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Hanfstaengl Ernst

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Ernst Franz Sedgwick ("Putzi") Hanfstaengl ( né le 2 février 1887 à Munich - décédé le 6 novembre 1975 à Munich) a été le soutien financier d'Hitler aux débuts du NSDAP, avant de devenir le chef du département de la presse étrangère jusqu'en 1937. 

Hanfstaengl ErnstHanfstaengl Ernst

Ernst Hanfstaengl, surnommé ironiquement Putzi alors qu'il mesurait près de deux mètres, est né à Munich, fils d'Edgar Hanfstaengl, riche commercant en reproductions d'oeuvres d'art, et de son épouse Katharine, née Segdwick-Heine.  En 1909, Ernst passe une année dans la Garde royale à pied de Bavière. Etant expédié peu après (1911) aux Etats-Unis, où il reste immobilisé jusqu'en 1921, il ne participe pas à la guerre de 1914-1918. Deux de ses frères perdirent la vie dans le conflit, ce qui ne manqua pas de provoquer chez lui l'impression d'avoir failli à son devoir. Il étudie à Harvard, où il fait usage de ses talents de pianiste pour composer des chansons pour l'équipe de football de l'université. Le 11 février 1920, il épouse Helene Elise Adelheid Niemeyer, fille unique d'un homme d'affaires germano-américain de Brême émigré aux Etats-Unis. Ils auront un fils, Egon, dont Adolf Hitler sera le parrain, et une fille, Hertha, qui mourut à l'âge de 5 ans. Hanfstaengl rentre à Munich en juillet 1921 sous le couvert d'un document signé par le consul de Suisse à New York. Un an après son retour, il est contacté par Warren Robbins, un ami de Harvard devenu haut fonctionnaire de l'ambassade américaine à Berlin.

Celui-ci lui demande d'héberger l'attaché militaire Truman-Smith, envoyé à Munich pour suivre de près le déroulement de l'agitation politique qui sévissait en Bavière à cette époque. Hanfstaengl accepte et offre l'hospitalité au jeune américain. N'ayant toutefois pas le temps de voir toutes les personnalités politiques de Munich, Truman-Smith demande à Hanfstaegl d'assister en tant qu'observateur à une réunion du NSDAP et de lui communiquer ses impressions. C'est ainsi que Ernst Hanfstaengl fit la connaissance du futur dictateur allemand. Enthousiasmé par les discours d'Hitler, Hanfstaengl s'introduit auprès de lui et l'invite à sa demeure. Hitler accepte et les deux hommes finissent par se lier. C'est ainsi qu'en 1922, Hanfstaengl rejoint l'entourage nazi sans pourtant devenir un parteigenosse (il ne deviendra membre du parti qu'en 1931). C'est probablement pour cette raison qu'il ne reçoit pas à sa charge une fonction définie, même si le rôle qu'il joue dans le jeune NSDAP est de la première importance.

En effet, étant issu d'un milieu aisé, il parvient à introduire Hitler dans la haute société bavaroise et permet ainsi la récolte de fonds pour financer le parti. Hanfstaengl contribuera également personnellement : début 1923, il accorde au NSDAP un prêt sans intérêts de 1500 USD, une véritable fortune à cette époque de crise, pour l'achat de deux presses rotatives. C'est grâce à cette contribution que le journal hebdomadaire du parti, le Völkischer Beobachter, parvient à devenir un quotidien en août 1923. Hanfstaengl ne partage toutefois pas les vues du rédacteur en chef du journal, le philosophe mystique Alfred Rosenberg, célèbre pour son racisme, anticléricalisme et antisémitisme virulent. Hanfstaengl le juge inculte et dangereux, ainsi que la plupart des acolytes de Hitler à cette époque, comme Hermann Esser ou Christian Weber. Dans ses mémoires, Hanfstaengl n'hésite pas à qualifier la nomenclature nazie de « chauffeureska », désignant par là les qualités modestes de l'entourage de Hitler.

Il se lie toutefois d'amitié avec Hermann Goering et Dietrich Eckart, probablement en vertu de leur esprit davantage ouvert à la finesse et la culture. En plus de ses nombreuses relations, Hanfstaengl est fort apprécié par Hitler pour ses talents de pianiste. Au cours de années qui mèneront le NSDAP au pouvoir, les morceaux de Wagner et de Liszt interprétés par Hanfstaengl viendront souvent apaiser l'esprit fiévreux du futur dictateur. Il composera d'ailleurs plusieurs marches pour le parti, ainsi que la musique du film de Franz Wenzler écrit par Hanns Heinz Ewers s'inspirant de la vie de Horst Wessel, intitulé « L'histoire de Hans Westmar ». Si Hanfstaengl a vite été conquis par la magie du verbe de Hitler, il avait tout de même quelques sérieuses réserves à l'égard de ses opinions concernant la politique étrangère. Durant toute la période où il fut proche du Führer, il s'employa à le convaincre de l'importance d'une alliance avec les Etats-Unis.

Aux yeux de Hanfstaengl, c'est grâce au rôle déterminant joué par l'Amérique dans la première guerre mondiale que la balance avait fini par pencher en faveur des Alliés. Il s'acharna donc à persuader le Führer d'œuvrer pour un rapprochement diplomatique avec les Etats-Unis, mais celui-ci continua à faire la sourde oreille et conserva sa vision géopolitique strictement continentale inspirée par la pensée du Kaiser et de Clausewitz. Le 8 novembre 1923, Hanfstaengl participe au putsch de la brasserieHitler compte sur sa maîtrise de la langue anglaise pour tenir la presse étrangère au courant des évènements. Le lendemain matin, en se rendant aux bureaux du Völkischer Beobachter, Hanfstaengl est informé de l'échec cuisant du putsch, provoqué entre autres par la désertion du triumvirat bavarois (von Kahr, von Lossow et von Seisser) durant la nuit. Hanfstaengl décide alors de quitter le pays et de rejoindre l'Autriche.

Il ne participe donc pas à la fusillade de la Feldherrnhalle. Aidé par une de ses vieilles connaissances, l'amiral Hintze, Hanfstaengl parvient à Kufstein, au-delà la frontière autrichienne, dans la nuit du 9 novembre. Hitler, dont l'épaule s'était déboîté dans la fusillade, se réfugie dans la maison de campagne des Hanfstaengl, à Uffing, non loin de Munich. La femme d'Ernst Hanfstaengl, Helene, s'occupe de soigner Hitler qui, traumatisé par l'échec du putsch, entreprend de rédiger son testament politique. Certains vont même jusqu'à affirmer que Helene serait parvenue à dissuader Hitler de mettre fin à ses jours . Le 11 novembre 1923, les forces de l'ordre viennent embarquer Hitler. L'incarcération de Hitler à Landsberg am Lech permet à Rudolf Hess et à Alfred Rosenberg, tous deux fort peu appréciés par Hanfstaengl, d'agrandir leur influence sur l'ambitieux autrichien. Cette tournure des évènements amène Hanfstaengl à prendre ses distances avec le mouvement nazi. Il reprend ses activités professionnelles et s'abstient de s'impliquer de façon active dans l'organisation du parti.

Ce n'est qu'en 1932 que Hanfstaengl remonte sur le devant de la scène, aux côtés d'Hitler, pour participer en tant que chef du département de la presse étrangère aux élections législatives. La crise économique de 1929 a pour conséquence de relancer le succès populaire du NDSAP. A la demande du Führer, Hanfstaengl, devenu membre du parti en 1931, accepte le poste officiel de chef du département de la presse étrangère. Il reçoit des bureaux au troisième étage de la Maison brune, à côté du département de Heinrich Himmler. Afin d'amener Hitler à s'intéresser davantage à la politique étrangère, il tente d'organiser une rencontre entre Hitler et Winston Churchill, ce dernier étant de passage à Munich. Cette rencontre n'a cependant pas lieu suite à un caprice d'Hitler. Plus tard, en février 1934, Hanfstaengl profite d'un voyage visant à obtenir la diffusion du film « L'histoire de Hans Westmar » en Italie, pour rencontrer Mussolini. Sa véritable ambition, partagée par Konstantin von Neurath, est de régler une rencontre entre le chef fasciste et Hitler afin d'améliorer les relations entre l'Allemagne et l'Italie.

Le Duce souscrit à la proposition de Hanfstaengl et projette d'inviter Hitler au palais Vendramin Calergi, l'endroit où Wagner avait rendu l'âme. Mais Hitler ne donne pas suite à l'invitation de Mussolini, prétextant un agenda intérieur trop chargé. Le voyage aux Etats-Unis que Hanfstaengl effectue en juin 1934 sonnera l'heure de sa disgâce au sein du NSDAP. Alors qu'il part simplement à la vingt-cinquième réunion de la promotion de Harvard, son voyage suscite une vive critique et il est accueilli à New York par une manifestation de gauche désirant son expulsion immédiate. Il parvient toutefois à gagner l'université et participe aux festivités. Au cours de celles-ci, Hanfstaengl se fait photographier en serrant la main à Max Pinansky, ancien étudiant de Harvard, ignorant qu'il s'agissait d'un juif. Cette photographie paraît ensuite dans tous les journaux des Etats-Unis, ce qui provoque chez Hitler une rancœur profonde à l'égard de Hanfstaengl.

De retour à Berlin, Hanfstaengl critique vivement ce qui s'est déroulé lors de son absence, à savoir la Nuit des longs couteaux. Il mène sa propre enquête auprès du général Reichenau et de Sepp Dietrich afin de savoir ce qui s'est réellement passé, mais sans succès. Ces investigations et ses tentatives répétées visant à modérer les convictions politiques du Führer finissent par lui mettre à dos l'ensemble des chefs du parti. Hanfstaengl fait également usage de ses pouvoirs pour éviter certaines exécutions, comme celle d'Ernst Reuter, l'ancien maire socialiste de Magdebourg, ce qui ne plaît pas à l'aile radicale du parti, représentée par Rudolf Hess et Joseph Goebbels. Une profonde inimitié naît d'ailleurs entre ce dernier et Hanfstaengl, car Goebbels désire, en tant que chef de la propagande, s'octroyer tout ce qui a trait à la presse étrangère.

En février 1937, Hitler et Goebbels élaborent un mauvais tour à Hanfstaengl afin de faire cesser son comportement jugé trop critique. Ils font mine de vouloir l'envoyer en Espagne, alors en pleine guerre civile, avec pour mission de coordonner les services de presse allemands. Dans l'avion toutefois, le pilote informe Hanfstaengl qu'il a reçu l'ordre de le parachuter au-delà des lignes communistes. Tout cela n'est cependant qu'un coup monté, l'avion ne faisant rien d'autre que quelques tours au-dessus de l'Allemagne. Hanfstaengl est néanmoins pris de panique et, après être atterri à Leipzig, il quitte immédiatement le territoire allemand pour se réfugier à Zürich. Après avoir réussi à faire sortir son fils Egon d'Allemagne, Hanfstaengl se réfugie en Angleterre. Une fois qu'éclate la seconde guerre mondiale, il est interné dans différents camps anglais, avant d'être transféré au Canada.

Le 30 juin 1942, Hanfstaengl est tranmis à Bush Hill, une petite localité près de Washington, afin d'opérer comme conseiller présidentiel en politique et psychologie pour la guerre contre le Troisième Reich. Il tente en vain de faire comprendre que l'exigence de la capitulation sans conditions de l'Allemagne permettra à Hitler de se battre jusqu'au bout. En septembre 1944, lorsque la victoire alliée est assurée, Hanfstaengl est renvoyé dans un camp en Angleterre, sur l'île de Man. La guerre finie, il passe encore six mois dans le camp de Recklinghausen en Allemagne, avant d'être libéré en fin 1946. Il publie Hitler:  The Missing Years en 1957.


Massoni Philippe

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Philippe Massoni, né le 13 janvier 1936 et mort le 14 février 2015 à Paris, est un haut fonctionnaire et policier français.

Massoni Philippe

Commissaire de police, il commence sa carrière aux Renseignements généraux dans la surveillance des milieux gauchistes. Il fait partie du dispositif d'encadrement de l'extrême gauche mis en place par le ministre de l'Intérieur Raymond Marcellin après mai 68. À la tête du groupe Direction, il a ainsi de nombreux contacts avec le SAC (Service d'action civique) de Charles Pasqua et Jacques Foccart.

L'arrestation des dirigeants du groupe terroriste Action directe, en février 1987, est l'une de ses plus belles réussites à la tête du service. Nommé préfet de police de Paris par Charles Pasqua le 21 avril 1993, Philippe Massoni demeure en poste, sous la gauche et la droite, jusqu'en 2001. Admis à faire valoir ses droits à la retraite à compter du 14 janvier 2001, il est chargé le 1er mars suivant d'assurer l'intérim jusqu'à la nomination de son successeur Jean-Paul Proust.

Conseiller spécial de Jacques Chirac pour les affaires de sécurité et de terrorisme, il est nommé secrétaire général du Conseil de sécurité intérieure (CSI) en 2002. Souvent en conflit, de manière feutrée, avec Nicolas Sarkozy, ce dernier met fin à ses fonctions par un décret publié au Journal officiel du 27 septembre 20072. De 2002 à 2007, Philippe Massoni est aussi représentant personnel du président de la République auprès de la principauté d'Andorre. Philippe Massoni est franc-maçon et membre de la loge « Le Parthénon » de la Grande Loge de France. Il aurait accédé au 33e degré du Rite écossais ancien et accepté en 1997.

Parcours

  • 1962 : Philippe Massoni est nommé commissaire.
  • 1976 : chargé de mission au cabinet du Premier ministre Jacques Chirac.
  • 1976 - 1980 : chargé de mission au cabinet du Premier ministre Raymond Barre.
  • 1980 - 1986 : directeur des services techniques de la Préfecture de police de Paris.
  • avril 1986: directeur adjoint du cabinet de Robert Pandraud, ministre délégué chargé de la sécurité.
  • mai 1986 : nommé directeur central des renseignements généraux (DCRG).
  • 1988 : nommé préfet de l'Aube.
  • 1992 : nommé préfet de l'Oise
  • août 1992 - avril 1993 : préfet de la région Auvergne.
  • 1993 : directeur de cabinet du ministre d'État, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire Charles Pasqua.
  • avril 1993 - mars 2001 : Préfet de police de Paris.
  • 28 mars 2001 - 23 septembre 2004 : Conseiller d'État en service extraordinaire.
  • octobre 2001 : chargé de mission pour les questions de sécurité intérieure dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, auprès du président de la République Jacques Chirac.
  • 26 juillet 2002 : représentant personnel du coprince français Jacques Chirac à Andorre.
  • 7 septembre 2004 : membre du Conseil économique et social.

Pandraud Robert

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Robert Pandraud, né le 16 octobre 1928 au Puy-en-Velay (Haute-Loire) et mort le 18 février 2010 à Suresnes (Hauts-de-Seine), est un homme politique français.

