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Du haut en bas

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Du haut en bas est un film franco-allemand réalisé par Georg Wilhelm Pabst sorti en 1933. Description d'un coin de quartier où vivent des gens ordinaires : un vieux joueur ruiné, la grosse dame du dessous qu'il finit par épouser, une couturière et un beau garçon membre de l'équipe nationale de football.

 

Du haut en bas de Georg Wilhelm PabstDu haut en bas de Georg Wilhelm Pabst

Du haut en bas de Georg Wilhelm Pabst

Fiche technique

  • Réalisation : Georg Wilhelm Pabst, assisté de Herbert Rappaport, André Michel
  • Scénario : d'après la pièce de Ladislaus Bus Fekete
  • Adaptation : Anna Gmeyner
  • Dialogues : Georges Dolley
  • Décors : Ernö Metzner
  • Costumes : Max Pretzfelder
  • Photographie : Eugen Schüfftan
  • Son : Georges Leblond
  • Montage : Jean Oser
  • Musique : Marcel Lattès
  • Compositeur, paroles : Herbert Rappaport
  • Chanson : Chaque semaine a 7 jours
  • Production : Société des Films sonores Tobis
  • Directeur de production : Georges Root
  • Pays : France-Allemagne
  • Langue du film : français
  • Format : Noir et blanc - Son mono (Tobis-Klangfilm) - 1,37:1
  • Durée : 79 minutes
  • Date de sortie : France : 5 décembre 1933 à Paris (Les Miracles)

Distribution

  • Jean Gabin (Charles Boula, joueur de football)
  • Janine Crispin (Marie de Ferstel, étudiante)
  • Mauricet (Mr Binder, le propriétaire)
  • Vladimir Sokoloff (Mr Berger)
  • Michel Simon (Mr Podeletz, avocat ruiné)
  • Peter Lorre (Beggar, le mendiant)
  • Milly Mathis (Mme Poldi, la grosse cuisinière)
  • Margo Lion (Mme Binder, femme du propriétaire)
  • Catherine Hessling (Pola, l'amoureuse)
  • Pauline Carton (Mme Kreuzbein, la couturière)
  • Georges Morton (le concierge)
  • Pitouto (le balayeur)
  • Max Lerel (un client)
  • Christiane Delyne (la bonne des Binder)
  • Micheline Bernard (une boniche)
  • Denisys
  • Olga Muriel / Ariane Borg
  • Pierre Labry
  • Jacques Lerner

Borg Ariane

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Ariane Borg (Roubaix, 24 août 1915 - Couilly-Pont-aux-Dames, 16 avril 2007) est une comédienne française des années 1930 et 1940. 

Borg ArianeBorg Ariane

Issue d’une très vieille famille flamande d’aristocrates reconvertis dans l’industrie textile, elle naît Lucie Derveaux-Six à Roubaix le 24 août 1915. Elle est élevée et choyée par sa grand-mère maternelle Zélie Derveaux-Six. À l’adolescence elle découvre sa vocation de comédienne en écoutant le disque La Voix humaine (le mélodrame de Jean Cocteau, lu par Berthe Bovy). Elle échoue au concours d’entrée au Conservatoire mais déjà elle est retenue par Louis Jouvet (Pourquoi tu pleures, mon p’tit ?) et surtout Georg Wilhelm Pabst qui lui fait tourner Du haut en bas puis Jeunes filles en détresse. En 1935, elle partage l’affiche de Dédé avec Danielle Darrieux !

Après cette période, elle décide d’elle-même de rencontrer David Wark Griffith qui cherche une comédienne délicieuse et fragile pour son remake du Lys brisé. Elle le rejoint à Londres et Griffith semble prêt à l’engager ; les producteurs font échouer le projet, mais le vieux maître recommande celle qui a choisi pour premier pseudonyme Olga Muriel à de puissants amis américains, dont Mary Pickford. Celle-ci, co-fondratrice de United Artists (avec entre autres Charlie Chaplin et son mari Douglas Fairbanks) prend la jeune comédienne sous contrat et la loge chez elle. Ariane est donc témoin des scènes de ménage et des réconciliations de l’actrice avec Douglas. Mary, sans enfants, lui proposera de l’adopter, ce qu’Ariane refusera par égard pour sa propre mère.

En 1935, la puissante MGM rachète son contrat et décide de façonner et lancer une nouvelle star. Louis B. Mayer, le PDG, et Irving Thalberg, producteur de génie (dont Francis Scott Fitzgerald s’est inspiré pour écrire son roman Le Dernier Nabab) ont l’intention d’en faire la nouvelle Greta Garbo. Ariane Borg prend des cours de comédie, d’anglais, de maintien. Elle a pour camarade un jeune homme promis à un bel avenir de cinéma : Jimmy Stewart. Divers essais sont tournés, dont une mort de Jeanne d'Arc. Ariane rencontre les stars et personnalités de l’époque : Marlène Dietrich, Greta Garbo dont la loge est voisine de la sienne, elle dîne sur un yacht avec Jean Giraudoux, alors diplomate aux États-Unis, en rade de San Francisco, joue au tennis avec le scientifique Albert Einstein...

Irving Thalberg a acheté les droits de Trois camarades, le best-seller de Erich Maria Remarque pour la lancer. Malheureusement, il succombe deux ans plus tard à une crise cardiaque et Joseph L. Mankiewicz sera chargé de le tourner... sans Ariane Borg ! En août 1939 elle retourne en France pour y fêter son anniversaire en famille ; la guerre va la bloquer sur le vieux continent pendant six ans. Au moment de l’invasion allemande, elle projette de fuir aux États-Unis par l’Espagne, mais un médecin la convainc que sa grand-mère, qu’elle adore, ne survivrait pas aux dures conditions du voyage. Elle s’installe donc à Paris, avenue Montaigne.

Commence la période la plus brillante de sa carrière française, où films et pièces de théâtre alternent rapidement. Au cinéma, ce sont surtout : La Valse blanche de Jean Stelli en 1943, un gros succès public, où elle interprète une jeune femme tuberculeuse, mourant comme la Dame aux camélias ; Le Père Serge en 1945 avec entre autres Marcel Herrand et Jacques Dumesnil; La Cabane aux souvenirs en 1946.De la Valse blanche, Simone Lavorel écrira, dans un album consacré aux nouveaux visages du cinéma français, "sans elle, (le film) n'aurait été qu'un insupportable mélo. Elle lui donne un intérêt, celui de son cœur douloureux, un rythme, celui de son jeu impulsif"… Bien des années plus tard, Jean Tulard, dans son dictionnaire du cinéma, évoquera ce "terrible mélodrame,...que sauve l'émouvante beauté d'Ariane Borg dont le jeu reste très moderne". Elle rêve alors d'incarner des personnages romanesques, Adrienne Mesurat de Julien Green, Victoire de Jack London. Par la suite, malgré sa beauté et le retentissement de sa jeune carrière, aucun projet au cinéma n’aboutira : La Cabane aux souvenirs sera son dernier souvenir de cinéma... Elle monte sur scène à bien des reprises, malgré le trac, pour des pièces aussi diverses que Chatterton d'Alfred de Vigny, Tchin Tchin de François Billetdoux, Jean le stropiat, Francesca da Rimini de Francis-Marion Crawford, écrit pour Sarah Bernhardt.

Elle atteint le sommet de sa carrière théâtrale en incarnant Cordelia, la fille fidèle du Roi Lear qu’interprète et met en scène Charles Dullin. Celui-ci a reçu la direction du Théâtre Sarah Bernardt, devenu pour un temps Théâtre de la Cité. Autour de lui gravitent des amis, des élèves, tous ceux pour qui il est et demeurera le maître irremplaçable, dont la silhouette hantera pour toujours ceux qui s'attacheront à suivre sa voie, et aussi tous ceux qui, dans l'ombre, vont tenter de ruiner sa sortie de scène. Il gène, là où il est. Des cabales… Et puis, Henri Jeanson, le pape des critiques. "… (( Charles Dullin))chantonnant, parodiant atrocement Ophélie", écrira-t-il dans un article sur le spectacle. ArianeBorg ne sera pas épargnée, même si la cible principale reste Charles Dullin. "Quant à Ariane Borg, qui prétend interpréter Cordélia, elle devrait apprendre à parler, à marcher, à s'asseoir… C'est d'ailleurs une assez jolie figurante"…"C'est Shakespeare, qu'il n'aimait pas", commentera un autre journaliste, avec quelque gêne. Faut-il rappeler qu'à peu de temps de là, après la présentation de la merveilleuse École des femmes montée par Louis Jouvet en son théâtre de l'Athénée, l'infaillible Henri Jeanson avait affirmé de façon péremptoire "ce n'est pas comme ça qu'on doit jouer ((Molière". Il s'était attiré cette réplique devenue historique, magnifiée par la diction si particulière du maître. "Ah? Tu lui as… téléphoné?"…

En 1945, elle remarque un jeune comédien de dix ans son cadet, Michel Bouquet, qui quelques années plus tard deviendra son mari puis ils divorceront. La carrière de celui-ci décolle peu à peu, quand celle d’Ariane entame un inexorable déclin. Malgré la radio et le théâtre, elle se fait rare et ne deviendra jamais la star qu’elle eût pu être. En 1955, à quarante ans, elle tente sans succès un come-back aux États-Unis. Elle est pressentie pour jouer à New York une pièce tirée du Journal d'Anne Frank, mais finalement le producteur impose... sa fille ! Elle n’est guère plus chanceuse à Hollywood, même si elle a renoué avec le show-business américain, fréquentant Garbo, Lillian Gish et sa sœur Dorothy et bien d’autres célébrités. De retour en France après avoir écorné ses économies, elle remontera sur les planches en une grande occasion : elle monte à ses frais la pièce de Vigny Chatterton, pour laquelle elle engage deux jeunes comédiens encore inconnus, mais promis à un bel avenir : Bruno Cremer et Jean-Pierre Marielle.

Suit alors un inexorable déclin que rien n’arrêtera, la beauté, l’argent et la vie intellectuelle et mondaine brillante compensant cette carrière somme toute décevante. Issue d’un milieu très huppé, Ariane Borg ne cessera de se comporter et de raisonner comme une bourgeoise conservatrice. Sa beauté et son élégance lui ouvrent toutes les portes. Avant-guerre, outre les metteurs en scène et les artistes prestigieux qui la remarquent, travaillant ensuite avec elle ou non (Pabst, Griffith, Jouvet, Dullin, Allégret, Duvivier), elle fréquente Giraudoux, Garbo, Marlène Dietrich, et toute l’élite américaine (où tant d’exilés d’Europe centrale ont rejoint le soleil de la Californie).

C’est surtout à partir du moment où sa carrière décolle, pendant la guerre, que toutes les portes s’ouvrent : elle rend visite à Jean Cocteau et Colette sa voisine au Palais-Royal, déjeune avec Montherlant, participe de la gloire d’Anouilh dont triomphe l’Antigone, se lie d’amitié avec Louise de Vilmorin tout en détestant un Malraux pourtant génial (ceux sont de délicieux dîners à Verrières-le-Buisson), fréquente toutes les générations d’artistes de tous ordres, de Mauriac à Thierry Le Luron, de Callas à Wilhelm Kempff, de Mauriac à Romain Gary, de Ionesco à Jacques de Bourbon Busset dont l’amour conjugal pour sa tendre Laurence ne laissait pas de l’émouvoir, et, des frères Marc et Yves Allégret à Jean-Luc Godard dont les propos cinématographiques la dépassent, des réalisateurs du « cinéma de papa » des années 1940 et cinquante jusqu’à la Nouvelle Vague, elle croise tous ceux qui comptent, compteront ou ont compté. En 1944, Jean Cocteau prépare La Belle et la Bête, son film qui verra le jour l'année suivante. Colette lui propose de confier le rôle de Belle à Ariane Borg, en raison de son "physique de conte de fée". Josette Day lui sera cependant préférée. En 1949, lors du décès de Charles Dullin, c'est elle qui accueille Simone de Beauvoir, qui évoquera leur rencontre dans La Force des Choses, à l'occasion de l'hommage rendu par les amis et les élèves du maître disparu.

