à la Fox pour rupture de contrat.

Le matin du 5 août 1962 on découvre Marilyn morte à son domicile. Officiellement l'enquête conclut à un suicide, mais saura-t-on jamais ce qui s'est réellement passé? Plus de 30 ans ont passés et le mythe Marilyn est toujours bien vivant.

Dell'Utri Marcello

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Marcello Dell'Utri, né le 11 septembre 1941 à Palerme (Sicile), est un homme politique italien, ancien sénateur et député européen. Il a commencé sa vie professionnelle comme employé de banque en Sicile, avant de rejoindre la Fininvest, la holding de Silvio Berlusconi

Marcello Dell'Utri a fait ses études secondaires au collège Capizzi à Bronte, puis à Palerme chez les Salésiens à l'institution « Don Bosco », puis chez les Jésuites de l'institution « Gonzaga » . Il est marié et père de quatre enfants. Après avoir obtenu le baccalauréat à Palerme, il poursuit des études de droit à l'université de Milan, où il fait la connaissance de Silvio Berlusconi. Dès 1964, à 23 ans, il travaille comme secrétaire pour Berlusconi, qui sponsorise la petite équipe de football dont Dell'Utri est l'entraîneur.

Marcello Dell'Utri commence sa carrière professionnelle en 1965 dans le sport en créant à Rome le centre Elis, école de formation sportive de l'Opus Dei. En 1967, il retourne à Palerme, où il exerce la fonction de directeur sportif de l'Athletic Club Bacigalupo. À cette époque il fit la connaissance des boss mafieux Vittorio Mangano et Gaetano Cinà. Trois ans plus tard, en 1970, il commence à travailler pour la Caisse d'épargne des régions siciliennes (Cassa di Risparmio delle province siciliane) à Catane puis l'année suivante à la filiale de Belmonte Mezzagno. En 1973, il est promu à la direction générale de la Sicilcassa à Palerme, au service du crédit agraire. L'année suivante (1974), Silvio Berlusconi a besoin de lui à Milan pour occuper un poste d'assistant dans la société Edilnord. Il suivra notamment les travaux de restructuration de la villa d'Arcore in Brianza acheté par Berlusconi pour une petite fraction de sa valeur de l'immobilier avec l'intermédiation de l'avocat Cesare Previti, au prix de 500 millions de lires.

En 1977, il démissionne d'Edilnord et se fait embaucher par la société Inim de Rapisarda, qui entretient des relations avec des personnages de la mafia tels que Ciancimino, l'ex-maire de Palerme, et les Cuntrera-Caruana. Il devient ensuite administrateur délégué de la société Bresciano Costruzioni, qui quelques années plus tard sera déclarée en banqueroute frauduleuse. En 1980, il revient auprès de Berlusconi pour travailler dans le secteur de la publicité. Il deviendra par la suite président et administrateur délégué de la société Publitalia. Cette société fondée par Berlusconi est la concessionnaire des chaînes de télévision du groupe Fininvest. En 1984, il est promu administrateur délégué du groupe Fininvest. En 1999, il a négocié judiciairement peine de deux ans et trois mois de prison pour fausses factures et fraude fiscale dans la gestion de Publitalia '80 à Turin.

Marcello Dell'Utri est un des fondateurs de Forza Italia, le mouvement né en 1994 à partir des cadres de Publitalia, la régie publicitaire de l'empire médiatique du chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi. En 1996, il est élu député au parlement italien et en 1999, parlementaire européen. Puis en 2001, il est élu sénateur italien dans le collège no 1 de Milan. Marcello Dell'Utri aurait commencé dès 1992 à tâter le terrain en vue de la création d'un éventuel nouveau parti politique en commanditant notamment des premiers sondages ou analyses politiques. Proche de Silvio Berlusconi, Marcello Dell'Utri avait été désigné récemment comme l'un des quatre principaux responsables de l'encadrement de son parti, Forza Italia. Il est président de la Fondazione Biblioteca di via Senato. En 1999, il fonde le réseau national d'associations culturelles Il Circolo, qui se veut une aire de libre échange de la pensée libérale et qui compte aujourd'hui environ 210 cercles constitués, dont 60 par des jeunes.

Marcello Dell'Utri a été poursuivi et condamné pour complicité d'association mafieuse. Il est accusé d'avoir apporté son concours, et non d'avoir investi lui-même l'argent de la mafia italienne. Le sénateur est accusé, entre autres, d'avoir apporté son concours aux investissements de la mafia sicilienne Cosa Nostra depuis la fin des années 1970 dans la Fininvest, la holding de Silvio Berlusconi. Les magistrats l'ont qualifié durant le procès d'ambassadeur de la Cosa Nostra à Milan. Marcello Dell'Utri a aussi été accusé d'avoir été « l'intermédiaire et l'homme providentiel intervenu pour résoudre les problèmes d'organisation de la mafia » en préparant l'arrivée sur la scène politique italienne de forces bien disposées à l'égard de Cosa Nostra, selon le réquisitoire. L'accusation s'appuie en particulier sur des dépositions du mafieux repenti Nino Giuffrè, arrêté en 2002 et considéré comme un proche du chef suprême de Cosa Nostra Bernardo Provenzano, ou encore de Gaspare Spatuzza, qui témoigna en 2009 lors de son procès en appel. Plus de 200 journalistes étaient accrédités lors de ce procès.

Le 11 décembre 2004, Marcello Dell'Utri été condamné à neuf ans de prison par un tribunal de Palerme pour complicité d'association mafieuse. Le tribunal de Palerme, qui se prononçait en première instance, a également condamné Marcello Dell'Utri, 63 ans, à une interdiction à vie d'exercer une charge publique. Le jugement a été annoncé par un groupe de trois juges après des délibérations particulièrement longues (13 jours) et à l'issue d'un procès de sept ans. Le 9 mars 2012 la Cour de cassation annule la décision préalablement rendue (qui fixait une condamnation de 7 ans de prison) car les charges de collusion avec la mafia n'étaient pas suffisantes, sur une période donnée, pour mener à une condamnation et renvoi la . Après avoir appris la nouvelle, Marcello Dell'Utri déclare : « J'ai enfin été jugé sereinement ». Silvio Berlusconi également intervient à propos de ce fait en disant : « Je suis satisfait, je n'ai jamais douté de lui »

La Cour d'appel confirme le 13 janvier 2014, la culpabilité de Dell'utri et la condamnation à 7 ans de prison pour "complicité d'association mafieuse". Le 11 avril 2014, la Cour d'appel a déclaré Marcello Dell'Utri fugitif. Dell'Utri « disparait » selon la déclaration du Département des enquêtes anti-mafia de Palerme , qui avait été déléguée de lui notifier l'ordre de placement en détention délivré par la troisième chambre de la Cour d'appel criminel de Palerme. La police antimafia italienne avait indiqué qu'il était «introuvable» et le considérait comme en fuite.

Ayant constaté la fuite, depuis 11.04.2014, M. Dell'Utri fait l'objet d'un mandat d'arrêt européen valide pour toute l'Union européenne et une notice rouge international diffusée par l'Interpol en conjonction avec la Direction des enquêtes anti-mafia. Dell'Utri est donc identifié sur le territoire libanais grâce à les informations relatives à les enregistrements téléphoniques et une carte de crédit en sa possession utilisé pour les paiements et ensuite détenus dans un hôtel à Beyrouth , au Liban , le 12 avril , 2014. l'opération a été menée localement par l'intelligence libanaise qui a arrêté Dell'Utri à l'intérieur du Intercontinental Phoenicia . Dell'Utri avait quitté l'Italie au début avril selon les informations publiées par le Département des enquêtes anti-mafia de Palerme. Après la capture a commencé les procédures d'extradition prévoyant le transfert du détenu, actuellement dans les centres de détention au Liban , en Italie de sitôt .

Cosa nostra

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Cosa nostra (Ce qui est à nous ou Notre chose) est le nom de la mafia sicilienne (bien qu'une seconde organisation, la Stidda, soit implantée dans le sud de l'île). Elle est aussi surnommée « La Piovra », la pieuvre pour ses réseaux tentaculaires et pour sa capacité à renouveler ses réseaux comme la pieuvre lorsqu'elle perd une de ses tentacules. 

Cosa nostra

En Sicile, elle a aussi été surnommée pendant longtemps Società onorata (l'« honorable société »). Cette appellation venait du fait que la Cosa nostra avait des règles d'honneur très strictes, telles que l'interdiction de s'en prendre aux femmes et aux enfants ; l'adultère, le proxénétisme et le trafic de drogue ont ainsi été longtemps proscrits des « familles » siciliennes. Aujourd'hui, la plupart de ces principes ont été nettement délaissés, surtout pour faire face à la concurrence d'autres clans mafieux moins regardants sur les principes (mafia russe, mafia albanaise, etc.). À ce jour, Cosa nostra refuse toujours de s'adonner aux enlèvements contre rançon. Elle est considérée par de nombreux spécialistes comme l'organisation criminelle la plus influente en Europe.

Du fait de l'immigration massive d'italiens du Mezzorgiorno à la fin du XIXe siècle, elle est également présente aux États-Unis, au Canada, en Australie et en Amérique latine. Les membres de la Cosa nostra sont appelés « mafieux » ou « mafistes » en français et « Mafioso » au singulier et « mafiosi » au pluriel en italien. Elle était considérée comme l'organisation la plus puissante jusqu'au début des années 2000. Mais la répression des autorités semble l'avoir affaiblie au profit de la Ndrangheta qui possède, depuis 2006, 80% du trafic de cocaïne en Europe. Il a été longtemps débattu des origines médiévales ou non de la Mafia. Le Pentito décédé Tommaso Buscetta a pensé que oui, alors que les lettrés modernes pensent maintenant autrement. Il est possible que la mafia « originelle » ait été constituée comme une société secrète dont l’objectif avoué était de protéger la population sicilienne de la menace des maraudeurs espagnols au XVe siècle . Cependant, il y a très peu de preuves historiques qui abondent dans ce sens. Il est également concevable que le mythe de « Robin des Bois » ait été perpétué par les premiers mafiosi notoires dans le but de gagner la bienveillance et la confiance des Siciliens.

