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Channel: Mémoires de Guerre
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Zakharov Matveï

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Matveï Vassilievitch Zakharov (né le 17 août 1898 et décédé le 31 janvier 1972 est un militaire soviétique. Il fut maréchal de l'Union soviétique, chef d'État-Major et ministre de la Défense.

Zakharov Matveï

Matveï Zakharov est né à Tver dan une famille de paysans. Il joignit les Gardes rouges (prédécesseurs de l'Armée rouge) en 1917. Il servit sous les ordres de Kliment Vorochilov pendant la Guerre civile russe. Zakharov fut diplômé de l'Académie militaire Frounzé en 1928, et de l'Académie soviétique de l'État-Major en 1937 (il fut diplômé un an plus tôt que prévu, à cause du manque d'officiers dans l'Armée rouge en raison de l'explosion de ses effectifs, mais aussi des purges de Staline). Zakharov occupa de nombreux commandements de haut rang avant même le début de la Seconde Guerre mondiale. En 1937 il fut promu chef d'état-major du district militaire de Leningrad, puis entre 1938 et 1940 il fut commandant de l'état-major général, puis commandant du district militaire d'Odessa.

À la fin de 1941, juste après le début de l'invasion de l'Union soviétique par l'Allemagne nazie, il fut transféré au Nord, où il fut nommé chef d'état-major du théâtre du Nord-Ouest. Peu de temps après, il fut nommé chef d'état-major du front de Kalinine, un poste qu'il occupa la majeure partie de l'année 1942. En 1943, il fut nommé chef d'état-major du front de la steppe, renommé le deuxième front ukrainien vers le milieu de l'année. C'est à ce titre que Zakharov s'est révélé comme l'un des meilleurs commandants militaires de l'Union soviétique par sa participation dans la planification d'un certain nombre d'opérations couronnées de succès contre les forces allemandes, d'abord comme subalterne du maréchal Ivan Koniev, puis sous le maréchal Rodion Malinovsky.

Après la cessation des hostilités avec l'Allemagne, Zakharov fut transféré à l'Est, où il fut nommé chef d'état-major du front du Transbaïkal, où il prit part à la planification de l'invasion de la Mandchourie. Après la guerre, Zakharov occupa plusieurs postes-clés dans l'armée. Entre 1945-1960, il fut le commandant de l'Académie soviétique de l'État-Major, chef adjoint à l'état-major général, inspecteur en chef des armées, commandant en chef du district militaire de Léningrad et commandant en chef du Groupe de Forces soviétiques en Allemagne.

Le 8 mai 1959, Zakharov fut nommé maréchal de l'Union soviétique. Après avoir atteint ce grade, Zakarhov fut en même temps chef d'état-major et ministre de la Défense de 1960 à 1963. Il retourna ensuite brièvement à l'Académie soviétique de l'État-Major, où il fut une fois de plus le commandant jusqu'en 1964, quand il fut nommé sous-ministre de la défense, poste qu'il occupa jusqu'à sa retraite en 1971. Zakharov est décédé le 31 janvier 1972. L'urne contenant ses cendres est enterré à la Nécropole du mur du Kremlin.

Distinctions

  • Héros de l'Union soviétique
  • Ordre de la Révolution d'Octobre
  • Ordre de Lénine
  • Ordre du Drapeau rouge
  • Ordre de Souvorov
  • Ordre de Koutouzov
  • Ordre de Bogdan Khmelnitski
  • Ordre de l'Étoile rouge
  • Héros de la République socialiste tchécoslovaque

 


Kyoungjong Yang

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Yang Kyoungjong (né en 1920 et mort le 7 avril 1992) est un soldat coréen qui participa à diverses batailles de la Seconde Guerre mondiale au sein de l'Armée impériale japonaise, l'Armée rouge, et enfin au sein de la Wehrmacht allemande.

Kyoungjong Yang

En 1938, à l'age de 18 ans, Yang se trouvait en Mandchourie lorsqu'il fut incorporé dans l'armée du Kwangtun de l'Armée impériale japonaise afin de se battre contre l'armée de l'Union soviétique. À cette époque, la Corée était sous domination japonaise. Durant la bataille de Khalkhin Gol, il fut capturé par l'Armée rouge et transféré dans un camp de travail. Du fait du manque de main d’œuvre auquel devaient faire face les soviétiques dans leurs combats contre l'Allemagne nazie, en 1942, il fut incorporé au sein de l'Armée rouge avec plusieurs autres milliers de prisonniers, et fut envoyé sur le front de l'Est.

En 1943, il fut capturé par les soldats de la Wehrmacht en Ukraine au cours de la bataille de Kharkov, et forcé à se battre pour l'Allemagne. Yang fut transféré en France occupée afin de se battre au sein d'un bataillon de prisonniers de guerres soviétiques connu sous le nom de « Légion de l'Est ». Il servit dans un bataillon localisé dans la péninsule du Cotentin en Normandie, proche de Utah Beach. Après le débarquement en Normandie, Yang fut capturé par des soldats de l'Armée des États-Unis en juin 1944. Les Américains pensèrent d'abord qu'il était japonais, car il arborait un uniforme allemand, et le placèrent dans un camp de prisonniers de guerre au Royaume-Uni.

À ce moment, le lieutenant Robert Brewer du 506e régiment d'infanterie de la 101e division aéroportée, rapporta que son régiment avait capturé quatre Asiatiques portant des uniformes allemands après le débarquement, et que dans un premier temps personne n'était capable de communiquer avec eux. Plus tard, Yang émigra aux États-Unis, où il vécut jusqu'à sa mort en 1992.

Voronov Nikolaï

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Nikolaï Nikolaïevitch Voronov, né le 5 mai 1899 à Saint-Pétersbourg et décédé le 28 février 1968 à Moscou, fut un militaire soviétique, maréchal en chef de l'artillerie (1944), promu au titre de Héros de l'Union soviétique le 7 mai 1965.

Voronov Nikolaï

Nikolaï Voronov a été décoré de l'ordre de Lénine (à six reprises), de l'ordre de la Révolution d'Octobre, de l'ordre du Drapeau rouge (à quatre reprises), de l'ordre de Souvorov (à trois reprises), de l'ordre de l'Étoile rouge, ainsi que de cinq ordres étrangers, de nombreuses médailles et d'une arme honorifique. Il est enterré dans la nécropole du mur du Kremlin, sur la place Rouge, à Moscou.

Honours and awards

  • Hero of the Soviet Union
  • Order of Lenin, six times
  • Order of the October Revolution
  • Order of the Red Banner, four times
  • Order of Suvorov, 1st Class, three times
  • Order of the Red Star
  • Medal "For the Defence of Leningrad"
  • Medal "For the Defence of Stalingrad"
  • Medal "For the Defence of Moscow"
  • Medal "For the Victory over Germany in the Great Patriotic War 1941–1945"
  • Jubilee Medal "Twenty Years of Victory in the Great Patriotic War 1941-1945"
  • Medal "For the Victory over Japan"
  • Jubilee Medal "XX Years of the Workers' and Peasants' Red Army"
  • Jubilee Medal "30 Years of the Soviet Army and Navy"
  • Jubilee Medal "40 Years of the Armed Forces of the USSR"
  • Jubilee Medal "50 Years of the Armed Forces of the USSR"
  • Medal "In Commemoration of the 800th Anniversary of Moscow"
  • Medal "In Commemoration of the 250th Anniversary of Leningrad"
  • Honorary weapons
  • Order of Sukhbaatar (Mongolia)
  • Order of Red Banner (Mongolia)
  • Order of the Partisan Star, 1st class (Yugoslavia)
  • Order of National Liberation (Yugoslavia)
  • Cross of Grunwald, 1st class (Poland)
  • Commander of the Order of Polonia Restituta (Poland)

 

Vodopianov Mikhaïl

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Mikhaïl Vassilievitch Vodopianov est un aviateur soviétique, né le 18 novembre 1899 et décédé le 11 août 1980. Il fut l'un des premiers Héros de l'Union soviétique ainsi qu'un major général de l'Armée de l'air soviétique.

Vodopianov Mikhaïl

Vodopianov naquit le 18 novembre (vieux style : 6 novembre 1899) dans le village de Stoudionka (maintenant à la limite de la ville de Lipetsk). Il s'engagea dans l'Armée rouge en 1919 et participa à la guerre civile russe. Il fut d'abord chauffeur dans une unité aérienne, puis mécanicien et apprit à piloter. À partir de 1928, il travailla comme pilote pour l'aviation commerciale de l'État sur les vols à longue distance. Il fut ainsi, entre autres, le premier à voler jusqu'à l'île Sakhaline. Il travailla aussi, à partir de 1931, pour le journal Pravda, en transportant les matrices par voie aérienne de Moscou vers d'autres villes.

En 1934, il prit part à une opération de sauvetage, dans l'Arctique, de l'équipage d'un brise-glace qui avait coulé, le Tcheliouskine, sur la banquise de la mer des Tchouktches. Vodopianov fut récompensé pour son exploit par le titre de Héros de l'Union soviétique le 20 avril 1934, devenant ainsi l'un des sept premiers récipiendaires du titre (il reçut la médaille no 6). Il commanda ensuite une expédition de quatre avions Tupolev TB-3, qui furent les premiers à atterrir au Pôle Nord, le 21 mai 1937, en transportant des équipements et le personnel d'une station arctique.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il commanda à partir de juillet 1941 une division de bombardiers à long rayon d'action, la 81e Division aérienne pour des objectifs spéciaux. Il commanda le premier raid aérien soviétique sur Berlin les 10-11 août 1941. Pendant le vol de retour, son bombardier lourd Petliakov Pe-8 fut abattu par la défense anti-aérienne et l'appareil s'écrasa en Estonie, dans le no man's land entre les lignes allemandes et soviétiques, qu'il parvint à regagner avec son équipage. En raison des lourdes pertes subies au cours de ce raid — dues principalement aux défaillances des avions et à une préparation trop rapide en raison des ordres de Staline —, Vodopianov fut démis de son commandement, mais continua à servir comme pilote de bombardier. En 1943, il fut promu au grade de major général.

Après la guerre, en 1946, Mikhaïl Vodopianov fut renvoyé à la vie civile et il se tourna vers l'écriture. Il reçut quatre fois l'ordre de Lénine, quatre fois également l'ordre du Drapeau rouge et l'ordre de la Guerre patriotique de première classe. De nombreux enfants ont grandi avec son livre Le pilote polaire, qui décrit son itinéraire vers l'aviation, les aventures ultérieures de son avion dans l'Espagne révolutionnaire, le sauvetage du Tcheliouskine et son engagement dans la Seconde Guerre mondiale.

Honours and awards

  • Order of Lenin, four times (1934, 1937, 1945, 1949)
  • Hero of the Soviet Union - "Gold Star"
  • Order of the Red Banner, four times (1940, 1942, 1944, 1952)
  • Order of the Patriotic War, 1st class (1945)

 

Vatoutine Nikolaï

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Nikolaï Fiodorovitch Vatoutine (16 décembre 1901, Tchepoukhino près de Koursk, Russie impériale - 14 avril 1944, Kiev, Union soviétique, maintenant l'Ukraine) est un commandant militaire soviétique de la Seconde Guerre mondiale.

Vatoutine Nikolaï

Son histoire est liée à la renaissance de l'Armée rouge à l'époque de la Seconde Guerre mondiale. Ce fut un général doué et inspiré, mais à l'époque de l'invasion de son pays par l'Allemagne, il n'était pas prêt pour le combat et commit des erreurs. Il apprit de ses erreurs et écrasa la Wehrmacht lors de plusieurs batailles cruciales. Né en Russie dans une famille paysanne, Vatoutine est appelé sous les drapeaux en 1920 et intégré à l'Armée rouge pour combattre les paysans ukrainiens partisans de Nestor Makhno. Il devient membre du parti communiste l'année suivante, servant avec zèle dans des postes de commandement junior. À partir de 1926 et pendant la décennie qui suit, il alterne entre le service militaire et les études dans une académie militaire soviétique et l'Académie de l'état-major. La purge des commandants de l'Armée rouge de 1937-38 lui ouvre la voie à une promotion rapide. En 1938, on le hisse au rang de Komdiv et on le nomme chef d'état-major du district militaire spécial de Kiev. Pendant toutes ces années, Vatoutine partage son temps entre le service militaire et ses activités passionnées pour le Parti, il ne fut jamais un carriériste intrigant, mais plutôt un authentique passionné.

En 1940, sous les ordres de Gueorgui Joukov, il s'empare de la Bessarabie appartenant à la Roumanie. La même année, pour le récompenser de cette campagne, Staline le fait général de corps d'armée et le nomme au poste important de président du conseil d'administration opérationnel de l'état-major. Vatoutine n'est visiblement pas à la hauteur de ce poste, alors qu'il se montre ouvert aux innovations et travailleur infatigable, il manque d'expérience au combat et sa connaissance de l'art des opérations et de la stratégie est trop abstraite. Malgré cela, son origine paysanne, sa relative jeunesse et, plus important encore, son zèle pour le Parti, en font l'un des rares préférés de Staline dans l'appareil militaire soviétique. Vatoutine, et les hauts gradés de l'Armée rouge, échouent à préparer adéquatement l'armée en vue de l'attaque allemande (opération Barbarossa) du 22 juin 1941.