Ariane Borg était une femme très cultivée (encore que superficiellement, n’entrant jamais avec lucidité dans le fond des choses) et très raffinée. Elle adorait les beaux-arts, la peinture flamande qui était un peu sa patrie picturale (van Eyck, Gérard David, Pieter de Hooch...) et fréquentait musées et galeries parisiens. Son compositeur préféré était Chopin, dont elle dut entendre maintes interprétations par son proche ami Samson François. Sa bibliothèque comportait plusieurs milliers de livres, essentiellement de littérature ; son roman préféré était La Princesse de Clèves. Ses palaces préférés : le Plaza Athénée et le Ritz ; son restaurant préféré : Lipp. Elle fut habillée personnellement par Balenciaga, Christian Dior, Givenchy. Toute sa vie elle fut fascinée par le destin cinématographique de Greta Garbo. Sa beauté égalait celle de la Divine et Irving Thalberg, les comparant explicitement, lui avait murmuré : « You are much more human than she. » — (Vous êtes bien plus humaine qu’elle…). Ariane Borg épouse Michel Bouquet au début des années 1950. La carrière du comédien prend sans cesse plus d’envergure, entre radio, théâtre et cinéma, tandis que la sienne décline. Il l’évince de sa vie brutalement au printemps 1967 : elle ne s’en remettra jamais. Elle entame une grève de la faim qui dure plusieurs mois, lui fait perdre vingt-cinq kilos et l’amène aux portes de la mort. Un long et conflictuel divorce commence ; elle ne reverra jamais Bouquet. Ils n’ont pas eu d’enfants.

Sa vie s’étiole dans son appartement de l’avenue Montaigne, et le déclin personnel suit le déclin artistique – sur quarante années, qui laisseront sa beauté fanée et pourtant intacte, et son cœur meurtri, et son esprit terriblement amer. Elle regrette amèrement d’avoir quitté l’Amérique qui lui avait été si hospitalière ; elle parle de la France qu’elle juge corrompue en disant « la pourriture de ce patelin » ou « I hate French people ! » - car il est vrai qu’entre jalousies, voire haines tenaces, chausse-trappes, vraie, éternelle indifférence et planches passablement savonnées, rien ne lui fut épargné. Pour finir, quelques phrases d’Ariane sur la condition humaine qu’elle a si durement, avec grâce, éprouvée : « Étrange chose que l’humain… L’égocentrisme. L’indifférence, qui est une haine pire que la haine !... » « J’ai la nostalgie de l’intelligence… » « Pour rien au monde, je ne reviendrais au monde ! » Ariane Borg est décédée le 16 avril 2007 à Couilly-Pont-aux-Dames.

Filmographie

  • 1933 : Du haut en bas de Georg Wilhelm Pabst
  • 1934 : L'Hôtel du libre échange de Marc Allégret
  • 1934 : Jeanne de Georges Marret : Françoise
  • 1934 : Dédé de René Guissart avec Danielle Darrieux
  • 1934 : Famille nombreuse d'André Hugon
  • 1934 : Le centenaire de Pierre-Jean Ducis et Noël-Noël
  • 1935 : Tovarich de Jacques Deval
  • 1939 : La Charrette fantôme de Julien Duvivier
  • 1939 : Jeunes filles en détresse de Georg Wilhelm Pabst
  • 1943 : La Valse blanche de Jean Stelli
  • 1944 : Bifur 3 de Maurice Cam
  • 1945 : Le Père Serge de Lucien Ganier-Raymond avec Marcel Herrand
  • 1946 : La Cabane aux souvenirs de Jean Stelli

Théâtre

  • 1942 : La Célestine de Paul Achard, d'après Fernando de Rojas,Cie Jean Darcante, mise en scène Jean Meyer, rôle Areusa, théâtre Montparnasse
  • 1945 : Le Roi Lear de William Shakespeare, mise en scène Charles Dullin, rôle Cordélia, théâtre Sarah Bernhardt
  • 1945 - 1946 : La Célestine de Paul Achard, d'après Fernando de Rojas,Cie Jean Darcante,mise en scène Jean Meyer, rôle Areusa, théâtre Palace
  • 1952 : Le Profanateur de Thierry Maulnier, mise en scène Tania Balachova, théâtre Antoine
  • 1956 : Chatterton, d'Alfred de Vigny, mise en scène Michel Bouquet, théâtre de l'Œuvre
  • 1958 : La Maison des cœurs brisés de George Bernard Shaw, mise en scène Ariane Borg & Michel Bouquet, théâtre de l'Œuvre
  • 1961 : L'Express-liberté de Lazare Kobrynski, mise en scène de l'auteur, Odéon-Théâtre de France

 

Bernard Micheline

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Micheline Bernard est une actrice québécoise. Elle est la cousine de denis bernard. Elle est diplômée du Conservatoire d'art dramatique de Québec de l'année 1977.

Bernard Micheline

Filmographie

  • 1982 : Les Yeux rouges (Catherine Rondeau)
  • 1988 : Le Chemin de Damas
  • 1990 : Rafales
  • 1995 : Le Sphinx (Suzanne)
  • 2002 : 20h17 rue Darling (Madame Laperrière)
  • 2008 : C'est pas moi, je le jure! (Madame Brisebois)

Télévision

  • 1995-2001 : Radio Enfer (Jocelyne Letendre)
  • 1997 : Diva (Mère de Chloé)
  • 1999 : Réseaux II (Evelyne)
  • 2001 : Histoire de filles (Simone)
  • 2001 : Si la tendance se maintient (Francine Boisvert)
  • 2001 : Mon meilleur ennemi (Josianne Bernier)
  • 2001-2002 : Ramdam (Louise Pérusse)
  • 2001-2003 : Max inc (Estelle Aucœur)
  • 2002-2003 : Cauchemar d'amour (Vicky)
  • 2004-2005 : Vice Caché (Camille Lalonde)
  • 2007-2011 : Destinées (Estelle Morel)
  • 2009  : Tactik (Suzanne Langevin)
  • 2009  : Aveux (série TV) (Jeannine Girard)
  • 2012  : 30 vies (Danielle Pellerin)

Théâtre

  • 1989 : Jocelyne Trudelle trouvée morte dans ses larmes, de Marie Laberge (Carole Prévost)
  • 1997 : Nathan le Sage de Gotthold Ephraïm Lessing, mise en scène Denis Marleau, Festival d'Avignon, Théâtre national de Strasbourg (Sittah)
  • 1998 : L'enfant problème (Helen)
  • 1999 : La fin de la civilisation (Lily)
  • 1999 : Féroce
  • 2000 : La Cerisaie (Charlotte Uvanovna)
  • 2001 : La Reine de beauté de Leenane (Maureen Folan]
  • 2003-2004 : L'Habilleur (Madge)
  • 2005 : Top girls
  • 2005 : Charlotte, ma sœur (Charlotte)

 

Prévert Jacques

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Né avec le siècle à Neuilly-sur-Seine, dans un milieu de petits bourgeois trop dévots, dont il ne cessera de moquer les obsessions et les convenances, 

Prévert Jacques

Jacques Prévert sera l'aîné des trois enfants qu'auront Suzanne Catusse et André Prévert. Il se passionera dès son plus jeune âge pour la lecture et le spectacle. A 15 ans, après son certificat d'études, il entreprend des petits boulots. Incorporé en 1920, il rejoint son régiment. Là, il forme un trio d'amis avec "Roro", un garçon boucher d'Orléans, et Yves Tanguy qui sera envoyé peu après en Tunisie. Prévert, quant à lui partira pour Istanbul où il fera la connaissance de Marcel Duhamel. De retour à Paris en 1922, Jacques s'établira au 54, rue du Château qui sera bientôt le point de rencontre du mouvement surréaliste auquel participent Desnos, Malkine, Aragon, Leiris, Artaud sans oublier le chef de fil André Breton. Prévert finira part prendre position contre l'autoritarisme du "Maître".

Un peu plus tard, il prendra ses distances avec le Parti communiste auquel il n'adhérera jamais. Sa vie durant, il défendra les faibles, les opprimés, les victimes, avec une générosité bourrue mais toujours discrète. Avec Prévert, un univers à part se crée fuyant l'ordre voulu par Dieu et les "contre-amiraux" (l'une des nombreuses figures sociales qu'il tournait en dérision). En 1933, le groupe de théâtre "Octobre" dont il fait parti, prend part à l'Olympiade du théâtre de Moscou obtenant un premier prix qui ne sera jamais remis...

Depuis lontemps Prévert écrit, participant à des créations collectives, mais de plus en plus, souvent avec son frère Pierre, il produit les scénarios de quelques-uns des sommets poétiques du cinéma français: "Le crime de Monsieur Lange" (1935) pour Jean Renoir, "Quai des brumes" (1935), "Drôle de drame" (1937), " Le jour se lève" (1939), "Les visiteurs du soir" (1941), "Les enfants du paradis" (1944), "Les portes de la nuit" (1946), tous pour Marcel Carné. Enfin, "La bergère et le ramoneur" (1953) sera repris par Paul Grimault pour donner naissance, en 1979, à un dessin animé absolument fantastique intitulé "Le roi et l'oiseau". Ses textes suscitent l'image et ses dialogues sont époustouflants de naturel, de justesse et d'humour.

Rayé des contrôles de l'armée en 1939, il quitte Paris l'année suivante et descend vers le sud s'établissant à la Tourette- sur-Loup, où Joseph Kosma, le photographe Trauner et bien d'autres encore le rejoignent pour travailler à des réalisations de films. Jacques Prévert écrit aussi de fabuleux poèmes en prose qu'il donne à son ami Kosma qui les met en musique pour Agnès Capri, Marianne Oswald, Juliette Gréco, les "Frères Jacques" ou encore Yves Montand pour ne citer que les plus célèbres. Les "Paroles" de Prévert seront réunies pour la première fois en 1945 par René Bertelé. Bien que certains libraires avaient prophétisés que "ça intéressent que quelques jeunes gens de Saint-Germain-des-Prés", l'ouvrage est accueilli comme une immense bouffée d'oxygène dans le climat littéraire d'après la libération et est réédité à 5000 exemplaires dans la semaine suivant le jour de sa publication.

La deuxième guerre mondiale finie, Prévert revient à Paris. Ses poèmes sont sur toutes les lèvres ou dans le pli d'un collage, avec un parfum de bonheur nostalgique et de liberté retrouvée. Prévert restera toute sa vie d'un antimilitarisme à toute épreuve et son pacifisme ne souffrira aucun compromis. Jacques Prévert s'éteindra auprès de sa femme Janine en 1977 à Omonville la petite. Curieusement, c'est ce révolté qui avait en sainte horreur les institutions que la république des lettres allait couronner en baptisant de son nom quelques collèges et lycées et en le faisant entrer, à partir de 1992, dans l'illustre collection de la Pléiade.

