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Chea Nuon

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Responsable militaire au début des années 1970, il devient, en 1975, le numéro deux du comité central du parti communiste du Kampuchéa. Il remplacera brièvement Pol Pot au poste de premier ministre lorsque celui-ci devra s'éloigner du pouvoir à l'automne 1976 pour raison de santé. Il deviendra par la suite président de l'assemblée nationale.

Chea Nuon

Même s'il est moins connu en occident que les autres accusés des chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens chargées de juger les crimes khmers rouges, il est néanmoins considéré comme l'idéologue du régime et le second dans sa hiérarchie, juste derrière Pol Pot mais devant Ieng Sary. De son vrai nom Long Bunruot et d'origine sino-khmère, il est né le 7 juillet 1926 dans le village de Voat Kor, une localité de la province de Battambang. Dans les années 1940, alors que sa province avait été annexée par la Thaïlande, alliée du Japon, il partit étudier à l'université Thammasat de Bangkok et était employé à temps partiel, de 1945 à 1948, au ministère thaï des affaires étrangères. C'est là qu'il débuta ses activités politiques, au parti communiste thaïlandais.

De retour au Cambodge en 1949, il rejoint dans la région de Samlaut les maquisards du parti communiste indochinois et, en 1951, il participe à la création du Parti révolutionnaire du peuple khmer (PRPK). Entre 1952 et 1954, il suit une formation dans les maquis du Nord Vietnam. Après les accords de Genève, il retourne au Cambodge et, sous la couverture d'un homme d'affaires, il travaille au département de la propagande du PRPK. En septembre 1960, il fut élu secrétaire général adjoint du PRPK qui est renommé parti des travailleurs du Kampuchea, à son tour rebaptisé en 1966 parti communiste du Kampuchea. Entre 1970 et 1975, Nuon Chea sera Vice-Président du Haut Commandement Militaire des Forces Armées Populaires de Libération Nationale du Kampuchéa (FAPLNK) ainsi que chef de la direction politique de l’armée. Le 17 avril 1975, les Khmers rouges s'emparent du pouvoir à Phnom Penh et exercent leur contrôle sur l'ensemble du pays. Une de ses premières actions sera alors d’aller voir un de ses cousins alors à moitié paralysé, l’attire hors de chez lui avec la promesse d’être nommé « père de la révolution » et le fait mettre à mort.

Le 9 octobre 1975, Nuon Chea devient « Frère numéro 2 » au Comité permanent du Comité Central, chargé du travail, du bien-être social, de la culture, de la propagande et de l’éducation formelle (ou du travail de conscience). De 1976 à 1979, il est le Président de l’Assemblée du Kampuchéa démocratique. Il assure également par intérim, durant un mois, les fonctions de Premier Ministre, Pol Pot ayant temporairement renoncé à ce poste. Chef de la sécurité du régime, Nuon Chea est considéré comme l’idéologue des Khmers rouges et un personnage clef de la révolution. Même s'il récuse l'affirmation Nuon Chea aurait été responsable des questions de sécurité et à ce titre des purges des « ennemis de l'intérieur » et notamment du centre d'« interrogatoire » de Tuol Sleng.

C’était l’homme le plus puissant après Pol Pot et à la mort de celui-ci, il est devenu le plus haut responsable du régime encore en vie. À la chute du régime, en 1979, il s'enfuit en compagnie de Pol Pot et rejoint Ieng Sary et Khieu Samphân dans la province de Pouthisat d'où il dirigera la guérilla pendant près de vingt ans. Le 29 décembre 1998, suite à un accord passé avec le gouvernement, Nuon Chea s’est rendu avec quelques derniers opposants Khmers rouges et, lors d’une conférence de presse tenue après sa reddition, fit part de toute sa tristesse pour les souffrances des Cambodgiens. « En effet, nous sommes vraiment désolés, pas seulement pour les hommes, mais aussi pour les animaux qui ont souffert pendant la guerre » annonça-t-il alors. Sous l’impulsion du Premier Ministre Hun Sen et au nom de la réconciliation nationale, le gouvernement accepta de renoncer à poursuivre Nuon Chea, décision qui fut condamnée par l’opinion publique cambodgienne et la communauté internationale.

Après de longues et dures négociations, entamées en 1997, le gouvernement cambodgien et les Nations unies ont réussi à mettre en place les procédures nécessaires pour que siège les chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, un tribunal chargé de juger certains hiérarques khmers rouges, et, le 19 septembre 2007, Nuon Chea est arrêté à son domicile près de Pailin, non loin de la frontière thaïlandaise où il vivait au grand jour, et inculpé, à 82 ans, de "crimes de guerre", de "crimes contre l'humanité" et de génocide.


Sou Met

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Sou Met, dit Ta Met, est un cadre militaire khmer rouge, proche du premier cercle du pouvoir du Kampuchéa démocratique dans les années 1970-1980. 

 

Sou Met

Rallié au régime de Hun Sen dans les années 1990, il poursuit sa carrière dans les Forces armées royales du Cambodge. Dans les années 2000, il est mis en cause dans le cadre du dossier 003 ouvert par les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, pour sa participation aux purges au sein du régime Khmer rouge. Ce dossier est clos sans suite en 2011 sous la pression du gouvernement cambodgien. Sou Met est le fils d'un cadre Khmer rouge, Ma Mang alias Pang, qui était secrétaire de la Zone sud-ouest entre 1963 et 19681. Il rejoint celle-ci dans les années 1970 et prend part à la prise de l'aéroport de Pochentong en avril 1975.

Protégé de Ta Mok qui prend le contrôle de la Zone sud-ouest en 1968, il est nommé en avril 1975 à la tête de la 502e division de l’Armée révolutionnaire du Kampuchéa (ARK) constituée après la prise de Phnom Penh, ainsi que des Forces aériennes, sous les ordres directs de Son Sen. Devenu membre du Comité central en novembre 1978 et du Bureau permanent de l'état-major général de l'ARK, il prend part aux décisions prises au sommet. Il est notamment impliqué dans les purges de l'ARK à partir de 1976 et dans l'envoi à Tuol Sleng (S-21) d'une centaine d'officiers et de soldats de la 502e division. Après la chute du régime en 1979, il reste un temps membre de l'État fictif maintenu par les khmers rouges, avec rang de ministre, appartenant ainsi à la seconde génération de leaders du mouvement.

Ayant rallié les Forces armées royales du Cambodge (FARC) en 1996, il devient commandant en chef adjoint des FARC de la région en 2006. Le dossiers 003 ouvert en 2009 devant les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens implique Sou Met et Meas Muth, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Il est l'un des éléments de la crise advenue en 2011 au sein de ce tribunal international déjà difficilement mis en place pour juger des crimes contre l'humanité du régime Khmer rouge, lorsque les investigations sont closes par les juges d'instruction You Bunleng et Siegfried Blunk, malgré l'opposition du procureur Andrew Cayley. Human Rights Watch dénonce alors une enquête menée « sans avoir notifié les suspects, ni interrogé certains témoins-clé, ou encore mené des recherches sur les lieux des crimes », ainsi que les pressions exercées en ce sens par le gouvernement Hun Sen.

Ta Mok

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Ta Mok, pseudonyme de Ung Chœun, dit également Chhit Chœun, Eang Eng ou Nguon Kang (né en 1926, à Prakeab, dans le district de Tram Kak, province de Takeo - décédé à l'hôpital de Phnom Penh le 21 juillet 2006), est un homme politique cambodgien, qui fut l’un des plus sanguinaires leaders des Khmers rouges et l'un des derniers dirigeants du mouvement dirigé d'une main de fer par Pol Pot

Ta Mok

Sa personnalité est mal connue et on ne disposa longtemps d'aucune photo de lui. Dans son témoignage Le Portail, François Bizot en fait le portrait d'un homme cruel et cupide. On sait qu'il a perdu une jambe en sautant sur une mine durant la guerre civile, au début des années 1980. Né dans une prospère famille paysanne de la province de Takeo, Ung Choeun, alias Ta Mok, est l'aîné d'une famille de huit enfants. Devenu bonze, il obtient un diplôme d'enseignant de premier cycle en Pali à Phnom Penh. Ayant échoué à entrer à l'école supérieure de Pali, il retourne à la vie laïque. Dans les années 1940, alors que le Cambodge connaît alternativement la domination coloniale française et japonaise, Ta Mok s'engage dans la guérilla des Khmers issarak contre le colonialisme français et est également actif dans la résistance anti-japonaise. En juin 1949, chef du mouvement Issarak pour les districts de Tram Kak et de Prey Krabas, il est dénoncé pour les exactions commises à l'occasion de collectes de fonds.

Il rejoint dans les années 1950 le Parti révolutionnaire du peuple khmer (PPRK). Militant militaire et politique dans la zone du sud-ouest, il est nommé membre du Comité central du Parti dès 1963 et devient en 1966 secrétaire adjoint pour la zone Sud-Ouest. En 1968 ou 1970, il devient secrétaire du Parti pour la zone du Sud-ouest, un poste qui lui permettra d'être élu en tant que membre des comités permanent et militaire du Comité central. Ces fonctions lui confèrent l'autorité de facto et de jure sur tous les subordonnés du Parti communiste cambodgien, en particulier ceux de la zone Sud-Ouest. Ta Mok exerce alors d'importantes fonctions militaires dans le mouvement khmer rouge. Cadre militaire et politique de la zone Sud-Ouest (le Nirdey), secrétaire du parti pour la même région, il orchestre de vastes purges et ordonne des massacres de grande ampleur dans la zone sous sa juridiction dès 1973, avant même la prise du pouvoir par les Khmers rouges. Ses hommes remplacent alors progressivement les cadres éliminés pour collusion avec le Viêt Nam. Les cadres du Sud-Ouest seraient alors devenus le fer de lance de la révolution.

Le 18 mars 1974, lors de la prise de Oudong, ancienne capitale impériale, par ses miliciens, renforcés par ceux de Ke Pauk, la ville est systématiquement rasée et la population, forte de 20 000 habitants, est déportée. Enseignants, fonctionnaires et soldats républicains sont systématiquement assassinés. « La prise de Oudong et ses suites anticipent ce qui se produira à Phnom Penh un an plus tard », écrit Raoul-Marc Jennar, dans Les Clés du Cambodge. Nommé par Pol Pot chef d’état major de l’armée nationale du Kampuchea démocratique, nom officiel du régime khmer rouge, son parcours est désormais jalonné de nombreux carnages. Il fait, en 1975, massacrer par ses troupes originaires du Sud-Ouest plus de 30 000 personnes dans le seul district d’Angkor Chey et plus de 50 000 autres à Kompong Cham. Le 20 mars 1976, Ta Mok devient Premier Vice-président de l'Assemblée des représentants du peuple et poursuit son œuvre d’extermination. Il s’acquitte avec zèle des purges sanglantes qui caractérisèrent le régime polpotiste durant ses années au pouvoir. Il s'en prend particulièrement aux communautés musulmanes et entreprend la purge des « traîtres de la région Est » qualifiés d'« esprits vietnamiens dans des corps khmers ». Il est alors responsable de la mort de plus de 100 000 personnes et selon ses anciens compagnons, il aurait lui-même participé directement et activement aux tueries.

Dans son livre Le mal cambodgien, publié en 1989, Marie-Alexandrine Martin estime que dans la lutte qui oppose les différents clans khmers rouge, « le clan Pol Pot-Ieng Sary sort vainqueur parce qu'il dispose de Ta Mok et de son armée de jeunes tueurs disciplinés (...) ». Avec Nuon Chea, le « numéro deux » du commandement militaire des Khmers rouges et son commissaire politique en chef de 1970 à 1975, Ta Mok est considéré comme l'un des principaux organisateurs des massacres de masse durant la dictature de Pol Pot et ses exactions lui valent d'être surnommé « le boucher ». Selon ses anciens compagnons de massacres, Ta Mok est le seul haut dignitaire du régime à avoir directement participé à des exterminations. Après la chute des Khmers rouges et l'invasion-libération vietnamienne de décembre 1978, Ta Mok prend le maquis avec les autres chefs khmers rouges et devient le chef militaire suprême des Khmers rouges. Même après les accords de paix signés à Paris en 1991, il refuse de rendre les armes.

On estime alors que 3 000 à 6 000 combattants restent fidèles à Pol Pot, et sont dirigés par Ta Mok. Ils tiennent le secteur du Phnom Malay, où les forces gouvernementales (pas plus que les forces vietnamiennes de 1979 à 1989), n'ont pas réussi à pénétrer. Ta Mok, Nikorn et Son Sen se seraient repliés à Samlaut, au nord de Pailin. Au début des années 1980, l'explosion d'une mine lui fauche une jambe. Retranché à Anlong Veng, un petit village de l'extrême nord, durant cette période, il s'enrichit et amasse une petite fortune grâce au trafic de bois avec la Thaïlande voisine. En 1995, quand Ta Mok a ordonné de brûler des villages, plus de 1 000 de ses combattants ont déserté. Enrichi dans les affaires en Thaïlande, — il a reconnu lui-même d'avoir mis à l'abri l'équivalent de 17 millions de dollars — ce seigneur de la guerre, retranché au nord du pays, aurait retenu Pol Pot - affaibli par des problèmes de santé - prisonnier dans son fief d'Anlong Veng. En 1997, à la suite de dissensions entre factions, Ta Mok, l’ancien exécuteur des basses œuvres de Pol Pot, accuse l’ex-«frère numéro un » d’être un agent de Hanoi et organise un simulacre de « procès populaire » en pleine jungle, avant de devenir officiellement chef suprême du mouvement des Khmers rouges.

Jusqu'en juin 1998, en maître absolu, il va faire régner la terreur sur la population et affiche sa cruauté et sa xénophobie. Parmi les règles de conduite édictées et peintes sur de grands panneaux de bois, on peut lire : « Quiconque entre en contact avec les gens des zones non libérées sera tué ». Au printemps 1998, les derniers maquisards Khmers rouges, commandés par Ta Mok et Khieu Samphân, sont acculés à la frontière thaïlandaise depuis la chute de leur bastion d'Anlong Veng (extrême-nord du Cambodge), pris par les Forces armées royales cambodgiennes (FARC) le 26 mars 1998. 1 545 combattants des ultimes unités khmères rouges encore en action, sous les ordres de Im Heung, Chum Chhit et Chum Kéo, désertent et se rallient, avec 762 familles, soit 4 109 personnes, à l'armée gouvernementale. On apprendra par la suite qu'une mutinerie au sein de l'armée khmère rouge a éclaté la veille, facilitant la victoire des FARC. Il semble que des intérêts financiers soient à la base de ces ralliements, Ta Mok confisquant à son profit les ressources provenant du trafic du bois. La guérilla - dont les combattants sont désormais estimés à moins de 2 000 - est sur le point de se désintégrer, affaiblie par ces défections massives et des revers militaires.