Pandraud Robert

Ancien directeur de la police nationale, membre du RPR puis de UMP, il est député de la Seine-Saint-Denis (1988-2007) et ministre délégué à la Sécurité (1986-1988) dans le second gouvernement Jacques Chirac. Fils d'instituteur et étudiant boursier, Robert Pandraud est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris et de l'École nationale d'administration (France) (promotion « Paul Cambon » en 1953). Il commence sa carrière administrative dans le corps préfectoral, avant d'être secrétaire général des Hauts-de-Seine (1967-1968). Il est ensuite successivement directeur central de la sécurité publique, directeur du service actif de la police nationale (1970-1973), directeur du personnel et du matériel de la police (1973).

En 1974, Robert Pandraud devient directeur-adjoint du cabinet du ministre de l'Intérieur, Michel Poniatowski. De 1975 à 1978, il est directeur de la police nationale puis, de 1978 à 1981, directeur général de l'administration au ministère de l'Intérieur. En juillet 1981, il est nommé inspecteur général de l'administration du ministère de l'Intérieur. En mars 1982, il rejoint le cabinet du maire de Paris Jacques Chirac, en tant que directeur général des services administratifs du département de Paris. il sera ensuite directeur de cabinet du maire (1983-1986). Lors de la cohabitation entre François Mitterrand et Jacques Chirac, de 1986 à 1988, il est ministre délégué à la Sécurité au côté du ministre de l'Intérieur Charles Pasqua. Il doit mettre un terme à une vague d'attentats terroristes et réprimer les grandes manifestations lycéennes et étudiantes contre le projet de loi réformant les universités françaises présenté par le ministre Alain Devaquet. Celles-ci sont notamment marquées par la mort de Malik Oussekine.

Officier de la Légion d'honneur, médaille d'or de la Police nationale, marié et père de trois enfants, il est député RPR (1988-2002) puis UMP (2002-2007) dans la 8e circonscription de la Seine-Saint-Denis. Il fut aussi membre du comité d'honneur du Mouvement Initiative et Liberté et de l'Union nationale inter-universitaire (UNI). Il n'est pas candidat à sa réélection aux élections législatives de juin 2007 et est remplacé par Patrice Calméjane, son ancien suppléant, à l'Assemblée nationale. De 2002 à sa mort, il préside la commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales (COCOE) de l'UMP. Son épouse née Ginette Magallon le 17 novembre 1924 est décédée le 17 avril 2010 à Neuilly-sur-Seine.

Becker Karl

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Karl Becker, né le 18 avril 1928 à Cologne en Allemagne et mort le 10 février 2015 à Rome, est un prêtre jésuite et théologien catholique allemand. Professeur de théologie dogmatique à l'Université grégorienne de Rome et consulteur de plusieurs congrégations romaines il est créé cardinal le 18 février 2012.

Becker Karl

Karl Becker entre dans la Compagnie de Jésus le 13 avril 1948, après avoir étudié la philologie classique pendant trois semestres à l'Université de Cologne. Après son noviciat, il suit le cycle de philosophie à Munich puis celui de théologie à l'université jésuite Sankt Georgen à Francfort. Il est ordonné prêtre le 31 juillet 1958. En 1964, il accède au titre de docteur en théologie en soutenant sa thèse intitulée Die Rechtfertigungslehre nach Domingo de Soto. Das Denken eines Konzilsteilnehmers vor, in und nach Trient (« La doctrine de la justification pour Domingo de Soto. La pensée d'un père conciliaire avant, pendant et après Trente »).

Jusqu'en 1969, il enseigne la théologie dogmatique à Sankt Georgen. Il enseigne ensuite à l'Université pontificale grégorienne, y devenant professeur extraordinaire en 1971 puis professeur ordinaire en 1975 poste qu'il conserve jusqu'en 2003, devenant alors professeur émérite. Comme théologien dogmatique, il s'occupe principalement de discipline des sacrements et de doctrine de la grâce. Il est nommé expert lors du concile Vatican II où il se distingue par ses contributions sur la liberté religieuse et l'œcuménisme. Il participe à la rédaction de la constitution dogmatique Lumen Gentium sur l'Église.

Le 15 décembre 1977, le pape Paul VI le nomme consulteur de la Congrégation pour la doctrine de la foi où il collabore, à partir de 1982, avec Joseph Ratzinger, préfet de la congrégation. Devenu pape Benoît XVI, ce dernier l'implique dans la rédaction de la déclaration conjointe catholique-luthérienne sur la justification par la foi et à partir de 2009, dans les discussions entre le Saint-Siège et la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X. Il est créé cardinal par Benoît XVI le 18 février 2012 avec le titre de cardinal-diacre de San Giuliano Martire, dont il est le premier titulaire. Comme d'autres cardinaux jésuites avant lui il demande et obtient la permission de ne pas être ordonné évêque. Ayant 83 ans à sa création, il a déjà dépassé la limite d'âge pour être électeur, et ne participe donc pas au conclave de 2013 qui voit l'élection du pape François.

Publications

  • Der Gottesbeweis nach Marechal. Zusammengestellt auf Grund der Mélanges Joseph Maréchal, Pullach 1956
  • Die Rechtfertigungslehre nach Domingo de Soto. Das Denken eines Konzilsteilnehmers vor, in und nach Trient., Analecta Gregroriana Rom 1967
  • Wesen und Vollmachten des Priestertums nach dem Lehramt, Herder Freiburg 1970
  • Trattati sul battesimo, sulla confermazione, sui sacramenti in genere: schemi e bibliografie, (Traité sur le baptême, la confirmation et les sacrements en général: schémas et bibliographie), Université pontificale grégorienne, faculté de Théologie, 1977
  • Catholic Engagement with World Religions: A Comprehensive Study (Faith Meets Faith), Orbis Books 2010, ISBN 978-1-57075-828-7, coautori: Ilaria Morali, Gavin D'Costa

Whitehead John

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John Cunningham Whitehead (April 2, 1922 – February 7, 2015) was an American banker and civil servant, and a board member of the World Trade Center Memorial Foundation (WTC Memorial Foundation) and, until his resignation in May 2006, chairman of the Lower Manhattan Development Corporation.

Whitehead John

Whitehead was born in Evanston, Illinois, the son of Winifred K. and Eugene Cunningham Whitehead. His family moved to Montclair, New Jersey when he was two years old. Whitehead graduated from Haverford College in 1943 and served in the U.S. Navy during World War II, where he commanded one of the LCVP landing crafts at Omaha Beach, in the D-Day landing invasion of Normandy. In 1947 he received an MBA degree from Harvard Business School and subsequently joined the prestigious New York investment bank of Goldman Sachs. He rose to become chairman over a total of 38 years at the firm, and retired in 1984 as Co-Chairman and Co-Senior Partner. He served as United States Deputy Secretary of State in Ronald Reagan's administration from 1985 to 1989 under George Shultz, and was awarded the Presidential Citizens Medal by President Reagan. In 1996, he was the campaign chairman for Michael Benjamin who ran for a seat in New York's 8th congressional district.

He was former Chairman of the Board of the Federal Reserve Bank of New York, the United Nations Association, and a former Chairman of The Andrew W. Mellon Foundation and the Harvard Board of Overseers. He was a former director of the New York Stock Exchange and Chairman Emeritus of The Brookings Institution. He has a long association with the Rockefeller family, having held positions at various times with family-created institutions such as Rockefeller University, the Asia Society (where he was Chairman Emeritus and Honorary Life Trustee), the Lincoln Center Theater and the WTC Memorial Foundation. In these organisations, and previously when he was for a time on the family's powerful Trust Committee, overseeing the family fortune and investments of the Rockefeller Group, the real estate firm that previously owned and managed Rockefeller Center, he became closely associated with David Rockefeller.

As an alumnus of Haverford College in Pennsylvania, he has had the campus center and the chair of the philosophy department named after him. The School of Diplomacy and International Relations at Seton Hall University was also named after him. He received an honorary LL.D. from Bates College in 2004, and an honorary Doctor of Humane Letters degree from The City University of New York upon the recommendation of Macaulay Honors College in 2009. He also served on the board of the International Rescue Committee, an international human rights organization. In 1987, he was awarded the IRC's Freedom Award, along with Elie Wiesel. Other recipients of the award have included Winston Churchill, Hubert Humphrey, George H.W. Bush, Bill Clinton, John McCain, Lech Wałęsa, Hamid Karzai, Madeleine Albright, and Václav Havel. Whitehead was an Eagle Scout and recipient of the Distinguished Eagle Scout Award. He was longstanding Co-Chairman of the Board of the Greater New York Councils, Boy Scouts of America. He has been Chairman of the Financial Services Volunteer Corps (FSVC) since July, 2005. He was also an Advisory Board member for the Partnership for a Secure America, a not-for-profit organization dedicated to recreating the bipartisan center in American national security and foreign policy.

Whitehead sat on the Advisory Board of the Washington-based think-tank Global Financial Integrity, which conducts research on illicit financial flows and the damaging effects they have on developing countries, as well as the advisory board for DC-based nonprofit America Abroad Media. He was also a member of the Board of Trustees of Eisenhower Fellowships. In 2004, he received the David Rockefeller Bridging Leadership Award from Synergos. John Whitehead was Co-Chairman of AMDeC Foundation, a 28-member organization of leaders in biomedical research and technology in New York State. Whitehead, along with Academic Medicine Development Company (AMDeC) President, Dr. Maria K. Mitchell, secures funding and infrastructure support for next-generation research for New York's renowned academic medical centers. In 2006, Whitehead was one of the most notable Republican donors to the campaign of Joe Lieberman during his independent re-election campaign for the United States Senate.

On November 12, 2008, Whitehead said at the Reuters Global Finance Summit that the United States economy faces an economic slump deeper than the Great Depression and that a growing deficit threatens the credit of the country. In 2011, John C. Whitehead was awarded the Truman-Reagan Medal of Freedom. In 2012, Whitehead was awarded the Freedom Prize for the second time. He was also a member of the Steering Committee of the Bilderberg Group. Whitehead married television newswoman Nancy Dickerson in 1989, by which marriage he gained seven stepchildren. She died in 1997. Her son, John Dickerson, the writer, is one of his stepchildren. In 2003, Whitehead dedicated the Nancy Dickerson Whitehead Community Service Center for Homeless Youth in Southeast Washington, D.C. with a generous gift to Covenant House. Whitehead died on February 7, 2015 of cancer at his New York home, at age 92.

Where to find nonprofit leaders? John Whitehead turns to Harvard Business School

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It sounds simple—and yet, on a daily basis, it’s easier said than done. Early on, John Whitehead committed to doing the right thing. Ever a Boy Scout, Whitehead relied on integrity to guide his decisions during his esteemed 38-year career at Goldman Sachs—even when it wasn’t great for business.

Where to find nonprofit leaders? John Whitehead turns to Harvard Business SchoolWhere to find nonprofit leaders? John Whitehead turns to Harvard Business School

Outside the office, Whitehead made good on his commitment in the nonprofit and public sectors. Shortly after he retired from Goldman in 1984, he was asked to serve as Deputy Secretary of State. But by 1989, he was back in New York, pursuing his philanthropy with nonprofits full-time. All told, he has been serving nonprofits for nearly 60 years.

From the start, Whitehead took a keen interest in refugees and specifically the International Rescue Committee (IRC), then a fledgling organization. With his support for more than half a century, the IRC’s budget has increased by more than 400%—and the scope of its reach has expanded exponentially. Whitehead encourages newer philanthropists to follow his lead: use personal passions to guide philanthropic interests and choose organizations where you can make a difference.

In the early 1990s, Whitehead provided founding support to the Harvard Business School Social Enterprise Initiative, helping to foster generations of “do-righters” to come. "My activity at Harvard Business School with forming [the Social Enterprise Initiative], converting them and everybody converting business schools all across the country to train nonprofit leaders is maybe the biggest contribution I've been able to make to all the nonprofit world," says Whitehead.

Healy Mary

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Mary Healy est une actrice et chanteuse américaine, née le 14 avril 1918 à La Nouvelle-Orléans (Louisiane) et morte le 3 février 2015 à Calabasas (Californie).

Healy Mary Healy Mary

Au cinéma, Mary Healy contribue d'abord à douze films américains sortis entre 1938 et 1942, notamment La Fille du nord de Sidney Lanfield (1939, avec Sonja Henie et Tyrone Power) et Star Dust de Walter Lang (avec Linda Darnell et John Payne). Ce dernier sort en 1940, année où elle épouse l'acteur Peter Lind Hayes (1915-1998), dont elle reste veuve à sa mort. Quasiment retirée ensuite du grand écran, elle y revient toutefois aux côtés de son mari dans Les 5000 doigts du Dr. T de Roy Rowland (1953, avec Tommy Rettig et Hans Conried), avant un ultime film américain sorti en 1982.

À la télévision, où elle apparaît le plus souvent avec son époux, Mary Healy participe à des émissions de divertissement comme elle-même entre 1949 et 1977, dont What's My Line? (six épisodes, 1955-1961). S'y ajoutent un téléfilm (1959) et huit séries (1949-1961), la dernière étant la sitcom Peter Loves Mary (trente-deux épisodes, 1960-1961), où le couple Hayes-Healy tient la vedette. Au théâtre, l'actrice joue à Broadway quatre fois, en 1942 dans une revue, en 1945 dans une pièce, en 1946 dans la comédie musicale Around the World (en) (musique de Cole Porter, livret et mise en scène d'Orson Welles), et enfin en 1958, dans la pièce Who Was That Lady I Saw You With de Norman Krasna (avec son époux, Larry Storch et Ray Walston).

Filmographie

  • 1938 : Josette et compagnie (Josette) d'Allan Dwan : une fille au bord du ring
  • 1938 : Monsieur Tout-le-monde (Thanks for Everything) de William A. Seiter : petit rôle non-spécifié
  • 1939 : La Fille du nord (Second Fiddle) de Sidney Lanfield : Jean Varick
  • 1939 : Hôtel pour femmes (Hotel for Women) de Gregory Ratoff : une chanteuse
  • 1939 : 20,000 Men a Year d'Alfred E. Green : Joan Marshall
  • 1940 : Il épouse sa femme (He Married His Wife) de Roy Del Ruth : Doris
  • 1940 : Star Dust de Walter Lang : Mary Andrews
  • 1941 : Ride, Kelly, Ride de Norman Foster : une chanteuse
  • 1941 : Hard Guy d'Elmer Clifton : Julie Cavanaugh
  • 1941 : Zis Boom Bah de William Nigh : elle-même
  • 1942 : The Yanks Are Coming d'Alexis Thurn-Taxis : Rita Edwards
  • 1942 : Strictly in the Groove de Vernon Keays : Sally Monroe
  • 1953 : Les 5000 doigts du Dr. T (The 5,000 Fingers of Dr T) de Roy Rowland : Heloïse Collins
  • 1982 : Flambeurs (Lockin' to Get Out) d'Hal Ashley : une touriste au bureau d'enregistrement

Télévision

  • 1955-1961 : What's My Line?, émission de divertissement, 6 épisodes : elle-même
  • 1959 : Miracle sur la 34e rue (Miracle on 34th Street), téléfilm de William Corrigan : Doris Walker
  • 1960-1961 : Peter Loves Mary, sitcom, saison unique, 32 épisodes : Mary Lindsay
  • 1962 : The Tonight Show, émission de divertissement, épisodes non-spécifiés : elle-même
  • 1970-1977 : The Tonight Show Starring Johnny Carson, deux épisodes : elle-même

Théâtre à Broadway 

  • 1942 : Count Me In, revue, musique et lyrics d'Ann Ronell, livret de Walter Kerr et Leo Brady, orchestrations de Robert Russell Bennett, chorégraphie de Robert Alton, costumes d'Irene Sharaff : Sherry Brandywine / Sherry / Chanteuse du numéro We're Still on the Map / « The North »
  • 1945 : Common Ground, pièce d'Edward Chodorov, mise en scène de Jerome Robbins et Edward Chodorov : Geegee
  • 1946 : Around the World, comédie musicale, musique et lyrics de Cole Porter, livret (adaptation du roman Le Tour du monde en quatre-vingts jours de Jules Verne) et mise en scène d'Orson Welles : Mme Aouda
  • 1958 : Who Was That Lady I Saw You With?, pièce de Norman Krasna, mise en scène d'Alex Segal : Ann Williams

Hayes Peter Lind

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Peter Lind Hayes (June 25, 1915 – April 21, 1998) was an American vaudeville entertainer, songwriter, and film and television actor.