Après les révolutions de 1848 et 1860, la Sicile avait sombré dans l’anarchie la plus totale. Les premiers mafiosi, alors bandes de hors-la-loi, petites et éparses, contribuèrent par les armes à la confusion. Pour l’auteur John Dickie, leur objectif était de détruire les rapports de police et les preuves, ainsi que d’éliminer la police et les « pentiti » (repentis) en profitant du chaos ambiant. Cependant, une fois qu’un nouveau gouvernement fut établi à Rome et qu’il devint clair que la mafia ne serait plus à même de mener à bien ces actions, ils changèrent progressivement leurs méthodes et leurs techniques au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Protéger les grandes plantations de citronniers et les propriétés de la noblesse locale (parfois en son absence jusqu’à la remplacer) devinrent des affaires lucratives bien que dangereuses. Ces activités se déroulaient au début principalement à Palerme, mais la domination de la mafia sicilienne s’étendit bientôt dans tout l’ouest de la Sicile. Afin de renforcer les liens entre les bandes disparates et d’assurer ainsi de meilleurs profits et un environnement plus sûr, il est possible que la mafia telle que nous la connaissons ait été formée à ce moment, au milieu du XIXe siècle.

À partir de 1861, date à laquelle le nouvel état italien unifié prit contrôle de la Sicile et des états papaux, les Papes furent hostiles à l’État. Dès 1870, le Pape déclara être assailli par l’État italien et les catholiques furent fortement encouragés à refuser de coopérer avec lui. En règle générale, en Italie, cela prit un caractère paisible. La Sicile était fortement catholique, dans un sens toutefois plus communautaire qu'intellectuel ou théologique, et se méfiait traditionnellement des étrangers. La friction entre l’Église et l’État donna un grand avantage aux bandes criminelles violentes de Sicile qui pouvaient déclarer aux paysans et aux citadins que coopérer avec la police, qui représentait le nouvel État italien, était un acte anti-catholique. C’est pendant les deux décennies suivant l’unification de 1860 que le terme mafia est venu à l’attention du grand public, bien qu’il désignât alors davantage un système d’attitudes et de valeurs qu’une organisation. Elle était encore à l’image des contremaîtres qui dirigeaient les grandes propriétés agricoles en l’absence des propriétaires terriens (les nobles) qui résidaient le plus souvent à Palerme, Naples ou, après l’Unification, Rome et qui acquirent de fait un pouvoir local, notamment en termes d’impôts.

La première mention dans les annales judiciaires officielles du terme « mafia » apparaît à la fin du XIXe siècle, quand un certain Dr. Galati fut victime de menaces violentes par un mafioso local qui tentait de le chasser de son exploitation de citronniers afin de s’y installer. Les rackets de « protection », le vol de bétail et la corruption de fonctionnaires de l’État étaient les sources de revenus et les protections principales des premières mafias. La Cosa nostra a aussi fortement emprunté aux serments et rites maçonniques, comme la désormais célèbre cérémonie d’initiation. Pendant la période fasciste en Italie, Cesare Mori, le préfet (« de fer ») de Palerme de 1926 à 1929, utilisa les pouvoirs spéciaux qui lui furent accordés pour poursuivre en justice la Mafia, forçant beaucoup de mafiosi à fuir à l’étranger pour échapper à l’emprisonnement. Beaucoup se réfugièrent aux États-Unis (souvent en passant par le port du Havre) et parmi eux Joseph Bonanno, surnommé Joe Bananas, qui en vint à dominer la branche américaine de la Mafia.

Cependant, quand Mori commença à persécuter les mafiosi qui s’étaient réfugiés dans la hiérarchie fasciste, il fut destitué et les autorités fascistes proclamèrent que la Mafia avait été vaincue. Malgré ses attaques contre leurs confrères, Mussolini eut des partisans dans la mafia de New York, notamment Vito Genovese, qui était toutefois de Naples et non de Sicile. Après la chute du régime fasciste, la Mafia n’est redevenue puissante en Italie qu’avec la reddition du pays et l’occupation américaine. Les États-Unis ont utilisé les relations italiennes de mafiosi américains pendant le débarquement en Sicile et en Italie, en 1943. Lucky Luciano et d’autres mafiosi, qui avaient été emprisonnés pendant ce temps aux États-Unis, fournirent des informations au renseignement militaire américain et usèrent de l’influence de Luciano pour faciliter l’avancée des troupes. En outre le contrôle de Luciano sur les ports a empêché leur sabotage par les agents des forces de l’Axe.

Lucky Luciano nie cependant cette version des faits dans son livre testament. Certains affirment que le bureau américain des services stratégiques (OSS), le précurseur de la CIA, a délibérément permis à la mafia de retrouver sa position sociale et économique en tant qu’« État dans l’État » en Sicile et que cela fut, avec l’alliance États-Unis-Mafia forgée en 1943, année de la chute de Mussolini, le tournant décisif dans l’histoire de la mafia et les bases nouvelles pour son activité pendant les soixante années suivantes. D’autres, tel que l’historien palermitain Francesco Renda, ont nié l’existence de toute alliance de ce type. La mafia aurait plutôt exploité le chaos de la Sicile post-fasciste pour reconquérir sa base sociale. L’OSS en effet, en 1944, dans son « Rapport sur les Problèmes de la mafia » par l’agent W.E. Scotten, a noté les signes de résurgence de la mafia et a averti des périls qu’elle représentait pour l’ordre social et les progrès économiques.

Un bénéfice supplémentaire (dans la perspective américaine) aurait été que beaucoup de mafiosi siciliens étaient des anti-communistes purs et durs. Ils ont donc été vus comme de précieux alliés dans le cadre de la guerre froide. Ceux-ci auraient utilisé leurs services aussi bien dans l’industrie navale américaine pour éradiquer les éléments socialistes et communistes, que dans les mouvements de résistance durant la guerre ou dans les gouvernements d’après-guerre, locaux et régionaux, là où la Mafia avait la mainmise. Selon l'historien Alfred W. McCoy, Luciano a été autorisé à commander son réseau criminel de sa cellule de prison en échange de son assistance. Après la guerre, Luciano fut récompensé par une libération et une extradition vers l’Italie, où il put continuer sa carrière criminelle sans entrave. Il alla en Sicile en 1946 pour poursuivre ses activités et, selon le livre de McCoy, The Politics of Heroïn in South East Asia, Luciano forgea une alliance cruciale avec la mafia corse, menant au développement d’un vaste réseau international de trafic d’héroïne, initialement fourni par la Turquie et basé à Marseille – connue sous le nom de « French Connection ».

Plus tard, quand la Turquie a commencé à éliminer la production d’opium, il usa de ses relations avec les Corses pour ouvrir un dialogue avec les mafiosi corses expatriés au Sud-Vietnam. En collaboration avec les principaux patrons américains comme Santo Trafficante Jr, Luciano et ses successeurs profitèrent des conditions chaotiques en Asie du Sud-Est, résultant de la guerre du Vietnam, pour établir une base d’approvisionnement et de distribution hors d’atteinte dans le « Triangle d’or », laquelle redirigea bientôt des quantités énormes d’héroïne asiatique aux États-Unis, en Australie et dans les autres pays via l’armée américaine. Durant toute la guerre froide, la mafia entretient des liens avec les partis politiques italiens, notamment la Démocratie chrétienne qui gouverne quasiment sans interruption le pays jusqu'aux années 1980. Une Commission Anti-Mafia est mise en place en 1963, après plusieurs propositions restées lettre morte (en particulier après le massacre de Portella della Ginestra du 1er mai 1947 organisé par Salvatore Giuliano, dix jours après la victoire de la gauche aux élections locales, et en particulier du paysan sicilien Girolamo Li Causi, membre du Parti communiste italien (PCI).

D'autres propositions furent émises, en 1948 par le député communiste Giuseppe Berti, et en 1958 par l'ex-Premier ministre Ferruccio Parri, cette dernière étant rejetée par les politiciens siciliens membres de la Démocratie chrétienne, en particulier Bernardo Mattarella et Giovanni Gioia. Mais après une guerre des gangs à Palerme, en 1962, la création de la Commission devint enfin effective. La première Commission parlementaire sur les activités de la mafia, présidée par Paolo Rossi, du Parti socialiste démocratique italien, fut mise sur pieds en 1963. En mai 1965, le Parlement vota la loi 575, « Dispositions contre la mafia. » La Commission enquêta sur l'échec du procès contre Luciano Leggio. Danilo Dolci, surnommé le « Gandhi de Sicile », témoigna en 1967 contre les liens entre la mafia et la classe politique italienne, s'attirant les foudres de trois hauts responsables de la Démocratie chrétienne, dont le ministre Bernardo Mattarella. En 1972, neuf ans après le massacre de Ciaculli qui marqua le début de luttes fratricides au sein de la mafia, l'arrivée à la Commission anti-mafia du démocrate-chrétien Giovanni Matta, ex-membre du conseil municipal de Palerme, suscita un scandale, l'opposition de gauche accusant la Démocratie chrétienne au pouvoir de tout faire pour limiter les enquêtes de la Commission. Finalement toute la Commission dût démissionner, avant d'être reformée sans intégrer Matta .