Les dirigeants historiques des Khmers rouges - Ta Mok, Nuon Chea, Khieu Samphân - sont en fuite. Ils sont contraints de se réfugier dans la jungle dense des montagnes proches de la frontière thaïlandaise, dites aux « deux cents collines ». La Thaïlande déclare refuser de leur donner asile. On estime alors qu'il ne reste plus alors qu'entre 250 et 400 combattants fidèles à Ta Mok. Le 5 décembre 1998, les derniers résistants khmers rouges déposent les armes après quatre heures de négociation au temple de Preah Vihear sur le mont Dang Rèk. L'accord est conclu entre le sous-chef d'état-major de l'armée gouvernementale, le général Meas Sophea, et un groupe de huit commandants Khmers rouges dirigé par Khèm Nguon, chef d'état-major de Ta Mok et incluant un gendre de ce dernier. Cependant ceux-ci refusent de « livrer » Ta Mok, Nuon Chea et Khieu Samphân qui sont toutefois laissés à eux-mêmes.

L’ancien chef d’état-major de la guérilla, entouré d'une centaine de derniers fidèles aux abois, sera finalement arrêté par l'armée royale cambodgienne, le 6 mars 1999, en territoire thaïlandais, et transféré par hélicoptère dans une prison militaire de Phnom Penh, proche du fameux centre de détention et de torture de Tuol Sleng, où 20 000 personnes ont été assassinées entre 1975 et 1979. Sa capture met un terme définitif à l'histoire sanglante des khmers rouges. Son arrestation est survenue deux jours avant la publication du rapport de l'ONU préconisant l'établissement d'un Tribunal pénal international pour juger les génocidaires survivants. Lors de son arrestation, Ta Mok est accusé de violation de la loi de 1984, interdisant le mouvement khmer rouge. Le 7 septembre 1999, le « frère numéro six », est inculpé de génocide, en vertu d'un décret pris en 1979, à la suite de la chute du régime khmer rouge.

Le 17 novembre 2001, le Premier ministre cambodgien Hun Sen annonce qu'il demandera au parlement une prolongation de la période de détention de l'ancien leader Khmer rouge, dans l'attente de l'ouverture d'un procès des auteurs du génocide. Selon l'AFP, le Premier ministre estime que « Ta Mok ne peut pas être relâché ». Étant incarcéré depuis 1999, il aurait dû être libéré en mars 2002 en vertu de la législation cambodgienne qui prévoit un élargissement à l'issue de trois ans d'incarcération sans procès. Pour éviter cette libération, le 22 février 2002, Ta Mok est inculpé de crimes contre l'humanité, inculpation qui prolonge le délai de détention préventive.

L’Assemblée générale des Nations unies a adopté le 13 mai 2003 une résolution approuvant une proposition d’accord entre l’ONU et le Cambodge sur la poursuite des principaux responsables des crimes commis entre 1975 et 1979 (A/RES/57/228 B). L’accord prévoit la création d’une chambre extraordinaire, intégrée au système judiciaire existant, à laquelle prendrait part des juges internationaux. L'Assemblée nationale cambodgienne ratifie ce traité le 4 octobre 2004. Le 27 octobre, la loi d'application a été promulguée par le Roi.

Ta Mok aurait dû être le premier dignitaire khmer rouge à comparaître en personne devant un tribunal. Dans l'attente de son procès, prévu en 2007, l’ancien chef d’état-major de la guérilla était détenu dans une prison militaire de Phnom Penh. Il était le seul personnage d'importance, avec Kang Kek Ieu (alias Douch), directeur du camp de torture S-21, à y être détenu. Il était passible de la prison à vie, la peine de mort n’existant plus dans le code pénal cambodgien. Ta Mok meurt le 21 juillet 2006 à l'âge de 80 ans, sans avoir été jugé.

Eav Kaing Guek

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Kang Kek Ieu (ou Kaing Kek Iev ou Kaing Guek Eav), plus connu sous le pseudonyme de Douch (également retranscrit Duch ou Deuch), est né le 17 novembre 1942. Il est surtout connu pour avoir été, entre 1975 et 1978, alors que le régime khmers rouges présidait aux destinée du Cambodge, le directeur de la prison de Tuol Sleng et l'un des responsables du Santebal, la police politique.

 

 

Eav Kaing Guek

Kang Kek Ieu naît en 1942 dans le village de Poevveuy (province de Kampong Thum), au sein d'un foyer de paysans modestes et d'origine chinoise. Aîné et seul garçon d'une famille de cinq enfants, il fut, dans ses premières années un garçon souffreteux. Bien qu'entré tardivement (à 9 ans) dans le système scolaire, il fut un bon élève, qui décrocha, en 1964, son baccalauréat au Lycée Sisowath de Phnom Penh. En 1965, il est affecté comme professeur de mathématiques au collège de Skoun, près de son village natal. Les témoignages de ses anciens élèves évoquent un enseignant consciencieux et toujours prêt à venir en aide aux plus nécessiteux.

C'est à cette époque qu'il aurait épousé des idées révolutionnaires, prenant notamment conscience de la situation précaire de ses parents. Les choses s'accélérèrent en 1967, après l'arrestation de trois de ses élèves. Kang Kek Ieu choisit alors de prendre le maquis. Il sera arrêté le 5 janvier 1968 et condamné à 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l'État en relation avec l'étranger ». Il sera libéré après la déposition de Norodom Sihanouk, en mars 1970 et reprendra ses activités clandestines.

Entre 1971 et 1973, il a tenu un camp de rééducation dans la jungle, dénommé M-13. Il y a détenu l'anthropologue français François Bizot, qui relate dans son livre Le Portail de longs dialogues entre l'auteur et Douch, très éclairants sur le parcours idéologique du futur bourreau, qui n'était alors encore qu'un jeune fonctionnaire angoissé de bien remplir ses missions. Il raconte comment Douch aurait tout fait pour lui laisser la vie sauve, alors qu'aucun des autres détenus de ce camp n'aurait survécu. Il est connu pour avoir dirigé sous la dictature de Pol Pot (1975-1979) la prison Tuol Sleng, aussi connue sous le nom de S-21, située dans le centre-ville de Phnom Penh. Le bâtiment, qui abritait un lycée à l'origine, a servi de centre de torture. Plus de quinze mille « opposants » au régime (hommes, femmes et enfants) y ont été torturés et exécutés dans des « Killing Fields » voisins, aboutissement de vastes purges organisées par la garde rapprochée de Pol Pot.

Démasqué par le photographe irlandais Nic Dunlop alors qu'il vivait paisiblement dans un village cambodgien, Douch est détenu depuis 1999. Il a été écroué et inculpé le 31 juillet 2007 de crimes de guerre, crimes contre l’humanité et meurtres avec préméditation par le tribunal du génocide cambodgien, un tribunal à la fois cambodgien et international parrainé par les Nations unies. Douch est le premier responsable khmer rouge dont le cas est instruit par cette instance judiciaire et le seul dont le procès soit arrivé à son terme. D'autres acteurs de ces événements sont également mis en cause par ce tribunal, dont en particulier les quatre plus hauts dirigeants encore en vie au début des années 2000 (Nuon Chea, Khieu Samphân, Ieng Sary et Ieng Thirith).

Le procès de Douch s'est ouvert le 17 février 2009. Il est poursuivi pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité, torture et meurtre avec préméditation. Le 31 mars 2009, il admet sa responsabilité dans des crimes et demande pardon aux victimes de la dictature communiste de Pol Pot : « Je voudrais exprimer mon regret et mon chagrin sincère pour les pertes et tous les crimes » commis sous les Khmers rouges il y a plus de trois décennies. Auparavant, les procureurs avaient fourni des détails horribles sur les actes de torture à Tuol Sleng (S-21), centre qui jouait un rôle central dans la politique d'écrasement des « traîtres » à la Révolution communiste : « La politique était que personne ne pouvait sortir vivant de S-21 [...] Sous les ordres directs de l'accusé et parfois de ses propres mains, des personnes détenues à S-21 ont été soumises de manière intentionnelle à des souffrances physiques et mentales intenses dans le but de leur soutirer des aveux et parfois d'infliger une punition [...] Les victimes étaient battues avec des cannes en rotin et des fouets, électrocutées ou étouffées avec des sacs en plastique attachés autour de leur tête, déshabillées et leurs parties génitales soumises à des décharges électriques [...] l'accusé a admis que les coups de canne étaient le plus souvent utilisés parce que d'autres formes de torture prenaient trop de temps ».

Le 27 novembre 2009, il demande son acquittement au tribunal alors qu'il a plaidé coupable durant toute la procédure. Il reconnaît les crimes qui lui sont imputés mais n'estime pas avoir été un haut dignitaire du régime de Pol Pot. Cette volte-face contredit aussi la plaidoirie qu'avait tenue son avocat français, Me François Roux. Cet avocat est révoqué par l'accusé début juillet 2010, deux semaines avant le verdict. Douch conserve son avocat cambodgien Kar Savuth qui estime qu'il ne doit pas être condamné. Une peine de quarante années de prison est requise à l'encontre de l'accusé. Le verdict, rendu le 26 juillet 2010, le condamne à trente-cinq ans de réclusion pour crimes contre l'humanité

Cette peine est immédiatement revue à la baisse, à trente ans, en raison du fait que la cour reconnaît qu'il a été détenu illégalement par une cour militaire après son arrestation en 1999 ; il ne lui reste donc plus que dix-neuf années de prison à purger. L'accusé comme les parties civiles font appel de cette condamnation. Un nouveau procès s'ouvre le 28 mars 2011, à l'issue duquel, le 3 février 2012, il est à nouveau condamné, mais cette fois-ci à la prison à perpétuité, pour meurtre, torture, viol et crimes contre l'humanité, à sa surprise car il lui avait été proposé de collaborer avec la justice en l'échange d'un allégement de peine.

Prison S-21

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Tuol Sleng ou S-21 est la plus connue des quelques 190 prisons que la police politique (Santébal) de la dictature khmère rouge avait disséminées à travers le Cambodge durant les années 1970. Située dans la capitale, Phnom Penh, et dirigée par Douch (Kang Kek Ieu), elle dépend directement des plus hauts dirigeants du régime.

 

Prison S-21

Avant tout centre d'interrogatoire, elle n'est cependant pas le lieu où on instruisait des cas de suspects  : tout détenu envoyé à Tuol Sleng est en effet un coupable obligé, dont il s'agit d'obtenir la confession de crimes si besoin imaginaires, avant son exécution pratiquement inéluctable. Moins de 200 survivants potentiels ont pu être identifiés parmi les quelques 14 000 personnes qui ont été détenues à Tuol Sleng, qui sont pour la plupart des cadres du régime victimes des purges répétées au sein de celui-ci. Également célèbre par ses archives, en large partie retrouvées en 1979, Tuol Sleng est depuis janvier 1980 le Musée du génocide khmer. On peut traduire Tuol Sleng par « Colline empoisonnée », révélateur du lieu, tandis que l'ancien nom de l'école, Tuol Svay Prey, signifie quelque chose de complètement différent (« Colline des manguiers sauvages »).

Les Khmers rouges enfermaient à S-21 tous les opposants supposés au régime, sur n'importe quel motif. Les personnes enfermées étaient aussi bien des jeunes que des personnes plus âgées. Il y avait des femmes, des enfants, et parfois des familles entières (bébés y compris) d'ouvriers, d'intellectuels, de ministres et de diplomates cambodgiens, mais aussi des étrangers (Indiens, Pakistanais, Anglais, Américains, Canadiens, Australiens...) Le simple fait de porter des lunettes (y compris pour les enfants) était suffisant pour être considéré comme intellectuel et donc « à exterminer ». La cour du lycée fait approximativement 400 m sur 600 m. Les anciennes classes du deuxième étage servaient de salles de détention communes (Chambre D). Les gens y étaient enfermés à environ 50 personnes, allongées par terre en alignements serrés, les familles regroupées. Les pieds des détenus étaient attachés à de longues barres de fer par des anneaux en fonte. Après leur arrivée et la photo, tous les détenus étaient rassemblés là et numérotés.

Un gardien fouillait régulièrement les personnes allongées, pour voir si elles ne disposaient pas d'un stylo pour se suicider en se crevant la gorge (une personne s'est suicidée comme cela), ou bien d'un boulon ou d'une vis pour se suicider aussi en l'avalant. Le réveil était à 4h30 du matin. On donnait aux prisonniers une bouillie de riz le matin à 8h et le soir à 20h, et dans la journée on ne leur donnait pas d'eau. Les gens faisaient leurs besoins dans une boîte militaire en métal qu'un gardien leur apportait. Les salles de classe du premier étage n'étaient pas reliées entre elles à l'origine, mais les khmers rouges ont cassé les murs pour faire un couloir central, des deux côtés duquel ont été fabriquées de petites cellules sommaires en brique, avec des portes de bois à lucarne carrée, permettant aux gardiens de regarder en permanence ce qui se passait dans les cellules. Les cellules étaient de taille variable, les plus petites d'environ 1 5 m² contenant 3 personnes, parfois plus. Pour certains prisonniers, les gardiens avaient écrit des instructions sur l'intérieur des portes, qui prescrivaient un conseil à respecter pour le détenu. Dans le film S21, l'une de ces instructions est traduite.

Les anciennes classes plus petites, situées dans un bâtiment séparé (bâtiment B), et possédant des fenêtres à barreaux métalliques, servaient de salles de torture individuelles. On y attachait les prisonniers (hommes ou femmes) sur des sommiers en fer et on les torturait afin qu'ils avouent. La plupart avouaient des fautes qu'ils n'avaient pas commises. Ce qu'ils disaient était transcrit sur du papier. Lorsque l'aveu ne plaisait pas, le tortionnaire en faisait une boule qu'il jetait dans un coin de la salle et le prisonnier était à nouveau torturé pour en tirer un nouvel aveu. Les tortionnaires donnaient aux détenus des idées d'aveu : par exemple un lien avec la CIA, le KGB, ou encore un quelconque système démocratique, capitaliste, ou impérialiste. Les tortionnaires se divisaient en trois groupes : les « Gentils », les « Chauds », et les « Mordants ». Lorsque les prisonniers n'avouaient rien au groupe des Gentils, qui était un groupe politique, ils étaient pris en charge par le groupe des Chauds, et ainsi de suite jusqu'au groupe des Mordants.