Le 30 juin 1941, il est nommé au poste de chef d'état-major du front du nord-ouest et y démontre ses meilleures qualités. Son manque de connaissances tactiques est compensé par son leadership. Il a beaucoup de volonté et est optimiste, il traite bien ses subordonnés et ceux-ci l'admirent. Modeste, Vatoutine n'essaye jamais de revendiquer le succès des combats pour lui seul, il est heureux de récompenser le talent des autres. Son audace est une autre de ses remarquables qualités. À cette étape de la guerre, la plupart des généraux soviétiques, anéantis par les défaites, craignent d'entreprendre des opérations d'offensive.

Le front du nord-ouest défend l'accès à Leningrad contre le groupe d'armées Nord allemand mené par des corps d'armées et dirigé par Erich von Manstein. Vatoutine prend le commandement des troupes soviétiques près de Novgorod et les rassemble pour une offensive destinée à encercler un groupe important de troupes allemandes. Il prend Manstein par surprise, le met sur la défensive et oblige tout le groupe d'armées Nord à rassembler ses troupes afin de stopper l'offensive soviétique. La Wehrmacht perd la précieuse saison d'été nécessaire à une attaque efficace contre Leningrad, alors que l'Armée rouge gagne du temps pour renforcer les fortifications de la ville. Grâce aux actions de Vatoutine, les Allemands ne seront jamais en mesure de s'emparer de Leningrad, une défaite stratégique clé du début de la guerre. Les résultats opérationnels immédiats sont cependant beaucoup moins impressionnants.

Vatoutine surestime le potentiel de ses troupes et ses objectifs sont trop ambitieux, la coordination de ses troupes et son contrôle du déroulement des combats sont médiocres. Il ne prend également pas en considération le terrain difficile qui avantage les défenses allemandes et ralentit son attaque. Les pertes en personnel de Vatoutine sont considérables, atteignant dans une armée presque 60 %. La faible qualité de ses commandants subordonnés n'améliore en rien le manque de ressources de Vatoutine. Il y a cependant une seule exception : les actions brillantes de d'Ivan Tcherniakhovski, jeune colonel obscur commandant de la 28e division de chars. Les deux hommes ont beaucoup en commun et en particulier leur approche peu orthodoxe de l'art militaire, ils deviennent de proches amis.

En janvier 1942, pendant l'offensive d'hiver de l'Armée rouge, consécutive à sa victoire dans la bataille de Moscou, Vatoutine prend au piège deux corps d'armée allemands à Demiansk, réalisant ainsi le premier encerclement d'importance de troupes allemandes. Les corps d'armée allemands équivalent en taille à une armée de terre soviétique. Pendant la bataille, Vatoutine utilise des actions et des tactiques innovatrices et les Allemands y répondent de manière conventionnelle. Mais Vatoutine est incapable d'anéantir la poche, principalement à cause de la faiblesse de l'aviation soviétique. En avril 1942, Vatoutine parvient finalement à percer les défenses allemandes, juste au moment où des renforts allemands atteignent la poche. Le commandement allemand s'en félicite et tire les mauvaises leçons de cette échappée de justesse, il conclut qu'il est possible de surmonter un encerclement soviétique en se ravitaillant par les airs et en organisant une opération de secours. Ces conclusions contribuèrent au désastre de la Wehrmacht à Stalingrad.

De début mai à juillet 1942, Vatoutine occupe brièvement le poste de député du chef de l'état-major de l'Armée rouge, jusqu'à ce que le groupe d'armées Sud allemand s'engage dans son énorme stratégie d'offensive, l'opération Fall Blau. L'assaut allemand se concentre initialement sur Voronej, où les Allemands cherchent à percer la ligne de front soviétique (bataille de Voronej) pour attaquer ensuite le front sud soviétique et le front sud-ouest par l'arrière afin d'encercler les Soviétiques. Le 1er juillet 1942, Staline expédie Vatoutine, en tant que représentant de la Stavka avec les pleins pouvoirs, sur le front de Briansk, qui est rebaptisé quelques jours plus tard, front de Voronej et placé sous les ordres de Vatoutine. Lors de la bataille, Vatoutine rencontre encore une fois Tcherniakhovski, nouvellement promu au poste de commandant du 18e corps de chars de la 60e armée. L'attaque allemande de grande envergure est sur le point de percer la ligne de front soviétique au moment où le corps de Tcherniakhovsky arrive par train. Tcherniakhovski décharge une de ses brigades et, sans attendre le reste de ses troupes, dirige cette brigade contre les troupes allemandes en nombre supérieur et les repousse.

À la suite de cette action, Vatoutine demande à Staline de remettre le commandement de la 60e armée à Tcherniakhovski. Staline s'oppose d'abord à la requête, sans doute parce que Tcherniakhovski est juif et qu'il hésite à nommer un si jeune général au poste de commandement d'une armée de terre. Mais ce refus ne décourage pas Vatoutine et il réussit à convaincre Staline de promouvoir Tcherniakhovski, qui allait rapidement devenir un des plus importants généraux de l'Armée rouge. Les Allemands parviennent à s'emparer de la ville, mais leurs tentatives pour percer la ligne de front de Vatoutine échouent. Après cette débâcle, les Allemands abandonnent leur plan initial et dirigent leurs efforts vers Stalingrad, une erreur de jugement qui leur sera fatale.

Le 22 octobre 1942, Vatoutine se voit confier le commandement du tout nouveau front du sud-ouest avec lequel il planifie la contre-offensive soviétique et l'encerclement de la 6e armée allemande lors de la bataille de Stalingrad. En décembre 1942, afin de préserver l'enceinte de Stalingrad, Vatoutine encercle et anéantit la 8e armée italienne, forte de 130 000 hommes, lors de l'opération petit Saturne, contribuant à l'échec de l'opération Wintergewitter de Manstein, destinée à secourir la 6e armée allemande. En janvier 1943, Vatoutine repousse inexorablement les Allemands vers l'est de l'Ukraine. Son offensive permet au front de Voronej, sous les ordres du général Filipp Golikov, de s'emparer de Kharkov, mais il diversifie trop les activités de ses troupes épuisées. En février 1943, Manstein rassemble ses troupes en une force importante et surprend Vatoutine, provoquant sa défaite à Kharkov en encerclant les troupes de Golikov qui se dirigent vers la ville. Kharkov est alors reprise par les Allemands. La Stavka relève Golikov de son commandement et évalue mal l'importance de la débâcle de Vatoutine, Staline récompensa Vatoutine pour son audace et l'élève au rang de général d'armée.

Le 28 mars 1943, Vatoutine prend le commandement du front de Voronej en préparation de la bataille de Koursk. Lors de cette bataille, Vatoutine se montre meilleur tacticien que Manstein, grâce à son approche innovatrice des techniques opérationnelles et tactiques. Il rejette la hiérarchie conventionnelle des armées, son déploiement innovateur lui permet, non seulement de se défendre adroitement contre les Allemands ayant la supériorité technique, mais aussi de passer rapidement de la défense à l'offensive. Après la victoire soviétique à Koursk, Vatoutine prend par surprise Manstein, qui croyait que l'Armée rouge était trop faible pour poursuivre son offensive, et s'empare de Belgorod.

La cible suivante de Vatoutine est Kiev. Le 20 octobre 1943, le front de Voronej est rebaptisé 1er front ukrainien. Vatoutine entreprend un regroupement secret avec un plan imaginatif et trompeur. Ses troupes surprennent Manstein, attaquant les Allemands depuis des directions inattendues et, le 6 novembre 1943, Kiev est libérée. Vatoutine exploite sans relâche sa victoire à Kiev pour s'enfoncer en profondeur dans les défenses allemandes. Manstein croit pouvoir répéter le succès de Kharkov de février dernier, alors que les armées de Vatoutine sont dispersées. Sa stratégie manque d'originalité et Vatoutine tient facilement sa tentative d'encerclement en échec et inflige des pertes considérables à la Wehrmacht. Frustré, Manstein déchaîne plusieurs offensives contre les troupes de Vatoutine, essayant de le prendre par les flancs, sans succès. Le 19 décembre 1943, Manstein croit qu'il a en main une victoire éclatante, après avoir encerclé et détruit ce qu'il croit être quatre corps d'armée soviétiques le long de la voie ferroviaire Korosten-Kiev. Sa jubilation est de courte durée, parce qu'en réalité il a attaqué les troupes de Vatoutine utilisées pour le tromper. Pendant que Manstein combat les troupes servant d'appât, Vatoutine rassemble une force de frappe puissante sur une autre section du front et, lors du Noël de 1943, il lance un assaut massif sur les Allemands en les repoussant davantage vers l'ouest.

Cette offensive crée le saillant de Korsoun occupée par un grand nombre de troupes allemandes. En janvier, Vatoutine et le 2e front ukrainien du général d'armée Ivan Koniev, procèdent à l'encerclement puis à la réduction de ce saillant lors de la Bataille de Tcherkassy. Vatoutine débute l'opération deux jours après la frappe de Koniev, bien que la 6e armée de chars, nouvellement constituée soit incomplète, elle lui permet de créer un effet de surprise en s'impliquant dans la bataille. La 6e armée pénètre ainsi profondément dans les défenses allemandes et, le 3 février, elle rejoint les blindés du front de Koniev et prend au piège 56 000 soldats allemands. Le 17 février, Vatoutine et Koniev détruisent la poche de Korsoun-Tcherkassy. Le 28 février 19441, Vatoutine, qui procède à un regroupement complexe pour une nouvelle opération, est pris en embuscade par des insurgés de l'armée insurrectionnelle ukrainienne loin derrière les lignes de front. Il meurt de ses blessures à l'hôpital six semaines plus tard. Son influence sur la planification stratégique, opérationnelle et technique de l'Armée rouge se poursuit après sa mort. Vatoutine est reconnu comme l'un des généraux les plus créatifs de la Seconde Guerre mondiale, après la guerre froide, par des experts militaires occidentaux.

Huebner Clarence

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Clarence Ralph Huebner (24 novembre 1888 - 23 septembre 1972) était un lieutenant-général américain pendant la Seconde Guerre mondiale.
Huebner Clarence

Issu d'une famille paysanne, il s'engage en tant que simple soldat dans l'armée où il sert au 18ème régiment d'infanterie pendant près de sept ans. Il est sergent au début de la Première Guerre mondiale et est régulièrement promu jusqu'en novembre 1918 : sur les champs de bataille en France (il participe aux combats de Soissons, Saint-Mihiel et de la Meuse-Argonne), il commande ainsi successivement une compagnie, un bataillon puis un régiment de la 1ère division d'infanterie. Il est pour la première fois lié à cette Ses actions lui valent de recevoir de prestigieuses décorations, en particulier deux D.S.C. (Distinguished Service Cross), une D.S.M. (Distinguished Service Medal) et une Silver Star.

Après la guerre, il se marie avec Florence Barret et présente le concours de l'école d'état-major à Fort Leavenworth en 1924. Il y sert en tant que professeur de 1929 à 1933. En 1943, le général Bradley donne à Clarence Huebner la difficile mission de commander la 1ère division d'infanterie après le général Terry Allen qui était tout particulièrement apprécié : les soldats, qui combattent les forces allemandes depuis 1942, appréciaient son style de commandement. Mais Huebner se met au travail et prend rapidement  en main  cette division qu'il connaît bien.

Sa division est le fer de lance du débarquement à Omaha Beach le 6 juin 1944 puis elle participe à la campagne de Normandie, en particulier dans la région de la ville de Saint-Lô qu'elle libère après de furieux et coûteux combats. Huebner et ses hommes repoussent en août 1944 la contre-attaque allemande de Mortain avant de poursuivre l'offensive en direction de l'Allemagne : ils participent aux batailles d'Aachen et de la forêt d'Huertgen.

En janvier 1945, Clarence Huebner prend le commandement du cinquième corps qu'il conduit du Rhin jusqu'à l'Elbe où il fait la jonction avec les troupes soviétiques. Nommé gouverneur militaire du secteur américain en Allemagne du 15 mai 1949 au 1er septembre 1949 (dont il assure la dernière permanence), il quitte l'armée en 1950. L'année suivante, le 1er septembre 1951, il prend la tête de la New York State's Civil Defense Commission, et ce jusqu'en janvier 1961. Sa femme Florence meurt en 1966 et il épouse Anna Imelda Mathews deux ans plus tard. Clarence Huebner décède le 23 septembre 1972 à l'âge de 83 ans et est enterré au cimetière national d'Arlington.

Distinctions

  • Distinguished Service Cross
  • Army Distinguished Service Medal
  • Legion of Merit
  • Silver Star
  • Bronze Star
  • Purple Heart

 

Daniel Cordier, une vie à travers l'art

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Ancien secrétaire de Jean Moulin pendant la Seconde guerre mondiale, Daniel Cordier, marchand de tableaux et collectionneur, est à l’origine d’une des plus grandes donations d’œuvres d’art à l’Etat français, dont la grande majorité est en dépôt à Toulouse, aux Abattoirs.