Pour lutter contre la mafia, Peppino Impastato se porta candidat en 1978 sur la liste Democrazia Proletaria (un parti d'extrême gauche) aux élections municipales de Cinisi. Il fut assassiné dans la nuit du 8 au 9 mai 1978, pendant la campagne électorale. La Seconde Commission Antimafia fut mise sur pied en 1982, après l'assassinat en avril 1982 du membre de la Commission Pio La Torre, député communiste, et, en septembre 1982, du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, célèbre pour avoir capturé en septembre 1974 les fondateurs des premières Brigades rouges, Renato Curcio et Alberto Franceschini. Leader de la lutte antiterroriste, Chiesa avait été nommé préfet à Palerme le 1er mai 1982 pour mettre un terme aux violences commises lors de la Seconde guerre de la mafia (plus d'un millier d'homicides entre 1981 et 1983). L’Italie a réussi à donner quelques coups importants aux organisations mafieuses qui œuvraient sur son territoire et à partir de celui-ci. Les procès à grande échelle (l’Opération mains propres qui a concerné la mafia, mais pas seulement) dans les années 1990 ont permis l’arrestation de plusieurs figures emblématiques de la mafia locale, tout en mettant hors d’état de nuire de nombreux politiciens véreux (dont les fameux fermiers généraux qui collectaient les impôts, dont une partie leur revenait !).

L’assassinat particulièrement démonstratif du Général Carlo Alberto Dalla Chiesa, du magistrat Rosario Angelo Livatino, puis des juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino (au moyen d’une tonne de TNT dans chaque cas), même s’ils eurent l’effet d’un électrochoc avec les nouvelles lois anti-mafia votées qui reprenaient l’essentiel des théories de ce haut fonctionnaire de l’armée ou des deux magistrats, donna malheureusement un coup d’arrêt grave à cette action. C’est surtout les mentalités qui doivent évoluer : ne plus avoir peur de la mafia et ne plus la considérer comme une fatalité. Le 30 novembre 2004, plusieurs milliers de manifestants se sont retrouvés dans les rues de Naples, pour protester contre la mafia locale Camorra. En 2004, les règlements de compte entre bandes mafieuses rivales ont fait 139 morts, surtout dans les quartiers défavorisés de Scampia et de Secondigliano de cette même ville. Cette guerre mafieuse n’a pas encore atteint l’ampleur de celle qui avait fait 273 morts pour la seule année 1981. (Source : Le Monde, 1er décembre 2004). Plusieurs sites Web anti-mafia ont été créés comme Libera et Addiopizzo.

En 1993, la commission italienne d’enquête sur les phénomènes mafieux révéla que le principe de fonctionnement de la mafia avait des points communs avec celui de la franc-maçonnerie, pyramidale. L'étude de la mafia va de pair avec l'analyse de la société dans laquelle elle est née et s'est développée. La Sicile, en particulier sa région occidentale, est définie comme une société mafiogène (c'est-à-dire productrice de mafia) en raison de certaines caractéristiques, telle que l'acceptation, par une grande partie de la population, de la violence et de l'illégalité, la faiblesse de l'économie légale ou la fragilité du tissu social. Pour autant, cela n'est ni le produit d'un immuable ethos (au sens de « familisme amoral » de Banfield) ni celui d'un incivisme ancestral (thèse de Putnam). La Sicile a en effet connu d'importantes luttes populaires contre la mafia, de celles des Fasci siciliens (1891-1894 : organisations politiques de paysans contre les grands propriétaires) à celles des masses paysannes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, qui ont rassemblé des centaines de milliers de personnes et causé des centaines de morts.

L'échec de ces luttes populaires, qui a forcé à l'émigration des millions d'individus, s'explique non seulement par la réaction violente des propriétaires terriens et des mafiosi, mais aussi par la complicité des institutions locales et centrales. Les chefs se succèdent : Toto Riina (arrêté en 1993), Bernardo Provenzano (arrêté en 2006), Salvatore Lo Piccolo (arrêté en 2007) , Matteo Messina Denaro, Les Corleonesi (habitants de Corleone), comme on les appelle (à cause du roman de Mario Puzo), ont mené la guerre aux grandes familles de Palerme, faisant plus de 1 000 morts dans les seules années 1982 et 1983. À partir des années 1990, Bernardo Provenzano, avec l'arrestation de Totò Riina et Leoluca Bagarella, devient le chef de Cosa nostra (il en était le bras droit). Il change radicalement la politique et le modus operandi dans les affaires de la mafia sicilienne ; les divisions mafieuses des zones d'influence en Sicile les plus riches cèdent leurs gains à celles moins rentables afin de contenter tout le monde (une sorte de statut social), en évitant d'inutiles guerres. Tout est contrôlé par un "boss" avec le charisme de Provenzano qui gère de façon impeccable l'organisation. La mafia maintenant n'est plus riche comme aux temps des grands trafics internationaux et c'est pourquoi elle est devenue en Sicile plus oppressive et capillaire. Les rapports de la Direction Nationale Antimafia (DNA) sont assez pessimistes. Cosa nostra poursuit obstinément ses activités illicites et criminelles et conserve un fort pouvoir économique et d'intimidation. Elle renforcerait même son influence dans les entreprises, les milieux judiciaires et l'administration de l'île sicilienne.

Depuis 2002 et suite à la vague répressive des années 1990, Cosa nostra s'est restructurée sous la main de fer du nouveau patron Bernardo Provenzano. La mafia sicilienne a fait un virage stratégique important. Comme après chaque crise grave, les initiations ont été arrêtées, des familles ont été restructurées - voire dissoutes - des hommes remplacés pour un remaniement des chaînes de commandement afin que les "repentis" et les instances de répression perdent toutes traces de la société clandestine. De plus, le "capo di tutti capi" a décrété :

 

  • Fin des attentats-spectacles contre des magistrats ou des policiers,
  • Fin des tueries de mafieux rebelles,
  • Interdiction formelle de tuer des non-mafieux.


La Sicile devait retrouver une apparence paisible et cesser de faire la "une" des journaux. Dans le but de démotiver la police et pousser à l'oubli l'opinion publique italienne. Le 11 avril 2006, après 43 années de cavale (depuis 1963), Provenzano est capturé dans une ferme à 2 km de Corleone. Deux solutions s'offrent maintenant à Cosa nostra : la première prévoit un passage de pouvoir, qui pourrait faire retourner au sommet de Cosa nostra un Palermitain ou un Trapanais, avec l'élection d'un nouveau chef du niveau et de la capacité de Provenzano pour continuer la gestion de l'organisation ; on pense ainsi à Matteo Messina Denaro, 43 ans (recherché depuis 1993), boss de Trapani comme son père Francesco, ou bien Salvatore Lo Piccolo, chef indiscuté de Palerme recherché depuis 25 ans, par ailleurs arrêté le 5 novembre 2007.

La seconde hypothèse serait une sorte de réorganisation de la mafia sur le modèle : pas de "chef suprême" mais chacun avec une capacité de gestion autonome, tire des profits de son territoire. Il a été observé que cela pourrait amener de nouvelles guerres mafieuses. Il n'y a plus que de rares guerres de "familles" qui restent désormais locales et la "Commission" inter-provinciale ne s'en mêle plus. Toutefois, l'ordre règne grâce à une "omertà" féroce, une sélection draconienne des nouveaux "soldats" et une poigne de fer sur les principales ressources locales de la mafia : marchés publics et racket des entreprises (pizzo).

Ukraine: Kiev rétablit la conscription obligatoire, offensive à Donetsk

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La situation continue d'être explosive sur place...

Ukraine: Des unités d’auto-défense s’entraînent pour garder la forme

Ukraine: Des unités d’auto-défense s’entraînent pour garder la forme

Le fossé se creusait encore jeudi entre militants pro-russes et partisans de Kiev dans l'est de l'Ukraine, où des centaines de manifestants se sont emparés d'un nouveau bâtiment officiel de Donetsk en brutalisant des policiers. Face à la dégradation de la situation dans la partie orientale du pays, le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov a annoncé jeudi avoir relancé la conscription militaire, qui avait été supprimée. La conscription militaire concernera les 18-25 ans.

Par ailleurs, le FMI, qui avait voté jeudi un plan d'aide de 17 milliards de dollars a, de son côté, admis que ce plan devrait être «remanié» en cas de perte de l'est du pays.

Peu auparavant à Donetsk, grande ville de cette région, le siège du Parquet régional avait été assiégé puis saisi en moins d'une heure par une foule de manifestants pro-russes, illustrant l'impuissance croissante des autorités ukrainiennes à assurer l'ordre dans la province troublée du Donbass.

Les policiers qui tentaient de protéger le bâtiment ont été frappés avant qu'ils ne puissent repartir, désarmés et pour certains en pleurs, a constaté l'AFP. Les rebelles pro-russes, hostiles au pouvoir mis en place à Kiev après le renversement du président Viktor Ianoukovitch, ont continué ces derniers jours d'étendre leur emprise. Ils contrôlent désormais des sites stratégiques (mairie, siège de la police et des services de sécurité) dans plus d'une douzaine de villes.

Différence de mobilisation pour le 1er mai

En ce 1er mai, jour férié, les traditionnels défilés de la Fête du Travail ont donné à chaque camp l'occasion de défendre ses couleurs et slogans. Kiev, les habitants ne se sont guère mobilisés en dépit de la gravité de la crise, la pire dans ce pays de 46 millions d'habitants issu de l'Union soviétique et indépendant depuis 1991. Seules 2.000 à 3.000 personnes se sont réunies dans le calme scandant des slogans en faveur de l'unité de l'Ukraine. 