On voit sur les peintures faites par Vann Nath (peintre ancien prisonnier ayant travaillé de manière forcée pour les dirigeants Khmers rouges) certaines scènes de torture retranscrites, comme le dépôt de scolopendres et autres insectes piqueurs sur le ventre des prisonniers, ou des tortures visant à étouffer les prisonniers à l'aide d'une cuve pleine d'engrais ou d'eau croupie dans laquelle on les pendait par les pieds. Kang Kek Ieu (ou Kang Kech Eav), alias Douch ou Duch, était le maître du complexe de Tuol Sleng. Il exerçait, avant de prendre la tête du complexe, le métier d'enseignant. Il sera inculpé en 2007 pour crimes contre l'humanité et le tribunal du génocide cambodgien le condamnera à 35 ans de détention le 26 juillet 2010. Cette peine sera amenée à la réclusion criminelle à perpétuité en appel, le 2 février 2012. Les gardiens photographiaient soigneusement les prisonniers au moment de leur arrivée, ainsi qu'avant ou au moment de leur mort, alors que leurs gorges étaient tranchées, leurs corps mutilés par les tortures et si décharnés par la faim qu'ils étaient presque méconnaissables. Les photographies faisaient partie d'un système destiné à prouver que les ennemis de l'État avaient bien été tués. Les khmers rouges tenaient également des registres d'entrées et sorties des prisonniers (morts ou voués à la mort) de la prison.

Les registres et les photos ont permis de révéler qu'au total environ 10 500 prisonniers y sont restés trois mois en moyenne, en plus des 2 000 enfants qui y ont été tués. Duch assignait même des jours spécifiques pour tuer certains types de prisonniers : un jour les femmes de l'ennemi, un autre jour les enfants, et un autre les travailleurs des usines. Les gardes avaient entre 10 et 15 ans, et sous l'endoctrinement de leurs aînés, devenaient rapidement beaucoup plus cruels que les adultes. Les règles de l'Angkar (le Parti communiste du Kampuchéa) stipulaient que les relations amoureuses étaient interdites. Mais de nombreux khmers rouges étaient en pleine croissance libidinale, et certains violaient les filles ou les femmes du camp, en faisant cela en cachette, le plus discrètement possible. Sur les 16 000 à 20 000 prisonniers de Tuol Sleng, personne ne s'est échappé. À la libération du camp, il y avait sept survivants. Il est aussi possible de visiter le site d'extermination de Choeung Ek, dénommé Killing Fields, lié à la prison et situé à quelques kilomètres dans les champs.

Mitterrand Frédéric

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Acteur, écrivain, réalisateur, animateur et producteur de télévision né le 21-08-1947 (Lion) . Avant d’être ministre de la Culture de 2009 à 2012, Frédéric Mitterrand est un membre influent des cercles culturels français. Fils de Robert, ingénieur polytechnicien et haut-fonctionnaire, il est le neveu de François Mitterrand. En 1959, Frédéric, âgé de 12 ans, apparaît dans Fortunat, entre Michèle Morgan et Bourvil

 

Mitterrand Frédéric

Licencié d’histoire-géo, qu’il enseignera, il sort de Sciences Po Paris en 1968. Trois ans plus tard, il devient exploitant de cinéma, rachetant l’Olympic, et créant une dizaine de salles Art et Essai jusqu’au milieu des années 1980. La programmation, audacieuse, fait de lui une figure majeure du milieu, mais sa gestion des comptes, pas autant : il abandonne ses cinémas en 1986. 

Entre temps, il réalise son premier film, Lettres d’amour en Somalie, inspiré d’une histoire d’amour, dont il tirera aussi un livre. Cette même année, il devient animateur d’émissions télévisées pour TF1, jusqu’en 1988, puis Antenne 2, et France Télévisions, jusqu’en 2001, animant parallèlement des émissions à la radio. En outre, Mitterrand occupe des fonctions de commissaire général, pour la saison tunisienne, ou l’année du Maroc par exemple, et le poste de directeur général délégué chargé des programmes et de l’antenne de TV5 de 2003 à 2005. Nommé à la direction de la Villa Médicis en 2008, il est mis en disponibilité en 2009 suite à sa nomination comme ministre. 

Frédéric Mitterrand a un fils naturel et deux fils adoptés, d’origine tunisienne. Il a raconté, sans trop de pudeur, ses vacances en Thaïlande dans La Mauvaise Vie, parue en 2005, ce qui lui a valu des accusations de tourisme sexuel de la bouche de Marine Le Pen.

Révolution nationale

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Révolution Nationale est une revue collaborationniste française, organe du Mouvement social révolutionnaire. 

Louis-Ferdinand Céline

Louis-Ferdinand Céline

La revue a été lancée sous l'Occupation par différents journalistes gagnés à la cause allemande, parmi lesquels Lucien Combelle. Cette publication est avant tout connue aujourd'hui pour les textes qu'y fit paraître Louis-Ferdinand Céline.

Arditi del Popolo

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Arditi del Popolo (soldats du peuple) est une organisation antifasciste née en 1921 de la scission de la section romaine des Arditi d'Italie sur l'initiative d'un groupe d'inscrit emmené par le sympathisant anarchiste Argo Secondari et soutenu par Mario Carli : l'objectif de la scission est de s'opposer à la violence des chemises noires.
 

Italie, Roma, Pirzio Biroli, Scorza, Turali, Bottai, Mario Carli, Cao di S. Marc

Italie, Roma, Pirzio Biroli, Scorza, Turali, Bottai, Mario Carli, Cao di S. Marc

Ce mouvement s'oppose aux expéditions punitives fascistes et crée de véritables milices pour la protection des quartiers et des centres objet des attaques armées de la part des "squadristi" fascistes. Pour synthétiser, les Arditi del Popolo est l'organisation militaire du front uni à fortes composantes anarchistes et communistes auquel s'ajoutèrent les formations de défense prolétarienne. « Tant que les fascistes continueront à brûler nos maisons du peuple, maisons sacrées des travailleurs, tant que les fascistes assassineront les frères ouvriers, tant qu'ils continueront la guerre fratricide, les Arditi d'Italie ne pourront rien avoir de commun avec eux. Un sillon profond de sang et de décombres fumants divisent les fascistes et les Arditi.  »

Déclaration du lieutenant Argo Secondari, plusieurs fois décoré pendant la Première Guerre mondiale. À l'assemblée des Arditi del Popolo du 27 juin 1921, rapporté par l'«Umanità Nova», Rome, 29 juin 1921 « Bien loin du patriotard requin, fier de notre orgueil de race, conscients que notre Patrie est là où se trouvent les peuples opprimés: Ouvriers, masses laborieuses, Arditi d'Italie À NOUS! » Un grand nombre d'Arditi proviennent du mouvement fasciste même si l'adhésion n'est pas unanime ni majoritaire. Le rapport avec le fascisme n'a pas été toujours linéaire et il arrive, dans les périodes agitées, qu'il y ait des expulsions de l'association des Arditi d'Italie d'inscrits au Parti national fasciste (PNF).

Après la Première Guerre mondiale les Arditi affluent dans l'Association Arditi d'Italie, fondée par le capitaine Mario Carli, le même qui, après l'assaut de la maison du Travail de Milan par un groupe d'Arditi dont Tommaso Marinetti, écrit l'article "Arditi non gendarmi" et brise l'entente instaurée entre les Arditi et le fascisme. Les Arditi participent activement à la Régence italienne du Carnaro, puis à l'entreprise de Fiume sous le commandement de Gabriele D'Annunzio. Une des origines de la naissance des Arditi del Popolo se trouve dans cette action où sont expérimentés des Légionnaires. Compte tenu de la présence de factions de la gauche révolutionnaire, cette entreprise est soutenue par Lénine qui voit en D'Annunzio un possible chef révolutionnaire. De son côté, D'Annunzio est influencé par les idées de de son ami Alceste De Ambris, syndicaliste révolutionnaire.

L'État libre de Fiume est anéanti par l'armée italienne qui collabore avec un noyau de squadristi fascistes, l'épisode culminant de l'attaque militaire est passé dans l'histoire comme le Noël de Sang). Les Arditi del Popolo naissent dans l'été 1921 de la section romaine des Arditi d'Italie. Son fondateur est Argo Secondari, lieutenant des flammes noires, plusieurs fois décoré. Secondari est de tendance anarchiste, comme l'ardito Gino Lucetti, responsable d'un attentat contre Benito Mussolini et qui donnera son nom au bataillon Lucetti qui agissait pendant la résistance sur les monts de la haute Toscane.

La naissance des Arditi del Popolo est même annoncé par Lénine dans la Pravda, l'Internationale communiste est favorable à cette organisation comme on peut le lire sur le compte-rendu de la rencontre entre Nikolaï Boukharine et Ruggero Grieco, ce dernier représentant de l'aile bordighiste du parti communiste d'Italie qui ne soutient pas cette initiative, (faction majoritaire et donc qui engage tous les militants par discipline du parti). Il fut repris avec dureté par Bucharin pour cette position, lui rappelant que le parti révolutionnaire de classe était là où se trouvait la classe dans toutes ses expressions et non dans des "discussions de salons" (voir Eros Francescangeli: les Arditi del popolo). Non seulement le Parti communiste d'Italie se tient à l'écart de cette structure d'auto-défense face au fascisme, mais, par un communiqué paru dans "Il Comunista" du 7 août 1921, le Comité Exécutif menace des "plus sévères sanctions" ceux des siens qui en feraient partie.

Lors de la réunion du 14 septembre du comité exécutif de l'Internationale, le choix du PCd'I de ne pas participer au Front uni Arditi del popolo fut critiqué : «  Le parti a commis une sérieuse erreur sur la question des "Arditi del Popolo". La meilleure situation était d'unir sous notre direction de vastes masses. Le fait, qu'à la tête du mouvement, il y ait des éléments radico-bourgeois de tendance aventurière, ne peut servir de prétexte pour agir de cette manière. En Russie, nous avions pénétré les organisations policières pour recruter des soutiens. En Italie, la situation se présente de bien meilleure manière: il ne s'agit pas d'organisations policières..." » »

Certains dirigeants de la faction minoritaire du PCd'I dont Nicola Bomabacci sont favorables aux Arditi del Popolo. Ils suivent nettement les indications de l'Internationale communiste ainsi que Antonio Gramsci qui voit d'un bon œil la montée du Front Uni Arditi del Popolo, comme avec l'acuité politique qui le distingue, il avait cherché à rencontrer Gabriele D'Annunzio au travers du lieutenant philocommuniste de la Légion de Fiume Marco Giordano. Sur l'Ordine Nuovo du 8 juillet 1922 sur les Arditi del Popolo on peut lire: «  la première tentative de rescousse ouvrière contre les hordes de la réaction » et le 15 juillet Antonio Gramsci: «  Ce sont les communistes qui sont opposés au mouvement des Arditi del Popolo? Pas du tout; ils aspirent à l'armement du prolétariat, à la réaction d'une force armée qui soit en mesure de battre la bourgeoisie et de présider l'organisation et le développement des nouvelles forces productives générées du capitalisme  »

Les Arditi del Popolo comprenaient 20 000 hommes, d'autres estimations évoque le nombre de 50.000 hommes en considérant les inscrits, les sympathisants et les participants aux actions. Parmi les Arditi del Popolo devenus célèbres, il y a Riccardo Lombardi (non inscrit mais participant aux actions), Giuseppe Di Vittorio, Vincenzo Baldazzi (dit Cencio); de nombreux Arditi tombèrent pendant la guerre d'Espagne en combattant contre les troupes franquistes. Alberto Acquacalda est un autre personnage important des formations antifascistes des Arditi del Popolo de la région de Ravenne, il fut assassiné par un groupe de fascistes.

L'évènement qui eut l'écho le plus important fut sans aucun doute l'engagement des Arditi del Popolo dans la défense de Parme contre les squadristi fascistes en 1922: la version la plus accrédité parle de 20 000 squadristi fascistes, d'abord sous les ordres de Roberto Farinacci puis de Italo Balbo, qui ont attaqué et ont été repoussés et mis en fuite par à peine 350 Arditi del Popolo, commandés par Antonio Cieri et Guido Picelli qui mourront en Espagne). L'appui en masse de la population ainsi que l'action des femmes qui assuraient le ravitaillement et participèrent aux combats fut fondamental pour la résistance et la victoire. L'historien Renzo del Carria consacre un chapitre de son livre Prolétaires sans révolution(proletari senza rivoluzione) au titre significatif : « La juste ligne non suivie; Parme comme exemple d'une victoire de la résistance politico-militaire contre le fascisme. »

Une certaine continuité peut être constatée entre les Arditi del Popolo et la Résistance même si les objectifs étaient très différents: Les Arditi, bien que d'horizons très divers était globalement pour la formation d'une République avec une base progressiste extrême comparativement à celle qui créera la République italienne. Selon certaines thèses, les Arditi auraient pu battre le fascisme s'ils n'avaient pas été abandonnés par les démocrates et par le néo parti communiste qui contrevenait aux consignes de l'Internationale communiste qui avait explicitement demandé d'appuyer les Arditi. Peu de dirigeants du PCd'I les soutenaient, dont Antonio Gramsci (extrait d'article de Gramsci, comme déjà expliqué et donc la faction était minoritaire).

Tom Bhean, historien du fascisme, affirme: « Difficile de dire si une plus grande unité entre les Arditi del Popolo et la gauche aurait pu arrêter le fascisme. Mais cela ne se produisit pas en raison du sectarisme du PCd'I et des divisions du PSI. » Écrire l'histoire au conditionnel est toujours difficile, mais des faits, comme la défense de Parme en août 1922, sont là pour attester ce qu'a rappelé en 1945 Daniel Guérin dans Fascisme et grand capital : là où la population opposait une résistance organisée, elle l'emportait. La haine des fascistes se déchaina surtout contre les chefs des Arditi del Popolo, qui furent emprisonnés et massacrés par les squadristi, souvent avec le soutien des organes de police de l'état.