Hayes Peter Lind Hayes Peter Lind

Hayes was born Joseph Conrad Lind in San Francisco, California, spent his early childhood in Southern Illinois, and then attended school in New Rochelle, New York. He appeared in films throughout the 1930s and 1940s, and had a significant television career in the 1950s. He often appeared with his wife Mary Healy, to whom he was married from 1940 until his death in 1998. The couple had two children: Peter and Cathy. In 1946, Hayes opened at the Copacabana in New York. This led to an engagement with the Dinah Shore radio show. Hayes and Healy were the original singers of the Chevrolet jingle "See The U.S.A. In Your Chevrolet" in 1950. (Dinah Shore later sang the song for Chevrolet starting in 1952.) The couple starred in Zis Boom Bah (1941) and had major supporting roles in the cult fantasy musical film The 5,000 Fingers of Dr. T (1953).

Peter Lind Hayes may be best remembered for several short-lived television series in which they co-hosted or co-starred, such as The Peter Lind Hayes Show (1950–51), Star of the Family (1950-1952), and Peter Loves Mary (1960–61). He also appeared on the pilot episode of The Match Game on December 5, 1962. He had a considerable reputation as a singer of comic songs, several of which made their way onto record, e.g. "Life Gets Teejus, Don't It".

In 1961, Hayes and Healy co-authored their biography, titled Twenty-Five Minutes from Broadway, published by Duell, Sloan, and Pearce. The title was inspired by the name of the George M. Cohan musical, Forty-five Minutes from Broadway, about the community of New Rochelle, New York where the two lived. They owned Columbia Island along the Long Island Sound shore where they rebroadcast a breakfast conversation show. In 2005, the then-current owner of the island sought to demolish the old transmitter building and replace it with a private residence.  In 1964, he appeared in an episode of The Outer Limits, playing the lead role, Dr. Robert Stone, an absent-minded optic engineer and researcher. Peter Lind Hayes died in Las Vegas, Nevada in 1998.


Sodano Angelo

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Angelo Sodano, né le 23 novembre 1927 à Isola d'Asti dans le Piémont en Italie, fut du 1er décembre 1990 au 15 septembre 2006 cardinal secrétaire d'État de la Curie romaine et depuis le 30 avril 2005 doyen du Collège des cardinaux. Le cumul de ces deux offices n'avait plus eu lieu depuis 1828 en la personne du cardinal Giulio Maria della Somaglia. 

Sodano Angelo

Angelo Cardinal Sodano est le deuxième des 6 enfants qu’ont eu ses parents Giovanni et Delfina Sodano. Sa famille et son cadre social étaient marqués par une vie religieuse intense. À l'issue de ces études de philosophie et de théologie, Angelo Sodano est ordonné prêtre à Asti par Mgr Umberto Rossi, évêque d'Asti. En 1959, il intègre l'Université pontificale du Latran pour des études de droit canonique ainsi que l'Université pontificale grégorienne pour approfondir ses études de théologie. Il complète ces études par une formation au sein de l'Académie diplomatique papale. Après son doctorat en théologie et en droit canonique, il entre dans le service diplomatique du Saint-Siège. Comme secrétaire de nonciature, il travaille en Équateur, en Uruguay et au Chili. La veille de l'élection du pape Paul VI, il obtient le titre de Monsignore. En 1968, il devient membre du Conseil pour les relations bilatérales et multilatérales de la Curie romaine.

Le 30 novembre 1977, il est nommé archevêque titulaire de Nuova Caesaris et nonce apostolique au Chili. Avant de partir pour son nouvel office au Chili, il est consacré évêque par le cardinal Antonio Samorè dans l'église San Secondo à Asti. Comme nonce apostolique, il joue un rôle important pendant les négociations diplomatiques afin de mettre fin au conflit du Canal Beagle qui opposait le Chili et l'Argentine. Depuis 1881, ces deux pays s'affrontaient dans un conflit frontalier en Terre de Feu, située à l'extrême sud du continent américain. Après plus de cent ans d'affrontements, ce traité, négocié grâce à la médiation d’Angelo Sodano, a été ratifié par les deux pays le 2 mai 1985.

Angelo Sodano a déclaré à propos de la dictature chilienne : « Même les chefs-d’oeuvre peuvent avoir des taches ; je vous invite à ne pas vous arrêter aux taches du tableau, mais à regarder l’ensemble, qui est merveilleux ». Le cardinal Angelo Sodano n’abandonnera jamais le général Pinochet. En 1993, désormais secrétaire d’État du Vatican, il fit parvenir aux époux Pinochet deux lettres de félicitations pour leurs noces d’or, une missive en son nom propre et une autre signée par le pape Jean-Paul II en personne : «  Au général Augusto Pinochet et à sa distinguée épouse, la signora Lucia Hiriarde Pinochet  » […] « J’adresse avec grand plaisir ainsi qu’à leurs enfants et famille une bénédiction apostolique spéciale ».

Rentré à Rome en 1988, il devient le bras droit du Cardinal secrétaire d'État Agostino Casaroli ; il sera nommé secrétaire pour les relations avec les États le premier mars 1989, poste qui devient affilié par la suite à la Secrétairerie d'État lors d'une réorganisation de la curie romaine. Cette fonction peut être comparée avec un Ministère des affaires étrangères. Pendant ce temps, il représente le Saint-Siège au cours d'un grand nombre de conférences internationales, notamment pendant les réunions des Ministres des affaires étrangères de la CSCE (Conférence pour la Sécurité et la Coopération en Europe, devenue OSCE en 1995) à Vienne, Copenhague, New York et Paris. Le premier décembre 1990, il est nommé secrétaire d'État suppléant après la démission du cardinal Casaroli qui a atteint la limite d'âge traditionnelle de 75 ans pour les évêques. Lors du consistoire du 28 juin 1991, il est créé cardinal par le pape Jean-Paul II avec le titre de cardinal-prêtre de Santa Maria Nouva.

Dès le lendemain, il est nommé cardinal secrétaire d'État. Le 10 janvier 1994, il est nommé cardinal-évêque par le pape Jean-Paul II, avec le titre du diocèse suburbicaire d'Albano ; et le 30 novembre 2002 - au jour près 25 ans après sa consécration d'évêque - il est nommé sous-doyen du Collège des cardinaux. Depuis août 1991, Angelo Sodano a accompagné Jean-Paul II lors de 53 de ses voyages dans différents pays. Au mois de novembre 2002, il atteint la limite d'âge de 75 ans et dépose sa démission. Le pape Jean-Paul II lui demande de rester à son poste pour une durée non déterminée. Suite à la maladie aggravée du pape, il prit en charge de plus en plus d'obligations. Il a été auprès du pape lors de toutes ses interventions publiques comme par exemple lors de la prière de l'Angelus pendant l'hospitalisation du pape Jean-Paul II au mois de mars 2005.

À cause des mauvaises conditions de santé du pape Jean-Paul II, Angelo Sodano a célébré la messe de Pâques 2005 sur la place Saint-Pierre. Après cette messe, le pape a donné la bénédiction urbi et orbi muette devenue légendaire. Suite à la bénédiction, Angelo Sodano s'est adressé dans différentes langues aux fidèles pour les vœux de Pâques traditionnels. Après l'annonce de la mort du pape Jean Paul II, le soir du 2 avril 2005, Sodano a entonné le "Salve Regina", repris par la foule réunie sur la place St Pierre. Bon nombre de média ont confondu ce chant avec celui du "De Profundis". Sodano aura été un secrétaire d'État, serviteur fidèle et compétent du pape Jean-Paul II, pendant 14 ans.

Après l'élection du cardinal Joseph Ratzinger, qui était alors Doyen du Collège des cardinaux, c’est Sodano, qui en tant que sous-doyen, a posé la question: „Acceptasne electionem de te canonice factam in Summum Pontificem?“ (Est-ce que tu acceptes l'élection...?). C’est aussi lui qui a pris en charge tous les autres devoirs du doyen lors de cette phase de transition comme par exemple la transmission de la bague du pêcheur lors de l'intronisation du nouveau pape. Un des premiers actes du pape Benoît XVI a été de confier à Angelo Sodano de nouveau le poste du cardinal secrétaire d'État, le confirmant dans cette fonction qu'il assumera pendant presque quinze ans, ce qui en fait une des plus longues périodes dans l'histoire de ce poste. Par la suite, il a été élu doyen du Collège des cardinaux par les cardinaux-évêques, cette élection a été confirmée par le pape Benoît XVI le 30 avril 2005. Le doyen est toujours évêque titulaire d'Ostie, titre qu'il détient en supplément de son diocèse titulaire d'Albano. En 2007, il a démissionné de ses fonctions mais il est demeuré au Vatican de façon inattendue.

Casaroli Agostino

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Agostino Casaroli, né à Castel San Giovanni le 24 novembre 1914 et décédé au Vatican le 9 juin 1998, fut un prélat catholique italien, cardinal secrétaire d'État de 1979 à 1990, pendant le pontificat de Jean-Paul II. Il joua un rôle de premier plan dans les relations du Saint-Siège avec le bloc des pays communistes, notamment à propos du sort réservé aux chrétiens de l'autre côté du Rideau de fer.

Ronald Reagan et le Cardinal Casaroli Agostino

Ronald Reagan et le Cardinal Casaroli Agostino

Né dans une famille modeste de la province de Plaisance, en Émilie-Romagne, Agostino Casaroli est ordonné prêtre le 27 mai 1937 pour le diocèse de Plaisance, après avoir fait ses études au séminaire diocésain de Bedonia et au collège Alberoni de Plaisance. La même année, il entre à l'Académie pontificale ecclésiastique de Rome afin de s'initier à la diplomatie du Saint-Siège. En 1961 il entre à la Secrétairerie d'État du Vatican sous les ordres du pape Jean XXIII. Pendant les années qui suivirent le concile Vatican II, sous le pontificat de Paul VI, Agostino Casaroli acquiert la réputation d'être un diplomate subtil, capable de négocier efficacement avec les régimes politiques hostiles à l'Église catholique. En ce sens, il joue un rôle primordial dans l'Ostpolitik du Vatican. Les accords qu'il signe avec la Hongrie en 1964 et la Yougoslavie en 1966 marquent le début des relations du Saint-Siège avec des États où l'on persécutait les chrétiens. Ses mémoires, publiées en 2000, révèlent de sa part une opposition au marxisme-léninisme beaucoup plus déterminée que n'a pu en juger l'opinion, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'Église, même si cette opposition n'apparaissait pas au grand jour.

Il préside la conférence d'Helsinki sur la sécurité et la coopération en Europe (c'est-à-dire sur les rapports Est-Ouest) du 30 juillet au 1er août 1975 et participe aux délibérations de l'Acte final. Au sein de la curie, il a été nommé secrétaire du conseil pour les affaires publiques de l'Église et ordonné archevêque in partibus de Carthagène par le pape Paul VI le 16 juillet 1967. Après la mort du cardinal secrétaire d'État Jean Villot, quelques mois après le début de son pontificat, Jean-Paul II l'appelle à la secrétairerie d'État le 28 avril 1979. N'étant pas encore cardinal, Agostino Casaroli n'est pas nommé secrétaire d'état, mais pro-secrétaire d'état. Jean-Paul II le crée cardinal avec le titre de cardinal-prêtre des Saints apôtres (Ss. XII Apostoli) lors de son premier consistoire le 30 juin 1979, et le nomme le même jour cardinal secrétaire d'État, préfet de la congrégation pour les affaires publiques de l'Église et président de la commission pontificale pour l'état de la cité du Vatican.

De 1981 à 1984, il exerce également les fonctions de président de l'administration du patrimoine du siège apostolique. Pendant son mandat de secrétaire d'état, il met au point et signe avec le président du Conseil italien Bettino Craxi, le 18 février 1984, le protocole de révision des accords du Latran entre le Saint-Siège et la République italienne. Le 25 mai 1985 Jean-Paul II l'élève au rang de cardinal-évêque du diocèse de Portus-Santa-Rufina, et le 1er décembre 1990 il quitte la Secrétairerie d'État où lui succède le cardinal Angelo Sodano. Il est vice-doyen du Sacré Collège de 1993 à sa mort, en 1998, due à un malaise cardio-respiratoire.

Villot Jean-Marie

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Jean-Marie Villot, fils de Joseph Villot et de Marie Laville, né le 11 octobre 1905 à Saint-Amant-Tallende en France et mort le 9 mars 1979 à Rome en Italie, était un homme d'Église français, cardinal secrétaire d'État de 1969 à 1979, ayant ainsi servi sous les papes Paul VI, Jean-Paul Ier et Jean-Paul II.

Villot Jean-Marie

Ce fils unique perd sa mère à l'âge de 8 ans. Son père, Joseph fut maire de Saulzet-le-Froid (Puy-de-Dôme) de 1906 à 1920. Très tôt, cet enfant réservé pense au sacerdoce. Une partie de ses études secondaires se déroulent à Lyon (1923-1925). Puis il entrera au séminaire des Carmes à Paris. Après son ordination sacerdotale le 19 avril 1930, il continue ses études à Rome au collège de St Thomas, la future Université pontificale Saint-Thomas-d'Aquin, Angelicum1, et soutient un doctorat de théologie à Paris en 1934. Mgr Pierre-Marie Gerlier, alors évêque de Tarbes et Lourdes, l'implique dans la préparation du Triduum de la Rédemption célébré dans la célèbre cité mariale en 1935. Celui qui est devenu le cardinal Pierre Gerlier ne l'oublie pas et lui confie la charge de professeur de morale à la Faculté de Théologie de Lyon et de directeur de la maison universitaire des prêtres.