A Moscou, par contraste, la mobilisation a été massive et patriotique: environ 100.000 personnes ont défilé sur la place Rouge. «Je suis fier de mon pays», «Poutine a raison», proclamaient des pancartes dans la foule. Même phénomène à Simféropol, capitale de la péninsule ukrainienne de Crimée, rattachée en mars à la Russie, où quelque 60.000 personnes ont défilé en brandissant des drapeaux russes avec des banderoles «Nous sommes la Russie», «Poutine est notre président».

A Slaviansk, bastion rebelle pro-russe de l'Est ukrainien échappant depuis plus de deux semaines au contrôle de Kiev, les rebelles séparatistes retenaient toujours une équipe d'observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). La chancelière allemande Angela Merkel a demandé au président Poutine de «faire usage de son influence» dans le dossier des observateurs retenus en «otages» (sept étrangers et quatre Ukrainiens), selon une porte-parole de Berlin.

Les négociations pour leur libération semblent patiner depuis plusieurs jours. «Les pourparlers se poursuivent dans une atmosphère amicale», a répété à l'AFP la porte-parole des rebelles de Slaviansk, Stella Khorocheva. Ces derniers négocient également le sort de trois officiers ukrainiens capturés il y a plusieurs jours, qu'ils espèrent échanger contre des prisonniers ukrainiens.

Blindés en exercice à Kiev 

La bataille entre Kiev et Moscou se poursuit aussi sur les fronts militaire, économique ou diplomatique.

A Kiev, les autorités ont procédé dans la nuit de mercredi à jeudi à des exercices militaires. Des membres des unités spéciales de la garde présidentielle, à bord d'une dizaine de blindés, ont encerclé le bâtiment du Parlement, et des tireurs d'élite ont été parachutés sur le toit.

Soucieux de priver d'arguments les séparatistes, le gouvernement ukrainien a indiqué envisager un référendum sur l'unité de la nation ukrainienne et sur la décentralisation en parallèle de l'élection présidentielle anticipée du 25 mai. La Russie a qualifié l'idée de «cynique» et répété que Kiev devait cesser de «mener des opérations militaires contre son propre peuple», en allusion à l'opération «antiterroriste» lancée par les autorités dans l'Est.

Kiev avait annoncé mercredi avoir mis ses forces armées en «état d'alerte total» pour le combat, face à la menace d'une intervention russe et pour tenter d'empêcher la propagation de l'insurrection à de nouvelles régions du Sud et de l'Est. Le ministère russe des Affaires étrangères a mis en garde contre «des conséquences catastrophiques» en cas d'opération d'ampleur dans l'Est. Il a appelé Kiev, les Etats-Unis et l'Union européenne «à ne pas accomplir d'erreurs criminelles et à évaluer la tête froide les conséquences possibles d'un emploi de la force contre le peuple ukrainien».

Alliance Française

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L'Alliance française est une organisation française dont l'objectif est de faire rayonner la culture française à l'extérieur de la France. Elle fut créée le 21 juillet 1883 à l'initiative de Paul Cambon, alors chef de cabinet de Jules Ferry et avec l'appui d'un comité où l'on trouvait des personnalités telles Ferdinand de Lesseps, Louis Pasteur, Ernest Renan, Jules Verne et Armand Colin au 215 boulevard Saint-Germain à Paris. 

Ferdinand de Lesseps, Paul Deschanel et Paul DoumerFerdinand de Lesseps, Paul Deschanel et Paul DoumerFerdinand de Lesseps, Paul Deschanel et Paul Doumer

Ferdinand de Lesseps, Paul Deschanel et Paul Doumer

Cette création avait pour but de rebondir après la défaite française de 1870 en renforçant le rayonnement culturel français à l'étranger, notamment la philosophie des Lumières dans l'empire colonial naissant. Le statut de l'Alliance était apolitique et non religieux. Le premier bureau était ainsi composé d'un catholique, le père Charmetant, d'un protestant, Paul Melon, d'un dignitaire israélite, Alfred Mayrargues, ainsi que d'anti-cléricaux notoires. Le nom d'Alliance française a peut-être été inspiré par l'Alliance israélite universelle, créée vingt ans plus tôt.

De même, les liens avec le cercle Saint Simon sont patents. Fondée comme l'Alliance française, en 1883, cette association accueille dans ses rangs les mêmes fondateurs, ainsi qu'une bonne part de ses dirigeants. La Fondation Alliance française est une fondation française de droit privé reconnue d’utilité publique et dont la mission est la promotion de la langue et de la culture française à l’étranger. Son siège se situe au 101, boulevard Raspail à Paris 6e où se trouve également l’Alliance française Paris Île-de-France. La Fondation Alliance française est liée au ministère français des Affaires étrangères et européennes par une convention annuelle spécifiant que l’Alliance française forme avec les centres et instituts culturels français à l’étranger « un réseau unique » et « situe son action et son développement dans le cadre de la politique linguistique et culturelle définie par le gouvernement français et mise en place par le ministère ». L’évolution de la carte du réseau des alliances, notamment du point de vue des emplois financés par le ministère, est étudiée conjointement par les deux parties et les décisions sont validées en commun. Conformément à la loi n° 2010-873 du 27 juillet 2010 relative à l'action extérieure de l'État, une convention sera signée avec le nouvel "Institut français" pour poursuivre et renforcer la politique de « réseau unique », se traduisant notamment par un projet de logo commun et par un annuaire commun du réseau français à l'étranger .

Les présidents de l’Alliance française

 

  • Charles Tissot 1883-1887
  • Ferdinand de Lesseps 1887-1888
  • Victor Duruy 1889-1891
  • C. Colonna Ceccaldi 1891-1892
  • Gén. Parmentier 1892-1899
  • Pierre Foncin 1899-1914
  • Jules Gautier 1914-1919
  • Paul Deschanel 1919-1920
  • Raymond Poincaré 1920-1925
  • Paul Doumer 1925-1930
  • Raymond Poincaré 1930-1934
  • Joseph Bédier 1934-1937
  • Georges Duhamel 1937(?)-1949
  • Émile Henriot 1949-1961
  • Wilfrid Baumgartner 1961-1978
  • Marc Blancpain 1978-1993
  • Jacques Viot 1994-2004
  • Jean-Pierre de Launoit 2004-


Les secrétaires généraux de l’Alliance française
 

  • Pierre Foncin 1883-1897
  • Alfred Muteau 1897-1899
  • Léon Dufourmantelle 1899-1909
  • Émile Salone 1909-1914
  • Albert Malet 1914-1915
  • Paul Labbé 1919-1934
  • Louis Dalbis 1934-1937
  • Jean Lichnerowicz 1937-1944
  • Marc Blancpain 1944-1978
  • Philippe Greffet 1978-1988
  • Jean Harzic 1988-2001
  • Jean-Claude Jacq 2001-


Le réseau de l’Alliance française comprend :
 

  • L’Alliance française Paris Île-de-France, anciennement l’Alliance française de Paris
  • des comités situés dans d'autres villes de France, dont une dizaine assurent des cours de français pour les étudiants étrangers,
  • 1 040 implantations dans 136 pays sur l'ensemble des continents.


Les établissements du réseau contribuent à l’enseignement de la langue française comme langue étrangère et délivre des diplômes spécifiques ou ceux définis par le ministère français de l’Éducation nationale (DELF et DALF). Les Alliances françaises installées dans les pays étrangers sont généralement nées d’initiatives locales et sont très intégrées dans la vie des pays. Régies par le droit local (le plus souvent sous une forme associative), elles sont indépendantes de l’Alliance française de Paris, tant statutairement que financièrement, et fonctionnent vis-à-vis du siège parisien comme des franchises. La Fondation Alliance française est propriétaire de la marque « Alliance française » et accorde le droit de l’utiliser après examen des statuts et des objectifs annoncés. Il n’y a pas de relations financières entre le siège et les Alliances installées à l’étranger qui doivent pourvoir elles-mêmes à leur financement. Ainsi à New York, le French Institute Alliance Française recourt au mécénat tel qu’il est pratiqué aux États-Unis.

Le ministère français des Affaires étrangères a depuis 2001 une politique de signature de conventions-cadres de coopération entre les Alliances françaises et les services de coopération et d’action culturelle des ambassades, qui peuvent aller jusqu’à confier la gestion de l’action culturelle à l’Alliance française locale. Ces conventions peuvent prévoir des subventions publiques et la mise à disposition de personnels français détachés pour des fonctions de direction. Seules les plus grandes antennes, soit environ 20 % des implantations. Ce mode de financement par des associations autonomes le distingue d'organismes étrangers équivalents tels que le British Council, le Goethe-Institut allemand ou l'Institut Cervantes espagnol. L’Alliance française Paris Île-de-France est une école d’enseignement du français langue étrangère (FLE). Établissement privé d'enseignement supérieur, organisme de formation reconnu, l'Alliance française Paris Île-de-France est une association loi de 1901 reconnue d'utilité publique.

Jusqu’en 2007, année de création de la Fondation Alliance française, l’Alliance française Paris Ile-de-France se nommait « l’Alliance française de Paris ». Celle-ci était trois divisée en trois directions : la Direction des Relations Internationales (DRI), l’Ecole de Paris et la Direction des Ressources Humaines et Financières (DRHF). En 2007, la DRI est devenue la Fondation Alliance française tandis que l’Ecole de Paris et la DRHF sont devenues l’Alliance française Paris Ile-de-France. Avec plus de 11 000 étudiants de 160 nationalités différentes accueillis chaque année, l'Alliance française Paris Ile-de-France est le plus important centre de ce type en France, mais aussi l’un des plus anciens, puisque l’Alliance française offre des cours à Paris depuis 1894. Elle a bâti son action et sa réputation sur la qualité de son enseignement et de ses formations, dans un cadre et un environnement multiculturels favorisant l’échange, le respect et la convivialité. Trois conventions régissent les relations entre la Fondation Alliance française et l’Alliance française Paris Île-de-France :

 

  • une convention financière : l’Alliance française Paris Île-de-France accompagne financièrement la Fondation.
  • une convention concernant les locaux : l’Alliance française de Paris a fait donation de son bâtiment boulevard Raspail à la Fondation au moment de la division en 2007
  • une convention pédagogique : l’Alliance française Paris Île-de-France accompagne les Alliances françaises dans leurs projets de professionnalisation de leurs équipes pédagogiques et administratives. Plus de 40 missions annuelles sont ainsi effectuées à l’étranger.