 

Façade de la galerie Daniel Cordier, 8 rue de Miromesnil à Paris

Façade de la galerie Daniel Cordier, 8 rue de Miromesnil à Paris

Daniel Cordier est né à Bordeaux en 1920. Âgé de 20 ans, il est l’un des premiers à rejoindre le général de Gaulle en Angleterre. Après avoir fait ses classes, il est envoyé en France afin de se mettre au service de Jean Moulin. Celui-ci, artiste (la donation de Daniel Cordier permet d'ailleurs d'apprécier certaines de ses oeuvres), collectionneur de Picasso, Renoir, Delacroix ou Van Gogh,  avait choisi comme "couverture" pendant la guerre la profession d'artiste peintre et de directeur de galerie. Dès lors, officiellement, Daniel Cordier est le secrétaire d'un peintre. L'art devient un sujet de conversation récurrent, d'autant plus que dans les lieux publics, il n'éveille pas les soupçons.

Un soir, un mois avant de mourir sous la torture, Moulin emmène son jeune secrétaire découvrir une exposition de gouaches de Kandinsky dans une galerie parisienne. Lors du dîner qui suivit cette découverte totale pour Daniel Cordier, Jean Moulin lui parla longuement de sa collection personnelle, de la naissance de l'abstraction, du cubisme, du fauvisme aussi...

Daniel Cordier achète sa première oeuvre en 1946, une toile abstraite de Jean Dewasne. S’y ajoutent rapidement des œuvres de Hartung, de Staël, Soutine ou Braque.

Il ouvre en 1956 sa première galerie à Paris. Il en inaugurera une autre à Francfort en 1958 et encore une à New York en 1960, en association avec Michel Warren, un autre marchand de tableaux, et Arne Ekström, un diplomate. Outre Dubuffet et Michaux, il fut le marchand de Hans Bellmer, Fred Deux, Dado, Matta, Bernard Réquichot, Manolo Millares, Jean Dewasne, Öyvind Fahlström ou Louise Nevelson. Mais l'énumération enlève forcèment de la saveur à ce mélange, disons, explosif... Celui que le Figaro surnommait à l’époque "le farfelu", et dont la galerie avait été rebaptisée "la galerie Dupuytren" [Guillaume Dupuytren, mort en 1835, était un chirurgien spécialiste de l’anatomie pathologique] par ses collègues marchands, présenta tout de même certaines des expositions essentielles de l'époque : "La célébration du sol" de Dubuffet (1959), l'exposition en 1962 des "Encres" de Michaux, en 1959-60 l'Exposition inteRnatiOnale du Surréalisme (consacrée à l'érotisme, les majuscules l'attestent). Mais aussi en 1960 une présentation sépulcrale et majestueuse des sculptures de Louise Nevelson. Mentionnons au passage, last but not least, la première exposition française des "Combine paintings" de Robert Rauschenberg, qui eut lieu en 1961 à la galerie Daniel Cordier au 8, rue de Miromesnil.

Sa galerie parisienne ferme à l’été 1964, du fait de la crise du marché des œuvres d’art mais aussi et peut-être surtout à cause des contraintes inhérentes à ce métier : "le danger pour un marchand de tableaux qui aime la peinture est de devenir un commerçant, de perdre tout contact avec ce qui a été à l’origine de son entreprise : l’amour de l’art." (Daniel Cordier, 1964)

Pour expliquer les raisons de la fermeture, son naturel militant et son tempérament d’activiste reprennent le dessus : il envoie une lettre d’adieu à plus de six mille personnes qui travaillent dans le milieu artistique, intitulée "Pour prendre congé".

Daniel Cordier, "Pour prendre congé"

1956-1964 : huit ans d'activité. "8 ans d'agitation" pour Daniel Cordier ; c'est d'ailleurs le nom qu'il a choisi pour présenter son ultime exposition. Une rétrospective en quelque sorte, avec tous les artistes qu'il a défendu : "Les peintres sont la vraie famille d'un marchand de tableaux [...]. Je ne crois pas que l'on puisse parler de la peinture autrement qu'avec son coeur, et le coeur de chacun étant unique, autrement que par la confession. Le spécialiste et le profane ne sont pas mieux outillés l'un que l'autre quand il s'agit de faire partager leur admiration ou leur dégoût pour les objets mystérieux qui percent le ciel de notre sensibilité : les tableaux." (Daniel Cordier, 1964)

Daniel Cordier, une vie à travers l'artDaniel Cordier, une vie à travers l'artDaniel Cordier, une vie à travers l'artDaniel Cordier, une vie à travers l'artDaniel Cordier, une vie à travers l'artDaniel Cordier, une vie à travers l'art

Tout en gardant des contacts étroits avec sa galerie new-yorkaise (il reste associé avec Arne Ekström),  Il redevient un "amateur", et retrouve la disponibilité de son regard. Un "amateur" en effet, car il refuse le terme de collectionneur qui renvoie trop, selon lui, à la notion de plan préétabli. Au contraire, l’amateur serait celui qui choisit les œuvres de manière aléatoire et désordonnée, comme une errance dans les méandres de son propre goût.

Une grande donation militante

En 1973, il est invité à siéger à la commission d’achats du Musée National d’Art Moderne, le futur Centre Georges Pompidou (il en sera aussi un des membres fondateurs). C’est dès ce moment que germe l’idée d’une donation. Elle sera constituée par sa collection initiale mais aussi par des achats successifs explicitement destinés au musée. Celle-ci s’étalera sur plus de seize ans, jusqu’à son officialisation en 1989. Les différents dons sont effectués à intervalles réguliers, et ce sont finalement 550 œuvres qui rejoignent la collection du Musée National d'Art Moderne. On y retrouve la plupart des artistes défendus rue de Miromesnil, mais aussi d’autres, 

Daniel Cordier et Jack Lang, alors Ministre de la Culture, lors de l'exposition "Donations Daniel Cordier : Le regard d'un amateur", 1989

Daniel Cordier et Jack Lang, alors Ministre de la Culture, lors de l'exposition "Donations Daniel Cordier : Le regard d'un amateur", 1989

Deux axes majeurs soutiennent cette donation : pour les artistes célèbres, dont le musée détient déjà des ensembles relativement conséquents (Dubuffet, César, Hantaï ou Matta), il complète le fonds existant avec des œuvres de périodes que le musée ne possède pas. Pour les artistes inconnus ou encore trop méconnus (Michaux, Réquichot, Dado, Fahlström, Millares ou Gabritschevsky), il constitue pour chacun le groupe d’œuvres le plus complet, afin de révéler au public leur travail.

Cette donation illustre les rôles contradictoires et complémentaires des conservateurs et amateurs. En effet, les critères de sélection qui précèdent au choix des œuvres ne sont pas les mêmes dans un musée et dans une collection particulière : le premier est tout entier tourné vers le public alors que la seconde reflète l’individualité et le tempérament de son auteur. La démarche de Daniel Cordier – qu’il partage avec d’autres collectionneurs – évoque l’expression "je suis ce que j’ai" de Sartre ; la collection apparaît comme expression et révélation de sa personnalité jusque dans ce qu’elle a de plus intime. Cette intimité se ressent jusque dans son vocabulaire proche de la passion amoureuse, mais avec quelque chose en plus : pour lui, la contemplation des oeuvres ne fut "jamais suivie de ces retombées ou déconvenues qui sont le lot des passions plus charnelles."

Après avoir dénoncé – au moment de la fermeture de sa galerie – l’inertie de l’Etat en matière de politique culturelle, l’occasion lui est donnée de mettre à profit son expérience : il a très vite ressenti les manques et les lacunes de cette collection publique en train de se faire et a légué tout ce qui représentait pour lui un intérêt certain. Il s’est toujours tourné vers les marginaux et les créateurs qui ont forgé leur œuvre dans une certaine solitude, à l’écart des mouvements, des modes ou des écoles. En effet, la galerie Cordier opère à un moment bien particulier de l’art de la seconde moitié du XXème siècle : moment charnière qui voit le Nouveau réalisme et le Pop art succéder à une décennie dominée par l’abstraction. Collectionneur et marchand indépendant ne se fiant qu’à son intuition, Daniel Cordier rejette tout ce qui normalise et préfère les chemins de traverse aux grandes voies établies.

Le collectionneur et l’amateur ont en France un rôle de garant patrimonial ; ils sont les relais et les stimulateurs de la dynamique institutionnelle et doivent être considérés comme des partenaires représentant un contre-pouvoir nécessaire. Il est bon de rappeler que ce sont les collectionneurs (et certains marchands) qui, les premiers, ont acquis et exposé les œuvres d’artistes de leur temps dont les musées ne voulaient pas. La collection personnelle  apparait alors comme "le contraire d’un musée. Et, pour cette raison même, son complément." (Krzystof Pomian, 1995)

Sa donation est aussi une volonté de légitimer son goût à travers un véritable projet esthétique, qui est aussi une prise de position. Laquelle témoigne de la complexité de l’art moderne dans ses multiples ramifications. Cette générosité est aussi le moyen de remercier les musées, "conservatoires privilégiés des plaisirs tordus et licites", comme il aime les appeler.

L’enrichissement toulousain

En 1999, une partie de la donation est mise en dépôt à Toulouse, aux Abattoirs. En 2005, c’est la quasi-intégralité qui y est mise en dépôt, selon la volonté de Daniel Cordier et grâce aux efforts d’Alain Mousseigne, son directeur. En juin 2005 est inaugurée l’exposition "Merci Monsieur Cordier", qui offre un panorama complet de cet ensemble (comme en 1989 au Centre Pompidou). L’histoire aurait pu s’arrêter là et la donation se contenter de vivre sa vie aux Abattoirs.

Mais dans sa demeure de Juan-les-Pins, Daniel Cordier continue de réunir toutes sortes d’objets hétéroclites, comme des pierres de rêves chinoises, des racines, des ossements ou des fétiches et totems, qui voisinent avec les œuvres de Bernard Réquichot ou Henri Michaux. Le directeur des Abattoirs l’incite alors à montrer ces objets si différents au public. Le collectionneur est séduit, et une sélection d’objets "exotiques" et d’œuvres d’art moderne de la donation est effectuée afin de présenter une première combinaison. C’est ainsi que naît en 2006 l’exposition "Pas le Trocadéro, pas le musée d’Athènes".

Texte de Daniel Cordier pour l'exposition "Pas le Trocadéro, pas le musée d'Athènes"

Des vertèbres et côtes de baleines, un présentoir de faux cols de chemises, des tabourets éthiopiens, des faucilles à riz du Cambodge ou bien encore de grosses monnaies de mariage venant du Zaïre…Tous ces objets côtoient les œuvres d’Hantaï, Robert Morris, Jean Pierre Raynaud ou Dubuffet.

L’expérience s’avère concluante. Restait à convaincre le Centre Georges Pompidou de la pertinence d’un enrichissement de la donation centrée essentiellement sur ce type d’objets. Notons que ce n’est pas une nouvelle donation, c’est en quelque sorte la même qui a été faite en deux fois, l’une éclairant l’autre. Ces objets ne seront jamais exposés seuls, mais toujours accompagnés de tableaux et de sculptures. Réciproquement, les tableaux et sculptures ne seront plus jamais présentés qu’aux côtés d’une sélection de ces objets.

La commission du Centre se réunit à l’automne 2007 et entérine cette extension de la donation ; les objets proviennent de quatre grandes aires géographiques : l’Afrique, l'Asie, l’Océanie et les Amériques. S’ajoutent à cela ce que l’on peut appeler des objets de curiosités. On y découvre par exemple : des pièces de tissu de navajos, des fléaux à grain indiens, des bouteilles en terre cuite chinoises, des pilons à mil du Mali, des coiffes zoulous, des tranches de troncs d’arbres, des pierres néolithiques, des racines, des cucurbitacées, des lichens, des becs de poissons-épées, un ventre de crocodile, des haches préhistoriques, des ballons de gymnastique ou bien encore un présentoir de faux-cols de chemises.

En 2009, l’exposition "Les désordres du plaisir", présentée conjointement au Centre Pompidou et aux Abattoirs, officialise ces nouveaux dons.

Daniel Cordier et Alain Mousseigne, "Les désordres du plaisir", les Abattoirs

Daniel Cordier et Alain Mousseigne, "Les désordres du plaisir", les Abattoirs

"Il n’y a rien à comprendre, il y a tout à voir"

La démarche de Daniel cordier n’est finalement pas neuve, mais sa démonstration reste éclatante. Par certains aspects, son approche rappelle celle d’André Breton et son Mur de l’atelier rue Fontaine, dans lequel l’assemblage d’objets savamment placés selon des critères signifiants repose sur des lignes de force destinées à dialoguer entre elles. Tropismes iconographiques, formels ou spirituels qui témoignent de curiosités, de rapprochement ou de distances. L’objet surréaliste, tel qu’il est défini par Breton, se caractérise par la recherche du "merveilleux quotidien" et par le fait qu’il n’est que l’expression du "désir solidifié" de celui qui s’en empare. Plus généralement, et même s’il évacue la notion d’encyclopédisme qui s’y rattache, c’est dans la tradition des cabinets de curiosités que Daniel Cordier s’inscrit.

La notion de cabinet de curiosités est déterminée par le savoir des choses limitrophes et par le souhait (avoué ou non) de s’approprier le désordre du monde, tout en inversant les hiérarchies. Le thème de l’analogie est central car il suppose une proximité entre différentes réalités éloignées et entre les règnes les plus divers. Dans le cabinet de curiosités, le réel n’est qu’une chaîne ininterrompue dans lequel tout se tient et se répond à l’infini.