Sa nomination au secrétariat général de l'épiscopat français nécessite des voyages à Rome, alors que les évêques ne s'y rendent que pour les visites ad limina. Il est alors en position d'intermédiaire et de conseiller dans les négociations préparatoires de normalisation des relations entre l'État français et le Saint-Siège. Rapidement proposé comme évêque, il devint auxiliaire de Paris en 1954, en assumant toujours le secrétariat général de l'épiscopat. Le cardinal Gerlier le demande comme coadjuteur à Lyon. C'est à ce poste qu'il participe activement au concile où il est secrétaire général adjoint. Sa connaissance des milieux romains fait merveille. Il succède à « son » cardinal en janvier 1965 et est lui-même créé cardinal lors du consistoire du 22 février 1965 avec le titre de cardinal-prêtre de SS. Trinità al Monte Pincio. En deux ans seulement de présence effective il lance son diocèse dans les réformes proposées par le concile et élabore la création du diocèse de Saint-Étienne (effective en 1970).

Mais Paul VI a été séduit par ce Français diplomate et organisateur. Dès 1967, il lui confie des responsabilités romaines (direction de la Congrégation du Concile, qui deviendra la Congrégation du Clergé en août 1967) auxquelles il se donne sans compter. Il voyage beaucoup pour connaître la vie concrète de ce clergé dont il a la charge, se souciant de sa formation et de sa relation aux populations, aux dépens de sa propre santé. Cet homme de confiance permet à Paul VI, en le nommant Secrétaire d'État en 1969, de confirmer la volonté d'internationalisation de la Curie romaine. Les difficultés ne manquent pas, et le cardinal Villot aura à intervenir en particulier sur des dossiers épineux comme le catéchisme hollandais, les tensions entre le Primat de Pologne Stefan Wyszynski et la secrétairerie d'état pour la nomination des évêques, les difficultés nés d'une certaine théologie de la libération, la Compagnie de Jésus, Mgr Lefebvre... Au premier plan de la politique internationale du Vatican, il ouvre des relations diplomatiques avec 25 pays et cherche à nouer des relations avec les états marxistes.

Le 12 décembre 1974, il est élevé au rang de cardinal-évêque de Frascati. C'est lui qui se retrouve de fait responsable de l'Église à la mort de Paul VI. Il préside donc l'ouverture du conclave. Une profonde amitié s'épanouit avec le nouveau pape Jean-Paul Ier : «J'ai vécu auprès du pape Jean-Paul une expérience ecclésiale unique, d'affection et de confiance», mais cela ne dure que 33 jours ! La mort brutale du pape dans la nuit du 28 au 29 septembre 1978 et la préparation difficile du nouveau conclave sont une lourde épreuve. Jean-Paul II lui demande de rester quelques mois, le temps de lui trouver un successeur. Ce genre de chose ne s'improvise pas, mais la santé fragile du cardinal usé et le rythme du jeune pape débouchent sur une aggravation brutale d'une double pneumonie. Il meurt le 9 mars 1979.

Certains auteurs, parmi lesquels le journaliste britannique David Yallop dans son livre Au nom de Dieu, émirent l'hypothèse que le Cardinal Villot aurait joué un rôle avec Monseigneur Marcinkus, le Cardinal Cody, Licio Gelli (Loge P2), Roberto Calvi (Banco Ambrosiano) et Michele Sindona dans la mort du pape Jean-Paul Ier, qui eut un pontificat de seulement 33 jours et avec qui il y avait une forte hostilité sur la manière de conduire les finances vaticanes. On a également affirmé que Sœur Vincenza aurait prété serment, auprès de lui, de garder le secret sur les détails entourant la découverte du corps. Devenu Pape, Albino Luciani avait l'intention de revenir avec l'Église aux idéaux originels d'humilité et simplicité, en transformant profondément la politique financière du Vatican. Selon cette thèse, la mort du pape dans la nuit du 28 au 29 septembre 1978 aurait été causée par un empoisonnement. Cette théorie est corroborée par les déclarations du repenti Vincenzo Calcara au juge Paolo Borsellino. Calcara parle d'un entretien avec l'entrepreneur mafieux Michele Lucchese advenu quelques jours après la tentative d'assassinat de Jean-Paul II. Lucchese révèle à Calcara que Jean-Paul II était en train de suivre la même politique que Jean-Paul Ier qui voulait « rompre les équilibres à l'intérieur du Vatican » en redistribuant les biens de la banque vaticane, en changeant les dirigeants du IOR et du secrétariat d'État (Marcinkus et Villot). La thèse de David Yallop a été fortement réfutée par l'historien John Cornwell qui, au terme de son enquête (Comme un voleur dans la nuit) conclut que Jean-Paul Ier est mort écrasé par l'ampleur d'une tâche à laquelle il n'était pas préparé et pour laquelle la Curie n'a pas songé à l'assister comme elle aurait dû.

Carrière

  • 1935-1939 - Aumônier fédéral de la JEC. Professeur au grand séminaire de Clermont (dogme et morale).
  • 1942 - Vice-recteur des Facultés Catholiques de Lyon.
  • 1945 - Prélature romaine.
  • 1950 - Secrétaire-général de l'épiscopat français et président des Œuvres pontificales missionnaires. Protonotaire apostolique.
  • 1954 - Évêque auxiliaire de Paris.
  • 1959 - Coadjuteur avec droit de succession du cardinal Pierre Gerlier, archevêque de Lyon.
  • 1962 - Sous-secrétaire du Concile Vatican II.
  • 1965 - Archevêque de Lyon (17 janvier).
  • 1965 - Cardinal (22 février).
  • 1967 - Préfet de la Congrégation du Concile, qui deviendra la Congrégation du Clergé.
  • 1969 - Cardinal secrétaire d'État du Saint-Siège.
  • 1970 - Camerlingue responsable du Vatican après les décès des papes Paul VI et Jean-Paul Ier.

Bardèche Maurice

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Maurice Bardèche (1er octobre 1907 à Dun-sur-Auron (Cher) – 30 juillet 1998) est un écrivain, universitaire, biographe et polémiste français du XXe siècle. 

Bardèche Maurice

Considéré par certains historiens comme le fondateur du négationnisme en France, il fut, dans les années qui suivirent la Seconde Guerre mondiale, le seul intellectuel français de renom à se réclamer explicitement du fascisme. Durant la guerre, hormis quelques articles sur l'art dans Je suis partout, il se consacre essentiellement à son œuvre littéraire, étant spécialiste des écrivains du XIXe siècle. À la Libération, arrêté car proche de Brasillach, il est vite relâché, alors que son beau-frère est fusillé. Radié de l'enseignement national, il ne peut plus donner de cours que dans des écoles privées, jusqu'à l'intervention de Georges Pompidou dès son élection. Désormais, il s'attachera à réhabiliter l'œuvre et diffuser les écrits de Brasillach. Dans sa Lettre à François Mauriac (1947), pamphlet vendu à 80 000 exemplaires[10], s'il défend l'idée de « collaboration » et les fonctionnaires nommés par Vichy, remet en cause la « légalité » de la Résistance et critique les excès de l'« épuration permanente », il exprime ses réserves sur la création et les méthodes de la Milice.

Dans Nuremberg ou la Terre promise, publié en octobre 1948 et tiré à 25 000 exemplaires, il plaide en faveur de l'Allemagne nazie, contestant aux Alliés le droit légal et moral de juger les dirigeants du IIIe Reich pour des actes qu'ils avaient « peut-être » commis, et exprime des thèses négationnistes dont les arguments deviendront des classiques de la négation de la Shoah : « Si la délégation française trouve des factures de gaz nocifs, elle se trompe dans la traduction et elle cite une phrase où l'on peut lire que ce gaz était destiné à “l'extermination”, alors que le texte allemand dit en réalité qu'il était destiné à “l'assainissement”, c'est-à-dire à la destruction des poux dont tous les internés se plaignaient en effet [...].

Il résulte clairement des pièces du procès que la solution du problème juif, qui avait eu l'approbation des dirigeants nationaux-socialistes, consistait uniquement en un rassemblement de Juifs dans une zone territoriale qu'on appelait la réserve juive : c'était une sorte de ghetto européen, une patrie juive reconstituée à l'Est, c'était cela que prévoyaient les instructions connues des ministres et des hauts fonctionnaires, et c'était cela seulement. [...] Et nous n'avons pas le droit d'en conclure davantage que le national-socialisme aboutissait nécessairement à l'extermination des Juifs : il proposait seulement de ne plus les laisser se mêler à la vie politique et économique du pays, et ce résultat pouvait être obtenu par des méthodes raisonnables et modérées. [...] [Ne] sommes-nous pas victimes d'une propagande dont les effets peuvent être un jour terriblement préjudiciables au peuple français ?» Ce qui lui vaut saisie et procès : après maintes tergiversations de la justice, Bardèche est condamné à un an de prison ferme et 50 000 francs d'amende pour « apologie de crimes de guerre » et le livre interdit à la vente.

Il récidive dès 1952 avec Nuremberg II ou les Faux-Monnayeurs, où il s'appuie sur les thèses de Paul Rassinier. Incarcéré à Fresnes pendant trois semaines en juillet 1954, il est amnistié par le président de la République René Coty. Il racontera les difficultés de sa famille et son incarcération (ainsi que celle de sa femme, Suzanne), sur un ton mi-humoristique, mi-dramatique, dans Suzanne et le taudis (1957). Plus encore que défendre Brasillach, il veut aussi diffuser ses idées fascistes et antisémites, ce qui l'amène à participer au Mouvement social européen, qui se veut une « Internationale fasciste ». À Malmö, en mai 1951, au congrès de ce mouvement, qui réunit entre autres, à l'initiative des Suédois et notamment de Per Engdahl, l'Anglais Oswald Mosley, l'Italien Ernesto Massi, l'Allemand Karl Ernst Priester et le Français René Binet (avec lequel il ne s'entendra cependant pas), il conduit la délégation française et reçoit pour tâche de fédérer les divers groupes français.

Cette entreprise dépasse toutefois Bardèche, qui n'est pas un « organisateur », encore moins un « meneur d'hommes », et qui s'avère plus à son aise dans la polémique. Après avoir fondé Les Sept Couleurs, maison d'édition publiant ses livres et ceux d'autres intellectuels fascistes, il fonde Défense de l'Occident, revue « discrètement raciste et ultra-occidentale » qui sera un « lieu de rencontre » de l'extrême droite de 1952 à 1982. Il s'est distingué par ses références fréquentes au jacobinisme et à la Révolution française, et se rendait chaque année au Mur des Fédérés pour déposer une gerbe en souvenir de la Commune de Paris. Le 12 septembre 1998, une messe est célébrée à sa mémoire selon le rite tridentin en l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet à Paris, qui réunit plusieurs figures de l'extrême droite française, de Pierre Sidos à Henry Coston, et des continuateurs des thèses de l'écrivain comme Pierre Guillaume. Jean-Marie Le Pen salue, dans Français d'abord, le « prophète d'une renaissance européenne qu'il espéra longtemps », « un grand écrivain et un historien d'avant-garde ».

Royer Jean

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Jean Royer, né le 31 octobre 1920 à Nevers (Nièvre) et mort le 25 mars 2011 à Chambray-lès-Tours (Indre-et-Loire), est un homme politique français, notamment ministre sous les deux derniers gouvernements Pierre Messmer et maire de Tours de 1959 à 1995. 

Royer Jean

Il fut élu député d'Indre-et-Loire en novembre 1958, siégeant à l'Assemblée nationale parmi les députés non-inscrits à un groupe parlementaire, ce jusqu'en 1993. Il remporta l'année suivante le siège de la mairie de Tours, bénéficiant du soutien de Charles de Gaulle en tant qu'ancien délégué du RPF en Indre-et-Loire. Dans la mémoire des Tourangeaux, Jean Royer gardera toujours l'image du maire bâtisseur. Il lança dans les années 1960 une importante politique d'extension de la ville, annexant les communes de Sainte-Radegonde-en-Touraine et de Saint-Symphorien afin d'augmenter la surface de terrains constructibles. Son œuvre majeure reste l'aménagement sur quatre kilomètres des rives du Cher, déviant et viabilisant le cours de la rivière pour y construire un important quartier de barres d'immeubles et une base de loisirs comprenant un lac artificiel. Il suscita cependant la controverse en soutenant le passage de l'A10 en bordure de la ville, coupant Tours de l'est de l'agglomération, mais aussi l'admiration, faisant ainsi du centre historique de Tours l'un des premiers périmètres urbains classés de France en 1964.

Homme politique souvent décrit, y compris dans sa majorité, comme étant conservateur et réactionnaire Jean Royer mena une politique rigide vis-à-vis des évolutions sociales que connaissait alors la ville. Il signa notamment des arrêtés interdisant la projection de films pornographiques et l'ouverture d'une maison de tolérance, qui devint le musée Courteline. En 1968, il chassa de Tours, Michel-Georges Micberth et ses collaborateurs qui avaient fondé « un centre de recherche en psychosexologie normale et pathologique ». Jean Royer est nommé ministre du Commerce et de l'Artisanat dans le deuxième gouvernement Pierre Messmer en avril 1973, abandonnant son siège de député mais gardant son mandat de maire. Il sera notamment l'auteur en décembre 1973 de la loi d'orientation du commerce et de l'artisanat (ou loi Royer), qui règlemente l'ouverture des grandes surfaces de plus de 1 000 m² dans le but de soutenir les petits commerces, cette loi est toujours en vigueur. Il fut brièvement, au début de l'année 1974, ministre des Postes et Télécommunications, choisissant le 11 avril d'abandonner son poste pour se consacrer à sa campagne pour l'élection présidentielle de 1974.

Après la mort soudaine de Georges Pompidou début avril 1974, Jean Royer démissionne de son poste de ministre pour se lancer dans la course à l'Elysée. Il se présente comme le candidat de droite de l'ordre moral. Durant la courte campagne, certains de ses meetings sont chahutés : ainsi, à Toulouse, des étudiants scandent des slogans obscènes et exhibent des posters coquins (une jeune femme ira jusqu'à exposer sa poitrine aux caméras) - allusion à la politique moraliste de Jean Royer en cette période de révolution sexuelle. Par contre, à Lille, où il exprime sa volonté de développer, une fois élu, la production charbonnière de la France, il obtient un certain succès. Au soir du premier tour, il arrive en quatrième position en recueillant 3,17 % des voix (810 540 voix). L'essentiel de ses voix provient d'Indre-et-Loire et des départements limitrophes.

Passé l'échec de la présidentielle, Jean Royer se reconcentre sur son mandat de maire de Tours, et retrouve son siège de député le 9 mai 1976 après la démission de Jean Chassagne. Son action en tant que maire est cependant ralentie à partir de 1974 par la crise économique et l'exode rural : la ville commence à perdre des habitants, le grand projet des Rives du Cher doit être revu à la baisse. Néanmoins, comme par le passé, si sa politique municipale demeure teintée de certaines décisions autoritaires, Jean Royer reste d'un grand recours dans les situations de crise : après l'effondrement du pont de pierre en avril 1978, faisant preuve d'un grand sang-froid, il a chapeauté le ravitaillement en eau de la ville de Tours. Plus tard, dans les années 1980, la ville stagne économiquement, l'agglomération est frappée par d'importantes vagues de fermetures et de licenciements (notamment à la SKF, fabrique suédoise de roulements à billes, à Saint-Cyr en 1989). L'arrivée du TGV en plein centre-ville, la construction du centre de congrès Vinci, d'après les plans de l'architecte Jean Nouvel, sont à mettre au crédit de Jean Royer. Mais briguant un nouveau mandat lors des élections municipales de 1995, il est battu par Jean Germain (PS) à l'occasion d'une triangulaire. Acceptant sa défaite, Jean Royer décide de se « retirer totalement de la mairie ».