L’Alliance française Paris Île-de-France travaille aussi bien avec des individuels, des ministères, des organismes publics qu’avec de grandes entreprises qu’elle accompagne dans leur volonté d’améliorer la maîtrise de la langue en milieu professionnel. Elle est aussi centre de formation pour les professeurs de français langue étrangère. Chaque année, près de 2 300 professeurs du monde entier sont formés, sur place ou à distance en formation initiale ou continue. Elle délivre des diplômes spécifiques pour les professeurs, tel que le DAEFLE (Diplôme d'Aptitude à l'Enseignement du Français Langue Étrangère) qu'elle a créé en collaboration avec le Centre national d'enseignement à distance (Cned) ou le DPAFP - FLE (Diplôme Professionnel de l’Alliance Française Paris Ile-de-France en Français Langue Étrangère), qui s’obtient à l’issue d’une formation initiale sur place en cinq mois.

De même, elle propose des stages pédagogiques l’été ou des stages à la carte pour les professeurs de FLE qui souhaitent approfondir leurs connaissances. L'Alliance française Paris Ile-de-France a reçu le label « Qualité français langue étrangère », délivré tous les quatre ans par le ministère de l'Éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, le ministère des Affaires étrangères et européennes et le ministère de la Culture et de la communication. Elle a obtenu la note maximale dans tous les critères étudiés : accueil des étudiants, qualité des enseignants et des cours proposés, des locaux et de la gestion de l'école. Elle est également co-fondateur d’ALTE (Association of Language Testers in Europe), association qui comprend certaines des plus prestigieuses institutions européennes dans le domaine de l’évaluation en langue étrangère. Depuis 2010, elle est le prestataire de l’OFII (Office Français de l’Immigration et de l’Intégration) pour les formations linguistiques des signataires du Contrat Accueil Intégration résidant à Paris.


Alldeutscher Verband

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Le Alldeutscher Verband (ligue pangermaniste) a existé de 1891 à 1939 et était le plus petit en nombre – mais pas sur le plan financier – des mouvements agitateurs existant dans l’Empire allemand. 

Schönerer Georg vonIl fut perçu comme un des bruyants et des plus influents de ces groupements. Son programme était expansionniste et nationaliste. En particulier dans l’empire Austro-Hongrois des Habsbourg un antisémitisme et un anti-slavisme s’étaient déjà fait jour avant la Première Guerre mondiale. Sur une base régionale, le Alldeutscher Verband s’affichait en union personnelle avec les groupements appelés Kriegsvereinen (groupements bellicistes). 

Le déclencheur initial de la fondation du Alldeutscher Verband fut la signature du traité Heligoland-Zanzibar le 1er juillet 1890. Alfred Hugenberg publia dans plusieurs journaux un appel qui demandait la création d’un Nationalverein (ligue nationale) pour la défense des intérêts coloniaux allemands. Ceci déboucha sur une réunion le 28 septembre 1890 à Francfort-sur-le-Main, que les membres du Alldeutscher Verband allaient par la suite considérer comme l’événement fondateur de leur association. Parmi les membres fondateurs figuraient Alfred Hugenberg, Emil Kirdorf, Emil Possehl, Friedrich Ratzel et d’autres.

Le 9 avril 1891 le « Allgemeine Deutsche Verband » vit le jour à Berlin avec le soutien de Carl Peters. Ce ne fut qu’en 1894 qu’il reçut le nom de Alldeutscher Verband. Dans l’acte constitutif, il était précisé que la nouvelle association n’entendait pas combattre le gouvernement, mais souhaitait le rendre sensible à l’esprit de son programme. Les buts fondamentaux étaient de ranimer la conscience nationale, l’administration et le soutien des intérêts allemands à l’étranger et l’exigence d’une politique en faveur des intérêts allemands marquée par des actes. La dénomination "Alldeutsch" (tout allemand), au départ conçue essentiellement comme un élargissement de "Reichsdeutsch" (empire allemand), reçut dans les expressions utilisées au sein du groupement une seconde signification "d’une fidélité patriotique particulière"; - l’expression devint un comparatif du mot "Deutsch" (allemand).

La reconnaissance par les Alldeutschen de la complète communauté de tous les Allemands, et pas seulement à ceux qui se trouvaient localisé au sein des frontières de l’empire, leur approche völkisch, faisaient naturellement de la maison de Habsbourg la cible principale de leur propagande, puisque c’est en Autriche-Hongrie que se trouvaient les plus grands groupes de populations germanophones à ne pas faire partie de l’empire allemand. Au cours des premières années d’existence du mouvement, il y eut d’innombrables discussions sur les orientations à adopter. Ainsi, le président de l’époque, Karl von der Heydt, défendit l’idée que le groupement devait créer son propre parti politique, alors que ses opposants exigeaient au contraire une stricte indépendance et le maintien du mouvement en dehors de la politique des partis. Ce fut en définitive cette position qui finit par s’imposer. Le programme Alldeutsch était déjà fixé dans ses tendances fondamentales dès les années 1890. Expansion, développement de la flotte, support à ce qui accentuait le caractère national allemand et combat contre les minorités de l’Empire allemand. Ce dernier aspect visait en particulier les Polonais à l’Est et les Français en Alsace-Lorraine.

La journée de l’association de 1903 créa une césure dans l’histoire du Alldeutscher Verband. Le futur président Heinrich Class y tint un discours intitulé « Bilan de la nouvelle orientation ». Par ce discours, dans lequel il s’en prenait aigrement non seulement au Chancelier Bernhard von Bülow, mais aussi à l’empereur Guillaume II, le Alldeutscher Verband matérialisa son passage à l’opposition nationale. En substance, on reprochait à l’Empire allemand ses renoncements en matière de politique étrangère et on exigeait une représentation plus énergique de l’Allemagne vis-à-vis de l’étranger. L’opposition croissante du groupement contre la direction de l’Empire et Guillaume II conduisit le groupement au bord de la rupture interne.

C’est pour cette raison qu’en 1908 Class, qui avait été élu président du groupement, se sentit d’une part obligé de mettre un frein aux critiques acerbes à l’encontre de la politique de la direction de l’empire et, d’autre part, en particulier dans la question de la politique allemande à l’égard de l’Autriche-Hongrie – de revoir entièrement la ligne défendue jusqu’alors par le groupement. Alors que jusqu’en 1908, la question de l’annexion des territoires germanophones de l’Autriche-Hongrie à l’Empire allemand était un point central, on allait désormais se contenter de recommander un lien étroit entre la double couronne habsbourgeoise et l’Empire allemand.

Ceci souleva toutefois une certaine opposition au sein de l’association. Theodor Reismann-Grone en particulier, éditeur du très influent Rheinisch-Westfälischen Zeitung se déclara entièrement contre l’orientation modifiée par Class. Jusqu’à ce qu’éclate la première guerre mondiale, ce dernier n’osa pas assumer ouvertement le conflit avec Reismann-Grone car il redoutait que cela ne conduise à un schisme au sein du groupement, ce qui aurait eu raison de l’influence que ce dernier avait sur le plan politique. En outre, le groupement faisait face à de considérables problèmes financiers qui l’empêchèrent au moins jusqu’à la Première Guerre mondiale d’arriver à une consolidation. S’ajoutaient à cela les contradictions croissantes avec d’autres associations nationalistes. Pour ces raisons, le gouvernement de Berlin parvint à tenir le Alldeutscher Verband à l’écart jusqu’à la Première Guerre mondiale et à ne l’utiliser qu’en fonction de ses intérêts. Mais même à l’occasion de la seconde crise du Maroc, le Secrétaire d’État aux Affaires étrangères prit ses distances par rapport aux positions défendues par la direction du groupement.

Ainsi la sortie de la seconde crise marocaine montra les limites auxquelles se heurtaient les membres du Alldeutscher Verband lorsqu’ils essayaient d’exercer une pression effective sur le gouvernement. Pour cette raison, leur influence sur l’opinion publique en Allemagne resta plutôt réduite. Aux yeux des Alldeutschen, le gouvernement dirigé par Theobald von Bethmann Hollweg avait cédé devant la France. Pour le Alldeutscher Verband, ceci signifiait un rejet de la politique nationale allemande. Par conséquent, les Alldeutschen exigèrent un renforcement de l’armée. La collaboration avec les autres groupements nationalistes resta toutefois réduite.

A aucun moment, le Alldeutscher Verband ne put jouer en Allemagne un rôle décisif au sein des groupements nationalistes avant la Première Guerre mondiale. En définitive, les discussions internes au groupement en furent la cause. Elles eurent pour conséquence qu’au moment de la déclaration de guerre que la Rheinisch Westfälische Zeitung, l’organe de Reisman-Grones allait être interdite, en même temps que le journal social démocrate Vorwärts, parce qu’elle s’était prononcée de façon très décidée contre l’entrée en guerre de l’Allemagne aux côtés de l’Autriche-Hongrie.