Filmographie

  • 1932 : Baleydier de Jean Mamy adaptation et dialogues
  • 1932 : Comme une carpe de Claude Heymann, scénario, adaptation et histoire
  • 1932 : L'affaire est dans le sac de Pierre Prévert, scénario et dialogues
  • 1933 : Ciboulette de Claude Autant-Lara, adaptation et dialogues
  • 1933 : Si j'étais le patron de Richard Pottier, scénario
  • 1934 : Le Taxi de minuit de Albert Valentin
  • 1934 : L'Hôtel du libre échange de Marc Allégret
  • 1935 : Un oiseau rare de Richard Pottier
  • 1936 : Moutonnet de René Sti, adaptation et dialogues
  • 1936 : Jenny de Marcel Carné
  • 1936 : Le Crime de Monsieur Lange de Jean Renoir, adaptation et dialogues
  • 1937 : 27 rue de la Paix de Richard Pottier, adaptation
  • 1937 : Drôle de drame de Marcel Carné, adaptation et dialogues
  • 1937 : L'Affaire du courrier de Lyon de Claude Autant-Lara et Maurice Lehmann, dialogues
  • 1938 : Ernest le rebelle de Christian-Jaque, dialogues
  • 1938 : Les Disparus de Saint-Agil de Christian-Jaque, dialogues (non crédité)
  • 1938 : Le Quai des brumes de Marcel Carné, scénario and dialogues
  • 1939 : The Mysterious Mr. Davis de Claude Autant-Lara
  • 1939 : Le jour se lève de Marcel Carné
  • 1941 : Remorques de Jean Grémillon, adaptation et dialogues
  • 1941 : Une femme dans la nuit de Edmond T. Gréville, adaptation et dialogues (non crédité)
  • 1941 : Le Soleil a toujours raison de Pierre Billon, adaptation et dialogues
  • 1942 : Les Visiteurs du soir de Marcel Carné
  • 1943 : Lumière d'été de Jean Grémillon, scénario et dialogues
  • 1943 : Adieu Léonard de Pierre Prévert, scénario et dialogues
  • 1945 : Les Enfants du paradis de Marcel Carné
  • 1945 : Sortilèges de Christian-Jaque, adaptation et dialogues
  • 1946 : Aubervilliers de Éli Lotar, commentaires
  • 1946 : Les Portes de la nuit de Marcel Carné
  • 1946 : Voyage surprise de Pierre Prévert, scénario et dialogues
  • 1947 : L'Arche de Noé de Henry Jacques, adaptation et dialogues
  • 1947 : Le Petit soldat de Paul Grimault
  • 1947 : La Fleur de l'âge de Marcel Carné, film inachevé
  • 1949 : Les Amants de Vérone de André Cayatte, dialogues
  • 1950 : Souvenirs perdus de Christian-Jaque
  • 1950 : Bim le petit âne de Albert Lamorisse, écriture et commentaire
  • 1950 : La Marie du port de Marcel Carné, dialogues (non crédité)
  • 1953 : La Bergère et le ramoneur de Paul Grimault, scénario, adaptation et dialogues
  • 1956 : Notre-Dame de Paris de Jean Delannoy
  • 1958 : La Seine a rencontré Paris de Joris Ivens
  • 1959 : Paris la belle de Pierre Prévert, voix
  • 1961 : Amours célèbres de Michel Boisrond, adaptation et dialogues
  • 1964 : Le Petit Claus et le Grand Claus de Pierre Prévert d'après le conte d'Hans Christian Andersen
  • 1966 : À la belle étoile de Pierre Prévert, adaptation
  • 1970 : Le Diamant de Paul Grimault
  • 1980 : Le Roi et l'Oiseau de Paul Grimault, scénario, adaptation et dialogues

 

Grimault Paul

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Paul Grimault était un réalisateur de films d'animation français. Il est né le 23 mars 1905 à Neuilly-sur-Seine et il est mort le 29 mars 1994 au Mesnil-Saint-Denis à l'âge de 89 ans.

Grimault Paul

Il passe son enfance à Brunoy mais au début de la guerre de 1914, ses parents l'envoient en Normandie. En 1916, il s'installe à Paris avec sa famille. Il entre à l'école de dessin Germain-Pilon de 1919 à 1922. Il travaille ensuite dans l'atelier de décoration Pomone au Bon Marché. Après son service militaire (1925 - 1926), il est employé comme dessinateur de meubles au faubourg Saint-Antoine de 1927 à 1928. Puis il entre comme dessinateur, en 1929, dans l'atelier de publicité de l'Agence Damour. Là, il y rencontre Jean Aurenche, Jean Anouilh et Jacques Prévert. Il participera au Groupe Octobre après 1933. En 1936, il crée sa société Les Gémeaux (studio d'animation) qui se développa jusque vers 1950 puis fit faillite.

Paul Grimault était réalisateur de films d'animation. Il a créé en 1936 avec André Sarrut, producteur de cinéma, la société de films d'animation Les Gémeaux. Après la réalisation de plusieurs films publicitaires et de courts métrages, dont Le Voleur de paratonnerres et Le Petit Soldat, Les Gémeaux ont débuté un long métrage tiré du conte d'Andersen, La Bergère et le Ramoneur. Malgré la motivation des 150 employés des Gémeaux - animateurs, dessinateurs, décorateurs, monteurs, gouacheurs, traceurs, personnel administratif - qui étaient tous dévoués corps et âme à ce projet de long métrage, Paul Grimault et Jacques Prévert se sont trouvés en grande difficultés pour boucler leur film après cinq ans de travail acharné et de soutien sans faille de la production. Toutes les scènes étaient prêtes, mais les deux poètes n’arrivaient pas à aboutir, tant ils étaient attachés à tout garder.

Malgré la faillite annoncée des Gémeaux, et le fait que ceux qui avaient participé à la création de La Bergère et le Ramoneur n’étaient plus payés depuis plusieurs mois, Grimault et Prévert ont campé sur leurs positions. À cours de négociation, André Sarrut a sorti La Bergère et le Ramoneur contre l'avis de Grimault et Prévert, qui ont renié cette version du film. Paul Grimault a racheté le négatif de ce film en 1976, pour créer Le Roi et l'Oiseau avec l’aide de jeunes animateurs. À sa sortie, en 1980, le film suscite l'admiration tant critique que publique (il lui fut attribué le prix Louis-Delluc 1979, et 1.7 million de spectateurs allèrent voir le film à sa sortie).

Il avait créé en 1951 une seconde société d'animation, Les films Paul Grimault, qui produisit des films comme La Légende de la soie, La faim du monde (ou La faim dans le monde), Le Diamant, Le Chien mélomane et son dernier long-métrage La Table tournante en collaboration avec Jacques Demy, qui réunit la plupart de ses courts-métrages d'animation. Paul Grimault a reçu un César d'honneur lors de la 14e cérémonie des César en 1989. On peut dire que Paul Grimault est le Walt Disney français, mais au contraire de ce dernier, il ne réutilise pas ses personnages. Il en fait évoluer certains, comme les flics jumeaux du Voleur de paratonnerres que rappelle Le Sir de Massouf de La Flûte magique, et qui deviendra Le Chef de la Police dans Le Roi et l'Oiseau. Gô des Passagers de la Grande Ourse deviendra de son côté Niglo du Marchand de notes, qui deviendra le Ramoneur du Roi et l'Oiseau.

Beaucoup d'animateurs travaillèrent avec Paul Grimault entre 1936 et 1988. Au studio Les Gémeaux ont notamment collaboré Jacques Asséo, Vilma de Kiss, Gabriel Allignet, Léon Dupont, Georges Juillet, Henri Lacam, Alberto Ruiz, Jean Vimenet et Léon Dupont, Roger Ségui, Jean François Laguionie. Depuis ses débuts dans des films publicitaires des années 1930 réalisés par Marcel Carné ou Jean Aurenche, Grimault a multiplié les silhouettes et figurations dans les films de ses amis et particulièrement ceux qui réunissaient ses copains du fameux Groupe Octobre. La plus connue est celle d'un ouvrier typographe dans Le Crime de M. Lange de Jean Renoir (1936). L'une des dernières est une silhouette d'ouvrier maladroit dans Mon oncle de Jacques Tati (1958).

Filmographie

Longs-métrages

  • 1953 : La Bergère et le Ramoneur, film contesté par ses auteurs. D'après le conte de Hans Christian Andersen.
  • 1980 : Le Roi et l'Oiseau, réalisé en réutilisant une partie des plans de La Bergère et le Ramoneur. Ce film a reçu le Prix Louis-Delluc en décembre 1979, avant sa sortie en salle le 19 mars 1980.
  • 1988 : La Table tournante, film réalisé en collaboration avec Jacques Demy, il regroupe une grande partie de ses courts-métrages, et une courte séquence ( le Fou du Roi ) spécialement conçue pour être intégrée au film.

Courts-métrages

  • 1936 : Monsieur Pipe fait de la peinture (inachevé ; film-école qui lui permet d'apprendre son nouveau métier)
  • 1937 : Phénomènes électriques
  • 1938 : Le Messager de la lumière
  • 1938 : L'enchanteur est enchanté
  • 1938 : Sain et Sauf
  • 1939 : Gô chez les oiseaux ou Gô s'envole (inachevé, deviendra Les Passagers de la grande Ourse)
  • 1941 : Les Passagers de la Grande Ourse
  • 1942 : Le Marchand de notes
  • 1942 : La Machine à explorer le temps (inachevé)
  • 1942 : L'Épouvantail
  • 1944 : Le Voleur de paratonnerres - Grand Prix du dessin animée à la Biennale de Venise, 1948
  • Niglo reporter (inachevé)
  • 1946 : La Flûte magique
  • 1947 : Le Petit Soldat - Prix international, Biennale de Venise, 1948, grand Prix des Festival de de Prague et Rio, 1950
  • 1950 : La Légende de la soie (conçu pour le syndicat de la soie)
  • 1952 : Pierres oubliées - Biennale de Venise , 1948 : Prix international, Biennale de Venise; 1950 : Grand prix du Festival de Rio ; 1950 : Grand Prix du Festival de dessin animé de Prague
  • 1956 : Enrico cuisinier (co-réal. Pierre Prévert) (c'est le dernier court-métrage d'une série burlesque en vues réelles)
  • 1957 : La Faim du monde ou la faim dans le monde - entrepris d'après la commande de l'UNESCO ; il sera repris et retravaillé dans une nouvelle version commentée : le Monde en raccourci
  • 1964 : Le petit Claus et le grand Claus
  • 1970 : Le Diamant (sorti en complément de L'Aveu de Costa-Gavras)
  • 1973 : Le Chien mélomane
  • Séquences d'animation projetées pendant le spectacle mis en scène à la Comédie-Française au théâtre de l'Odéon par Jacques Sternberg C'est la guerre, Monsieur Gruber.

La Fusée

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La Fusée est un film français réalisé par Jacques Natanson, sorti en 1933. Étienne Girbal est un fabricant de conserves dont les affaires marchent, mais sa femme et ses enfants s'éloignent de lui. Il perd son épouse, puis se retrouve ruiné par la crise économique. Il s'embarque alors sur le bateau de pêche qu'a acheté son fils ; la « fusée » a bouclé son trajet. La Fusée est le dernier film auquel a participé le grand acteur et metteur en scène Firmin Gémier.