Parmi les œuvres inspirées, on notera "Chroniques des pauvres amants" ("Cronache di poveri amanti"), film de Carlo Lizzani d'après un livre de Vasco Pratolini; un des personnages Maciste (interprété par Adolfo Consolini), ex Ardito del Popolo est assassiné par les squadristi. Dans son livre ""Le voyage mystérieux" ("Il viaggio misterioso"), Alberto Bevilacqua parle des Arditi del Popolo, même cela ne constitue pas la trame centrale du livre. Plus récemment Pino Cacucci a dédié son "Oltretorrente" aux évènements des Arditi del Popolo à Parme dans les années vingt et leurs luttes contre les agressions fascistes au cours des mois qui précédent la marche sur Rome en octobre 1922. Les Arditi del Popolo ainsi que Gino Lucetti, ont inspiré quelques chansons populaires et de partisans comme le "Battagione Lucetti" de Maurizio Maggiani dans "Coraggio del pettirosso".


Bulletin d'information sur la question juive

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Bulletin d'information sur la question juive, "Édition antijuive du Bulletin d'information anti-maçonnique" , hebdomadaire français (Paris, Éd. de La Libre Parole, 14 mars 1944 - juillet 1944) dirigé par Henry Coston et publié par le Centre d'action et de documentation.

Henri Coston

Henri Coston

Il s'agissait d'une revue nationaliste de propagande antisémite et antimaçonnique favorable à la Révolution nationale. Le Bulletin est lié au Bulletin d'information anti-maçonnique du même Coston.

Liénart Achille

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Achille Liénart, né le 7 février 1884 à Lille et mort le 15 février 1973, communément désigné sous le titre cardinal Liénart, a été évêque de Lille pendant 40 ans. Une telle longévité est assez rare dans l'histoire de l'Église.

 

Liénart Achille

Son soutien au syndicalisme chrétien lui valut le qualificatif de cardinal rouge qui ne recouvre pas cependant la totalité de son action qui s'étendait à tous les milieux. Prêtre à l'église Saint-Christophe de Tourcoing jusqu'en 1928, il devint à 44 ans le plus jeune évêque de France. Il fut créé cardinal moins de deux ans plus tard par Pie XI à un moment où celui-ci souhaitait renouveler profondément l'épiscopat français. Le cardinal Liénart accorda, dans la ligne de ce pontificat, une priorité au développement de l'Action catholique, particulièrement de l'Action catholique spécialisée, moyen privilégié de l'évangélisation dans le diocèse de Lille. Novateur, il fut l'un des plus ardents partisans du concile de Vatican II et l'un des plus importants parmi les évêques libéraux qui souhaitaient un assouplissement de la discipline, de la liturgie et de la théologie.

Achille Gustave Louis Joseph Liénart est issu d'une famille appartenant à la moyenne bourgeoisie lilloise. Il est le deuxième d'une famille de quatre enfants : Anna, Marie-Thérèse et Maurice. Son père, Achille Philippe Hyacinthe Liénart (décédé en 1911) est négociant en toile, et sa mère, née Louise Delesalle, élève ses enfants. Leur train de vie est modeste et la famille est très unie. Quand il prendra ses fonctions d'évêque en 1928, il installera sa mère dans un appartement à l'évêché jusqu'à sa mort en 1932. En 1891, il entre au collège jésuite Saint-Joseph, situé depuis 1877 rue de Solférino à Lille, où il obtient en 1901 son baccalauréat de philosophie. Sa vocation apparaît tôt: dès sa sortie du collège, il sait qu'il sera prêtre et entre au séminaire d'Issy-les-Moulineaux, près de Paris. Il effectue son service militaire, qui durait trois ans, en octobre 1903 au 43e RI à la Citadelle de Lille.

Puis il reprend ses études de séminariste au séminaire Saint-Sulpice à Paris. Comme on le destine à l'enseignement religieux supérieur il fréquente également l'institut catholique de Paris. Ordonné prêtre le 29 juin 1907 il se spécialise en Écritures Saintes à l'institut biblique de Rome dont, en 1909, il est parmi les premiers étudiants. Puis il enseigne au séminaire de Saint-Saulve. Il est le grand-oncle de l'écrivain Élisabeth Bourgois. Au début du conflit, bien qu'ayant été réformé "RD" en 1907, il signe un engagement le 7 août 1914 et devient l'aumônier volontaire de l'ambulance 3 de la 51e division de réserve qui est envoyée dans les Ardennes pour soutenir les 1er et 10e corps d'armée à Dinant. Il participe, toujours avec la 51e division, à la bataille de la Meuse en août 1914 et à la bataille de la Marne en septembre 1914.

Le 23 mars 1915, il est nommé à la division d'infanterie du 3e corps d'armée, puis il devient l'aumônier du 201e RI de 1915 à 1919 qui est un régiment du Nord. Dans les tranchées, il va au secours des blessés et des mourants. Il sera blessé deux fois : une fois à la cuisse le 23 juillet 1916, et à la nuque le 21 août 1916 pendant la campagne de la Somme. À la fin du conflit, il sera démobilisé en mars 1919. Il devient enseignant au Grand Séminaire de Lille et s'intéresse de près aux questions sociales. En 1926, il est désigné curé doyen de l'église Saint-Christophe de Tourcoing et le 6 octobre 1928, évêque de Lille à seulement 44 ans. Tout juste nommé, il se pose en médiateur lors de la grande grève d'Halluin, qui durera de septembre 1928 à avril 1929.

Le 31 mai 1940, la poche de Lille tombe : Lille est occupée. La région Nord-Pas-de-Calais est sous l'autorité de l'Ober Feld Kommandatur ou OFK 670 et de son gouverneur Felzman. Le 5 juin 1940, le cardinal Liénart obtient de Felzman des laissez-passer pour lui ainsi que pour ses collaborateurs afin de pouvoir se déplacer librement en zone « occupée » (le Nord-Pas-de-Calais faisant partie de la zone interdite) et de réorganiser le diocèse de Lille. Le 22 juin 1940, jour de la signature de la convention d'armistice franco-allemande dans la clairière de Rethondes, il est convoqué par Rüdiger, le Regierungspräsident pour le Nord-Pas-de-Calais. Le cardinal s'y présente accompagné de Mgr Lotthe. L'entretien est courtois, le but du cardinal est avant tout de « préserver les conditions pastorales sous l'occupation ».

À l'instar de la hiérarchie catholique, le cardinal Liénart prône le loyalisme vis-à-vis du gouvernement de Vichy. Le Cardinal était à Vichy aux côtés de Philippe Pétain, en avril 1942, lors du renvoi de l'Amiral Darlan par les Allemands. Il déclare dans le Journal de Roubaix daté du 17 avril 1942, "Pétain est l'homme autour duquel tous doivent de tenir". Philippe Pétain restera silencieux lors des rafles de juifs. Sa position ne se nuance qu'en 1943 à propos du STO. Suite aux événements survenus pendant la nuit du 1er au 2 avril 1944 lors du massacre d'Ascq, le cardinal Liénart écrit une lettre de protestation au général von Falkenhausen transmise par l'intermédiaire du général-lieutenant Bertram qui le convoque le soir-même à l'OFK. Les Services Secrets allemands, arrivés sur place l'autoriseront à officier, lui-même, lors de la célébration des funérailles des victimes du massacre le 5 avril 1944.

Écartelé: au premier d'azur à la Vierge de la Treille d'argent, au deuxième et troisième de gueules au pont d'argent à trois arches qui est de Pontigny, au quatrième d'azur au livre des Saints Évangiles d'argent chargé de l'alpha et l'oméga de sable. À la croix de sable chargée en cœur du Sacré Cœur d'or, rayonnant, blessé et enflammé de même, brochant sur les partitions. Accompagné de la devise MILES CHRISTI JESU. En 1954, le cardinal Liénart accède aux fonctions de prélat de la mission de France. Il ajoute à son blason, qui comportait une représentation Notre-Dame de la Treille (vénérée à Lille depuis le xiiie siècle) le symbole du pont à trois arches de Pontigny où est situé le siège de la mission de France. Lors de la première session de travail du IIe concile œcuménique du Vatican, le cardinal Liénart déclencha un coup de théâtre : alors que l'ordre du jour prévoyait un passage direct au vote des textes des commissions préparatoires, il prit la parole, avec le cardinal Frings, pour demander un débat préalable. Le changement de procédure proposé fut immédiatement accepté par Jean XXIII. À une immense majorité, les évêques décidèrent alors par un vote de ne pas procéder ainsi que l'avaient prévu les commissions préparatoires, mais de d'abord délibérer entre eux, par groupes nationaux et régionaux, ainsi que dans des réunions plus informelles.

Bilger Philippe

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Philippe Bilger, né le 31 août 1943 à Metz, est un magistrat français. D'abord juge d'instruction, puis avocat général, il est resté au service de la justice pendant près de quarante années, instruisant de nombreuses affaires retentissantes. 

Bilger Philippe

Philippe Bilger naît à Metz, pendant la seconde annexion allemande. Fils de Joseph Bilger, un autonomiste Alsacien-Lorrain, ses frères François et Pierre Bilger, ont été respectivement économiste et capitaine d'industrie. Ancien élève de l'école Saint-Louis à Montargis, Philippe Bilger entame sa carrière dans la magistrature en 1970. La condamnation de son père, Joseph Bilger, à dix ans de travaux forcés pour faits de collaboration — « Joseph Bilger avait pris le risque d'un dialogue dangereux avec l'occupant » — reste, pour Philippe Bilger, une injustice qui n'a pas été sans incidence sur le choix de sa carrière de magistrat et sur sa manière d'exercer sa fonction.

Juge d'instruction à Lille en 1972, substitut à Bobigny en 1976 puis à Paris en 1982, il y poursuit sa carrière, à partir de 1999, comme avocat général hors hiérarchie. Il représente l'accusation notamment aux procès de Christian Didier, François Besse, Bob Denard et Émile Louis. En 2004, il est avocat général au procès de Maxime Brunerie, qui a essayé de tuer Jacques Chirac. Dans son réquisitoire il décrit alors, en ce qui concernerait l'accusé, un « désir de lustre étincelant effaçant une vie de grisaille » ; le verdict dépasse ses réquisitions. Maxime Brunerie, à sa sortie de prison, lui propose de préfacer son livre ; Philippe Bilger refuse. En 2006, au procès d'Hélène Castel, il requiert et obtient que l'accusée, quinze ans après les faits et repentante, soit condamnée à une peine dimensionnée de manière à ce qu'elle soit libérée à l'issue du procès.

En 2009, Philippe Bilger représente le ministère public au procès relatif à l'affaire « du gang des barbares ». Ses réquisitions sont dans l'ensemble suivies par la cour, notamment en condamnant le principal accusé à la peine maximale, et il déclare que « les débats et l’arrêt rendu ont été exemplaires ». N'ayant pas demandé cette peine maximale pour certains complices, il est attaqué pour son traitement de cette affaire par Bernard-Henri Lévy et par l'avocat des parties civiles Francis Szpiner. Le 1er septembre 2009, il est admis à la retraite et maintenu en activité comme substitut général, et ce jusqu'au 1er septembre 2012. Le 3 octobre 2011, il quitte la magistrature et rejoint le Cabinet D'Alverny Demont et Associés en qualité de conseiller spécial jusqu'en décembre 2012. Il préside depuis l'Institut de la Parole qui dispense des formations pour l’amélioration de la communication orale..

Il intervient régulièrement sur des sujets politiques ou de justice, dans les médias ou dans son blog. Présenté comme de droite, se définissant comme « réactionnaire », il défend les peines plancher, ou, du moins initialement, la suppression du juge d'instruction. S'agissant de cette dernière réforme, il indique qu'à ses yeux elle devrait être assortie d'une réelle indépendance structurelle du parquet, estimant que cette réforme permettrait de « sortir d'une justice d'autorité pour entrer dans une justice de contradiction et d'explication ». Estimant qu'il a « pris ses désirs pour des réalités », il finit par revenir sur cet optimisme, comme sur la politique de Nicolas Sarkozy : il joint sa voix aux protestations de la magistrature du début 2011.

Sa défense de la liberté d'expression l'a notamment conduit à s'opposer à la loi Gayssot et à soutenir Éric Zemmour avant son procès pour diffamation raciale et appels à la discrimination et à la haine raciale. Ce dernier est relaxé à propos de la diffamation et condamné à propos de la condamnation. Il est remarié (il rencontre sa femme, journaliste, alors qu'elle est jurée) et vit à Paris. Il a six enfants.

Herzog Thierry

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Thierry Herzog est un avocat français, ayant prêté serment en décembre 1979. Pénaliste, il s'est illustré dans la défense de personnalités politiques impliquées dans des affaires politico-financières. 

 

Herzog Thierry

Thierry Herzog a défendu Jean-Pierre Lepape, soupçonné d'être un dirigeant du « gang des postiches », mais qui a bénéficié d'un non-lieu (et qui fut assassiné le 1er juillet 1998). Il fut l'avocat de Xavière et Jean Tiberi pour qui il a obtenu, à trois reprises, l'annulation de la procédure. Il est l'un des avocats de Thales, partie civile dans l'affaire des frégates de Taïwan. Il est aussi l'avocat de Nicolas Sarkozy, dont il est l'ami depuis leur prestation de serment.

Il fut aussi l'avocat de son fils, Jean, impliqué dans une affaire de délit de fuite, s'étant terminée par une décision de relaxe. Plus récemment, il a été choisi par Christian Bîmes, président de la Fédération française de tennis, pour assurer sa défense. Il est également l'un des conseils de la Française des jeux, partie civile dans plusieurs procédures judiciaires. En 2009, il a été promu au grade d'officier de la Légion d'honneur des mains du Grand maître par le président Nicolas Sarkozy.

Thierry Herzog est placé en garde à vue le 30 juin 2014. Il est déféré devant les juges d'instruction le 1er juillet 2014, soupçonné de trafic d'influence et de recel de violation du secret de l'instruction dans le cadre d'une affaire dans laquelle est cité le nom de Nicolas Sarkozy. Thierry Herzog est finalement mis en examen pour violation du secret de l'instruction ce qu'il conteste, le 1er juillet 2014.

 

Tiberi Jean

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Jean Tiberi, né le 30 janvier 1935 à Paris (5e), est un magistrat et homme politique français, maire de Paris de mai 1995 à mars 2001.