La pensée des Alldeutschen été pénétrée des enseignements du darwinisme social et de Lamarck, du Kampf ums Dasein (se battre pour être présent), du "Recht des Stärkerens" (la raison du plus fort) et la conviction que le peuple allemand en croissance rapide avait besoin de plus d’espace vital (Lebensraum en Allemand) pour pouvoir survivre. Lors de la fondation du Alldeutscher Verband, on disait : « il faut vivre à nouveau l’antique "Drang nach Osten" ». Si on leur faisait le reproche qu’ils refusaient aux minorités les droits que pour leur part ils revendiquaient au profit de leurs congénères à l’étranger, ils admettaient souvent ne représenter que les intérêts de la nation allemande et donc d’avoir élevé leur égoïsme nationaliste au rang de programme idéologique.

Le puissant écho que les Alldeutschen provoquèrent avant et pendant la guerre à l’étranger, se retrouva toutefois moins mis en évidence dans les publications officielle du groupement qui, pour des raisons tactiques, se présentait comme « modéré et plein de mesure » que dans les écrits de ceux qu’on appelait les "Alldeutschen sauvages". C’est la raison pour laquelle les ouvrages les plus connus et les plus complets des auteurs étrangers qui s’intéressent au danger représenté par le Alldeutscher Verband, ne contiennent qu’une fraction négligeable des propos qui sont attribuables au groupement.

Les cercles Alldeutschen étaient imprégnés d’un antisémitisme sombre et acéré, d’un complexe d’autarcie exigeant l’expansion et de la reconnaissance de la guerre comme une force vitale créatrice, comme « régénérateur et conservateur, le grand médecin et jardinier, qui accompagne l’Humanité vers son plus grand développement ». L’État que les Alldeutschen planifiaient dans leur écrits aurait, grâce à ses réglementations en faveur de l’ordre et l’exigence d’une « pureté de la race » de ses habitants, marqué l’accomplissement de l’État militariste autoritaire prussien avec sa révérence vis-à-vis de l’autorité et son uniformisation générale, liée à la discrimination des groupes marginaux ou des gens qui pensent différemment. L’accentuation exagérée portée sur le caractère national allemand concomitant à l’expulsion ou à l’assimilation forcée des populations slave et juive des territoires annexés, fut mise par les Alldeutschen au même niveau que le renforcement des « anciennes vertus allemandes » comme le zèle, le sens du devoir et un conservatisme fermement ancré au sol. Ici aussi, l’expansion et le renforcement étaient censés repousser à l’extérieur et donc apparemment résoudre des problèmes internes comme les tensions sociales ainsi que les injustices sociales, juridiques ou politiques.

La Première Guerre mondiale fut pour le Alldeutscher Verband une période de grande floraison. Enfin leurs exigences d’expansion continentales n’étaient plus isolées puisque le nombre de ses adhérents croissait comme son influence sur les partis de droite. Le groupement développa une importance qu’il n’avait jamais rencontrée précédemment au sein de la société allemande.

Pour une propagande tournée vers des objectifs en relation avec la guerre le groupement n’était toutefois pas un medium approprié en raison de l’acharnement dont il avait fait preuve pendant des années et qui l’avait fortement discrédité dans les cercles bourgeois. Pour cette raison, il s’en tint largement à un rôle de coordination et d’intermédiation joué en arrière-plan, ses membres s’engageant dans des groupes comme le "Unabhängigen Ausschuss für einen deutschen Frieden" (Comité indépendant pour une paix allemande). Celui-ci, avec des membres comme Stresemann, Westarp, Wangenheim, et plus tard Tirpitz et H. St. Chamberlain et son président Alldeutschen Dietrich Schäfer devint le centre des discussions portant sur le but de la guerre. Le Alldeutscher Verband agissait plutôt comme une espèce de « société holding » politico idéologique qui fournissait aux autres associations les armes spirituelles. Par la suite, le Ausschuss allait prendre part à la fondation du Deutschen Vaterlandspartei (Parti de la patrie allemande), en tant qu’espèce de syndicat de tous les mouvements nationalistes auxquels collaboraient les mêmes hommes (02/09/1917).

Au cours de la guerre, les radicaux Alldeutsch soutenaient des objectifs radicaux. Ainsi, ils préconisaient la création d’une union douanière en Europe centrale sous hégémonie allemande. En outre, les Pays-Bas et la Suisse ainsi que la Belgique (qu’ils appelaient « les parties de l’Empire allemand soustraites illégalement » [1648-1801]) et les parties isolées peuplées d’Allemands de l’Autriche-Hongrie ainsi que le Liechtenstein (appelés les « parties perdues de la Fédération » [1866]) devaient devenir membres de l’Empire allemand. En outre, des parties de la France devaient être mises sous surveillance allemande. Les plans concernant les frontières à l’Est étaient semblables : la Russie devait perdre une partie substantielle de ses territoires à l’Ouest. L’empire britannique devait être écrasé au profit de l’empire colonial allemand. Adolf Hitler reprit les idées relatives à l’espace vital (le Lebensraum) du Alldeutscher Verband. Le concept Lebensraum fut forgé par le géographe et membre fondateur du Alldeutscher Verband Friedrich Ratzel. Ce dernier écrivit au tournant du siècle que l’Histoire était un combat pour l’espace vital et postula un « instinct d’expansion » des « peuples sains ». L’idée de l’aménagement de l’Europe de l’Est en tant que zone à coloniser fut également propagée dans un livre soutenu par le Alldeutscher Verband et rédigé par le théoricien militaire Friedrich von Bernhardi "Deutschland und der nächste Krieg".

Après la Première Guerre mondiale, le Alldeutscher Verband ne joua plus un grand rôle sur la scène publique. A l’instigation du haut fonctionnaire appartenant au Alldeutscher Verband et mentor, Paul Tafel, Anton Drexler avait fondé le DAP, le précurseur du NSDAP. Dans la tourmente de l’après-guerre, il se lia au Parti des Corps Francs et soigna les contacts avec la réactionnaire Société de Thulé. Le 19 octobre 1918, la direction du Alldeutscher Verband émit un appel dans lequel le groupement se reconnaissait pour la première fois ouvertement antisémite. Cet appel fut suivi le 16 février 1919 par la « déclaration de Bamberg », qui confirmait la poursuite par le groupement de ses objectifs d’avant la guerre tant au point de vue politique que dans une perspective territoriale. En août 1919 suivit une modification du règlement qui recadrait la déclaration de Bamberg : rétablissement de l’Empire, création d’une armée forte, récupération des territoires perdus, développement racial du peuple allemand, exclusion des Juifs du groupement.

En 1926, le Alldeutscher Verband et son président de l’époque Elatz revinrent encore une fois sous les projecteurs de façon brève et négative. La police criminelle de Berlin avait trouvé chez lui et chez d’autres politiciens hommes d’affaires de droite des plans détaillés d’un coup d’État ayant pour objet l’anéantissement de la République et la création d’une dictature autoritaire. L’affaire généra dans la presse allemande une grande attention ainsi que beaucoup d’incompréhension (en dehors des journaux d’extrême droite) et de refus.

Jusqu’en 1939, le Alldeutscher Verband n’arriva plus à marquer la politique allemande de son empreinte. Idéologiquement, le groupement se situait certes à proximité du NSDAP, mais ne le suivait toutefois pas inconditionnellement. En 1932 survint une brouille de courte durée furent le NSDAP et le groupement, lorsqu’il fut reproché au groupement d’avoir mis des bâtons dans les roues de Adolf Hitler pour l’empêcher d’accéder à la chancellerie. En retour, les Alldeutscher reprochèrent aux Nationaux-socialistes d’avoir trahi l’Idée Nationale et invitèrent leurs sympathisants à soutenir le Deutschnationale Volkspartei (DNVP). Après la prise du pouvoir par le NSDAP, les Alldeutschen furent tolérés en raison de leur proximité idéologique. En définitive, le 13 mars 1939, le Alldeutscher Verband fut dissout par Reinhard Heydrich au motif que leur programme (à savoir le rassemblement de tous les Allemands au sein d’une Grande Allemagne) était rempli. Dans leur conception globale, dans leur exigence selon laquelle les Allemands en tant qu’individus devaient se soumettre sans conditions à tout le peuple, représenté par l’État et les pouvoirs publics, les projets du Alldeutscher Verband étaient incontestablement précurseurs du nazisme. L’expansion à l’Est, la conquête d’un nouvel espace vital ne furent pas des trouvailles d’Hitler, de l’enfant des Alldeutschen (Fritz Fischer) ou de Himmler, mais étaient des concepts qui avaient déjà été créés par les Alldeutschen.

Un an après sa fondation, le Alldeutscher Verband possédait déjà 21 000 membres. Ce nombre ne sera jamais dépassé avant la Première Guerre mondiale. En 1894, en raison de dissensions internes, le nombre de membres avait régressé jusqu’à 4 600 à peine. En 1900, le groupement disposait à nouveau de plus de 20 000 et au moment de la déclaration de guerre de 1914, 18 000 membres étaient enregistrés. En 1918, ce nombre était monté à 36 377 avant de commencer à redescendre. Le Alldeutscher Verband atteignit son plus grand nombre d’affiliés en 1922 avec environ 52 000 membres. Par la suite, de nombreux membres quittèrent le mouvement si bien qu’en 1932, il ne comptait plus que huit mille membres. Jusqu’à sa dissolution en 1939, ce chiffre ne se modifia plus de façon significative. Outre l’affiliation à titre individuel, il existait également une affiliation réservée aux sociétés qui permettait à des associations entières de devenir membres du Alldeutscher Verband. En 1905, cent et une associations, représentant environ 130 000 personnes au total étaient membres du groupement. Il n’existe pas de chiffres disponibles sur ce point pour la période postérieure à la Première Guerre mondiale. Le groupement lui-même n’eut jamais beaucoup de membres et ne fut jamais un mouvement de masse. Il disposait toutefois d’affiliés et de sympathisants dans tous les secteurs importants de la vie publique par conséquent d’une influence non négligeable.