La Fusée de Jacques NatansonLa Fusée de Jacques Natanson

La Fusée de Jacques Natanson

Fiche technique

  • Titre : La Fusée
  • Titre de travail : Grandeur et décadence
  • Réalisation : Jacques Natanson
  • Scénario et dialogues : Henry d'Erlanger, Ninon Steinhoff et Aimé Simon-Girard
  • Image : Georges Raulet et Lucien Joulin
  • Décors : Marc Lauer
  • Costumes : Georges Wakhevitch, robes de la maison Jane
  • Son : Carl S. Livermann
  • Musique : Henri Forterre3 ; lyrics, Léo Lelièvre
  • Montage : Jacques Tourneur et Claude Iberia
  • Société de production : Via films
  • Pays d'origine : France
  • Format : Noir et blanc - 35 mm - 1,37:1
  • Genre : drame
  • Durée : 90 minutes
  • Date de sortie : mai 1933

Distribution

  • Firmin Gémier : Étienne Girbal
  • Marcelle Géniat : Marie Girbal
  • Alfred Pasquali : Baltan
  • Edith Méra : la princesse
  • Lucien Gallas : André Girbal
  • Janine Crispin : Yvonne
  • Simone Lencret : Suzanne
  • Micheline Bernard : Éliane
  • Régine Dancourt : la chanteuse
  • William Aguet : Walther
  • Louis Gauthier : le ministre
  • Madeleine Suffel : Loulou
  • Hubert Daix : Pétrovitch
  • André Varennes : Despréaux
  • Léon Arvel : un actionnaire
  • René Génin : l'huissier
  • Titys : un consommateur
  • Tsugundo Maki : un délégué
  • Albert Broquin
  • Viviane Clarens
  • Aimée Provence
  • Pierre Ribori
  • Marc Ziboulsky

Faure Paul

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Paul Faure, né le 3 février 1878 à Périgueux (Dordogne) et mort le 16 novembre 1960 à Paris, est un homme politique français, dirigeant de la SFIO dans l'entre-deux guerres, de 1920 à 1940.

Faure PaulFaure Paul

Né dans une vieille famille républicaine, il devient militant socialiste dès sa jeunesse et entre en politique au Parti ouvrier français (guesdiste) en 1901 en tant que rédacteur en chef du Populaire du Centre. À partir de 1915, il se rallie à la minorité de la SFIO « centriste » et pacifiste de Jean Longuet. En 1920, il s'oppose à l'adhésion du parti à l’Internationale communiste. À partir du congrès de Tours, Faure, qui cultive le verbe « marxiste », devient le patron de l'appareil socialiste en tant que secrétaire général. Il devient également rédacteur en chef du Populaire, nouvel organe du parti. Il est député de Saône-et-Loire de 1924 à 1932. Maire du Creusot de 1924 à 1929. En janvier 1932, il intervint vivement à la Chambre des députés en accusant le groupe Creusot-Schneider d'aider au réarmement allemand, via ses implantations en Tchécoslovaquie et en Hongrie, tandis qu'un de ses associés aux Pays-Bas drainait des fonds pour le NSDAP.

Il se présente à l'élection présidentielle de 1932, où il est battu au second tour par Albert Lebrun. La même année, il perd son siège de député de Saône-et-Loire, qu'il retrouvera en 1938 lors du décès du député Jean Laville, et conservera jusqu'en 1940. Il est également conseiller général du canton de Gueugnon de 1937 à 1940. Il est nommé ministre d'État dans le Gouvernement Léon Blum de 1936. Pacifiste convaincu, il analyse mal la réalité de l'hitlérisme et les fauristes accusent les blumistes de bellicisme, d'où un clivage dans la SFIO. Il s'oppose à Léon Blum, comme chef de file de l'important courant hostile à la guerre, illustré également par Jean-Baptiste Séverac, Charles Spinasse, Julien Peschadour, André Delmas, Louis L'Hévéder, Fernand Roucayrol ou Georges Dumoulin... Dénonçant la politique des blocs et le traité de Versailles, les fauristes demandent une conférence de paix qui réparerait les injustices de 1919 ; ils obtiennent au Congrès socialiste de 1939 : 2 200 mandats contre 2 800 pour la tendance Blum. Parmi les fauristes, une tendance plus radicale intitulée Redressement socialiste animée par Ludovic Zoretti et voyant dans l'Allemagne et l'Italie des « nations prolétaires » opprimées par la France et la Grande-Bretagne aura 276 mandats sur 5000 ; la première tendance sera tentée par la collaboration, alors que la seconde ira jusqu'au collaborationnisme avec Ludovic Zoretti, Pierre Albertini, Georges Soulès.

En 1938, il soutient naturellement les accords de Munich, puis se rallie à Vichy en 1940 : il est nommé au Conseil national. Il ne collabore pas mais parraine le journal socialiste collaborateur L'Effort. En 1944, il est exclu de la SFIO et fonde avec les socialistes épurés le Parti socialiste démocratique, qui participe au rassemblement des gauches républicaines (RGR) mais n'a pas d'impact politique notable. Il publie également de 1949 à 1960 l'hebdomadaire La République libre qui dénoncera les excès de l'Épuration. La LICA (ancienne LICRA) dénonce rétroactivement en 1948 la "campagne raciste" que Faure mena en 1939 contre Blum. En octobre de cette année-là, il avoua qu'il redoutait la formation d'un cabinet de guerre « avec Blum installant tout Israël avec lui ». Il est inhumé à Douville en Dordogne.

Grémillon Jean

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Jean Grémillon (3 octobre 1901, Bayeux, Calvados - 25 novembre 1959, Paris) est un réalisateur et scénariste français. 

Grémillon Jean

Musicien, compositeur, auteur, Grémillon est un artiste complet, singulier, qui reste l'un des réalisateurs importants de histoire du cinéma français. Issu d'un milieu modeste, le jeune Grémillon doit d'abord imposer à son père son désir de faire des études musicales. En 1920, il vient à Paris suivre les cours de la Schola Cantorum, notamment ceux de Vincent d'Indy.Il se lie à l'avant-garde musicale et théâtrale des années 1920 et découvre le cinéma comme pianiste de salle en accompagnant des films muets.

Jean Grémillon accepte ensuite des commandes de courts-métrages liés au monde du travail. Il tourne son premier long-métrage dès la fin du muet, Maldone sous l'œil bienveillant de Charles Dullin. Mais la version écourtée qui est commercialisée rencontre un succès médiocre. Gardiens de phare, produit par Jacques Feyder en 1929, est un succès qui l'amène à rencontrer Charles Spaak, avec lequel il réalise La Petite Lise, qui provoque leur renvoi immédiat de chez Pathé-Natan. La sortie du film sera délibérément sabotée.

En 1937, il fait tourner Jean Gabin dans Gueule d'amour et l'année d'après Raimu dans L'Étrange Monsieur Victor, deux films qui lui assurent la consécration artistique et populaire. Durant l'occupation, il réalise Lumière d'été avec Pierre Brasseur et Le ciel est à vous avec Madeleine Renaud et Charles Vanel. Après la Libération, il se lance dans plusieurs projets de films historiques à visées révolutionnaires sur la Commune de Paris , la Guerre d'Espagne etc., dont aucun ne verra le jour. Il sera lâché en cours de route par les producteurs.

Après quatre ans passés sans tourner, il réalise Pattes blanches, qui déroute la critique et le public, ce qui le ramène à un manque de moyens. Il réalise ensuite L'Étrange Madame X, puis plusieurs courts-métrages, et L'Amour d'une femme avec Micheline Presle. Après quelques documentaires, dont un film sur le peintre André Masson, Jean Grémillon s'éteint prématurément le 25 novembre 1959. Sept ou huit des longs-métrages de Grémillon ont longtemps été considérés comme perdus. Toutefois, tous ont été finalement retrouvés et restaurés à partir du milieu des années 1970. Le collège de Saint-Clair-sur-l'Elle, dans la Manche, porte son nom.

Filmographie

  • 1924 : La Photogénie mécanique (court métrage)
  • 1926 : Tour au large
  • 1927 : Maldone
  • 1929 : Gardiens de phare
  • 1930 : La Petite Lise
  • 1931 : Daïnah la métisse
  • 1932 : Pour un sou d'amour
  • 1934 : Dolorosa
  • 1935 : Valse royale
  • 1937 : Centinela, alerta!
  • 1936 : Les Pattes de mouches
  • 1937 : Gueule d'amour
  • 1938 : L'Étrange Monsieur Victor
  • 1939 : Remorques
  • 1942 : Lumière d'été
  • 1943 : Le ciel est à vous
  • 1944 : Le 6 juin à l'aube
  • 1948 : Pattes blanches (Prix spécial pour la mise en scène au festival international du film de Locarno)
  • 1951 : L'Étrange Madame X
  • 1951 : Les Désastres de la guerre (court métrage)
  • 1954 : L'Amour d'une femme
  • 1958 : André Masson et les quatre éléments (court métrage)

 


Feyder Jacques

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Jacques Feyder, de son vrai nom Jacques Frédérix, est un réalisateur, scénariste, acteur, producteur de cinéma et monteur d'origine belge naturalisé français, né le 21 juillet 1885 à Ixelles (Belgique), décédé le 24 mai 1948 à Prangins (Suisse). 

Feyder JacquesFeyder Jacques

Jacques Feyder débute au théâtre en 1908 et est figurant dans plusieurs films avant de devenir l'assistant de Gaston Ravel de 1912 à 1915. Il tourne en Afrique son premier grand film, L'Atlantide en 1921, dans des décors naturels pendant huit mois. Cette œuvre révèle sa maîtrise de la peinture des grands espaces, maîtrise que l'on retrouve dans un autre chef-d'oeuvre, Visages d'enfants (tourné en 1923, sorti en 1925), tourné en grande partie en décors naturels dans le Haut Valais suisse. La critique de l'époque a bien souligné cette authenticité de cadre. Pour l’Atlantide, déjà, Feyder n’avait-il pas refusé de tourner ses extérieurs en France où les paysages désertiques de Fontainebleau auraient pu faire l’affaire ! Feyder a tenu à partir pour le Sahara, sur les lieux mêmes décrits par Pierre Benoît pour tourner ses extérieurs. Parti pris pratiquement inouï pour l’époque ou la location shooting n’est pas encore de mise.

Pour Visages d’enfants, pas question non plus de tricher. Feyder tout naturellement emmène sa troupe dans le Haut Valais, où sont tournés tous les extérieurs pendant le printemps et l'été de 1923. D’authentiques paysans, dont beaucoup n’ont jamais vu une caméra, ni même assisté à une projection de film, composent la figuration, donnant un saisissant relief à des scènes telles que le cortège funèbre et la séquence des noces. Ces scènes d’ailleurs sont tournées dans le village de Grimentz, où Feyder et Françoise Rosay reviendront près de 20 ans plus tard pour la réalisation d’Une femme disparaît. Seuls les intérieurs du chalet et la chapelle, enterrés sous l'avalanche, tout comme certains raccords, seront tournés en studio à Paris. Si l’exemple des films suédois a été bien compris par Feyder lors du tournage de Visages d’enfants, l’influence de Gance et même de D. W. Griffith sont tout aussi sensibles.

Les célèbres expériences de Gance avec le montage accéléré de la Roue exercent alors une influence certaine sur tous les grands cinéastes français de l’époque – en effet, la scène de montage rapide devient la tarte à la crème de la technique cinématographique des années 1923-25 et on en trouve des séquences virtuoses “à la Gance” dans des films aussi disparates que Kean (Volkoff, 1923) ou la Brière (Poirier, 1924). Mais c’est Feyder qui l’utilise le mieux, sans gratuité aucune, dans Visages d’enfants pour traduire le désarroi du jeune orphelin lors de l’enterrement de sa mère, où l’enfant, assailli par des images de plus en plus insupportables qui défilent à toute vitesse, finit par s’évanouir dans les bras de son père. On peut voir aussi l’influence de Griffith dans le dénouement de l’intrigue. Forest, accablé de remords pour avoir poussé sa belle-soeur vers la mort, se jette dans la rivière pour être sauvé de justesse par sa belle-mère d’une mort certaine dans les rapides. Cette séquence fait irrésistiblement penser au chef-d’oeuvre de Griffith Way Down East (À travers l’orage), d’autant plus que ce dernier sort tardivement à Paris en 1922, soit quelques mois avant que Feyder s’attèle à la rédaction de son scénario.