 

Tiberi Jean

Membre de l'UDR, du RPR puis de l'UMP, il est député de la 2e circonscription de Paris de 1968 à 2012 et maire du 5e arrondissement de Paris de 1983 à 1995 et de 2001 à 2014. D'ascendance corse mais né à Paris, Jean Tiberi effectue sa scolarité au collège Sainte-Barbe, dans le 5e arrondissement de Paris, puis poursuit des études supérieures en faculté de droit et devient magistrat. Substitut à Metz et à Meaux, il est nommé juge à Beauvais puis détaché à la chancellerie. Il est marié avec Xavière, née Xavière Casanova, dont il a eu un fils, Dominique Tiberi. Jean Tiberi commence sa carrière politique en adhérant à l'Union gaulliste de René Capitant, formation dite de gaullistes de gauche, et est élu en 1965 au conseil municipal de Paris ainsi que député suppléant de René Capitant. À l'entrée de ce dernier au gouvernement le 30 juin 1968, Jean Tiberi occupe son siège de député gaulliste de Paris puis est élu sous son nom propre aux élections législatives de 1973.

Jean Tiberi rejoint le RPR lors de sa fondation en 1976, et devient proche de Jacques Chirac dans le gouvernement duquel il occupe les fonctions de secrétaire d'État auprès du Ministre de l'Agriculture et auprès du ministre de l'Industrie et de la Recherche, chargé des industries alimentaires du 12 janvier 1976 au 25 août 1976. Après l'élection de Jacques Chirac à la mairie de Paris en 1977, il devient son suppléant dans le 5e arrondissement puis son premier adjoint. Il est enfin élu maire du 5e arrondissement sans discontinuer aux élections municipales de 1983, 1989, 1995, 2001, 2008. Parallèlement, il est élu député de la 2e circonscription de Paris (nommée 3e jusqu'en 1986) à l'ensemble des élections législatives de 1973 à juin 2007 compris. En décembre 1974, Jean Tiberi vote la loi dépénalisant l'avortement, dite « loi Veil » qui est promulguée le 17 janvier 1975.

Jean Tiberi a occupé les fonctions de Maire de Paris de mai 1995 à mars 2001 à la tête d'une coalition RPR-UDF-Démocratie libérale. Candidat à sa propre succession, il a été battu en mars 2001 par la liste PS-Verts-PCF menée par Bertrand Delanoë. Lorsqu'il était maire de Paris, ses fonctions de maire du 5e arrondissement ont été exercées par Jean-Charles Bardon. Aux élections législatives de juin 2012 il n'est pas candidat. Jean Tiberi est proposé par Jacques Chirac comme candidat du RPR à la mairie de Paris, de préférence à Jacques Toubon, alors maire du 13e arrondissement de Paris. À la suite d'une campagne courte (mai-juin 1995), les listes RPR-UDF remportent 14 des 20 arrondissements parisiens et élisent donc Jean Tiberi comme maire de Paris et président du Conseil général du département de Paris.

La mandature de Jean Tiberi au Conseil de Paris est caractérisée par l'assainissement fiscal de la Ville à partir de 1997. Le début de mandat avait été marqué par la chute des droits de mutation en raison de la crise immobilière et le recours à l'emprunt. Le taux d'exécution du budget 1996 n'avait ainsi pas dépassé 60 % des crédits votés alors que le budget social, particulièrement élevé à Paris, augmentait de 3 % chaque année au détriment de l'investissement. Cependant, grâce notamment à la reprise de l'immobilier, le taux d'endettement par habitant atteignait son plus bas niveau mesuré en 2000. Converti par ailleurs à un nouvel urbanisme plus convivial, de nombreux lieux de conflits débutés sous la mandature précédente s'apaisent suite à la modification par Tiberi de nombreux projets comme la ZAC Maillot, la Zac Moskova, la rénovation du faubourg Saint-Antoine ou la ZAC Pajol.

Parmi ses principales contributions, on peut noter :

  • l'augmentation du nombre de couloirs de bus protégés et non protégés, Jean Tiberi ayant notamment promis de réduire la circulation automobile de 5 à 10 % d'ici la fin de sa mandature8 ;
  • le lancement en 1996 d'un plan Vélo et la création d'un réseau de pistes cyclables ;
  • l'inauguration de la passerelle de Solférino reliant la rue de Solférino au Jardin des Tuileries ;
  • le lancement des études préliminaires pour un projet de tramway à la périphérie de la capitale, dont l'idée sera reprise et fortement modifiée pour devenir le tramway des Maréchaux ;
  • l'ouverture des voies sur berge le dimanche aux piétons ;
  • l'adaptation des schémas directeurs et prise en compte accrue des maires d'arrondissements et des habitants dans les projets d'aménagements des ZAC Rive Gauche, Pajol et Maillot.

Un an avant la fin de sa mandature, le RPR, présidé par Michèle Alliot-Marie, décide d'organiser une procédure permettant la désignation éventuelle d'autres candidats que Jean Tiberi. Philippe Séguin, député-maire d'Épinal devient le candidat officiel du RPR allié à Démocratie libérale et l'UDF. Jean Tiberi maintient cependant sa candidature, protestant contre le fait qu'il n'y ait pas eu de primaires au sein de son parti, et présente des listes dans tous les arrondissements. Au soir du premier tour en mars 2001, les listes RPR-UDF-DL de Philippe Séguin arrivèrent devant celles de Jean Tiberi dans 18 des 20 arrondissements. Philippe Séguin refusa toute fusion avec des équipes dont il jugeait la fréquentation sulfureuse. Au soir du second tour, avec près de 51 % des suffrages (dont 35 % pour les listes de Philippe Séguin), la droite est finalement devancée en nombre de sièges par la liste de la gauche plurielle conduite par Bertrand Delanoë (12 arrondissements contre 8).

Jean Tiberi remporta 12 sièges au Conseil de Paris, ainsi que la mairie du 5e arrondissement tandis que son adjoint aux Finances, Jean-François Legaret, s'imposait dans le 1er arrondissement. À la fin de l'année 2002, Philippe Séguin se retirait de la politique, permettant à terme le regroupement du groupe des conseillers de Paris RPR-DL avec les tiberistes dans celui de la nouvelle UMP. L'actuel mandat de député de Jean Tiberi a été obtenu en juin 2007 grâce à sa réélection au second tour face à la candidate PS Lyne Cohen-Solal avec 52,66 % des suffrages exprimés. Son mandat actuel de maire du 5e arrondissement a été obtenu en mars 2008 aux élections municipales en recueillant au deuxième tour 45 % des suffrages exprimés contre 44,1 % pour Lyne Cohen-Solal (PS) et 10,9 % pour Philippe Meyer (MoDem). La permanence politique de Jean Tiberi a par ailleurs été exclue, en avril 2009, par la mairie de Paris, du local qu'elle occupait pour défaut de paiement de son loyer.

Sur proposition de Christine Lagarde et contre l’avis de la commission d’évaluation, son fils Dominique, qui est aussi son 5e adjoint à la Mairie du 5e arrondissement, est nommé le 20 janvier 2011 contrôleur général économique et financier au ministère de l’Économie. Le vendredi 23 décembre 2011 le Conseil d’État annule cette nomination. Jean Tiberi est également membre du comité d'honneur du Mouvement initiative et liberté (MIL), organisation d'inspiration gaulliste formée en 1981. Le 7 octobre 2012, il annonce qu'il soutient François Fillon lors du congrès pour la présidence de l'UMP. Une première procédure judiciaire a concerné à partir de 1999 son rôle en tant que président de l'Office public d'aménagement et de construction (OPAC) des HLM de Paris dans le contournement des procédures légales d'appel d'offres et des marchés des HLM parisiens et dans le financement occulte du RPR. Cette affaire s'est terminée en 2005 par un non-lieu.

En tant que maire du 5e arrondissement de Paris, Jean Tiberi a été suspecté à partir de 1997 d'avoir organisé à compter de 1989 un système de fraude électorale. L'instruction dans l'Affaire dite des faux-électeurs du 5e arrondissement a débuté à la suite d'une plainte de son adversaire PS dans l'arrondissement, Lyne Cohen-Solal, qui dénonçait des centaines inscriptions fictives de faux-électeurs à différentes adresses de l'arrondissement ou des radiations douteuses sur les listes électorales de l'arrondissement lors des élections municipales de juin 1995 et des législatives de mai-juin 1997. Le 14 février 2008, les juges d'instruction chargés de l'enquête sur les faux électeurs du 5e arrondissement de Paris ont, sans attendre le réquisitoire du parquet, décidé de renvoyer Jean Tiberi, son épouse Xavière et neuf autres prévenus devant le tribunal correctionnel de Paris. Le procureur requiert alors contre Jean Tiberi une peine d'inéligibilité d'une durée de cinq ans, un an de prison avec sursis, ainsi que 10 000 euros d'amende. Le Conseil constitutionnel, saisi en 2000 pour vérifier la légalité l'élection de Jean Tiberi en 1997, avait par ailleurs reconnu l'existence de manœuvres frauduleuses en considérant toutefois qu'elles n'étaient pas en mesure d'avoir modifié le résultat de l'élection.

Le 27 mai 2009, la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement et condamné Jean Tiberi, à 10 mois de prison, 10 000 euros d’amende et 3 ans d’inéligibilité. Le parquet avait requis 12 mois de prison avec sursis, 10 000 euros et cinq ans inéligibilité, la peine maximale pour les « atteintes à la sincérité d’un scrutin par les manœuvres frauduleuses » étant d’un an de prison et 15 000 euros d’amende. Jean Tiberi a fait appel de ce jugement. Le 12 mars 2013, la cour d'appel de Paris confirme le jugement précédent et condamne Jean Tiberi, à 10 mois de prison avec sursis, 10 000 euros d’amende et 3 ans d'inéligibilité. Il dépose la même semaine un pourvoi en cassation. Cela suspend sa peine et donc l'autorise à se présenter aux élections municipales de 2014.

Tiberi Xavière

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Xavière Tiberi, née Xavière Casanova à Corte, est l'épouse de l'homme politique français Jean Tiberi, ancien maire de Paris.

 

Tiberi Xavière

Elle a fait l'objet d'une information judiciaireNote 1 dans l'affaire des emplois fictifs du conseil général de l'Essonne, dans laquelle fut mise en cause la somme perçue pour un rapport qu'elle avait écrit sur la coopération décentralisée. En janvier 2001, la procédure a été annulée pour vice de forme par la Cour d'appel de Paris. Le 14 février 2008, les juges d'instruction chargés de l'enquête sur les faux électeurs du 5e arrondissement de Paris ont, sans attendre le réquisitoire du parquet, décidé de renvoyer Xavière Tiberi, son mari Jean Tiberi, et neuf autres prévenus devant le tribunal.

Les différents journaux (télévision, radio, presse) titrent le 2 mars 2009 que le ministère public aurait requis une peine d'inéligibilité d'une durée de cinq ans contre Jean Tiberi, un an de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende, ainsi qu'une privation du droit de vote et une inéligibilité de cinq ans contre Xavière Tiberi. Le 26 septembre 2011, à la première audience du procès en appel de Jean Tiberi, son épouse Xavière et la première adjointe Anne-Marie Affret, condamnés en 2009, leurs avocats ont déposé in extremis quatre questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) sur des points de droit.

En mars 2013, Jean et Xavière Tiberi ont été condamnés à respectivement 10 et 9 mois de prison avec sursis, peine assortie d'une inéligibilité de trois ans pour l'ex-maire de Paris dans l'affaire des faux électeurs du 5e arrondissement. Ils se sont pourvus en cassation quelques jours après ces arrêts de la Cour d'appel de Paris.

Toubon Jacques

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Jacques Toubon est un homme politique français, né le 29 juin 1941 à Nice. Il a notamment été député de Paris, maire du 13e arrondissement de Paris de 1983 à 2001, ministre de 1993 à 1997 et député européen de 2004 à 2009. Il assure ensuite la présidence du conseil d'orientation de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration. Il devient Défenseur des droits, le 9 juillet 2014.

 

Toubon Jacques

Licencié en droit public, diplômé de l'Institut d'études politiques de Lyon et de l'École nationale d'administration (promotion Stendhal, 1965), Jacques Toubon devient à sa sortie directeur de cabinet du préfet des Pyrénées-Atlantiques. Entre 1968 et 1972, il collabore au cabinet ministériel de l'Outre-mer, puis à ceux de Jacques Chirac, successivement aux ministères des relations avec le Parlement, de l'Agriculture, et de l'Intérieur. À la nomination de Jacques Chirac à Matignon, Jacques Toubon devient l'un de ses conseillers techniques entre 1974 et 1976. Fidèle chiraquien, il participe à la fondation du RPR dont il est délégué national (1976-1978), puis secrétaire général adjoint (1978-1981), chargé des élections. En 1981, il se présente aux élections législatives dans la 19e circonscription de Paris. Élu député de Paris, il vote pour le premier article du projet de loi abolissant la peine de mort mais contre l'ensemble du projet de loi qui devrait inclure selon lui une révision de l'échelle des peines dans le code pénal. Le 27 juillet 1982, il vote contre l'abrogation de l'alinéa 2 de l'article 331 du Code pénal relatif aux relations homosexuelles avec les mineurs de plus de 15 ans.

Il emporte en 1983 la mairie du 13e arrondissement et devient conseiller de Paris jusqu'en 2001, et adjoint au maire jusqu'en 1998, année de sa tentative de dissidence. En réponse au courant rénovateur à droite, Jacques Chirac met ce quadragénaire à la tête du RPR de 1984 à 1988 en tant que secrétaire général. Le 2 février 1984, il est condamné avec François d'Aubert et Alain Madelin, pour « injures ou menaces envers le président de la République française » (article 73 du règlement de l'Assemblée nationale), à une « censure simple » (privation pendant un mois de l'indemnité parlementaire), pour avoir mis en cause le comportement de François Mitterrand durant la Seconde Guerre mondiale. Réélu à l'Assemblée nationale lors des élections législatives de 1986, qui porte Jacques Chirac au pouvoir, il préside la commission des lois durant deux ans. Député de la dixième circonscription de Paris en 1988, il est réélu en 1993 mais cède aussitôt sa place à son suppléant, étant nommé ministre de la Culture du gouvernement Édouard Balladur.