Au Alldeutscher Verband de l’Empire correspondit en Autriche-Hongrie et, après la Première Guerre mondiale, dans la République d'Autriche allemande (1918/1919) et ensuite dans la République d'Autriche (à partir de 1919) la Alldeutscher Bewegung (ADB), dont les cadres provenaient souvent des organisations national-socialistes autrichiennes et dont le bastion se trouvait à Vienne. Le fondateur de la Alldeutschen Bewegung fut en 1901 le chevalier Georg von Schönerer. Les couleurs de la Alldeutschen Bewegung étaient le « Noir-Blanc-Rouge », à savoir les couleurs de l’Empire allemand, et il se considérait comme le successeur de la Deutschnationale Bewegung.

La Alldeutschen Bewegung était grande-allemande, antisémite, antisocialiste, voire antibolchevique et antidémocratique. Avec l’incorporation des idées antisémites dans l’idéologie du mouvement commença la séparation d’avec les grands-allemands qui par ailleurs restaient fidèles aux Églises chrétiennes alors que Schönerer commençait à détacher son mouvement du Judéo-christianisme en faveur de « Wotan ».

Okhrana

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L'Okhrana, pour Okhrannoye otdeleniye (« Section de sécurité ») était la police politique secrète de la Russie impériale à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Le nom russe commun pour cet organisme est l'Okhranka. 

Malinovsky Roman« Prototype de la police politique moderne », selon Victor Serge, l’Okhrana a été instaurée par une ordonnance prise le 14 par le tsar Alexandre III. Prenant la suite de la troisième section du ministère de l’Intérieur abolie en 1880, l'Okhrana fut créée afin de faire face à la menace révolutionnaire et anarchiste croissante, marquée par la recrudescence d’attentats politiques, et notamment par celui du 1er mars 1881 organisé à Saint-Pétersbourg par l’organisation terroriste populiste Narodnaïa Volia (« La volonté du peuple ») et ayant entrainé la mort du tsar Alexandre II.

Les méthodes de noyautage et de « provocation » de l’Okhrana allaient créer une situation de confusion généralisée, avec la multiplication des agents doubles, autant au sein de la police politique que de ses adversaires. Staline lui-même aurait été selon certains un agent double au service de l’Okhrana. L’Okhrana a parfois suivi des intrigues compliquées. Par exemple, elle a toléré les activités de Lénine alors présent clandestinement en Russie et en Finlande en 1906-1907, se refusant à l’arrêter alors qu'elle savait parfaitement qui il était et où le trouver. Selon Jean-Jacques Marie, il y a deux raisons à cette attitude :

 

  • D'une part, Guerassimov, le chef de l’Okhrana de Saint-Pétersbourg, avait des indicateurs dans les sphères dirigeantes bolchéviques. S’il avait arrêté la direction bolchévique, une nouvelle direction se serait mise en place et l’Okhrana aurait dû reprendre à zéro tout son travail d'enquête.
  • D’autre part, il voyait en Lénine un ferment de division au sein du mouvement social-démocrate russe. Il estimait que les querelles internes devaient être encouragées au sein du POSDR et que l’activité de Lénine dans ce sens compensait l’inconvénient de le laisser organiser sa faction révolutionnaire.


Mais fin 1907, la pression policière se renforça et Lénine repartit en exil avant d’être arrêté. Le bureau parisien de l’Okhrana est à l’origine de la rédaction et de la diffusion des Protocoles des Sages de Sion, faux antisémite largement réutilisé par la suite. L’utilisation d’agents provocateurs, c’est-à-dire le recrutement par l’Okhrana de militants révolutionnaires chargés de la renseigner au sein même des organisations révolutionnaires prit une ampleur considérable à partir de la révolution de 1905.

Victor Serge mentionne la découverte au siège de l'Okhrana de Saint-Pétersbourg d'une armoire à fiches contenant 35 000 noms de personnes ayant travaillé pour la police au sein de toutes les organisations anti-tsaristes, socialistes-révolutionnaires, bolchéviks, menchéviks, anarchistes, etc.. Les officiers chargés du recrutement et du suivi de ces agents disposaient de véritables manuels. Le principe de la provocation consistait à laisser se développer un mouvement de manière à le liquider plus complètement par la suite. Il convenait d'approcher les révolutionnaires de caractère faible, vivant dans la misère ou bien encore blessés dans leur amour-propre par les querelles intestines des partis.

L'officier recruteur devait alors alterner la psychologie et la menace de manière à faire basculer sa recrue potentielle. Le nouveau collaborateur de l'Okhrana touchait ensuite régulièrement de l'argent, en fonction de l'importance des renseignements qu'il pouvait apporter. Il ne devait en rien changer son mode de vie et ses activités pour ne pas attirer l'attention de ses camarades. La police s'efforçait de le préserver lors des vagues d'arrestations, veillant à toujours laisser en liberté, en même temps que ses agents provocateurs, quelques militants authentiques pour ne pas donner l'alarme. Afin de faire monter un agent dans une organisation, la police arrêtait un militant placé juste au-dessus.

L'Okhrana parvint à faire plusieurs recrues de choix, notamment le membre du comité central et député bolchévik à la Douma Roman Malinovsky. Au sein du parti socialiste révolutionnaire, à l'époque où il procédait à des attentats terroristes contre les hauts-fonctionnaires et les ministres tsaristes, le chef de l'organisation de combat lui-même, Evno Azev, travaillait pour la police. Pour ne pas dévoiler son agent, l'Okhrana laissa faire délibérément plusieurs assassinats, dont ceux du ministre Viatcheslav Plehve et du grand-duc Serge ! Il fut néanmoins démasqué en 1908.

Autre collaborateur de l'Okhrana démasqué puis exécuté par les SR (les membres du parti socialiste révolutionnaire), le pope Gapon, l'une des figures marquantes de la première phase de la révolution de 1905. Si certains agents provocateurs ne furent démasqués qu'après la révolution de 1917, la suspicion empoisonna la vie des organisations révolutionnaires pendant des années et des militants furent soupçonnés à tort d'être vendus à la police pour leur plus grand malheur. Inversement, certains révolutionnaires tentèrent d'infiltrer l'Okhrana en se faisant délibérément recruter comme agents provocateurs. Sans grand succès.

Lors de la révolution d'Octobre, les archives de l'Okhrana tombèrent entre les mains des bolcheviks. Pendant des années, elles furent attentivement épluchées afin de démasquer les agents provocateurs dont certains qui exerçaient des fonctions importantes dans le nouveau régime soviétique. Certains d'entre eux, craignant d'être découverts, se hâtèrent de détruire les archives dont ils purent s'emparer sous prétexte de protéger les révolutionnaires en cas de victoire de la contre-révolution.

Victor Serge explique dans ses mémoires comment il fut confronté à ce dilemme en 1919 : perdre des archives précieuses ou risquer de les voir retomber entre les mains des Blancs. Il fut chargé de préparer un chargement des dossiers les plus importants qui devaient être envoyés à Moscou ou être détruits en cas de nécessité lors de l'offensive de Youdenitch contre Saint-Pétersbourg. L'étude des papiers de l'Okhrana lui permit d'écrire un livre intitulé Les Coulisses d'une sûreté générale (Ce que tout révolutionnaire devrait savoir sur la répression), en 1925.

 

Séduits par l’histoire de l’enfant du nazisme

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Le 7e prix des lycéens a été officiellement remis hier après-midi à Sarah Cohen-Scali pour son roman « Max », paru chez Gallimard Jeunesse, dans la collection Scripto. L'auteur, qui a déjà à son actif une quarantaine d'ouvrages, a ainsi rejoint le « panthéon Gujanais », selon l'expression de la sénatrice-maire Marie-Hélène Des Esgaulx.

Marie-Hélène Des Esgaulx a remis hier la boussole de la Ville, trophée du Prix des lycéens, à Sarah Cohen-Scali

Marie-Hélène Des Esgaulx a remis hier la boussole de la Ville, trophée du Prix des lycéens, à Sarah Cohen-Scali

Laquelle a rappelé les précédents auteurs primés : Delphine de Vigan, Fred Vargas, Laurent Gaudé, Marc Dugain, Jean-Philippe Blondel et Grégoire Delacourt. Et de souligner la passion pour la littérature qui anime tous les partenaires de ce projet conduit par la médiathèque de Gujan-Mestras.

Unanimité et reconnaissance

« Parmi les cinq ouvrages proposés aux lycéens, le vôtre a fait l'unanimité », a-t-elle expliqué au lycée de la Mer à Sarah Cohen-Scali, devant les lycéens qui ont participé au concours. « Et c'est une formidable reconnaissance pour eux d'avoir choisi un auteur qui vient en personne recevoir son prix. »

Et qui est surtout venu échanger avec eux, doit-on préciser, tant le temps de partage hier entre l'auteur et les lycéens a été riche. Toutes les rencontres n'avaient pas été de cet acabit. Il faut dire que le sujet de « Max » a accroché les lecteurs : la narration d'un enfant, depuis sa conception, dans un Lebensborn en Allemagne, un centre où des femmes sélectionnées par les nazis mettaient au monde, dans l'anonymat, « de purs représentants de la race aryenne ».

Le pari de l'attachement

« Je suis touchée de voir que Max vous a séduit », a témoigné l'auteur qui à l'origine ne destinait pas son ouvrage à la littérature jeunesse. Habituée au registre littéraire « noir et violent », elle a expliqué avoir pour la première fois écrit un livre historique, sur un sujet qu'avant d'étudier, elle ne connaissait pas : les Lebensborn.