Certains critiques ont vu dans ce happy end une concession commerciale, mais il faut convenir que rarement dénouement aura été aussi magistralement préparé et intégré – l'eau étant un des symboles récurrents et subtils de ce drame montagnard. Film intimiste, film sans vedettes, Visages d’enfants est néanmoins une production coûteuse qui assoira la réputation de Jacques Feyder en tant que cinéaste prodigue. Déjà le triomphe de l’Atlantide n’a pas effacé dans l’esprit des producteurs les exigences du réalisateur qui ont fait de ce film le plus coûteux de la production française. Encore une fois, c’est le tournage en extérieurs et sur place qui augmente le budget – le tournage dans le Haut Valais, prévu pour deux mois, s’étire sur quatre puisque le soleil, imprévisible, se fait souvent attendre. Des déboires d’ordres financiers mettent en péril le destin commercial du film. Soucieux d’assurer une meilleure diffusion à leurs films – à l’instar des Artistes Associés –, Feyder et ses confrères Max Linder et René Hervil avaient créé un consortium, les Grands Films Indépendants. Mais un désaccord survient entre Feyder et l’administrateur à la suite duquel les bobines impressionnées de Visages d’enfants seront mises sous séquestre.

En fait, Feyder doit attendre un an – pendant lequel il tourne l’Image à Vienne pour la Vita-Film – avant d’achever son montage. Présenté en janvier 1925 Visages d’enfants sort enfin en mars de la même année, salué comme un film charnière par la critique et boudé aussitôt par le public, qui, semble-t-il, n’accepte pas l’âpreté psychologique qui en fait aujourd’hui un des chef d’oeuvres du cinéma touchant au monde de l’enfance. Jean Mitry écrit même que "s'il me fallait retenir un seul film de toute la production française des années 1920, c'est assurément Visage d'enfants que je retiendrai". Le Prix international de la mise en scène lui est décerné en 1936 à la Mostra de Venise pour La Kermesse héroïque. Il est naturalisé français en 1928. Il épouse l'actrice Françoise Rosay, qu'il fait tourner dans ses principaux films : La Kermesse héroïque, Le Grand Jeu... Deux de leurs enfants sont réalisateurs : Paul Feyder et Bernard Farrel. Le troisième, Marc Fréderix, est décorateur. Un lycée porte aujourd’hui le nom de Jacques-Feyder à Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis).

Filmographie

  • 1921 : L'Atlantide
  • 1922 : Crainquebille
  • 1923 : Das Bildnis
  • 1925 : Visages d'enfants
  • 1926 : Gribiche
  • 1926 : Carmen
  • 1928 : Thérèse Raquin
  • 1929 : Les Nouveaux messieurs
  • 1929 : Le Baiser (The Kiss)
  • 1930 : Le Spectre vert
  • 1930 : Si l'empereur savait ça
  • 1930 : Olympia
  • 1931 : Anna Christie (version allemande de Anna Christie, film américain de Clarence Brown, sorti en 1930)
  • 1931 : Daybreak
  • 1931 : Son of India
  • 1934 : Le Grand jeu
  • 1935 : Pension Mimosas
  • 1935 : Die Klugen Frauen
  • 1935 : La Kermesse héroïque
  • 1937 : Le Chevalier sans armure (Knight Without Armour)
  • 1938 : Les Gens du voyage (Fahrendes Volk)
  • 1939 : La Piste du nord
  • 1942 : Une femme disparaît

Court métrage

  • 1915 : Des pieds et des mains
  • 1916 : Un conseil d'ami
  • 1916 : La Trouvaille de Buchu
  • 1916 : Tiens, vous êtes à Poitiers?
  • 1916 : Le Pied qui étreint
  • 1916 : La Pièce de dix sous
  • 1916 : Le Pardessus de demi-saison
  • 1916 : Monsieur Pinson policier
  • 1916 : L'Homme de compagnie
  • 1916 : Le Destin est maître
  • 1916 : Le Bluff
  • 1916 : Biscot se trompe d'étage
  • 1916 : Abrégeons les formalités
  • 1916 : Têtes de femmes, femmes de tête
  • 1917 : Les Vieilles femmes de l'hospice
  • 1917 : Le Ravin sans fond
  • 1917 : L'Instinct est maître
  • 1917 : Le Frère de lait
  • 1917 : Le Billard cassé
  • 1918 : La Faute d'orthographe
  • 1926 : Au pays du roi lépreux

Scénariste

  • 1916 : La Faute de Pierre Vaisy
  • 1920 : L'Atlantide
  • 1922 : Crainquebille
  • 1925 : Visages d'enfants
  • 1926 : Gribiche
  • 1926 : Carmen
  • 1929 : Les Nouveaux messieurs
  • 1929 : Gardiens de phare
  • 1934 : Le Grand Jeu
  • 1935 : Pension Mimosas
  • 1938 : Fahrendes Volk
  • 1938 : Les Gens du voyage
  • 1939 : La Piste du nord
  • 1942 : Une femme disparaît

Acteur

  • 1912 : Cendrillon ou La pantoufle mystérieuse
  • 1913 : Le Trait d'union
  • 1913 : Protéa
  • 1915 : Le Troisième larron
  • 1915 : La Pépite d'or
  • 1915 : Autour d'une bague
  • 1915 : Les Vampires : (épisode V : L'évasion du mort)
  • 1916 : Quand minuit sonna
  • 1916 : Protéa III ou La course à la mort
  • 1916 : Monsieur Pinson policier

Producteur

  • 1942 : Une femme disparaît

Monteur

  • 1926 : Carmen

Armistice du 22 juin 1940

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L’armistice du 22 juin 1940 est une convention qui a été signée entre le représentant du Troisième Reich allemand et celui du gouvernement français de Pétain afin de mettre fin aux hostilités ouvertes par la déclaration de guerre du 3 septembre 1939 et d'établir les conditions de l'occupation par l'Allemagne de la France, le sort des personnes capturées, déplacées ou occupées, la neutralisation des forces françaises, et le paiement de compensations économiques à l'Allemagne. 

Signature de l'armistice. À gauche le maréchal Keitel, à droite, la délégation française avec le général Huntziger entouré du général d'aviation Bergeret et du vice-amiral Le Luc (de profil).

Signature de l'armistice. À gauche le maréchal Keitel, à droite, la délégation française avec le général Huntziger entouré du général d'aviation Bergeret et du vice-amiral Le Luc (de profil).

Du point de vue territorial, il résulte de la convention (en particulier en ses articles 2 et 3) que la France métropolitaine est divisée en deux parties par une ligne de démarcation, la zone occupée par l'armée allemande et la zone dite « libre ». La souveraineté française s'exerce sur l'ensemble du territoire, y compris la zone occupée et l'Empire qui demeurent sous l'autorité du nouveau gouvernement français. Dans la zone occupée, on distinguera par la suite, le Nord (deux départements, le Nord et le Pas-de-Calais), qui est rattaché au gouvernorat militaire allemand en Belgique, la « zone réservée » de l'Alsace-Moselle à l'est, la « zone interdite », le long des côtes de la Manche et de l'Atlantique et la (petite) zone d'occupation italienne avant fin 1942. L'armistice marque la fin de la bataille de France déclenchée le 10 mai 1940. Adolf Hitler exige que l'armistice soit signé au même endroit que l'Armistice de 1918, dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne. Il fait sortir le wagon de l'Armistice, qui avait servi à signer celui de 1918, du bâtiment qui l'abrite, et le fait placer à une centaine de mètres de là, à l'emplacement exact où il se trouvait le 11 novembre 1918, afin d'y organiser la cérémonie de revanche sur la Première Guerre mondiale (le wagon sera ensuite convoyé à Berlin). Le 21 juin, lors de la journée inaugurale des négociations, les Allemands sont représentés par Adolf Hitler et le maréchal Wilhelm Keitel, chargé des négociations.

Plusieurs hauts dignitaires de l'armée allemande et du régime nazi assistent à la cérémonie : Rudolf HessHermann GöringVon Ribbentrop, ministre des Affaires étrangères du Reich, l'amiral Raeder, chef de la Kriegsmarine, et le général von Brauchitsch, commandant de la Wehrmacht. La délégation française est présidée par le général Huntziger et comprend le général d'aviation Bergeret, le vice-amiral Le Luc et l'ambassadeur Léon Noël. En tant que nouveau ministre de la Défense, le général Weygand donne à la délégation française dirigée par le général Huntziger, avant son départ pour Rethondes, des instructions concernant, en particulier, la Flotte. Ayant pris connaissance des conditions d'armistice édictées par les Allemands, Huntziger en rend compte à Weygand, le 21 juin à 20 heures, au cours d'un long entretien téléphonique où il dicte le texte intégral de la convention, aussitôt transmise au Conseil de ministres réuni à Bordeaux.

Lors des pourparlers qui se déroulent toute la journée du 22, entrecoupés de nouvelles communications téléphoniques entre Huntziger et Weygand, la délégation française obtient néanmoins deux modifications : l'article 5 sur la livraison des avions militaires et l'article 17 sur les transferts de valeurs et de stocks, sont amendés. Les Allemands refusent toute autre concession, en dépit des protestations françaises, en particulier sur l'article 19 concernant le droit d'asile et sur l'Italie (la France n'ayant pas été vaincue dans les Alpes). Suite à l'ultimatum du chef de la délégation allemande, le maréchal KeitelHuntziger reçoit l'ordre depuis Bordeaux de signer l'armistice. Après ces deux jours de discussion, l'armistice est donc signé le 22 juin à 18 h 50 par le maréchal Keitel et le général Huntziger.

Les conditions de l'armistice sont motivées par les préoccupations d'Adolf Hitler à cette époque : il faut bien sûr empêcher de façon durable que la France ne redevienne une grande puissance militaire, mais à court terme, il faut veiller à ce que sa flotte et l'aviation ne rejoignent pas le Royaume-Uni, qui reste le dernier pays à vaincre ou à séduire, car un accord de paix avec le Royaume-Uni reste souhaité en cette fin du mois de juin. Enfin, il ne faut froisser ni l'allié italien, ni le potentiel allié espagnol. Hitler a rencontré Mussolini le 18 juin à Munich pour le convaincre de s'en tenir à ses vues : le Duce voulait s'emparer de la Flotte et de l'aviation françaises, occuper la France jusqu'au Rhône, annexer Nice, la Savoie, la Corse, la Tunisie, la Côte française des Somalis, les villes d'Alger, d'Oran et de Casablanca, ce qui n'entrait pas dans les plans de Hitler qui considérait ces prétentions démesurées et de nature à compromettre la signature de l'armistice. Ce sont toutes ces considérations complexes qui vont déterminer le contenu de la convention d'armistice. La France coupée en quatre : zone libre, zone occupée, départements annexés et du Nord de la France directement sous administration militaire allemande. La convention est un texte bref de vingt-quatre articles, qui contient notamment les clauses suivantes :