Jean Royer a été à la tête de l'EPALA (Établissement Public d'Aménagement de la Loire et de ses Affluents) de 1983 à 1995. C'est là qu'il a connu son échec le plus retentissant en promouvant le projet de construction du barrage de Serre-de-La Fare, en amont du Puy-en-Velay (Haute-Loire). Ce projet dépassé, en opposition de phase avec les préoccupations contemporaines liées à l'environnement, a suscité la résistance d'associations, relayée par les gouvernements de gauche et de droite, si bien que Jean Royer a dû reculer et mettre un terme à sa vision anachronique de la gestion d'un bassin hydrographique. Il préside de 1993 à 1997 le groupe parlementaire République et liberté, renonçant sur le tard à sa non-affiliation politique. Il ne se représente pas aux élections législatives de 1997, permettant ainsi l'élection du chiraquien Renaud Donnedieu de Vabres. Lors de la présidentielle de 2002, Jean Royer soutient la candidature de Jean-Pierre Chevènement, fidèle à ses convictions et à son attachement à la nation française. Il se retire ensuite de la vie politique, n'apparaissant plus qu'à de rares réunions. Résidant en maison de retraite à Saint-Avertin, Jean Royer s'éteint le 25 mars 2011, à l'âge de 90 ans.

Lefranc Pierre

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Pierre Lefranc, né le 23 janvier 1922 à Paris et mort dans la même ville le 7 janvier 2012, est un ancien résistant et proche collaborateur du général de Gaulle, ainsi que le cofondateur (avec André Malraux) et premier président de l'Institut puis Fondation Charles-de-Gaulle. Il fait partie des « barons du gaullisme ». Il fut président de l'Association nationale d'action pour la fidélité au général de Gaulle

Lefranc Pierre

Pierre Lefranc naît le 23 janvier 1922 à Paris. Son père, Jean-Abel Lefranc, secrétaire général de la Compagnie internationale de navigation aérienne est tué dans un accident d'avion en 1928. Son grand-père, Abel Lefranc (1863-1952), archiviste-paléographe, fut professeur au Collège de France et membre de l' Institut Académie des inscriptions et belles-lettres. Le 11 novembre 1940, encore électrisé par l'Appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle, dont il avait eu connaissance le 20, il fait partie des 1000 manifestants contre l'occupant allemand, sur les Champs-Élysées. À cette occasion, il est blessé par une grenade et placé en état d'arrestation, à la Santé puis à Fresnes. Libéré au bout de six mois, il gagne la zone libre, et contribue à fonder le réseau de Résistance Liberté, puis, courant de l'été 1942, fréquente l'école des cadres d'Uriage, où il rencontre Hubert Beuve-Méry (futur fondateur du journal Le Monde), avant de gagner l'Espagne et Gibraltar, où, après un séjour de quelques mois (novembre 1942 - mai 1943) dans les prisons de Franco, il rencontre pour la première fois, le 30 mai 1943, le général de Gaulle, qui l'accueille en ces termes : « Vous en avez mis, du temps, à venir ! Il nous reste beaucoup à faire. ». Il accompagne ensuite le Général à Londres.

Après qu'on a refusé d'exaucer son souhait d'être pilote, il intègre l'École des Cadets, le Saint-Cyr de la France libre, de laquelle il sort diplômé le 1er juin 19448. Il est alors affecté au bureau central de renseignements et d'action (BCRA), les services secrets de la France Libre, avec pour mission de chapeauter et de coordonner les maquis. À cet effet, il est, dans la nuit du 24 au 25 août 1944, dans le cadre de l'Opération « Tilleul », parachuté dans le département de l'Indre. Il prend alors le pseudonyme d'« Arteriole », et participe les armes à la main à la Libération de la France en ramenant, au cours de dangereuses expéditions, de précieux, d'importants renseignements au réseau communiste qui l'a recueilli. Il revient ensuite brièvement à Londres en octobre, puis repart à Paris pour intégrer la 1re compagnie, puis le service politique (à partir de mars 1945), de la DGER (qui a succédé au BCRA comme service de renseignement du Gouvernement Provisoire de la République Française). À l'occasion de ces nouvelles fonctions, en mars 1945, il rejoint en Allemagne le service de presse de l'armé du général de Lattre de Tassigny. Il est mis fin à ses fonctions le 8 septembre 1945.

Après la guerre, il est brièvement employé comme chargé de mission au ministère de l'Économie, puis rejoint le privé, au Comité d'action pour la productivité dans les assurances. Resté fidèle à de Gaulle, il intègre ensuite les instances dirigeantes du Rassemblement du peuple français (RPF), le parti politique créé par le Général, renonçant par la même occasion à son emploi dans le privé. Il est également, de 1947 à 1951, conseiller municipal RPF à Brive-la-Gaillarde. Il retrouve finalement son emploi dans le monde de l'assurance en 1951, tout en rendant régulièrement visite au Général, avec lequel il a noué de solides relations amicales, à Colombey-les-Deux-Églises, durant la « traversée du désert » de 1952 à 1958.

Le 16 mai 1958, Pierre Lefranc crée l'Association nationale pour le soutien de l'action du général de Gaulle. En 1958, une fois revenu aux affaires, le général de Gaulle demande à Pierre Lefranc de prendre la direction de son cabinet à la présidence du Conseil. À ce titre, il organise la cérémonie du 18 juin 1958 au cours de laquelle le général de Gaulle fait Winston Churchill Compagnon de la Libération. Une fois le Général à l'Élysée, il devient, chargé de mission (1959 - 1961), puis conseiller technique à la présidence de la République jusqu'en 1963, date à laquelle il intègre le corps préfectoral et devient préfet de l'Indre. En 1965, le Général le charge de diriger sa campagne présidentielle. Pierre Lefranc doit alors faire avec l'inertie de son mentor, qui se refuse à « descendre dans l'arène », et axe en conséquence la campagne sur le travail de terrain des militants en créant des comités départementaux et une « Association pour le soutien au général de Gaulle ».

Il est ensuite, et restera à ce poste jusqu'en 1973, nommé président de la Société financière de radiodiffusion (SOFIRAD) où, tout d'abord désireux de remettre de l'ordre dans la maison, afin d'appliquer les directives du Général (qui, d'après Lefranc, ne supportait pas que les organes audiovisuels d'État critiquent sans cesse sa politique), il adopte finalement une politique plus conciliante. En mai 1968, tandis qu'il s'efforce de contrôler les médias, accusés par ses soins de « favoriser la tâche » des manifestants, il organise, en parallèle et en collaboration avec Pierre Juillet et Jacques Foccart, la grande contre-manifestation du 30 mai 1968. Il figure d'ailleurs au premier rang de cette grande contre-manifestation, près d'André Malraux et de Michel Debré. Après le succès de l'entreprise, André Malraux lui dit d'ailleurs avec humour : « Maintenant, Lefranc, vous pouvez aller à la pêche... ». Il crée également, à cette occasion, les Comités pour la Défense de la République (CDR), qu'il préside jusqu'en mars 1969.

Le 10 novembre 1970 au matin, au lendemain de la mort de De Gaulle, Pierre Lefranc est chargé par l'amiral Philippe de Gaulle (le fils du Général) de s'entretenir avec le président Georges Pompidou, à qui le Général a remis en 1952 un exemplaire de son testament, des dites dispositions testamentaires. Par la même occasion, il informe le Premier ministre Jacques Chaban-Delmas, qui venait d'arriver à l'Élysée, du décès du Général. En 1971, quelques mois après la mort du Général, et conformément aux instructions que celui-ci lui avait laissées, il crée avec André Malraux l'Institut Charles de Gaulle, devenu dans les années 1990 une Fondation. En 1973, le président Georges Pompidou, avec lequel le courant ne passe plus depuis longtemps, comme pour la plupart des barons du gaullisme, le démissionne finalement de la présidence de la Sofirad. La même année, il fonde la revue L'Appel, destinée à être une tribune pour les « gaullistes de conviction ». Il s'éloigne dès lors du champ politique pour se consacrer à l'Institut Charles de Gaulle, ainsi qu'à l'écriture de plusieurs ouvrages consacrés au Général et au gaullisme.

Il sort toutefois de sa réserve dans les années 1990 et 2000 pour critiquer la présidence de Jacques Chirac, auquel il reproche notamment l'instauration du quinquennat et la reconnaissance de la responsabilité de l'État français dans la déportation des Juifs français au cours de la Seconde Guerre mondiale, qui met à bas la doctrine gaullienne déclarant « nul et non avenu » le régime de Vichy. Il se monte également critique vis-à-vis de Nicolas Sarkozy. Il figure d'ailleurs parmi les signataires de « l'appel républicain » de l'hebdomadaire Marianne, aux côtés notamment de Ségolène Royal, de François Bayrou, de Jean-Pierre Chevènement ou de Nicolas Dupont-Aignan. Déçu par la droite, qui n'incarne plus à ses yeux le gaullisme, il se rapproche de Jean-Pierre Chevènement, pour lequel il appelle à voter en 2002, déclarant qu'il est « le seul à parler de la France ».

Il décède le 7 janvier 2012 à l'hôpital du Val de Grâce, à la veille de ses quatre-vingt-dix ans. Pierre Lefranc fait figure, parmi d'autres, de théoricien orthodoxe du gaullisme. Pour lui, le gaullisme est à la fois la défense de certaines valeurs (l'indépendance et l'identité nationale, par exemple), une théorie politique et constitutionnelle (acceptation du principe de séparation des pouvoirs cher à Montesquieu, mais en affirmant la primauté du pouvoir exécutif sur le législatif, refus en conséquence du régime d'assemblée, élection du président de la République au suffrage universel direct...) et un comportement particulier (l'insoumission, la capacité à dire « non », un certain goût, finalement, pour la rébellion...). À la fin de sa vie, il a plusieurs fois estimé que le gaullisme n'existait pratiquement plus au sein de la classe politique : « Le gaullisme aura duré trente ans. Une génération, en somme... ». Il publiera, sous le pseudonyme de Pierre Lamballe, plusieurs romans.

Barka Mehdi Ben

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Mehdi Ben Barka (né en janvier 1920 à Rabat, Maroc - disparu le 29 octobre 1965 à Fontenay-le-Vicomte) était un homme politique marocain, principal opposant socialiste au roi Hassan II et leader du mouvement tiers-mondiste et panafricaniste. 

Barka Mehdi Ben

Le 29 octobre 1965, devant la brasserie Lipp à Paris, Ben Barka fut kidnappé et son corps ne fut jamais retrouvé. Après 40 années d'une enquête judiciaire qui n'est toujours pas terminée, l'implication des pouvoirs politiques marocain et français dans cet enlèvement reste controversée. Ce crime, dit affaire Ben Barka est souvent évoqué pour dénoncer : la politique clientéliste franco-africaine symbolisée par Foccart, les années de plomb sous le roi Hassan II, ce qui a longtemps gelé les relations franco-marocaines, les dysfonctionnements graves des pouvoirs exécutif, judiciaire et médiatique, tant en France qu'au Maroc.

D'une famille de petits fonctionnaires, Mehdi Ben Barka a fait des études de mathématique à Rabat et devient professeur de lycée. Proche du Palais, il enseigne aussi au Collège royal. Il a le futur roi Hassan II parmi ses élèves. Il fut élève de Romain Baron, écrivain l du département de la Nièvre et professeur de lettres français exilé au Maroc entre 1925 et 1940, et avec qui il a eu une petite correspondance épistolaire. Parallèlement, il s’engage en politique contre le « protectorat » français sur le Maroc. Dès 1943, il participe à la création du Parti de l'Istiqlal, un parti qui joue un grand rôle dans l'indépendance du Maroc. En 1955, il participe aux négociations qui aboutiront au retour du roi Mohammed V que les autorités françaises avaient exilé à Madagascar et, en 1956, à la fin du protectorat. De 1956 à 1959, Mehdi Ben Barka est président de l'Assemblée consultative du Maroc.

Représentant de l’aile gauche d’un parti qu’il juge trop conservateur, il provoque une scission et fonde en 1959 l' nationale des forces populaires du Maroc (gauche), qui se place dans l’opposition au régime du roi Hassan II. Il devient professeur de mathématiques. Il fonde, en septembre 1959, l' nationale des forces populaires (UNFP), principal parti de gauche opposé au régime royal. Le futur Hassan II, ambitieux et aspirant à succéder au plus vite à son père Mohammed V, appelle à la répression contre la subversion (les forces de gauche), aussi choisit-il de s'exiler à Paris. À la mort de Mohammed V en 1961, Hassan II monte sur le trône et annonce vouloir faire la paix avec son principal opposant. Il rentre au Maroc en mai 1962. Le 16 novembre 1962, il échappe déjà à un attentat (accident de la circulation selon la version officielle alors que sa Volkswagen fut projetée dans un ravin par une voiture de police l'ayant doublé dans un virage) fomenté par les services du général Oufkir et du colonel Dlimi. En juin 1963, il s'exile à nouveau, après être accusé de complot contre la monarchie, Hassan II souhaitant dissoudrre l'UNFP. Le 22 novembre 1963, il est condamné à mort par contumace pour complot et tentative d'assassinat contre le roi.

Mehdi Ben Barka s'exile alors, devenant un « commis-ur de la révolution », selon l'expression de l'historien Jean Lacouture. Il part d'abord pour Alger, où il Che Guevara, Amílcar Cabral et Malcolm X. Il s'en va ensuite pour Le Caire, Rome, Genève (où il échappe à plusieurs tentatives d'assassinat) et La Havane, tentant de fédérer les mouvements révolutionnaires du tiers-monde en vue de la Conférence tricontinentale devant se tenir en janvier 1966 à La Havane et où, affirmait-il dans une conférence de presse, « les deux courants de la révolution mondiale y seront représentés : le courant surgi avec la révolution d’Octobre et celui de la révolution nationale libératrice ». Présidant la com préparatoire, il y définit les objectifs, parmi lesquels l’aide aux mouvements de libération, le soutien à Cuba soumis à l’embargo américain, la liquidation des bases militaires étrangères et l'abolition de l’apartheid en Afrique du Sud... Pour l’historien René Galissot, « c’est dans cet élan révolutionnaire de la Tricontinentale que se trouve la cause profonde de l’enlèvement et de l’assassinat de Ben Barka ».