Dans l'amphithéâtre, les lycéens l'ont questionnée sur son choix narratif (Max parle dès qu'il est fœtus) et sur sa capacité à faire d'un personnage détestable le héros d'un roman. « J'ai été la première surprise de constater que je pouvais faire parler avec facilité un personnage qui est aux antipodes de ce que je pense. C'est ça la fiction. Et c'est le pari du livre : que l'on s'attache à Max. »

Un attachement que Sarah Cohen-Scali a distillé au fil des pages en rappelant l'horreur de ce pendant à la solution finale et du lavage de cerveau qui s'opérait dès la naissance des enfants. « Je me suis documentée durant trois ans. J'ai vu des films affreux où l'on voyait des bébés entassés dans des bacs comme des poussins… »

Touchés par cette histoire, les lycéens ont aussi interrogé l'auteur sur son processus d'écriture, son parcours. L'échange s'est terminé par la remise du prix de la critique (lire ci-dessous). Critique qu'a chaudement salué Sarah Cohen-Scali.

Le bombardement du campde Mailly a eu lieu il y a 70 ans

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Aujourd’hui, uniquement sur invitation, des passionnés d’histoire et des témoins de l’attaque des bombardiers <UN> anglais à Mailly-le-Camp rendent hommage aux aviateurs morts pour la Libération.

François Meunier participe à l’hommage aujourd’hui. Le bombardier peint ci-dessus est un modèle ayant servi à l’attaque de Mailly.

François Meunier participe à l’hommage aujourd’hui. Le bombardier peint ci-dessus est un modèle ayant servi à l’attaque de Mailly.

À quelques heures près, cela fera 70 ans. Soixante-dix ans que le camp militaire de Mailly, alors occupé par les nazis, a été détruit par 348 bombardiers anglais, des Lancaster, dans la nuit du 3 au 4 mai 1944.

Seules 400 personnes assisteront à la cérémonie d’hommage organisée pour commémorer l’événement, à Mailly-le-Camp. «  Tous les gens qui vont entrer sur le camp seront identifiés, détaille François Meunier, le président de l’association 3, 4 mai 1944. La manifestation se déroule sur un terrain militaire, c’est un point sensible à cause de ses missions de la Défense nationale. » Aujourd’hui donc, aux côtés de Français, des Anglais, des Canadiens et des Australiens, des nationalités aux commandes lors de l’offensive, vont commémorer l’épisode. Trois aviateurs anglais, qui ont survécu au raid, seront présents.

Une attaque stratégique avant le Débarquement

«  Les buts de cette opération étaient multiples, note François Meunier. Il s’agissait de détruire le camp servant aux Allemands de base de renouvellement, pour les blindés qui revenaient de combat, et de base de ravitaillement. Et les réseaux de résistance avaient indiqué la présence de la 9e  division SS Hohenstoffen, qui venait de se faire étriller à Tarnopol, en Ukraine. À un mois du Débarquement, il valait mieux la savoir loin des plages de Normandie.  »

Selon le président de l’association, l’idée de détruire ce camp, pris par les Allemands en 1940, germe dès 1943. Environ 2 000 soldats ennemis résident en moyenne sur le site de Mailly, qui s’étend sur 12 000 hectares et peut accueillir jusqu’à 12 000 hommes au plus fort de son activité. «  C’était une ville, relate François Meunier. Il y avait une boulangerie, un abattoir, une blanchisserie, des bâtiments dortoirs… Mais beaucoup d’Allemands n’y dormaient plus, des bruits de couloir avaient circulé, le camp s’attendait à un bombardement. Les généraux avaient notamment conseillé à une division d’infanterie arrivée de Russie le matin du 3 mai dans un état de délabrement physique assez avancé de ne pas rester dans les baraques, mais d’aller dormir dans les bois… »

Vers 22 heures, le 3 mai, 380 avions décollent du comté du Lincolnshire, en Angleterre. « S’ils voulaient casser de l’Allemand, ils devaient attendre minuit, pour que les permissionnaires soient rentrés.  » Trente-deux avions d’accompagnement se trouvent avec les bombardiers Lancaster. Stationnés en vol au-dessus de Châlons-sur-Marne, les aviateurs n’entendent pas l’ordre d’attaque, qui est brouillé sur les ondes. «  Certains décident d’aller quand même faire ce pour quoi ils sont venus, mais la chasse allemande, avertie par les systèmes de radars, est là, elle aussi…  »

Mille cinq cents tonnes de bombes sont finalement larguées, la très grande majorité des explosifs atteint 12 hectares du site militaire de Mailly. Quarante-quatre avions anglais sont au sol, dont 42 Lancaster. Toute une rue de Poivres disparaît, 17 villageois meurent lors de cette attaque, comme 249 militaires attaquants.

Entre 350 et 10 000 morts allemands : le mystère persiste

Quant aux unités allemandes, le mystère reste quasiment entier. Après l’attaque, des Français voient des wagons chargés de cadavres partir vers les incinérateurs de Châlons et de Troyes. Le général allemand Guderian évoque 350 disparus, le militaire et historien Pierre Nord table, de son côté, sur une dizaine de milliers de morts. «  Tant qu’on n’aura pas accès aux archives allemandes, on ne saura pas  », analyse François Meunier. Le succès de l’opération est mitigé, la 9e  division SS Hohenstoffen ne se trouvait plus sur le camp au moment de l’attaque des alliés.

L’association du 3, 4 mai 1944 continue de réaliser des entretiens de Français témoins du bombardement. À ce jour, elle a recueilli plus de 60 récits, dont celui de Robert Jacquemin (lire ci-contre). Membre de l’association, ce septuagénaire sera à Mailly-le-Camp aujourd’hui.

Soixante-dix ans après le bombardement, de nombreux témoins sont présents mais aucun Allemand n’est invité. «  Ça va être très émouvant, décrit François Meunier. On n’est pas prêts encore à recevoir des Allemands, il y a des témoins qui ont énormément souffert.  » Ce dernier compte beaucoup sur les échanges entre jeunes Anglais, Français et Allemands.

Robert Jacquemin avait 9 ans en 1944 à Sompuis

Robert Jacquemin était enfant en 1944, au moment du bombardement du camp de Mailly. « Je me rappelle d’une lueur énorme dans le ciel, du ronflement des bombardiers, décrit ce septuagénaire qui a toujours vécu à Sompuis, à 12 kilomètres de Mailly. On ne se rendait pas compte avec ma sœur. Nos parents nous ont vite fait rentrer dans la maison, moi, je voulais voir les avions. » Le 4 mai 1944, Robert Jacquemin voit des soldats allemands blessés, avec la tête bandée. « Ils avait l’air hébétés et de chercher un abri. » « Par peur de représailles », ses parents l’éloignent à nouveau. Ce matin, Robert Jacquemin assistera à la cérémonie sur le camp : « Il faut reconnaître le sacrifice des aviateurs, c’était des gamins qui sont morts en essayant de nous libérer du nazisme. »

Ferdonnet Paul

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Paul Ferdonnet (le "traître de Stuttgart") né le 28 avril 1901 est un journaliste d'extrême droite, collaborateur et militant antisémite français. Fils d'instituteur, 

Paul FerdonnetPaul Ferdonnet

Paul Ferdonnet

Ferdonnet fait ses débuts à l'Action française. En 1927, il est nommé correspondant à Berlin de La Liberté, puis en 1928 du Groupe de La Presse Régionale, groupement de quotidiens de province modérés et catholiques. Favorable au Troisième Reich dont il vante les mérites dans quelques ouvrages, il crée en 1934 à Paris, puis à Berlin, l'agence de presse Prima et Prima Dienst. Il en confie la direction à Lucien Pemjean, ex-responsable des éditions de Baudinière, spécialisées dans les auteurs d'extrême droite. Ferdonnet y publie plusieurs livres qui expriment avec violence ses sentiments anticommunistes, néopacifistes et antisémites : Face à Hitler, La Crise tchèque et La Guerre juive.

Il se trouve en Allemagne lorsque la guerre éclate. En septembre 1939, séduit par le nazisme, il décide donc de rester à Berlin où il travaille pour le service des langues étrangères de la Reichsrundfunk (radiodiffusion du Reich) à la Radio-Stuttgart. Il est en charge d'émissions de propagande diffusées en français et ayant pour objectif de démoraliser les troupes et de faire l'apologie du nazisme. Il devient, avant l'heure, un collaborateur. Le mois suivant, le nom de Ferdonnet - désormais surnommé le "traître de Stuttgart" - est divulgué par la presse française. Symbole de la Cinquième colonne, le 21 janvier 1940, Ferdonnet est condamné à mort par contumace pour intelligence avec l'ennemi.

Durant la Deuxième guerre mondiale, il se consacre donc à une activité de propagande radiophonique qui touche principalement les soldats stationnés sur la ligne Maginot. Afin de limiter l'effet des rumeurs colportées par ce poste de radio nazi, un réseau de contre-propagande est créé en France ; Ferdonnet quitte les ondes en 1942. Durant l'Occupation, Ferdonnet poursuit ses activités à Radio-Stuttgart, rédigeant les bulletins quotidiens d'information en français. Lors de son procès, il a nié avoir prêté sa voix à Radio-Stuttgart, prétendant n'avoir été que le traducteur des textes radiodiffusés et alléguant qu'un autre employé français en était le lecteur. Selon Saint-Paulien, la voix entendue sur Radio-Stuttgart était celle d'"un ancien acteur, du nom d'Obrecht". À la fin de la guerre, Ferdonnet est arrêté et condamné à mort pour trahison le 11 juillet 1945. Il est fusillé le 4 août 1945 au fort de Montrouge.

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