  • Les prisonniers de guerre (plus de 1,5 million d'hommes) restent en captivité jusqu'à la signature d'un accord de paix.
  • La moitié nord, ainsi que la côte atlantique, passent sous occupation allemande : c'est la zone occupée, qui couvre à peu près les trois cinquièmes du territoire. Le reste constitue la « zone libre », c'est-à-dire non occupée, regroupée essentiellement au sud de la Loire. Les deux zones sont séparées par la ligne de démarcation.
  • La France doit pourvoir à l'entretien de l'armée d'occupation. Il s'avéra que le montant de ces indemnités allait être fixé de façon quasi-discrétionnaire par les Allemands, et leur montant s'élèvera, en moyenne, à 400 millions de francs par jour.
  • Dans la zone libre, l'armée française est limitée à 100 000 hommes et les troupes sont désarmées.
  • La souveraineté française s'exerce sur l'ensemble du territoire, y compris la zone occupée, l'Alsace et le département de la Moselle, mais dans la zone occupée, il est stipulé que l'Allemagne exerce « les droits de la puissance occupante », ce qui implique que l'administration collabore avec elle d'une « manière correcte ».
  • L'Empire colonial français reste également sous l'autorité du Gouvernement français.
  • Les bâtiments de guerre rejoignent leur port d'attache du temps de paix, comme Cherbourg, Brest et Lorient qui se trouvaient en zone occupée (« La désignation de ces ports sera faite d'après les ports d'attache des navires en temps de paix »).
  • La France doit livrer les réfugiés politiques allemands ou autrichiens présents sur son sol.​

La dernière condition (article 19 : la France doit livrer les réfugiés politiques allemands ou autrichiens présents sur son sol) est généralement considérée comme « contraire à l'honneur », en tout premier lieu par la délégation française à Rethondes. Le choix d'Hitler de laisser à la France vaincue sa souveraineté et son empire peut paraître aujourd'hui surprenant. À l'époque, dans une lettre au Duce et lors de la réunion du 18 juin à Munich, Hitler a justifié ce choix (ainsi que celui de maintenir une zone non occupée) par le souci de ne pas pousser la France et sa puissante flotte à continuer la guerre à partir de ses colonies. La marine allemande n'était pas en mesure de conquérir le vaste empire colonial outre-Méditerranée, et l'envoi de troupes dans des contrées éloignées n'entrait pas dans la stratégie d'Hitler. Dans les faits, à l'exception de l'Afrique-Équatoriale française et de la Nouvelle-Calédonie, les colonies françaises ne se rallieront ni à de Gaulle ni aux Alliés dans les mois qui suivront l'armistice, malgré la bataille de Dakar.

De son côté, Churchill, face au risque insupportable de voir la flotte française rejoindre ses ports d'attaches maintenant occupés par l'ennemi conformément aux conventions d'armistice, envoie le 3 juillet 1940 une force navale britannique, commandée la l'amiral Somerville, sommer l'escadre française de Mers el-Kébir de se joindre à elle, de se saborder, ou de rejoindre les Antilles françaises. L'amiral français Gensoul rejeta l'ultimatum, sans informer le gouvernement de toutes les possibilités ouvertes par celui-ci, notamment de rejoindre les Antilles françaises pour se mettre hors de portée des Allemands. Il s'ensuit un combat naval, au cours duquel un cuirassé fut coulé (Bretagne). Un second (Provence), un croiseur de bataille (Dunkerque) et un contre-torpilleurs (Mogador) sont mis hors de combat, causant la mort de 1 297 marins français.

L'amiral Darlan avait, par avance, refusé de diriger vers les ports occupés, les unités qui y avaient leur base. Il ordonna à la totalité de la Flotte de se replier en Afrique du Nord. L'attaque de Mers el-Kébir l'incita à la baser à Toulon dès la fin de l'année 1940. L'Italie, bien que revendiquant, entre autres, l'ancien comté de Nice et la Savoie, dont elle n'est pas parvenue à s'emparer, doit se contenter de la zone d'occupation de Menton (Alpes-Maritimes). Les autres territoires revendiqués, depuis la frontière franco-italienne jusqu'au Rhône ainsi que la Corse, ne seront occupés par l'armée italienne qu'ultérieurement, le 11 novembre 1942, lors de l'invasion de la zone antérieurement non occupée. Le règlement du conflit avec l'Italie fasciste fait l'objet d'un autre armistice signé le 24 juin 1940. Le général de Gaulle reprocha à Pétain le principe même de l'armistice, qui livrait la France pieds et poings liés au Reich. Dans son Appel du 18 Juin, de Gaulle avertit les Français que « [...] cette guerre ne se limite pas au territoire de notre pays ; cette guerre est une guerre mondiale. » et pense, à juste titre, que les États-Unis vont entrer en guerre et que les ressources cumulées des Empires français et britannique vont permettre d'écraser l'Allemagne.

Accords de Munich

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Accords signés entre la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Italie, (29-30 septembre 1938) destinés à mettre fin à la crise germano-tchèque. 

Chamberlain, Daladier, Hitler et Mussolini le 29 septembre 1938

Chamberlain, Daladier, Hitler et Mussolini le 29 septembre 1938

À la suite de la campagne séparatiste des Allemands des Sudètes, appuyée par le gouvernement de Berlin de façon menaçante pour la paix, la conférence de Munich, à laquelle participèrent Arthur Neville Chamberlain (Grande-Bretagne), Hitler (Allemagne), Mussolini (Italie) et Daladier (France), décida l'évacuation du territoire des Sudètes par les Tchèques avant le 10 octobre 1938 et son occupation progressive par les troupes allemandes. La garantie des nouvelles frontières par la France et la Grande-Bretagne était renouvelée, mais le problème des minorités hongroises, polonaises, slovaques et ruthènes se trouvait posé. Contraint d'accepter, le gouvernement tchèque protesta solennellement le 30 septembre.

Longuet Jean

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Jean Longuet, né le 10 mai 1876 à Londres et mort le 11 septembre 1938 à Aix-les-Bains (Savoie), est un homme politique socialiste français, petit-fils de Karl Marx, membre important de la SFIO au début du XXe siècle, jouant un rôle essentiel dans la période précédant la séparation de la SFIO et du PCF en 1920.

Longuet Jean Longuet Jean

Jean Longuet naît alors que son père, le militant socialiste et dirigeant communard Charles Longuet (1839-1903) se trouve en exil en Angleterre ; sa mère est Jenny Marx (1844-1883), fille aînée du théoricien socialiste Karl Marx. Son frère, Edgar, né en 1879 est aussi par la suite militant socialiste, puis communiste. Jean Longuet est aussi le neveu par alliance de Paul Lafargue. Son enfance (pendant laquelle il est appelé "Johnny"), est marquée par un certain ballottement lié en partie aux engagements de son père. Celui-ci peut rentrer en France en 1880, et est suivi par sa femme et leurs quatre enfants en 1881. Après le décès de sa mère en 1883, Jean est envoyé dans la famille de son père, à Caen, poursuivre ses études. Il fait alors de nombreux aller-retours entre Caen, Paris et l'Angleterre, où il reçoit l'affection de sa tante Eleanor Marx (dite "Tussy"), qui joue un rôle déterminant dans sa formation politique. Jean Longuet est élevé au contact des dirigeants socialistes internationaux de l'époque. Outre son oncle, il rencontre Eduard Bernstein et Karl Kautsky. Toute sa vie, Longuet s'est senti responsable d'un héritage familial, qui lui a été reproché par l'extrême droite (Charles Maurras le qualifiait de « quart-de-boche »).

Étudiant à Caen, il fonde en 1894 un groupe collectiviste au lycée de cette ville. Bachelier l'année suivante, il s'inscrit à l'Université à Paris et s'engage dans les groupes d'étudiants socialistes. Il adhère assez rapidement (vraisemblablement avant 1897) au Parti ouvrier français de Jules Guesde, auquel appartient Paul Lafargue. L'affaire Dreyfus est cependant l'occasion d'une première rupture : Jean Longuet trouve bien timide le soutien de Guesde à Dreyfus et se retrouve plus dans l'engagement sans limite de Jean Jaurès. Il ne rejoint cependant pas le Parti Socialiste Français, animé par ce dernier, mais quitte le POF et, à partir de la fin de l'année 1898, milite au sein d'un groupe d'étudiants socialistes "autonomes". Proche de Jaurès à partir du congrès de la salle Wagram (1900) qui vit l'échec de la première tentative d'unification socialiste en France, il s'oppose cependant à celui-ci lorsqu'il soutient le gouvernement Millerand (1901). Resté membre du Parti Socialiste Français, il œuvra à l'unification des groupes socialistes, tout en représentant l'"aile gauche" d'un parti considéré par beaucoup de socialistes, y compris hors de France, comme à peine socialiste, au point que la question de son maintien au sein de l'Internationale est posée en 1904, au congrès d'Amsterdam ; son engagement permet d'éviter une rupture définitive entre Jaurès et Guesde, qui se serait traduite par une mise au ban de l'Internationale du PSF.

Sur le plan personnel, il épouse Anita Desvaux, une militante socialiste, en 1900. Ils ont eu deux fils, Robert-Jean, né en 1901, militant socialiste et anti-colonialiste, et Charles, dit Karl-Jean, sculpteur de renom. La santé de ce dernier ayant été fragilisée par un accident ferroviaire dans lequel était morte la mère d'Anita, la famille s'installe en 1911 à Châtenay-Malabry, commune alors encore rurale à proximité de la capitale. Jean Longuet exerce la profession de journaliste à partir de 1899, complétée à partir de 1908 par celle d'avocat inscrit au barreau de Paris, d'abord au sein de La Petite République, journal cofondé par Jaurès, puis de L'Humanité, où il s'occupait des questions internationales. Il se consacre cependant surtout à l'animation de revues : Le Mouvement socialiste, dont il est l'administrateur de sa création, en 1899, à 1903 ; il collabore àLa Revue socialiste, ainsi qu'à Die Neue Zeit de Karl Kautsky et Il Socialismo d'Enrico Ferri. Du fait de sa culture personnelle et sa formation (il parle couramment l'anglais, l'allemand et l'italien), Longuet a un point de vue internationaliste. Il anime ainsi la revue Pro Armenia en 1900, collabore au journal L'Européen de 1901 à 1906 et au Courrier européen jusqu'en 1914. Il traduisit aussi en français nombre de brochures et articles de socialistes allemand ou britanniques.

Délégué au congrès socialiste international de Londres en 1896, il est membre du Bureau socialiste international à partir de 1905. Lors du congrès dit "du Globe" (1905), c'est lui qui donne son nom au parti unifié créé par la fusion des partis de Guesde et de Jaurès : Section française de l'Internationale ouvrière. Il est élu à la Commission administrative permanente du parti, conservant ce mandat jusqu'à sa mort. À la SFIO, il milite d'abord au sein de la fédération de l'Aisne et est délégué de cette fédération aux congrès du parti. Plusieurs fois candidat aux élections législatives, d'abord à Guise (1906 et 1910), puis à Chauny (partielle de 1912), il ne parvient pas à être élu tout en obtenant des résultats appréciables, dépassant le quart des exprimés. En 1913, il publia dans le cadre de l'Encyclopédie socialiste de Compère-Morel le volume consacré au Mouvement socialiste international. En 1914, il se présente dans le département de la Seine, dans la circonscription de son domicile, et est élu. Il est présent lors de l'assassinat de Jaurès le 31 juillet 1914, au lendemain d'une réunion du BSI à laquelle tous deux ont participé. Il veille le corps de Jaurès toute la nuit. Il se rallie à la politique de défense nationale dès l'enterrement du leader socialiste.

Durant le conflit, il mène la tendance dite minoritaire de la SFIO, qui adopte une position pacifiste tout en continuant de voter les crédits militaires. Disposant d'abord du soutien des socialistes de Haute-Vienne, ce courant gagne progressivement en influence jusqu'à pouvoir, en 1917, créer un journal quotidien, Le Populaire, animé par Paul Faure, Henri Barbusse et lui. En 1918, cette tendance s'impose dans la SFIO : Ludovic-Oscar Frossard est élu secrétaire général du parti, tandis que Marcel Cachin prend la direction de L'Humanité. C'est lui qui, le 18 septembre 1919, dans un discours courtois, mais très construit et ferme dans le fond, exprime l'opposition des socialistes à la ratification du Traité de Versailles devant la Chambre des Députés. L'importance de ce discours se situe moins dans l'affirmation que le traité ne règle pas les questions sociales, dans l'affirmation que les conditions de la Paix préparent une nouvelle guerre, ou dans le soutien à la Russie des soviets, que dans l'affirmation publique d'un engagement aux côtés des peuples colonisés à une époque où l'anti-colonialisme n'était pas un thème majeur de la gauche. En novembre 1919, il fait partie des très nombreux députés socialistes emportés par la vague "Bleu horizon" qui ne retrouvent pas leur siège.