Il est nommé, le 31 mars 1993, ministre de la Culture et de la Francophonie dans le Gouvernement Édouard Balladur. Le retour de la droite au pouvoir fait craindre au milieu culturel un abandon du soutien de l'État ou la favorisation d'une culture d'État. Toutefois, Jacques Toubon ne revient pas sur la politique de la gauche et s'inscrit dans la tradition malrucienne d'une politique nationale volontariste qui ne limite pas la culture aux industries de divertissement. Il affirme cette filiation lors de la réinauguration de la maison de la Culture d'Amiens le 9 octobre 1993, que Malraux avait inaugurée le 19 mars 1966, par un discours-programme : « Il n'y a pas en France de culture d'État, et il n'y en aura pas, et je m'efforcerai toujours d'empêcher qu'au nom de l'État, l'on tente d'imposer une certaine culture. L'État, sous toutes ses formes, est au service des citoyens. La culture donc que nous avons à encourager, à promouvoir, à faire renaître, c'est une culture qui fait de l'homme un citoyen responsable. »

Face aux Grands travaux mitterrandiens, il oriente ses actions vers les régions, en déconcentrant les budgets vers les DRAC, en actant la construction de l’Auditorium de Dijon et le Centre national du costume de scène de Moulins, en rénovant les grands musées de province, à Rouen, Lyon, Lille et Strasbourg, en réactivant les conventions de développement culturel et le Fonds d'intervention culturel. Il appuie son dessein d'un aménagement culturel du territoire sur les équipements de proximité, ruraux et de banlieue. Juriste, il modernise l'organisation de l'administration culturelle : création des établissements publics du Grand Louvre et du Château de Versailles ; nouveaux cadres pour la Bibliothèque nationale de France, la Comédie-Française et l'Opéra de Paris ; réforme du Centre national du livre. Il nomme Jean Favier à la BNF, Hugues Gall à l'Opéra de Paris, Jean-Pierre Miquel à la Comédie-Française, ainsi que Gildas Bourdet au centre dramatique de Marseille et Jean-Claude Martinelli à Strasbourg.

Premier à réunir la francophonie, vouée traditionnellement aux Affaires étrangères, à la Culture, il propose, pour lutter contre le franglais, une liste complète de mots à utiliser à la place des mots anglais. Cette tentative ne fut pas toujours couronnée de succès. Sa proposition fut même l'objet de moqueries en son temps et la loi Toubon (loi no 94-665) pour la promotion de la francophonie fut ironiquement surnommée « loi AllGood ». De plus, la loi no 94-88 du 1er février 1994 impose aux radios « qu’au moins 40 % de la totalité des chansons diffusées mensuellement entre 6 h 30 et 22 h 30 soient des chansons d’expression française ». Dans le domaine du bâti, il signe la loi-programme pour le patrimoine et lance le projet d'un Centre national du patrimoine, au sein du palais de Chaillot4. En 1994, il porte la loi sur la reprographie, visant à lutter contre le « photocopillage ».

Lors des négociations de l’Uruguay round du GATT, en 1993, il s'impose comme le défenseur de l’exception culturelle en contestant l’influence culturelle américaine. Il convainc les partenaires européens de faire prévaloir que la culture n’est pas une marchandise comme une autre et, qu’à ce titre, les produits culturels ne doivent pas être libéralisés, tout en évitant que les négociations soient rompues avec les Américains. Alors qu'il souhaitait prendre la succession de Jacques Chirac, nouveau président de la République, à la mairie de Paris, Jacques Toubon est ministre de la Justice de 1995 à 1997 dans les gouvernements Juppé I et II. Un mercredi matin de 1995, Jacques Toubon arrive en retard à l'Elysée pour le conseil des ministres. Le président Jacques Chirac ayant déja pris place pour le conseil hebdomadaire, il refusera de faire rentrer en retard le garde des Sceaux. Dans le cadre de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, il s'oppose à l'instauration d'un contrat d'union sociale le 29 novembre 1995, arguant que « le gouvernement n'est pas favorable parce que l'ordre public s'y oppose ».

En octobre 1996, alors que le procureur d'Evry Laurent Davenas est en vacances dans l'Himalaya, son adjoint lance une information judiciaire visant Xavière Tibéri et son rapport sur « les orientations du conseil général de l'Essonne en matière de coopération décentralisée ». Jacques Toubon et Marc Moinard affrètent un hélicoptère pour tenter de rapatrier le magistrat, mettant ainsi un sérieux doute sur l'indépendance de l'autorité judiciaire qu'ils sont censés représenter. À sa sortie de la place Vendôme, et ayant échoué à retrouver son siège de député emporté par son opposant socialiste Serge Blisko, il rejoint l'Élysée comme conseiller. Le 6 mars 1998, face aux affaires qui touchent le maire de Paris, Jean Tiberi, Jacques Toubon annonce la création d'un groupe dissident, baptisé P.A.R.I.S (Paris-Audace-Renouveau-Initiative-Solidarité), regroupant un tiers des élus RPR-UDF, dont Bernard Pons, Anne-Marie Couderc ou encore Claude Goasguen. Le maire retire les attributions d'adjoints aux dissidents, et Jacques Toubon quitte son poste à l'Élysée. Sans soutien du président de la République et de la direction du RPR, il doit renoncer, et retrouve la majorité municipale fin mai.

Mis en examen en 2000 pour « prise illégale d'intérêts », il est écarté par Philippe Séguin de la tête de liste RPR pour les municipales de 2001 dans le 13e arrondissement, et se présente en second derrière Françoise Forette. Sa liste est battue par celle de Serge Blisko, mais il conserve son mandat de conseiller de Paris. En 2002, il ne parvient pas, malgré la large victoire de l'UMP aux élections législatives, à retrouver le siège de député qu'il avait perdu cinq ans auparavant. Il bénéficie d'un non lieu par la cour d'appel de Montpellier en février 2003. En 2004, Jacques Toubon a été élu député européen pour l'UMP. Durant cette législature au Parlement européen, il était présent aux trois-quarts des sessions. En 2006, Jacques Toubon est candidat à l'investiture UMP pour les deux circonscriptions (9e et 10e) du 13e arrondissement de Paris avant de finalement renoncer à briguer tout nouveau mandat national ou local.

Le 25 février 2005, Jacques Toubon est nommé président du groupement d’intérêt public de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration. Lors du changement de statut de ce musée, le 2 février 2007, il est nommé président du conseil d'orientation de l'Établissement public du Palais de la Porte Dorée pour une durée de trois ans et est reconduit dans ces fonctions en février 2010, puis en mars 2013. Désirant retrouver son fauteuil municipal du 13e arrondissement de Paris, il est écarté par les instances de l'UMP, au profit de Véronique Vasseur. Il regrette publiquement d'avoir été écarté des listes de l'UMP aux élections européennes du 7 juin 2009, considérant que les choix ne se sont pas faits sur les compétences des candidats. Nommé par le président Nicolas Sarkozy, en juin 2009, à la tête de « la mission de préparer et d'assurer la mise en œuvre d'une initiative “2010 – Année de l'Afrique” », Toubon s'est rendu à Brazzaville en compagnie de Patrick Gaubert, président de la Licra, lors des élections au Congo lors desquelles Denis Sassou-Nguesso a été confortablement réélu. Durant toute l'année 2010, il est secrétaire général du cinquantenaire des indépendances africaines dont la célébration s'est achevée le 25 janvier 2011.

Jacques Toubon a été l'un des trois membres de la mission "Création et internet", chargée de formuler des propositions pour le développement de l'offre légale de services culturels en ligne. Depuis le 23 décembre 2009, par décret, il est également membre en tant que « personnalité qualifiée » de la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet (HADOPI) sur proposition conjointe des ministres Hervé Novelli et Frédéric Mitterrand. Début 2014, il devient membre de la haute autorité présidée par la juriste Anne Levade chargée d'organiser les primaires de l'UMP en 2016. En juin 2014, il est proposé au Parlement, par le président de la République François Hollande, pour devenir Défenseur des droits, en remplacement de Dominique Baudis, décédé. Cette proposition est critiquée par une partie de la gauche et quelques élus de droite, au regard des prises de positions passées de Jacques Toubon. Le 9 juillet 2014, la commission des lois approuve la nomination de Jacques Toubon au poste de défenseur des droits.


Pons Bernard

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Bernard Pons, né le 18 juillet 1926 à Béziers (Hérault), est un homme politique français. Membre successivement de l’Union des démocrates pour la République et du Rassemblement pour la République, il occupa plusieurs fois les fonctions de secrétaire d'État et ministre et les mandats de député dans le Lot, l’Essonne et à Paris, conseiller général du canton de Cajarc et conseiller de Paris.

Pons Bernard

Bernard Claude Pons est né le 18 juillet 1926 à Béziers dans l’Hérault. Il a quatre filles, Isabelle Secrétan, Frédérique Pons, Nathalie Rossi et Valérie Pons. Bernard Pons est docteur en médecine. Proche du Premier ministre Georges Pompidou, un temps conseiller municipal de Cajarc, Bernard Pons s’engage en politique en 1967 en devenant député du Lot et conseiller général du canton de Cajarc. Il est nommé en juin 1969 secrétaire d'État à l’Agriculture dans le gouvernement Jacques Chaban-Delmas, puis reconduit dans ces mêmes fonctions dans le gouvernement premier gouvernement Pierre Messmer de juillet 1972 à avril 1973. Réélu député du Lot, il défend le projet de loi Veil sur l’interruption volontaire de grossesse.

Fidèle de Jacques Chirac, il participe à la fondation de RPR et en devient secrétaire général entre 1979 et 1984. Député de l’Essonne en 1978, il se fait élire à Paris comme député en juin 1981 et conseiller de Paris en mars 1983. Lorsque Jacques Chirac devient Premier ministre, il confie à Bernard Pons le ministère des Départements et Territoires d’Outre-Mer. Il attache alors son nom à la loi pour encourager l’investissement dans les DOM-TOM en 1986, et est envoyé à Nouméa pour gérer la prise d’otages de la grotte d’Ouvéa. Jacques Chirac élu président de la République en mai 1995, Bernard Pons intègre le gouvernement Alain Juppé, comme ministre de l’Aménagement du Territoire, de l’Équipement et des Transports, puis de l’Équipement, du Logement, des Transports et du Tourisme.

Seul député de droite élu au premier tour en 1997, après l’échec de la majorité sortante, il se retire de la vie politique nationale en 2002 à la suite de la candidature dissidente dans sa circonscription (la 16e de Paris) de Françoise de Panafieu, députée sortante RPR de la moitié nord du 17e arrondissement de Paris (17e circonscription) et menacée de ne pas être réélue (le candidat Patrick Stefanini sera d'ailleurs battu en deux temps par la socialiste Annick Lepetit), et qui le devance au premier tour (40 % pour elle contre 20 % pour lui). Il demeure conseiller UMP de Paris jusqu'en 2008.

Il est le président-fondateur de l’Association des Amis de Jacques Chirac, association dissoute début 2005. Il fut élu député européen lors des élections européennes de 1984 mais abandonna son poste en avril 1985. Le suivant de liste, Alain Marleix, reprend son poste. Bernard Pons fut nommé secrétaire d'État auprès du ministre de l’Agriculture le 22 juin 1969 dans le gouvernement Jacques Chaban-Delmas. Il fut confirmé dans ces fonctions dans le gouvernement Pierre Messmer le 6 juillet 1972 jusqu’au 28 mars 1973. Bernard Pons fut nommé ministre des Départements et Territoires d’Outre-Mer le 20 mars 1986 jusqu’au 10 mai 1988 dans le gouvernement Jacques Chirac. Il fut envoyé à Nouméa pour « régler » la prise d’otages de la grotte d’Ouvéa. Bernard Pons fut nommé ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Équipement et des Transports le 18 mai 1995 dans le gouvernement Alain Juppé, il conserva ses fonctions avec les attributions de ministre de l’Équipement, du Logement, des Transports et du Tourisme à partir du 7 novembre 1995 dans le second gouvernement Alain Juppé jusqu’au 2 juin 1997.

Au cours de cette période, il signa les décrets de concession à la Cofiroute fixant les conditions financières et industrielles de réalisation des autoroutes A28 entre Alençon et Tours, A85 entre Tours et Vierzon et le du duplex A867 et renouvela les concessions de la société des Autoroutes Rhône-Alpes, de la société des autoroutes du Nord et de l'Est de la France, de la société des autoroutes Paris-Normandie8 et des autoroutes Paris-Rhin-Rhône. Il participa à la convention bilatérale franco-italienne pour la réalisation de la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin et à la convention franco-espagnole pour la réalisation de la ligne Perpignan - Figuières. Il négocia l'accord entre la France et la Bulgarie sur les transports routiers.

Bernard Pons fut élu le 12 mars 1967 député de la deuxième circonscription du Lot pour la IIIe législature, il fut réélu le 30 juin 1968 pour la IVe législature et conserva son mandat jusqu’à sa nomination au gouvernement le 22 juillet 1969. Il fut réélu le 11 mars 1973 pour la Ve législature. Bernard Pons fut élu député de la deuxième circonscription de l’Essonne le 19 mars 1978 pour la VIe législature et conserva son siège jusqu’au 22 mai 1981. Bernard Pons fut élu député de la vingt-deuxième circonscription de Paris le 14 juin 1981 pour la VIIe législature, il fut réélu le 16 mars 1986 pour la VIIIe législature et conserva son mandat jusqu’à sa démission le 1er avril 1986 à la suite de sa nomination au gouvernement. Bernard Pons fut élu député de la nouvelle seizième circonscription de Paris le 5 juin 1988 pour la IXe législature, il fut réélu le 21 mars 1993 pour la Xe législature20 puis le 25 mai 1997 pour la XIe législature jusqu’au 18 juin 2002.

À l'Assemblée nationale, il était membre de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales de 1988 à 1993, de la commission de la défense nationale et des forces armées de 1993 à 1995, de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République en 1992 et de la commission de la production et des échanges. En décembre 1990, il participa à la saisine du conseil constitutionnel concernant le loi de finances pour 1991. En avril 1991 il fit partie des parlementaires qui saisirent le conseil constitutionnel concernant la loi portant statut de la Collectivité territoriale de Corse. En décembre 1997 il faisait partie des parlementaires qui saisirent le conseil constitutionnel concernant la loi de financement de la sécurité sociale et la loi de finances pour 1998. En juillet 1998, il participa à la saisine du conseil constitutionnel concernant la loi d’orientation relative à la lutte contre les exclusions. En décembre 1998, il participa à la saisine du conseil constitutionnel concernant la loi de financement de la sécurité sociale et la loi de finances pour 1999. En octobre 1999, il saisi le même conseil concernant la loi relative au Pacte civil de solidarité. En décembre 1999, il participa à la saisine concernant la loi de finance de la sécurité sociale et la loi de finances pour 2000 et à la loi relative à la réduction négociée du temps de travail. 