L’accrochage réalisé aux Abattoirs, et renouvelé régulièrement, dévoile l’intimité du collectionneur-amateur qu’est Daniel Cordier. La muséographie joue ici un rôle essentiel : des éponges végétales côtoient les œuvres de Karen, renforçant encore leur caractère luxuriant. Des hublots de bateaux semblent donner un éclairage particulier aux photographies de Hans Bellmer. Un reliquaire de Bernard Réquichot est entouré par un ensemble de silos à sucre – présentés debout et non couchés comme ils le sont lorsqu’ils assurent leur rôle utilitaire : leur présence monumentale renforce le caractère intime de l’œuvre et ils deviennent alors les gardiens hiératiques de cette boite malsaine et ambiguë.

Métamorphosés par un regard différent, les objets sont redevenus libres et susceptibles d’assumer un sens énigmatique ou extravagant. La démarche du collectionneur, par l’effet d’une nouvelle contextualisation, donne une autre vie à ces objets. Les époques, les techniques et les cultures se télescopent joyeusement pour démentir tout cloisonnement esthétique. En paraphrasant André Breton, l’œil, dans ces circonstances, se met à exister "à l’état sauvage". A travers cela, c’est aussi le public qui est interrogé sur sa manière d’envisager le musée et les œuvres qu’il abrite. Daniel Cordier transmet une vision de l’art subjective, libérée des classifications traditionnelles, et cherche à montrer que l’art est partout et que la perception peut être essentiellement liée au désir. Porter un regard poétique sur les choses les métamorphose en objets de plaisir.

Le musée classe, partage et hiérarchise, afin d’ordonner et d’instruire. Daniel Cordier ne nie pas cela, loin de là. Il cherche à nous dire que même si c’est un lieu de savoir et de célébration, il doit aussi rester un espace de liberté et de jeu – l’expression foisonnante de la vie –, dans lequel dépense et gratuité ont encore leur mot à dire.

Shalom Avraham

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Avraham Shalom Bendor (July 7, 1928 – June 19, 2014) was head of GSS (Shin Bet) from 1981-1986. He resigned after being accused of ordering the killing of two Palestinian prisoners and organising the subsequent cover-up. He was born in Vienna, Austria.

Shalom Avraham

In 1946, he joined the Palmach and later fought in the battle of Mishmar HaEmek amongst others. He joined the GSS in 1950, rising to the top position of Director by 1980. After the hijacking of a bus from Tel Aviv on 12 April 1984, it was reported that all four hijackers had been killed. However, following publication of pictures taken at the scene it emerged that two surviving hijackers were questioned by Brigadier General Yitzhak Mordechai and then handed over to GSS agents who executed the prisoners - allegedly on the orders of Shalom.

During the subsequent investigation, Shalom led a cover-up in the GSS that implicated Mordechai as responsible for the killings. In 1985, General Mordechai was put on trial but his acquittal led to questions being asked about Shalom's role. The cover-up caused internal disorder and dysfunction within the GSS, but only became public when in May 1986 Attorney-General Yitzhak Zamir resigned after attempting to pursue a course of holding Shalom to account for falsifying evidence.

President Chaim Herzog controversially issued pardons to Shalom and four other GSS officers. In July 1986 during a high court appeal against the pardons it was revealed in a letter of application for pardon that Shalom claimed that all his actions were "authorised and approved". This placed responsibility on his immediate superior, the Prime Minister at the time - Yitzhak Shamir.


Shin Bet

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Le Service de sécurité intérieure israélien (Shabak) est un acronyme de Shérūt ha-Bītāhōn ha-Klālī ) aussi connu sous le nom de Shin Bet (qui était le nom sous lequel le Shabak était connu en Israël à ses débuts) ou le GSS (General Security Service, Service Général de la Sécurité), est l’agence de contre-espionnage israélienne. Le Shabak est le service de sécurité intérieure du pays qui prévient contre toutes attaques terroristes des territoires israéliens.

Shin Bet

Il s’occupe en outre de la protection des membres du gouvernement israélien. C’est l’équivalent israélien de l'ancienne direction de la surveillance du territoire française. Sa devise est (Le bouclier) « Le Défenseur qui ne doit être vu ». Contrairement au Mossad, qui ne relève que du Premier ministre, le Shabak doit présenter un bilan périodique à une sous-commission secrète du Parlement1. Par ailleurs, son chef est nommé par le cabinet, sur recommandation du Premier ministre. Isser Harel fut le chef du Shabak (ainsi que du Mossad) dans les années 1950. Amos Manor (en) lui succéda de 1953 à 1963.

En 1986, Avraham Shalom (en), directeur du Shabak depuis 1980, dut démissionner en raison du scandale du bus 300 (en), durant lequel deux membres du FPLP furent exécutés après une prise d’otages ratée deux ans auparavant. Le Shabak se compose de 3 divisions opérationnelles :

  • La Division des affaires islamistes : Cette division s’occupe des opérations anti-terroristes et de la mise à jour d’une banque de données sur des terroristes islamistes. Cette division comporte un détachement militaire nommé Henza qui travaille en collaboration avec les Mistaarvim (corps de troupe du Aman), pour maîtriser les émeutes.
  • La Division des affaires non-islamistes : Cette division a pour but d’infiltrer les agences étrangères de renseignement et les missions diplomatiques en Israël. Avant la chute du bloc soviétique, cette division était subdivisée en 2 sections : Section Communiste et Section Non-Communiste. On y étudiait les dossiers de certains immigrants venant de l’Europe de l’Est ou des pays d’Union soviétique.
  • La Division de la sécurité : Cette division assure la protection des infrastructures gouvernementales, diplomatiques et scientifiques. Ou encore les industries militaires et les vols de la compagnie aérienne nationale El-Al.

Le Shabak comporte également 5 sections de réserve. L’usage de la torture lors des interrogatoires du GSS a toutefois été continué par la suite. La Commission Landau de 1987 (du nom du président de la Cour suprême israélienne, Moshe Landau (en)) montra que le Shin Beth faisait un usage routinier de la torture lors de ses interrogatoires, malgré ses dénégations et parjures devant les tribunaux. Israël a ratifié la Convention contre la torture de l’ONU en 1991.

Un rapport parlementaire de 1997, rédigé sous la direction de Miriam Ben-Porat (juge à la Cour suprême de 1977 à 1987, puis élue à la Knesset contrôleur d’État), montra que le Shabak continua à torturer après le rapport de la Commission Landau, allant bien au-delà des « pressions physiques modérées » acceptées par celui-ci, et ce, en particulier lors de la première Intifada, entre 1988 et 19925. Soumis à un sous-comité d’intelligence du Parlement, le rapport fut gardé secret jusqu’à 2001. La même année 1997, le Comité de l'ONU contre la torture conclut que les méthodes d’interrogatoire utilisés par le Shin Bet constituaient des actes de torture contraires à l’article 1 de la Convention contre la torture.

Entre la rédaction du rapport Ben-Porat, en 1997, et sa publication en 2001, la Haute Cour de justice statua, suite à une requête déposée entre autres par le Comité public contre la torture en Israël (PCATI), sur l’état juridique de la question en 1999. La Cour décrète que les interrogatoires du GSS sont soumis aux mêmes restrictions que ceux de la police ordinaire, et que la torture (en particulier la « méthode Schabach ») est par conséquent illégale, le gouvernement n’ayant pas le pouvoir de réglementer celle-ci via des directives administratives. Elle laisse toutefois ouverte la possibilité pour les enquêteurs de s’abriter, en cas de plainte au pénal, derrière l’excuse ex post de « défense nécessaire » (necessity defense), invoquant notamment le ticking time bomb scenario. Près de 10 ans après cet arrêt historique de la Cour, les actes de torture continuent à être pratiqués, selon le PCATI de 2008. 13 directeurs se sont succédé à la tête du Shabak depuis sa création. Six d'entre eux ont accepté de témoigner dans le reportage The Gatekeepers, réalisé par Dror Moreh.

  • Isser Harel (1948-1952)
  • Izi Dorot (1952-1953)
  • Amos Manor (1953-1963)
  • Yosseh Harmelin (1964-1974)
  • Avraham Ahituv (1974-1981)
  • Avraham Shalom (1981-1986)
  • Yosseh Harmelin (1986-1988)
  • Yaakov Peri (1988-1994)
  • Carmi Gillon (1995-1996)
  • Ami Ayalon (1996-2000)
  • Avi Dichter (2000-2005)
  • Yuval Diskin (2005-2011)
  • Yoram Cohen (en) (2011-)

Mordechai Yitzhak

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Yitzhak Mordechai (born 22 November 1944) is an Israeli former general and politician. He served as a member of the Knesset between 1996 and 2001, and as Minister of Defense and Minister of Transport. He retired from political life after being indicted for sexual assaults during his military service and later periods.

 

Mordechai Yitzhak

Mordechai was born in Iraqi Kurdistan, and made aliyah to Israel in 1949. He holds a BA in history from Tel Aviv University and an MA in Political Science from the University of Haifa. In 1962 he enlisted to the Combat Engineering Corps of the IDF and later joined the Paratroopers Brigade. In the 1973 Yom Kippur War, he was battalion commander in the Battle of the Chinese Farm in Sinai, and was decorated with the Medal of Courage. In 1984, in what became known as the Kav 300 affair, Mordechai, then a Brigadier General, was framed for the killing of two Palestinian bus hijackers. Mordechai was tried, and acquitted when the truth became known. He was promoted to the rank of Major-General in 1986, and became known as the "General of the Three Commands", after serving as commander of all three territorial commands (North, Center and South). 

The First Intifada broke out in December 1987, when Mordechai was commander of the Southern Command. As commander of the Northern Command he commanded over Operation Accountability in 1993. Mordechai retired from active service in 1995 after 33 years of service, when new Chief of General Staff Amnon Lipkin-Shahak did not appoint him as his deputy. RMDL Gregory Johnson, Commander, Carrier Group 8, briefs Minister of Defense Yitzhak Mordechai during a tour of the nuclear powered aircraft carrier, 1997. In 1995 Mordechai joined Likud and was on the party's list for the elections the following year. After Binyamin Netanyahu won the election for Prime Minister, he appointed Mordechai as Defense Minister, where he became Lipkin-Shahak's boss.

In 1999, a public rift occurred between Mordechai and Netanyahu because of political rivalry and difference of opinion regarding the negotiations with Palestinians. Netanyahu dismissed Mordechai shortly before Mordechai would have reportedly resigned. On 23 February 1999 Mordechai left Likud along with several other members to establish the new Israel in the Centre party. However, despite strong initial poll results, the party fared badly in the 1999 elections, winning only six seats. Nevertheless, the party joined Ehud Barak's new Labor-led government and Mordechai became Minister of Transport.

Mordechai resigned from his ministerial position in 2000 after being indicted for sexual misconduct during his military service. In March 2001 he was eventually convicted of harassing and sexually assaulting two women, receiving an 18-month suspended sentence. After his conviction, he resigned from the Knesset.

Campos Sales Manuel Ferraz de

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Manuel Ferraz de Campos Sales (Campinas, 15 février 1841 — Santos, 28 juin 1913) est un homme politique brésilien, président de la République des États-Unis du Brésil du 15 novembre 1898 au 15 novembre 1902. 

Campos Sales Manuel Ferraz de

Diplômé en droit de la faculté de droit de l'Université de São Paulo, Campos Sales entre au Parti Libéral après ses études. Il participe par la suite à la création du Parti républicain de São Paulo (PRP), en 1873. Elu sénateur en 1890, il renonce à cette charge quatre ans plus tard pour devenir gouverneur de l'État de São Paulo, poste qu'il occupe jusqu'en 1898. Il est alors élu président de la République, succédant à Prudente de Morais, à une époque où l'économie brésilienne, fortement dépendante des exportations de café et de caoutchouc, ne se porte pas au mieux. 

Jugeant que la cause principale des problèmes du pays venait d'une dévalorisation de la monnaie nationale, il mit en œuvre la politique dite politique des gouverneurs pour mener à bien ses réformes. Par cette politique, il tente d'obtenir l'appui du Congrès par des relations de clientélisme et de favoritisme, entre le pouvoir central, représenté par le président lui-même, les états, représentés par leurs gouverneurs respectifs, et les municípios, représentés par leurs colonels.

Au niveau économique, Campos Sales s'attaqua en premier lieu à la dette extérieure. A Londres, le président signa avec le Royaume-Uni un accord de renégociation de la dette, connu sous le nom de funding-loan, suspendant pour trois ans le paiement des intérêts de la dette, pour 13 ans le paiement de la dette elle-même; les valeurs des traites suspendues s'ajoutant à celle existante. La nouvelle dette ainsi obtenue sera remboursée à partir de 1911, sur 63 ans au taux annuel de 5%. Les revenus des droits de douanes perçus dans les ports de Rio de Janeiro et de Santos, restent hypothéqués dans les banques anglaises en guise de garantie. Libéré du paiement des traites de la dette, Campos Sales peut alors mener sa politique d'assainissement de l'économie nationale.

Il combat l'inflation en arrêtant l'émission de monnaie et en en retirant une partie de la circulation. Il lutte ensuite contre les déficits budgétaires, réduisant les dépenses et augmentant les recettes. Joaquim Murtinhu, ministre de l'Economie, réduit le budget fédéral, augmente les impôts existants et en crée de nouveaux. Finalement, il se consacre à la valorisation de la monnaie, augmentant le taux de change par rapport à la livre sterling. Après son mandat présidentiel, il est encore sénateur de São Paulo et diplomate en Argentine. Il meurt à Santos en 1913.