Au congrès de Tours, qui voit la scission de la SFIO et la création du parti communiste, Longuet joue un rôle central. Partisan d'une adhésion à la Troisième Internationale, créée sous l'égide du Parti bolchévique de Lénine, il n'accepte cependant pas les 21 conditions fixées par Lénine et entend notamment maintenir l'unité des socialistes français. Il se trouve "au centre" du congrès, entre les partisans d'une transformation de la SFIO en parti communiste, qui seront majoritaires, et les "reconstructeurs" de l'aile droite, menés notamment par Léon Blum. Mais, au troisième jour du congrès, le "télégramme Zinoviev", message du dirigeant russe de l'internationale communiste qui incite les majoritaires à condamner tous les modérés, Longuet, qualifié d'"agent déterminé de l’influence bourgeoise sur le prolétariat” compris, provoque son indignation et ne lui laisse que le choix de rester dans la "vieille maison" socialiste," d'autant que la franc-maçonnerie était condamnée par les dirigeants soviétiques (22e condition, non effective pour le parti français en 1920).

Malgré son aura, Longuet ne se voit confier aucune responsabilité dans la nouvelle direction de la SFIO, si ce n'est la direction de la "commission d'immigration" et un rôle dans les instances internationales qui se mettent en place. Il participe ainsi à la conférence de Hambourg, qui, en 1923, crée la nouvelle internationale socialiste, appelée Internationale Ouvrière Socialiste, dont il devient membre du comité exécutif. À partir de sa création en 1926, il intervient au sein de la commission coloniale de l'Internationale. Au sein de la Nouvelle revue socialiste, il publie, pendant toute la durée de sa parution (de 1925 à 1930), de nombreux articles sur les questions internationales. Il s'engage aussi aux côtés de son fils Robert, auprès des les nationalistes marocains, pour l'indépendance de cette colonie. Mais, en 1936, l'insurrection anti-franquiste des nationalistes du Maroc espagnol[réf. nécessaire] se heurte au refus de Léon Blum de les soutenir, ce qui apparaît comme un désaveu des efforts de Longuet. En 1936, Blum en fait cependant le représentant de la France à la conférence de Genève, qui crée un statut pour les réfugiés politiques allemands. Longuet s'était précédemment engagé dans le soutien à tous les exilés politiques, notamment Otto Wels, président du SPD allemand.

Battu aux législatives de 1924 sur la liste du Cartel des Gauches, il est élu l'année suivante maire de Châtenay-Malabry, mandat renouvelé jusqu'à sa mort, et qui correspond à de multiples réalisations : distribution du gaz, de l’eau courante, réfection de la voirie, enlèvement des ordures ménagères, éclairage, cantines, patronage Voltaire, colonies de vacances, nouvelle mairie en 1933, puis, après la création de la cité jardin de la Butte Rouge (décidée sans son avis), une meilleure desserte de transport public, la construction d’une piscine intercommunale et celle d’un stade. Candidat aux élections sénatoriale en 1927, il est contre toute attente battu, sans doute victime d'une conjonction d'intérêts de l'aile droite de la SFIO et des communistes. L'année suivante, candidat aux législatives, il fait les frais de la stratégie "classe contre classe" du parti communiste, la droite emportant une circonscription majoritairement à gauche du fait du maintien du second tour du candidat communiste. En 1929, il est élu conseiller général et réélu en 1935 ; il intervient au sein de l'assemblée départementale notamment pour la conservation du Parc de Sceaux et la création d'un musée d'Île-de-France (1934).

En 1932, malgré la poussée à droite au niveau national, le maintien du candidat communiste au second tour ne l'empêche pas de revenir au Palais Bourbon. Rien de marquant, cependant, ne caractérise ce second mandat. Il est vrai que Longuet est quelque peu marginalisé dans la SFIO. Membre du courant "Bataille socialiste", mené par Jean Zyromski, il n'en défend pas moins une position très modérée au sein de cette aile gauche de la SFIO, refusant tout clivage majeur avec Léon Blum, sans pour autant obtenir de la part de ce dernier le quelconque soutien, notamment sur la question de l'aide aux Républicains espagnols, lors du Front Populaire. En 1936, ce manque de lisibilité de sa position manque lui faire perdre son mandat à la CAP du parti. Longuet ne devient d'ailleurs pas député du Front Populaire : en 1936, il perd son siège en faveur du candidat communiste, le maire de Bagneux Albert Petit, notamment du fait de la présence de deux candidats socialistes non SFIO (un USR et un "néo"). Il meurt brutalement, le 11 septembre 1938, dans un accident de la route, laissant un héritage complexe dont seul Édouard Depreux, futur créateur du Parti socialiste autonome (puis Parti socialiste unifié), se réclame ouvertement. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (76e division).

Lafargue Paul

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Paul Lafargue (Santiago de Cuba le 15 janvier 1842 - Draveil, Seine-et-Oise, le 26 novembre 1911) est un socialiste français, inspiré notamment par Proudhon, et surtout par Karl Marx. « Les socialistes révolutionnaires ont à recommencer le combat qu'ont combattu les philosophes et les pamphlétaires de la bourgeoisie ; ils ont à démolir, dans les têtes de la classe appelée à l'action, les préjugés semés par la classe régnante ; » (Le Droit à la paresse, 1880). Paul Lafargue voit le jour le 15 janvier 1842 à Santiago de Cuba.

Lafargue Paul

Les Lafargue regagnent la France en 1851, Paul est alors âgé de neuf ans. Il suit des études secondaires à Bordeaux puis des études de médecine à la Faculté de Médecine de Paris où il fait connaissance avec Proudhon. Suite à une déclaration au premier congrès international des étudiants qui eut lieu à Liège en octobre 1865 dans laquelle il émet le souhait de voir disparaître les rubans tricolores au profit de la seule couleur rouge, il est exclu à vie de l'Université de Paris. Il émigre à Londres où il rencontre Friedrich Engels et Karl Marx (en février 1865), dont il épouse la fille, Laura, en 1868.

Il rentre alors en France où il devient membre de la Première Internationale, dès 1866 il est élu au Conseil général de l'Internationale où il représente l'Espagne jusqu'au Congrès de Bruxelles en 1868. Il participe à la Commune de Paris en 1871 puis gagne l'Espagne où il fonde, à Madrid, une section marxiste (1871) de la 1re Internationale. Après s'être rendu au Portugal, Lafargue revient à Londres où il rencontre Jules Guesde, avec qui, en France, il fonde le Parti ouvrier (1880) et son périodique, le Socialiste (1885-1904). Il est incarcéré en 1883. Il devient député de Lille en novembre 1891 alors qu'il était à nouveau emprisonné à la suite d'une condamnation pour « provocations au meurtre » après les fusillades de Fourmies (1er mai 1891) qui avaient fait neuf morts chez les ouvriers.

Il est l'auteur, entre autres, du pamphlet fameux Le Droit à la paresse (1880) : « Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste. Cette folie traine à sa suite des misères individuelles et sociales qui, depuis deux siècles, torturent la triste humanité. Cette folie est l'amour du travail, la passion moribonde du travail, poussée jusqu'à l'épuisement des forces vitales de l'individu et de sa progéniture... » Il est également l'auteur d'un Cours d'économie sociale (1884), du Communisme et l'Évolution économique (1892), et du Socialisme et la Conquête des pouvoirs publics (1899) et de nombreux textes polémiques ou de circonstance.

À 69 ans, en 1911, il se suicide avec sa femme, en se justifiant dans une courte lettre : « Sain de corps et d'esprit, je me tue avant que l'impitoyable vieillesse qui m'enlève un à un les plaisirs et les joies de l'existence et qui me dépouille de mes forces physiques et intellectuelles ne paralyse mon énergie, ne brise ma volonté et ne fasse de moi une charge à moi et aux autres ». Paul Lafargue et Laura Marx sont enterrés au cimetière du Père-Lachaise (division 77), face au Mur des Fédérés.

Le nazi Aloïs Brunner serait mort il y a «20 ans ou plus»

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Le directeur du Centre Simon Wiesenthal à Jérusalem avait affirmé il y peu qu'il était mort il y a 4 ans.

Le nazi Aloïs Brunner serait mort il y a «20 ans ou plus»

Le «chasseur de nazis» français Serge Klarsfeld est convaincu qu'Aloïs Brunner, un des criminels de guerre les plus recherchés, est mort en Syrie «il y a 20 ans ou plus» et non il y a quatre ans, comme l'estimait il y a peu le directeur du Centre Simon Wiesenthal à Jérusalem.

«Brunner est mort dans son lit, mais il est mort il y a 20 ans déjà à mon avis, ou plus», a déclaré jeudi à l'AFP Serge Klarsfeld, en marge d'une conférence à l'Institut d'études politiques de Bordeaux (sud-ouest de la France).

L'avocat a rappelé que, dans les années 1980, il s'était rendu à quatre reprises avec son épouse Beate en Syrie «et nous avons été arrêtés et expulsés à chaque fois».

«Mais on avait un observateur et on sait qu'en 1992, il (Brunner) a été déménagé de son appartement en ambulance. Il était en très mauvaise santé à cette époque, donc je ne le vois pas avoir survécu jusqu'en 2010», a ajouté Me Klarsfeld, pour qui Brunner est mort «protégé par le clan Assad», alors et toujours au pouvoir en Syrie.

En début de semaine, Efraim Zuroff, directeur du Centre Simon Wiesenthal à Jérusalem, s'était dit «presque certain» que Brunner est mort il y a quatre ans en Syrie, information qu'il a dit tenir d'un ex-agent des services de renseignements allemands.

Brunner était le bras droit d'Adolf Eichmann, principal responsable de la mise en oeuvre de la «solution finale» pendant la Seconde Guerre mondiale. Il serait responsable de la déportation vers les camps d'extermination de plus de 120 000 Juifs de divers pays, dont la France.

Né en 1912, Brunner aurait fui dans les années 50 en Syrie, où il aurait vécu depuis. En 1954, il avait été condamné à mort par contumace par le Tribunal permanent des forces armées à Paris. Et, en 2001, il avait été condamné à nouveau en France à la prison à perpétuité pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Il a été la cible de plusieurs tentatives d'assassinat, notamment à l'aide de lettres piégées, attribuées au Mossad, les services secrets israéliens. «Il a perdu les doigts d'une main dans un colis piégé et un oeil avec un autre colis piégé, donc il est parti certes protégé, mais il est parti petit, bout par petit bout», a commenté Me Klarsfeld.

Alexander Georg

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Werner Louis Georg Lüddekens, connu sous le nom de scène Georg Alexander (né le 3 avril 1888 à Hanovre et mort le 30 octobre 1945 à Berlin) est un acteur, réalisateur et producteur de cinéma allemand.