Alors qu'il est chargé d'organiser la participation des mouvements révolutionnaires du tiers-monde à la Conférence tricontinentale qui devait se réunir à la Havane en 1966, Ben Barka se rend à Paris pour un avec des cinéastes ayant un projet de s sur la dé : le journaliste enquêteur Philippe Bernier, le prétendu producteur Georges Figon et Georges Franju. Pour définitivement le convaincre du bien-fondé de ce projet, Georges Figon avait auparavant convaincu Marguerite Duras de donner son accord de principe pour être scénariste du et Georges Franju comme réalisateur. Le 29 octobre 1965 à 12:30, devant la brasserie Lipp du 151 boulevard Saint-Germain de Paris où il devait retrouver ses interlocuteurs, Ben Barka est interpellé par deux policiers français, l'inspecteur principal Louis Souchon (chef du groupe des stupéfiants à la Brigade mondaine) et son adjoint Roger Voitot, qui le font monter dans une voiture au côté de Le Ny, homme de main de Georges Boucheseiche. Prétextant qu'il doit r une haute personnalité, les policiers emmènent Ben Barka dans la propriété de Georges Boucheseiche à Fontenay-le-Vicomte. Le 30, le général Oufkir et le colonel Dlimi se rendent dans cette propriété. Le 31 octobre 1965, sa disparition est signalée aux autorités françaises par son frère qui dépose une plainte. Dès lors, Ben Barka ne sera plus jamais revu.

Deux jours plus tard, Jacques Derogy et Jean-François Kahn publient dans le magazine l'Express un article intitulé « Les étranges coïncidences de l'affaire Ben Barka »4 qui dénonce un « scandale politique » derrière ce qui aurait pu apparaître comme un crime crapuleux. Le magazine par la voix de son directeur, Jean-Jacques Servan-Schreiber, prend fait et cause pour que soit levé le mystère autour de cet enlèvement. Les nombreux articles publiés pendant les semaines qui suivent citent nommément le général Mohammed Oufkir, ministre marocain de l'Intérieur et chef des services secrets, arrivé à Paris quelques jours avant l'enlèvement et reparti presque aussitôt, le 5 novembre. Le 10 janvier 1966 le journal publie le témoignage de Georges Figon avec en une le titre « J'ai vu tuer Ben Barka ». Ce dernier se serait suicidé une semaine plus tard, ajoutant encore au scandale. La France lance alors un mandat d'arrêt international à l'encontre du général Oufkir.

Le procès qui s'ouvre le 5 septembre 1966 confirmera que l'enlèvement de Mehdi Ben Barka a été organisé par Miloud Tounsi, alias Chtouki, agent du Cab (une des unités des services marocains ultra secrète) et Antoine Lopez (dit « Savonnette »), chef d'escale d'Air France à l'aéroport d'Orly. Ces deux hommes ont en effet contacté les différents protagonistes du projet de sur la dé afin d'appâter Ben Barka, Lopez recourant aux services de Souchon. Cette opération a aussi impliqué à des degrés divers trois autres personnages obscurs : Georges Boucheseiche et ses hommes de mains, Jean Palisse et Pierrot Dubail. Lors du procès Ben Barka, Lopez fut fortement soupçonné d'avoir agi sur instructions du général Oufkir, et le 7 juin 1967, le verdict fut ainsi prononcé : les deux policiers (défendus par Maître Floriot) furent condamnés à 8 ans et 6 ans de réclusion criminelle, Antoine Lopez à 8 ans. Le général Oufkir et les quatre membres de la pègre parisienne quant à eux réfugiés au Maroc, furent condamnés à la perpétuité par contumace mais le roi Hassan II refusa toujours d'appliquer les condamnations ou d'ex les condamnés. Le général Oufkir sera exécuté cependant quelques années plus tard après un coup d'État manqué contre le roi du Maroc (Gilles Perrault, Notre ami le roi). Le colonel Ahmed Dlimi qui est venu lors du procès se constituer prisonnier, Philippe Bernier, Roger Voitot et Marcel Leroy-Finville sont acquittés.

Lors de sa conférence de presse du 21 février 1966, le général de Gaulle déclare : « Du côté français que s'est-il passé ? Rien que de vulgaire et de subalterne. Rien, absolument rien, n'indique que le contre-espionnage et la police, en tant que tels et dans leur ensemble, aient connu l'opération, a fortiori qu'ils l'aient couverte. » Cette fameuse affirmation sera contredite par les découvertes ultérieures : le SDECE (ancêtre de la DGSE) était bien au courant de l'enlèvement projeté. Dès l'enlèvement du leader tiers-mondiste, cette affirmation nette de De Gaulle est mise en doute : si le corps de Ben Barka a quitté la France, peut-on vraiment transférer un cadavre (ou un homme inconscient) par de Paris à Rabat, sans se faire arrêter par la police aux frontières ? En 2006, l'ex-commissaire Lucien Aimé-Blanc publie des écoutes téléphoniques de l'époque montrant que les services français surveillaient déjà tous les hommes ayant pris part à l'enlèvement.

Suite à l'enlèvement et la disparition de Mehdi Ben Barka, une enquête judiciaire est déclenchée en France. Quarante ans après, ayant fait intervenir 7 juges d'instruction, celle-ci reste toujours « pendante ». Après la tentative infructueuse du général Oufkir de coup d'État contre Hassan II, Rabat a toujours attribué à Oufkir la responsabilité ultime de l'enlèvement et du meurtre de Mehdi Ben Barka. À ce jour, la famille du leader assassiné continue à tenir pour véritable responsable le roi lui-même, ce que seule la continuation de l'enquête française pourrait prouver, ou, au contraire, réfuter. En 1975, le fils de Ben Barka dépose une nouvelle plainte pour assassinat et complicité d'assassinat afin d'éviter la prescription du dossier. Fin 2005, pour la troisième fois, le juge d'instruction français Patrick Ramaël se rend au Maroc afin d'enquêter sur place, mais se trouve rapidement confronté à l'absence de coopération de la part des autorités marocaines, et cela malgré la fin du règne de Hassan II, remplacé par son fils Mohammed VI. Début décembre 2006, le journal Maroc Hebdo International révèle que Hosni Benslimane, patron de la gendarmerie royale marocaine, sans répondre à la convocation du juge français Ramaël, compte répondre au juge marocain Jamal Serhane.

Rabat n'avait pas répondu à la seconde com rogatoire délivrée en septembre 2006 pour entendre notamment et au Maroc le général Benslimane, capitaine à l'époque des faits, ou Miloud Tounsi, alias Chtouki, un agent retraité des services marocains soupçonné d'être l'un des membres du commando ayant participé à l'enlèvement de l'opposant. En mai 2006, le magistrat français Patrick Ramaël a entendu Driss Basri, l'ex-ministre de l'Intérieur et ancien homme fort du régime d'Hassan II, et perquisitionné à son domicile parisien. Il souhaite également effectuer des fouilles au PF3 (PF pour Point Fixe), ancien centre de détention secret à Rabat où pourrait se trouver la tête de Mehdi Ben Barka. Faute de réponse à la com rogatoire internationale (CRI), Patrick Ramaël a convoqué, le 21 novembre 2006 à Paris, le général Benslimane, Tounsi et trois autres personnes. En vain. Sa détermination préoccupe néanmoins Rabat, qui en a fait part à Nicolas Sarkozy lors de ses deux visites dans le . D'autant que le juge français pourrait lancer un mandat d'arrêt international pour interroger ces « témoins ». Dans ce contexte, l'annonce d'une audition, à une date non précisée, du général Benslimane, un fidèle parmi les fidèles de la monarchie alaouite, par le juge Serhane semble surtout destinée à montrer que la justice marocaine ne reste pas les bras croisés.

Le 23 octobre 2007, le juge Patrick Ramaël a signé cinq mandats d'arrêt internationaux visant des Marocains: le général Hosni Benslimane, chef de la gendarmerie royale marocaine; Abdelhak Kadiri, ancien patron de la Direction générale des études et de la documentation (DGED, renseignements militaires); Miloud Tounsi, alias Larbi Chtouki, l'un des membres présumés du commando marocain qui a enlevé l'opposant marocain; Boubker Hassouni, infirmier et agent du Cab, une des unités des services marocains ultra secrète; et Abdelhak Achaachi, également agent du Cab. Le parquet de Paris a demandé de suspendre les mandats délivrés dans l'affaire Ben Barka. Le parquet de Paris a annoncé cette mesure dans la soirée du 2 octobre 2009 en expliquant vouloir demander des « précisions » au juge d'instruction chargé de l'enquête. « En effet, Interpol a demandé ces précisions afin de rendre les mandats d'arrêt exécutables. Sans ces précisions, ils sont inexécutables », a dit le cabinet du procureur dans une déclaration aux agences de presse.

Son compagnon Mohamed Lahrizi

Cet illustre inconnu, faisant pourtant partie de la garde rapprochée de Mehdi Ben Barka, a connu un sort encore plus tragique. L'homme a non seulement été sauvagement assassiné mais de plus, sa femme, une ressortissante suisse et sa petite fille de 8 ans ont été kidnappées et portées disparues depuis les années 60. Depuis, ce dossier ne figure pas dans les instructions des juges français.

De nombreuses « révélations »

Avertissement

Ces révélations sont à prendre avec beaucoup de circonspection car, comme souvent dans ce genre d'affaires, peu de révélations apparaissent sincères. La plupart n'ont pour but que de brouiller les pistes... l'Est chargeant l'Ouest, le Nord (ici la France) chargeant le Sud (ici le Maroc) à charge de revanche. De plus, l'habituelle guerre des Services secrets ne fait que « brouiller les cartes ».

Les révélations d'Ahmed Boukhari

Selon les révélations de juin-juillet 2001 de l'ancien agent marocain Ahmed Boukhari, Mehdi Ben Barka aurait été exfiltré vers le Maroc, torturé, puis son corps dissout dans une cuve d'acide. Toutefois, il n'a pas été encore entendu par la Justice sur ce dossier. Le dossier reste mystérieux et le gouvernement français détient certainement des pièces intéressantes sur le sujet. Selon Ahmed Boukhari, le corps de Ben Barka arrive en effet à l'aéroport international de Rabat-Salé dans la nuit du 31 octobre. Il est alors emmené dans un centre de torture, Dar El-Mokri, où, sur les indications d’un certain colonel Martin, chef de l’antenne de la CIA au Maroc et qui avait accès directement au roi Hassan II, le corps du défunt leader marocain aurait été dissous dans une cuve remplie d’acide. Il est fait état d'un existant de l'opération, dont une copie aurait été remise par le commandant Dlimi au roi Hassan II.

Le colonel Martin aurait appris cet usage très particulier de l'acide pour faire disparaître les corps dans son précédent poste sous le régime du Shah d'Iran, après le renversement en 1953 de Mohammad Mossadegh.

Les révélations des Frères Bourequat

Les frères Bourequat ont déclaré que des truands français ayant participé à l’enlèvement de Mehdi Ben Barka s’étaient réfugiés au Maroc. D'abord tenanciers d'établissement de nuit, ils ont ensuite été enfermés au bagne de Tazmamart, puis exécutés et enterrés en secret. Des fouilles demandées par le juge Patrick Ramaël ont été refusées par le gouvernement marocain.

Selon les archives du SDECE et de la CIA

En 1976, le gouvernement des États-Unis a reconnu suite à des requêtes formulées dans le cadre du Freedom of Information Act que la CIA était en possession de 1 800 documents sur Ben Barka, mais ils restent non publics. En 1982, suite à la victoire de la gauche, les archives françaises du SDECE (ancêtre de la DGSE) sont ouvertes, mais une grande partie a disparu. Le secret-défense est levé sur certains documents, mais la famille de Mehdi Ben Barka considère que ces documents déclassifiés n'apportent rien de véritablement nouveau, en particulier en ce qui concerne les complicités des services français. En 2001, d'autres sont déclassifiés. La ministre de la défense Michèle Alliot-Marie a accepté de déclassifier les 73 restants sur cette affaire qui reste trouble, sans satisfaire la famille Ben Barka.

Les révélations de Lucien Aimé-Blanc

L'ex-commissaire Lucien Aimé-Blanc fut numéro deux de la « Mondaine », de la brigade antigang, de l'office des stups, puis chef de l'office central de répression du banditisme de 1977 à 1980. En avril 2006, il publie l'Indic et le Commissaire et révèle que la totalité des agents impliqués dans l'enlèvement de Mehdi Ben Barka était écouté par le SDECE. De fait, Aimé-Blanc publie dans son livre ces écoutes téléphoniques : «  Adjoint de la brigade antigang en 1966, j'ai trouvé dans le coffre du patron une liasse de transcriptions d'une écoute téléphonique répertoriée « Orion 113 » et posée par un service de la Sûreté nationale sur la ligne d'un hôtel de de l'avenue Niel à Paris (XVIIe). À la lecture de ces 40 feuillets, j'ai été stupéfait de constater que c'était le point de ralliement de toute la bande identifiée comme étant les ravisseurs de Ben Barka.

Ils apparaissent tous sur ces écoutes, le chef d'escale d'Air France à Orly et indic du Sdece (ancienne DGSE, les services secrets, ndlr), Antoine Lopez, comme les truands Boucheseiche, Figon, Palisse... Il transparaît en filigrane de ces conversations, enregistrées tout le mois précédant la disparition de Ben Barka, que ces individus liés à un général Marocain projettent l'enlèvement d'un homme qui doit arriver à Orly. Il est donc clair que la brigade centrale de recherche criminelle, qui surveillait cet hôtel de passes sans avoir de compétence sur Paris, était au courant de ce projet. À l'époque, ces écoutes remontaient également au ministère de l'Intérieur et au conseiller de Matignon. J'en déduis que le service de la Sûreté nationale qui a branché cet hôtel savait ce qui se tramait, et s'il n'est pas intervenu pour déjouer cet enlèvement, c'est soit par négligence coupable, soit sur ordre. »

Les écoutes en question, indique Lucien Aimé-Blanc, n'ont pas été communiquées au juge Zollinger, chargé de l'enquête sur la disparition de Ben Barka. L'Express écrit ainsi que « ces écoutes prouvent, en tout cas, que le ministre de l'Intérieur - au moins - savait qu'une mauvaise action se préparait contre Ben Barka. En outre, les doubles de ces écoutes étaient automatiquement transmis au cabinet du Premier ministre de l'époque, Georges Pompidou

Un agent du bloc de l'Est ?

D'après les révélations du magazine l'Express du 17 juillet 2007, Mehdi Ben Barka aurait renseigné les services secrets tchécoslovaques. Son nom de code, attribué par Zdenek Micke aurait été Cheikh.

Selon l'Humanité

Selon des informations disponibles en 2006, il aurait été traqué lors de ses déplacements internationaux par le Mossad israélien et la CIA, qui communiquait ces informations à Rabat et Paris.

Selon Georges Fleury (dans une interview au Journal du Dimanche)

L'écrivain et ancien commando de marine, Georges Fleury, déclare dans un entretien au Journal du dimanche (11/10/2009) qu'un inconnu lui aurait remis, en 1974, des documents indiquant que Ben Barka avait été incinéré dans l'Essonne à Villabé.


Oufkir Mohamed

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Mohamed Oufkir (1920 - 16 août 1972) est un général et homme politique marocain. 