Paula Rodrigues Alves Francisco de

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Francisco de Paula Rodrigues Alves (Guaratinguetá, 7 juillet 1848 - Rio de Janeiro, 16 janvier 1919) est un homme politique brésilien, 5e président de la République des États-Unis du Brésil. Il fut élu deux fois, accomplit son premier mandat de 1902 à 1906, mais décéda de la grippe espagnole avant de prendre ses fonctions pour le deuxième (qui aurait dû durer de 1918 à 1922).

Paula Rodrigues Alves Francisco de Paula Rodrigues Alves Francisco de

Francisco de Paula Rodrigues Alves est né à Guaratinguetá, dans l'État de São Paulo. Il est diplômé de Droit à São Paulo en 1870 par la Faculdade de Direito do Largo de São Francisco. Sa carrière publique commence comme membre du conseil de sa ville natale de 1866 à 1870. Il devint procureur en 1870 puis de 1872 à 1879, membre provincial de la chambre des représentants. Toujours durant l'Empire, il devint Président de la Province de São Paulo de 1887 à 1888. Après la proclamation de la République le 15 novembre 1889, il devint membre de l'Assemblée Constituante ainsi que membre de la Chambre des Représentants (1891 - 1893). Il a occupé la fonction de ministre des Finances de 1891 à 1892 et de 1894 à 1896.

Le 13 février 1902 il démissionna de son second mandat de président de la Province de São Paulo pour se présenter à l'élection pour la présidence de la République. Il fut élu comme cinquième président du Brésil de 1902 à 1906. Il se distingua comme planificateur urbain et responsable des finances publiques de l'État. Pendant son mandat, il remodela la capitale de l'époque (Rio de Janeiro), un effort ponctué en 1904 par la Révolte des Vaccins. Il fut élu pour un second mandat en 1918 mais décéda avant d'entrer en fonction le 16 janvier 1919 de la grippe espagnole. Delfim Moreira, vice-président, lui succéda.

Pena Afonso Augusto Moreira

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Afonso Augusto Moreira Pena (Santa Bárbara, 30 novembre 1847 – Rio de Janeiro, 14 juin 1909), avocat, juriste brésilien puis homme politique et ancien président de la République des États-Unis du Brésil de novembre 1906 à juin 1909.

Pena Afonso Augusto Moreira

Il débute sa carrière politique en 1874 en étant élu au Congrès. Au fil des années suivantes, Pena occupe plusieurs ministères (Agriculture en 1882, Commerce et affaires intérieures en 1883, Justice en 1885). Il devient président de l'assemblée législative de l'État du Minas Gerais. Il est gouverneur de ce même État de 1892 à 1894.

Durant son mandat, la construction d'une nouvelle capitale, Belo Horizonte, est décidée. En 1902, Pena devient vice-président auprès de Francisco de Paula Rodrigues Alves. Il est élu président en 1906 et le reste jusqu'à sa mort en 1909, quelques jours après le décès de son fils Álvaro Pena.

Afonso Pena est le premier président à promouvoir l'intervention de l'État dans l'économie du café, en faisant acheter par le gouvernement fédéral les surplus de production afin de maintenir les prix élevés du café sur le marché international. Pena favorise également le développement du chemin de fer. Pendant son mandat l'armée brésilienne est réorganisée par Hermes Rodrigues da Fonseca et les expéditions de Cândido Rondon en Amazonie sont montées.

Peçanha Nilo Procópio

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Nilo Procópio Peçanha est un homme politique brésilien (Campos dos Goytacazes, Rio de Janeiro, 2 octobre 1867 - Rio de Janeiro, 31 mars 1924). Il assuma la présidence de la République après la mort d'Afonso Augusto Moreira Pena, le 14 juin 1909, et gouverna jusqu'au 15 novembre 1910.

Peçanha Nilo Procópio

Il termina ses études fondamentales dans sa cité, le droit à São Paulo et, ensuite, à Recife où il reçut son diplôme. Il participa aux campagnes abolitionnistes et républicaines. Il débuta dans la politique en 1890, élu à l'assemblée constituante. En 1903, il fut successivement sénateur et président de l'État de Rio de Janeiro jusqu'en 1906 lorsqu'il fut élu vice-président d'Afonso Pena. En 1909, à la mort de ce dernier, il assuma la présidence.

Son gouvernement fut marqué par ses divergences avec José Gomes Pinheiro Machado, dirigeant du Parti républicain conservateur (Partido Republicano Conservador). À l'occasion de la campagne civiliste, les conflits entre les oligarchies des États augmentèrent, surtout Minas Gerais et São Paulo. Nilo Peçanha créa le Ministère de l'Agriculture, Commerce et Industrie, le Service de Protection aux Indiens (Brésil (SPI) et inaugura, au Brésil, l'enseignement technique. Il administra la crise de la Première Guerre mondiale et commença l'assainissement de la Baixada Fluminense.

À la fin de son mandat, il revint au Sénat et, deux ans plus tard, il fut de nouveau élu président de l'État de Rio de Janeiro. Il renonça à son mandat en 1917 pour devenir Ministre des Relations extérieures. En 1918, il fut élu à nouveau sénateur et, en 1921, il se mit à la tête de la liste du mouvement Réaction républicaine qui avait pour programme d'opposer le libéralisme politique à la politique des oligarchies des États. Il décéda en 1924, à Rio de Janeiro, éloigné de la vie politique.

Rodrigues da Fonseca Hermes

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Le maréchal Hermes Rodrigues da Fonseca (São Gabriel, 12 mai 1855 – Petrópolis, 9 septembre 1923) fut un militaire et homme politique brésilien. Il était le neveu de Manuel Deodoro da Fonseca et ses parents étaient le capitaine Hermes Ernesto da Fonseca et Rita Rodrigues Barbosa da Fonseca. Il fut le président du Brésil de 1910 à 1914.

Rodrigues da Fonseca Hermes

Hermes da Fonseca entra à l'École militaire à 16 ans. Après avoir obtenu son diplôme, il servit comme adjudant d'ordre du comte D'Eu. Il fut invité par son oncle à assumer les postes d'adjudant de camps et de secrétaire militaire après la proclamation de la République. Il occupa diverses fonctions gouvernementales avant de devenir ministre de l'armée pendant le gouvernement de Campos Sales.

Quand Afonso Pena fut élu président, il maintint Hermes da Fonseca comme ministre mais bientôt, ce dernier présenta sa démission suite à une discussion à la Chambre sur la participation des militaires dans la vie politique. Il se porta candidat face à Ruy Barbosa et, pour la première fois durant la République, il y eut un climat de campagne électorale avec débats entre civilistas et hermistas. Ayant invité Nilo Peçanha pour qu’il intègre le ministère, Hermes da Fonseca gagna en popularité et emporta les élections de 1910.

Lors de son élection, il était très populaire mais il ternit rapidement son image en traitant le premier problème grave de son mandat présidentiel, la révolte de Chibata. Pour réfréner le mouvement, il ordonna le bombardement des ports. Très vite, éclata une nouvelle révolte, la guerre du Contestado, qui ne fut pas résolue avant la fin de son mandat. La situation financière du Brésil n'étant pas bonne, le gouvernement dut aussi négocier un « funding-loan » (négocié auparavant par Campos Sales).

Après ses quatre années de présidence, il fut élu sénateur pour le Rio Grande do Sul mais il renonça à son mandat et partit pour l'Europe ne revenant au Brésil qu'en 1920. Durant le gouvernement d'Epitacio Pessoa, il fut emprisonné en tant que président du Club militaire pour cause de conspiration organisée contre le gouvernement. Il fut relâché six mois plus tard.


Le sherpa de François Hollande, Paul Jean-Ortiz, est mort

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Conseiller diplomatique du chef de l'État depuis mai 2012, Paul Jean-Ortiz est décédé jeudi matin des suites d'un cancer. Fin connaisseur de la Chine, il avait été un des piliers du Quai d'Orsay.

François Hollande et Paul jean-Ortiz le 6 mars 2013 à Varsovie, en Pologne

François Hollande et Paul jean-Ortiz le 6 mars 2013 à Varsovie, en Pologne

Son visage était apparu au grand public en mai 2012 lorsque François Hollande l'avait appelé à ses côtés à l'Élysée. Le conseiller diplomatique du président, Paul Jean-Ortiz, est décédé jeudi matin des suites d'un cancer. Le chef de l'État a exprimé sa «profonde tristesse» après la perte de son collaborateur, qui était âgé de 57 ans.

Affaibli par la maladie depuis plusieurs mois, la voix éteinte par son traitement médical, Paul Jean-Ortiz avait dû renoncer ces derniers mois à accompagner François Hollande dans ses déplacements à l'étranger. Il avait malgré tout tenu à rester à son poste et à continuer à œuvrer pour la diplomatie française, tout en déléguant une partie de ses attributions à Jacques Audibert, l'ancien directeur des affaires politiques au Quai d'Orsay et spécialiste du dossier nucléaire iranien. Ce dernier a rejoint en mai la cellule diplomatique de l'Élysée en qualité de conseiller G7 et G8 du président, chargé des questions multilatérales. Il devrait logiquement prendre la succession de Paul Jean-Ortiz.

Une longue carrière en Asie

Passionné par la civilisation chinoise, dont il était un des meilleurs connaisseurs au Quai d'Orsay, bilingue en mandarin, Paul Jean-Ortiz était licencié ès lettres (chinois) et diplômé de l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence (sud). Né le 19 mars 1957 à Casablanca, au Maroc, ce fils de républicain espagnol avait passé l'essentiel de sa carrière en Asie. Il avait notamment séjourné plusieurs fois à Pékin, ainsi qu'à Canton et à Hanoï, avant de prendre la direction Asie-Océanie au Quai d'Orsay en 2009. C'est lui notamment qui avait œuvré dans l'ombre en 1989 à l'accueil de dissidents chinois en France après les événements de la place Tiananmen, comme il le confessait en avril dernier au Journal du dimanche . Une opération baptisée Yellow Bird et restée très discrète jusqu'à aujourd'hui.

Ce pilier du ministère des Affaires étrangères avait également travaillé au cabinet d'Hubert Védrine de 1997 à 2000, sous le gouvernement de Lionel Jospin. Lorsqu'il avait été nommé «sherpa» du chef de l'État le 15 mai 2012 pour remplacer celui de Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac, Jean-David Levitte, personne ne l'attendait à ce poste clé. Selon le JDD, son nom avait été soufflé par Jean-Claude Cousseran, un ancien du cabinet de Roland Dumas et de la DGSE, puis par Romain Nadal, actuel porte-parole du Quai d'Orsay. François Hollande l'avait rencontré discrètement avant son élection. Il avait apprécié son calme et sa connaissance des pays émergents.

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Bart De Wever, de son nom complet Bart Albert Liliane De Wever, est un homme politique belge né le 21 décembre 1970 à Mortsel, dans la province d'Anvers.

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Il est bourgmestre de la ville d'Anvers depuis janvier 2013, député au parlement flamand et président du parti politique N-VA. Bart De Wever naît le 21 décembre 1970 à Mortsel, une ville néerlandophone de Belgique située en Région flamande, dans la banlieue d'Anvers. Son père est cheminot, sa mère commerçante. Politiquement proche de la Volksunie, un parti soutenant le nationalisme flamand, il grandit dans un milieu qui défend fortement les revendications flamandes. Son grand-père avait été secrétaire du Vlaams Nationaal Verbond, un parti flamand d'extrême droite de l'entre-deux-guerres, reconnu parti unique par l'occupant nazi, et son père était un militant de la Volksunie.

Toutefois, lors d'une interview, Bart De Wever tempéra le passé de son grand-père en affirmant qu'il n'avait pas réalisé d'actes de collaboration. Alors qu'il a à peine trois ans, sa famille l'emmène à une manifestation en faveur de la scission de l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Son frère, Bruno De Wever, deviendra comme lui, un historien s'intéressant de près au nationalisme flamand. Durant son enfance, Bart De Wever habitait dans un appartement situé au-dessus des locaux du Vlaams Nationaal Jeugdverbond (mouvement de jeunesse indépendantiste flamand) dont ses parents étaient concierges, Bart De Wever en sera membre durant sa jeunesse.

Bart De Wever est titulaire d'une licence d'histoire et d'une agrégation pour l'enseignement secondaire supérieur à la Katholieke Universiteit Leuven. Durant ses années d'études, il est membre du Liberaal Vlaams Studentenverbond (Fédération des étudiants libéraux flamand), et des sections d'Anvers et de Louvain du Katholiek Vlaams Hoogstudentenverbond (KVHV, Union des étudiants catholiques flamands, 1991-1994). En 1996, il est élu membre du conseil communal de la ville de Berchem. Il est également assistant en histoire à la KUL. Il y participe, en tant que collaborateur scientifique, à l’élaboration de la Nouvelle Encyclopédie du Mouvement flamand. Il prépare un doctorat dont le sujet de thèse est « Le Mouvement nationaliste flamand de l'après-guerre ». Il abandonne finalement cette thèse de doctorat pour se consacrer entièrement à la politique.