Georg Alexander et Hilde Hildebrand dans Die englische Heirat - R. Schünzel 1934

Georg Alexander et Hilde Hildebrand dans Die englische Heirat - R. Schünzel 1934

Après des études de théâtre, Georg Alexander eut ses premiers engagements au théâtre à Halberstadt, Hambourg, Hanovre et Berlin à partir de 1914. Il travailla sur son premier film en 1915 et, en 1917, avec son épouse (l'actrice norvégienne Aud Egede-Nissen), il fonda la société de production Egede-Nissen-Film Comp. mbH où il œuvrera généralement comme réalisateur. Leur fils Georg Richter deviendra un acteur connu en Norvège. Il joua dans plus de 160 films et connut le succès commercial. En 1928, il épousa Ilse Brach.

Filmographie 

Comme acteur

  • 1921 : Lady Hamilton de Richard Oswald
  • 1935 : Les Deux Rois de Hans Steinhoff
  • 1938 : Magda de Carl Froelich
  • 1944 : La Femme de mes rêves de Georg Jacoby

Comme réalisateur

  • 1916 : Und die Liebe siegt
  • 1917 : Ich heirate meine Puppe
  • 1917 : Erblich belastet
  • 1917 : Ein Detektiv-Duell
  • 1917 : Drei auf der Platte
  • 1917 : Die Liebe, sie war nur ein Traum
  • 1917 : Die Geburt der Venus
  • 1917 : Der weinende Dieb
  • 1917 : Der Kampf um den Sturmvogel
  • 1917 : Der geigende Tod
  • 1917 : Das Verhängnis der schönen Susi
  • 1917 : Das Geheimnis der Briefmarke
  • 1917 : Der Verräter
  • 1918 : Leuchtende Punkte
  • 1918 : Die Rachegöttin
  • 1919 : Der Rosenkranz
  • 1919 : Luxuspflänzchen
  • 1919 : Falscher Start
  • 1919 : Die lachende Seele
  • 1919 : Die Jugendsünde
  • 1934 : Lottchens Geburtstag (court métrage)
  • 1935 : Die Nachtwache (court métrage)

Murnau Friedrich Wilhelm

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Friedrich Wilhelm Murnau, nom d'artiste de Friedrich Wilhelm Plumpe, est un réalisateur allemand, né le 28 décembre 1888 à Bielefeld (Allemagne), mort le 11 mars 1931 à Santa Barbara (Californie). 

Murnau Friedrich Wilhelm

Il est un des maîtres du cinéma expressionniste allemand. Il naît dans une famille de la petite bourgeoisie allemande. Il commence des études de philologie à Berlin et d'histoire de l'art à Heidelberg, avant de se tourner vers le théâtre. Durant la Première Guerre mondiale, il est mobilisé et sert dans l'aviation. Il se consacre au cinéma au lendemain de la défaite de 1918. Il commence par signer des œuvres sentimentales ou fantastiques qui s'inscrivent dans la tradition du romantisme allemand. 

Il s'affirme très vite comme un réalisateur de grand talent par un style vif et tourmenté qui évoque l'expressionnisme pictural et poétique. Ce style éclate dans un film resté célèbre, inspiré du Dracula de Bram Stoker, Nosferatu le vampire, sorti en 1922. Il enchaîne les films forts, entre réalisme et fantastique, et réalise des œuvres majeures, comme Le Dernier des hommes (1924), avec Emil Jannings, et Faust, une légende allemande (1926), qui l'imposent aux côtés de Fritz Lang et Georg Wilhelm Pabst comme une des principales figures du cinéma allemand.

Son travail est remarqué aux États-Unis, où il se rend, invité par les studios de la Fox, et où il réalise L'Aurore, qui est généralement considéré comme son chef-d'œuvre et comme un des plus grands films de l'histoire du cinéma. Décidé à faire carrière aux États-Unis, il y réalise d'autres films dans un style assez réaliste jusqu'à son dernier, d'esprit symboliste, tourné en Polynésie, Tabou. À quarante-deux ans, il trouve la mort dans un accident de la route, une semaine avant la première de Tabou.

Filmographie

  • 1919 : Der Knabe in Blau
  • 1919 : Satanas
  • 1920 : Le Bossu et la danseuse ou Le Baiser vert (Der Bucklige und die Tänzerin)
  • 1920 : Le Crime du docteur Warren (Der Januskopf)
  • 1920 : L'Émeraude fatale (Abend... Nacht... Morgen)
  • 1920 : La Marche dans la nuit (Der Gang in die Nacht)
  • 1921 : La Découverte d'un secret (Schloss Vogelöd)
  • 1922 : Marizza, gennant die Schmugglermadonna
  • 1922 : Nosferatu le Vampire (Nosferatu, eine Symphonie des Grauens)
  • 1922 : La Terre qui flambe (Der brennende Acker)
  • 1922 : Le Fantôme (Phantom)
  • 1923 : L'Expulsion (Die Austreibung)
  • 1924 : Les Finances du grand duc (Die Finanzen des Grossherzogs)
  • 1924 : Le Dernier des hommes (Der letzte Mann)
  • 1926 : Tartuffe (Herr Tartüff)
  • 1926 : Faust, une légende allemande (Faust, eine deutsche Volkssage)
  • 1927 : L'Aurore (Sunrise)
  • 1928 : Les Quatre Diables (Four Devils)
  • 1930 : L'Intruse (City Girl)
  • 1931 : Tabou (Tabu)

Récompenses

  • 1927 : Oscar (Academy Award for Best Unique and Artistic Quality of Production) pour L'Aurore.
  • 1927 : Oscar de la meilleure actrice pour Janet Gaynor dans son interprétation de « La Femme » dans L'Aurore, film qui reçut la même année l'Oscar du meilleur film.

Rippert Otto

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Otto Rippert, né à Offenbach am Main le 22 octobre 1869 et mort à Berlin le 18 janvier 1940 (à 70 ans), est un acteur de théâtre et un réalisateur allemand du cinéma muet.

Rippert Otto

Au cinéma, ses principales réalisations furent Homunculus, un serial de science-fiction, et La Peste à Florence, un film historique écrit par Fritz Lang.

Filmographie

Réalisateur

  • Zwischen Himmel und Erde (1912)
  • Die fremde Legion (1912)
  • Gelbstern (1912)
  • Mannequins (1913 film) (1913)
  • Zertrümmerte Ideale (1913)
  • Scheingold (1913)
  • Wie die Blätter... (1913)
  • Surry der Steher (The Cyclist's Last Leap) (1913)
  • Nach dem Tode (1913)
  • Die Mustercollection (1914) (All the above films were produced by Continental-Kunstfilm)
  • Homunculus, 1. Teil - Der künstliche Mensch (1916)
  • Homunculus, 2. Teil - Das geheimnisvolle Buch (1916)
  • Homunculus, 3. Teil - Die Liebestragödie des Homunculus (1916)
  • Homunculus, 4. Teil - Die Rache des Homunculus (1916)
  • Homunculus, 5. Teil - Die Vernichtung der Menschheit (1916)
  • Homunculus, 6. Teil - Das Ende des Homunculus (1916)
  • Friedrich Werders Sendung (1916)
  • BZ-Maxe & Co. (1916)
  • Der Tod des Erasmus (1916)
  • Das Buch des Lasters (1917)
  • Der Schwur der Renate Rabenau (1917)
  • Wer küßt mich? (1917)
  • Wenn die Lawinen stürzen (1917)
  • Das Mädel von nebenan (1917)
  • Der Fremde (1917)
  • Und wenn ich lieb' nimm dich in acht...! (1917)
  • Die Tochter der Gräfin Stachowska (1917)
  • Die gute Partie (1917)
  • Die Krone des Lebens (1918)
  • Der Weg, der zur Verdammnis führt, 1.Teil - Das Schicksal der Aenne Wolter (1918)
  • Das Glück der Frau Beate, co-director Alwin Neuß (1918)
  • Baroneßchen auf Strafurlaub (1918)
  • Arme Lena (1918)
  • Heide-Gretel (1918)
  • Das verwunschene Schloß (1918)
  • Die fromme Helene (1918)
  • Inge (1918 film)
  • Die Frau mit den Orchideen
  • Der Weg, der zur Verdammnis führt, 2.Teil - Hyänen der Lust
  • Hotel Wasserhose
  • The Plague of Florence (1919)
  • Der Totentanz
  • Gräfin Walewska
  • Der Menschheit Anwalt
  • Schatten einer Stunde
  • Wie Satan starb
  • Teufelchen
  • Aschermittwoch (1921)
  • Susanne Stranzky
  • Die Abenteuer der schönen Dorette
  • Die Beute der Erinnyen
  • Tingeltangel (1922)
  • Die brennende Kugel
  • Winterstürme (1924)
  • Die Tragödie zweier Menschen (1925)

Acteur

  • In Nacht und Eis, directed by Mime Misu (1912)

 

Grune Karl

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Karl Grune (Vienne, 1890 - Bornemouth, 1962) est un cinéaste autrichien. Il est notamment connu pour avoir écrit et réalisé La Rue (Die Straße) en 1923, ainsi que pour son Königin Luise en deux parties (1927-1928), dans lequel Charles Vanel interprétait le rôle de Napoléon.

Grune Karl Grune Karl

Filmographie 

  • 1922 : Der Graf von Charolais
  • 1923 : Grisou (Schlagende Wetter)
  • 1923 : La Rue (Die Straße)
  • 1926 : Les Frères Schellenberg (Die Brüder Schellenberg)
  • 1929 : Danseuse de corde

Lind Lissy

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Lissy Lind (née Lissy Krüger le 3 octobre 1892 à Dresde; morte en octobre 1938 à Berlin) fut une actrice allemande.

Lind Lissy

Filmographie 

  • 1912: Die Hohe Schule
  • 1912: Der Schatten des Meeres
  • 1913: Statistinnen des Lebens
  • 1913: Der Theaterbrand
  • 1913: Zurückerobert
  • 1913: Narren der Liebe
  • 1914: Ein seltsames Gemälde
  • 1916: Der Schmuck der Herzogin
  • 1916: Das Abenteuer einer Sängerin
  • 1919: Zwischen Nacht und Morgen
  • 1919: Tänzer in den Tod
  • 1920: Das schleichende Gift
  • 1920: Die Frau in den Wolken
  • 1920: Mord… die Tragödie des Hauses Garrick
  • 1920: Sinnesrausch
  • 1921: Der Herr aus dem Zuchthaus
  • 1921: Die schwarze Spinne
  • 1922: Aus dem Schwarzbuche eines Polizeikommissars III / Betrogene Betrüger
  • 1923: Esterella
  • 1926: Die Mühle von Sanssouci

Linder Hansi

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Hansi Linder (née le 1er août 1942 à Sankt Pölten, morte le 9 décembre 2010 à Munich) est une actrice allemande.

Linder Hansi

Hannelore Linder va à une école de Frauenchiemsee. Elle est la sœur aînée de l'actrice Christa Linder. Après son mariage avec Joe Geb, elle prend le nom de Hannelore Geb-Linder.

Filmographie

  • 1968: Tamara
  • 1969: Köpfchen in das Wasser, Schwänzchen in die Höh
  • 1969: Die Rache der Musketiere (Isabella, duchessa dei diavoli)
  • 1969: Auf Scheißer schießt man nicht
  • 1969: Commissaire X et les trois serpents d'or
  • 1969: Libido – Das große Lexikon der Lust (Le 10 meraviglie dell’amore)
  • 1969: Les Petites chattes se mettent au vert
  • 1970: Quand les profs s'envolent
  • 1970: Beiß mich, Liebling
  • 1970: Wenn du bei mir bist (de)
  • 1970: Hurra, unsere Eltern sind nicht da (de)
  • 1971: L'Étrangleur de Vienne
  • 1971: Wer zuletzt lacht, lacht am besten (de)
  • 1972: Die dressierte Frau
  • 1973: Der Trickster (Troppo rischio per un uomo solo)
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