Oufkir Mohamed

Natif d'Ain-Chair dans le sud-est du Maroc où son père avait été nommé pacha par Lyautey en 1910, Oufkir devient capitaine de l'armée française, décoré par le ministère des armées et celui des affaires indigènes pour avoir combattu aux côtés des armées coloniales d'Indochine française. Ancien aide de camp de Mohammed V, directeur de la Sûreté, ministre de l'Intérieur, ministre de la Défense du roi Hassan II, il est chargé de toutes les affaires « délicates » du roi. Son livret militaire mentionne qu'il « appartient à une influente famille du sud-est marocain qui a rendu des services appréciables à la cause française », participant notamment à la campagne d'Italie et la guerre d’Indochine, ce qui lui vaut plusieurs décorations et citations comme Officier de la Légion d’honneur pour faits de guerre.

En 1950, il est « détaché au cabinet du général commandant supérieur des troupes du Maroc », le général Duval au côté duquel il devient un spécialiste des services de renseignement français. En 1955, les autorités françaises l'imposent comme aide de camp du roi Mohammed V dès son intronisation au lendemain de l'indépendance du Maroc. Son rôle est de réduire l'influence de l'armée de libération nationale marocaine (ALN), d'atténuer le plébiscite autour de la légitimité des partis nationalistes, notamment l'Istiqlal et l'UNFP, et de construire les structures policières et de surveillance officielles (notamment les FAR Forces Armées Royales) et parallèles.

Promu colonel puis général de division, il se distingue par une fermeté anti-populaire durant son parcours, précisément lors du soulèvement du Rif entre 1957 et 1959 (cette répression exécutée avec zèle lui vaut le surnom de « Boucher du Rif»), le « complot de juillet » que le régime attribue en 1963 à la gauche marocaine et les émeutes de Casablanca du 23 mars 1965 où, à bord d'un hélicoptère, il tire à la mitraillette sur la foule. Son nom devient de portée internationale lorsqu'il est mêlé en 1965 à l'assassinat de Mehdi Ben Barka, principal opposant au roi Hassan II et secrétaire général de la Tricontinentale qui se déroulait la même année de sa disparition. Bien que son rôle ne soit pas établi formellement - aveuglé par son ambition, il a pu être manipulé -, il est condamné par contumace en France aux travaux forcés à perpétuité. Il est ministre de l'intérieur de 1967 à 1971. Une tentative de putsch menée par le lieutenant-colonel M'hamed Ababou, directeur de l'École militaire des sous-officiers d'Ahermoumou, avec l'appui du Général Medbouh échoue le 10 juillet 1971. À l'occasion, Oufkir tente d'infléchir la politique du roi dont il critique l'entourage.

Conservant apparemment la confiance du roi, Oufkir est nommé commandant en chef des Forces armées royales et ministre de la défense en 1971 dans le gouvernement de Mohamed Karim Lamrani. Obtenant l'appui de plusieurs militaires de l'armée de l'air marocaine, notamment du lieutenant-colonel Mohamed Amekrane, chef adjoint de l'aviation militaire et du commandant Kouira, chef de la 3e base aérienne militaire de Kénitra, il organise un putsch militaire (Coup d'État des aviateurs) qui échoue, le 16 août 1972, contre le roi Hassan II. De son retour de la France, et lors de son escorte aérienne, l'avion royal d'Hassan II mitraillé par 3 avions de chasse F-5 réussit à se poser dans l'Aéroport international Rabat - Salé. Le ministre de l'intérieur Mohamed Benhima annonce le 23 août 1972 lors de sa conférence de presse la thèse du suicide du général félon dans le palais royal de Skhirat pour expliquer sa disparition : selon le ministre de l'intérieur, Oufkir se suicida quelques minutes après avoir tiré les conclusions de sa conduite au palais de Skhirat et que le commandant Kouira avait rencontré et avoué au roi quelques heures avant qu'Oufkir est complice.

Selon Fatéma Oufkir dans son livre Les jardins du roi, son mari fut exécuté (comme en témoignent les 3 balles dans le dos et une balle dans la nuque) la soirée même du putsch avorté vers minuit par le général Ahmed Dlimi (colonel à l'époque) et le général Moulay Hafid Alaoui (oncle du roi et ministre de la Maison royale et de la Chancellerie) dans le palais royal de Skhirat et en présence du roi Hassan II. Selon une version relatée par Gilles Perrault dans son livre Notre ami le roi, le général Oufkir fut tué en dehors du palais, Dlimi contacta le général en lui annonçant que le roi, grièvement blessé, était à sa merci dans une maison proche de l'ambassade du Liban à Rabat, Oufkir s'y rendit aussitôt et fut abattu par Dlimi et Moulay Hafid Alaoui, le cadavre fut ensuite transporté à Skhirat. Mohamed Oufkir était marié et père de six enfants. Après l'attentat, sa famille restera emprisonnée pendant près de vingt ans. Sa fille Malika en témoigne dans La prisonnière, paru en 2000 et l'étrangère en 2006 coécrit avec Michèle Fitoussi. La même année, sa veuve Fatéma publie Les jardins du roi. Son fils Raouf est l'auteur d'une analyse plus politique, Les invités, parue en 2004. Sa fille Soukaïna livre son vécu dans son ouvrage La Vie devant Moi paru en 2008.

Aimé-Blanc Lucien

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Lucien Aimé-Blanc, né le 23 mars 1935, est un policier connu pour avoir participé à la traque de Jacques Mesrine, a terminé sa carrière comme Contrôleur Général de la Police Nationale. Il fut directeur adjoint de la brigade de recherche et d'intervention (Antigang), directeur adjoint de la brigade des stupéfiants. Il dirigea l'OCRB.

Aimé-Blanc LucienAimé-Blanc Lucien

Il est rentré dans la police en 1961. Dans les années 1970, à la tête de l'OCRB, il se confronta au Commissaire Broussard alors que les deux hommes cherchaient à arrêter Jacques Mesrine. Aimé-Blanc, réussit à localiser l'ennemi public n°1 après une enquête tortueuse et rocambolesque, qu'il raconte dans un livre publié en 2002 avec Jean-Michel Caradec'h La chasse à l'homme. La vérité sur la mort de Mesrine aux éditions Plon. Il y raconte également les circonstances dans lesquels son ami, le journaliste Jacques Tillier, qui rêvait d'interviewer Mesrine, fut enlevé et grièvement blessé par Mesrine et un de ses complices.

Cette "chasse à Mesrine" fut un épisode symptomatique de la guerre des polices. Il est à noter que, dans cette affaire, Lucien Aimé-Blanc fut aidé par certains collaborateurs notamment Emmanuel Farrugia (Commandant de Police, Affecté à l'OCRB), Charles Pellégrini (Chef de Groupe à l'OCRB) ou encore Paul Rément (Capitaine de Police, Affecté à l'OCRB). Il contribua aussi au démantelement de la French Connection.

En 2006, 27 ans après la mort de Pierre Goldman, militant révolutionnaire ayant reconnu plusieurs braquages crapuleux et assassiné le 20 septembre 1979 dans le 13e arrondissement de Paris, le commissaire Lucien Aimé-Blanc a déclaré dans une interview à Libération, et dans un livre intitulé L'Indic et le Commissaire que Pierre Goldman avait été assassiné par un commando des GAL mené par Jean-Pierre Maïone-Libaude. Henri Curiel, militant tiers-mondiste, ancien « porteur de valises » du FLN, a été assassiné le 4 mai 1978, rue Rollin, à Paris. Comme Pierre Goldman, il aurait pu être la victime d'un commando mené par Jean-Pierre Maïone-Libaude.

Boucheseiche Georges

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Georges Boucheseiche était un truand français dont les activités débutèrent sous l'occupation et prirent fin dans les années 1960. Il fut utilisé par le SDECE pour certaines missions spéciales. Il est décédé de manière mystérieuse au Maroc en 1972.

Boucheseiche Georges

Georges Boucheseiche fut marginalement associé pendant l'occupation à une bande de gangsters dirigée par Pierre Bonny et Henri Lafont. Connue sous le nom de Gestapo française ou Carlingue, cette équipe de malfaiteurs s'était rangée du côté des Allemands et avait son siège rue Lauriston. Dans l'immédiat après-guerre, il rejoignit le fameux Gang des Tractions Avant de Pierre Loutrel (Pierrot le fou), avec notamment Jo Attia et Abel Danos. Il prend part notamment à l'attaque du fourgon du Crédit Lyonnais le 7 février 1946 avenue Parmentier, puis à celle d'une camionnette des PTT trois jours plus tard gare de Lyon. Le gang des tractions avant commettra une série importante de hold-up pendant l'année 1946. Lors du siège par la police de l'Auberge de Champigny où se trouve la plupart des membres du gang, il échappe à l'arrestation en s'immergeant au fonds d'un puits et en respirant avec une paille.

Le 5 novembre 1946, en compagnie de Jo Attia, il sert de chauffeur à Pierrot le fou lors de l'attaque à main armée du bijoutier Sarafian (Sarrafian) 36 rue Boissière. L'agression tourne mal et Pierrot le fou est grièvement blessé au bas-ventre. Attia et Boucheseiche le font soigner par un médecin, puis le conduisent à la clinique Diderot où il est hospitalisé sous un faux nom. Comme son état ne s'améliore pas, Boucheseiche, Attia et Abel Danos enlèvent Loutrel de la clinique dans laquelle il est en train d'agoniser. Ils l'enterreront sur une île de la Seine en face de Limay, près de Porcheville. Dans cette affaire, Boucheseiche sera condamné à un an de prison pour recel de cadavre. Boucheseiche est également soupçonné d'avoir assassiné Marinette (Jacky) Chadefaux, la maîtresse de Pierre Loutrel. Celle-ci le rendait responsable (ainsi que Jo Attia), de la mort de son amant et menaçait de les dénoncer.

Il fut ensuite condamné à sept ans de travaux forcés pour avoir dévalisé un diamantaire sous l'occupation. A sa sortie de prison, il rejoint une bande de racketteurs dite "bande des Trois Canards" du nom d'un bar situé 48 rue La Rochefoucauld près de Pigalle. Dirigée par Marius Bertella, Gaëtan Alboréo et Eugène Matrone, la bande s'en prend à des proxénètes et des patrons de bar et d'hôtel. Boucheseiche est fiché par la police comme caïd et joue parallèlement le rôle de "juge de paix" dans le milieu. Dans les années 1960, il se reconvertit dans une forme particulière d'hôtellerie, avec des intérêts dans des hôtels de passe et des maisons closes à Paris et au Maroc. Georges Boucheseiche est réputé avoir fait partie de ces truands recrutés en secret par le SDECE pour certaines missions au Maroc et en Algérie lors de la décolonisation. Nombre de policiers de la DST et d'agents du SDECE étaient en effet hostiles au retournement du général De Gaulle au sujet de l'Algérie et ne cachaient pas leur sympathie pour l'Algérie française. Le recours à des truands chevronnés pouvait constituer une solution parallèle efficace, notamment contre l'OAS.

Boucheseiche aurait été l'un des hommes qui procédèrent à l'enlèvement, en Allemagne le 25 février 1963, du colonel Antoine Argoud. Celui-ci le reconnut (ou crut le reconnaître) lorsque sa photo apparut dans la presse lors de l'affaire Ben Barka en 1965. L''affirmation d'Argoud fut attestée par Jo Attia, qui lui aussi avait été reconnu par Argoud alors qu'il se trouvait au même moment en prison. En revanche, Pierre Lemarchand, qui fut l'un des coordinateurs de la lutte anti-OAS par les "barbouzes", considère cette hypothèse comme "tirée par les cheveux" et pense que l'enlèvement d'Argoud a été organisé par la Sécurité militaire et la gendarmerie. Cette opinion est partagée par l'historien Jacques Delarue, qui explique que l'erreur est liée à la ressemblance avec Boucheseiche d'un des officiers ayant participé à l'enlèvement. Pierre Messmer, ministre des Armées à l'époque, confirmera avoir lui-même ordonné l'enlèvement à la Sécurité militaire, dirigée par le général Feuvrier.

C'est avec l'affaire Ben Barka que Boucheseiche fut connu par le grand public. C'est en effet dans sa villa de Fontenay-le-Vicomte que le leader marocain fut conduit le 29 octobre 1965 par les policiers Souchon et Voitot qui l'avaient interpellé devant la brasserie Lipp. Boucheseiche a pris l'avion pour Casablanca le 1er novembre 1965, le surlendemain de la disparition de Ben Barka. Au procès qui eut lieu en 1966, il fut condamné par contumace à la réclusion à perpétuité. Il serait décédé au Maroc en 1972. Dans le film de Yves Boisset L'Attentat, qui retrace de manière romancée les faits tels qu'ils ont été reconstitués lors de la procédure judiciaire, le rôle de Boucheseiche (Acconetti) est joué par Daniel Ivernel, tandis que son commanditaire Me Lemarchand (Lempereur) est incarné par un tout aussi inquiétant Michel Bouquet.

Peter Ward-Jackson obituary

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Peter Ward-Jackson, who has died aged 99, was a curator at the Victoria and Albert Museum and a leading authority on furniture, prints and drawings, particularly ornament designs. His publications became standard works in these fields.

Peter Ward-Jackson obituary

English Furniture Designs of the 18th Century (1958) examined the contrasting rococo and neo-classical styles, and provided a detailed catalogue of over 300 designs. All manner of ornament designs were covered in Some Main Streams and Tributaries in European Ornament from 1500 to 1750 (1969). The 15th-century invention of engravings had enabled design motifs to spread rapidly across Europe to be adapted by artists and craftsmen in different media. Such ornament engravings form a central part of the V&A’s Prints & Drawings collection. Shortly before retiring from the museum in 1976, Ward-Jackson completed his catalogue of the V&A’s Italian Drawings (in two volumes, 1979-80).

Peter was born in Johannesburg, where his father, Ralph Ward-Jackson, a Yorkshireman, was then editor of the Rand Daily Mail. On Ralph’s early death in 1921 the family went to Britain; Peter was educated at Winchester college and Magdalene College, Cambridge, where he completed his degree in English and modern languages. Commissioned in the Worcestershire Regiment in 1940, he served in the Near East and then in Egypt, where, in 1942, he was recruited by MI6 and continued to serve in that capacity in Italy and Germany until he was demobilised in 1946.

A brief spell with an insurance company confirmed to him that his interests lay elsewhere, and in 1948 he was successful in his application to be assistant keeper in the Woodwork department at the V&A. Five years later, he transferred to the Prints and Drawings department (at the time still called engraving, illustration and design), of which he became deputy keeper in 1963.

Fluent in French, German and Italian, he retained a wider interest in both English and continental literature. On one memorable occasion he was seen packing Voltaire’s Candide in his rucksack, preparing for a lengthy hike on the South Downs. He was always friendly, considerate and helpful to colleagues and visitors alike. While quite reserved in the workplace, he was a popular figure among a wide circle of friends whom he entertained at home with amusing stories, as well as good food.