En 2001, Bart de Wever fonde, avec Geert Bourgeois, la Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA). Ce parti naît de l'éclatement de la Volksunie, parti nationaliste flamand qui a fait plusieurs fois partie du gouvernement belge. Comme la Volksunie, la N-VA défend les intérêts de la Flandre et souhaite son indépendance. Son parti a alors relativement peu de poids dans le paysage politique belge. Lors des élections législatives fédérales belges de 2003, Bart de Wever se présente en tant que tête de liste à Anvers. Il n'est pas élu et la N-VA n'obtient qu'un seul siège sur 150 à la chambre des représentants. Celui-ci revient à Geert Bourgeois, le président du parti. Le Vlaams Blok, parti nationaliste flamand d'extrême droite, gagne de son côté 18 sièges de députés. En 2004, la N-VA fait alliance avec le CD&V, une des formations politiques les plus importantes du pays. Les deux partis forment un cartel et présentent une liste commune aux élections régionales de 2004. Le cartel CD&V-N-VA remporte ces élections et devient la formation dominante du gouvernement de la région flamande. Yves Leterme, du CD&V, en est le président. La N-VA obtient, avec Geert Bourgeois, le ministère flamand des Affaires administratives, de la Politique extérieure, des Médias et du Tourisme. Bart de Wever est lui élu député au parlement flamand. Cette même année, il devient président de la Nieuw-Vlaamse Alliantie.

Le 6 janvier 2005, il attire l'attention du grand public en menant un convoi de 12 camionnettes dans le sud du pays. C'est le nombre de véhicules qui serait, selon son parti, nécessaire pour transporter, en coupures de 50 euros, l'argent versé chaque année par la région flamande aux régions wallonne et bruxelloise. Il fait symboliquement verser ce faux chargement au pied de l'ascenseur à bateaux de Strépy-Thieu, situé en région wallonne. Bart de Wever veut dénoncer par là les transferts financiers, qu'il estime trop élevés, de la Flandre vers la Wallonie. Il s'en expliquera plus tard : « C'était une action très extrême et, allez, pas très fine, admet Bart De Wever. Je voulais signifier que la Flandre est prête à une solidarité efficace, mais pas à des transferts sans fin et sans conditions. ». Aux élections communales de décembre 2006, il est élu au conseil communal de la ville d'Anvers, pour un mandat allant de 2007 à 2012.

Aux élections législatives de juin 2007, Bart de Wever figure en deuxième position sur la liste du cartel CD&V-NVA menée par Inge Vervotte dans l'arrondissement d'Anvers. Il est élu député fédéral avec 41 962 voix. Le cartel CD&V-N-VA devient le groupe le plus important à la Chambre des Représentants de Belgique, avec 30 députés, dont 5 de la N-VA. Bart de Wever participe dès lors, aux côtés d'Yves Leterme, chef de file du Cd&V, aux discussions avec les autres partis pour former un nouveau gouvernement. C'est une période de crise politique, les responsables des partis peinant à s'entendre sur un projet de gouvernement et surtout une réforme de l'État fédéral. En août 2007, alors qu'il se rend à la table des négociations, Bart De Wever, déclare franchement que le piétinement des débats sert la cause de son parti : « C'est une bonne période pour moi ». En décembre 2007, Au bout de 192 jours de tergiversations, un gouvernement de transition (Verhofstadt III) est constitué pendant que les débats de fond continuent entre les chefs des partis.

Les négociations aboutissent finalement en mars 2008, à la formation du Gouvernement Leterme I, composé de cinq partis. La N-VA refuse de participer à ce gouvernement mais vote cependant la confiance. Tout en restant l'allié du Cd&V, Bart de Wever regrette le peu d'engagements concrets des partis en vue d'une réforme de l'État : « Nous avons promis à nos électeurs que nous n'entrerons pas dans un gouvernement sans avoir la certitude qu'il y aurait une importante réforme de l'État. On sait bien qu'on ne réalisera pas tout notre programme. Mais il faut des avancées sur la régionalisation des leviers socio-économiques : le marché du travail, fiscalité, etc. Ce sera aussi bénéfique pour la Wallonie. ». Durant toute cette période, la fermeté de Bart de Wever sur la question de la réforme de l'État et sa défense des intérêts communautaires séduisent de nombreux Flamands et augmentent le potentiel électoral de son parti.

Pour faire avancer la réforme de l'état, le premier ministre Yves Leterme propose de dialoguer de communauté à communauté. Sa stratégie est jugée trop laxiste par certains membres de son parti, le Cd&V, et par la N-VA. À la mi-août, Bart de Wever juge ainsi que le résultat des discussions sur la restructuration de l'État sont très insatisfaisants : « (...) il n'y avait rien comme résultat de négociation. Transferts de compétences : anecdotiques. Loi de financement : juste pour transférer de l'argent. Bruxelles-Hal-Vilvorde : on n'était nulle part ! ». Le chef du gouvernement présente au roi sa démission le 15 août 2008. Ce dernier la refuse et Yves Leterme reste au pouvoir. À la même période, plusieurs journaux annoncent qu'il est sous la protection de la police car il aurait reçu un flux croissant de menaces de mort émanant de francophones.

Le 21 septembre 2008, réunie en congrès à Gand, la N-VA décide de la scission du cartel qu'elle formait avec le CD&V et rejoint l'opposition. Bart de Wever reproche au Cd&V de ne pas tenir ses promesses électorales concernant la réforme de l'État et de faire trop de concessions aux françophones : « (...) On ne marche pas là-dedans : nous tenons nos promesses à nos électeurs. On ne pouvait que quitter le CD&V. ». Lors des élections régionales du 7 juin 2009, Bart de Wever est élu député du parlement flamand avec 123.155 voix, soit le 2e meilleur score en Flandre. La N-VA obtient 16 députés sur 124 et est le 5e parti de Flandre. Le parti forme une tripartite, avec les sociaux chrétiens du CD&V et les socialistes du Sp.a, pour diriger la Région flamande. Deux membres de la N-VA, Philippe Muyters et Geert Bourgeois sont nommés ministres dans ce gouvernement.

En 2009, Bart de Wever est candidat à un jeu télévisé, « Slimste mens ter wereld » (« l’homme le plus intelligent du monde ») sur la chaîne flamande VRT. Ce jeu remporte depuis des années un succès d'audience important en Flandre et a été élu plusieurs fois meilleure émission de détente. De Wever participe à une série d'émissions, allant jusqu'en finale. Ses prestations contribuent à sa popularité, les téléspectateurs étant séduit par sa franchise, son esprit et son sens de la répartie. Cette même année, il est élu homme de l’année au palmarès de la VRT. Fin avril 2010, le Gouvernement Leterme II échoue sur le dossier communautaire de Bruxelles-Hal-Vilvorde. L'Open VLD qui attendait une solution pour le 21 avril quitte la majorité ce qui entraîne la tenue d'élections fédérales anticipées.

Le 13 juin 2010, aux élections législatives fédérales belges, Bart de Wever est élu sénateur avec 785.776 voix de préférence, soit le meilleur résultat des hommes politiques flamands. La Nieuw-Vlaamse Alliantie, dont il est le président, devient le premier parti de Belgique avec 17,40 % des suffrages et 27 sièges sur 150 à la chambre des représentants. Son parti est ainsi un acteur central en vue de la formation d'une majorité parlementaire et d'un gouvernement de coalition. Le 17 juin 2010, Bart De Wever est donc nommé informateur par le Roi Albert II, c'est-à-dire chargé d'une mission d'information afin de voir comment et avec quels partis une coalition gouvernementale peut être négociée. Il doit notamment arriver à s'entendre avec le parti socialiste francophone (PS), qui a recueilli le plus de suffrages au sud du pays, alors qu'il préfèrerait traiter avec les libéraux (MR et Open VLD). Le 15 juin, il déclare : « Je pourrais vous donner une liste avec les points du programme du PS avec lesquels je ne suis pas d’accord si vous avez l’après-midi devant vous. Mais ça ne marche jamais comme cela : le fait que je ne suis pas d’accord avec un point ne signifie pas que je refuse d’en parler. ».

Au nord du pays, les partis flamands engagés dans les négociations ne veulent pas, contrairement à la N-VA, de la création d’un État républicain flamand. Mais, en général, ils approuvent les réformes à court terme demandées par la N-VA, comme le transfert des compétences fédérales vers les régions et communautés et une plus grande autonomie financière des entités fédérées. Bart de Wever et son parti bénéficient surtout du soutien du parti centriste flamand, le CD&V. Le 8 juillet, Bart de Wever rend son rapport au roi. Il voit des points de « convergences » entre les partis en présence, dont la N-VA et le PS, mais les trouve trop limités pour commencer à former un gouvernement. Le Roi attribue alors à Elio di Rupo, chef du parti socialiste francophone, une mission de pré-formation. Fin juillet, sept partis sont engagés dans ces négociations (NV-A ; PS et SP.A ; CD&V et CDH ; Ecolo et Groen). Pendant ce temps, le gouvernement démissionnaire d'Yves Leterme continue de gérer les affaires courantes.

Fin août, des tensions entre socialistes francophones et la N-VA se font jour sur la question de la régionalisation de l’impôt des personnes physiques et sur le statut de Bruxelles. Le 23 août la menace du séparatisme est clairement exprimée lors d'une altercation entre Bart de Wever et Laurette Onkelinx (PS). Le 3 septembre, la mission de préformation d'Elio di Rupo échoue. Des avancées sur la décentralisation des compétences fédérales vers les régions avaient pu être négociées. En revanche, « sur Bruxelles-Hal-Vilvorde et Bruxelles, les discussions n'ont pas pu aboutir » déclare Elio di Rupo. La N-VA et le CD&V ont marqué leurs désaccords sur ces deux dossiers (conciliation sur l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde et financement de la région bruxelloise). Pour les médias cette crise rappelle celle de 2007. Les éditorialistes sont sceptiques sur la possibilité de former rapidement un gouvernement. Des journalistes et hommes politiques francophones voient la séparation du pays comme une issue possible et envisagent qu'il faudra peut-être la négocier, en défendant notamment leurs droits sur Bruxelles. Charles Picqué (PS), ministre-président francophone de la Région bruxelloise déclare ainsi : « En aucun cas, il ne faut créer les conditions ou prendre l'initiative d'une scission du pays. Mais il serait irresponsable de ne pas se préparer à l'éventualité d'un divorce. ».

Du 4 septembre au 5 octobre, les présidents de la Chambre, André Flahaut (PS), et du Sénat, Danny Pieters (N-VA), sont chargés par le Roi d’une mission de médiation pour relancer les négociations. Le 4 octobre, Bart De Wever rompt les négociations et déclare qu'elles ont échoué. Il invite « tous les partis » à « remettre les compteurs à zéro », avec confiance, dans les débats sur la réforme de l’État et la formation d’un gouvernement. Les partis francophones concernés par les négociations (PS, Ecolo et CDH) estiment pourtant que l'opportunité se présentait de « transformer en profondeur la Belgique et d’accorder plus d’autonomie aux trois régions de notre pays ». De son côté, Bart de Wever déclare que les concessions faites par les francophones lors des discussions sont « des pas de nains de jardin » aux yeux des flamands. Des observateurs lisent aussi dans cette rupture la volonté du président de la N-VA de faire venir les partis libéraux à la table des négociations.

Le 8 octobre 2010, soit 117 jours après les dernières élections en Belgique, le Roi Albert II confie une mission de clarification de 10 jours à Bart de Wever sur les points difficiles, comme le statut de Bruxelles-Hal-Vilvorde, les transferts financiers vers les régions et l'attribution de nouvelles compétences aux entités fédérées. Le 17 octobre, ce dernier rend une note qui établit les concessions maximales que la N-VA est prête à faire. Ce rapport est jugé inacceptable, car trop peu consensuel, par les partis francophones. L'échec de cette tentative de clarification amène le roi à donner, le 21 octobre, une mission de conciliation au socialiste flamand Johan Vande Lanotte. Son but est de restaurer la confiance et de relancer, à terme, les discussions de fond entre les sept partis qui étaient impliqués dans les négociations. En cette période de crise politique, la popularité de Bart de Wever et celle de son parti restent très importantes en Flandre. D'après un sondage réalisé entre le 26 novembre et le 10 décembre 2010, Bart de Wever est de loin l'homme politique le plus apprécié et la N-VA obtiendrait trois pourcents de voix en plus en Région flamande en cas de nouvelles élections.

Le 12 décembre 2010, dans un entretien au magazine allemand Der Spiegel, Bart de Wever déplore que les Wallons s'opposent aux importantes réformes institutionnelles qu'il souhaite. Il déclare qu'« Il est chaque jour plus difficile de former un gouvernement fédéral. Si nous rentrons dans un tel gouvernement, nous courons le risque de perdre les prochaines élections. Nous avons été élus parce que nous prônons des réformes radicales et parce que les électeurs nous font confiance pour ne pas capituler après 6 mois de négociations. ». Pour Paul De Grauwe, professeur d’économie à la KUL, « la N-VA ne veut pas d’accord. C’est le fond du problème. Ce parti paralyse l’activité politique, il vise les élections, il ne veut pas souscrire à un compromis. ». D'après le politologue Carl Devos, les hommes politiques qui participent aux négociations ne croient plus à un accord et envisagent la tenue de nouvelles élections. Le 22 décembre, Bart de Wever se dit épuisé physiquement et mentalement par les discussions et déclare son incertitude : « J’ignore ce que seront les conséquences d’un échec. Cela me hérisse. J’aime m’appuyer sur ma connaissance du passé pour décrypter l’avenir. Mais maintenant ? Je ne vois pas. ».