En novembre 2000, il saisi le conseil constitutionnel concernant la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains et en décembre 2000 concernant les la loi de financement de la sécurité sociale33 et la loi de finances pour 2001. Il participa en 2001 à la saisine concernant la loi de finances pour 2002 et concernant la loi de modernisation sociale. Bernard Pons fut président du groupe parlementaire du Rassemblement pour la République à l’Assemblée nationale. Bernard Pons fut élu conseiller général du canton de Cajarc le 1er octobre 1967, puis réélu en 1973 jusqu’en 1978, après avoir démissionné pour se présenter aux élections législatives dans l'Essonne. Bernard Pons fut élu conseiller de Paris le 13 mars 1983 puis en 1989, 1995 et 2001 jusqu’au 9 mars 2008.

Druon Maurice

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Maurice Druon, né le 23 avril 1918 dans le treizième arrondissement de Paris et mort le 14 avril 2009, est un écrivain et homme politique français.

Druon Maurice

Maurice Druon s'engage dans la Résistance et rejoint Londres en janvier 1943. Attaché au programme « Honneur et Patrie » de la BBC, il écrit alors avec son oncle Joseph Kessel les paroles du Chant des Partisans, que met en musique Anna Marly. Après la guerre, il devient un homme de lettres à succès avec Les Grandes Familles (Prix Goncourt 1948) et surtout la saga des Rois maudits, roman historique en sept tomes publiés entre 1955 et 1977 et que l'adaptation télévisée fera connaître à un très large public. Il est élu à l'Académie française en 1966 à 48 ans, et en devient le secrétaire perpétuel de 1985 à 1999. Il a écrit d'autres romans - comme Tistou les pouces verts, 1957, roman pour la jeunesse -, mais aussi des pièces de théâtre et des essais. Gaulliste et engagé dans l'action politique, Maurice Druon a été ministre des Affaires culturelles en 1973-74.

Maurice Druon est baigné par son ascendance dans la littérature : il est le neveu de l'écrivain Joseph Kessel, l'arrière-petit-fils d'Antoine Cros, troisième et dernier roi d’Araucanie, l'arrière-petit neveu du poète Charles Cros, et l'arrière-arrière-petit-fils d'Odorico Mendes, homme de lettres brésilien, protecteur du 17e fauteuil de l'Académie brésilienne des lettres. Son père est Lazare Kessel (1899-1920, suicidé), qui est né à Orenbourg en Russie et a immigré à Nice en 1908 en compagnie de ses parents juifs d'origine lituanienne et de son frère aîné, le futur écrivain Joseph Kessel, oncle de Maurice Druon. Lauréat du premier prix du Conservatoire, Lazare Kessel est pensionnaire de la Comédie-Française. Mais il se suicide par balle le 27 août 1920 à l'âge de 21 ans avant d'avoir reconnu son enfant, le futur Maurice Druon, lequel prendra à sept ans le nom de son père adoptif, René Druon (1874-1961), notaire dans le Nord, que sa mère, Léonilla Samuel-Cros (1893-1991), avait épousé en 1926.

Il passe son enfance à La Croix-Saint-Leufroy, en Normandie, où il fait la connaissance de Pierre Thureau-Dangin, fils du secrétaire perpétuel de l'Académie française, Paul Thureau-Dangin. Il poursuit ses études secondaires au lycée Michelet de Vanves. Lauréat du Concours général en 1936, il commence à publier, à l’âge de dix-huit ans, dans les revues et journaux littéraires tout en étant élève à la Faculté des lettres de Paris puis à l'École libre des sciences politiques (1937-1939). Avec son oncle Joseph Kessel, il côtoie les grands noms de l'aventure Aéropostale (Mermoz, Saint-Exupéry, Guillaumet), rencontre des artistes de l'Europe de l'Est et fréquente les cabarets russes. En septembre 1939, appelé par les obligations militaires, il publie dans Paris-Soir de Pierre Lazareff, un article intitulé « J'ai vingt ans et je pars ». Élève officier de cavalerie à l’École de Saumur en 1940, il participe lors de la Campagne de France aux combats des cadets de Saumur sur la Loire5. Démobilisé, il reste en zone libre, et fait représenter sa première pièce, Mégarée, au Grand Théâtre de Monte-Carlo le 3 février 1942. Il s'engage dans la Résistance. Avec son oncle Joseph Kessel, il quitte la France à Noël 1942, pour rejoindre les rangs des Forces françaises libres du général de Gaulle, traversant les Pyrénées puis l’Espagne et le Portugal avant qu'un hydravion les emmène en janvier 1943 à Londres.

Il devient l'aide de camp du général François d'Astier de La Vigerie, puis attaché au programme « Honneur et Patrie » de la BBC auprès d'André Gillois, avant de partir en mission à Alger pour le Commissariat à l’intérieur et à l’information et devient correspondant de guerre auprès des armées françaises en 1944 jusqu’à la fin des hostilités. Il écrit alors avec Kessel en mai 1943 le Chant des partisans qui, sur une musique composée par Anna Marly, devient l'hymne aux mouvements de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale. À la Libération, il se consacre à la littérature et publie ses souvenirs de guerre dans la Dernière Brigade en 1946. Avec son roman Les Grandes Familles en 1948, premier de la trilogie « La Fin des hommes » (avec « La Chute des corps » et « Rendez-vous aux enfers »), il reçoit le Prix Goncourt qui lui donne une place dans le Paris littéraire. En 1953, sa pièce en un acte, Un Voyageur, entre au répertoire de la Comédie-Française avec une mise en scène de Jean Piat, et il publie avec Joseph Kessel, la pièce Le Coup de grâce. Puis il accède définitivement à la célébrité avec le succès de sa saga historique littéraire, Les Rois maudits publiée à partir de 1955, et adaptée en 1973 à la télévision. 

Maurice Druon n'a jamais caché que sa série « Les Rois maudits » avait été le résultat d'un travail d'atelier. Au nombre des collaborateurs qu'il remercie dans sa préface, on relève les noms de Gilbert Sigaux, Matthieu Galey, Pierre de Lacretelle, José-André Lacour et Edmonde Charles-Roux parmi quelques nègres de moindre envergure5. Avec ces deux sagas, ainsi que les romans mythologiques Alexandre le Grand et les Mémoires de Zeus, il semble se spécialiser dans le roman historique, réputé « écrivain pessimiste », tout en s'aventurant dans la littérature jeunesse avec Tistou les Pouces verts et en écrivant des nouvelles. Après divers prix prestigieux, dont le prix Pierre de Monaco qui récompense l'ensemble de son œuvre à 48 ans en 1966, il est élu, le 8 décembre de cette même année, au 30e fauteuil de l’Académie française, succédant à Georges Duhamel. Il participe entre 1969 et 1970 à la Commission de réforme de l'ORTF.

Le résistant gaulliste reste engagé politiquement durant toutes ces années. Peu à peu, le romancier laisse à l'écrivain engagé et au polémiste, publiant tour à tour l'Avenir en désarroi où il analyse les mouvements de Mai 68, Une église qui se trompe de siècle dans lequel il critique l'évolution de l'Église catholique, ou une édition augmentée de ses Lettres d’un Européen, publiées initialement durant la guerre, et dans lesquelles il prend parti pour une Europe des Nations avec monnaie unique et suppression des frontières. Ne refusant pas l'étiquette de conservateur, il écrit « Dussé-je souffrir encore quelques vices dans ma société libérale, je ne suis pas monté de l'amibe à l'homme pour retomber à la société d'insectes. Je refuse de devenir le complet assisté, donc le complet esclave d'une société égalitaire, dont rien ne m'assure d'ailleurs qu'elle serait moins vicieuse ou viciée que la mienne, puisque ce seraient tout de même des hommes, quelques hommes, qui la commanderaient. »

Maurice Druon est nommé le 5 avril 1973 ministre des Affaires culturelles par Georges Pompidou. La nomination de cette figure historique du gaullisme, seul membre du gouvernement à ne pas être élu, homme de lettres popularisé par ses succès littéraires et l'adaptation télévisuelle des Rois Maudits, résistant ne cachant pas son goût pour l'ordre, doit permettre de calmer une majorité échaudée par le projet du Centre Beaubourg. Qualifié de « Malraux de Pompidou » par Paul Morand et de « Malraux du pauvre » par L'Humanité au moment de sa nomination9, en référence à l'écrivain premier titulaire du ministère des Affaires culturelles, il s'appuie sur son succès littéraire et télévisuel pour assoir sa légitimité politique, affirmant à Jean Mauriac : « Et puis, au fond, mes lecteurs ne sont-ils pas mes électeurs ? ». « Logique qui donne l'Élysée à Guy Lux et Matignon à Zitrone » lui répond Maurice Clavel. Par ces premières déclarations abruptes, il se fait « chantre national » selon le mot de Pompidou —il inaugure son ministère en jugeant que Picasso « doit beaucoup à la France »— et incarne une culture conservatrice comme « intellectuel à contre courant » selon le Monde, s'étonnant que l'on puisse représenter Les Paravents de Jean Genet, dans un théâtre public, car « il appartient à l'Etat de faire respecter la liberté d'opinion mais non de financer les adversaires de l'Etat ». 

Ainsi, quand il menace les directeurs de théâtre subversifs de leur couper les subventions en proclamant que « les gens qui viennent à la porte de ce ministère avec une sébile dans une main et un cocktail Molotov devront choisir », il fait craindre à l'aspiration d'un art officiel et provoque la polémique : après la parution dans le Monde de la réponse de Roger Planchon puis de celle de Jean-Louis Barrault qui dénonce « le clairon de la répression culturelle », une procession funèbre silencieuse symbolisant la mort de la liberté d'expression rassemble le 13 mai 1973, à l'initiative de plusieurs metteurs en scène, dont Ariane Mnouchkine, Jean-Pierre Vincent, Jean Jourdheuil et Bernard Sobel, avec le soutien de la gauche, plusieurs milliers de manifestants.

Cependant, malgré l'apparente rupture avec l'ouverture et la modernisation voulue par Jacques Duhamel, Maurice Druon inscrit ses actions dans la continuité de son prédécesseur, conservant à leur poste les principaux directeurs du ministère, et reconduisant Jacques Rigaud comme directeur de cabinet, jusqu'au départ de ce dernier et son remplacement par Dominique Le Vert. Ses relations au sein du ministère sont parfois délicates, ses différends avec Pierre Emmanuel provoquant la démission entière du Conseil du développement culturel, créé en décembre 1971 à la suite de la commission culturelle du VIe plan. Et, si la censure au cinéma persiste, à travers l'interdiction d'Histoires d'A de Charles Belmont et Marielle Issartel, qui présente un avortement par aspiration en direct, et le refus de distribution de La Bonzesse de François Jouffa, racontant l'histoire d'une femme qui se prostitue pour payer un voyage à Katmandou, les coupes et interdictions sont restées limitées sous ce ministère selon Emmanuel Wallon.

Sous son ministère, doté d'un budget d'environ 0,5 % du budget de l'État, pas encore grevé par les travaux de Beaubourg, est créée l'Association française pour les célébrations nationales, tandis que la Caisse nationale des Lettres du ministère de l'Éducation nationale est transférée, sous le nom de Centre national des Lettres, à celui des Affaires culturelles, avec des attributions élargies à l'aide aux auteurs et à la littérature francophone non française8. De nouveaux Centres d'action culturelle (CAC) sont homologués à Annecy, Douai, Fort-de-France, Montbéliard et Paris (Carré Thorigny), les orchestres nationaux se mettent en place à Toulouse, Bordeaux et Alfortville8, les budgets des théâtres nationaux sont augmentés et la Comédie-Française rénovée.

Il n'est pas reconduit dans le troisième gouvernement de Pierre Messmer en mars 1974. Il entre au comité central de la nouvelle formation gaulliste, le Rassemblement pour la République, et siège à son conseil politique en 1979 et 1980. Vingt ans plus tard, il critique dans une tribune du Figaro le parti de Jacques Chirac auquel il dénie la filiation à Charles de Gaulle et qu'il juge n'avoir été conçu que comme « un ascenseur destiné à hisser un présidentiable ». Il est élu député RPR de Paris de mars 1978 à mai 1981. Il occupera divers postes diplomatiques ou politiques comme membre du Conseil franco-britannique ou représentant aux Assemblées parlementaires du Conseil de l'Europe et de l'Union de l'Europe occidentale, démissionnant de ses fonctions après mai 1981. Secrétaire perpétuel à partir du 7 novembre 1985 en remplacement de Jean Mistler, il limite l’évolution de l’Institut4, critiquant l’élection de la première académicienne, Marguerite Yourcenar, en craignant que « d’ici peu vous aurez quarante bonnes femmes qui tricoteront pendant les séances du dictionnaire ». Il ouvre la Coupole aux auteurs francophones et contribue à y faire entrer des grands noms tels Fernand Braudel, Georges Duby, Claude Lévi-Strauss.

Déclarant dans son discours de réception à l’Académie en 1967 que « la civilisation est d’abord un langage », il intervient régulièrement sur l’évolution, qu’il souhaite très lente, de la langue française face à la société, particulièrement hostile sur la féminisation des noms de métiers. En 1990, à l’occasion des réflexions sur la nouvelle orthographe demandée par Michel Rocard, il prend parti pour des rectifications limitées, et surtout non restrictives, pour que ce soit l’usage qui ratifie les évolutions de la langue. Il publie Lettre aux Français sur leur langue et leur âme en 1994 et Le Bon Français en 1999. Plus tard, en 2006, sa critique du français « pittoresque » des Québécois, comparée à la langue « très sûre, très pure, très exacte » cadrée en France au xviie siècle lui a valu plusieurs critiques au Québec. Il joue un rôle important lors de la création du programme franco-britannique des Bourses Entente Cordiale, comme il y fait référence dans son discours prononcé à l’occasion de sa nomination comme Chevalier commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique.