In those days, curators gave opinions on objects brought in by members of the public every afternoon. Only attributions were to be given, valuations were beyond the museum’s role. On one occasion, Ward-Jackson became somewhat exasperated when a visitor repeated her demand for a valuation but he came up, in his emphatic manner of speech, with a sentence that was often quoted in later years: “Madam, I am not permitted to offer valuations, but I can say that this object is of a Portobello Road value, not a Bond Street one.”

He married Joan Schellenberg in 1959. They had two sons, Charles and Alexander, and it was calamitous for Peter that Joan died very young in 1963. Some years later he met Shaunagh Fitzgerald, also an art historian, whom he married in 1983 and who remained his strongly supportive companion during his lengthy retirement, in Battersea, south-west London, and then South Wales.

He is survived by Shaunagh, Charles and Alexander, and three granddaughters.

Gang des Tractions Avant

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Le gang des Tractions Avant est une bande de malfaiteurs des années d'après-guerre spécialisée dans les attaques à main armée. Certains sont issus de la Carlingue ou « Gestapo française de la rue Lauriston » dirigée par Bonny et Lafont. D'autres ont fait partie de la Résistance. 

Pierre Loutrel et Georges BoucheseichePierre Loutrel et Georges Boucheseiche

Pierre Loutrel et Georges Boucheseiche

Le gang est indissociable de la personnalité de son chef Pierre Loutrel, dit Pierrot-le-fou. Celui-ci a fait partie de l'équipe de René Launay qui pourchassait les résistants pour le compte de la Gestapo. Après quoi il a opportunément intégré un réseau de résistance à Toulouse. À l'issue de la guerre, il s'associe avec deux autres anciens de la rue Lauriston (Georges Boucheseiche et Abel Danos), un FFI (Raymond Naudy), un ancien combattant de l'Armée des Alpes (Marcel Ruard ou Ruart) et un rescapé de Mauthausen qu'il a connu aux Bat' d'Af' (Jo Attia). L'historien Grégory Auda cite par surcroît Henri Fefeu (Feufeu) et Julien Le Ny parmi les membres du gang. Roger Borniche limite le gang à cinq malfaiteurs : Loutrel, Attia, Naudy, Boucheseiche et Danos. Alphonse Boudard parle de Loutrel, Naudy, Attia, Boucheseiche, Ruart, Danos et Fefeu.

Spécialisé dans les attaques à main armée menées à bord de Citroën du même nom, le gang des Tractions Avant commit un certain nombre de braquages dans la région parisienne, sur la Côte d'Azur et en Provence, aussi violents qu'audacieux entre février et novembre 1946. Ces opérations se caractérisent par une préparation minutieuse, une action et un repli rapide et un butin considérable. Il s'est élevé en quelques mois à plus de 80 millions de francs 1946, soit plus de 6,5 millions d'euros. L'attaque du fourgon du Crédit Lyonnais le 7 février 1946 avenue Parmentier à Paris constitue le premier vol à main armée du gang. À bord de deux Tractions Avant, Loutrel, Boucheseiche, Attia, Naudy et Feufeu s'emparent de trois millions de francs. Aucune victime n'est à déplorer. Trois jours plus tard, c'est une camionnette des PTT qui se fait braquer gare de Lyon. Le butin s'élève à huit millions. La bande se sépare : Loutrel se rend sur la Côte d'Azur et à Marseille avec sa maîtresse Marinette Chadefaux et ses complices Naudy et Marcel Ruard. Le 14 mars, ils braquent tous les trois deux employés de l'EDF à Nice et leur dérobent un million deux cent mille francs. Attia est resté à Paris avec les autres membres du gang et procèdent le 4 mars à l'arrachage de la sacoche du trésorier-payeur d'une usine à Issy-les-Moulineaux. Butin : sept millions.

Le 5 avril, Loutrel accompagné de Ruard, attaque un encaisseur des Établissements Borie, boulevard de Longchamp à Marseille. Celui-ci s'accroche à sa serviette et est abattu à bout portant. La serviette contenait sept cent mille francs et l'agresseur semblait en état d'ébriété. L'assassinat de l'encaisseur émeut la population et provoque rafles, perquisitions et interpellations dans la région. Le 28 mai, le gang attaque le Comptoir d'Escompte à Aix-en-Provence. Le butin est maigre : quarante-cinq mille francs. Une semaine plus tard, deux encaisseurs du Crédit Lyonnais de Gap sont dévalisés. Le 8 juin à Cagnes-sur-mer, à l'issue d'un vol de coffre-fort Loutrel, Naudy et Feufeu échappent à un barrage en blessant un gendarme. Le 1er juillet, renseignés par un postier nommé Gérard, Loutrel et Naudy pénètrent dans l'hôtel des Postes de Nice et braquent les postiers présents dans la chambre forte. Ils prennent la fuite dans une Traction où les attendent Ruard et Maurice Laguerre. L'opération a duré un quart d'heure et rapporté 33 millions de francs.

Après quelques jours de repos à Bandol, Loutrel, Naudy, Laguerre et Ruard sont surpris par un coup de filet à l'hôtel Maxim's à Cassis, le 14 juillet. Les malfaiteurs auraient été dénoncés par le « milieu » marseillais. Une fusillade s'ensuit, Laguerre est interpellé, Ruard et deux policiers sont blessés. Naudy et Loutrel déposent le blessé chez un médecin ami qui le soigne. Ruard est cependant arrêté le 20 juillet. Il sera condamné en décembre 1949 à vingt ans de travaux forcés pour sa participation au hold-up de Nice, au meurtre de l'encaisseur à Marseille et à trois autres braquages. Loutrel et Naudy se cachent à Marseille. Sorti pour acheter des cigarettes, Loutrel est interpellé rue Thubaneau et conduit à l'hôtel de police. Avant que les policiers aient pu l'identifier, il s'échappe de l'Evêché en dérobant l'arme d'un agent. De retour à Paris, Loutrel retrouve Naudy, ainsi qu'Attia, Boucheseiche et Danos. Entre le 16 juillet et le mois de septembre, le gang va y enchainer cinq braquages :

  • le 16 juillet rue de Rivoli, le gang s'empare de 3,2 millions de francs en interceptant un fourgon de la Société générale,
  • le 29 juillet, attaque à main armée de la Société d'approvisionnement de la SNCF avenue de Suffren; après neutralisation des employés, le coffre-fort est vidé de son contenu de 9 millions de francs,
  • le 1er août, le gang connaît un échec en voulant dérober 500 kilos d'or au Comptoir des métaux précieux rue Dareau,
  • le 24 août, attaque d'un fourgon postal rue de Maubeuge et vol de 8 millions de francs,
  • le 31 août, agression d'un caissier à Saint Denis; butin : 2 millions de francs
  • en septembre, agression de deux encaisseurs à Champigny-sur-Marne, butin : 2 millions de francs.

La police ne commence à identifier Pierre Loutrel comme l'instigateur de tous ces braquages qu'à partir de l'attaque de l'hôtel des Postes de Nice. Avec Naudy, Fefeu et Boucheseiche, il est formellement reconnu par un témoin après le braquage de la rue de Maubeuge. Le milieu se méfie de lui, de sa violence et de son caractère imprévisible, notamment quand il a bu. De plus les coups de filet de la police en réponse aux braquages du gang, désorganisent les activités "traditionnelles" de la prostitution et du proxénétisme. En septembre 1946, le ministre de l'intérieur Édouard Depreux ordonne la coordination de l'ensemble des forces de l'ordre contre le gang des Tractions Avant et exige des résultats. Courant septembre, une information parvient aux policiers : le gang fréquenterait l'auberge Les Marronniers à Champigny-sur-Marne. Le 25 septembre, 350 policiers sous les ordres des commissaires Casanova et Pinault et de l'inspecteur Nouzeilles investissent l'auberge. Aucun gangster ne s'y trouve, cependant les policiers localisent Boucheseiche, Fefeu et Attia dans un établissement proche, L’Auberge. Sous les ordres du préfet Charles Luizet, les forces de l'ordre font le siège de L’Auberge mais sont repérées par les malfaiteurs. Une fusillade s'ensuit. Des renforts de police interviennent, incluant notamment deux automitrailleuses.

Loutrel ne se trouve pas à L’Auberge. Informé de l'affrontement entre ses complices et les policiers, il approche l'établissement au volant d'une Delahaye, force les barrages, récupère Attia et Feufeu puis prend la fuite en échangeant de nombreux coups de feu avec la police. Le véhicule est abandonné criblé de balles et les pneux crevés, dans les bois. Les trois malfaiteurs volent un cabriolet à St Maur, tombent en panne dans la forêt d'Armainvillers, s'emparent d'un camion et se retrouvent à Auvers-sur-Oise où ils ont une planque. Le bilan du préfet Luizet se limite à quelques obscurs comparses. Boucheseiche a échappé à l'arrestation en se cachant au fonds d'un puits et en respirant avec une paille. Deux malfaiteurs de faible envergure ont été tués dans la fusillade. Le 30 septembre, Henri Fefeu est appréhendé par la brigade criminelle dans un café de Montmartre. Il a été localisé en téléphonant à un garage de La Ferté-sous-Jouarre surveillé par la police. Il mourra en prison de la tuberculose en 1953. En octobre, Loutrel, Attia et Naudy attaquent un transporteur de fonds à Bercy et s'emparent de la recette d'un groupe de négociants en vins. À la suite d'un quiproquo, ils échappent de peu à un piège tendu par l'inspecteur Borniche à d'autres malfaiteurs ce même jour.

Début novembre, une tentative de braquage d'employés de la Banque de France à Versailles échoue à la suite d'une panne de voiture. Le 5 novembre en fin d'après-midi, Loutrel, qui se trouve apparemment en état d'ébriété, braque une bijouterie au 36 rue Boissière à Paris. Le bijoutier du nom de Sarafian (Serafian) se défend et, dans des conditions mal définies, Loutrel est blessé d'une balle dans l'abdomen. Il est possible qu'il se soit blessé lui-même en remontant dans la Citroën où l'attendent Attia et Boucheseiche. Quoi qu'il en soit les médecins qui le soigneront attesteront que la balle a été tirée de haut en bas. Le bijoutier, grièvement blessé par Loutrel puis renversé par une voiture devant son magasin, décèdera avant d'arriver à l'hôpital. Attia et Boucheseiche conduisent Loutrel chez l'amie d'un de leur complice, où il est examiné par un médecin. Celui-ci se déclare impuissant et conseille une hospitalisation. Attia et Boucheseiche conduisent Loutrel à la clinique Diderot (XIIe arrondissement) où il est hospitalisé et opéré sous un faux nom. Cependant quelques jours plus tard, Attia, Boucheseiche et Abel Danos déguisés en infirmiers viendront régler la note et récupérer Loutrel en ambulance. Ils le transportent chez un ami, Jules (Edmond) Courtois à Porcheville où il décède. Les quatre hommes décident de l'enterrer sur une île de la Seine en face de Limay. Son cadavre ne sera retrouvé et identifié que trois ans plus tard, à la suite d'une information transmise par un indicateur. Jusqu'à cette date, la police et la presse lui imputeront encore divers méfaits.

Jo Attia sera arrêté à Marseille en juillet 1947. Il ne sera jugé qu'à la fin de 1953 et condamné à trois années d’emprisonnement pour un cambriolage commis en 1946. Il sortira le soir même de l’enceinte judiciaire. De nombreux témoignages de personnalités qui ont été déportées en même temps que lui à Mauthausen - à l'instar d'Edmond Michelet, personnalité éminente de la résistance qui sera ministre du général De Gaulle - ont mis en valeur le comportement exemplaire qu'il a eu en déportation. Georges Boucheseiche sera également arrêté en juillet 47 à Mandelieu. Il sera condamné à un an de prison pour recel de cadavre, puis à sept ans de travaux forcés pour avoir dévalisé un diamantaire sous l'occupation. Abel Danos et Raymond Naudy se réfugient à Milan où ils participent à plusieurs hold-up qui font trois victimes.

En octobre 1948, dénoncés par des complices, ils prennent un bateau pour rejoindre la France avec femmes et enfants. Ils sont interceptés par des gendarmes et des douaniers lors de leur débarquement à Menton. Au cours de la fusillade, un gendarme est tué ainsi que Naudy; la maîtresse de celui-ci, enceinte, est gravement blessée. Danos se rend à Paris. Lâché par le milieu, il se livre à de petits cambriolages pour survivre. Il sera arrêté en décembre 1948 après avoir fracturé la porte d'une chambre de bonne. Il sera condamné à mort par la cour de justice de la République en mai 1949, pour les exactions dont il s'est rendu coupable sous l'occupation. Il sera condamné à mort une deuxième fois par le tribunal militaire en juin 1951 et passé par les armes au fort de Montrouge en mars 1952.

Membres célèbres

  • Pierre Loutrel (1916-1946), dit « Pierrot le Fou », le premier « ennemi public » (à ne pas confondre avec Pierre Carot, dit « Pierrot le fou n° 2 », arrêté en 1948 par l'inspecteur Roger Borniche)
  • Abel Danos, dit « le Mammouth »
  • Georges Boucheseiche, qui sera mêlé plus tard à l'affaire Ben Barka
  • Jo Attia
  • Henri Feufeu, dit « Riton le tatoué »
  • Raymond Naudy, dit « Le Toulousain »
  • Louis Quérard, dit « P'tit Louis le Nantais »[réf. insuffisante]
  • Marcel Ruard, dit « Le Gitan » ou « Pépito »
  • Maurice Laguerre
  • René Girier, dit « René la Canne » est parfois cité parmi les membres du gang. Dans ses mémoires, l'intéressé (qui, à la même époque, fit partie d'une bande de malfaiteurs spécialisée elle aussi dans les attaques à main armée) dément cette information inexacte et l'explique de la manière suivante : « Il n'y a pas un seul gang, mais plusieurs. Sans s'être concertées, trois ou quatre équipes ont eu la même idée. Frapper vite et fort, à l'improviste. Des opérations de commandos, préparées, minutées, calibrées au quart de poil. Pourtant d'un gang à l'autre les méthodes diffèrent. L'équipe de Pierre Loutrel, dit Pierrot le Fou, par exemple, est composée de garçons qui ne craignent pas de faire du barouf. Avec Jo Attia, Boucheseiche et Feufeu, Pierrot le Fou écume notamment tout ce que la Côte d'Azur compte de banques et de bureaux de poste. »

La plupart des membres s'étaient connus durant leur service militaire au 1er Bataillon d'Afrique (« Bat' d'Af' »), qui pour les mauvais garçons français, équivalait au « baccalauréat du voyou ». Influence criminelle : ses méthodes (qui reprenaient en grande partie celles de la « bande à Bonnot ») seront à leur tour reprises, en grande partie, par nombre d'autres gangs, notamment le gang des postiches. Influence culturelle : cette bande a suscité des écrits d’Alphonse Boudard, de Roger Borniche, de José Giovanni, des films de Jacques Deray (Le Gang avec Alain Delon) et Claude Lelouch (Le Bon et les Méchants avec Jacques Dutronc), une série télévisée par Josée Dayan et un jeu de société de Serge Laget et Alain Munoz. Le gang est cité par Mc Solaar dans la chanson Quand le soleil devient froid.

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