Le 25 décembre 2010, cette crise devient la plus longue de l'histoire politique belge avec 195 jours sans gouvernement. Le conciliateur Johan Vande Lanotte doit rendre, le 3 janvier 2011, le rapport qui permettra peut-être la reprise des négociations. L'endettement de l'État étant important, l'agence Standard & Poor's menace d'abaisser la note du pays si un nouveau gouvernement n'est pas rapidement formé. Fin décembre, Bart de Wever est élu homme de l'année par les quotidiens du Groupe Sud Presse et par un jury du journal Le Soir. Le 3 janvier 2011, après 10 semaines de discussions avec les différents hommes politiques, Johan Vande Lanotte transmet aux partis une note détaillées de soixante pages jetant les bases de nouvelles négociations. Sept partis PS, SP.A, Ecolo, Groen et CDH accueillent favorablement cette synthèse. Mais le 5 janvier, le CD&V réclame des adaptations de cette note et la N-VA de Bart de Wever dit avoir des «  réserves fondementales » à formuler. Ces deux partis n'envisagent donc pas de reprise immédiate des négociations. Bart de Wever ne commente pas cette décision. Le soir même, est diffusé le jeu télévisé « Slimste mens ter wereld » (« l’homme le plus intelligent du monde ») auquel participe Bart de Wever. La plupart des éditorialistes dénoncent ce refus de revenir à la table des négociations. Le 6 janvier, constatant que deux partis ne veulent pas négocier sur base de la note qui leur a été envoyée et estimant qu'« Il n’y a pas une volonté suffisante de continuer les négociations », Johan Vande Lanotte présente sa démission au roi. Ce dernier se donne jusqu'au 10 janvier pour l'accepter ou non.

Interrogé sur ces « remarques fondamentales » que son parti voudrait faire, Bart de Wever déclare « Je pense que nos remarques sont inacceptables pour les francophones et que les remarques des francophones sont inacceptables pour nous. Et si après six mois on en est à ce point, il est temps de faire des conclusions. ». Jan Jambon, chef de groupe N-VA à la chambre demande que le dialogue entre Bart de Wever et Elio du Rupo reprenne avec pour base de négociation la note que Bart de Wever avait proposée en octobre, à la fin de sa mission de clarification. Dans les jours qui suivent, le CD&V revient en partie sur sa position et manifeste plus de confiance dans la mission du conciliateur. La pression des médias et des milieux économiques se fait aussi plus importante pour qu'un gouvernement soit mis en place et donne un gage de stabilité aux investiseurs. La N-VA se dit prête à abandonner des revendications sur certains champs de compétences mais veut aussi des concessions plus importantes sur des domaines plus précis comme l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde et la politique socio-économique.

Le 11 janvier, le roi demande à Johan Vande Lanotte de poursuivre sa mission avec pour interlocuteurs principaux les deux présidents des partis vainqueurs des élections de juin, Elio di Rupo et Bart de Wever. Pour Bart de Wever, cette nouvelle phase de négociation ne peut s'éterniser : « S’il n’y a pas rapidement des avancées, cela n’a pour lui pas de sens de continuer. Soit, on enregistre des avancées. Soit, il faut honnêtement constater que cela ne va pas et cela n’ira jamais. ». Le 26 janvier, Johan Vande Lanotte remet à nouveau sa démission au roi, déclarant qu'« Il n'a pas été possible de ramener les 7 partis autour de la table des négociations ». Sa démission est acceptée par Albert II qui procède ensuite à de nouvelles consultations.

Le 2 février, le roi demande, en raison de la longueur de la crise, à Yves Leterme, toujours premier ministre du Gouvernement d'affaires courantes, d'établir un budget pour 2011. Bien que les compétences de ce gouvernement soient en théorie réduites depuis les élections de juin 2010, le roi l'appelle à prendre plus de mesures sur le plan économique, social, financier et structurel. Parallèlement, Albert II confie au libéral francophone Didier Reynders (MR) une mission d'information sur les possibilités d’arriver à un accord institutionnel. À la suite de leurs défaites aux élections, les libéraux étaient jusque là absents des discussions. Bart de Wever estime alors que des points d'entente sont envisageables avec le MR, notamment dans le domaine socio-économique et sur le projet d'un État plus confédéral. Mais il est aussi sceptique sur l'issue favorable de négociations sur Bruxelles-Hal-Vilvorde avec les libéraux francophones. Le 2 mars, Didier Reynders ayant remis son rapport au roi, une mission de médiation est cette fois confié à Wouter Beke, le président du CD&V. Ce parti s'étant montré jusque là assez proche de la N-VA sur la question du fédéralisme, Bart de Wever souhaite qu'il ne s'en désolidarise pas maintenant qu'il est au centre des négociations.

Le 5 mars, la N-VA estime qu'un accord doit être conclu pour fin avril, sans quoi, elle quittera la table des négociations. Cet ultimatum est lié à la date de finalisation du budget qui, selon la N-VA, ne peut être fait par le gouvernement en affaire courante. Bart de Wever déplore ainsi que son parti ne puisse contribuer à l'élaboration du nouveau budget : « Nous sommes coincés dans ces affaires courantes qui sont devenues de plein exercice. Cette situation n'est pas tenable pour nous. On ne peut pas tout faire en affaires courantes ». Ce à quoi le premier ministre Yves Leterme (Cd&V) répond le 24 mars : « Le problème, ce ne sont pas les affaires courantes. Le problème c'est que Bart De Wever a jusqu'à présent échoué ». Six ministres et secrétaires d'État CD&V du gouvernement d'affaire courante appuient cette position : « A ceux qui critiquent le gouvernement en affaires courantes, nous répondons clairement et simplement : composez un nouveau. En ce qui nous concerne, le plus vite sera le mieux. ». Par ailleurs, le 18 mars 2011, Bart de Wever est reçu officiellement à Londres par le 1er ministre David Cameron, marque de reconnaissance qui surprend les observateurs et avive les tensions avec le Cd&V. Le lendemain, il est réélu à la présidence de la N-Va. Selon les sondages, sa popularité, déjà très élevée, augmente encore en Flandre.

Le 12 mai 2011, Wouter Beke a terminé sa mission de médiation. Quatre jours plus tard, Elio Di Rupo est désigné formateur du nouveau gouvernement par le roi. L'objectif visé par Bart De Wever pour les élections communales et provinciales d'octobre 2012 était double :
donner un ancrage local à son parti;
faire de ces élections un test national en vue des élections législatives de 2014.
Le 14 octobre 2012, la N-VA obtient un succès dans plusieurs grandes villes flamandes : 22,7 % à Ostende, 19,79 % à Bruges, 17 % à Gand, 16,3 % à Courtrai...). À Anvers, Bart De Wever remporte largement les élections communales avec 37,68 % des voix contre 28,62 % pour la liste de cartel sp.a-CD&V emmenée par le bourgmestre socialiste Patrick Janssens. Cette victoire à Anvers est acquise grâce à un report massif des voix des électeurs du parti d'extrême droite flamand Vlaams Belang qui chute à Anvers de 33,51 % à 10,18 %. Après la victoire de son parti à Anvers et dans de nombreuses communes de la Région flamande, Bart De Wever appelle le premier ministre Elio Di Rupo et les partis politiques francophones à préparer une réforme ouvrant la voie à une Belgique confédérale : « C'est un dimanche jaune et noir! » s'est-il exclamé, « un point de non-retour dans l'histoire, la plus grande victoire électorale depuis la seconde guerre mondiale ». « Les Flamands ont fait le choix du changement », a-t-il ajouté, lançant un appel au premier ministre Di Rupo et aux partis francophones: « Préparez avec nous la réforme confédérale. Prenez vos responsabilités! ».

Le 9 décembre, après de deux mois de négociations, Bart De Wever annonce enfin avoir formé une majorité à Anvers avec le CD&V et l'OpenVLD, renvoyant les socialistes dans l'opposition communale après plusieurs décennies de pouvoir. Selon le politologue flamand Dave Sinardet, de la VUB, on ne peut pas vraiment dire que la N-VA a progressé depuis 2010, la comparaison entre les élections législatives de 2010 et les élections provinciales de 2012 montrant que la N-VA progresse à peine de 1 % alors que le CD&V monte de 4 % et l'Open VLD de presque 1 %. Selon lui, les élections provinciales se prêtent mieux que les communales à une comparaison avec les élections législatives de 2010 parce que tous les partis s'y présentent sous leur propre nom (alors qu'il y a énormément de listes de cartel et de listes du bourgmestre aux communales) et, par ailleurs, on peut penser que l'électeur vote généralement peu pour un enjeu purement provincial car il est peu au courant des enjeux provinciaux. Sinardet reconnaît bien entendu par ailleurs que le fait que la N-VA puisse s'ancrer dans les communes est une grande victoire, et Anvers symbolique.

Après la victoire de Bart De Wever à Anvers, le parti d'extrême droite flamand Vlaams Belang, laminé, offre ses services à la N-VA pour monter une coalition, son chef Filip Dewinter déclarant : « Le Vlaams Belang a semé pendant des décennies afin que la N-VA et Bart De Wever puissent maintenant moissonner ». Ce qui n'empêche pas la section de Bruxelles du Vlaams Belang de dénoncer le 15 octobre (en français) sur son site le « Frankenstein politico-médiatique NVA, produit sponsorisé par le régime, bricolé pour servir de caisse de résonance d’une partie du patronat flamand et pour réduire l’électorat du Vlaams Belang » avec un programme qui « est sur les questions de la sécurité et de l’immigration un copié-collé de celui du Vlaams Belang ». Dans une interview accordée à une radio publique des Pays-Bas, le bourgmestre socialiste de Gand, Daniël Termont (qui, avec les 45 % de sa liste de cartel sp.a-Groen, réalise un score supérieur à celui de De Wever à Anvers et de très loin supérieur aux 17 % de la N-VA à Gand) estime que le style et le langage de Bart De Wever présentent « beaucoup de similitudes avec l'extrême droite ».

Rappelant que De Wever a attiré beaucoup d’électeurs du parti d'extrême droite Vlaams Belang, Termont voit dans son discours du 14 octobre « un langage digne des années trente ». Le 31 octobre, Paul Magnette estime sur son blog : « Ce qui a frappé les esprits en Wallonie et à Bruxelles, ce soir-là, c'est la brutale métamorphose d'un homme ». Il y trouve des « relents inquiétants ». « La métamorphose physique du leader nationaliste est aussi une métamorphose politique: sa gourmandise, son humour et sa bonhomie semblent avoir disparu pour ne plus laisser subsister, sans fard, que l'ambition de pouvoir, et un discours nationaliste et conservateur teinté d'une agressivité qu'on ne lui avait pas connue jusqu'alors ». La Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA), le parti de Bart de Wever, souhaite l'indépendance de la Flandre, négociée dans le cadre européen23. Mais c'est aussi un parti qui pourrait peut-être participer à une coalition gouvernementale à la tête de l'État belge.

Si l'indépendance de la Flandre est le point no 1 du programme de la N-VA, Bart De Wever esquive souvent ce point car il risquerait de perdre des électeurs plus modérés. Pour le politologue anversois Dave Sinardet : « Bart De Wever ne tient plus un discours nationaliste traditionnel, qui demande l’autonomie au nom de l’existence d’une nation flamande. Lui ne parle presque jamais d’identité flamande ; son argument est plutôt que la Belgique ne fonctionne plus, qu’il y a des points de vue différents.» (...) « Il donne l’impression de livrer une analyse objective, comme un politologue ». Bart de Wever a plusieurs fois tenu cette position, présentant la disparition du pays comme une issue logique qui va se réaliser progressivement : « (...) on ne peut que constater le dédoublement de la nation belge. Les partis politiques sont scindés, le réseau belge s'évapore. (...) C'est une évolution à long terme. Et je ne vois pas pourquoi cela s'arrêterait. Ce n'est pas une circonscription fédérale qui pourrait changer le cours de l'histoire. Mais il y a beaucoup de problèmes comme le statut de Bruxelles. Je suis un conservateur. Pas un révolutionnaire. Et cela dépend aussi beaucoup de l'évolution de l'Europe. Pour moi d'ailleurs, la Belgique est déjà un niveau supranational. Un niveau national demande une démocratie avec une certaine homogénéité. La Belgique n'est qu'une conférence diplomatique permanente entre deux pays.(...) Je pense que l'évolution va provoquer une évaporation de la Belgique. On n'est pas au Kosovo ni au xixe siècle. On est membre de l'Union européenne qui, aujourd'hui, décide de 60 pc de nos lois.» (mars 2008).