Il abandonne le secrétariat perpétuel en octobre 1999, au profit d’Hélène Carrère d'Encausse, afin de pouvoir lancer librement l’essai polémique, La France aux ordres d’un cadavre (ce cadavre étant le communisme), puis Ordonnances pour un État malade. Devenu au 1er janvier suivant, secrétaire perpétuel honoraire, il conserve sa position de « gardien du Temple », et s’oppose virulemment à l’entrée sous la Coupole du Quai Conti de l’ancien président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, en 2003. Il continue à prendre la parole sur la politique française, prenant parti pour Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007, fustigeant le candidat François Bayrou, prenant parti en faveur de la lecture de la lettre de Guy Môquet dans les écoles, ou encore comme témoin de moralité lors du procès de Maurice Papon en 1998, considérant que le procès avait été fait en 1945 et qu’il ne faut pas « juger avec nos yeux instruits d’aujourd’hui mais avec nos yeux aveugles d’hier ». Il collabore également comme chroniqueur irrégulier au Figaro, rassemblant ses écrits en plusieurs ouvrages dont Le Bon français (1996-1999) et Le Franc-parler (2001-2002).

À la mort d’Henri Troyat, en 2007, l’ancien benjamin des « Immortels » devient le doyen d’élection. Amoureux des vieilles pierres, il découvre en 1965 et restaure après l’avoir racheté le site gallo-romain de Thésée avant d’en faire don au département en 1976, il milite pour la reconstruction du Palais des Tuileries, achète en 1972 les ruines de l'abbaye de Faize (xiie siècle), sise aux Artigues-de-Lussac dans le Libournais (département de la Gironde), qu'il restaure dans les années 1970, où il passe beaucoup de temps et reçoit nombre de personnalités. Il choisit d'y être inhumé. Le service religieux de ses obsèques a été célébré le 20 avril 2009 dans la cathédrale Saint-Louis des Invalides par Mgr Claude Dagens, de l'Académie française, en présence du président de la République française, Nicolas Sarkozy, de plusieurs hommes d'État et de personnalités. Les honneurs militaires ont été rendus dans la cour de l'hôtel des Invalides par le chef de l'État, au son du Chant des partisans, dont Maurice Druon était le coauteur.

Grâce aux Rois maudits qui furent traduits en de nombreuses langues et à la série télévisée vendue à des chaînes étrangères, Maurice Druon acquiert une notoriété internationale importante. Il a été membre de plusieurs académies, comme celles d’Athènes, du royaume du Maroc et l’Académie roumaine. En 2002, il reçoit chez lui Vladimir Poutine à l’abbaye de Faize (dont un oncle de Montesquieu avait été abbé commendataire) dans le Libournais. Ce dernier déclare à sa mort qu’il « salue la mémoire d’un ami fidèle de la Russie ». Le président Dmitri Medvedev quant à lui a regretté la disparition « d’un éminent acteur de la culture mondiale. »

Stirn Olivier

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Olivier Stirn, né le 24 février 1936 à Boulogne-Billancourt, est un homme politique français, ancien ministre, qui a appartenu à plusieurs partis de droite et de gauche.

Stirn Olivier

Olivier Stirn est l'arrière-petit neveu d'Alfred Dreyfus. Il est le frère de Bernard Stirn. Élève au lycée Janson-de-Sailly, il entre à l'Institut d'études politiques de Paris où il suit des études de droit public et de sciences politiques. Fils d'Alexandre Stirn, préfet honoraire et magistrat à la Cour des comptes, il choisit aussi la préfectorale devenant chef de cabinet du préfet de la Meuse en 1961. Il occupe des postes de chargé de mission aux cabinets de Louis Jacquinot, ministre d'État chargé des DOM-TOM (1964), de Jean Charbonnel, secrétaire d'État aux Affaires étrangères chargé de la Coopération (1966-1967) et de Jacques Chirac, secrétaire d'État aux Affaires sociales, chargé des problèmes de l'emploi (1967-1968).

Il s'implante à Vire à partir de 1968, devenant député UDR, conseiller général (1970) et maire de Vire en 1971. Bon orateur et parlementaire actif, il est nommé secrétaire d'État auprès du ministre chargé des Relations avec le Parlement (1973-1974), secrétaire d’État aux départements et territoires d’outre-mer (1974-1978), puis aux affaires étrangères (1978). Comme secrétaire d'État aux DOM-TOM pendant quatre ans, il négocie l'indépendance des Comores en 1975 et de Djibouti en 1977. Il désire départementaliser l'outre-mer ce qu'il fait pour Saint-Pierre-et-Miquelon mais doit accorder l'autonomie à la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie en 1976 et 1977 face aux pressions indépendantistes.

Lorsque Jacques Chirac entre en conflit avec Valéry Giscard d'Estaing, il quitte le RPR et crée le Mouvement des sociaux-libéraux (MSL) en 1977, parti qui fusionne quelques mois après avec le Parti radical valoisien, alors partie constitutive de l'UDF. En 1984, Olivier Stirn quitte le Parti radical pour créer l'Union centriste et radicale (UCR). Aux élections européennes de 1984, il est tête de liste de l’Entente radicale écologiste pour les États-Unis d'Europe (ERE), unissant l'UCR, le MRG et des écologistes, dont Brice Lalonde, et obtient 3,32 % des voix. Aux élections législatives de 1986, l'UCR, rebaptisée depuis 1985 Union centriste et républicaine, participe à des listes d'alliance avec le PS puis fusionne avec ce dernier.

À l'époque, Le Canard enchaîné le surnomme « l'Andouille de Vire » puis « l'Andouille de Vire à gauche ». Il change alors de département d'élection en devenant, malgré des réticences locales, la tête de la liste socialiste dans la Manche en 1986. Il obtient un très bon score qui permet à la gauche manchoise d'avoir deux élus à l'Assemblée pour la première fois de son histoire. En 1988, il succède à Louis Darinot dans la circonscription de Cherbourg. Ministre du Tourisme du premier gouvernement Michel Rocard, il quitte son mandat parlementaire.

Il doit renoncer à ses fonctions ministérielles en 1990 en raison d'un scandale : il avait recruté des auditeurs payés afin de faire nombre dans un colloque sur l'avenir de la gauche (les recrutés avaient tous quitté la salle à 18 h, heure de fin de leur contrat, pendant un discours d'orateur, laissant la salle quasiment vide hormis les personnalités du PS). Sous la pression de la majorité socialiste, il démissionne alors du conseil municipal de Cherbourg et de la présidence de la Communauté urbaine de Cherbourg. L'année suivante, il est nommé ambassadeur de France auprès du Conseil de l'Europe. Il démissionne en février 1993 pour se présenter aux élection législatives.

Après avoir échoué à redevenir député de Vire face à René Garrec aux législatives de 1993, il rejoint en 1994 le MDR de Jean-Pierre Soisson comme lui ancien ministre d'ouverture du gouvernement Rocard puis annonce son soutien à Jacques Chirac à l'élection présidentielle de 1995. Aux élections régionales de 1998, il présente avec Corinne Lepage une liste dissidente à celle du président RPR sortant René Garrec sans obtenir de siège. Il intègre ensuite l'UMP où il est conseiller du président. En 2004, il publie Mes Présidents, illustrant par ce titre un record, celui d'avoir appartenu à tous les partis présidentiels des six présidents de la Ve République. 

Dans ce livre, il se qualifie de « gaulliste de gauche » et exprime son soutien à Nicolas Sarkozy. En 2009, il devient conseiller de la présidence de la République pour l’Union pour la Méditerranée puis, l'année suivante, secrétaire national de l'UMP chargé de la diversité. Il annonce, le 18 mars 2011, la création de l'Union des Français musulmans. Olivier Stirn est président d'honneur de l'Union pour la diversité républicaine et du Club Nouveau Siècle de la Manche et membre du comité France-Israel.

Soisson Jean-Pierre

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Jean-Pierre Soisson, né le 9 novembre 1934 à Auxerre (Yonne), est un homme politique français, élu pour la première fois à l'Assemblée nationale en 1968 et réélu à plusieurs reprises jusqu'en 2012.

 

Soisson Jean-Pierre

Il fait des études secondaires au lycée Jacques-Amyot d'Auxerre, aux côtés de Jean Vautrin et de Guy Roux, il était fort en latin, et a obtenu un prix de thème au Concours général. Après des études de droit à Sciences Po, il intègre l'ENA, promotion Lazare Carnot (1961). À sa sortie de l'ENA, il est mobilisé pour la guerre d'Algérie, comme sous-lieutenant au 3 RCA du colonel Antoine Argoud. Il intègre ensuite la Cour des comptes, puis il devient conseiller d'Edgar Faure dans ses différents cabinets ministériels. Il est un collaborateur d'Yvon Bourges lorsque celui-ci est secrétaire d'État à la Coopération. Jean-Pierre Soisson se présente pour la première fois à une élection législative en 1967 dans la première circonscription de l'Yonne en étant investi par les Républicains indépendants. Il est battu par Louis Périllier. Il est élu député l'année suivante aux dépens de Périllier.

Après la victoire à l’élection présidentielle de Valéry Giscard d'Estaing, dont il fut l'un des principaux « lieutenants », il entre en 1974 dans le premier gouvernement de Jacques Chirac au poste de Secrétaire d'État aux Universités, il enchaînera les fonctions par la suite, gouvernement Barre I, gouvernement Barre II, gouvernement Barre III. Il est contacté par François Mitterrand pour faire partie de plusieurs gouvernements, Rocard II, Cresson et Bérégovoy. Il a été le premier ministre d'ouverture de la Cinquième République. Jean-Pierre Soisson, républicain indépendant, fut cofondateur du Parti républicain dont il fut secrétaire général en 1977-1978, de l'Union pour la démocratie française, du Mouvement des réformateurs avant de rejoindre Démocratie libérale et l'UMP. Député de la 1re circonscription de l'Yonne de 1968 à 2012, maire d'Auxerre de 1971 à 1998, il a abandonné son mandat de maire en 1998 lorsqu'il choisit de présider la région Bourgogne en 1998. Après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidentielle qu'il a soutenu, il a battu son adversaire socialiste aux législatives du 17 juin 2007 par 54,5 % des voix.

En 1992, il est élu au poste de président du Conseil régional de Bourgogne par le PS, les Verts et le FN, face à Dominique Perben, le candidat de la droite. Jean-Pierre Soisson démissionne de son poste en 1993. Il est réélu en 1998 grâce aux voix du RPR, des centristes, des chasseurs et d'une partie de celles du FN. Aux régionales de 2004, dans un contexte favorable à la gauche, sa liste a été battue par celle de François Patriat (PS-PC-Verts).

Auteur de livres politiques, il a écrit avec Bernard Stasi et Olivier Stirn Le piège, une critique du programme commun, La victoire sur l'hiver et ses Mémoires d'ouverture. Il a publié des biographies de personnalités bourguignonnes : Charles Quint, Charles le Téméraire, Marguerite, princesse de Bourgogne et Philibert de Chalone (éditions Grasset) ; une biographie de Paul Bert (éditions de Bourgogne) ; ainsi qu'un Saint Germain d'Auxerre et une Sainte Geneviève (éditions du Rocher/DDB). En janvier 2011, il annonce qu'il ne briguera pas de nouveau mandat à l'Assemblée nationale4. Son ancien suppléant, Guillaume Larrivé, lui succède lors des élections législatives de juin 2012.

Argoud Antoine

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Le colonel Antoine Argoud, né le 26 juin 1914 à Darney (Vosges) et mort le 10 juin 2004 à Vittel (Vosges), est un officier supérieur français. Il fit partie de l'Armée d'Armistice en Afrique du Nord, puis combattit dans l'armée française de la Libération en Afrique et jusqu'en Allemagne.

 

Argoud Antoine

Ardent partisan de l'Algérie française, il fut dirigeant de l'Organisation armée secrète. Enlevé par les barbouzes (services spéciaux français) en février 1963 à Munich (Allemagne), il fut condamné à la réclusion à perpétuité et libéré en juillet 1968. Cet épisode qui suscita la colère des milieux nationalistes fut l'objet de nombreuses critiques de la part des partis politiques de droite et d'extrême droite. Cet incident est souvent désigné par l'expression « l'affaire Argoud ». Sorti de l’École polytechnique en 1934, il entra comme officier d'active dans l'Arme Blindée Cavalerie (ABC).

Lors de la Seconde Guerre mondiale, il profite du débarquement anglo-américain, du 8 novembre 1942 en Afrique française du Nord, pour prendre part au sein de la 1ère Armée Française du général de Lattre à la campagne du Maroc, puis à la campagne de Tunisie où il est blessé. En 1944-1945, le capitaine Argoud commande le 2e escadron du 3e régiment de chasseurs d'Afrique, au sein de la 1ere division blindée, escadron de reconnaissance avec lequel il combat dans les Vosges, en Alsace, puis en Allemagne. Après 1945, Antoine Argoud approfondit sa formation à l'École de Guerre de Saumur et entre à l'état-major du général de Lattre de Tassigny, dont il est conseiller technique durant trois ans.

Au début de la guerre d'Algérie, le 1er novembre 1954, date de la Toussaint Rouge où des commandos indépendantistes du FLN commettent plusieurs attentats meurtriers contre la population civile européenne et musulmane, Antoine Argoud forme la brigade Javelot au sein de la 7e division blindée. Suite à ces événements, Jacques Chevallier, secrétaire d'État à la Guerre du gouvernement Pierre Mendès France, le nomme conseiller militaire aux Affaires algériennes. En 1956, il prend, en Algérie, le commandement du 3e régiment de chasseurs d'Afrique. Il est ensuite chef d'état-major du corps d'armée d'Alger. Le 22 avril 1961, il se solidarise avec les officiers du putsch des généraux, passe dans la clandestinité et rejoint les rangs de l'OAS Madrid.

Georges Bidault, Jacques Soustelle, Antoine Argoud et Pierre Sergent constituent le comité exécutif du Conseil national de la Résistance (CNR) le 20 mai 1962 à Rome, désignant comme président Georges Bidault. Après sa libération en 1968, Antoine Argoud s'installe définitivement à Darney où il écrit ses souvenirs avant de devenir graphologue. Ses compétences sont sollicitées durant l'affaire du petit Grégory Villemin. Le 10 juin 2011, à l'occasion du 7ème anniversaire de la disparition du colonel Argoud, une plaque portant l'inscription "Au Colonel Antoine Argoud, ses camarades de combat de l'Organisation Armée Secrète" est déposée sur sa sépulture, au cimetière de Darney, par l'ADIMAD (Association de défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus de l'Algérie française).

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