En juin 2010, en pleine campagne électorale, il précise sa stratégie : «Mon objectif est que la Belgique disparaisse sans que personne ne s'en aperçoive. Avec la Flandre et la Wallonie, nous avons déjà deux États qui fonctionnent avec chacun son Parlement et son gouvernement. À Bruxelles, le Premier ministre ne préside plus qu'une vaine conférence diplomatique. Il faut laisser le processus aller jusqu'à son terme.» (juin 2010). Alors que la N-VA devient lors des élections belges du 13 juin 2010, le premier de parti de Belgique avec 17,40 % des voix, Bart de Wever se veut toutefois rassurant en ne revendiquant pas, dans l'immédiat, l'indépendance de la Flandre. Cependant, il n'exclut pas que la Belgique disparaisse un jour et que le pouvoir revienne à ses régions et à l'Union européenne. Le 30 novembre 2010, dans une conférence au cercle de Wallonie, il se présente à nouveau comme un conservateur et dit ne pas vraiment souhaiter la fin de la Belgique : « On veut conserver l'armée et la monnaie et il y a beaucoup de prospérité à défendre en Belgique ». Il rappelle que son parti n'est pas pour une révolution mais « pour une évolution en douceur des pouvoirs de la Belgique fédérale vers les régions et l'Europe. ».

Le 12 décembre 2010, dans une interview au journal allemand Der Spiegel, il affirme que la Belgique va disparaître et que « l'État belge n'a pas d'avenir » tout en avançant qu'il ne travaille pas lui-même à la fin immédiate de la Belgique. Pour l'heure, il revendique, au nom des flamands, plus de compétences régionales. La justice, les impôts et la politique sociale en région flamande devraient être gérées directement par les flamands eux-mêmes. Quant à la politique étrangère belge, elle devrait se fondre dans celle de l'Union Européenne. Bart de Wever lie ces réformes et leur impact économique avec la viabilité de l'État belge. Le fait qu'elles n'aboutissent pas, en raison, d'après lui, du blocage des négociations par les partis du sud du pays, le pousse à dire « que la Belgique ne fonctionne plus ! », qu'elle est « une nation qui a échoué. » ou encore qu'elle est devenue « le malade de l’Europe ».

Inquiet de la progression du parti de Bart De Wever, le parti d'extrême droite Vlaams Belang a essayé de le mettre en difficulté en publiant sur le site web de Filip Dewinter une photo datant de 1996 et le représentant aux côtés de Jean-Marie Le Pen du parti d'extrême droite français Front national, prise à l’occasion d’une conférence organisée par le Vlaams-Nationale Debatclub à Anvers, un club qui avait comme objectif l’unité des forces d’extrême droite en Europe. De Wever s’est défendu d’avoir un quelconque lien avec l’extrême droite, mais certains mettent en doute la sincérité de ses explications. Le 5 mai 2007, Bart De Wever assiste à Anvers à l’enterrement de Karel Dillen, le fondateur du Vlaams Blok, figure emblématique de l’extrême droite flamande et auteur de la traduction en néerlandais du premier livre négationniste.

Fin octobre 2007, De Wever a qualifié de gratuites les excuses présentées par Patrick Janssens après plus de soixante ans à la communauté juive. À la suite de recherches historiques récentes, il était apparu que l’administration de la ville d’Anvers et le corps de police communale avaient été responsables, au cours de la Seconde Guerre mondiale, de négligence coupable et de collaboration avec l’occupant allemand dans la recherche et l’arrestation de juifs anversois. La position de De Wever, suscita beaucoup de critiques et créa des polémiques dans le monde politique des deux côtés de la frontière linguistisque, à la suite desquelles il présenta ses excuses aux représentants de la communauté juive, ce qui n'empêcha pas certains commentateurs de considérer qu'il frôlait le négationnisme. Dans une lettre ouverte, il s’exprima sur son erreur d’appréciation : « La communication politique ne supporte pas la nuance, la communication scientifique se nourrit de nuances ». Le 27 février 2011 De Wever assiste à la 74e édition de la Fête du Chant National Flamand (Vlaams Nationaal Zangfeest) à Anvers en compagnie de cinq mille nationalistes flamands dont des élus de la N-VA et des membres du parti d’extrême droite Vlaams Belang. Ils y fêtaient cette année les 50 ans d'existence des jeunesses flamandes du Vlaams Nationaal Jeugdverbond (Alliance de la jeunesse nationale flamande), qui regroupe les jeunesses flamandes d’extrême droite.

Le président de la N-VA ayant évoqué la "wallonisation" de l'économie belge le dimanche 28 octobre 2012 sur la VRT, il s'attire les foudres d'un ancien syndicaliste flamand à la SNCB, Jos Digneffe, qui voit dans son propos un caractère raciste. Estimant que « cela avait assez duré », le syndicaliste flamand à la pension s'interroge : selon « qui d'autre que Bart De Wever la Wallonie est-elle responsable de la fermeture de Ford? ». « Notre économie se wallonise » selon « cette espèce de semeur de haine », rapporte-t-il avant de conclure qu'« un grand leader mû par des principes racistes (anti-Wallons) s'est levé. Les Wallons d'aujourd'hui semblent être les Juifs d'hier ». Le 3 février 2013, Bart De Wever provoque une polémique en interdisant aux fonctionnaires de la commune d'Anvers d'arborer au guichet un T-shirt affichant leur homosexualité : "Je ne veux pas qu'une personne portant un T-shirt arc-en-ciel soit assise à un guichet. Parce qu'un homosexuel indique clairement, par cette symbolique, à quelle obédience il appartient".

Sa déclaration suscite de nombreuses réactions dans le monde politique, à commencer par celle du secrétaire d'état à la Région Bruxelloise Bruno De Lille qui ironise : "Est-ce que les t-shirt jaune, bleu, rouge... sont aussi interdits ? Ils renvoient à la politique. Une solution : nu derrière le guichet ?". Le président du CD&V (parti social-chrétien flamand) Wouter Beke écrit quant à lui : "L'orientation n'est pas un choix idéologique comme la religion ou la politique. C'est juste ce que je suis. Je suis hétéro. Un autre homo. Respect". Cette déclaration suscite également la désapprobation de Bruno Tobback, président du parti socialiste flamand sp.a, d'Alexander De Croo, ministre fédéral et ancien président du parti libéral flamand Open VLD et même d'Alex Polis, président de la section anversoise de l'Open VLD et, à ce titre, partenaire de majorité communale de Bart De Wever. Un pastiche de Bart De Wever apparaît en 2012 dans le roman de politique-fiction Bart chez les Flamands de Frank Andriat, roman dont l'action se déroule en 2030, quatorze ans après la scission de la Belgique, et implique le dirigeant nationaliste wallon imaginaire Bart Lecoq, chef du parti nationaliste wallon NWA (Nouvelle Wallonie).

Volksunie

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La Volksunie était un parti politique belge fondé le 14 décembre 1954 comme successeur de la Christelijke Vlaamse Volksunie, un cartel électoral de nationalistes flamands qui avait obtenu un député aux élections du 11 avril 1954.

Vic Anciaux (midden) en Hugo Schiltz (rechts) op een verkiezingscongres van de Volksunie in november 1981

Vic Anciaux (midden) en Hugo Schiltz (rechts) op een verkiezingscongres van de Volksunie in november 1981

Le parti connaît une rapide ascension, comptant 5 députés et 2 sénateurs en 1961, 12 députés en 1965, 21 députés et 19 sénateurs dix ans plus tard. Unissant des courants de pensée très divers autour du nationalisme flamand, il se range dans les années 1970 au concept de fédéralisme, laissant momentanément de côté le rêve d'un État flamand indépendant et participant même à plusieurs gouvernements de l'état fédéral : le Gouvernement Tindemans IV en 1977, le Gouvernement Vanden Boeynants II en 1978 et le Gouvernement Martens VIII de 1988 à 1991.

Une scission de l'extrême droite du parti aboutit en 1977 à la création du Vlaamse Volkspartij de Lode Claes, qui s'unit l'année suivante au Vlaams Nationale Partij de Karel Dillen (qui avait quitté la VU dès 1971 pour protester contre le virage à gauche du parti) pour former le Vlaams Blok ("bloc flamand"), devenu en 2004 Vlaams Belang ("intérêt flamand"). Dans le Gouvernement Martens VIII (1988 à 1991), la Volksunie participe aux révisions de la constitution qui vont mener le pays vers le fédéralisme.

Les divergences profondes quant à la stratégie à suivre dans le cadre de la recomposition du paysage politique flamand dans les années 2000 finissent par faire imploser le parti en 2001, certains parlementaires rejoignant d'autres partis, de droite (VLD, CD&V), ou de gauche (Agalev), d'autres se regroupant au sein de deux nouveaux partis, la Nieuw-Vlaamse alliantie (regroupant la majorité des membres, et héritier des infrastructures du parti) et Spirit, ce dernier étant issu de l'aile gauche. Aux élections régionales et européennes de 2004, la N-VA se présente en cartel électoral avec les chrétiens-démocrates du CD&V tandis que Spirit en forme un avec les socialistes du SP.A.

Vlaamse Concentratie

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La Vlaamse Concentratie (Concentration flamande) est, en Belgique, un ancien parti politique nationaliste flamand créée en 1949 et dissous en 1954 pour donner naissance a la Volksunie. Le nom du parti était issu de l’appellation de l’accord entre la Ligue nationale flamande (VNV) d’avant guerre et le parti catholique.

Vlaamse Concentratie

La Concentration flamande a été fondée le 14 mai 1949 par Hector De Bruyne et d'autres personnalités issues du mouvement nationaliste flamand et du négationnisme de l'Holocauste. On retrouvera parmi les membres de ce nouveau parti, notamment Karel Dillen, qui deviendra par la suite président du Vlaams Blok puis du Vlaams Belang, et Bob Maes, fondateur de la VMO. La Concentration flamande était le premier parti politique nationaliste flamand qui a vu le jour après la fin de la Seconde Guerre mondiale succédant ainsi aux partis nationalistes de l'Entre-deux-guerres : les Frontpartij (parti du front) et Vlaams Nationaal Verbond (Ligue nationale flamande). Elle a également été le premier parti a prôner l'amnistie des collaborateurs nazis en Flandre. Par conséquent, la Vlaamse Concentratie et, plus tard la Volksunie, étaient à cetle époque considérée comme une réminiscence du nazisme et des courants politiques similaires de l’Ordre nouveau. 

Lors des élections du 26 Juin 1949 la Concentration flamande et les listes apparentées ont recueilli 103 896 votes4, un nombre insuffisant pour obtenir un siège. Lors du suffrage suivant en 1950, la concentration flamande ne participera pas aux élections en raison de querelles internes qui seront aplanies lors des élections de 1954. Cette année-là, un accord électoral est établi entre les nationalistes flamands et les représentants du Boerenfront, littéralement le Front paysan (un groupe d'agriculteurs créé en 1937 sur base de mécontentements dus à l'augmentation des prix dont l'alliance avec la Concentration flamande l'isolera sur le plan politique) et la classe moyenne, qui se sont unis dans un parti spécialement créé pour l'occasion la Christelijke Vlaamse Volksunie (Union Chrétienne du peuple flamand). Toujours en 1954, la Christelijke Vlaamse Volksunie se mue en Volksunie, un nouveau parti qui entend incarner les revendications du mouvement flamand. La plupart des membres de la Concentration flamand sont devenus membres de ce nouveau parti qui perdurera jusqu'en 2001. La Volksunie donnera naissance au Vlaams Block/Belang et la N-VA notamment.

Zarif Mohammad Javad

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Mohammad Javad Zarif, né le 7 janvier 1960, est un diplomate et homme politique iranien. En 2013, il est nommé ministre des Affaires étrangères.

Zarif Mohammad Javad

Mohammad Javad Zarif est le fils d’un marchand de textile. Il vit aux États-Unis à partir de 1976. Il étudie les relations internationales à l'université d'État de San Francisco et obtient un doctorat en droit international de l'université de Denver. S'il s'imprègne de la culture américaine, chose rare parmi les diplomates iraniens, il ne boit toutefois pas d'alcool et ne sert pas la main aux femmes. Il déclare ainsi dans ses mémoires, publiés en 2013 (Monsieur l'Ambassadeur) : « Je ne me suis jamais vraiment intégré à la société américaine ». Opposé au Chah, il soutient la révolution iranienne et débute sa carrière diplomatique en intégrant le consulat iranien à San Francisco.

En 1982, il se rend à l'ambassade d'Iran en Syrie pour travailler sur le sujet de la libération des otages américains au Liban. Il prend part à la rédaction de la résolution 598 du conseil de sécurité de l'ONU, votée en 1987 afin de mettre un terme à la guerre Iran-Irak. En 2001, il coopère avec les États-Unis pour la mise en place du gouvernement dirigé par Hamid Karzai en Afghanistan1. En 2002, il retourne aux États-Unis pour diriger la mission iranienne auprès de l'organisation des Nations unies. Il est démis de ses fonctions en 2007 par le président Mahmoud Ahmadinejad.

En 2013, après l'élection d'Hassan Rohani à la présidence, il est nommé ministre des Affaires étrangères. Chose inédite dans l'histoire du pays, il chapeaute en même temps les négociations ayant trait à la question nucléaire et qui ont repris en octobre de la même année, à Genève (Suisse). Il bénéficie, comme le nouveau chef d'État, d'un a priori favorable en Occident par rapport au gouvernement précédent de Mahmoud Ahmadinehad, jugé jusqu'au-boutiste, mais si les observateurs relèvent chez Zarif une certaine méfiance à l'égard de l'Occident ; il déclare à cet égard : « Tant que les Américains refuseront de nous traiter d'égal à égal, la confiance aura du mal à se rétablir ». Il parle couramment l'anglais.

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